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La Passion du Christ racontée par les Saints et Saintes

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Message par Amazone Mar 25 Oct 2011 - 2:20


La Passion du Christ raconté par les Saints et Saintes

Connaissez-vous des récits de la Passion de notre Seigneur Jésus raconté par des Saints et Saintes ?


Je commencerai par la Passion racontée par la très Sainte Vierge Marie, dans Les Révélations Célestes de Sainte Brigitte de Suède, en attendant avec impatience les textes piochés au fil des lectures des membres et lecteurs de ce forum Wink




1ère partie

Sainte Brigitte de Suède
Les Révélations Célestes


Livre 1 Chapitre 10

Je suis la Reine du ciel, Mère de Dieu.
(...)

Le temps de la passion de mon Fils étant proche, ses ennemis le ravirent à
tous, le frappant sur ses joues et sur son cou ; et ayant craché sur lui, ils
s'en moquèrent. Ayant ensuite été conduit vers la colonne, il se dépouilla
lui-même de ses habits, approcha lui-même de la colonne ses mains, que
ses ennemis lièrent sans miséricorde. Or, étant lié, il n'avait rien pour se
couvrir : mais comme il était né nu, il endurait et souffrait ainsi la honte de
sa nudité. Ses amis, ayant pris la fuite, ses ennemis, les levant ensemble,
l'environnaient de toutes parts, flagellaient son corps pur de toute souillure
et de tout péché. Donc, au premier coup, moi qui étais la plus rapprochée
de lui, je tombai comme morte ; et ayant repris mon esprit, je vis son corps
fouetté et déchiré jusqu'aux os, de sorte que ses côtes paraissaient ; et, ce
qui était plus amer, quand on retirait les fouets, on sillonnait et on déchirait
sa chair. Et lorsque mon Fils, empourpré de sang et tout déchiré, demeurait
ainsi debout, qu'on ne trouvait rien de sain en lui, qu'on ne le flagellait plus,
quelqu'un dit alors avec émotion : Eh quoi ! le ferez-vous mourir ainsi sans
être jugé ? Et il coupa soudain ses liens. Après, mon Fils se revêtit de ses
habits, et alors je vis la place où étaient ses pieds toute pleine de sang et de
vestige de mon Fils ! Je connaissais sa trace, car où il passait, la terre était
teinte de sang ; et ses ennemis ne souffraient pas qu'il s'habillôt, mais ils le
poussaient, et le forçaient d'avancer.

Or, quand on le conduisit comme un larron, mon Fils essuya le sang de ses
yeux ; et quand on l'eut jugé, on lui fit porter la croix ; et quand il l'eut
portée quelque temps, quelqu'un vint, la prit et la porta. Cependant, mon
Fils s'en allant au lieu de sa passion, les uns le frappaient au cou, les autres
à la face ; il fut si fortement et si puissamment battu, que, bien que je visse
pas celui qui le frappait, j'entendais pourtant les coups. Et étant arrivé au
lieu de sa passion, je vis là tous les instruments préparés pour le faire
mourir ; et mon Fils, venant là, se dépouilla lui-même de ses vêtements,
lors même que les ministres disaient entre eux : Ses vêtements sont à nous
: il ne les recouvrera pas, il est condamné à mort.

Or, mon Fils étant là, nu comme il était né, alors on accourut, lui apportant
un voile qui couvrit sa nudité et lui procura une grande joie intérieure.
Après, les bourreaux durs et cruels le prirent et l'étendirent sur la croix,
attachant premièrement sa main droite au poteau, qui était percé pour y
mettre un clou. Et ils perçaient sa main dans la partie où l'os était plus
solide et plus fort ; et puis, tirant avec une corde l'autre main au trou, ils le
crucifièrent. On crucifia ensuite le pied droit et le pied gauche avec deux
clous, de sorte que tous les nerfs et toutes les veines étaient tendus et
rompus. Cela étant fait, ils lui mirent au front une couronne d'épines, qui
perça si profondément la tête de mon Fils, que ses yeux étaient pleins de
sang, ses oreilles bouchées par le sang, et sa barbe en était toute couverte !





Et Jésus les appela, et dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. (Luc 18:16)   
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Message par Amazone Mar 25 Oct 2011 - 2:23



2ème partie

Sainte Brigitte de Suède
Les Révélations Célestes



Livre 1 Chapitre 10

(Suite)

Et étant de la sorte empourpré de son sang et ainsi percé, ayant pitié de
moi, qui étais affligée et gémissante, il jeta ses yeux sur saint Jean, fils de
ma soeur, et me recommanda à lui. En ce temps-là, j'ouïs les uns qui
disaient que mon Fils était un larron, les autres, qu'il était un menteur, et
d'autres, qu'il n'y avait aucun homme plus digne de mort que mon Fils.
Toutes ces paroles renouvelaient grandement ma douleur. Mais lorsqu'on
plantait le premier clou comme j'ai dit, au premier coup je tombai comme
morte, les yeux obscurcis, les mains tremblantes, les pieds chancelants, et
je ne le regardai point qu'il ne fût entièrement crucifié, ne pouvant
supporter l'excès de ma douleur.


Or, me levant, je vis mon Fils misérablement pendu à la croix ; et moi, sa
Mère, toute frémissante de crainte, je pouvais à peine demeurer debout, à
cause de la douleur. Mon Fils, me voyant, et ses amis pleurant sans
consolation, dit d'une voix pleurante et haute : Mon Père, pourquoi
m'avez-vous délaissé ? Comme s'il disait : Il n'y a que vous qui ayez pitié
de moi, ô mon Père ! Alors je vis ses yeux à demi morts, ses joues
trempées, son visage triste, sa bouche ouverte, sa langue empourprée de
sang, et son ventre collé au dos, toute l'humeur étant consommée, comme
s'il n'avait point d'entrailles. Je vis son corps pâle et languissant, à cause du
sang qu'il avait répandu, ses mains et ses pieds roidis et étendus, selon les
dimensions de la croix, sa barbe et ses cheveux tout trempés dans son
sang.


Mon Fils donc demeurant de la sorte déchiré et livide, seul, son coeur était
vivant, attendu qu'il était d'une très bonne et forte nature, car il avait pris de
ma chair un corps pur, sain et d'une bonne complexion. Sa peau était si
tendre et si délicate que, dès qu'elle était tant soit peu fouettée, le sang en
ruisselait. Son sang était si vif qu'on pouvait voir à travers sa peau. Et
comme il était d'une bonne nature, la vie combattait avec la mort dans un
corps déchiré. Quand la douleur montait des membres et des nerfs percés
du corps, au coeur, ce qu'il y avait en lui de plus sensible et de plus pur,
son coeur éprouvait d'incroyables souffrances ; et quand quelquefois la
douleur descendait du coeur dans ses membres en lambeaux, alors il
prolongeait sa mort avec amertume. Mais quand mon Fils, environné,
assailli de douleurs, regardait ses amis larmoyants, qui eussent mieux aimé
supporter cette peine avec secours, ou brûler éternellement en enfer, que
de le voir ainsi tourmenté, la douleur que lui procurait la douleur de ses
amis excédait toute l'amertume, toute l'affliction qu'il avait soufferte, tant
dans con corps que dans osn esprit, parce qu'il les aimait tendrement.
Alors, dans la trop grande angoisse de son corps, il criait à son Père, disant
: O Père ! je remets mon esprit en vos mains. Donc, quand moi, sa Mère
affligée, j'ai entendu ces paroles, tous mes membres ont frémi avec une
douleur poignante et trop amère à mon coeur ; et autant de fois que je les
méditais, il me semblait les entendre encore et toujours.


Or, la mort approchant, et le coeur de mon Fils se fendant par la violence
de la douleur, tous ses membres frémirent, et sa tête s'éleva un peu, puis
s'inclina. On voyait sa bouche ouverte et sa langue toute sanglante ; ses
mains s'étaient un peu retirées du trou, et les pieds soutenaient d'autant
plus la pesanteur du corps ; ses doigts et ses bras s'étendaient aucunement,
et le dos était fortement serré au tronc. Alors quelques-uns me dirent :
Marie, votre Fils est mort ; quelques autres me dire : Votre Fils est mort,
mais il ressuscitera. Tandis qu'on me disait cela, un soldat vint, et enfonça
sa lance dans le côté de mon Fils, si avant qu'elle sortait presque de l'autre
côté ! Et dès que la lance fut retirée, la poitrine fut toute sanglante. Alors,
voyant le coeur de mon cher Fils percé, il me semblait que le mien l'était
aussi. Ensuite, on le descendit de la croix, et je le reçus sur mes genoux
comme un lépreux, tout livide et meurtri, car ses yeux étaient morts et tout
pleins de sang, sa bouche était froide comme la neige, sa barbe était
comme une corde, sa face contractée ; ses mains aussi étaient tellement
roides qu'on ne les pouvait mettre sur le nombril ; comme il avait été sur la
croix, ainsi l'avais-je sur mes genoux comme un homme roidi en tous ses
membres. Tout de suite on l'enveloppa d'un drap propre et blanc ; et moi,
je lui nettoyai avec mon linge ses plaies et ses membres ; je lui fermai les
yeux et la bouche, qui étauebt restés ouverts à sa mort. Enfin, on le mit
dans le sépulcre. Oh ! que volontiers alors je me fusse ensevelie vivante
avec mon Fils, si telle eût été sa volonté ! Ces choses étant accomplies, le
bon saint Jean vint et m'amena à la maison. Voilà, ô ma fille ! quelles
choses mon cher Fils a souffertes pour vous.


Sainte Brigitte de Suède
Les Révélations Célestes. Livre 1 Chapitre 10
http://jesusmarie.free.fr





Et Jésus les appela, et dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. (Luc 18:16)   
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Message par Francesco Mar 25 Oct 2011 - 5:44

La bienheureuse Anne Catherine Emmercick a publié les récits de la passion du Christ dont elle fut témoin.

Il y a aussi la stigamtisée Marthe Robin dont les récits de la passion du Christ sont aussi publiés aux éditions du foyer de charité.


Voici d'autres mystiques crédibles qui ont aussi recues ce genre de révélation:

La bienheureuse Alexandria Maria da Costa

Thérese Neumann


Fait a noté,ces mystiques sont toutes des femmes et elles ont toutes recu les stigmates(sauf ste Brigitte de Suede).Les femmes seraient elles plus sensibles a ce genre de grace(stigmate et révélation sur la passion du Christ)?


Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
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Message par Francesco Mar 25 Oct 2011 - 5:45

En passant,le film :La Passion du Christ est basé en partie sur les révélations de la bienheureuse Anne Catherine Emmerick.


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Message par Kwanita Mer 26 Oct 2011 - 3:59

Présentement je lit,la vie divine de la très Sainte Vierge Marie par Marie D'Agrada...je crois que elle aussi a vécu la passion du Christ..
Est ce que je me trompe..
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Message par Amazone Mer 26 Oct 2011 - 10:28


Merci Francesco Wink
Dieu a permis a tant de Saintes femmes de voir ou revivre la Passion de Jésus Christ pour nous la raconter... Ce sont de précieux cadeaux que notre Seigneur nous fait cheers


Kwanita a écrit:Présentement je lit,la vie divine de la très Sainte Vierge Marie par Marie D'Agrada...je crois que elle aussi a vécu la passion du Christ..
Est ce que je me trompe..
Merci Kwanita Wink Je n'ai eu le temps que de le survoler, c'est bien dommage car ses écrits sont très beaux.


Francesco a écrit:En passant,le film :La Passion du Christ est basé en partie sur les révélations de la bienheureuse Anne Catherine Emmerick.
En lisant la réponse de Kwanita, il m'est venu un doute car il me semblait que Mel Gibson s'était inspiré des 2 textes, Marie d'Agrada et Anne Catherine Emmerich ?
Quoi qu'il en soit, son film est une merveille et une souffrance pour ceux qui aiment Jésus et la Vierge Marie. Il reflète tellement la réalité et la vérité qu'il dérange les opposants au Christ...




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Message par admin2 Jeu 27 Oct 2011 - 2:56

Dans le livre:Enquete sur les béatifications et les canonisations de Yves Chiron(page 213) ,j'ai découvert que la stigmatisée ste Claire de Montefalco a elle aussi recu des révélations sur la Passion du Christ....encore un femme...Étrange non?Y aurait il un lien?Nous le savons,les femmes sont en général plus empathiques et compréhensives....Est ce l'explication selon vous ou il y en aurait d'autres?
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Message par Amazone Ven 28 Oct 2011 - 15:43



Jésus raconta à sainte Brigitte comment on l’avait crucifié : « Etant monté sur la croix,
j’étendis mes bras, non par contrainte, mais de moi-même, et ayant ouvert ma main droite, je la
posai sur la croix ; aussitôt, les bourreaux plein de cruauté la crucifièrent ; la perçant avec un
gros clou à la partie où les os étaient plus solides ; puis ils tirèrent et étendirent la main gauche
pour la crucifier aussi. Après, ayant tiré le corps outre mesure et ayant joint les pieds, ils les
crucifièrent et ils étendirent avec tant de violence le corps et les membres que les nerfs, les
muscles et les veines en furent presque rompus. Alors ils remirent sur ma tête ma couronne
d’épines qu’ils m’avaient ôtée pour me crucifier; les épines percèrent si bas que mes yeux
furent soudain remplis de sang, ainsi que mon visage, mes oreilles et ma barbe. » (Liv. VII, ch.,
XV.)


Mechtilde dit au Seigneur : Dites moi, je vous prie, de toutes les souffrances qu’endura le
Christ pour nous, laquelle lui fut la plus douloureuse ? L'amour répondit : « Ce fut d’être étendu
en croix, au point que tous les membres étaient sortis de leurs jointures. Lui rendre grâces pour
cette souffrance sera pour lui un service aussi agréable que d’appliquer sur toutes ses plaies
l’onguent le plus calmant. Lui rendre grâce aussi pour la soif, qu’il éprouva sur la croix pour le
salut de l’homme, sera pour lui comme le rafraîchissement le plus agréable. Lui rendre grâces
pour avoir été attaché avec des clous à la croix, sera pour lui comme si on le délivrait de la croix
et de toutes ses peines. » (IIe part., ch. XVII.)



Abbé Auguste Saudreau
Les Divines Paroles
( 1882 )
CHAPITRE VII : Jésus Victime
22. Couronnement d’épines, Crachats, Flagellation, Crucifiement




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Message par Amazone Jeu 5 Avr 2012 - 9:51


Saint Pierre d'Alcantara
(1499 - 1562)
Traité de l'Oraison et de la Méditation


(...) Comprends aussi combien il est indigne qu'un chrétien n'ait pas compassion des douleurs de Jésus-Christ, puisqu'elles étaient si grandes (...)


Méditation sur l'oraison du jardin (L'Agonie)

(...) il commença à prier, disant :
« Mon Père, s'il est possible, que ce calice passe loin de moi ; cependant qu'il soit fait, non selon ma volonté, mais selon la vôtre. »
Ayant fait cette prière trois fois, à la troisième, il entra dans une telle agonie, qu'il commença à suer des gouttes de sang qui coulaient avec abondance de son corps sacré, et tombaient à terre.

Considérez attentivement ce bon Maître, dans ce mystère si douloureux.
Là, il se représente tous les tourments qu'il va souffrir ; il voit de la manière la plus distincte les douleurs si cruelles que l'on prépare au plus délicat de tous les corps ; il voit tous les péchés du monde pour lesquels il souffrait, et en même temps l'ingratitude de tant d'âmes qui ne devaient ni reconnaître un tel bienfait, ni profiter d'un remède si grand et qui coûtait si cher.


À cette vue, son âme est brisée par de telles angoisses, ses sens, son organisation si délicate, reçoivent une secousse si profonde, que les forces et toute l'harmonie de ce corps en demeurent troublées. Cette chair bénie s'ouvre de toutes parts, donne un libre passage au sang qui, de tous les membres, coule en telle abondance, qu'il ruisselle jusqu'à terre.

Si la chair, qui n'endurait que par contrecoup ces douleurs, en était là, que devait-il se passer dans l'âme qui les endurait directement !



Quand la prière du jardin est terminée, arrive ce faux ami (Judas), à la tête d'une infernale cohorte. Après avoir abdiqué l'apostolat, il s'est fait le chef et le capitaine de l'armée de Satan. Considérez comment il marche sans honte le premier, et comment, arrivé près du bon Maître, il le vend par un perfide baiser.

(...) Cette troupe de loups affamés fond sur ce doux Agneau : les uns le saisissent d'un côté, les autres d'un autre, chacun comme il peut. Avec quelle inhumanité ils le traitent !

Quelles paroles insultantes ils lui adressent ! Que de coups ils déchargent sur lui ! Avec quelle violence ils l'entrainent ! Quels cris ils jettent ! Quelles horribles clameurs ! On dirait des vainqueurs qui ont saisi leur proie.

Ils prennent ces saintes mains, qui un peu auparavant avaient opéré tant de miracles, et les attachent par des nœuds si forts, que la chair des bras en est déchirée et que le sang jaillit. C'est ainsi qu'ils le mènent par les voies publiques, lié et couvert d'ignominie.


(A suivre)

L'intégralité ici :
http://jesusmarie.free.fr/pierre_d_alcantara.html



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Message par Amazone Jeu 5 Avr 2012 - 10:21


Saint Pierre d'Alcantara


(Suite)


Méditation sur les outrages faits à Notre-Seigneur dans la maison de Caïphe et sur la flagellation



(...) Se tournant contre le Sauveur comme des bêtes féroces, ils font éclater contre lui toute leur colère et leur rage : là, tous à l'envi déchargent sur ses joues les plus rudes soufflets, et les coups les plus violents sur sa tête. Ils osent, avec leurs bouches infernales, cracher sur ce visage divin. Ils lui couvrent les yeux avec un bandeau, et lui donnant de cruels soufflets, ils se jouent de lui, disant : Devine qui t'a frappé.


Ô humilité ! Ô admirable patience du Fils de Dieu ! Ô beauté des anges ! Était-ce donc là un visage sur qui dussent tomber des crachats ? C'est vers le coin le plus vil que les hommes se tournent quand ils veulent cracher, et dans tout ce palais, il ne se trouve donc pas un endroit plus vil que le visage de mon Dieu, pour être ainsi souillé par le dernier des outrages ?

Comment ne t'humilies-tu pas à cet exemple, toi qui n'es que cendre et que poussière ?



(...)
Après toutes ces injures, considérez les coups de verge que le Sauveur endura à la colonne.
Le juge, voyant qu'il ne pouvait apaiser la furie de ces bêtes féroces possédées de la haine de l'enfer, résolut de faire subir à ce très doux Agneau un si effroyable châtiment, que la rage de ces cœurs si cruels en fût enfin satisfaite ; il espérait que, contents de cela, ils ne demanderaient plus sa mort. (...)


Regarde comment bientôt ils attachent ce saint corps à une colonne, afin de pouvoir le blesser à plaisir, là où ils voudraient, et de la manière qu'ils voudraient.

Vois combien était seul le Seigneur des anges au milieu de si cruels bourreaux, n'ayant ni protecteurs, ni défenseurs qui se déclarassent pour lui, ne rencontrant pas même des yeux dans lesquels il pût lire un sentiment de compassion.


Regarde comment ils commencent, sans perdre un moment, et de la manière la plus cruelle, à frapper avec leurs verges et leurs cordes hérissées de nœuds, ces chairs infiniment délicates ; comment les coups succèdent aux coups, comme les plaies s'ajoutent aux plaies, et les blessures aux blessures.


Quel spectacle ! Bientôt ce corps très saint se couvre de tumeurs livides, les chairs se déchirent, le sang jaillit et s'échappe en ruisseaux de toutes parts. Mais que sera-ce surtout de voir cette grande plaie qui s'est ouverte entre les épaules, parce que c'était là principalement que tombaient tous les coups ! (...)


Tous ces tourments du divin Maître sont faits pour exciter en nous une grande douleur et une vive reconnaissance ; ils doivent être aussi l'objet d'une profonde méditation.


(A suivre)

L'intégralité ici :
http://jesusmarie.free.fr/pierre_d_alcantara.html



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Message par Amazone Jeu 5 Avr 2012 - 10:38


Saint Pierre d'Alcantara


(Suite)

Méditation sur le couronnement d'épines, sur Notre Seigneur portant sa croix et rencontrant sa Sainte Mère


(...)
Ô mon très-doux Sauveur, lorsque j'ouvre les yeux et que j'aperçois le tableau si douloureux que me présente ce mystère, je sens mon cœur se briser. Eh quoi !
Seigneur, n'était-ce donc pas assez des coups de fouet de la colonne, de votre mort prochaine, et de tant de sang répandu ? Fallait-il encore que les épines fissent violemment couler le sang qu'avait épargné la flagellation !



(...) commence par contempler la grandeur de sa beauté, la modestie de ses yeux, la douceur de ses paroles, son autorité, sa mansuétude, sa sérénité et cet air divin qui commande tant de respect ; puis, quand tu auras ainsi reposé tes regards sur une figure si achevée, et que tu te seras enivrée de cette vue, viens considérer ton adorable Maître tel qu'il se montre ici, couvert de ce lambeau dérisoire de pourpre, le roseau pour sceptre royal à la main, cet horrible diadème sur la tête ; contemple ces yeux presque éteints, ce visage d'un mort, cette figure toute couverte de sang et salie par les crachats que ces misérables n'ont pas eu horreur de vomir contre lui.


Considère-le bien tout entier, et au dedans et au dehors, le cœur traversé par les douleurs comme par un glaive, et le corps partout sillonné de blessures.

Vois ton doux Maître abandonné de ses disciples, poursuivi par les Juifs, servant de jouet aux soldats, méprisé des pontifes, renvoyé avec dédain par un roi inique, accusé injustement, et destitué de tout appui humain.



Ne considérez point cela comme une chose passée, mais comme présente, non comme une douleur étrangère, mais comme votre propre douleur.
Mettez-vous vous-même à la place de celui qui souffre, et faites-vous une idée de ce que l'on vous ferait souffrir si, à un endroit aussi sensible que la tête, on enfonçait des épines nombreuses et aiguës qui pénétrassent jusqu'aux os.

Que dis-je, des épines ? Quand ce ne serait qu'une piqûre d'épingle, à peine pourriez-vous l'endurer.
Que devait donc souffrir cette tête de la plus délicate organisation qui fut jamais, quand on lui faisait endurer un tel genre de tourment ? (...)





Déjà, aux portes, était la croix, instrument du supplice ; déjà commençait à se déployer en l'air ce redoutable étendard menaçant la tête du Sauveur. La cruelle sentence est enfin prononcée, elle est promulguée ; soudain les ennemis ajoutent cruauté à cruauté ; ils chargent sur ses épaules si meurtries, si déchirées par les coups de verge, le bois pesant de la croix.
Ce tendre Sauveur ne refuse pas néanmoins de se courber sous ce fardeau qui n'était autre que celui de tous nos péchés ; que dis-je ?


Par amour pour nous, il embrasse la croix avec une charité et une obéissance infinies.





Cependant, ô mon âme, détourne quelques instants tes regards de ce cruel spectacle ; va en toute hâte, navrée de douleur, exhalant tes gémissements et tes plaintes, va à la demeure de la Vierge ; dès que tu seras en sa présence, tombe à ses pieds, et dis-lui avec l'accent de la plus amère douleur :


« Ô Souveraine des Anges, Reine du ciel, Porte du paradis, Avocate du monde et Refuge des pécheurs, Salut des justes, Allégresse des saints, Maîtresse des vertus, Miroir de pureté, Gardienne de la chasteté, Modèle de patience et vivant abrégé de toute perfection !
Grâce, grâce, ma Souveraine ! Pourquoi ma vie a-t-elle été conservée jusqu'à cette heure ? Comment puis-je vivre, ayant vu de mes yeux ce que j'ai vu ? Pourquoi en dire davantage ? Je viens de quitter votre Fils unique et mon Maître ; il est entre les mains de ses ennemis, il porte sur ses épaules une croix sur laquelle il va être immolé. »



Qui pourrait jamais comprendre jusqu'où alla en ce moment la douleur de la Vierge ? Elle sentit son âme défaillir ; son visage et son corps virginal se couvrirent d'une sueur mortelle qui aurait dû lui ôter la vie, si Dieu, par un miracle ne l'eût réservée à un plus grand martyre, comme aussi à une plus grande couronne.



La Vierge se lève donc pour aller à la recherche de son Fils : le désir de le voir lui rend les forces que la douleur lui enlevait.


Elle entend de loin le bruit des armes, le tumulte de la multitude, le cri des hérauts publics qui annonçaient la marche de la victime. Bientôt elle aperçoit les fers des lances et des piques qui brillaient en l'air ; elle trouve des gouttes et une trace de sang : c'en est assez pour suivre les pas de son Fils, elle n'a pas besoin d'autre guide.

Elle approche de plus en plus de ce Fils bien-aimé, elle lève ses yeux obscurcis par la douleur et l'ombre de la mort, et cherche à découvrir ce Bien-Aimé de son âme. Ô amour, ô crainte du cœur de Marie ! D’un côté elle désirait de le voir, mais d'un autre, elle ne pouvait se résoudre à le voir dans un si lamentable état.



Enfin, elle arrive à un endroit d'où elle peut découvrir son Fils ; leurs yeux se rencontrent, et ce regard d'ineffable compassion et d'ineffable amour perce leurs cœurs, et fait à leurs âmes mourantes la plus profonde blessure.
Les langues étaient muettes, mais les cœurs se parlaient
(...)

De cette manière, se fit ce cruel chemin jusqu'au lieu où l'on allait dresser la croix.


(A suivre)

L'intégralité ici :
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Message par Amazone Jeu 5 Avr 2012 - 14:12


Saint Pierre d'Alcantara


(Suite)

Méditation sur le crucifiement de Notre Seigneur


(...) Quelques docteurs disent que pour enlever au Seigneur cette tunique (la Tunique sans couture faite par la Vierge), on commença par lui arracher avec une grande cruauté la couronne d'épines qu'il avait à la tête, et que quand on l'eut dépouillé, on la lui remit en enfonçant une seconde fois les épines jusqu'au cerveau, ce qui dut lui causer une indicible souffrance.

Il est à croire que ses bourreaux usèrent envers lui de cette cruauté, eux qui lui en firent subir tant d'autres et de si inhumaines dans le cours de sa passion ; que ne nous donne pas à entendre l'Évangéliste quand il dit qu'ils firent de lui tout ce qu'ils voulurent ?


Comme la tunique était collée aux plaies reçues à la colonne, que le sang en était déjà glacé et ne formait qu'un même tissu avec elle, quand ils voulurent l'en dépouiller, ces cruels, sans entrailles, sans compassion, la lui arrachèrent d'un coup et avec tant de violence, qu'ils rouvrirent et renouvelèrent toutes les plaies de la flagellation ; de telle sorte que le saint corps resta de toutes parts ouvert, privé de son harmonie naturelle, et changé tout entier en une grande plaie qui, de tous côtés, laissait couler du sang.



Considère ici, ô mon âme, la hauteur de la bonté et de la miséricorde de Dieu, qui dans ce mystère, resplendissent d'une manière si visible. Vois comment celui qui revêt le ciel de nuages, et les champs de fleurs et de beauté, se trouve ici dépouillé de tous ses vêtements.
Imagine quel froid dut souffrir ce saint corps, étant, comme il était, tout sillonné de blessures.

Non-seulement ses habits lui ont été arrachés avec violence, mais sa chair même a volé en lambeaux sous les coups redoublés des verges. De la tête aux pieds, ce ne sont que des plaies ouvertes. (...)




Considère ensuite, ô mon âme, comment le Seigneur fut attaché à la croix avec des clous, et la douleur qu'il devait ressentir pendant qu'on faisait entrer ces clous si forts et si acérés dans les plus sensibles et les plus délicates parties du corps le plus délicat qui fut jamais.


Considère aussi le martyre que devait endurer la Vierge, quand elle voyait de ses yeux, qu'elle entendait de ses oreilles, ces coups cruels et redoublés qui tombaient sur ces membres divins ; car il est vrai de dire que ces mêmes clous qui perçaient les mains du Fils, perçaient en même temps le cœur de la Mère.





Considère comment ils se hâtèrent d'élever la croix en haut, et comment ils allèrent l'enfoncer dans l'endroit qu'ils avaient creusé pour cela ; comment ces cruels bourreaux, lorsqu'ils voulurent la planter, la laissèrent tomber tout d'un coup, en sorte que ce saint corps suspendu en l'air en ressentit une effroyable secousse, et que les blessures faites par les clous s'agrandirent, ce qui dut causer au divin Maître d'intolérables douleurs.


(A suivre)

L'intégralité ici :
http://jesusmarie.free.fr/pierre_d_alcantara.html



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Message par Amazone Jeu 5 Avr 2012 - 14:24


Saint Pierre d'Alcantara


(Suite)

Méditation sur le crucifiement et les sept dernières paroles de Notre-Seigneur


(...)Le Père vous a abandonné ; et en cet état, Seigneur, que pouvez-vous espérer des hommes ?
Vos ennemis jettent des cris contre vous, vos amis vous brisent le cœur, votre âme est affligée, et par amour pour moi, vous ne voulez point recevoir de consolation. Mes péchés ont été véritablement bien grands, et il n'en faut point d'autre preuve que la pénitence que vous avez voulu en faire. Je vous vois, ô mon souverain Maître, attaché à un bois.


Pour soutenir votre corps béni, il n'y a que trois clous ; eux seuls le tiennent suspendu, sans autre adoucissement.

Quand vous voulez vous appuyer sur les pieds, les clous qui les traversent en élargissent les plaies ; et quand vous vous appuyez sur les mains, le poids du corps en élargit également les blessures.

Et votre sainte tête, tourmentée et affaiblie par la couronne d'épines, quel oreiller a-t-elle pour la soutenir ? Oh ! Que vos bras, divine Vierge, lui rendraient bien cet office ! Mais ce n'est pas aux vôtres, c'est à ceux de la croix que cet office est réservé.
C'est sur eux que s'appuiera la tête sacrée de votre Fils quand elle voudra chercher quelque repos ; et le soulagement qu'elle en retirera, sera d'enfoncer plus profondément les épines dans le cerveau.


Un surcroît de douleur pour le Fils, ce fut la présence de sa divine Mère ; par cette vue, il endura dans son cœur un crucifiement non moins douloureux que celui qu'il endurait extérieurement dans son saint corps.





Ô bon Jésus ! Il y a en ce jour deux croix pour vous, l'une pour le corps, l'autre pour l'âme ; l'une vient des tourments, l'autre de la compassion ; l'une transperce votre corps avec des clous de fer, l'autre votre âme très sainte avec les pointes de la douleur.


Qui pourra dire, ô bon Jésus, ce que vous ressentiez, lorsque vous considériez les angoisses de cette très sainte âme que vous saviez si certainement être attachée avec vous à la croix !
Quand vous voyiez ce cœur si maternel percé et traversé par le glaive de la douleur ! Quand vous tourniez vers elle vos yeux baignés de sang, et que vous contempliez ce divin visage couvert de la pâleur de la mort ! Quand vous étiez témoin de ces agonies de son âme qui, sans mourir, était déjà plus que morte ! Quand vous voyiez ces torrents de larmes qui coulaient de ses yeux très purs, et quand vous entendiez les soupirs qu'arrachait à son cœur très saint l'excès de son incomparable douleur !



Enfin, vous pourrez méditer les sept paroles que Notre Seigneur fit entendre sur la croix.

La première : Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font.
La seconde, qui fut dite au larron : Aujourd'hui vous serez avec moi dans le paradis.
La troisième, à sa très sainte Mère : Femme, voilà votre fils.
La quatrième : J'ai soif.
La cinquième : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné.
La sixième : Tout est consommé .
La septième : Mon Père, je remets mon âme entre vos mains.





Regarde, ô mon âme, avec quel excès de charité il recommanda dans ces paroles ses ennemis à son Père ; avec quelle miséricorde il reçut le larron qui confessait sa divinité ; avec quelle tendresse filiale il recommanda sa très aimante Mère au disciple bien-aimé ; vois quelle soif et quel ardent désir il montra du salut des hommes ; avec quelle voix douloureuse il répandit sa prière, et exprima sa tribulation en présence de la très-sainte majesté de son Père ; comment il persévéra, jusqu'à la dernière heure, dans l'obéissance qu'il lui avait vouée ; et comment, enfin, il lui recommanda son âme, et se remit tout entier entre ses divines mains.



Il est facile de voir que chacune de ces paroles renferme une admirable leçon de vertu.
Dans la première, le divin Maître nous recommande la charité envers les ennemis ; dans la seconde, la miséricorde envers les pécheurs ; dans la troisième, l'amour envers les parents ; dans la quatrième, le désir du salut du prochain ; dans la cinquième, la prière dans les tribulations et dans les délaissements de Dieu ; dans la sixième la vertu de l'obéissance et la persévérance ; enfin dans la septième, la parfaite résignation entre les mains de Dieu, qui est l'abrégé et le comble de toute notre perfection.


(A suivre)

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Message par Amazone Jeu 5 Avr 2012 - 14:38


Saint Pierre d'Alcantara


(Suite)

Méditation sur le coup de lance donné au Sauveur, sur la descente de la croix,
sur les douleurs de la Vierge, et sur la sépulture de Notre-Seigneur




Vous considérerez en ce jour comment Notre-Seigneur eut le côté percé par une lance, comment il fut descendu de la croix, reçu dans les bras de la Vierge, et porté au tombeau.

Considérez donc comment le Sauveur ayant rendu le dernier soupir sur la croix, et ses plus cruels ennemis ayant exécuté le dessein qu'ils avaient de le faire mourir, leur fureur néanmoins n'est pas encore assouvie. Ils veulent pousser plus loin leur vengeance : ils s'acharnent sur le corps inanimé du divin Maître ; ils tirent au sort et se partagent ses vêtements, et ils percent sa poitrine sacrée d'un coup de lance. (...)



Le soldat, ministre de leur vengeance, arrive donc la lance à la main, et la plonge avec force dans la poitrine nue du Sauveur.

La croix fut ébranlée en l'air par la violence du coup, et du côté entr'ouvert du Sauveur, il sortit de l'eau et du sang qui guérissent les péchés du monde. Ô fleuve qui sors du paradis et qui arroses de tes eaux toute la surface de la terre ! (...)

Je te salue, plaie du précieux côté, qui t'imprimes dans les cœurs dévots, blessure qui blesses les âmes des justes, rose d'ineffable beauté, rubis d'inestimable valeur, entrée du cœur de Jésus-Christ, témoignage de son amour et gage de l'éternelle vie !




Considérez ensuite comment, ce même jour, au soir, arrivèrent ces deux saints personnages, Joseph et Nicodème, et comment, ayant appliqué leurs échelles contre la croix, ils descendirent entre leurs bras le corps du Sauveur.

Dès que la Vierge vit que ce corps sacré, qui venait d'essuyer la tourmente de la passion, était près de toucher à terre, elle se prépara aussitôt à lui offrir sur son sein un port assuré, et à le recevoir des bras de la croix dans les siens. (...)

Ô anges de paix ! Pleurez avec cette divine Vierge ; cieux, pleurez ; pleurez, étoiles du ciel, et vous toutes, créatures de l'univers, unissez vos larmes à celles de Marie.



Cette très sainte Mère embrasse ce corps qui n'est plus qu'une plaie ; elle le serre étroitement contre son cœur, car il ne lui restait de forces que pour cela ; elle met sa tête entre les épines de sa tête sacrée, et colle son visage à celui de son Fils. La figure de la très-sainte Mère se teint du sang du Fils, et celle du Fils est arrosée des larmes de la Mère.
(...)





Tous ceux qui étaient présents pleuraient ; ces saintes femmes pleuraient ; ces nobles vieillards pleuraient ; le ciel et la terre pleuraient, et toutes les créatures mêlaient leurs larmes à celles de la Vierge. (...)


Ainsi pleurait et se lamentait toute cette sainte compagnie, arrosant et lavant de ses larmes le corps sacré.

Mais l'heure de la sépulture étant arrivée, ils enveloppent ce saint corps d'un linceul blanc ; ils enveloppent sa tête d'un suaire, et, l'ayant placé sur un brancard, ils s'acheminent vers le monument qui lui était préparé, et ils y déposent ce précieux trésor.


Le sépulcre fut fermé par une pierre.
À ce moment, le cœur de la divine Mère est plongé dans un abîme de tristesse. Là, elle se sépare une seconde fois de son Fils ; là, elle commence de nouveau à sentir sa solitude ; là, elle se voit dépossédée de Celui qui est tout son bien ; là, son cœur demeure enseveli avec Celui qui est son trésor.



(A suivre)

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Message par Amazone Jeu 5 Avr 2012 - 14:46


Saint Pierre d'Alcantara


(Suite)


Méditation sur la descente de Notre-Seigneur aux limbes,
sur ses apparitions à la très Sainte Vierge et aux disciples,
et sur le mystère de sa triomphante ascension





En ce jour, vous pourrez vous occuper de la descente du Seigneur aux limbes, de ses apparitions à Notre-Dame, à sainte Magdeleine et aux disciples, enfin du mystère de sa glorieuse ascension.

Considérez d'abord combien grande dut être l'allégresse de ces saints patriarches des limbes, le jour où ils reçurent la visite de leur libérateur, où ils jouirent de sa présence. Par quels cantiques d'actions de grâce, par quelles louanges, quelles bénédictions, ils exaltent Celui qui a fait lever sur eux ce jour de la délivrance si désiré et si attendu ! (...)




Considérez ensuite la joie dont le cœur de la très Sainte Vierge tressaille en ce jour, à la vue de son Fils ressuscité : de même que c'est elle qui, sans nul doute, a le plus ressenti les douleurs de sa passion ; de même aussi c'est elle qui participe le plus à l'allégresse de sa résurrection.

Que se passe-t-il dans son cœur, quand elle voit devant elle son Fils vivant, resplendissant de gloire, accompagné de tous ces justes qui ressuscitèrent avec lui ? Que fait-elle ? Que dit-elle ?
Avec quel élan d'amour elle se jette dans les bras de ce Fils bien-aimé ! Avec quelle tendresse de mère elle l'embrasse ! De quelles larmes de bonheur ses yeux l'inondent !
Oh ! Comme elle voudrait ne plus se séparer de lui, si cette grâce lui était accordée !




Après l'allégresse de la divine Vierge, considérez celle de ces saintes Maries, et en particulier l'allégresse de cette Marie (Marie Madeleine) qui persévérait à pleurer près du sépulcre, attendant le moment où elle verrait le Bien-Aimé de son âme, et se jetterait à ses pieds. Quel moment pour elle, quand tout à coup elle voit ressuscité et vivant Celui qu'elle cherchait et qu'elle désirait si ardemment de voir, ne serait-ce que mort !

Pesez ceci bien attentivement : après la divine Mère, c'est à Marie-Magdeleine que Notre Seigneur se montre d'abord, c'est-à-dire à celle qui l'aima le plus, qui persévéra le plus, qui pleura le plus, qui le chercha avec le plus de sollicitude.
Cette conduite du divin Sauveur vous apprend que si vous cherchez votre Dieu avec ces mêmes larmes et ces mêmes sollicitudes, vous le trouverez, vous aussi
.





Considérez comment il apparut sous la forme d'un voyageur aux disciples qui allaient à Emmaüs ; remarquez avec quelle affabilité il leur parle, avec quelle familiarité il les accompagne, avec quelle douceur il se cache, et ensuite avec quel amour il se fait connaître ; enfin comment il laisse ces heureux disciples ravis de sa présence, et le cœur inondé de joie.

Comme eux, entretenez-vous avec douleur et un vif sentiment de compassion des souffrances et des travaux de Jésus-Christ, et tenez pour certain qu'en gardant fidèlement ce souvenir, vous aurez le bonheur de jouir de la présence et de la compagnie de ce bon Maître.



(A suivre)

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Message par Amazone Jeu 5 Avr 2012 - 14:55


Saint Pierre d'Alcantara


(Suite et fin)


Méditation sur le mystère de la triomphante ascension de Notre Seigneur



Quant au mystère de l'ascension, considérez d'abord comment Notre Seigneur différa de remonter à la droite de son Père, l'espace de quarante jours, pendant lesquels il apparaît à différentes reprises à ses disciples, les instruisant et parlant avec eux du royaume de Dieu.


Ce bon Maître ne voulut monter au ciel ni se séparer de ses chers disciples qu'après les avoir rendus capables de s'élever en esprit avec lui et de le suivre par le cœur, jusqu'au séjour de sa gloire. (...)



Notre-Seigneur monta au ciel en présence de ses disciples et sous leurs yeux, parce qu'ils devaient être témoins de ces mystères ; et nul n'est meilleur témoin des œuvres de Dieu que celui qui les connaît par expérience. (...)



Mais quelles paroles pourraient peindre la solitude, la douleur, les soupirs, les larmes de la très Sainte Vierge, du disciple bien-aimé, de sainte Magdeleine, et de tous les apôtres, quand ils virent s'élever dans les airs et disparaître à leurs yeux Celui qui emportait leurs cœurs si bien ravis par son amour !


Il est dit cependant qu'ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie, tant ils aimaient cet adorable Maître. Ce même amour qui leur faisait si cruellement sentir son départ, les inondait de joie à la pensée de sa gloire, parce que le véritable amour ne se cherche point lui-même, mais uniquement son Bien-Aimé.






Il reste à considérer avec quelle gloire, quelle allégresse, quels accents, quelles louanges, ce divin triomphateur dut être reçu dans la Cité souveraine.
Quelle fête
! Quel accueil ! Quel spectacle !


Les hommes, ne faisant qu'un avec les anges, s'avançant dans cette noble cité, et allant peupler ces places désertes depuis tant d'années ; et cette humanité très sainte du Christ, s'élevant au-dessus des hommes comme au-dessus des anges, et allant s'asseoir à la droite du Père !



Tout mérite ici les plus profondes réflexions ; on voit le prix et la couronne des souffrances endurées pour l'amour de Dieu ; on voit comment Celui qui s'est plus anéanti et qui a plus souffert que toutes les créatures, est maintenant exalté et infiniment élevé au-dessus d'elles.


Par là, les amateurs de la véritable gloire apprennent quel chemin ils doivent suivre pour l'obtenir : ce chemin, c'est de descendre pour monter, c'est de se mettre au-dessous de tous pour être élevé au-dessus de tous.



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Message par Amazone Jeu 2 Mai 2013 - 6:15


La Transfiguration


Bien que ce ne soit pas directement durant la Passion de notre Seigneur Jésus, cette explication de la Transfiguration a sa place ici.



6 août :
Fête de la Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ
De Saint Léon le Grand


« En cette Transfiguration, le Seigneur avait pour but principal, en vérité, d’effacer dans le cœur de ses disciples le scandale de la croix, et d’empêcher, en leur révélant l’excellence de sa dignité cachée, que leur foi ne soit troublée par les humiliations de Sa Passion volontaire.

Mais sa Providence avait un autre et non moindre dessein : celui de donner un fondement à l’espérance de la Sainte Eglise.

Elle voulait lui faire connaître de quelle transformation tout le corps du Christ devait être gratifié, en sorte que ses membres puissent se promettre d’avoir part un jour à la gloire dont avait resplendi la Tête.


Tout plein de la joie de cette vision totale, Pierre voulait habiter avec Jésus en ce lieu même où la manifestation de sa gloire le rendait si heureux (...) mais le Seigneur ne répondit pas à cette suggestion (...) : le monde en effet, ne pouvait être sauvé que par la mort du Christ et par son exemple.


La foi de ceux qui croient au Seigneur doit être telle assurément qu’ils n’aient aucun doute sur la réalité des promesses de bonheur qui leur ont été faites ; mais il faut que nous comprenions aussi qu’au milieu des épreuves de la vie présente, nous devons solliciter la grâce de les supporter avec constance, avant de réclamer la gloire. »

Saint Léon le Grand

http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-11173570.html



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Message par Amazone Jeu 2 Mai 2013 - 6:23


(Suite)
La Transfiguration



Le Mont Thabor, où s'accomplit historiquement la Transfiguration de Notre Sauveur, est la plus haute montagne de la Galilée.

C'est là que Jésus-Christ manifesta Sa Splendeur Divine aux trois disciples qui devaient être les témoins de Sa Douloureuse Agonie au Jardin des Oliviers, Pierre, Jacques et Jean.
Ce n'est pas une coïncidence.


Ceux qui allaient le voir défiguré (« il n'avait plus figure humaine et son apparence n'était plus celle d'un homme » avait annoncé le prophète Isaïe au chapitre 52 verset 14 !) ce sont eux qui devaient, auparavant, l'avoir historiquement vu transfiguré.


L'Evangile nous affirme que son visage devint éclatant comme le soleil et ses habits blancs comme la neige : la gloire de Sa Divinité rejaillit sur tout Son Corps humain.

Les prophètes Moïse et Élie parurent à Ses côtés et s'entretenaient avec Lui de la mort qu'Il devait souffrir à Jérusalem.


Les Apôtres furent ravis d'un événement si merveilleux, et Saint Pierre s'écria :
« Seigneur, nous sommes bien ici. Faisons-y trois tentes, une pour Vous, une pour Moïse et une pour Élie ».
Il parlait encore, quand une nuée lumineuse les couvrir, et une voix se fit entendre :
« Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, en qui J'ai mis toutes Mes complaisances, écoutez-Le ».

A ce moment là, « toute la Trinité apparut : le Père dans la voix, le Fils dans l’homme, l’Esprit dans la nuée lumineuse » (Saint Thomas d’Aquin, s. th. 3, 45, 4, ad 2).


La Transfiguration est aussi pour nous une préfiguration de notre résurrection promise (Jean 14, 1-4).
C'est une Vérité de Foi et l'Eglise nous le rappelle chaque Dimanche dans le Credo : "et expécto resurrectionem mortuorum".

Après notre mort, ceux et celles qui auront choisi, avec l'Eglise pour Mère, le difficile chemin (Matthieu 7, 13-14) de la sainteté pourront s'entendre dire :
"Venez, les bénis de mon Père ; recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la Création du monde" (Matthieu 25, 34).


Grande sera alors notre joie ! Grande sera alors - au temps de la résurrection finale - notre propre Transfiguration !

http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-11173570.html

TEXTES LITURGIQUES


- Daniel 7, 9-14 : Vision du Prophète Daniel sur le Fils d'Homme

ou/et - 2 Pierre 1, 16-19 : Vérité historique de la Transfiguration

- Psaume 97, 1 : Le Seigneur règne ! Exulte la terre, que jubilent les îles nombreuses !

A - Matthieu 17, 1-9 : La Transfiguration de Notre-Seigneur Jésus-Christ
B - Marc 9, 2-10 : La Transfiguration de Notre-Seigneur Jésus-Christ
C - Luc 9, 28-36 : La Transfiguration de Notre-Seigneur Jésus-Christ

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Message par Invité Jeu 2 Mai 2013 - 16:14

L'Evangile nous affirme que son visage devint éclatant comme le soleil et ses habits blancs comme la neige
Comment ne pas voir un rapprochement avec les apparitions de Marie en Egypte?
Mais sa Providence avait un autre et non moindre dessein : celui de donner un fondement à l’espérance de la Sainte Eglise.
Elle voulait lui faire connaître de quelle transformation tout le corps du Christ devait être gratifié, en sorte que ses membres puissent se promettre d’avoir part un jour à la gloire dont avait resplendi la Tête.

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