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Les loges au Québec et la commission Bouchard-Taylor - Dehors les crucifix

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Les loges au Québec et la commission Bouchard-Taylor - Dehors les crucifix Empty Les loges au Québec et la commission Bouchard-Taylor - Dehors les crucifix

Message par MichelT Dim 7 Aoû 2011 - 13:15

Dehors les crucifix!

Voici le "meilleur" extrait du mémoire présenté par les loges du 3722 Notre-Dame ouest à Montréal. Le reste du texte reprend les même thèmes que celui du mémoire de la loge "La libre pensée" (voir post précédent). Certaines phrases des deux textes sont presque identiques, ce qui laisse supposer que ces deux petits devoirs se basent sur un document commun provenant de la haute hiérachie maçonnique... Pour lire le texte complet, voir les commentaires.

(extrait de "Franc-maçonnerie libérale au Québec – Accueillir sans se trahir", page 16)

Bien sûr, cela implique que l’État doit également laïciser complètement ses institutions et les espaces publiques: disparition des crucifix catholiques des espaces citoyens ; interdiction des prières avant les assemblées publiques de conseils municipaux ; interdiction, pour tout représentant ou employé de l’État, du port de signes religieux distinctifs, dans le cadre de son travail, etc.

Les signataires

De la Loge Liberté, du Droit Humain, à Montréal :

Monique Meunier
Élisabeth Reney
Florin Eugen Cristea
Yaël Bensoussan
Hubert Jean Valcke
Jacques Constant
Marie‐Thérèse Legrand
Gloria Escomel
Roger Le Clerc

De la Loge Émancipation, du Droit Humain, à Montréal :

Albert Chidiack
Souad Cheikh

De la Loge Mokidjouan, de la Grande Loge féminine de France, à Montréal :

Lucie Baillot, Mokidjouan
Yvonne Orneau
Jacqueline Bacon
Hélène Couston Desbois
Jacqueline Bétrancourt

De la Loge Force et Amitié, de la LADH
Marc Le Rallic
et Gilles Allard


Extrait du mémoire du mouvement laïque québécois qui ressemble étrangement à celui d'en haut (le texte complet se retrouve dans les commentaires):

"16. Que soient enlevés les symboles religieux ostensibles ou ostentatoires des lieux d’exercice du pouvoir politique (exemple : le crucifix placé au-dessus du trône du président de l’Assemblée nationale, ce crucifix étant éventuellement à sa place, comme élément d’un patrimoine historique, dans un musée de l’Assemblée nationale).
17. Que soit supprimée et interdite la pratique de la récitation de la prière lors des réunions des
conseils municipaux et autres instances décisionnelles publiques."

Accueillir sans se trahir

Mémoire présenté à la
Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles

par

un groupe de travail de la

Franc‐maçonnerie libérale au Québec



Septembre 2007
Porte‐parole :Roger Le Clerc


0
Préambule

Une lecture de Francs‐maçons libéraux

Le présent mémoire a été rédigé par des membres de la société québécoise elle‐même. D’un côté, la Charte des droits et libertés de la personne trace déjà des limites et offre des ouvertures pour répondre aux questions poses par une immigration importante au Québec. Cependant, les signataires du présent document désirent apporter d’autres considérations. En effet, ce mémoire est présenté par des Francs‐maçons, hommes et femmes du Québec. Il reflète donc leur pensée maçonnique.

Au Québec, la Franc‐maçonnerie traditionnelle est présente depuis des centaines d’années. La Franc‐maçonnerie libérale existe depuis une quarantaine d’année et se présente publiquement pour une des rares fois. Notre mouvement se veut discret et préfère de loin une action libre et indépendante de chacun de ses membres, plutôt qu’une démarche concertée : lʹaction maçonnique est désintéressée et nous préférons garder l’anonymat en ne publicisant pas nos gestes philanthropiques ou soiaux ; en second lieu, la franc‐maçonnerie a été persécutée par différents régimes politiques totalitaires, souvent influencés par la religion catholique ; de plus, même des sociétés démocratiques peuvent, à un moment donné, devenir intolérantes en périodes de crise. C’est pourquoi chacun d’entre nous reste libre de dévoiler son appartenance à notre société, lorsqu’il le juge pertinent.


De tous temps, la Franc‐maçonnerie a lutté contre le fanatisme religieux ou politique, qui impose par la force des vérités dites «absolues». Tolérer ne veut pas dire être indifférent. Nous comprenons et acceptons que dʹautres personnes puissent avoir des opinions contraires aux nôtres. Nous pensons également que, dans une société saine, tous les points de vue doivent sʹexprimer, en autant quʹils nʹappellent ni à la haine ni à la violence destructrice. Le respect de la différence suppose la reconnaissance du droit à lʹégalité entre les êtres humains et la liberté pour chacun de choisir sa propre voie et son interprétation des phénomènes qui l’ntourent.


La devise de la Franc‐maçonnerie libérale « Liberté, égalité, fraternité » résume bien ses principes. Chaque individu doit être libre dans une société libre, égalitaire et solidaire. La Franc‐maçonnerie sʹoppose aux dictatures et à toute forme de fanatisme, là sʹarrête sa tolérance. Elle prône lʹégalité des droits et des chances entre les individus, quel que soit leur classe sociale, leur ethnie, leur sexe, leur orientation sexuelle, leur handicap. Ses membres ont donc le devoir de sʹopposer à tout parti raciste ou sexiste, par exemple. Enfin, elle considère que la solidarité entre les êtres humains leur permet de travailler plus efficacement et de trouver des solutions constructives aux différents problèmes individuls ou collectifs que nous pouvons rencontrer. Ces grands principes, que lʹon retrouve aujourdʹhui dans la plupart des chartes des droits de la personne des pays démocratiques, ont été, dans le passé, des valeurs révolutionnaires, essentiellement soutenues par des esprits progressistes, parmi lesquels il y avait des francs‐maçons.


Le désir de justice qui anime les membres de la Franc‐maçonnerie sʹaccompagne de la conviction que tout est perfectible, les êtres humains comme les communautés et les lois qui les régissent. Il est donc du devoir de chacun de sʹaméliorer et de contribuer au progrès de la société, en prenant des moyens concrets pour réaliser ce double idéal.


Évolution de la société québécoise

La société québécoise est unique et elle a traversé une évolution très rapide, sans heurts majeurs : « la Révolution tranquille ». Elle a rejeté l’emprise de la religion pour adhérer à des principes de laïcité adaptés à sa propre évolution. Il ne s’agit pas d’une laïcité universelle, mais d’une laïcité bien ancrée sur cette terre et qui tient compte de notre histoire récente et plus ancienne. Aujourd’hui, la mondialisation se fait à un rythme effréné et implique des immigrations sans précédent. Elle a donc pour conséquences une pluralité de plus en plus évidente.


Celle‐ci amène de plus en plus de québécois et de québécoises à évoluer dans un univers où se retrouvent des enfants, des neveux et des nièces, des cousins et des cousines qui ont une origine culturelle différente ou une double origine culturelle : le Québec s’est déjà engagé dans la diversité sociale et familiale. C’est grâce à celle‐ci que le Québec pourra apprendre à accueillir l’Autre sans se sentir menacé. Nous croyons à la valeur de ce brassage. Il nous apporte l’espoir d’une meilleure compréhension des différentes cultures ; il est aussi le gage d’une diminution des tensions interculturelles et raciales. Le Québec a par ailleurs besoin de différentes expertises extérieures pour se développer.


Une capacité d’ouverture aux changements

La population du Québec a démontré sa capacité d’accueil de l’Autre

Au niveau des droits des personnes handicapées physiques et mentales
• Nous les cachions : elles ne sortaient jamais de la maison. Nous pensions qu’elles étaient toutes « folles », elles terminaient leur vie pour la plupart dans des « maisons de fous » ou des institutions pour personnes âgées.
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• Elles peuvent maintenant avoir une vie à peu près normale : étudier, travailler et avoir une certaine autonomie.

• Des outils de support et de protection ont été créés pour elles.

• Tout n’est pas réglé bien sûr ; ce n’est pas le paradis pour ces personnes, mais si on compare leur qualité de vie au Québec à celle d’autres personnes handicapées ailleurs dans le monde, on peut dire qu’il est plus agréable de vivre ici.

• Ces gains ont été obtenus par les personnes handicapées elles‐mêmes, car elles ont refusé de se cacher plus longtemps et ont revendiqué le droit à une vie décente. Cette visibilité a amené chaque famille à prendre conscience de leur présence et leur a permis de sortir de la honte pour assuer leur différence.

• Aujourd’hui, il ne viendrait à l’esprit de personne de remettre en question la présence d’un homme ou d’une femme en fauteuil roulant au trvail, dans un restaurant ou dans un lieu public. La société dans son ensemble reconnaît l’apport qualitatif des personnes ayant toutes sortes de handicaps dans la communauté qébécoise.


Au niveau des droits des femmes

• Il y a peu, elles n’existaient pas légalement à toute fin pratique ; leur avenir était tracé d’avance en conformité avec le rôle social qui leur était imposé.

• Tous leurs droits sont maintenant reconnus par la loi.

• Elles ont obtenu la maîtrise de leur corps et leur pleine autonomie.

• L’avenir leur appartient.

• Bien sûr, il y a toujours des « plafonds de verre » et des batailles à terminer. Toutefois, les femmes ont fait des gains au Québec qui se comparent avantageusement à ceux obtenus dans beaucoup d’autres pays.

• Ces gains ont été faits par les femmes elles‐mêmes : elles ont pris conscience de leurs droits et ont revendiqué leur pleine autonomie juridique. Ceci a permis à chaque famille de reconnaître la valeur de « leurs » femmes et ainsi d’accepter leurs revendications communes.

• Il ne viendrait à personne l’idée de remettre en question ces gains du mouvement féministe, même si, parfois, certaines voix s’élèvent pour les contester. La société dans son ensemble reconnaît la valeur de ces femmes pleinement citoyennes.


Au niveau des droits des gais et des lesbiennes

• Il y a très peu de temps, les gais et les lesbiennes se cachaient, on se moquait d’eux et ils étaient victimes de violences.

• Aujourd’hui, ils ont la pleine reconnaissance de leurs droits.

• Ils ont accès à des structures générales de soutien, pour obtenir cette reconnaissance ; ils sont présents un peu partout et ceux qui peuvent se le permettre sont visibles.
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• La bataille est loin d’être terminée et les gains sont fragiles. Ces droits fraîchement reconnus peuvent être retirés et une vigilance de tous les instants est nécessaire.

• Ces gains ont été obtenus par les gais et lesbiennes eux‐mêmes quand ils ont compris que la visibilité était leur meilleure arme. Ils sont donc apparus au grand jour dans chaque famille. La société entière a pris conscience de leur présence et a appris à vivre avec eux.

• Aujourd’hui, une frange minoritaire de la population continue à véhiculer des préjugés envers les gais et les lesbiennes. Mais cette frange diminue régulièrement et le temps fera son travail sur le changement des mentalités.

C’est avec un tel esprit d’ouverture que le Québec doit maintenant réfléchir à la place que doivent prendre les immigrants dansnotre société. Ils ne constituent pas une menace à notre identité, mais nous offrent plutôt des outils de changement pour bâtir un Québec meilleur qui saura être accueillant, tout en conservant son identité fondamentale.


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Chapitre 1

Définir la situation

Tout d’abord, il ne faut pas confondre les « accommodements raisonnables » avec des arrangements de natures diverses qui peuvent intervenir entre des particuliers ou des groupes constitués, qui impliquent des membres des minorités ethniques ou religieuses et qui semblent mettre en danger l’identité québécoise. Il est important de circonscrire le débat en admettant dʹemblée que la controverse actuelle se situe surtout au niveau des accommodements en matière de religion. Lʹaccommodement raisonnable est lʹobligation pour une institution de corriger les effets discriminatoires non intentionnels de divers règlements ou normes sur de clientèles extrêmement variées (handicapés, femmes, personnes âgées, etc.) afin de favoriser leur participation maximale à des institutions communes. En réalité, ce qui fait controverse ce sont les accommodements en matière de religion qui exigent des modifications aux règles et aux norms de fonctionnement des institutions communes, en vertu de demandes fondées sur la foi en certains dogmes religieux.


Il faut préciser que ce débat nʹest pas lié aux phénomènes dʹimmigration ou de diversité ethnoculturelle. Il a cours présentement dans tous les pays en voie de modernisation dʹoù provient une grande partie des immigrants qui sʹétablissent au Canada. Il faut combattre une donnée implicite erronée qui consiste à croire que les immigrants désirent conserver leurs coutumes à tot prix. Cette précision préalable au débat est capitale, puisquʹelle nous évitera des dérapages racistes et xénophobes lamentables auxquels nous avons assisté dans les médias et qui ont obten une couverture extrêmement sensationnaliste.


Il en est de même pour les écoles de pensée qui font la part belle à lʹéducation interculturelle et à lʹidéologie du multiculturalisme, malgré de bonnes intentions, toujours louables. Elles entraînent le débat sur les accommodements religieux dans une impasse et ne font que préparer un terrain politiquement mné pour les années à venir. De tels accommodements impliquent que des règles communes doivent être modifiées pour le bénéfice de certaines personnes et, en ce sens, ces accommodements sont plus lourds à supporter pour lʹensemble de la collectivité, car ils supposent nécessairement des efforts et des coûts supplémentaires pour ceux qui doivent s’assurer du bon fonctionnemen des institutions communes.


• La montée des intégrismes à travers le monde

La montée des intégrismes constitue un vrai problème. Il est évident que, depuis quelques dizaines d’années, différentes formes d’intégrismes mettent en danger certains acquis de nos libertés fondamentales : que ce soit le fanatisme dont
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témoigne la bataille du Président des États‐Unis contre les « forces du mal » ou celui des intégristes musulmans qui veulent convertir ou détruire « les non croyants ». De façon plus modeste, parce qu’ils disposent de moins de moyens, on voit également des intégrismes s’exprimer au niveau de la santé, de la protection de l’environnement, etc.

Mais il ne faut pas confondre tous ces mouvements, qualifiés habituellement d’intégristes : seuls sont dangereux ceux qui prêchent et pratiquent des comportements violents ou qui briment des droits fondamentaux. Il faut éviter de renvoyer dos à dos, sous prétexte de non intégration, les religieux pacifiques dont le seul « tort » est de vivre entre eux, en dehors du courant majoritaire, comme les moines catholiques ou bouddhistes ou les communautés hassidiques, et des groupes dont le but avoué est de déstabiliser les valeurs fondamentales de notre société.

Quel intérêt peuvent présenter ces accommodements dits raisonnables pour des factions intégristes ? Ces demandeurs d’accommodements n’agissent que dans leur seul intérêt, en se réclamant d’une légitimité qui ne peut que faire reculer des droits et des acquis sociaux durement gagnés au fil des ans Ainsi, un accommodement permettant aux femmes de circuler le visage voilé porte atteinte, selon nous, à l’égalité des sexes et au droit à la sécurité des personnes. Un souffle de provocation se cache souvent derrière certains gestes posés et ce à des fins politiques. Il est navrant de constater que de telles provocations sont faites en général par des jeunes filles ou par des femmes. Prenons pour exemple la montée des intégrismes dans d’autres régions du monde, avec les conséquences que nous constatons. Nous devons nous en préserver pendant qu’il en est encore temps. Nous devons rester vigilant pour ne pas en venir à « accommoder » des exigences fanatiques qui ne font même pas loi dans le pays d’origine de ces intégristes militants.


Le manque de courage et de leadership politique

Nos politiciens sont disposés à toutes les concessions afin de ne pas perdre ne serait‐ce qu’un vote : ils deviennent incapables de positions claires. Ils laissent ainsi les évènements se dégrader, à tel point que des problèmes surgissent immanquablement. Ceux‐ci sont, la plupart du temps, provoqués par leur manque de décision et de vision. Il devrait être de leur devoir de se faire les défenseurs des valeurs fondamentales québécoises.


• Une société de droit

Le fait que notre société soit fondée sur le respect des droits individuels n’est pas un problème. Au contraire, la valorisation excessive des droits collectifs peut mener à des dérives dangereuses, car c’est souvent au nom de ceux‐ci qu’on été commis les pires excès contre les personnes. Souvenons‐nous simplement de tous les
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régimes totalitaires qui, au nom de la collectivité, ont détruit des milliers de vies humaines. Nous devons donc viser un juste équilibre entre le principe d’une société qui défend les droits individuels et celui d’une socété qui permet à l’ensemble des citoyens de définir et de défendre leurs valeurs et leurs coutumes. Le gouvernement du Québec, en établissant la notion de services essentiels, vise à un tel équilibre. Les seuls vrais problèmes sont ceux qui risquent de surgir lorsque deux droits garantis par la Charte sont en conflit. Par exemple, la contradiction qui existe parfois entre liberté de culte et égalité des sexes. Nous pensons ici à la polygamie, aux mutilations sexuelles, à la négation de l’autorité et des droits de la mère, etc. Des mécanismes sont déjà prévus pour résoudre ces conflits.

Tout au long de nos consultations, nous avons rencontrés des immigrants et des immigrantes de longue ou de fraîche date. La très large majorité d’entre eux se sont dits étonnés de la tolérance du Québec face à des demandes d’accommodements qui leu apparaissent dangereuses. Certains se sont même dits inquiets. Nous avons entendu les témoignages de femmes, en particulier, qui nous disaient craindre l’inutilité des batailles menées par leurs mères dans leur pays d’origine, pour combattre ces intégrismes religieux. Elles disaient voir dans plusieurs de ces récriminations des tactiques, visant essentiellement à gruger petit à petit les libertés que nous connaissons ici. Devant notre étonnement quant à leur silence, elles nous disaient leur incapacité de prendre la parole dans leur pays d’accueil, pour souligner ces dangers, du fait de l’énergie qui leur est nécessaire pou s’intégrer harmonieusement dans la société québécoise. Tous ces immigrants témoignent de l’importance de notre société de droit ; elle agit comme un rempart protecteur de leur liberté. Ils nous donnent une raison supplémentaire, si tant est que nous en ayons besoin, pour protéger jalousement cet acquis fondamental.


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Chapitre 2

Nos valeurs fondamentales [/b

]Débattre de la question des accommodements nous force à nous positionner sur les valeurs fondamentales du Québec. Nous ne faisons pas ici référence aux ceintures fléchées et à la tourtière, mais plutôt à nos habitudes culturelles, à nos valeurs sociales qui font que nous sommes de Chicoutimi, Québec ou Montréal et non de Rouen, de Ouagadougou ou de Téhéran. Cette réflexion nous oblige à un examen approfondi de ce que nous sommes comme nation et à nous projeter dans le futur, pour savoir ce que nous voulons être. Question difficile, mais selon nous essentielle. Pour y répondre, certaines bases légales existent et d’autres critères moins « objectifs » doivent être retenus.


[b]• La Charte des droits et libertés de la personne1


Nous adhérons complètement à la Charte québécoise des droits et libertés de la personne dans sa totalité. Elle contient l’encadrement nécessaire au « vivre ensemble » de la société que nous désirons bâtir. Plus particulièrement, nous voudrions dire notre attachement aux sections suivantes : Libertés et droits fondamentaux, Droit à l’égalité dans la reconnaissance et l’exercice des droits et libertés, les Droits judiciaires et les Droits économiques et sociaux.


• Déclaration du gouvernement du Québec sur les relations interethniques et interraciales2
De la même façon, nous adhérons sans restriction à la Déclaration du gouvernement du Québec sur les relations interethniques et interraciales, adoptée en 1986.


La culture québécoise

Les valeurs universelles des Francs‐maçons et celles contenues dans les documents légaux du gouvernement du Québec ne doivent toutefois pas être désincarnées. Elles doivent se comprendre dans une réalité quotidienne, sur un territoire donné et avec une population précise. C’est pourquoi il nous semble fondamental de porter notre regard sur ces valeurs, mais dans un contexte de culture identitaire, avec comme particularité le fait que nous vivons au Québec et non à New York, New Delhi ou Rome.


1 Voir Annexe 1
2 Voir Annexe 2 8

Tenter de définir la culture québécoise est très aventureux : nous nous y sommes tout de même essayés. Nous essaierons de préciser les valeurs québécoises qui nous apparaissent incontournables et non négociables. Celles‐ci une fois détruites, le Québec ne serait plus le Québec. Leur protection nous semble essentielle à l’identité nationale. Comme on pourra le constater, le système de valeurs des Québécois se caractérise non parce qu’elles sont différentes de celles des autres pays occidentaux, mais du fait que nous accordons plus d’importance à certaines d’entre elles et que leurs interrelations diffèrent de celles de autres systèmes. La nation québécoise a toujours été en état relatif de dépendance politique et économique ; elle constitue un petit îlot francophone fortement influencé notamment par les sociétés anglo‐saxonnes qui l’entourent. Il importe donc de reconnaître le poids de ces influences extérieures sur nos valeurs, tout en préservant ces dernières.


• La langue et le nationalisme culturel

Les Québécoises et les Québécois forment une nation composée de gens d’origines et de cultures diverses dont la langue officiele commune est le français. C’est pourquoi la nation québécoise défend jalousement son nationalisme culturel qui n’est pas en opposition avec les autres cltures, mais veut simplement être reconnu et soutenu. Rappelons que le Québec a été l’un des leaders mondiaux en ce qui concerne l’exclusion des activités culturelles de la frénési de la mondialisation commerciale. La langue et le nationalisme culturel sont sûrement les valeurs qui nous caractérisent le plus. Elles sont pour nous fondamentales et vont engager notre avenir.


La famille

Depuis 1960, notre conception de la famille a évolué de façon radicale. Au départ, d’une famille mononucléaire, nous en sommes arrivés à des modèles familiaux multiples, recomposés, homo ou mono parentales. Toutefois, le Québec maintient sa volonté de soutenir la famille et son expression; par exemple par la création de CPE et des congés parentaux.


La solidarité et la générosité

Que ce soit par des « bis » historiques lors de besoins spécifiques (catastrophes naturelles ou services de solidarité par exemple) ou par la structure bien particulière des organismes communautaires québécois, en passant par les groupes d’entraide et de soutien de toutes formes, la culture québécoise se caractérise par une solidarité très visible. Il faut aussi parler de générosité lorsque l’on traite de solidarité. Ce sont là deux valeurs que le Québec veut préserver.


9
• La politique et la démocratie

En ce qui concerne les valeurs démocratiques, les québécois dans l’ensemble sont relativement intéressés et s’impliquent dans le processus politique officiel. Ils tiennent à conserver leur système démocratique ; ils sont même à la recherche d’améliorations quant au mode de scrutin, par exemple.


• La liberté

Elle constitue une valeur fondamentale, dite universelle, qui est reconnue par tous, citoyens et citoyennes.


• Le travail

Le travail est une valeur importante qui représente emploi, revenus et autonomie financière. Également, on y reconnaît une valeur sociale d’accomplissement, bien que celle‐ci ne soit pas toujours possible. Dans ce secteur, le Québec a encore beaucoup de travail à compléter pour forcer les ordres professionnels à accélérer la reconnaissance des dipômes étrangers, reconnaissant ainsi le droit au travail des nouveaux arrivants.


• Les arts québécois

L’État québécois supporte le monde des arts, plus ou moins suffisamment selon les observateurs. Ce support s’inscrit dans une valeur fondamentale de la culture québécoise qui reconnaît dans le monde des arts un facteur imprtant de cohésion sociale et surtout l’expression de notre Québec contemporain.


• Les peuples des Premières nations
Partout à travers le monde, les peuples des Premières Nations occupant les territoires ont été colonisés, sinon anéantis par les nouveaux arrivants. Le Québec n’a pas fait exception. Bien sûr, le gouvernement semble souvent se cacher derrière l’excuse des interférences entre les juridictions fédérale et provinciales pur justifier sa lenteur à agir ou même son immobilisme : tout est loin d’être réglé quant à la question autochtone. Toutefois, il a montré une ouverture certaine surtout depuis les dernières années : que ce soit par la création du Secrétariat aux affaires autochtones du Québec3 , par la signature de la Convention de la Baie James, par plusieurs ententes particulières avec diverses nations ou, plus récemment, par la Paix des Braves, le gouvernement québécois a manifesté une capacité de négociation majeure.


• Une structure économique différente
L’économie québécoise possède son originalité propre avec ses coopératives agricoles, son économie sociale, des institutions particulières comme la Caisse de
3 Voir l’Annexe 3 sur ce sujet. 10
dépôt et de placements, Investissements Québec, la Société générale de financement, le Fonds de solidarité de la FTQ, les Fondations de la CSN, le Mouvement Desjardins, la Banque nationale, etc. De plus, elle dispose de secteurs de pointe comme l’aéronautique, la biotechnologie, le multimédia. Enfin, elle agit souvent avec des moyens bien spécifiques, tels que les sommets économiques, la concertation et les partenariats.


• Le Code civil
De tradition française, il régit les individus, et leurs rapports avec les biens mobiliers et immobiliers. Ce code est constitué par un ensemble de lois qui constituent le droit civil. Il exprime ainsi, en termes précis et rigoureux, lʹinviolabilité et lʹintégrité de la personne, les droits des enfants, la direction morale et matérielle conjointe de la famille et de l’autorité parentale, etc.


• La laïcité

Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’une valeur sociale québécoise, la laïcité est devenue partie prenante de notre société, quoique mal définie pour plusieurs. Toutefois, la perte de popularité de la religion catholique, omniprésente et omnipotente autrefois, fait en sorte que notre collectivité accepte la diversité des religions, mais ne s’identifie plus comme une société religieuse.11

Chapitre 3

La responsabilité de l’État La fonction de l’État varie d’un territoire à l’autre. Ici au Québec, à tort ou à raison, la société a voulu confier à l’État un rôle important de régulateur et de développeur. Bien que ces fonctions soient présentement questionnées par bon nombre de citoyens, nous croyons que l’État québécois a le devoir de réguler les relations entre les citoyens en tenant compte de la culture spéciique de la population.


La protection des individus
Les structures de protection existent déjà : nous citerons pour mémoire la Commission des droits de la personne, les tribunaux, l’Office des personnes handicapées, etc. Toutefois, au Québec, nous savons que la protection « légale » n’est pas suffisante. Elle doit être accompagnée d’outils d’éducation et de soutien qui font en sorte que chacun peut obtenir la pleine reconnaissane de ses droits. C’est ainsi que le gouvernement du Québec soutien des groupes communautaires et des structures paragouvernementales qui ont por mission d’éduquer et d’accompagner les personnes dans l’exercice de la reconnaissance de leurs droits.


• La protection des cultures

Dans une société parfaite, le rôle de l’État, vis à vis de la protection des cultures, devrait se limiter, d’une part, à promouvoir les valeurs civiques universelles de liberté, de tolérance et d’intégration et, d’autre part, à veiller à ce que tous les groupes et tous les individus puissent, dans le respect des lois, vivre librement selon leurs traditions culturelles, pourvu que celles‐ci ne contredisent pas nos valeurs. Cependant, au Québec, nous avons depuis longtemps décidé que l’État devait agir comme protecteur de la culture québécoise. Entouré d’une mer anglophone et d’une culture «états‐unienne» omniprésente, la nation québécoise a besoin d’un gouvernement qui joue ce rôle pour assurer sa survie. Sans la Loi sur les langues officielles, par exemple, le français serait menacé de disparition ou aurait déjà disparu. De la même façon, l’industrie « culturelle » québécoise a besoin du soutien de l’État pour rayonner, comme elle le fait, à travers le monde.


Certaines personnes soutiennent que l’État ne doit pas se donner le rôle de protéger les cultures. La question de base posée est celle de la protection de la diversité culturelle mondiale. À une époque où nous demandons aux différents États de défendre la diversité biologique; où nous incitons les citoyens et les citoyennes à préserver l’écosystème, où nous luttons pour préserver les espèces en voie de disparition, il nous semble saugrenu de ne pas protéger les cultures humaines. Sans
cette protection, nous sommes condamnés à une méta‐culture mondiale, états‐unienne pour l’instant, chinoise sans doute bientôt. Mais, pour s’exprimer, les cultures nécessitent un territoire, une population minimale et des structures identitaires. Les multiples cultures africaines, qui meurent dans l’indifférence totale, ne peuvent être préservées par des individus seuls : les États doivent intervenir. Il en va de même pour la culture québécoise.


• La protection des cultes

LʹÉtat, garant de la liberté religieuse, doit à ce titre protéger les cultes contre les discriminations, et en premier lieu contre celles dont il serait lui‐même la source. La neutralité dont nous parlons est celle qui affirme la laïcité des structures gouvernementales, et le droit à l’exercice des religions dans l’espace privé. La laïcité est souvent comprise, dans un sens excessif, comme une valeur négative, opposée aux religions, et non comme la garantie des libertés individuelles de culte, par l’observance d’une stricte neutralité sur le plan collectif.


À notre connaissance, la neutralité de l’État est communément admise dans la plupart des démocraties libérales. La laïcité «intransigeante», adoptée historiquement par certains États, avait pour but de mettre en application le principe de la séparation de l’Église et de l’État, pour assurer la liberté de chaque citoyen, face à un pouvoir religieux arbitraire, qui prétendait dominer la vie politique. Au Québec, en dépit d’une laïcisation récente et somme toute assez superficielle, une laïcité «intransigeante» ne nous semble pas constituer une valeur fondamentale de notre société. L’État québécois a donc la lourde tâche de définir un juste équilibre entre une pratique religieuse individuelle privée et un application rigoureuse du principe de laïcité dans les lieux publics. Ceux‐ci doivent demeurer laïques, sauf dans de très rares occasions, bien encadrées, et le gouvernement doit empêcher toute manifestation abusive.


Éduquer la population au pluralisme et à la tolérance ( note perso: Une valeur maconnique tolérance a toute religion sauf la catholique)

La société québécoise est déjà multiethnique. Il revient à l’État de soutenir cette diversité et de faire en sorte qu’elle puisse se vivre dans le respect mutuel. Pour ce faire, il doit mettre de l’avant des outils d’éducation et soutenir les groupes communautaires ou paragouvernementaux, qui ont justement comme objectifs de favoriser la compréhension mutuelle. À ce sujet, nous citerons la réussite de la politique d’accueil des nouveaux arrivants, menée par la communauté sherbrookoise.


Accueillir et intégrer les immigrants

Grande est la tentation de faire du Québec un État où les différentes cultures se juxtaposent les unes avec les autres, chacune demeurant dans son univers propre : c’est l’un des risques du multiculturalisme. Nous croyons que la société québécoise
rêve davantage d’un modèle où les différentes cultures se côtoient et s’apprécient dans un respect mutuel, mais où l’ensemble forme une société unique. C’est sans doute notre plus grand défi face à la mondialisation : comment s’intégrer dans le monde tout en demeurant unique ? Plutôt que de parler ici d’intégration, pourquoi ne pas envisager plutôt une société où les différences auraient la liberté de se manifester, tout en permettant aux ressemblances d’avoir la priorité ?

Par ailleurs, dans un contexte global dominé par la menace terroriste et la montée des intégrismes violents, la sélection des immigrants doit être rigoureuse et éliminer autant que possible les candidats à une immigration qui pourraien renforcer des groupes porteurs d’intolérance et de violence. Elle doit aussi permettre de vérifier l’acceptation par les personnes en question des valeurs qui font du Québec une société overte et accueillante, en insistant particulièrement sur l’importance de l’égalité des sexes. Si cette démarche est mise en oeuvre sérieusement, elle pourrait être couronnée de succès : cela rassurerait les Québécois et les disposerait à mieux accueillir les nouveaux venus.


L’accueil des immigrants sélectionnés doit inclure une initiation aux institutions, à l’histoire et aux coutumes de la société québécoise et orienter leur éducation vers les valeurs mentionnées plus haut. L’intégration des immigrants exige en outre que soient prises des mesures concrètes pour faciliter leur accès à l’emploi, notamment dans la fonction publique. Elle doit avoir pour résultat de les rendre pleinement fonctionnels dans notre communauté.


14
Chapitre 4

Nos recommandations Avant de présenter nos recommandations, il nous semble important de rappeler que le Québec dispose des lois et de la maturité nécessaires pour répondre à presque touts les situations où se posent des problèmes « d’accommodements raisonnables ». Il est essentiel de se rappeler cela, avant d’inventer de nouvelles réglementations et d’alourdir un système déjà suffisamment pesant. Par ailleurs, il faut prendre le temps d’analyser les situations et surtout de retrouver l’usage de notre « gros bon sens ».

Il y a cependant une limite à ne pas franchir : tout citoyen, lorsqu’il s’adresse à un service public, a le droit d’exiger la neutralité religieuse la plus stricte de la part des employés auxquels il s’adresse. Un patient a le droit d’être soigné par n’importe quel médecin sans avoir à se préoccuper de son sexe ou de sa religion. Une caissière à la banque a le droit de voir la personne qui lui fait face, parce que la Charte lui accorde le droit à la sécurité. Les mutilations physiques forcées sont illégales, parce que la Charte affirme le droit à l’intégrité de la personne. Les décorations de Noël sont, au Québec, l’expression de racines culturelles identitaires ; ceci n’empêche absolument pas l’expression de cultures différentes.

Bien sûr, cela implique que l’État doit également laïciser complètement ses institutions et les espaces publiques: disparition des crucifix catholiques des espaces citoyens ; interdiction des prières avant les assemblées publiques de conseils municipaux ; interdiction, pour tout représentant ou employé de l’État, du port de signes religieux distinctifs, dans le cadre de son travail, etc.

1. Lors de la sélection des candidates et candidats à l’immigration, dans leur pays d’origine, un accent particulier doit être mis pour informer ces personnes de la structure laïque de la société québécoise et l’acceptatin de ce fait par le nouvel arrivant. À l’arrivée des immigrants en terre québécoise, l’État doit dispenser une formation particulière sur les valeurs humanistes qui constituent le fondement de notre société.


2. Le gouvernement doit soutenir l’établissement d’immigrants dans toutes les régions du Québec, de façon à éviter les trop grandes disparités régionales.


3. Il faut garantir avant tout la laïcité des institutions publiques. Une déclaration à ce sujet est essentielle. Les principes rationnels qui doivent prévaloir sont le respect de la dignité humaine, la quête du bonheur, la sécurité et lʹutilité publique.


4. Les requêtes dʹaccommodement de nature religieuse ne sont pas recevables dans les espaces citoyens. Il semble utile que la loi reconnaisse les demandes d’accommodements non raisonnables en les renvoyant dans le domaine de la ve privée et de la pratique religieuse individuelle. Par contre, les demandes dʹaccommodement fondées sur le respect de la dignité humaine, la quête du bonheur, la sécurité et lʹutilité publique (pour des handicapés ou de jeunes mères monoparentales par exemple) peuvent mener à des accommodements raisonnables. La comparaison entre accommodement pour handicap physique et accommodement pour raison religieuse est fallacieuse. Cʹest pure justice que la société fasse un effort pour rétablir lʹégalité dans les cas dʹinégalités naturelles.


5. Toute personne qui désire oeuvrer dans un service public laïc, doit faire abstraction de son droit à la liberté dʹexpression religieuse et faire passer la représentation de lʹautorité et de la neutralité de sa fonction avant ses droits personnels.


6. L’État doit préserver la primauté du droit et éduquer l’ensemble de la population à l’importance de cette notion.

source : Le complot contre le québec blog

MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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