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Visions de l'Enfer

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Visions de l'Enfer Empty Visions de l'Enfer

Message par Amazone Jeu 9 Juin 2011 - 17:54

http://enfer-catholique.blogspot.com/search/label/A7....Visions%20de%20l%27enfer

Visions de l'Enfer de :
-Sainte Thérèse d'Avila
-Saint François d'Assise
-Saint Bernard Francois de hoyos
-Saint Jean Bosco
-Sainte Véronique Giulani
-Sainte Faustine
-Sainte Josepha Memendez
-Sainte Françoise Romaine



Vision de l'enfer de Ste Thérése d'Avila

"Déjà, depuis longtemps, Notre Seigneur m’avait accordé la plupart des grâces dont j’ai parlé et d’autres encore fort insignes, lorsqu’un jour, étant en oraison, je me trouvai en un instant, sans savoir de quelle manière, transportée dans l’enfer. Je compris que Dieu voulait me faire voir la place que les démons m’y avaient préparée, et que j’avais méritée par mes péchés.
Cela dura très peu ; mais quand je vivrais encore de longues années, il me serait impossible d’en perdre le souvenir.
L’entrée de ce lieu de tourments me parut semblable à une de ces petites rues très longues et étroites, ou, pour mieux dire, à un four extrêmement bas, obscur, resserré. Le sol me semblait être une eau fangeuse, très sale, d’une odeur pestilentielle, et remplie de reptiles venimeux. A l’extrémité s’élevait une muraille, dans laquelle on avait creusé un réduit très étroit où je me vis enfermer. Tout ce qui, jusqu’à ce moment, avait frappé ma vue, et dont je n’ai tracé qu’une faible peinture, était délicieux en comparaison de ce que je sentis dans ce cachot, Nulle parole ne peut donner la moindre idée d’un tel tourment, il est incompréhensible.
Je sentis dans mon âme un feu dont, faute de termes, je ne puis décrire la nature, et mon corps était en même temps en proie à d’intolérables douleurs. J’avais enduré de très cruelles souffrances dans ma vie, et, de l’aveu des médecins, les plus grandes que l’on puisse endurer ici-bas ; j’avais vu tous mes nerfs se contracter à l’époque où je perdis l’usage de mes membres ; en outre, j’avais été assaillie par divers maux dont quelques-uns, comme je l’ai dit, avaient le démon pour auteur. Tout cela, néanmoins, n’est rien en comparaison des douleurs que je sentis alors ; et ce qui y mettait le comble, c’était la vue qu’elles seraient sans interruption et sans fin.
Mais ces tortures du corps ne sont rien à leur tour auprès de l’agonie de l’âme. C’est une étreinte une angoisse, une douleur si sensible, c’est en même temps une si désespérée et si amère tristesse, que j’essaierais en vain de les dépeindre. Si je dis qu’on se sent continuellement arracher l’âme, c’est peu ; car dans ce cas, c’est une puissance étrangère qui semble ôter la vie, mais ici, c’est l’âme qui se déchire elle-même.
Non, jamais je ne pourrai trouver d’expression pour donner une idée de ce feu intérieur et de ce désespoir, qui sont comme le comble de tant de douleurs et de tourments. Je ne voyais pas qui me les faisait endurer, mais je me sentais brûler et comme hacher en mille morceaux : je ne crains pas de le dire, le supplice des supplices, c’est ce feu intérieur et ce désespoir de l’âme.
Toute espérance de consolation est éteinte dans ce pestilentiel séjour ; on ne peut ni s’asseoir ni se coucher, car l’espace manque dans cette sorte de trou pratiqué dans la muraille ; et les parois elles-mêmes, effroi des yeux, vous pressent de leurs poids.
Là, tout vous étouffe ; point de lumière ; ce ne sont que ténèbres épaisses ; et cependant, ô mystère ! sans qu’aucune clarté brille, on aperçoit tout ce qui peut être pénible à la vue.
Il ne plut pas à Notre Seigneur de me donner alors une plus grande connaissance de l’enfer. Il m’a montré depuis, dans une autre vision, des choses épouvantables, des châtiments encore plus horribles à la vue, infligés à certains vices ; mais comme je n’en souffrais point la peine, mon effroi fut moindre. Dans la première vision, au contraire, ce divin Maître voulut que j’éprouvasse véritablement ces tourments et cette peine dans mon esprit, comme si mon corps les eût soufferts. J’ignore la manière dont cela se passa, mais je compris bien que c’était une grâce insigne, et que le Seigneur avait voulu me faire voir, de mes propres yeux, de quel supplice sa miséricorde m’avait délivrée.
Car tout ce qu’on peut entendre dire, de l’enfer, ce que j’en avais lu ou appris dans mes propres méditations, quoique j’aie assez rarement approfondi ce sujet, la voie de la crainte ne convenant pas à mon âme, tout ce que les livres nous disent des déchirements et des supplices divers que les démons font subir aux damnés, tout cela n’est rien auprès de la peine, d’un tout autre genre, dont j’ai parlé ; il y a entre l’un et l’autre la même différence qu’entre un portrait inanimé et une personne vivante ; et brûler en ce monde est très peu de chose, en comparaison de ce feu où l’on brûle dans l’autre.
Je demeurai épouvantée, et quoique six ans à peu près se soient écoulés depuis cette vision, je suis en cet instant saisie d’un tel effroi en l’écrivant, que mon sang se glace dans mes veines. Au milieu des épreuves et des douleurs, j’évoque ce souvenir, et dès lors tout ce qu’on peut endurer ici-bas ne me semble plus rien, je trouve même que nous nous plaignons sans sujet.
Je le répète, cette vision est à mes yeux une des plus grandes grâces que Dieu m’ait faites ; elle a contribué admirablement à m’enlever la crainte des tribulations et des contradictions de cette vie ; elle m’ a donné du courage pour les souffrir ; enfin, elle a mis dans mon cœur la plus vive reconnaissance envers ce Dieu qui m’a délivrée, comme j’ai maintenant sujet de le croire, de maux si terribles et dont la durée doit être éternelle.
Depuis ce jour, encore une fois, tout me parait facile à supporter, en comparaison d’un seul instant à passer dans le supplice auquel je fus alors en proie. Je ne puis assez m’étonner de ce qu’ayant lu tant de fois des livres qui traitent des peines de l’enfer, j’étais si loin de m’enformer une idée juste, et de les craindre comme je l’aurais dû. A quoi pensais-je alors, et comment pouvais-je goûter quelque repos dans un genre de vie qui m’entraînait à un si effroyable abîme ? O mon Dieu, soyez-en éternellement béni !
Vous avez montré que vous m’aimiez beaucoup plus que je ne m’aime moi-même. Combien de fois m’avez-vous délivrée de cette prison si redoutable, et combien de fois n’y suis-je point rentrée contre votre volonté !
Cette vision a fait naître en moi une indicible douleur à la vue de tant d’âmes qui se perdent, et en particulier de ces luthériens que le baptême avait rendus membres de l’Église. Elle m’a donné en outre les plus ardents désirs de travailler à leur salut : pour arracher une âme à de si horribles supplices, je le sens, je serais prête à immoler mille fois ma vie.
Je m’arrête souvent à cette pensée : nous sommes naturellement touchés de compassion quand nous voyons souffrir une personne qui nous est chère, et nous ne pouvons nous empêcher de ressentir vivement sa douleur quand elle est grande. Qui pourrait donc soutenir la vue d’une âme en proie pour une éternité à un tourment qui surpasse tous les tourments ?
Quel cœur n’en serait déchiré ? Émus d’un commisération si grande pour des souffrances qui finiront avec la vie, que devons-nous sentir pour des douleurs sans terme ? Et pouvons-nous prendre un moment de repos, en voyant la perte éternelle de tant d’âmes que le démon entraîne chaque jour avec lui dans l’enfer ?
Je puise encore là un désir non moins ardent : c’est que l’affaire si importante de notre propre salut nous occupe tout entiers.
*Non, point de réserve : faisons tout ce qui dépend de nous, et ne cessons de demander à cette fin le secours de la grâce. Voici la réflexion que je fais : Toute méchante que j’étais, j’avais quelque soin de servir Dieu ; j’évitais certaines fautes que l’on compte pour rien dans le monde ; Notre Seigneur me faisait aussi la grâce de supporter de grandes maladies avec une inaltérable patience ; je n’étais portée ni à murmurer ni à médire ; il m’aurait été, ce me semble, impossible de vouloir du mal à qui que ce fût ; je n’étais point travaillée par la convoitise ; mon cœur ne connaissait pas l’envie, ou s’il en éprouva quelque atteinte, jamais du moins je ne me sentis coupable en cela d’aucune faute grave ; il y avait en moi quelques autres dispositions à la vertu ; enfin, quoique très misérable, j’avais presque toujours devant les yeux la crainte du Seigneur ; malgré tout cela, j’ai vu la triste demeure que les démons m’avaient préparée ; et si le supplice que j’endurai fut terrible, il me semble, en vérité, que par mes fautes j’en avais mérité un plus grand.
N’ai-je donc pas raison de dire qu’il est dangereux de croire qu’on fait assez pour le service de Dieu ? Comment surtout une âme qui, à chaque pas, tombe en péché mortel, peut-elle goûter un seul moment de repos et de bonheur ?
Pour l’amour de Dieu, qu’elle se hâte de fuir les occasions, et ce Dieu de bonté ne manquera pas de venir à son secours, comme il l’a fait mon égard. Plaise au Seigneur de me soutenir désormais, afin que je ne tombe plus ! car j’ai vu où mes chutes me feraient descendre. Qu’il me préserve d’un tel malheur, je l’en conjure au nom de sa bonté infinie ! Amen."

Ste Thérése d'Avila



Dernière édition par Amazone le Jeu 9 Juin 2011 - 17:58, édité 2 fois
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Message par Amazone Jeu 9 Juin 2011 - 17:56

Saint Francois D'Assise

DE TROIS LARRONS CONVERTIS PAR SAINT FRANÇOIS, ET A L'UN DESQUELS ONT ÉTÉ RÉVÉLÉES LES PEINES DE L'ENFER (FIORETTI)
Après la mort de ces deux compagnons, l'autre ayant donc continué une telle pénitence pendant plusieurs années, voici qu'une nuit il lui vint après Matines une si grande envie de dormir qu'il ne pouvait en aucune façon résister au sommeil et veiller comme d'habitude.
Finalement, ne pouvant ni résister au sommeil ni prier, il se jeta sur son lit pour dormir ; et aussitôt qu'il y eut posé la tête, il fut ravi et mené en esprit sur une très haute montagne où il y avait un abîme très profond, et çà et là des rochers brises et escarpés d'où jaillissaient des aiguilles de diverses hauteurs, en sorte que l'aspect de cet abîme était effroyable à regarder.
Et l'ange qui conduisait ce frère le poussa violemment et le jeta dans cet abîme ; et lui, bondissant et se heurtant d'aiguille en aiguille et de rocher, il arriva enfin au fond de cet abîme, tout rompu et brisé lui semblait-il. Et comme il gisait à terre en si misérable état, celui qui le conduisait dit : « Lève-toi, car il te faut faire encore un grand voyage. » Le frère répond: « Tu me parais un homme très déraisonnable et cruel, toi qui me voit mourant de cette chute qui m'a brisé, et qui me dis : "Lève-toi." »
Et l'ange s'approche de lui et, en le touchant, lui remet parfaitement tous ses membres et le guérit. Puis il lui montre une grande plaine remplie de pierres aiguës et tranchantes, d'épines et de ronces, et lui dit qu'il lui faut passer pieds nus par toute cette plaine jusqu'à ce qu'il arrive au bout, où il voyait une fournaise ardente dans laquelle il lui fallait entrer.Le frère ayant traversé toute cette plaine avec grandes angoisses et souffrances, l'ange lui dit : « Entre dans cette fournaise, car il faut que tu le fasses. » L'autre répond : « Hélas, combien tu es un guide cruel, toi qui me vois presque mort pour avoir traversé cette plaine terrifiante, et qui maintenant pour tout repos m'ordonnes d'entrer dans cette fournaise ardente. »
Et comme il regardait, il vit autour de la fournaise beaucoup de démons ayant en mains des fourches de fer avec lesquelles, comme il hésitait à entrer, ils le poussèrent brusquement dedans.Entré qu'il fut dans la fournaise, il regarde et y voit un homme qui avait été son compère, et qui brûlait tout entier. Et il lui demande : « O compère infortuné, comment es-tu venu ici ? » Et il répond : « Va un peu plus avant et tu trouveras ma femme, ta commère, qui te dira la cause de notre damnation. »
Le frère étant allé plus outre, voici que lui apparut ladite commère toute embrasée, enfermée dans une mesure à grains toute de feu ; et il lui demande « O commère infortunée et misérable, pourquoi es-tu venue en un si cruel tourment ? » Elle lui répond : «Parce qu'au temps de la grande famine que saint François a prédite autrefois, mon mari et moi nous avons fraudé sur le grain et le blé que nous vendions dans une mesure, et pour cela je brûle resserrée dans cette mesure. »Ces paroles dites, l'ange qui conduisait ce frère le poussa hors de la fournaise et lui dit: « Prépare-toi à faire un horrible voyage que tu as à accomplir. » Et celui-ci disait en gémissant : « O très dur conducteur, qui n'as de moi aucune pitié, tu vois que je suis presque tout brûlé dans cette fournaise, et tu veux me mener encore dans un voyage périlleux et horrible. » Et alors l'ange le toucha et le rendit sain et fort.
Puis il le conduisit à un pont que l'on ne pouvait passer sans grand danger, parce qu'il était très mince et étroit et très glissant sans parapets sur les côtés ; et dessous passait un fleuve terrible, plein de serpents, de dragons et de scorpions, et qui répandait une très grande puanteur. Et l'ange lui dit : « Passe ce pont, car il te faut absolument le passer. » L'autre répond : « Dans ce fleuve dangereux ? » L'ange dit : «Viens après moi et pose ton pied où tu verras que je poserai le mien, et ainsi tu passeras sans encombre. » Ce frère passe derrière l'ange comme il le lui avait enseigné jusqu'à ce qu'il arrive au milieu du pont ; mais comme il était en ce milieu, l'ange s'envola et, le quittant, s'en alla sur une très haute montagne fort au-delà du pont.
L'autre examina bien le lieu où l'ange s'était envolé ; mais restant sans guide et regardant en bas, il voyait ces terribles bêtes se tenir la tête hors de l'eau, la gueule ouverte, prêtes à le dévorer s'il tombait ; et il était plongé dans une telle terreur qu'il ne savait en aucune façon ni que faire ni que dire, car il ne pouvait ni revenir en arrière ni aller en avant.Voyant donc qu'il était en une telle tribulation et qu'il n'avait d'autre refuge que Dieu seul, il se baissa, embrassa le pont et de tout son coeur, en pleurant, il se recommanda à Dieu afin que par sa très sainte miséricorde il daignât le secourir. Sa prière faite, il lui parut qu'il commençait à lui pousser des ailes ; il en eut une très grande joie et attendit qu'elles fussent assez grandes pour lui permettre de voler au-delà du pont, là où l'ange s'était envolé.
Mais après quelque temps, à cause du très grand désir qu'il avait de traverser ce pont, il se mit à voler ; et parce que ses ailes n'avaient pas encore poussé, il tomba sur le pont et ses plumes tombèrent : par suite, il embrassa de nouveau le pont et comme la première fois il se recommanda à Dieu.
Sa prière faite, il lui parut encore qu'il lui poussait des ailes ; mais comme la première fois il n'attendit pas qu'elles eussent parfaitement grandi ; il se mit donc à voler trop tôt, et il retomba de nouveau sur le pont et ses plumes tombèrent ; c'est pourquoi, voyant que par la hâte qu'il avait de voler trop tôt il tombait ainsi, il commença à se dire en lui-même : « Certainement, s'il me pousse des ailes une troisième fois, j'attendrai qu'elles soient assez grandes pour que je puisse voler sans retomber. »
Comme il était dans ces pensées, il voit pour la troisième fois qu'il lui pousse des ailes ; et il lui semblait que durant la première, la seconde et la troisième venue de ses ailes, il avait bien attendu cent cinquante ans ou même plus. A la fin, il se lève pour la troisième fois et prend son envol de tout son effort; et il s'envola en haut jusqu'au lieu où l'ange s'était lui-même envolé.

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Message par Amazone Jeu 9 Juin 2011 - 18:00

Saint Bernard-Francois de Hoyos

Le 9 janvier 1730, Saint Bernard-François, pendant qu’il faisait les exercices spirituels, eut une vision terrible. Sur l’ordre de Dieu, son Ange gardien le conduisit jusqu’au bord de l’abîme infernal.
« Je vis dit-il, une immense étendue de feu; certains damnés, poussés par la rage, sortaient hors des flammes, mais y retombaient aussitôt, précipités par les démons et entraînés vers l’abîme.
Alors,je vis quels étaient les châtiments particuliers des impudiques, des avares, des haineux,etc. Epouvanté par la vue de ces monstres, étourdi par leurs blasphèmes, je détournai mes regards…Ayant parcouru un grand espace, mon Ange me dit : « Viens et vois, et écris ce que tu verras. »
« Alors, le sentier que je suivais s’ouvrit, et je vis une cavité plus horrible que la première. Là se tenaient des prêtres indignes, coupables de sacrilèges. Ces misérables souffraient plus que les autres damnés. Ils étaient tourmentés surtout dans les parties de leurs corps qui avaient touché l’hostie consacrée : leurs mains étaient comme des chardons ardents; leurs langues étaient déchirées et pendantes; leur cœur était dévoré par un feu intense et en proie à d’affreuses douleurs…

Saint Bernard-Francois de Hoyos
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Message par Amazone Jeu 9 Juin 2011 - 18:01

Saint Jean Bosco

Voici une vision qu’a eue Saint Jean Bosco et que lui-même a racontée à ses jeunes gens.
Je me trouvai avec mon guide (l’ange gardien) au fond d’un précipice, qui débouchait sur une vallée obscure. Et voici qu’apparût un édifice immense, ayant un portail très élevé, fermé. Nous sommes arrivés au fond du précipice. Une chaleur suffocante m’opprime: une fumée épaisse, presque verte, s’élève par-dessus les murs de l’édifice, comme des vagues de flammes ensanglantées.
Je demandai: Où donc sommes-nous?
Lisez, me répondit mon guide, lisez l’inscription au-dessus de la porte.
Il était écrit: «Ubi non est redemptio» c’est-à-dire: où il n y a pas de rédemption.
Cependant je vis précipiter en direction de ce labyrinthe, d’abord un jeune homme, puis un autre, et ensuite trois encore. Tous portaient écrit sur leur front le nom de leurs propres péchés. Mon guide s’exclama: Voici la cause principale de ces damnations: les compagnons, les mauvais livres et les habitudes perverses. Les malheureux étaient des jeunes gens de ma connaissance.
Je demandai: Mais alors, il est donc inutile de se dévouer parmi les jeunes, si un si grand nombre font une telle fin? Comment empêcher une semblable ruine?
Ceux que j’ai vus sont encore en vie; c’est toutefois leur état actuel et, s’ils mouraient ainsi, ils viendraient directement ici!
Nous pénétrâmes ensuite dans l’édifice; nous courrions à la vitesse de l’éclair. Nous débouchâmes sur une cour vaste et ténébreuse … Je lus cette inscription: «Ibant impii in ignem æternum!» c’est-à-dire: Les impies iront au feu éternel! — Viens avec moi! ajouta mon guide. Il me prit par la main et me conduisit devant une petite porte qui s’ouvrit.
À mes yeux se présenta comme une immense caverne, remplie de feu. Ce feu comportait certainement des milliers et milliers de degrés de chaleur. Je ne serais absolument pas capable de décrire cette grotte dans toute son épouvantable réalité … Et voilà, qu’à l’improviste, je vois tomber des jeunes gens dans cette caverne ardente. Le guide me dit: C’est la transgression du sixième commandement qui est la cause de la ruine éternelle de tant de jeunes gens! — Mais si ces jeunes ont péché, ils se sont sans doute confessés aussi! — Ils s’étaient confessés, oui, mais ces fautes contre la vertu de pureté, ils les avaient mal confessées, ou simplement cachées. Par exemple, l’un de ces jeunes avait commis ce péché quatre ou cinq fois et il avait dit seulement deux ou trois fois. Il y en a parmi eux quelques-uns qui ont commis ce péché dans leur enfance, et qui n’ont jamais osé le confesser ou l’ont mal confessé en ne disant pas tout.
D’autres ont manqué de contrition et de ferme propos; certains même au lieu d’examiner sérieusement leur conscience, cherchaient le moyen de tromper le confesseur. Et celui qui vient à mourir dans cet état de choses, a accepté d’être du nombre des réprouvés et il en sera ainsi pour toute l’éternité … Et maintenant tu veux voir pourquoi la miséricorde de Dieu t’a conduit ici?
Le guide souleva un voile et je vis un groupe de jeunes gens de cet oratoire, que je connaissais tous, condamnés pour ce péché-là. Parmi eux, il y en avait qui apparemment étaient de bonne conduite.
Le guide continua ainsi: Prêche partout contre l’immodestie. Ensuite nous parlâmes pendant une demi-heure environ des conditions nécessaires pour faire une bonne confession, et voici notre conclusion: Changer de vie! … Changer de vie!

Maintenant, ajouta l’ami, maintenant que tu as vu les tourments des damnés, il faut que tu goûtes un peu, toi aussi, les peines de l’Enfer! Au sortir de l’horrible demeure, le guide me prit la main et me la fit toucher au mur de l’extérieur: — je lâchai aussitôt un cri … La vision terminée, je regardai ma main: elle était réellement boursouflée et pendant toute une semaine je dus la tenir bandée … »

Extrait du livre de Dom G.Tomaselli,Y a-t-il un enfer ! P 53

Saint Jean Bosco
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Message par Amazone Jeu 9 Juin 2011 - 18:02

Sainte Veronique Giulani

La vision de l’enfer de Sainte Véronique Giuliani 1660-1727


Le 14 février 1694,elle vit l’enfer ouvert : beaucoup d’âmes y tombaient, qui étaient si vilaines et si noires, qu’elles étaient effrayantes à voir; elles se précipitaient l'une derrière l'autre et disparaissaient au milieu des flammes. Du milieu du feu qui les engloutissait s'élevaient des couteaux,des rasoirs et des instruments de supplices de diverses sortes,qui retombaient ensuite de tout leur poids pour accabler ces malheureux.La Sainte demanda au Seigneur si, parmi les ames qu'elle avait vu tomber, se trouvait quelque religieux ou religieuse.Et le Seigneur lui connaitre que,parmi ces ames choisies, il en était qui y étaient précipitées et qui l'avaient bien mérité,pour n'avoir pas tenu tout ce qu'elles avaient promis, et pour s'ètre rendues coupables de tant de violations de leurs règles.

Le 1er avirl 1696,Sainte Véronique fut conduite à la bouche de l'enfer.Elle entendit les cris et les blasphèmes des damnés,mais ne remarqua d'abord que ténèbres et puanteur horrible;le feu était noir et épais.Elle vit ensuite beaucoup de démons qui étaient comme vétus de feu et qui s'animaient à frapper; on lui appris qu'ils frappaient les damnés.

Le 5 décembre de la mème année, elle eut une vision semblable.En mème temps, Notre Seigneur se montra à elle flagellé, couronné d'épines et portant une lourde croix. Il lui dit : "Regarde bien ce lieu qui n'aura jamais de fin.Là s'erxercent ma justicce et mon terrible courroux."

Le 30 juin 1697,il fut dit à la Sainte qu'elle allait passer par de nouvelles souffrances. Ce fut comme une participation aux supplices de l'enfer qu'elle endura pendant une heure à plusieurs reprises. Ce jour là, elle se sentit placée dans une fournaise ardente et elles éprouva des peines atroces, comme des lances qui la percaient, de fers qui la brulaient, du plomb bouillant qui lui était versé sur tout le corps.

Le 1er juillet, au matin, elle se retrouva dans ce lieu d'effroi; elle se voyait commme abandonnée de Dieu, incapable de se recommander ni au Seigneur ni aux Saints; non pas qu'elle n'eut pas la pensée de Dieu, tout au contraire,mais elle le voyait sans miséricorde et n'étant que justice.

Le 4 juillet, l'enfer lui parut si vaste que toute la machine du monde,dit-elle, ne serait rien en comparaison. Elle y vit une roue, une meule, d'une grandeur démesurée, qui, à chaque instant, tombait sur les damnés, puis se soulevait pour retomber encore.

le 16 juillet, elle sentit tous les os broyés par des roues qui tournaient tout autour d'elle. En mème temps, elle eut le sentiement de la perte de Dieu,peine si atroce, dit-elle, qu'on ne la peut expliquer. Tous les autres tourments paraissent peu de chose auprés de celui-ci.

Le 19 juillet, pendant ce qu'elle appelait l'heure d'éternité, elle se sentit tantot piqué avec des épingles et des aiguilles, tantot brulée par des plaques enflammées, et tantot déchirée dans ses chairs par des instruments tranchants.

Le 6 février 1703, son confesseur lui avait demandé de prier pour la ville ou elle demeurait, le Seigneur lui fit voir comme un immmense incendie, qui dévorait la cité; beaucoup de personnes allaient se jeter dans les flammes, d'autres sur le point de s'y jeter, retournaient en arrière. Il fut révélé à la Sainte que ces flammes représentaient le péché d'impurité auquel se livraient un trop grand nombre de ses concitoyens; mais d'autres, violemment tentés, savaient y résisté. Et le Seigneur lui dit : "Dis à celui qui tient ma place, à ton confesseur qui t'a ordonné de me demander en quoi je suis le plus offensé, que je suis offensé de toutes manières, mais particulièrement de la chair. I l y a aussi parmi ce peuple des inimitiés qui m'offensent grandement, et beaucoup d'ames vont à l'enfer pour l'éternité."

Le 27 janvier 1718, Marie, apparaissant à sainte Véronique, appela les deux anges qui lui servaient de gardiens et leur ordonna de la conduire en esprit en enfer; elle la bénit et lui dit : « Ma fille, ne crains pas, j'irai avec toi et je t'aiderai. » Soudain, raconte la sainte, je me trouvai dans un lieu obscur, profond et puant, j'y entendis des beuglements de taureaux, des braiements d'ânes, des mugissements de lions, des sifflements de serpents, toutes sortes de voix confuses et effrayantes et de grands roulements de tonnerre qui remplissaient de terreur. J'y vis des éclairs et une fumée fort épaisse. J'aperçus une grande montagne toute couverte de serpents, de vipères et de basilics tout entrelacés et en nombre incalculable. Entendant sortir d'au-dessous d'eux des malédictions et des voix affreuses, je demandai à mes anges quelles étaient ces voix; ils me répondirent que là se trouvaient beaucoup d'âmes dans les tourments. En effet, cette grande montagne s'ouvrit tout à coup, et je la vis toute remplie d'âmes et de démons. Ces âmes étaient toutes attachées ensemble, ne formant qu'une masse; les démons les tenaient ainsi liées à eux-mêmes par des chaînes de feu; chacune des âmes avait plusieurs démons autour d'elle. De là, je fus transportée à une autre montagne, où se trouvaient des taureaux et des chevaux furieux qui mordaient comme des chiens enragés. Le feu leur sortait des yeux, de la bouche et des naseaux, leurs dents semblaient des lances très aiguës et des épées tranchantes, réduisant en miettes en un instant tout ce qu'ils saisissaient. Je compris qu'ils mordaient et dévoraient les âmes. Je vis d'autres montagnes où s'exerçaient des tourments plus cruels, mais il m'est impossible de les décrire. Au centre de ce séjour infernal, s'élève un trône très haut; au milieu de ce trône, il y a un siège formé des démons qui sont les chefs et les princes. Là siège Lucifer, épouvantable, horrible. O Dieu! quelle affreuse figure! Il surpasse en horreur tous les autres dénions. Il paraît avoir une tête formée de cent têtes et pleine de lances, au bout desquelles il y a comme un œil qui projette des flèches enflammées qui brûlent tout l'enfer. Bien que le nombre des démons et damnés soit incalculable, tous voient cette tête horrible et reçoivent tourments sur tourments de ce même Lucifer. Il les voit tous et tous le voient. Ici, mes anges me firent comprendre que, de même qu'au ciel la vue de Dieu rend heureux
tous les élus, ainsi en enfer l'affreuse figure de Lucifer, ce monstre infernal, est un tourment pour tous les damnés. Leur plus grande peine est d'avoir perdu Dieu. Cette peine, Lucifer la ressent le premier et tous y participent. Il blasphème et tous blasphèment; il maudit et tous maudissent; il souffre et il est torturé et tous souffrent et sont torturés.

A ce moment, mes anges me firent remarquer le coussin qui était le siège de Lucifer et sur lequel il était assis : c'était l'âme de Judas. Sous les pieds de Lucifer, il y avait un coussin bien grand, tout déchiré et couvert de signes; on me fit comprendre que c'étaient des âmes de religieux. Alors le trône fut ouvert et, au milieu des démons, qui se tenaient sous le siège, je vis un grand nombre d'âmes. Quelles sont celles-ci? demandai-je à un des anges. Ils me dirent que c'étaient des prélats, des dignitaires de l'Eglise, des supérieurs d'âmes consacrées à Dieu.

Je crois que si je n'avais été accompagnée de mes anges et aussi, je pense, invisiblement fortifiée par ma bonne Mère, je serais morte d'épouvante. Tout ce que j'en dis n'est rien et tout ce que j'ai entendu dire aux prédicateurs n'est rien auprès de ce que j'ai vu. (D'après le Diario ou Journal de la sainte p 479)

Sainte Veronique Giulani
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Message par Amazone Jeu 9 Juin 2011 - 18:03

Sainte Faustine

"Aujourd’hui, j’ai été introduite par un Ange dans les gouffres de l’Enfer. C’est un lieu de grands supplices. Et son étendue est terriblement grande. Genres de souffrances que j’ai vues :

- La première souffrance qui fait l’enfer, est la perte de Dieu.

- La seconde : les perpétuels remords de conscience.

- La troisième : le sort des damnés ne changera jamais.

- La quatrième : c’est le feu qui va pénétrer l’âme sans la détruire. C’est une terrible souffrance, car c’est un feu purement spirituel, allumé par la colère de Dieu.

- La cinquième souffrance, ce sont les ténèbres continuelles, une odeur terrible, étouffante. Et malgré les ténèbres, les démons et les âmes damnées se voient mutuellement et voient tout le mal des autres et le leur.

- La sixième souffrance, c’est la continuelle compagnie de Satan.

- La septième souffrance : un désespoir terrible, la haine de Dieu, les malédictions, les blasphèmes.

Ce sont des souffrances que tous les damnés souffrent ensemble, mais ce n’est pas la fin des souffrances. Il y a des souffrances, qui sont destinées aux âmes en particulier : ce sont les souffrances des sens. Chaque âme est tourmentée d’une façon terrible selon ses péchés. Il y a de terribles caveaux, des gouffres de tortures où chaque supplice diffère de l’autre. Je serais morte à la vue de ces terribles souffrances, si la Toute-Puissance de Dieu ne m’avait soutenue !

Que chaque pécheur sache qu’il sera torturé durant toute l’éternité par les sens qu’il a employés pour pécher !

J’écris cela sur ordre de Dieu pour qu’aucune âme ne puisse s’excuser disant qu’il n’y a pas d’enfer, ou, que personne n’y a été et ne sait comment c’est. Moi, Sœur Faustine, par ordre de Dieu, j’ai pénétré dans les abîmes de l’enfer, pour en parler aux âmes et témoigner que l’enfer existe. Je ne peux pas en parler maintenant. J’ai l’ordre de Dieu de le laisser par écrit. Les démons ressentaient une grande haine envers moi. Mais l’ordre de Dieu les obligeait à m’être obéissants. Ce que j’ai écrit est un faible reflet des choses que j’ai vues. Une chose que j’ai remarquée c’est qu’il y avait là beaucoup d’âmes qui doutaient que l’enfer existât. Quand je suis revenue à moi, je ne pouvais pas apaiser ma terreur de ce que les âmes y souffrent si terriblement. Aussi je prie encore plus ardemment pour le salut des pécheurs. Sans cesse j’appelle la miséricorde divine sur eux. Ô mon Jésus, je préfère agoniser jusqu'à la fin du monde dans les plus grands supplices que de Vous offenser par le moindre péché !"

Sainte Faustine
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Message par Amazone Jeu 9 Juin 2011 - 18:04

Sainte Josepha Memendez

«Instantanément, je me trouvai en Enfer, mais sans y être traînée comme les autres fois, et vraiment comme y tombent les damnés.
«L’âme s’y précipite d’elle-même, comme si elle désirait disparaître de la vue de Dieu pour pouvoir Le haïr, et Le maudire.
«Mon âme se laissa tomber dans un abîme dont le fond ne peut pas se voir, car il est immense … J’ai vu l’enfer comme toujours: des cavités, du feu … Bien qu’on ne voie pas de formes corporelles, les tourments se sentent comme si les corps étaient présents et les âmes s’y reconnaissent.
«Je fus poussée dans cette niche de feu et pressée comme entre des plaques d’acier brûlantes, et comme si des pointes rougies au feu s’enfonçaient dans mon corps.
«J’ai senti comme si on voulait m’arracher la langue, ce qui me réduisait à l’extrémité dans une douleur atroce. Les yeux me semblaient sortir de leurs orbites. Je crois que c’est à cause du feu qui les brûlait tellement.
«On ne peut même pas remuer un doigt pour chercher quelque soulagement, ni changer de position: le corps est comme écrasé, aplati. Les oreilles sont accablées par des cris de confusion qui ne cessent pas un seul instant.
«Une odeur nauséabonde et répugnante asphyxie et envahit tout; c’est comme de la chair en putréfaction qui brûle avec de la poix, du soufre … «Tout cela, je l’ai senti comme les autres fois, et bien que ces tourments soient terribles, ce ne serait rien si l’âme ne souffrait pas. Mais elle souffre d’une manière qui ne peut se dire.
«J’ai vu quelques-unes de ces âmes damnées qui rugissaient à cause de l’éternel supplice qu’elles savaient devoir subir, spécialement dans leurs mains. Je pense qu’elles avaient volé, puisqu’elles disaient: «maudites mains!Pourquoi cette ambition de voler, puisque je ne pouvais garder ce bien que quelques jours. Où est maintenant ce que tu as pris? … maudites mains …
«D’autres âmes accusaient leur langue, leurs yeux … Chacune, ce qui avait été cause de son péché: «Nous voilà bien récompensées maintenant, ô mon corps, des plaisirs que je t’ai accordés … Et c’est toi, ô corps, qui l’a voulu … Pour un instant de plaisir, une éternité de douleur.» «Il me semble qu’en Enfer les âmes s’accusent spécialement des péchés d’impureté.
Beaucoup d’ames accusaient les autres d’ètre la cause de leur malheur.
Pendant que j’étais dans cet abîme, j’y ai vu précipiter des mondains et on ne saurait dire ni comprendre les cris qu’ils proféraient et les rugissements épouvantables qu’ils vomissaient: Malédiction éternelle … Je me suis donc trompé … Je me suis perdu … Je suis ici pour toujours … Pour toujours … et il n’y a plus de remède … Maudit que je suis! «Une jeune fille hurlait de désespoir en lançant des imprécations contre les satisfactions défendues qu’elle avait accordées à son corps et elle maudissait ses parents qui lui avaient laissé trop de liberté pour suivre la mode et les divertissements mondains. Elle était damnée depuis trois mois.
…« Une des ames damnées criait : « Voilà mon tourment : vouloir aimer, et ne plus pouvoir le faire. Il ne me reste que haine et désespoir. Oh! Si je pouvais, une seule fois, faire un acte d’amour, ce ne serait plus l’enfer. Mais je ne le puis. Le plus grand tourment, ici c’est de ne pouvoir aimer Celui que nous haissons éternellement.
«Tout ce que j’ai écrit, concluait Joséfa, n’est qu’une ombre en comparaison de ce qu’on souffre en Enfer».
? ? ? La jalousie diabolique Il y a un Enfer … Les démons y entraînent les âmes, et par haine pour Dieu, et par jalousie à l’égard des hommes, ils travaillent sans relâche à peupler l’éternel abîme.
Dieu a mis les hommes sur terre à l’état d’épreuve pour qu’ils puissent mériter la récompense éternelle. Il leur a donné deux grands commandements: Aimer Dieu de tout leur coeur et le prochain comme eux-mêmes. Chaque homme est doué de liberté et il peut obéir à son Créateur ou lui désobéir. Malheur à lui s’il vient à abuser du don de sa liberté.
Les démons ne peuvent pas violenter la liberté de l’homme, mais ils essaient, au moyen d’attractions mauvaises, d’incliner sa volonté vers le mal.
« Le démon criait « Maintenant, le monde est pour moi! Je sais le meilleur moyen de saisir les ames : c’est d’exciter en elles le désir de jouir! Surtout pas d’humilité ! Jouir, voilà ce qui m’assure la victoire ! «

Sr Josepha Menendez, Un appel à l’amour, chap « l’entrée dans les ténèbres de l’Au-delà »

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Message par Amazone Jeu 9 Juin 2011 - 18:06

Traité de l'Enfer de Sainte Francoise Romaine

CHAPITRE 1
Du lieu de l’enfer, de son prince, de l'entrée des âmes dans ce lieu d'horreur, et des peines qui leur sont communes.

Un jour que la servante de Dieu était très souffrante, elle s'enferma dans sa cellule, pour se livrer en toute liberté à l'exercice de la contemplation, où elle trouvait sa consolation et toutes ses délices. Il était environ quatre heures après midi : elle fut aussitôt ravie en extase, et l'archange Raphaël, qu’elle ne vit pas alors, vint la prendre, et la conduisit à la vision de l'enfer. Arrivée, à la porte de ce royaume effroyable, elle lut ces paroles écrites en caractères de feu : «Ce lieu est l'enfer, où il n'y a ni repos, ni consolation, ni espérance». Cette porte étant ouverte, elle regarda et vit un abîme si profond et si épouvantable, que depuis elle n'en pouvait parler sans que son sang se glaçât d'effroi.

De cet abîme sortaient des cris affreux et des exhalaisons insupportables ; alors elle fut saisie d'une horreur extrême ; mais elle entendit la voix de son conducteur invisible, qui lui disait d'avoir bon courage, parce qu'il ne lui arriverait aucun mal. Un peu rassurée par cette voix amie, elle observa plus attentivement cette porte, et vit que déjà fort large à son entrée, elle allait en s'élargissant toujours davantage dans son épaisseur ; mais dans cet affreux corridor régnaient des ténèbres inimaginables ; cependant il se fit pour elle une lumière, et elle vit que l'enfer était composé de trois régions : l'une supérieure, l'autre inférieure, et l'autre intermédiaire. Dans la région supérieure, tout annonçait de graves tourments ; dans celle du milieu, l'appareil des tortures était encore plus effrayant ; mais, dans la plus basse région, la souffrance était incompréhensible.

Ces trois régions étaient séparées par de longs espaces, où les ténèbres étaient épaisses, et les instruments de tortures en nombre prodigieux et extraordinairement variés. Dans cet abîme effroyable, vivait un immense dragon qui en occupait toute la longueur : il avait sa queue dans l'enfer inférieur, son corps dans l’enfer intermédiaire et sa tête dans l'enfer supérieur. Sa gueule était béante dans l'ouverture de la porte qu'il remplissait tout entière ; sa langue sortait d'une longueur démesurée ; ses yeux et ses oreilles lançaient des flammes sans clarté, mais d'une chaleur insupportable ; sa gorge vomissait une lave brûlante et d'une odeur empestée.

Françoise entendit dans cet abîme un bruit effroyable : c'étaient des cris, des hurlements, des blasphèmes, des lamentations déchirantes, et tout cela mêlé à une chaleur étouffante, et à une odeur insoutenable, lui faisait un tel mal, qu'elle crut que sa vie allait s'anéantir ; cependant son guide invisible la rassura par ses inspirations, et lui rendit un peu de courage : elle en avait besoin pour soutenir la vision dont nous allons parler. Elle aperçut Satan sous la forme la plus terrifiante qu'il soit possible d'imaginer. Il était assis sur un siège qui ressemblait à une longue poutre, dans l'enfer du milieu, et cependant sa tête atteignait le haut de l'abîme, et ses pieds descendaient jusqu'au fond ; il tenait ses jambes écartées, et ses bras étendus, mais non en forme de croix. Une de ses mains menaçait le ciel, et l'autre semblait indiquer le fond du précipice.

Deux immenses cornes de cerf couronnaient son front; elles étaient fort rameuses, et les innombrables petites cornes qui en sortaient, comme autant de rameaux, semblaient autant de cheminées par où s'échappaient des colonnes de flammes et de fumée. Son visage était d'une laideur repoussante et d'un aspect terrible. Sa bouche, comme celle du dragon, vomissait un fleuve de feu très ardent ; mais sans clarté et d'une puanteur affreuse. Il portait au cou un carcan de fer rouge. Une chaîne brûlante le liait par le milieu du corps, et ses pieds et ses mains étaient également enchaînés. Les fers de ses mains étaient fortement cramponnés dans la voûte de l'abîme ; ceux de ses pieds tenaient à un anneau fixé au fond du gouffre, et la chaîne qui lui liait les reins, liait aussi le dragon dont nous avons parlé. A cette vision en succéda une autre.

La servante de Dieu aperçut de tous côtes des âmes que les esprits qui les avaient tentées ramenaient dans cette affreuse demeure : elles portaient leurs péchés écrits sur leurs fronts en caractères si intelligibles, que la sainte comprenait pour quels crimes chacune d'elles était damnée. Ces lettres, du reste, n'étaient que pour elle seule ; car ces âmes malheureuses ne connaissaient réciproquement leurs péchés que par la pensée. Les démons qui les conduisaient, les accablaient de plaisanteries, de reproches amers et de mauvais traitements, qu'il serait difficile de raconter, tant la rage de ces monstres était inventive. A mesure que ces âmes arrivaient à l'entrée du gouffre, les démons les renversaient et les précipitaient, la tête la première, dans la gueule toujours ouverte du dragon. Ainsi englouties, elles glissaient rapidement dans ses entrailles, et à l'ouverture inférieure, elles étaient reçues par d'autres démons qui les conduisaient aussitôt à leur prince, ce monstre enchaîné, dont nous venons de parler.

Il les jugeait sur-le-champ, et après avoir assigné le lieu qu'elles devaient occuper selon leurs crimes, il les livrait à dés démons qui lui servaient de satellites pour les y conduire. La sainte remarqua que cette translation ne se faisait pas de la même manière que celle des âmes qui passent du purgatoire au paradis. Quoique la distance que ces dernières ont à parcourir soit incomparablement plus grande que celle d'un enfer à l'autre, puisqu'il leur faut traverser la terre, le ciel des astres et le cristallin, pour arriver à l'empyrée ; cependant ce voyage se fait dans un clin d'œil. La marche des âmes que Françoise voyait emporter par les gardes du tyran infernal, était au contraire fort lente, tant à cause des ténèbres épaisses, qu'il leur fallait traverser avec une sorte de violence, que des tortures qu'ils leur faisaient souffrir dans les espaces intermédiaires dont nous avons parlé. Ce n'était donc qu'après un certain temps que les démons finissaient par les déposer au fond de l'abîme.

Françoise vit aussi arriver d'autres âmes moins coupables que les premières, et cependant réprouvées ; elles étaient précipitées dans la gueule du dragon, présentées à Lucifer, jugées et transférées par les démons, comme les autres ; mais, au lieu de descendre au fond du gouffre, elles montaient dans l'enfer supérieur, avec la même lenteur néanmoins, et en subissant des tourments proportionnés à leurs péchés. Arrivées dans leur prison, elles y trouvaient une multitude de démons en forme de serpents et de bêtes féroces, dont la vue les terrorisait. Les regards de Satan les épouvantaient encore davantage, et, sans parler de l'incendie général dans lequel elles étaient enveloppées, le feu qui sortait du prince des ténèbres leur faisait cruellement sentir son ardeur dévorante. Autour d'elles régnait une nuit éternelle ; en sorte que rien ne pouvait faire diversion aux peines qu'elles enduraient. Là, comme dans les autres parties de l'enfer, chacune des âmes réprouvées était livrée à deux démons principaux, exécuteurs des arrêts de la justice divine.

La fonction du premier était de la frapper, de la déchirer et de la tourmenter sans cesse ; celle du second était de se moquer de son malheur, en lui reprochant de se l'être attiré par sa faute ; de lui rappeler continuellement le souvenir de ses péchés, mais de la manière la plus accablante, en lui demandant comment elle avait pu céder aux tentations, et consentir à offenser son Créateur ; de lui reprocher enfin, tous les moyens qu'elle avait eus de se sauver, et toutes les occasions de faire le bien, qu'elle avait perdues par sa faute. De là des remords déchirants, qui, joints aux tourments que l'autre bourreau lui faisait éprouver, la mettaient dans un état de rage et de désespoir, qu'elle exprimait par des hurlements et des blasphèmes. La charge confiée à ces deux démons n'était pourtant pas exclusive : tous les autres avaient également droit de l'insulter et de la tourmenter, et ils ne manquaient pas d'en user.

La servante de Dieu ayant désiré savoir quelle différence il y avait entre les habitants des trois provinces de ce royaume effroyable, il lui fut dit que, dans la région inférieure, étaient placés les plus grands criminels ; dans celle du milieu les criminels médiocres et dans la région supérieure les moins coupables des réprouvés. Les âmes que vous voyez dans ce lieu le plus haut, ajouta la voix qui l'instruisait, sont celles des Juifs qui, à leur opiniâtreté près, vécurent exempts de grands crimes, celles des chrétiens qui négligèrent la confession pendant la vie, et en furent privés à la mort, etc. Tout ce que la bienheureuse voyait et entendait la remplissait d'épouvante ; mais son guide avait grand soin de la rassurer et de la fortifier.

CHAPITRE II Tourments particuliers exercés sur neuf sortes de coupables.

1° Supplices de ceux qui outragèrent la nature par leurs impuretés. Françoise aperçut dans la partie la plus basse et la plus horrible de l'enfer des hommes et des femmes qui enduraient des tortures effroyables. Les démons qui leur servaient de bourreaux les faisaient asseoir sur des barres de fer rougies au feu, qui pénétraient le corps dans toute sa longueur, et sortaient par le sommet de la tête, et pendant que l'un d'entre eux retirait cette barre, et la renfonçait de nouveau, les autres, avec des tenailles ardentes, leur déchiraient les chairs depuis la tète jusqu'aux pieds. Or ces tourments étaient continuels et cela sans exclusion des peines générales je veux dire, du feu, du froid glacial, des épaisses ténèbres, des blasphèmes et des grincements de dents.

- 2° Supplices des usuriers. Non loin du cachot des premiers, Françoise en vit un autre où les criminels étaient torturés d'une manière différente, et il lui fut dit que c'étaient les usuriers. Or, ces malheureux étaient couchés et cloués sur une table de feu, les bras étendus, mais non en forme de croix, et le guide de Françoise lui dit à ce sujet, que tout signe de la croix était banni de ces demeures infernales. Chacun d’eux avait un cercle de fer rouge sur la tête. Les démons prenaient dans des chaudières de l'or et de l'argent fondus qu'ils versaient dans leurs bouches ; ils en faisaient couler aussi dans une ouverture qu’ils avaient pratiquée à l'endroit du cœur, en disant : souvenez-vous, âmes misérables de l’affection que vous aviez pour ces métaux pendant la vie ; c'est elle qui, vous a conduites où vous êtes. Ils les plongeaient ensuite dans une cuve pleine d'or et d'argent liquéfiés ; en sorte, qu'elles ne faisaient que passer d'un tourment à un autre, sans obtenir un moment de repos. Elles souffraient en outre, les peines communes à toutes les autres âmes réprouvées ; ce qui les réduisait à un affreux désespoir : aussi ne cessaient-elles de blasphémer le nom sacré de celui qui exerçait sur elles ses justes vengeances.

- 3° Supplices des blasphémateurs. Françoise vit, dans la même région, les profanateurs obstinés de Dieu, de la sainte Vierge et des saints. Or, ils étaient soumis à des tortures effroyables. Les démons, armés de pinces brûlantes, tiraient leurs langues, et les appliquaient sur des charbons embrasés, ou bien ils prenaient de ces charbons, et les leur mettaient dans la bouche ; ensuite ils les plongeaient dans des chaudières d'huile bouillante, ou bien ils leur en faisaient avaler, en disant : «Comment osiez-vous blasphémer ce que les cieux révèrent, âmes maudites et désespérées? Non loin de ceux-ci étaient les lâches qui renoncèrent Jésus-Christ par la crainte des supplices ; mais leurs tourments n'étaient pas aussi rigoureux, Dieu ayant égard à la faiblesse humaine qui les fit succomber.

- 4° Supplices des traîtres. Françoise vit dans le même quartier, les tortures qu’exerçaient les démons impitoyables sur les hommes infidèles à leurs maîtres, et surtout sur les chrétiens qui ne prirent des engagements sur les fonts sacrés du baptême que pour les profaner. Ces cruels bourreaux leur arrachaient le cœur avec des tenailles ardentes, et le leur rendaient ensuite pour l'arracher de nouveau. Ils les descendaient aussi de temps en temps dans des cuves pleines de poix bouillante, et leur disaient en les y tenant submergés : «Âmes fausses et perfides, sans cœur et sans fidélité, non contents de trahir vos maîtres temporels, vous avez osé trahir votre Dieu Lui-même ; car vous prîtes sur les fonts du baptême, l'engagement solennel de renoncer à Satan, à ses pompes et à ses œuvres, et vous avez fait tout l'opposé. N'oubliez pas ces promesses, et recevez le châtiment que leur violation vous a mérité». A ces reproches amers succédaient les hurlements des victimes ; elles blasphémaient aussi les sacrements, surtout le saint baptême et maudissaient leur divin auteur.

- 5° Supplices des homicides. Un peu plus loin elle vit des hommes à figures féroces, plongés dans une immense chaudière remplie de sang en ébullition. Or, les démons venaient les prendre dans cette chaudière bouillante et les jetaient dans une autre pleine d'eau à moitié glacée ; puis les retiraient de celle-ci pour les submerger dans la première. Mais ce n'était pas là leur unique tourment, d'autres démons armés de poignards enflammés leur perçaient le cœur et ne retiraient le fer de la plaie que pour l'y plonger encore. Auprès de ces hommes sanguinaires, étaient placées ces mères qui se dénaturèrent au point d'ôter la vie à leurs propres enfants, et leurs tortures étaient à peu près les mêmes.

- 6° Supplices des apostats qui abandonnèrent la foi catholique non par faiblesse mais par corruption. Les démons les sciaient par le milieu du corps, avec des scies de fer rouge, trempées dans du plomb fondu. Or, la re-prise des chairs s'opérait subitement après l'opération, et permettait aux bourreaux de recommencer sans cesse.

- 7° Supplice des incestueux. Il y eut dans tous les temps des hommes et des femmes qui, emportés par une passion aveugle, commirent des impuretés avec des personnes qui leur étaient unies par les liens du sang ou par des liens spirituels Or, la Servante de Dieu les vit dans un cachot voisin de celui des habitants de Sodome. Or, les démons les plongeaient dans une fosse pleine de matières infectes en ébullition ; puis les retirant de là, ils les coupaient par quartiers, et lorsque ces quartiers s'étaient réunis, ce qui se faisait aussitôt, ils les replongeaient dans le cloaque brûlant et fétide.

- 8° Supplices des magiciens. Dans l'enfer du milieu, la bienheureuse vit ceux qui, pendant leur vie, étaient en commerce avec le démon, et ceux qui les consultaient et leur donnaient confiance. Ils étaient enveloppés dans des ténèbres effroyables, et les bourreaux les lapidaient avec des pavés de fer rougis au feu. Il y avait là un gril carré, au milieu duquel, brûlait un feu terrible. Or, de temps en temps les démons couchaient leurs victimes sur ce gril, et les y tenaient fortement enchaînés; puis ils les retiraient de là pour les lapider encore.

- 9° Supplices des excommuniés. La servante de Dieu remarqua que toutes les âmes précipitées dans la gueule du démon ne sortaient pas de son corps. Ayant eu le désir de savoir quelles étaient les âmes qu'elle ne voyait pas reparaître, il lui fut dit que c'étaient les âmes de ceux qui étaient morts dans l'excommunication. Elles descendent ajouta la voix qui l'instruisait, dans la queue du dragon, qui se prolonge jusqu'au fond de l'abîme, et est un vaste foyer où brûle un feu dévorant. Elles étaient donc renfermées dans cette affreuse prison, et les démons qui rôdaient autour, leur criaient d'une voix insultante : «C'est donc vous» qui, aveuglées par vos passions et hébétées par la sensualité, avez méprisé les foudres de l'Eglise ? Eh bien ! bouillez maintenant dans la queue du dragon. Hélas ! hélas ! répondaient du dedans des voix plaintives, quelle infortune est la nôtre, et quels maux affreux nous endurons !»

CHAPITRE III Comment les péchés capitaux sont punis dans l’enfer inférieur.

- 1° Tourments des orgueilleux. La bienheureuse aperçut une vaste prison dont les habitants étaient fort nombreux, et on lui dit que c'étaient les superbes. Cette prison était divisée en plusieurs pièces, où les victimes étaient classées selon les diverses espèces de ce péché. Les ambitieux étaient ceux que les démons paraissaient mépriser davantage. Autant ces misérables avaient été affamés des honneurs pendant leur vie, autant ils étaient rassasiés d'opprobres et de confusion. En punissant ceux-ci, ils n'oubliaient pourtant pas les autres. Chaque famille d'orgueilleux, si je puis parler ainsi, avait sa peine propre et particulière ; mais il y avait un châtiment horrible qui leur était commun à tous. Au milieu de cette prison spéciale était posé un lion énorme d'airain rougi par le feu. Sa gueule était levée en l'air et largement ouverte, et ses mâchoires, en guise de dents, étaient armées d'un grand nombre de rasoirs affilés. Son ventre était un repaire de serpents et d'autres bêtes venimeuses, et l'ouverture postérieure était comme l'entrée du corps de ce monstre, garnie de lames brûlantes et horriblement acérées.
Or, les démons chargés de tourmenter ces tristes victimes, les lançaient en l'air de manière à les faire retomber dans la gueule du lion. Toutes tranchées et presque divisées par les rasoirs, elles passaient par la gorge de ce monstre et tombaient dans ses larges entrailles, au milieu des reptiles qui fourmillaient dans ce lieu infect, et exerçaient sur elles leur rage infernale. Elles gravitaient ensuite vers la partie postérieure où des démons les saisissaient avec des pinces ardentes, et les tiraient violemment à eux, à travers les rasoirs dont l'ouverture était bordée, et ce jeu cruel les bourreaux le recommençaient sans cesse. Ces âmes, irritées et enragées par d'aussi horribles tourments, hurlaient d'une manière affreuse et proféraient des blasphèmes effroyables. «Hurlez, leur disaient les esprits infernaux ; hurlez, superbes maudits, qui fîtes si longtemps la guerre au Créateur sur la terre. Vous avez bien raison de vous désespérer, car vos malheurs ne finiront jamais».

- 2° Tourments des réprouvés qui furent sujets à la colère. Françoise remarqua qu'ils étaient punis selon leurs divers degrés de culpabilité ; mais voici une peine qui leur était commune. Il y avait dans leur prison un serpent d'airain, que le feu de l'enfer maintenait continuellement embrasé. Sa poitrine était large, son cou élevé comme une colonne et sa gueule béante. Dans cette horrible gueule étaient plantés en forme de croissant de longues et fortes aiguilles, dont les pointes étaient dirigées vers la gorge de l'animal. Or, les démons, prenant ces âmes dont nous parlons les lançaient par cette ouverture dans le corps du monstre ; puis ils les en re-tiraient avec des tenailles ardentes toutes déchirées par les pointes qu'elles rencontraient à leur sortie. Or, elles souffraient continuellement ce supplice, qui les réduisait à un affreux désespoir, et leur arrachait les plus effroyables blasphèmes.

- 3° Tourments des avares. La bienheureuse vit ensuite les avares dans une fosse remplie de gros serpents qui avaient des bras. Chacun de ces hideux reptiles s'attachait à un de ces coupables, que la justice divine leur avait abandonnés. Il lui frappait la bouche de sa queue, lui déchirait le cœur avec les dents, et l'étreignait dans ses bras, de manière à l'étouffer, si cela eût été possible ; mais d'autres démons venaient les arracher à leurs affreux embrassements, avec des tenailles de fer, qui les déchiraient d'une manière horrible, et allaient les plonger dans une seconde fosse remplie d'or et d'argent liquéfiés, les accablant de leurs dérisions et de leurs sarcasmes.

- 4° Tourments des envieux. Chacun de ces malheureux était couvert d'un manteau de flammes, avait un ver venimeux qui lui rongeait le cœur, pénétrait dans sa poitrine, et, remontant par la gorge se présentait à la bouche, qu'il forçait à ouvrir convulsivement ; mais un démon l'empêchait de sortir, en serrant avec la main le cou de la victime, ce qui lui causait d'insupportables étouffements ; et tandis qu'il l'étouffait ainsi d'une main, il tenait de l'autre une épée dont il lui perçait le cœur. Un second démon venait ensuite, qui lui arrachait le cœur de la poitrine, le trempait dans des immondices, et le lui remettait, pour l'arracher de nouveau, et ainsi sans fin ; et ces traitements barbares étaient accompagnés de dérisions et de reproches, qui réduisaient ces infortunés à la rage et au désespoir

- 5° Tourments des paresseux. Françoise les vit assis au milieu d'un grand feu, les bras croisés, et la tête inclinée sur les genoux. Leurs sièges étaient de pierres ; ces pierres étaient cannelées profondément, et leurs cavités remplies de charbons embrasés : les bancs eux-mêmes étaient tout rouges et la flamme qui sortait du brasier s'attachait à ces tristes victimes, et les couvrait comme un vêtement. Or, les démons, les prenant avec des pinces ardentes, les renversaient violemment sur ces lits affreux, et les y traînaient en les tournant et les retournant en toutes manières ; c'était pour les punir d'avoir perdu le temps. A côté de chacune d'elles était un démon qui, avec un coutelas, lui fendait la poitrine, et y versait. de l'huile bouillante, et cela pour les punir d'avoir trop présumé de la miséricorde de Dieu. Il mettait encore des vers dans leurs plaies, en punition des mauvaises pensées auxquelles leur oisiveté laissait le champ libre.

- 6° Tourments des gourmands. Françoise pu contempler aussi les châtiments de la gourmandise. Chaque malheureux, réprouvé pour ce vice avait un démon qui le prenait par la tête et le traînait sur des charbons ardents, tandis qu'un autre démon, debout sur lui, le foulait aux pieds avec violence. Ils lui liaient ensuite les pieds et les mains, et le précipitaient dans une chaudière pleine de poix fondue ; puis, le retirant de là, ils le jetaient dans une autre remplie d'une eau presque réduite en glace. Ils lui versaient aussi du vin brûlant dans la bouche, pour le punir des coupables excès qu'il en avait fait pendant la vie. Pendant ce temps-là, ses bourreaux lui disaient d'un ton ironique : «La peine des gourmands, dans cette demeure, est le superflu chaud et froid. Voici donc où vous ont conduit vos intempérances, lui disaient d'autres esprits infernaux. Désormais vous aurez pour nourriture des serpents, et du feu pour breuvage. »

- 7° Tourments des luxurieux. Françoise cherchait des yeux les esclaves de cette passion honteuse ; on les lui montra. Ils étaient liés à des poteaux de fer embrasé, et les bourreaux, avec leurs langues ardentes, léchaient toutes les parties de leurs corps, ce qui les faisait souffrir horriblement. D'autres démons, avec des tenailles, déchiraient leurs chairs par lambeaux, en punition de la bonne chère qu'ils faisaient dans le monde, ce qui servait à alimenter toujours davantage leur funeste passion. Sous leurs poteaux étaient des grils ardents et armés de pointes de fer, auprès desquels étaient couchés d'horribles serpents. Les démons, attirant brusquement leurs victimes, les faisaient tomber à la renverse sur ces lits affreux, et les serpents se jetant sur eux, les mordaient avec une rage inconcevable. Ce supplice était particulier aux adultères.

CHAPITRE IV Supplices particuliers à sept espèces de pécheurs.


- 1° Tourments des voleurs. La servante de Dieu vit des hommes qui étaient liés avec des cordes noires, par le moyen desquelles les démons les attiraient en haut ; après quoi ils les laissaient retomber dans le feu. Ensuite ils les descendaient dans un puits d'eau glacée ; de là ils les faisaient passer dans un lac de plomb fondu, où ils les forçaient de boire une horrible fusion de fiel, de poix et de soufre ; ils les jetaient enfin dans un repaire de bêtes féroces. Or, il fut dit à la sainte que ces tristes victimes étaient les voleurs.

- 2° Tourments des enfants dénaturés. Il y eut toujours sur la terre des enfants détestables, qui, au lieu d'honorer leurs parents, n'eurent pour eux que de l'éloignement et du mépris, les rendant excessivement malheureux par leur insubordination, leur mauvais caractère et leurs violences. Or, Françoise les vit dans un immense tonneau, garni de rasoirs, et où se trouvaient des serpents féroces. Les démons roulaient cette effroyable machine, et les pauvres victimes qu'elle renfermait étaient mordues par les serpents, et déchirées par les rasoirs. On fit remarquer à la bienheureuse que ces coupables et les autres ne demeuraient pas toujours dans l'enfer qui leur était assigné. De l'enfer inférieur ils passaient quelquefois dans l'enfer supérieur ou dans l'intermédiaires, ou de ceux-ci dans le plus bas. Ayant désiré en savoir la raison, il lui fut dit que c'était pour subir le supplément de peines dû aux circonstances plus ou moins aggravantes de leurs péchés.

- 3° Tourments de ceux qui furent infidèles à leur vœu de chasteté. La position de ces malheureux était effroyable. Les démons les plongeaient tantôt dans un feu ardent, où coulaient en fusion la poix et le soufre, et tantôt dans un bain d’eau glacée ; d'autres fois ils les serraient entre deux planches de fer, armées de clous aigus, et leur perçaient les flancs avec des fourches. Enfin, pour ajouter l'insulte à leurs supplices, ils ne cessaient de leur reprocher les crimes qu'ils avaient commis. «Souvenez-vous, leur disaient-ils, de vos impuretés sacrilèges : ces plaisirs, sitôt passés, vous coûtent cher maintenant. Souvenez-vous de tant de sacrements que vous avez profanés, et qui n'ont servi qu'à rendre votre condamnation plus terrible».

- 4° Tourments des parjures. Ils avaient des bonnets de feu sur la tête ; leurs langues étaient arrachées, et leurs mains coupées.

- 5° Tourments des détracteurs. Chacun d'eux était livré à une vipère à sept tètes. Je parle de la forme qu'avait prise le démon spécialement chargé de le tourmenter. Or, voici à quoi lui servaient ses sept gueules. Avec la première il arrachait la langue du patient ; avec la seconde il la mangeait ; avec la troisième il la crachait dans le feu ; avec la quatrième il la reprenait et la rendait au coupable ; avec la cinquième il lui crevait les yeux ; avec la sixième il lui arrachait la cervelle par une oreille, et avec la sep-tième enfin, il dévorait ses narines. En outre, avec les ongles de ses mains il lui déchirait le corps.

- 6° Tourments des vierges folles. Françoise vit ces âmes qui, fort jalouses de conserver leur virginité corporelle, prenaient peu de soin de la pureté de leur cœur. Les démons les flagellaient cruellement avec des chaînes de fer rouge.

- 7° Tourments des veuves vicieuses. Elles étaient liées aux branches d'un énorme pommier, la tête renversée en arrière, et les démons leur faisaient manger des pommes pleines de vers. En outre, des dragons terribles, s’enlaçant à elles, leur déchiraient le cœur et les entrailles, tandis que la foule des démons ne cessait dé leur reprocher leur mauvaise vie.

- 8° Tourments des femmes idolâtres de leur beauté. Elles avaient pour chevelure des serpents qui leur mordaient cruellement le visage, tandis que d'autres démons enfonçaient des épingles rougies au feu dans toutes les parties de leur corps ; et, pour aiguiser les remords de la conscience, ils ne cessaient de leur dire : Vous fîtes notre métier sur la terre, il est juste que vous nous soyez associées pendant l'éternité. Faites maintenant votre toilette dans ces flammes. Ces âmes répondaient par des blasphèmes horribles à ces insultes de leurs ennemis.

CHAPITRE V Blasphèmes des réprouvés

Tout cet affreux séjour retentissait d'horribles blasphèmes. Ses infortunes habitants maudissaient Dieu, comme s'il ne leur eût fait que du mal, et jamais aucun bien ; ils maudissaient l'humanité sacrée de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; ils maudissaient tous ses mystères, dont le souvenir ne leur rappelait que de criminelles ingratitudes ; ils maudissaient toutes les grâces qu'ils avaient obtenues par Ses mérites, et dont l'abus leur avait attiré de si horribles châtiments. Toute la sainte vie de ce Dieu sauveur provoquait leurs blasphèmes ; mais chacun s'attachait à profaner d'une manière spéciale la circonstance qui lui déplaisait le plus.

Celui-ci maudissait Son Incarnation, celui-là Sa Naissance ; celui-ci Sa Circoncision et celui-là Son Baptême ; celui-ci Sa Pénitence, celui-là Sa Passion ; un autre Sa Résurrection, un autre Son Ascension glorieuse. Rien de ce qu'a fait notre aimable Sauveur, pour le salut de nos âmes, n'était respecté, parce que tous ces bienfaits ne furent pour eux que des objets d'ingratitude. Ils maudissaient et blasphémaient le doux nom de Marie, ses prérogatives, ses vertus, mais surtout sa maternité divine ; parce que si elle n'eût pas mis le fils de Dieu au monde, ils eussent été moins coupables, et n'auraient pas à supporter d'aussi horribles tourments.

Ainsi donc leur éternité est tout employée à blasphémer et à maudire, mais avec une telle rage et un si profond désespoir, que, n'eussent-ils point d'autres supplices, cela suffirait pour les rendre infiniment malheureux. Cependant ils souffrent les autres peines communes à tous les réprouvés, et en outre, les peines qui leur sont particulières, ainsi que je viens de le dire.

CHAPITRE VI
Nombre des démons, leurs noms et leurs emplois
Dans la vision XVII, où la création des anges et leur classification furent manifestées à la servante de Dieu, Dieu lui fit discerner ceux qui devaient pécher de ceux qui demeureraient fidèles. Elle fut ensuite témoin de leur révolte et de la chute horrible qu'elle leur mérita. Or, elle ne fut pourtant pas aussi profonde pour les uns que pour les autres : un tiers de ces infortunés demeura dans les airs, un autre tiers s'arrêta sur la terre et le dernier tiers tomba jusque dans l'enfer. Cette différence dans les châtiments correspondit à celles que Dieu remarqua dans les circonstances de leur faute commune. Parmi ces esprits rebelles, il y en eut qui embrassèrent de gaieté de cœur, si je puis parler de la sorte, la cause de Lucifer; et d'autres qui virent avec indifférence ce soulèvement contre le Créateur, et demeurèrent neutres. Les premiers furent précipités sur le champ dans l'enfer, d'où ils ne sortent jamais, à moins que Dieu ne les déchaîne quand Il veut frapper la terre de quelque grande calamité, pour punir les péchés des hommes. Les seconds furent jetés partie dans les airs, et partie sur la terre ; et ce sont ces derniers qui nous tentent, comme je le dirai plus tard.
Lucifer, qui voulut être l'égal de Dieu dans le ciel, est le monarque des enfers, mais monarque enchaîné et plus malheureux que tous les autres. Il a sous lui trois princes auxquels tous les démons, divisés en trois corps, sont assujettis par la volonté de Dieu ; de même que dans le ciel, les bons anges sont divisés en trois hiérarchies présidées par trois esprits d'une gloire supérieure. Ces trois princes de la milice céleste furent pris dans les trois premiers chœurs, où ils étaient les plus nobles et les plus excellents ; ainsi, les trois princes de la milice infernale furent choisis comme les plus méchants des esprits des mêmes chœurs, qui arborèrent l'étendard de la révolte.
Lucifer était dans le ciel le plus noble des anges qui se révoltèrent, et son orgueil en fit le plus méchant de tous les démons. C'est pour cela que la justice de Dieu l'a donné pour roi à tous ses compagnons et aux réprouvés, avec puissance de les gouverner et de les punir, selon ses caprices ; ce qui fait qu'on l'appelle le tyran des enfers. Outre cette présidence générale, il est encore établi sur le vice de l'orgueil. Le premier des trois princes qui commandent sous ses or-dres, se nomme Asmodée : c'était dans le ciel un chérubin, et il est aujourd'hui l'esprit impur qui préside à tous les péchés déshonnêtes. Le deuxième prince s'appelle Mammon : c'était autrefois un trône, et maintenant il préside aux divers péchés que fait commettre l'amour de l'argent. Le troisième prince porte le nom de Belzébuth ; il appartenait à l'origine au chœur des dominations, et maintenant il est établi sur tous les crimes qu'enfante l’idolâtrie, et préside aux ténèbres infernales. C'est aussi de lui que viennent celles qui aveuglent les esprits des humains. Ces trois chefs ainsi que leur monarque, ne sortent jamais de leurs prisons infernales ; lorsque la justice de Dieu veut exercer sur la terre quelque vengeance éclatante, ces princes maudits députent à cet effet un nombre suffisant de leurs démons subordonnés ; car il arrive quelquefois que les fléaux dont Dieu veut frapper les peuples, demandent plus de forces ou plus de malices que n'en ont les mauvais esprits répandus sur la terre et dans l'air. Alors les infernaux plus méchants et plus enragés, deviennent des auxiliaires indispensables. Mais hors de ces cas rares, ces grands coupables ne peuvent sortir des prisons où ils sont renfermés.
Tous ces esprits infortunés sont classés dans l'abîme selon leur ordre hiérarchique. La première hiérarchie, composée de séraphins, de chérubins et de trônes, habite l'enfer le plus bas ; ils endurent des tourments plus cruels que les autres, et exercent les vengeances célestes sur les plus grands pécheurs. Lucifer qui fut un séraphin, exerce sur eux une spéciale autorité, en vertu de l'orgueil dont il a la haute présidence. Les démons de cette hiérarchie ne sont envoyés sur terre, que, lorsque la colère de Dieu permet que l'orgueil prévale pour punir les nations.
La deuxième hiérarchie formée de dominations, de principautés et de puissances, demeure dans l'enfer du milieu. Elle a pour prince Asmodée qui, comme je l'ai déjà dit, préside aux péchés de la luxure. On peut deviner que, les démons de cette hiérarchie sont sur terre, lorsque les peuples s'abandonnent au vice infâme de l'impureté.
La troisième hiérarchie qui se compose de vertus, d'archanges et d'anges, a pour chef Mammon, et habite l'enfer supérieur. Lorsque ces démons sont lâchés sur la terre, la soif des richesses y prévaut de toutes parts, et il n'est plus question que d'or ou d'argent. Quant à Belzébuth, il est le prince des ténèbres, et les répand, quand Dieu le permet, dans les intelligences, pour étouffer la lumière de la conscience et celle de la véritable foi. Tel est l'ordre qui règne parmi les démons dans les enfers ; quant à leur nombre, il est innombrable.
On retrouve ces mêmes hiérarchies parmi les démons qui demeurent dans l'air et sur la terre, mais ils n'ont point de chefs, et par conséquent vivent dans l'indépendance et une sorte d’égalité. Ce sont les démons aériens qui, la plupart du temps, déchaînent les vents, excitent les tempêtes, produisent les orages, les grêles et les inondations. Leur intention en cela est de faire du mal aux hommes, surtout en diminuant leur confiance en la divine Providence, et les faisant murmurer contre la volonté de Dieu.
Les démons de la première hiérarchie, qui vivent sur la terre, ne manquent pas de profiter aussi de ces occasions favorables à leur malice ; trouvant les hommes irrités par ces calamités et fort affaiblis dans leur soumission et leur confiance, ils les font tomber beaucoup plus facilement dans le vice de l'orgueil. Ceux de la deuxième hiérarchie ne manquent pas à leur tour de les précipiter de. leur hauteur superbe dans le cloaque impur, ce qui donne ensuite toute facilité aux démons de la troisième hiérarchie, de les faire tomber dans les péchés qu'enfante l'amour de l'argent.
Alors les anges qui président aux ténèbres les aveuglent, leur font quitter la voie de la vérité, et rendent leur retour extrêmement difficile. C'est ainsi que tous les démons, malgré la différence de leurs emplois, se concertent et s'aident mutuellement à perdre les âmes. Les uns affaiblissent leur foi, les autres les poussent à l'orgueil, ceux-ci à l'impureté, ceux-là à l'amour des richesses, d'autres enfin leur jettent un voile sur les yeux et les écartent si fort de la voie du salut, que la plupart ne la retrouvent plus. Le seul moyen d'échapper à ce complot infernal, serait de se relever promptement de la première chute, et c'est précisément ce que ces pauvres âmes ne font pas. De là, cette chaîne de tentations, qui de chute en chute les conduit au fond du précipice.
Lorsque j'ai dit que les démons qui sont dans l'air et sur la terre n'ont pas de chefs, j'ai voulu dire seulement qu'ils n'ont pas d'officiers subalternes ; car tous sont soumis à Lucifer, et obéissent à ses commandements, parce que telle est la volonté de la justice divine. Malgré la haine qu'ils portent aux hommes, aucun d'eux n'oserait les tenter sans l'ordre de Lucifer, et Lucifer lui-même ne peut prescrire, en ce genre que ce que lui permet le Seigneur plein de bonté et de compassion pour nous.
Lucifer voit tous ses démons, non seulement ceux qui sont autour de lui dans l'enfer, mais encore ceux qui sont dans l'air et sur la terre. Tous aussi le voient sans aucun obstacle, et comprennent parfaitement toutes ses volontés. Ils se voient également et se comprennent fort bien les uns les autres.
Les malins esprits, répandus dans l'air et sur la terre, ne ressentent pas les atteintes du feu de l'enfer ; ils n'en sont pas moins excessivement malheureux, tant parce qu'ils se maltraitent et se frappent sans cesse les uns les autres, que parce que les opérations des bons anges dans ce monde leur causent un dépit qui les tourmente cruellement. Les peines de ceux qui appartiennent à la première hiérarchie sont plus acerbes que celles des esprits de la seconde, et ceux-ci sont plus malheureux que les esprits de la troisième. La même justice distributive préside aux tourments des esprits infernaux; mais ceux-ci sont tous en proie à l'ardeur des flammes infernales.
Les démons qui demeurent au milieu de nous, et ont reçu le pouvoir de nous tenter, sont tous des esprits tombés du dernier chœur. Les anges commis à notre garde sont aussi de simples anges. Ces esprits tentateurs sont sans cesse occupés à préparer notre perte. Les moyens qu'ils emploient pour cela sont si subtils et si variés, qu'une âme qui leur échappe est fort heureuse, et ne saurait trop témoigner sa reconnaissance au Seigneur. Il n'est pas un instant du jour et de la nuit, où ces cruels ennemis n'essayent d'une tentation ou d'une autre, afin de lasser ceux qu'ils ne peuvent vaincre par la ruse ou la violence. La patience est donc l'arme défensive par excellence. Malheur à qui la laisse tomber de ses mains ! Lorsque ces tentateurs ordinaires rencontrent des âmes fortes et patientes, qu'ils ne peuvent entamer, ils appellent à leur secours des compagnons plus astucieux et plus malins, non pour combattre avec eux ou à leur place, car Dieu ne le permet pas ; mais pour leur suggérer des stratagèmes plus efficaces. Françoise savait tout cela par expérience : il était rare qu'elle fût tentée par son démon seul. D'ordinaire il s'en associait d'autres ; et trop faibles encore, ils recouraient à la malice des esprits supérieurs qui demeuraient dans l'air. Elle était devenue si habile dans cette guerre, qu'en soutenant une attaque, elle savait à quel chœur avait appartenu celui dont le conseil la dirigeait, et qui il était.
Lorsque les démons veulent livrer un assaut à une âme habile et forte, les uns l'attaquent de front, et les autres se placent derrière elle. C'est de cette sorte qu’ils combattaient ordinairement contre notre bienheureuse, et elle les voyait se faire des signes pour concerter leurs moyens.
Lorsqu'une âme, vaincue par les tentations, meurt dans son péché, son tentateur habituel l'emporte avec promptitude, suivi de beaucoup d'autres qui lui prodiguent des outrages, et ne cessent de la tourmenter jusqu'à ce qu'elle soit précipitée dans l'enfer. Ces détestables esprits se livrent ensuite à une joie féroce. Son ange gardien, après l'avoir suivie jusqu'à l'entrée de l'abîme, se retire aussitôt qu’elle a disparu, et remonte au ciel.
Lorsqu'une âme, au contraire, est condamnée au purgatoire, son tentateur est cruellement battu par l'ordre de Lucifer pour avoir laisse échapper sa proie. Il reste pourtant là, en dehors du purgatoire, mais assez près pour que l'âme le voie et entende, les reproches qu'il lui fait sur les causes de ses tourments. Lorsqu'elle quitte le purgatoire pour monter au ciel, ce démon revient sur la terre se mêler à ceux qui nous tentent ; mais il est pour eux un objet de moqueries, pour avoir mal rempli la mission dont il était chargé.
Tous ceux qui laissent ainsi échapper les âmes ne peuvent plus remplir l'office de tentateurs. Ils vont, errant çà et là, réduits à rendre aux hommes d'autres mauvais offices, quand ils peuvent. Quelquefois Lucifer, pour les punir, les loge honteusement dans des corps d'animaux, ou bien il s'en sert, avec la permission de Dieu, pour exercer des possessions qui leur attirent souvent de nouveaux châtiments et de nouvelles hontes. Les démons, au contraire, qui ont réussi à perdre les âmes auxquelles Lucifer les avait attachés, après les avoir portées dans les enfers, reparaissent sur la terre, couverts de gloire parmi leurs semblables, et jouent un plus grand rôle que jamais dans la guerre qu'ils font aux enfants de Dieu. Ce sont eux que les autres appellent à leur secours, comme plus expérimentés et plus habiles, quand ils ont affaire à des âmes fortes et généreuses qui se rient de leurs vains efforts.
Tout démon chargé de la mission de perdre une âme ne s'occupe point des autres ; il n'en veut qu’à celle-là, et emploie tous ses soins à la faire pécher ou à troubler sa paix. Cependant, quand il l'a vaincue, il la pousse, autant qu'il peut, à tenter, à molester ou à scandaliser d'autres âmes.
Il y a d'autres démons du même chœur que ceux qui nous tentent, qui vivent au milieu de nous sans nous attaquer. Leur mission est de surveiller ceux qui nous tentent, et de les châtier chaque fois qu'ils ne réussissent pas à nous faire pécher.
Chaque fois qu'ils entendent prononcer dévotement le saint Nom de Jésus, ils se prosternent spirituellement, non de bon cœur, mais par force. Françoise en vit une fois plusieurs en forme humaine, qui à ce Nom sacré qu'elle prononçait en conversant avec son confesseur, inclinèrent leur front avec un profond respect, jusque dans la poussière. Ce Nom sacré est pour eux un nouveau supplice, qui les fait souffrir d'autant plus cruellement, que la personne qui le prononce est plus avancée dans l'amour, et plus parfaite. Lorsque les impies profanent ce nom adorable, ces esprits réprouvés ne s'en attristent pas ; mais ils sont forcés de s'incliner, comme pour réparer l'injure qui Lui est faite. Ils en agissent de même lorsqu'on le prend en vain. Sans cette adoration forcée, ils seraient bien contents d'entendre blasphémer ce saint Nom. Les bons anges, au contraire, en pareilles occasions, l'adorent profondément, le louent et le bénissent avec un amour incomparable. Lorsqu'il est prononcé avec un vrai sentiment de dévotion, ils lui rendent les mêmes hommages, mais avec un vif sentiment de joie. Chaque fois que notre bienheureuse proférait ce très saint Nom, elle voyait son archange prendre un air extraordinairement joyeux, et s'incliner d'une manière si gracieuse, qu'elle en était tout embrasée d'amour.
Lorsque les âmes vivent dans l'habitude du péché mortel, les démons entrent en elles, et les dominent en plusieurs façons, qui varient selon la qualité et la quantité de leurs crimes ; mais quand elles reçoivent l'absolution avec un cœur contrit, ils perdent leur domination, délogent au plus vite, et se remettent auprès d'elles pour les tenter de nouveau ; mais leurs attaques sont moins vives, parce que la confession a diminué leurs forces.

Sainte Francoise Romaine
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Message par Amazone Jeu 9 Juin 2011 - 18:18

Sainte Faustine visite l'Enfer :


- La première souffrance qui fait l’enfer, est la perte de Dieu.

- La seconde : les perpétuels remords de conscience.

- La troisième : le sort des damnés ne changera jamais.

- La quatrième : c’est le feu qui va pénétrer l’âme sans la détruire. C’est une terrible souffrance, car c’est un feu purement spirituel, allumé par la colère de Dieu.

- La cinquième souffrance, ce sont les ténèbres continuelles, une odeur terrible, étouffante. Et malgré les ténèbres, les démons et les âmes damnées se voient mutuellement et voient tout le mal des autres et le leur.

- La sixième souffrance, c’est la continuelle compagnie de Satan.

- La septième souffrance : un désespoir terrible, la haine de Dieu, les malédictions, les blasphèmes.


Une vidéo sur l'Enfer vu par Sainte Faustine, avec le son audio qui viendrait de l'Enfer :
https://www.youtube.com/watch?v=iSM2m4xYrl4

Source :
http://enfer-catholique.blogspot.com/search/label/A7....Visions%20de%20l%27enfer


A tous ceux qui veulent être sauvés, un livre peut apporter une grande lumière :
"Le Secret Admirable du Très Saint Rosaire pour se convertir et se sauver" de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort et l'autre livre "Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge " (On peut les lire sur internet gratuitement ).

Si le monde savait ce qu'est l'Enfer, il passerait sa vie à tenter de devenir un Saint, et à prier notre Seigneur Jésus Christ et la Sainte Vierge Marie...
Le Rosaire est très puissant contre l'Enfer et les démons.
Le Saint Rosaire est le remède et l'arme contre le Mal.

https://forumarchedemarie.forumperso.com/t4039-la-puissance-du-rosaire?highlight=rosaire

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Message par Francesco Lun 13 Juin 2011 - 1:40

Merci de nous rapeller cette doctrine si importante.....

Je pause la question.Avez vous entendu un pretre precher sur l'enfer ces dernieres années?Et si oui ou?

Moi non....


Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
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Message par Rémi Lun 13 Juin 2011 - 16:31

Le seul que j'ai entendu c'est l'un des prêtres officiant la Communauté latine Saint Paul de Montréal à Verdun je crois, très belle messe en latin et chant grégorien, le sermon était splendide.


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Message par Amazone Lun 13 Juin 2011 - 22:27

Malheureusement Francesco, je n'en ai vu ou entendu aucun, comme vous vous en doutez... Aucun sermon sur le diable ou l'enfer. Au contraire il paraitrait que plusieurs "prêtres" osent dire que ça n'existe pas affraid N'est-ce pas ça le pire...
Rémi, on vous envie Wink

Malgré tout, un prêtre, et même prêtre exorciste, en parle : Gabriele Amorth.
Ses livres contiennent des récits passionnants et stupéfiants de très nombreux exorcismes.
Ce prêtre peut vraiment aider notre compréhension de ce qu'il se passe actuellement.
Dans "Confessions : Mémoires de l'exorciste officiel du Vatican" pour ceux qui ont le livre : Lisez bien la page 200.

http://www.amazon.fr/Confessions-M%C3%A9moires-lexorciste-officiel-Vatican/dp/2749912865/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1307993667&sr=8-1



De même que les révélations forcées du démon Isacaron qui possédait Antoine Gay (un presque Saint, possession victimale) sur ordre de Dieu, devraient être lu dans toutes les églises, ce sont véritablement des révélations qui peuvent beaucoup nous aider.
Antoine Gay a d'ailleurs souffert 50 ans pour offrir cela au monde.
Exemple des propos de ce démon Isacaron que Dieu a forcé à nous instruire :


"49
J’aime mieux tenir un prêtre que 6.000. laïques, en se perdant, il perd les autres. "

"41
« Le clergé ne s’occupe plus des gens qui sont affligés par les possessions et les obsessions ; trop de prêtres sont plus ignorants que des enfants sur cette situation surnaturelle : ils sont dans un aveuglement effroyable jusqu’à empêcher des personnes de croire au surnaturel diabolique, bien que les démons, par la bouche des possédés, leur aient donnés des preuves nombreuses et de diverses manières. » "

"48
Habitants de la Terre ! Vous n’avez qu’une chose à craindre : le péché. La faim, la soif, la mort ne sont rien, le péché seul est redoutable ! Depuis que je suis dans le corps de ce vieillard , les conseils que je suis obligé de donner n’ont jamais été mauvais. "

"57 65
Que votre Dieu est bon ! Combien il a d’égards pour vous ! Combien il vous aime votre Dieu dont la bonté est infinie et qui fait prêcher la vérité par d’infâmes démons pour ramener les hommes à lui ! "

"11
(...) O mortels qui ne réfléchissez pas, avez-vous jamais pensé à la chute de vos premiers parents ? Je vous demande de quel moyen mon infâme roi (Lucifer) s’est servi pour les perdre ; il s’est servi de la sensualité ; si vous y réfléchissiez bien , vous seriez tous des hommes de pénitence, ce n’est pas une plaisanterie, c’est votre Dieu qui me force de vous le dire ; réfléchissez un moment et vous verrez comment les hommes se perdent et si ce n’est par toujours pour satisfaire leur misérable corps. (...)"



La prière du Rosaire est très puissante, je me répète mais le Saint Rosaire est le remède et l'arme contre le Mal.


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Message par Rémi Mar 14 Juin 2011 - 0:45

Amazone a écrit:Malheureusement Francesco, je n'en ai vu ou entendu aucun, comme vous vous en doutez... Aucun sermon sur le diable ou l'enfer. Au contraire il paraitrait que plusieurs "prêtres" osent dire que ça n'existe pas affraid N'est-ce pas ça le pire...
Rémi, on vous envie Wink

Ah! si seulement c'était coutumier Amazone mais je demeure à 750 kilomètres de ce lieu où il y a de si bons sermons et cela fait bien 4 ans que je n'y suis pas retourné en cette merveilleuse paroisse où l'église est presque pleine et où il y a pleins de jeunes familles qui assistent à la messe et cela dans le silence et le respect, même les jeunes enfants. C'est ceux de Montréal qui ont bien de la chance.



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Message par Amazone Mar 14 Juin 2011 - 4:44

Peut-être qu'un jour, tous les prêtres seront comme le prêtre qu'à vu Rémi, ou comme le Saint Curé d'Ars ou le Padre Pio...
Rêvons un peu Razz


« Dans le monde, on cache le Ciel et l'enfer : le Ciel, parce que si on en connaissait la beauté on voudrait y aller à tout prix ; l'enfer, parce que si on en connaissait les tourments, on voudrait les éviter coûte que coûte. » Saint Curé d'Ars.


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Message par Amazone Jeu 20 Oct 2011 - 19:28




Et Jésus les appela, et dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. (Luc 18:16)   
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