Les Vendéens - Film-documentaire historique durée 1h39
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Les Vendéens - Film-documentaire historique durée 1h39
Ce film relate la tragique histoire des Vendéens. Pour assoir son pouvoir, la république maçonnique n'a reculé devant aucun crime.
Ce génocide sans précédent dans le monde chrétien, au sein d'une même nation, a ouvert la voie aux totalitarismes du XXe siècle (à travers le "rayonnement" de la révolution française dans le monde).
Le martyr vendéen, n'est toujours pas à ce jour, reconnu par l'état qui rejette systématiquement toute demande allant dans le sens d'un devoir de mémoire !
Normal, ces braves gens ont sacrifié leurs vies pour la Foi Catholique et pour son défenseur dans notre pays, le roi.
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Ce génocide sans précédent dans le monde chrétien, au sein d'une même nation, a ouvert la voie aux totalitarismes du XXe siècle (à travers le "rayonnement" de la révolution française dans le monde).
Le martyr vendéen, n'est toujours pas à ce jour, reconnu par l'état qui rejette systématiquement toute demande allant dans le sens d'un devoir de mémoire !
Normal, ces braves gens ont sacrifié leurs vies pour la Foi Catholique et pour son défenseur dans notre pays, le roi.
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veronica- Date d'inscription : 14/01/2011
Re: Les Vendéens - Film-documentaire historique durée 1h39
Identité des noyeurs
Ils se divisent en deux groupes:
- La compagnie révolutionnaire Marat
- Guillaume Lamberty et ses hommes.
Les noyades
Première noyade
Les premières noyades commises sont celles des prêtres réfractaires (fidèles au Pape), cent soixante environ, condamnés à la déportation. Dans la nuit du 16-17 novembre 1793 (26-27 brumaire an II), Guillaume Lamberty et ses hommes passent à l'exécution, quatre-vingt-dix prêtres sont noyés. En réalité, ce carnage compte trois survivants. Repêchés par les marins d'un navire de guerre, l' Imposant, ils sont remis aux autorités de la ville. Ramenés sur la galiote, ils périssent lors de la seconde noyade de prêtres. Plusieurs cadavres de prêtres viennent s'échouer sur les berges du fleuve.
Un seul prêtre survécut à ce massacre, l'abbé Landeau. Excellent nageur, il réussit à s'enfuir du bateau et nagea entre deux eaux jusqu'à la rive de la Loire.
Seconde noyade
La seconde noyade de prêtres est encore le fait de Guillaume Lamberty. Plusieurs hommes de la compagnie Marat conduits par Foucauld détroussent méthodiquement les 58 prêtres arrivés d'Angers. Les prêtres sont transférés sur une gabare spécialement aménagée et emmenés loin du port, à l'entrée de l'estuaire où il est procédé à leur submersion. Cette fois il n'y a aucun survivant.
Troisième noyade dite du Bouffay
La troisième noyade, dite du Bouffay, est aussi bien connue, sinon mieux, que les deux précédentes. Elle a coûté la vie à cent vingt-neuf détenus, dans la nuit du 14-15 décembre 1793 (24-25 frimaire an II). Menés par Jean-Jacques Goullin et Michel Moreau-Grandmaison, les "Marat" gagnent la prison du Bouffay, la plupart sont ivres. Ils ne sont plus tout à fait en état de consulter leurs listes, et procèdent au hasard, raflant les prisonniers dans leurs cellules, puis les attachant deux par deux à une pierre après les avoir dépouillés de leurs objets personnels et de leur argent. Embarqués sur une sapine, les suppliciés sont dirigés vers l'aval et l'embarcation coulée un peu plus loin que Trentemoult, au bout de l'île Cheviré.
Quatrième noyade (23 décembre 1793)
La noyade du 23 décembre 1793 (3 nivôse an II) est attestée de trois façons, au moins, deux témoignages très sûrs et confirmés. Pierre Robin, Fouquet et d'autres chargèrent environ huit cents individus de tout âge et de tout sexe sur deux bateaux, qui furent conduits vis-à-vis de Chantenay et furent noyés.
Noyades des galiotes
Du 29 décembre 1793 (9 nivôse an II) au 18 janvier 1794 (29 nivôse an II) ce furent les "noyades des galiotes", des navires hollandais restés à Nantes par suite du blocus et qu'on déplaça pour la circonstance vers la prison de l'Entrepôt des cafés. Impossible de dire s'il y eut deux ou trois expéditions. À chaque fois, deux cents à trois cents victimes, hommes, femmes et enfants mêlés. Il semble que l'ultime noyade organisée sous la direction de Carrier, destinée à vider la prison de l'Entrepôt des cafés, ait été perpétrée dans la nuit du 29 au 30 janvier 1794 (10-11 nivôse an II) et ait concerné quatre cents détenus environ.
Dernière noyade
L'ultime noyade eut lieu le 9 ventôse de l'an II (27 février 1794). Selon des pièces officielles lues à la Convention, le 21 vendémiaire de l'an III (12 octobre 1794), cette dernière noyade fut ordonnée par l'Adjudant-Général Lefebvre et aurait provoqué la mort de 41 personnes: 2 hommes, dont un vieillard aveugle de 78 ans, 12 femmes, 12 filles et 15 enfants, dont 10 de 6 à 10 ans et 5 enfants à la mamelle. L'opération eut lieu dans la baie de Bourgneuf.
Estimations du nombre des victimes
Le nombre des victimes n'est pas connu avec précision, selon Roger Dupuy, il y a entre 7 et 11 noyades, avec 300 à 400 victimes à chaque fois. Selon Jacques Hussenet, 1 800 à 4 800 personnes sont noyées sur ordre de Carrier, 2 000 autres personnes peut-être, furent noyées sur ordre d'autres révolutionnaires nantais. Au moins 4 000 personnes périssent dans les noyades selon Jean-Clément Martin4. Alfred Lallié évalua à 4 860 le nombre des noyés5 nombre repris par Hippolyte Taine6. Selon Reynald Secher, il y a 4 800 victimes, rien que pour l'automne 1793. Pour Gaston Martin environ 1 800, pour Fouquet 9 000, pour Mellinet 3 500.
Ils se divisent en deux groupes:
- La compagnie révolutionnaire Marat
- Guillaume Lamberty et ses hommes.
Les noyades
Première noyade
Les premières noyades commises sont celles des prêtres réfractaires (fidèles au Pape), cent soixante environ, condamnés à la déportation. Dans la nuit du 16-17 novembre 1793 (26-27 brumaire an II), Guillaume Lamberty et ses hommes passent à l'exécution, quatre-vingt-dix prêtres sont noyés. En réalité, ce carnage compte trois survivants. Repêchés par les marins d'un navire de guerre, l' Imposant, ils sont remis aux autorités de la ville. Ramenés sur la galiote, ils périssent lors de la seconde noyade de prêtres. Plusieurs cadavres de prêtres viennent s'échouer sur les berges du fleuve.
Un seul prêtre survécut à ce massacre, l'abbé Landeau. Excellent nageur, il réussit à s'enfuir du bateau et nagea entre deux eaux jusqu'à la rive de la Loire.
Seconde noyade
La seconde noyade de prêtres est encore le fait de Guillaume Lamberty. Plusieurs hommes de la compagnie Marat conduits par Foucauld détroussent méthodiquement les 58 prêtres arrivés d'Angers. Les prêtres sont transférés sur une gabare spécialement aménagée et emmenés loin du port, à l'entrée de l'estuaire où il est procédé à leur submersion. Cette fois il n'y a aucun survivant.
Troisième noyade dite du Bouffay
La troisième noyade, dite du Bouffay, est aussi bien connue, sinon mieux, que les deux précédentes. Elle a coûté la vie à cent vingt-neuf détenus, dans la nuit du 14-15 décembre 1793 (24-25 frimaire an II). Menés par Jean-Jacques Goullin et Michel Moreau-Grandmaison, les "Marat" gagnent la prison du Bouffay, la plupart sont ivres. Ils ne sont plus tout à fait en état de consulter leurs listes, et procèdent au hasard, raflant les prisonniers dans leurs cellules, puis les attachant deux par deux à une pierre après les avoir dépouillés de leurs objets personnels et de leur argent. Embarqués sur une sapine, les suppliciés sont dirigés vers l'aval et l'embarcation coulée un peu plus loin que Trentemoult, au bout de l'île Cheviré.
Quatrième noyade (23 décembre 1793)
La noyade du 23 décembre 1793 (3 nivôse an II) est attestée de trois façons, au moins, deux témoignages très sûrs et confirmés. Pierre Robin, Fouquet et d'autres chargèrent environ huit cents individus de tout âge et de tout sexe sur deux bateaux, qui furent conduits vis-à-vis de Chantenay et furent noyés.
Noyades des galiotes
Du 29 décembre 1793 (9 nivôse an II) au 18 janvier 1794 (29 nivôse an II) ce furent les "noyades des galiotes", des navires hollandais restés à Nantes par suite du blocus et qu'on déplaça pour la circonstance vers la prison de l'Entrepôt des cafés. Impossible de dire s'il y eut deux ou trois expéditions. À chaque fois, deux cents à trois cents victimes, hommes, femmes et enfants mêlés. Il semble que l'ultime noyade organisée sous la direction de Carrier, destinée à vider la prison de l'Entrepôt des cafés, ait été perpétrée dans la nuit du 29 au 30 janvier 1794 (10-11 nivôse an II) et ait concerné quatre cents détenus environ.
Dernière noyade
L'ultime noyade eut lieu le 9 ventôse de l'an II (27 février 1794). Selon des pièces officielles lues à la Convention, le 21 vendémiaire de l'an III (12 octobre 1794), cette dernière noyade fut ordonnée par l'Adjudant-Général Lefebvre et aurait provoqué la mort de 41 personnes: 2 hommes, dont un vieillard aveugle de 78 ans, 12 femmes, 12 filles et 15 enfants, dont 10 de 6 à 10 ans et 5 enfants à la mamelle. L'opération eut lieu dans la baie de Bourgneuf.
Estimations du nombre des victimes
Le nombre des victimes n'est pas connu avec précision, selon Roger Dupuy, il y a entre 7 et 11 noyades, avec 300 à 400 victimes à chaque fois. Selon Jacques Hussenet, 1 800 à 4 800 personnes sont noyées sur ordre de Carrier, 2 000 autres personnes peut-être, furent noyées sur ordre d'autres révolutionnaires nantais. Au moins 4 000 personnes périssent dans les noyades selon Jean-Clément Martin4. Alfred Lallié évalua à 4 860 le nombre des noyés5 nombre repris par Hippolyte Taine6. Selon Reynald Secher, il y a 4 800 victimes, rien que pour l'automne 1793. Pour Gaston Martin environ 1 800, pour Fouquet 9 000, pour Mellinet 3 500.
Je ne fêterai pas votre révolution.
On ne célèbre pas le vol, le viol, le crime.
Mais je prendrai le deuil de vos pauvres victimes.
Elles seules ont droit à ma vénération.
Je ne fêterai pas l’espérance trahie
Du peuple demandant l’arbitrage royal
Jusqu’alors rendu juste, équitable et loyal
Mais au nom d’une foi par votre orgueil haïe.
Je ne célèbrerai pas votre intolérance.
Ni vos sacrilèges, ni vos profanations.
Ni les grands mots ronflants de vos proclamations
Prônant la liberté dont vous priviez la France.
Je ne fêterai pas l’infâme Cordelier
Faisant assassiner, par sa triste colonne,
En l’église du Luc, près de six cents personnes
Dont cent cinquante enfants réunis pour prier.
On ne pardonne pas les Oradours-sur-Glane
Et vous seriez fondés d’en tarer les nazis
Si vous n’aviez, chez nous, fait pire aussi
Vous êtes précurseurs, Messieurs, et non profanes.
Quand vous jetiez aux fours, par vous chauffés à blanc,
Les mères, les enfants, les vieillards, les mystiques,
Vous disiez faire le pain de la République…
Mais Amey, mieux qu’Hitler, les y jetait vivants !
Car c’est bien cet Amey, de sinistre mémoire,
L’un de vos généraux prétendu glorieux,
Qui fut l’instigateur de ce supplice odieux…
Vous avez, aussi vous, eu vos fours crématoires.
Et Turreau trouvait tant de plaisir à ces jeux
Qu’il faisait ajouter, quand manquaient les dévotes,
Et malgré tous leurs cris, les femmes patriotes…
Votre fraternité les unissait au feu.
Je ne fêterai pas vos tanneries humaines
Dont votre chirurgien, Pecquel, fut l’écorcheur,
Ni son ami Langlois, de Meudon, le tanneur…
Ni votre grand Saint-Just disant qu’en ce domaine
Peau d’homme vaut bien mieux que celle du chamois
Que celle de la femme plus souple et plus fine…
Vous étiez sans culottes, alors ça se devine
Vous vous en fîtes faire en peau de villageois.
Quand vous abominez les gardiens sataniques
De l’affreux Buchenvald écorchant de leur peau
Nos morts, les laissant nus en leurs chairs en lambeaux
Avez-vous des remords ou restez-vous cyniques ?
Je ne fêterai pas les enterrés vivants
Dans les puits de Clisson et ceux de mon bocage
Ni du fameux Carrier les célèbres mariages
Voulus républicains mais surtout révoltants.
Attachant l’un à l’autre, une fille et son père,
Une mère et son fils, un prêtre et une sœur,
Et nus, bien entendu, pour que leurs massacreurs
Aient, humiliant leur mort, à rire et se distraire.
Quand, en les entassant dans barques à sabords
On les faisait sombrer dans les eaux de la Loire.
Et le fleuve royal garde encore leur mémoire,
Il apparaît plus triste à l’approche du port.
Je ne fêterai pas, non plus, la guillotine,
Ce symbole attitré de la révolution.
Ce moyen fraternel d’abreuver nos sillons,
Comme vous le chantez d’un sang que moi j’estime.
Je ne chanterai pas votre révolution.
Elle a fait trop couler de sang, de pleurs, de larmes.
De notre vieux royaume elle a rompu le charme
Et fait perdre, au pays, sa noble vocation.
Vous avez tout brûlé, chez nous, châteaux, chaumières,
Etables et clochers. Vous traîniez les enfers
Pour faire du bocage un immense désert
Sans une âme qui vive et sans pierre sur pierre…
Vous n’aviez pas pensé que tout le sang versé
Au terroir de l’amour serait semence vive.
Il germe en attendant nos prochaines métives ;
Il fleurira, demain, épi de liberté.
La liberté de croire en un Dieu qui pardonne.
En un ordre qui met, au sommet, le devoir
Le courage et la foi. Qui veut que le pouvoir
Ne dépende jamais du nombre et de la somme…
Aujourd’hui nous pouvons vous juger à vos faits.
Votre révolution a incendié notre terre.
Elle a porté, partout, la misère et la guerre,
Quand le monde a jamais plus désiré la paix…
Je ne peux pas fêter votre révolution.
On ne célèbre pas le vol, le viol, le crime.
Je porterai le deuil de toutes ses victimes.
Elles seules ont droit à ma vénération.
Pierre d’ANGLES Janvier 1989
On ne célèbre pas le vol, le viol, le crime.
Mais je prendrai le deuil de vos pauvres victimes.
Elles seules ont droit à ma vénération.
Je ne fêterai pas l’espérance trahie
Du peuple demandant l’arbitrage royal
Jusqu’alors rendu juste, équitable et loyal
Mais au nom d’une foi par votre orgueil haïe.
Je ne célèbrerai pas votre intolérance.
Ni vos sacrilèges, ni vos profanations.
Ni les grands mots ronflants de vos proclamations
Prônant la liberté dont vous priviez la France.
Je ne fêterai pas l’infâme Cordelier
Faisant assassiner, par sa triste colonne,
En l’église du Luc, près de six cents personnes
Dont cent cinquante enfants réunis pour prier.
On ne pardonne pas les Oradours-sur-Glane
Et vous seriez fondés d’en tarer les nazis
Si vous n’aviez, chez nous, fait pire aussi
Vous êtes précurseurs, Messieurs, et non profanes.
Quand vous jetiez aux fours, par vous chauffés à blanc,
Les mères, les enfants, les vieillards, les mystiques,
Vous disiez faire le pain de la République…
Mais Amey, mieux qu’Hitler, les y jetait vivants !
Car c’est bien cet Amey, de sinistre mémoire,
L’un de vos généraux prétendu glorieux,
Qui fut l’instigateur de ce supplice odieux…
Vous avez, aussi vous, eu vos fours crématoires.
Et Turreau trouvait tant de plaisir à ces jeux
Qu’il faisait ajouter, quand manquaient les dévotes,
Et malgré tous leurs cris, les femmes patriotes…
Votre fraternité les unissait au feu.
Je ne fêterai pas vos tanneries humaines
Dont votre chirurgien, Pecquel, fut l’écorcheur,
Ni son ami Langlois, de Meudon, le tanneur…
Ni votre grand Saint-Just disant qu’en ce domaine
Peau d’homme vaut bien mieux que celle du chamois
Que celle de la femme plus souple et plus fine…
Vous étiez sans culottes, alors ça se devine
Vous vous en fîtes faire en peau de villageois.
Quand vous abominez les gardiens sataniques
De l’affreux Buchenvald écorchant de leur peau
Nos morts, les laissant nus en leurs chairs en lambeaux
Avez-vous des remords ou restez-vous cyniques ?
Je ne fêterai pas les enterrés vivants
Dans les puits de Clisson et ceux de mon bocage
Ni du fameux Carrier les célèbres mariages
Voulus républicains mais surtout révoltants.
Attachant l’un à l’autre, une fille et son père,
Une mère et son fils, un prêtre et une sœur,
Et nus, bien entendu, pour que leurs massacreurs
Aient, humiliant leur mort, à rire et se distraire.
Quand, en les entassant dans barques à sabords
On les faisait sombrer dans les eaux de la Loire.
Et le fleuve royal garde encore leur mémoire,
Il apparaît plus triste à l’approche du port.
Je ne fêterai pas, non plus, la guillotine,
Ce symbole attitré de la révolution.
Ce moyen fraternel d’abreuver nos sillons,
Comme vous le chantez d’un sang que moi j’estime.
Je ne chanterai pas votre révolution.
Elle a fait trop couler de sang, de pleurs, de larmes.
De notre vieux royaume elle a rompu le charme
Et fait perdre, au pays, sa noble vocation.
Vous avez tout brûlé, chez nous, châteaux, chaumières,
Etables et clochers. Vous traîniez les enfers
Pour faire du bocage un immense désert
Sans une âme qui vive et sans pierre sur pierre…
Vous n’aviez pas pensé que tout le sang versé
Au terroir de l’amour serait semence vive.
Il germe en attendant nos prochaines métives ;
Il fleurira, demain, épi de liberté.
La liberté de croire en un Dieu qui pardonne.
En un ordre qui met, au sommet, le devoir
Le courage et la foi. Qui veut que le pouvoir
Ne dépende jamais du nombre et de la somme…
Aujourd’hui nous pouvons vous juger à vos faits.
Votre révolution a incendié notre terre.
Elle a porté, partout, la misère et la guerre,
Quand le monde a jamais plus désiré la paix…
Je ne peux pas fêter votre révolution.
On ne célèbre pas le vol, le viol, le crime.
Je porterai le deuil de toutes ses victimes.
Elles seules ont droit à ma vénération.
Pierre d’ANGLES Janvier 1989
veronica- Date d'inscription : 14/01/2011
Re: Les Vendéens - Film-documentaire historique durée 1h39
La guerre de la Vendée et le système de dépopulation de Gracchus Babeuf rééditée
En 1795, dans un ouvrage publié à l'occasion du procès de Jean-Baptiste Carrier, l'auteur des noyades de Nantes, Gracchus Babeuf, père du communisme, l'une des grandes figures de la Révolution française, soulevait la question de fond de la nature de la répression perpétrée par la Convention en Vendée. Ce livre doublement révolutionnaire par son contenu et son titre, Du système de dépopulation, se présente comme un réquisitoire très bien documenté, et d'une incroyable modernité, contre la politique dictatoriale 1793 et 1794, politique qui devait conduire, entre autres, à l'anéantissement et à l'extermination des Vendéens, Bleus et Blancs confondus, et de préférence des femmes et des enfants.
Avec la nouvelle édition de ce texte, Reynald Secher, dans son avant-propos, Mémoire et « mémoricide », reprend, à travers une synthèse d'une clarté remarquable et à l'aide de nombreux documents inédits, la genèse des événements en Vendée et de définir un quatrième crime de génocide : le mémoricide ; pour Jean-Joël Brégeon, de présenter la personnalité de Gracchus Babeuf ; et, pour Stéphane Courtois, d'établir la filiation entre l'idéologie de Robespierre et celle de Lénine et des leaders communistes.
Le Tribunal international de Nuremberg, en 1945, a défini trois crimes de génocide : la conception et/ou la réalisation partielle ou totale de l'extermination d'un groupe humain de type ethnique, racial ou religieux, et/ou la complicité dans la conception ou la réalisation de celui-là.
Quant à notre code pénal (art. L. 211-1), il en donne une définition plus large : « Constitue un génocide le fait, en exécution d'un plan concerté tendant à la destruction d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux, ou d'un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbitraire, de commettre ou de faire commettre, à l'encontre de membres de ce groupe, l'un des actes suivants : atteinte volontaire à la vie ; atteinte grave à l'intégrité physique ou psychique ; soumission à des conditions d'existence de nature à entraîner la destruction totale ou partielle du groupe ; mesures visant à entraver les naissances ; transfert forcé d'enfants. »
(..)
Phénomène unique dans l'histoire, ce sont les élus d'un peuple souverain qui, le 1er août 1793, à l'unanimité, votent une loi d'« anéantissement » - c'est-à-dire la destruction totale par le feu et le fer - d'un pan entier du territoire dont ils sont les représentants et, quelques semaines plus tard, déçus de n'être pas encore arrivés à leurs fins, votent le 1er octobre 1793, une nouvelle loi, là encore à l'unanimité, d'« extermination » de la population de ce même territoire. Ces deux lois, votées par des révolutionnaires convaincus, en conscience, de leur bon droit et de leur devoir de salut public, sont publiées au Journal officiel de l'époque. Elles sont sans aucune ambiguïté, tant au niveau de la destruction des biens que de l'élimination de la population. Les mots se suffisent à eux-mêmes : « Soldats de la liberté. Il faut que les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du mois d'octobre : le salut de la patrie l'exige ; l'impatience du peuple français le commande ; son courage doit l'accomplir.
La reconnaissance nationale attend à cette époque tous ceux dont la valeur et le patriotisme auront affermi sans retour la liberté et la république. » (Voir la reproduction du texte original dans le cahier photo.) Quelques jours plus tard, des ordres précisent que par « brigands » on entend tous les habitants résidents de Vendée, Bleus et Blancs confondus, et qu'il faut de préférence éliminer les femmes, « sillons reproducteurs », et les enfants, « car futurs brigands ». En clair, les Vendéens, comme le dit si bien Stéphane Courtois dans sa préface au présent ouvrage, « sont assassinés non pas pour ce qu'ils ont fait - qui pourrait cesser - ou pour ce qu'ils croient - qui pourrait changer à travers une conversion -, mais pour ce qu'ils sont, du simple fait qu'ils existent ».
Quant à la mise en œuvre de ces lois, elle est indiscutable. -Là encore, fait unique, les archives militaires du Fort de Vincennes conservent (série B58) la lettre originale, en date du 24 janvier 1794, écrite de la main même du général en chef des armées de l'Ouest, Turreau, chargé de l'exécution de ces lois d'anéantissement et d'extermination. Là encore, les mots sont sans aucune ambiguïté : « J'ai commencé l'exécution du plan que j'avais conçu de traverser la Vendée sur douze colonnes [...]. Enfin, si mes intentions sont bien secondées, il n'existera plus dans la Vendée, sous quinze jours, ni maisons ni subsistances ni armes ni HABITANTS aux plus scrupuleuses perquisitions... » (Voir la reproduction du document original dans le cahier photo.)
Pour se couvrir, Turreau, par écrit, sollicite et obtient l'aval du Comité de salut public, le 8 février, par l'intermédiaire de Carnot : « Tu te plains, citoyen général, de n'avoir pas reçu du Comité une approbation formelle à tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et pures mais éloigné du théâtre d'opération, il attend les résultats pour se prononcer : extermine les brigands jusqu'au dernier, voilà ton devoir... » Quant à l'application de ce plan, l'armée, sans état d'âme, a exécuté les ordres : nous avons l'essentiel des écrits originaux des officiers supérieurs au sein de nos archives publiques et un nombre considérable de témoignages, tant des exécutants que des survivants.
De plus, chaque commune concernée par ce crime légal d'État conserve dans son conscient ou inconscient l'empreinte de ce meurtre prémédité, planifié et exécuté à grande échelle. Une d'entre elles, Le Petit-Luc, a même disparu car anéantie : 564 personnes, dont une majorité de femmes, d'enfants et de vieillards, ont été exécutées. Certaines détiennent même, grâce à leurs registres clandestins, la liste partielle ou totale des victimes et, parfois aussi, la liste des maisons détruites grâce aux indemnisations accordées par Napoléon Ier en 1808, 1811 et 1812. À titre d'exemple, La Chapelle-Basse-Mer, commune située sur la rive gauche de la Loire, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Nantes, a perdu 700 habitants sur 3 230 et 362 maisons sur 839, soit 51 % de la valeur immobilière.
Les contemporains avaient conscience de la spécificité du crime commis : le livre de Babeuf en témoigne, de même que les procès qui ont suivi pour sanctionner « ces crimes contre l'humanité » (sic), et un nombre considérable d'écrits émanant tant de témoins oculaires que de juristes, de politiques, de fonctionnaires, de journalistes...
De nos jours, soit deux cents ans après les événements, ce crime est nié ou, plus surprenant, justifié. Par exemple, aucun livre scolaire ou universitaire ne mentionne les lois d'anéantissement et d'extermination publiées au Journal officiel ni les écrits de Turreau et de ses comparses dont, je le rappelle, on possède les originaux. L'histoire officielle a gommé ou maquillé la réalité des événements, entre autres, en réduisant la Vendée à une simple petite guerre civile qu'il fallait mater au nom de l'intérêt supérieur de la nation. Pour justifier l'injustifiable et être crédible aux yeux d'une opinion publique qu'il faut convaincre et faire adhérer, on réutilise et exploite un mythe à la fois héroïque et larmoyant, fruit sorti de l'imagination de Robespierre, qu'il a créé de toutes pièces pour les besoins de la cause : l'affaire Bara, incroyable mensonge politique dont les contours sont parfaitement cernés. On a deux versions contemporaines de cette mort.
La première émane de son supérieur, le général Desmarrès, et, du propre aveu de ce dernier, est un mystère. Le jeune garçon aurait été surpris par des voleurs de chevaux et aurait résisté : « Ce généreux enfant, écrit l'officier, a mieux aimé périr que de se rendre et de livrer deux chevaux. » La seconde version provient de la comtesse de la Bouëre et s'appuie sur la mémoire orale : après avoir tenté de s'emparer de deux chevaux chez des paysans, il aurait été abattu par les propriétaires. Quoi qu'il en soit, cette mort n'est pas le fruit d'un acte politique mais un crime crapuleux ou un acte défensif. Desmarrès, alors ennuyé par la défaite qu'il vient de subir face aux Vendéens, préfère centrer le rapport destiné à ses supérieurs sur cette affaire, sollicitant une pension pour la mère sous prétexte que l'enfant serait mort dans l'exercice de ses fonctions.
Cette lettre est lue par Barère à la Convention lors de la séance du 15 décembre 1793 et la pension est votée sans débat particulier. Le 28 décembre, Robespierre, qui veut rendre hommage aux soldats combattant en Vendée et justifier a posteriori sa politique d'anéantissement et d'extermination, transforme le jeune palefrenier en hussard et en martyr. Barère, qui ne veut pas être en reste, fait prononcer à Bara les paroles légendaires que l'on connaît et commande à David un tableau relatant la pseudo-scène. Le choc du tableau et le poids des mots feront le reste.
Quant à Desmarrès qui, perplexe suite à cette interprétation inattendue de son propre rapport, a osé écrire une seconde lettre pour rappeler la réalité des événements, il est arrêté et guillotiné le 31 janvier 1794 par la commission militaire d'Angers : Robespierre ne veut prendre aucun risque et, comme l'expliquent des Conventionnels, « il faut, s'il est nécessaire, employer le fer et le feu, mais en rendant les Vendéens coupables aux yeux de la nation du mal que nous leur ferons ».
On connaît bien les méthodes retenues pour relativiser, occulter, banaliser ou nier le génocide commis en Vendée : je les ai décrites et analysées dans un livre intitulé Juifs et Vendéens, d'un génocide à l'autre : la manipulation de la mémoire, paru en 1991 chez Olivier Orban. Le grand historien, Hippolyte Taine, dans l'introduction de son ouvrage Origines de la France contemporaine, paru en 1884, en avait fait, sur un plan général, le constat : « Ce volume comme les précédents, écrivait-il, n'est écrit que pour les amateurs de zoologie morale, pour les naturalistes de l'esprit, pour les chercheurs de vérité, de textes et de preuves, pour eux seulement et non pour le public qui, sur la Révolution, a son parti pris, son opinion faite. Cette opinion a commencé à se former en 1825 et 1830 après la retraite ou la mort des témoins oculaires : eux disparurent, on a pu persuader le bon public que les crocodiles étaient des philanthropes, que plusieurs d'entre eux avaient du génie, qu'ils n'ont guère mangé que des coupables et que si parfois ils en ont trop mangé c'est à leur insu, malgré eux ou par dévouement, sacrifice d'eux-mêmes au bien commun... »
Ces méthodes mises au point au fil du temps ont conduit à un révisionnisme officiel dont la Revue du Centre national de documentation pédagogique, n° 469, intitulé « Chouans et Vendéens », paru le 27 janvier 1988, s'est fait l'écho sous la plume d'un universitaire, Jean Clément Martin ; c'est un modèle du genre qui passera dans l'histoire : « Certains parlent, improprement, de génocide. En fait, il n'y eut pas de plan de destruction, mais un délire politique pendant quelques mois, de 1793 à 1794, autorisant des mesures menées de façon incohérente. La destruction a été le fait politique d'une partie des révolutionnaires ; elle a été condamnée et arrêtée par d'autres révolutionnaires opposés à ces pratiques.
Ne voir alors que la Vendée comme lieu de massacre, c'est oublier que la même politique terroriste s'appliquait à toute la France (Toulon, Lyon en témoignent). Parler de génocide, c'est ne pas voir que près de la moitié de la France a été rangée dans la Contre-révolution et punie... »
Mais pour certains, la négation du crime commis en Vendée est insuffisante, et au nom d'un pseudo-intérêt supérieur de la nation et de la République (ce qui permet tout, justifie tout), il est nécessaire de réécrire la mémoire de la Vendée afin d'éradiquer tout souvenir, de culpabiliser les descendants, de discréditer les faits, de ridiculiser et de dénoncer les efforts réalisés tant par des particuliers que par des collectivités locales ou territoriales, comme le Conseil général de Vendée, pour maintenir le souvenir douloureux des événements et rétablir la vérité historique. Les moyens retenus par ces assassins de la mémoire se situent dans la logique et le prolongement de ceux utilisés par les négationnistes : on relativise, on sème le doute, on falsifie, on nie, on inverse les raisonnements, on a recours à une terminologie ambiguë, on joue sur le subliminal répétitif et la science.
Le commentaire de la Revue du Centre national de documentation pédagogique, déjà cité, relatif à une gravure représentant les noyades de Nantes est un exemple du genre : « Dans l'hiver 1793-1794, les participants de la terreur (Carrier à Nantes, Francastel à Angers) noyèrent des prisonniers. Ces procédés brutaux furent condamnés par la plupart des Républicains dans les mois qui suivirent. Ils furent, au xixe siècle, l'occasion d'une propagande politique dirigée contre la République. »
Ce n'est donc plus l'acte d'assassiner les populations qui est critiquable, c'est le fait qu'on s'en souvienne. Logique, toujours dans la même revue, le commentaire relatif à une gravure représentant deux jeunes républicaines empêchant des Vendéens d'abattre un arbre de la liberté est de la même teneur : « Dès le début de la guerre, le retentissement des événements est considérable dans tout le pays. Il ne faut pas chercher de vérités historiques dans ce qui n'est qu'une œuvre militante. Ce genre d'illustration montre l'importance attachée par les Républicains à cet épisode symbolique de la barbarie vendéenne.
Quant à l'affaire Bara, elle est focalisée sur « l'enfance bafouée » (sic) : « la mort de Bara permet de condamner sans appel les ennemis de la République qui, par fanatisme et cruauté, n'ont pas respecté l'enfance. » Les enfants étaient nombreux dans les troupes. Ils servaient de tambours, d'ordonnances, de courriers, parfois d'espions et menaient une vie très dure. Bara meurt héroïquement en s'écriant : « Vive la République ! » Comme en témoigne sa pose. Double leçon adressée aux enfants des écoles laïques qui doivent prendre exemple sur Bara. Du pur Gramsci.
Une exposition permanente au château des ducs de Bretagne, à Nantes, dans la partie consacrée à la ville de Nantes et la Révolution, se situe dans ce sillage. À titre d'exemple, on n'hésite pas, pour Carrier, à parler de légende noire « forgée » (sic) de toutes pièces au xixe siècle. À Chartres, un hommage permanent et apologétique est rendu au sein du musée au général Marceau, un des bourreaux de la Vendée. À Challans, une des rues principales de la commune porte le nom de Carnot, celui-là même qui a impulsé les mesures d'anéantissement et d'extermination. Les exemples, en la matière, sont nombreux : un des plus surprenants étant, sans aucun doute, le maintien du nom de Turreau sur l'Arc de triomphe que l'on dit ne pouvoir enlever en raison du statut du monument.
(...)
Reste un problème jamais abordé jusqu'à présent : l'abrogation officielle des lois d'anéantissement et d'extermination. Ne serait-il pas opportun de profiter de ce débat public pour le faire ? On pourrait me rétorquer que ce n'est pas nécessaire puisqu'elles sont tombées en désuétude. J'aimerais y croire mais mon expérience d'historien me fait penser que jamais rien n'est définitif ni acquis : à situation exceptionnelle, moyens exceptionnels. À titre d'exemple, il faut rappeler que la déportation des Juifs a été justifiée et légalisée par le recours à des lois révolutionnaires remontant aux 10 juillet et 3 août 1791.
(...)
Reynald Sécher.
• Reynald Sécher, docteur d'État, entre autres lauréat de l'Académie française, est l'auteur d'un certain nombre d'ouvrages dont : La Chapelle-Basse-Mer, village vendéen, révolution et contre-révolution (Perrin, 1986) et La Vendée-Vengé le génocide franco-français (Perrin, 2006).
• Jean-Joël Brégeon, historien, est spécialiste de la Révolution et de l'Empire. 11 a publié aux Éditions Perrin : Carrier et la Terreur nantaise (1987, rééd. 2002) ; L'Egypte de Bonaparte (1990, rééd., 1998, 2006) ; Kléber, le dieu Mars en personne (2002) , Napoléon et la guerre d'Espagne (2006).
• Stéphane Courtois, directeur de recherche au CNTCS, est le spécialiste de l'histoire du communisme. Sous sa direction ont été publiés Le Livre noir du communisme (Robert Laffont, 1997) et Du passé faisons table rase (Robert laffont, 2002).
Source Démocratie royale.org
En 1795, dans un ouvrage publié à l'occasion du procès de Jean-Baptiste Carrier, l'auteur des noyades de Nantes, Gracchus Babeuf, père du communisme, l'une des grandes figures de la Révolution française, soulevait la question de fond de la nature de la répression perpétrée par la Convention en Vendée. Ce livre doublement révolutionnaire par son contenu et son titre, Du système de dépopulation, se présente comme un réquisitoire très bien documenté, et d'une incroyable modernité, contre la politique dictatoriale 1793 et 1794, politique qui devait conduire, entre autres, à l'anéantissement et à l'extermination des Vendéens, Bleus et Blancs confondus, et de préférence des femmes et des enfants.
Avec la nouvelle édition de ce texte, Reynald Secher, dans son avant-propos, Mémoire et « mémoricide », reprend, à travers une synthèse d'une clarté remarquable et à l'aide de nombreux documents inédits, la genèse des événements en Vendée et de définir un quatrième crime de génocide : le mémoricide ; pour Jean-Joël Brégeon, de présenter la personnalité de Gracchus Babeuf ; et, pour Stéphane Courtois, d'établir la filiation entre l'idéologie de Robespierre et celle de Lénine et des leaders communistes.
Le Tribunal international de Nuremberg, en 1945, a défini trois crimes de génocide : la conception et/ou la réalisation partielle ou totale de l'extermination d'un groupe humain de type ethnique, racial ou religieux, et/ou la complicité dans la conception ou la réalisation de celui-là.
Quant à notre code pénal (art. L. 211-1), il en donne une définition plus large : « Constitue un génocide le fait, en exécution d'un plan concerté tendant à la destruction d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux, ou d'un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbitraire, de commettre ou de faire commettre, à l'encontre de membres de ce groupe, l'un des actes suivants : atteinte volontaire à la vie ; atteinte grave à l'intégrité physique ou psychique ; soumission à des conditions d'existence de nature à entraîner la destruction totale ou partielle du groupe ; mesures visant à entraver les naissances ; transfert forcé d'enfants. »
(..)
Phénomène unique dans l'histoire, ce sont les élus d'un peuple souverain qui, le 1er août 1793, à l'unanimité, votent une loi d'« anéantissement » - c'est-à-dire la destruction totale par le feu et le fer - d'un pan entier du territoire dont ils sont les représentants et, quelques semaines plus tard, déçus de n'être pas encore arrivés à leurs fins, votent le 1er octobre 1793, une nouvelle loi, là encore à l'unanimité, d'« extermination » de la population de ce même territoire. Ces deux lois, votées par des révolutionnaires convaincus, en conscience, de leur bon droit et de leur devoir de salut public, sont publiées au Journal officiel de l'époque. Elles sont sans aucune ambiguïté, tant au niveau de la destruction des biens que de l'élimination de la population. Les mots se suffisent à eux-mêmes : « Soldats de la liberté. Il faut que les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du mois d'octobre : le salut de la patrie l'exige ; l'impatience du peuple français le commande ; son courage doit l'accomplir.
La reconnaissance nationale attend à cette époque tous ceux dont la valeur et le patriotisme auront affermi sans retour la liberté et la république. » (Voir la reproduction du texte original dans le cahier photo.) Quelques jours plus tard, des ordres précisent que par « brigands » on entend tous les habitants résidents de Vendée, Bleus et Blancs confondus, et qu'il faut de préférence éliminer les femmes, « sillons reproducteurs », et les enfants, « car futurs brigands ». En clair, les Vendéens, comme le dit si bien Stéphane Courtois dans sa préface au présent ouvrage, « sont assassinés non pas pour ce qu'ils ont fait - qui pourrait cesser - ou pour ce qu'ils croient - qui pourrait changer à travers une conversion -, mais pour ce qu'ils sont, du simple fait qu'ils existent ».
Quant à la mise en œuvre de ces lois, elle est indiscutable. -Là encore, fait unique, les archives militaires du Fort de Vincennes conservent (série B58) la lettre originale, en date du 24 janvier 1794, écrite de la main même du général en chef des armées de l'Ouest, Turreau, chargé de l'exécution de ces lois d'anéantissement et d'extermination. Là encore, les mots sont sans aucune ambiguïté : « J'ai commencé l'exécution du plan que j'avais conçu de traverser la Vendée sur douze colonnes [...]. Enfin, si mes intentions sont bien secondées, il n'existera plus dans la Vendée, sous quinze jours, ni maisons ni subsistances ni armes ni HABITANTS aux plus scrupuleuses perquisitions... » (Voir la reproduction du document original dans le cahier photo.)
Pour se couvrir, Turreau, par écrit, sollicite et obtient l'aval du Comité de salut public, le 8 février, par l'intermédiaire de Carnot : « Tu te plains, citoyen général, de n'avoir pas reçu du Comité une approbation formelle à tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et pures mais éloigné du théâtre d'opération, il attend les résultats pour se prononcer : extermine les brigands jusqu'au dernier, voilà ton devoir... » Quant à l'application de ce plan, l'armée, sans état d'âme, a exécuté les ordres : nous avons l'essentiel des écrits originaux des officiers supérieurs au sein de nos archives publiques et un nombre considérable de témoignages, tant des exécutants que des survivants.
De plus, chaque commune concernée par ce crime légal d'État conserve dans son conscient ou inconscient l'empreinte de ce meurtre prémédité, planifié et exécuté à grande échelle. Une d'entre elles, Le Petit-Luc, a même disparu car anéantie : 564 personnes, dont une majorité de femmes, d'enfants et de vieillards, ont été exécutées. Certaines détiennent même, grâce à leurs registres clandestins, la liste partielle ou totale des victimes et, parfois aussi, la liste des maisons détruites grâce aux indemnisations accordées par Napoléon Ier en 1808, 1811 et 1812. À titre d'exemple, La Chapelle-Basse-Mer, commune située sur la rive gauche de la Loire, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Nantes, a perdu 700 habitants sur 3 230 et 362 maisons sur 839, soit 51 % de la valeur immobilière.
Les contemporains avaient conscience de la spécificité du crime commis : le livre de Babeuf en témoigne, de même que les procès qui ont suivi pour sanctionner « ces crimes contre l'humanité » (sic), et un nombre considérable d'écrits émanant tant de témoins oculaires que de juristes, de politiques, de fonctionnaires, de journalistes...
De nos jours, soit deux cents ans après les événements, ce crime est nié ou, plus surprenant, justifié. Par exemple, aucun livre scolaire ou universitaire ne mentionne les lois d'anéantissement et d'extermination publiées au Journal officiel ni les écrits de Turreau et de ses comparses dont, je le rappelle, on possède les originaux. L'histoire officielle a gommé ou maquillé la réalité des événements, entre autres, en réduisant la Vendée à une simple petite guerre civile qu'il fallait mater au nom de l'intérêt supérieur de la nation. Pour justifier l'injustifiable et être crédible aux yeux d'une opinion publique qu'il faut convaincre et faire adhérer, on réutilise et exploite un mythe à la fois héroïque et larmoyant, fruit sorti de l'imagination de Robespierre, qu'il a créé de toutes pièces pour les besoins de la cause : l'affaire Bara, incroyable mensonge politique dont les contours sont parfaitement cernés. On a deux versions contemporaines de cette mort.
La première émane de son supérieur, le général Desmarrès, et, du propre aveu de ce dernier, est un mystère. Le jeune garçon aurait été surpris par des voleurs de chevaux et aurait résisté : « Ce généreux enfant, écrit l'officier, a mieux aimé périr que de se rendre et de livrer deux chevaux. » La seconde version provient de la comtesse de la Bouëre et s'appuie sur la mémoire orale : après avoir tenté de s'emparer de deux chevaux chez des paysans, il aurait été abattu par les propriétaires. Quoi qu'il en soit, cette mort n'est pas le fruit d'un acte politique mais un crime crapuleux ou un acte défensif. Desmarrès, alors ennuyé par la défaite qu'il vient de subir face aux Vendéens, préfère centrer le rapport destiné à ses supérieurs sur cette affaire, sollicitant une pension pour la mère sous prétexte que l'enfant serait mort dans l'exercice de ses fonctions.
Cette lettre est lue par Barère à la Convention lors de la séance du 15 décembre 1793 et la pension est votée sans débat particulier. Le 28 décembre, Robespierre, qui veut rendre hommage aux soldats combattant en Vendée et justifier a posteriori sa politique d'anéantissement et d'extermination, transforme le jeune palefrenier en hussard et en martyr. Barère, qui ne veut pas être en reste, fait prononcer à Bara les paroles légendaires que l'on connaît et commande à David un tableau relatant la pseudo-scène. Le choc du tableau et le poids des mots feront le reste.
Quant à Desmarrès qui, perplexe suite à cette interprétation inattendue de son propre rapport, a osé écrire une seconde lettre pour rappeler la réalité des événements, il est arrêté et guillotiné le 31 janvier 1794 par la commission militaire d'Angers : Robespierre ne veut prendre aucun risque et, comme l'expliquent des Conventionnels, « il faut, s'il est nécessaire, employer le fer et le feu, mais en rendant les Vendéens coupables aux yeux de la nation du mal que nous leur ferons ».
On connaît bien les méthodes retenues pour relativiser, occulter, banaliser ou nier le génocide commis en Vendée : je les ai décrites et analysées dans un livre intitulé Juifs et Vendéens, d'un génocide à l'autre : la manipulation de la mémoire, paru en 1991 chez Olivier Orban. Le grand historien, Hippolyte Taine, dans l'introduction de son ouvrage Origines de la France contemporaine, paru en 1884, en avait fait, sur un plan général, le constat : « Ce volume comme les précédents, écrivait-il, n'est écrit que pour les amateurs de zoologie morale, pour les naturalistes de l'esprit, pour les chercheurs de vérité, de textes et de preuves, pour eux seulement et non pour le public qui, sur la Révolution, a son parti pris, son opinion faite. Cette opinion a commencé à se former en 1825 et 1830 après la retraite ou la mort des témoins oculaires : eux disparurent, on a pu persuader le bon public que les crocodiles étaient des philanthropes, que plusieurs d'entre eux avaient du génie, qu'ils n'ont guère mangé que des coupables et que si parfois ils en ont trop mangé c'est à leur insu, malgré eux ou par dévouement, sacrifice d'eux-mêmes au bien commun... »
Ces méthodes mises au point au fil du temps ont conduit à un révisionnisme officiel dont la Revue du Centre national de documentation pédagogique, n° 469, intitulé « Chouans et Vendéens », paru le 27 janvier 1988, s'est fait l'écho sous la plume d'un universitaire, Jean Clément Martin ; c'est un modèle du genre qui passera dans l'histoire : « Certains parlent, improprement, de génocide. En fait, il n'y eut pas de plan de destruction, mais un délire politique pendant quelques mois, de 1793 à 1794, autorisant des mesures menées de façon incohérente. La destruction a été le fait politique d'une partie des révolutionnaires ; elle a été condamnée et arrêtée par d'autres révolutionnaires opposés à ces pratiques.
Ne voir alors que la Vendée comme lieu de massacre, c'est oublier que la même politique terroriste s'appliquait à toute la France (Toulon, Lyon en témoignent). Parler de génocide, c'est ne pas voir que près de la moitié de la France a été rangée dans la Contre-révolution et punie... »
Mais pour certains, la négation du crime commis en Vendée est insuffisante, et au nom d'un pseudo-intérêt supérieur de la nation et de la République (ce qui permet tout, justifie tout), il est nécessaire de réécrire la mémoire de la Vendée afin d'éradiquer tout souvenir, de culpabiliser les descendants, de discréditer les faits, de ridiculiser et de dénoncer les efforts réalisés tant par des particuliers que par des collectivités locales ou territoriales, comme le Conseil général de Vendée, pour maintenir le souvenir douloureux des événements et rétablir la vérité historique. Les moyens retenus par ces assassins de la mémoire se situent dans la logique et le prolongement de ceux utilisés par les négationnistes : on relativise, on sème le doute, on falsifie, on nie, on inverse les raisonnements, on a recours à une terminologie ambiguë, on joue sur le subliminal répétitif et la science.
Le commentaire de la Revue du Centre national de documentation pédagogique, déjà cité, relatif à une gravure représentant les noyades de Nantes est un exemple du genre : « Dans l'hiver 1793-1794, les participants de la terreur (Carrier à Nantes, Francastel à Angers) noyèrent des prisonniers. Ces procédés brutaux furent condamnés par la plupart des Républicains dans les mois qui suivirent. Ils furent, au xixe siècle, l'occasion d'une propagande politique dirigée contre la République. »
Ce n'est donc plus l'acte d'assassiner les populations qui est critiquable, c'est le fait qu'on s'en souvienne. Logique, toujours dans la même revue, le commentaire relatif à une gravure représentant deux jeunes républicaines empêchant des Vendéens d'abattre un arbre de la liberté est de la même teneur : « Dès le début de la guerre, le retentissement des événements est considérable dans tout le pays. Il ne faut pas chercher de vérités historiques dans ce qui n'est qu'une œuvre militante. Ce genre d'illustration montre l'importance attachée par les Républicains à cet épisode symbolique de la barbarie vendéenne.
Quant à l'affaire Bara, elle est focalisée sur « l'enfance bafouée » (sic) : « la mort de Bara permet de condamner sans appel les ennemis de la République qui, par fanatisme et cruauté, n'ont pas respecté l'enfance. » Les enfants étaient nombreux dans les troupes. Ils servaient de tambours, d'ordonnances, de courriers, parfois d'espions et menaient une vie très dure. Bara meurt héroïquement en s'écriant : « Vive la République ! » Comme en témoigne sa pose. Double leçon adressée aux enfants des écoles laïques qui doivent prendre exemple sur Bara. Du pur Gramsci.
Une exposition permanente au château des ducs de Bretagne, à Nantes, dans la partie consacrée à la ville de Nantes et la Révolution, se situe dans ce sillage. À titre d'exemple, on n'hésite pas, pour Carrier, à parler de légende noire « forgée » (sic) de toutes pièces au xixe siècle. À Chartres, un hommage permanent et apologétique est rendu au sein du musée au général Marceau, un des bourreaux de la Vendée. À Challans, une des rues principales de la commune porte le nom de Carnot, celui-là même qui a impulsé les mesures d'anéantissement et d'extermination. Les exemples, en la matière, sont nombreux : un des plus surprenants étant, sans aucun doute, le maintien du nom de Turreau sur l'Arc de triomphe que l'on dit ne pouvoir enlever en raison du statut du monument.
(...)
Reste un problème jamais abordé jusqu'à présent : l'abrogation officielle des lois d'anéantissement et d'extermination. Ne serait-il pas opportun de profiter de ce débat public pour le faire ? On pourrait me rétorquer que ce n'est pas nécessaire puisqu'elles sont tombées en désuétude. J'aimerais y croire mais mon expérience d'historien me fait penser que jamais rien n'est définitif ni acquis : à situation exceptionnelle, moyens exceptionnels. À titre d'exemple, il faut rappeler que la déportation des Juifs a été justifiée et légalisée par le recours à des lois révolutionnaires remontant aux 10 juillet et 3 août 1791.
(...)
Reynald Sécher.
• Reynald Sécher, docteur d'État, entre autres lauréat de l'Académie française, est l'auteur d'un certain nombre d'ouvrages dont : La Chapelle-Basse-Mer, village vendéen, révolution et contre-révolution (Perrin, 1986) et La Vendée-Vengé le génocide franco-français (Perrin, 2006).
• Jean-Joël Brégeon, historien, est spécialiste de la Révolution et de l'Empire. 11 a publié aux Éditions Perrin : Carrier et la Terreur nantaise (1987, rééd. 2002) ; L'Egypte de Bonaparte (1990, rééd., 1998, 2006) ; Kléber, le dieu Mars en personne (2002) , Napoléon et la guerre d'Espagne (2006).
• Stéphane Courtois, directeur de recherche au CNTCS, est le spécialiste de l'histoire du communisme. Sous sa direction ont été publiés Le Livre noir du communisme (Robert Laffont, 1997) et Du passé faisons table rase (Robert laffont, 2002).
Source Démocratie royale.org
veronica- Date d'inscription : 14/01/2011
Re: Les Vendéens - Film-documentaire historique durée 1h39
je suis passionnée par l'histoire du soulèvement vendéens depuis mon enfance et par leur martyrs merci donc pour ces documents par contre le lien vers le film ne marche pas c'est dommage !
betty1707- Date d'inscription : 25/03/2014
Age : 52
Localisation : lille
Re: Les Vendéens - Film-documentaire historique durée 1h39
betty1707 a écrit:je suis passionnée par l'histoire du soulèvement vendéens depuis mon enfance et par leur martyrs merci donc pour ces documents par contre le lien vers le film ne marche pas c'est dommage !
Je ne sais pas si c'est le même mais en voici un
Re: Les Vendéens - Film-documentaire historique durée 1h39
un grand merci Remi, je vais regarder !
betty1707- Date d'inscription : 25/03/2014
Age : 52
Localisation : lille
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