« La franc-maçonnerie, une démarche inverse de celle de l'Eglise »
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« La franc-maçonnerie, une démarche inverse de celle de l'Eglise »
Maurice Caillet : « La franc-maçonnerie, une démarche inverse de celle de l'Eglise »
•Famille Chrétienne
•02/10/1999
•Maurice Caillet, de la loge à l'Eglise
•J'étais franc-maçon
Comment définiriez-vous la franc-maçonnerie ?
Comme une famille de pensée qui valorise l'homme et sa liberté : celle-ci doit pouvoir s'exprimer sans entrave. La démarche est d'abord philosophique, avec des répercussions sur la vie intellectuelle et spirituelle de celui qui s'engage. Mais ce n'est pas parce que vous faites partie d'une loge que vous passez un pacte avec le Diable, ou que vous assistez à des messes noires, comme on l'entend dire parfois. Il y a des gens de bonne volonté dans la franc-maçonnerie.
Comment agit la franc-maçonnerie ?
A la façon d'un laboratoire d'idées. Les grands problèmes de société sont étudiés avec méthode en loge, travaux qui sont ensuite diffusés dans le grand public. Notamment par le biais de députés et de sénateurs francs-maçons, qui présentent des projets de loi directement issus des travaux menés dans l'ombre par les loges. Ainsi la contraception, l'avortement et la banalisation du divorce sont-ils des fruits de la pensée maçonnique.
Celle-ci veut résoudre les problèmes humains en supprimant toute contrainte, toute dépendance, que ce soit à l'égard d'une morale ou d'une religion. Elle est donc difficilement compatible avec la Foi chrétienne...
La séparation des maçons chrétiens d'avec l'Eglise s'est faite de façon progressive. Mais en réalité, les organisations maçonniques proposent une démarche radicalement inverse de celle de l'Eglise.
Pour elles, la Lumière est réservée à quelques initiés tenus au secret ; pour les chrétiens, la Foi est une révélation, un don de Dieu proposé à tous et en particulier aux petits et aux humbles. La franc-maçonnerie, en prônant exclusivement la confrontation des idées et la tolérance, conduit au relativisme ; le christianisme propose de découvrir le Christ qui est la Voie, la Vérité et la Vie. La franc-maçonnerie attend tout de l'homme et rien de Dieu ; même les loges spiritualistes, qui admettent l'existence d'un Grand Architecte, refusent la possibilité d'un Dieu intervenant dans la vie de l'homme.
Autant de raisons pour lesquelles l'Eglise catholique a toujours condamné l'appartenance de chrétiens à la franc-maçonnerie.
Mais alors, ces rencontres qui se multiplient entre chrétiens et francs-maçons ?
Aujourd'hui, un certain nombre de loges mènent une offensive auprès des chrétiens, qui parfois deviennent maçons en toute bonne foi. La franc-maçonnerie avance vers eux avec un masque de tolérance ; les conférences ouvertes à tous, culturelles ou philosophiques, se veulent anodines. Les chrétiens ne se rendent pas compte que lorsqu'on les reçoit ainsi « en tenue blanche », on ne leur montre que ce que l'on veut bien leur montrer.
Or, plus on s'élève dans les grades maçonniques, plus on rencontre des personnes hostiles à l'Eglise, et surtout au Pape. La franc-maçonnerie a d'ailleurs été fondée en 1715 par deux pasteurs anglicans opposés à la primauté de l'évêque de Rome. J'étais moi-même anticlérical, voilà pourquoi je m'y sentais bien. L'agressivité de certaines manifestations de protestation organisées au moment des visites du Saint-Père en France sont éclairantes.
Hormis cela, la franc-maçonnerie fait rarement parler d'elle. Elle se donne une justification par le biais d'actions humanitaires.
Comment entre-t-on en franc-maçonnerie ?
On y entre très souvent par cooptation, après avoir été repéré... et flatté. On vous fait comprendre que vous êtes quelqu'un de valeur et que l'on a besoin de personnes comme vous.
Le franchissement des étapes ne va pourtant pas de soi. Certains, surtout ceux qui ne semblent pas assez proches de l'esprit maçonnique, ne les franchissent que lentement, voire pas du tout. On se méfie des gens qui ne sont pas suffisamment "conformes", qui ont trop de relations hors du milieu maçonnique.
Regrettez-vous votre passage au Grand-Orient ?
J'y ai rencontré des gens intelligents, de valeur aussi parfois. Mais attention... Derrière mon engagement, il y avait une démarche spirituelle, et je me suis retrouvé dans une voie qui m'a mené loin dans la dépendance et le malheur.
C'est pour cela qu'aujourd'hui je parle. Je veux simplement dire : « J'ai fait une erreur, ne la faites pas à votre tour ».
Par ailleurs, beaucoup sont attirés par le côté secret de la franc-maçonnerie. Mais ce qui est révélé en loge au cours des initiations successives n'est qu'un leurre. La plupart des secrets ont été divulgués par d'anciens maçons. Et les rituels sont désormais disponibles en librairie.
Pour vous, quel est le principal danger de la franc-maçonnerie ?
Le grand danger, c'est en fin de compte l'égocentrisme (je ne dis pas l'égoïsme), et l'orgueil : l'homme croit pouvoir gérer seul son destin, sans l'aide de Dieu. C'est bien là le péché originel : l'homme veut se faire par lui-même, c'est-à-dire être « comme Dieu ». Et c'est bien ce que dit le serpent au premier couple : « Vous serez comme des dieux ».
Cette forme d'orgueil, qui menace toutes les organisations ésotériques, est la nourriture du Malin, même si au départ fondateurs et adeptes n'ont pas passé de pacte conscient avec Satan. La lumière dont il parle est bien celle de Lucifer, le « porteur de lumière », et les fruits en sont visibles : destruction des couples ; ambition, recherche du pouvoir et de l'argent, sans frein ni scrupule...
Vous avez également fait partie des rose-croix. Quelle différence avec la franc-maçonnerie ?
Avec le recul, je perçois que le chrétien y est beaucoup plus en danger que dans la franc-maçonnerie, où les convictions métaphysiques et spirituelles sont laissées à la libre appréciation de chacun.
Chez les rosicruciens, c'est toute la Foi chrétienne qui est contestée par l'enseignement du Maître : leur Dieu impersonnel et cosmique s'oppose directement au Dieu d'amour et de miséricorde, la réincarnation à la résurrection, l'inexistence du mal à celle de l'existence des anges déchus...
Bénédicte Drouin
•Famille Chrétienne
•02/10/1999
•Maurice Caillet, de la loge à l'Eglise
•J'étais franc-maçon
Comment définiriez-vous la franc-maçonnerie ?
Comme une famille de pensée qui valorise l'homme et sa liberté : celle-ci doit pouvoir s'exprimer sans entrave. La démarche est d'abord philosophique, avec des répercussions sur la vie intellectuelle et spirituelle de celui qui s'engage. Mais ce n'est pas parce que vous faites partie d'une loge que vous passez un pacte avec le Diable, ou que vous assistez à des messes noires, comme on l'entend dire parfois. Il y a des gens de bonne volonté dans la franc-maçonnerie.
Comment agit la franc-maçonnerie ?
A la façon d'un laboratoire d'idées. Les grands problèmes de société sont étudiés avec méthode en loge, travaux qui sont ensuite diffusés dans le grand public. Notamment par le biais de députés et de sénateurs francs-maçons, qui présentent des projets de loi directement issus des travaux menés dans l'ombre par les loges. Ainsi la contraception, l'avortement et la banalisation du divorce sont-ils des fruits de la pensée maçonnique.
Celle-ci veut résoudre les problèmes humains en supprimant toute contrainte, toute dépendance, que ce soit à l'égard d'une morale ou d'une religion. Elle est donc difficilement compatible avec la Foi chrétienne...
La séparation des maçons chrétiens d'avec l'Eglise s'est faite de façon progressive. Mais en réalité, les organisations maçonniques proposent une démarche radicalement inverse de celle de l'Eglise.
Pour elles, la Lumière est réservée à quelques initiés tenus au secret ; pour les chrétiens, la Foi est une révélation, un don de Dieu proposé à tous et en particulier aux petits et aux humbles. La franc-maçonnerie, en prônant exclusivement la confrontation des idées et la tolérance, conduit au relativisme ; le christianisme propose de découvrir le Christ qui est la Voie, la Vérité et la Vie. La franc-maçonnerie attend tout de l'homme et rien de Dieu ; même les loges spiritualistes, qui admettent l'existence d'un Grand Architecte, refusent la possibilité d'un Dieu intervenant dans la vie de l'homme.
Autant de raisons pour lesquelles l'Eglise catholique a toujours condamné l'appartenance de chrétiens à la franc-maçonnerie.
Mais alors, ces rencontres qui se multiplient entre chrétiens et francs-maçons ?
Aujourd'hui, un certain nombre de loges mènent une offensive auprès des chrétiens, qui parfois deviennent maçons en toute bonne foi. La franc-maçonnerie avance vers eux avec un masque de tolérance ; les conférences ouvertes à tous, culturelles ou philosophiques, se veulent anodines. Les chrétiens ne se rendent pas compte que lorsqu'on les reçoit ainsi « en tenue blanche », on ne leur montre que ce que l'on veut bien leur montrer.
Or, plus on s'élève dans les grades maçonniques, plus on rencontre des personnes hostiles à l'Eglise, et surtout au Pape. La franc-maçonnerie a d'ailleurs été fondée en 1715 par deux pasteurs anglicans opposés à la primauté de l'évêque de Rome. J'étais moi-même anticlérical, voilà pourquoi je m'y sentais bien. L'agressivité de certaines manifestations de protestation organisées au moment des visites du Saint-Père en France sont éclairantes.
Hormis cela, la franc-maçonnerie fait rarement parler d'elle. Elle se donne une justification par le biais d'actions humanitaires.
Comment entre-t-on en franc-maçonnerie ?
On y entre très souvent par cooptation, après avoir été repéré... et flatté. On vous fait comprendre que vous êtes quelqu'un de valeur et que l'on a besoin de personnes comme vous.
Le franchissement des étapes ne va pourtant pas de soi. Certains, surtout ceux qui ne semblent pas assez proches de l'esprit maçonnique, ne les franchissent que lentement, voire pas du tout. On se méfie des gens qui ne sont pas suffisamment "conformes", qui ont trop de relations hors du milieu maçonnique.
Regrettez-vous votre passage au Grand-Orient ?
J'y ai rencontré des gens intelligents, de valeur aussi parfois. Mais attention... Derrière mon engagement, il y avait une démarche spirituelle, et je me suis retrouvé dans une voie qui m'a mené loin dans la dépendance et le malheur.
C'est pour cela qu'aujourd'hui je parle. Je veux simplement dire : « J'ai fait une erreur, ne la faites pas à votre tour ».
Par ailleurs, beaucoup sont attirés par le côté secret de la franc-maçonnerie. Mais ce qui est révélé en loge au cours des initiations successives n'est qu'un leurre. La plupart des secrets ont été divulgués par d'anciens maçons. Et les rituels sont désormais disponibles en librairie.
Pour vous, quel est le principal danger de la franc-maçonnerie ?
Le grand danger, c'est en fin de compte l'égocentrisme (je ne dis pas l'égoïsme), et l'orgueil : l'homme croit pouvoir gérer seul son destin, sans l'aide de Dieu. C'est bien là le péché originel : l'homme veut se faire par lui-même, c'est-à-dire être « comme Dieu ». Et c'est bien ce que dit le serpent au premier couple : « Vous serez comme des dieux ».
Cette forme d'orgueil, qui menace toutes les organisations ésotériques, est la nourriture du Malin, même si au départ fondateurs et adeptes n'ont pas passé de pacte conscient avec Satan. La lumière dont il parle est bien celle de Lucifer, le « porteur de lumière », et les fruits en sont visibles : destruction des couples ; ambition, recherche du pouvoir et de l'argent, sans frein ni scrupule...
Vous avez également fait partie des rose-croix. Quelle différence avec la franc-maçonnerie ?
Avec le recul, je perçois que le chrétien y est beaucoup plus en danger que dans la franc-maçonnerie, où les convictions métaphysiques et spirituelles sont laissées à la libre appréciation de chacun.
Chez les rosicruciens, c'est toute la Foi chrétienne qui est contestée par l'enseignement du Maître : leur Dieu impersonnel et cosmique s'oppose directement au Dieu d'amour et de miséricorde, la réincarnation à la résurrection, l'inexistence du mal à celle de l'existence des anges déchus...
Bénédicte Drouin
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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