LES TROIS PEUPLES BIBLIQUES
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LES TROIS PEUPLES BIBLIQUES
Pour comprendre la situation actuelle.
JULIO MEINVIELLE
LES TROIS PEUPLES BIBLIQUES EN LUTTE POUR LA DOMINATION SUR LE MONDE
Extrait
LES PEUPLES PAÏENS
Dieu ne créa pas les peuples dans le paganisme. Même après la chute, Sa divine miséricorde réconforta l'homme en
lui donnant les moyens nécessaires pour son salut éternel. La loi de nature, selon laquelle les hommes se gouvernaient
dans ce premier âge du monde, ne s'appelait pas ainsi par opposition à la loi surnaturelle - puisqu'elle-même comprenait
des préceptes surnaturels de foi, d'espérance et de charité -, mais par opposition à la loi extérieure ou écrite. En effet, au
lieu d'être proposée extérieurement, elle était connue soit par un simple instinct de la nature, pour ce qui concerne les
préceptes de l'ordre naturel, soit par une simple inspiration divine, pour ce qui regarde les préceptes de l'ordre surnaturel.
Selon saint Thomas (III, 60, 5, ad 3), les hommes, dans cet état, n'étaient portés à l'adoration de Dieu par aucune loi
extérieure, mais par le seul instinct intérieur. Beaucoup de justes ajustèrent leur vie sur cette loi de nature, non seulement
parmi les premiers patriarches de l'humanité, mais aussi après Abraham et Moïse. Ainsi le saint homme Job qui, sans
être juif ni prosélyte, donna de grandes et extraordinaires preuves de sainteté. Il est possible qu'ils soient encore nombreux,
ceux qui actuellement se gouvernent selon cette loi et se sauvent. Qu'on pense aux grands hommes du brahmanisme
de l'Inde qui, par des symboles et de très hauts principes théologico-métaphysiques, parviennent à une connaissance
si élevée des choses de Dieu qu'on avait cru jusque-là patrimoine exclusif des chrétiens (Cf. JOHANNS S.J., Vers
le Christ par le Vedanta).
Le paganisme est l'infidélité des hommes à cette loi de nature. Saint Paul nous décrit de manière définitive les traits
propres à tout paganisme.
Parlant des païens, l'Apôtre dit dans l'Épître aux Romains : «Ayant connu Dieu, ils ne lLont point glorifié comme Dieu, et ne Lui ont pas rendu grâces ; mais ils se sont égarés
dans leurs pensées, et leur coeur insensé a été obscurci. Ainsi, en disant qu'ils étaient sages, ils sont devenus fous, et ils
ont changé la gloire du Dieu incorruptible contre une image représentant l'homme corruptible, et les oiseaux, et les quadrupèdes,
et les reptiles» (Ro 1, 21-23).
LE PEUPLE JUIF
Telles sont les caractéristiques communes au monde païen dans ses diverses et grandes civilisations, non seulement
la gréco-latine, mais aussi les antiques civilisations babyloniennes et égyptiennes. Tous ces peuples sont idolâtres, dans
la mesure où, perdant la connaissance du vrai Dieu, ils ont aussi perdu les principes d'ordre et de salut sur lesquels la cité
terrestre doit être édifiée.
Ils conçurent et réalisèrent des entreprises grandes et colossales dont les restes archéologiques nous donnent une
pâle idée, mais ils diminuèrent l'homme en le dépouillant des prérogatives de sa dignité humaine, constitutive de sa véritable
grandeur. L'homme fut déshumanisé, pour être transformé en quelque chose d'utile : en un instrument. En perdant
Dieu, l'homme s'est aussi perdu lui-même.
Aussi, Dieu se réserva-t-Il un peuple qui fut Son peuple et dans lequel se conserverait intacte la révélation primitive
que Dieu avait communiquée aux premiers parents de l'humanité. Deux mille ans avant Jésus-Christ, Dieu appela Abraham
et lui dit :
«Sortez de votre pays, de votre parenté, et de la maison de votre père, et venez dans la terre que Je vous montrerai.
Je ferai sortir de vous un grand peuple ; Je rendrai votre nom célèbre, et vous serez béni» (Gen 12, 1-3).
A ce peuple, Dieu donna une loi écrite, qui ne sauve pas par elle-même ou par son efficacité intrinsèque, mais qui est
le signe de Celui en qui seront bénis tous les lignages de la terre. Ce peuple est donc sanctifié et consacré à Dieu, non
pas parce qu'il est tel peuple ou parce qu'il dérive d'Abraham, mais à cause du Christ, le Fils du Dieu béni par les siècles,
le Promis, le Libérateur, le Rédempteur qui devait naître en son sein.
Ce peuple, que Dieu protège tout spécialement, nous a en effet apporté le Rédempteur, la mère du Rédempteur et les
Apôtres qui forment la base du tronc de l'Église du Christ. Le peuple juif a été, dans le Christ, le véhicule de grands biens
pour l'humanité.
De même que le paganisme est une infidélité à la loi de nature, ainsi le judaïsme est-il une infidélité à la loi
écrite. Le grand péché des juifs consiste en ce que, adhérant au signe et à la figure, ils ont perdu la substance du salut
qu'est le Christ. C'est ce que saint Jean, en une parole éternelle, a écrit : «Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont
pas reçu» (Jn 1, 11).
Après la venue du Christ dans ce monde, le trait distinctif du peuple juif est l'antichristianisme. Ils haïssent le
Christ comme un traître, né de leur race. Ils Le haïssent parce qu'ils considèrent avoir été déçus par Lui : quand
Il devait leur apporter la suprême domination sur leurs ennemis que sont les autres peuples, Il n'a fait que les
assujettir au joug dominateur de ces mêmes peuples.
Le deuxième caractère distinctif du peuple juif est son désir de dominer sur ce monde. Ce que le Christ n'a pas fait,
sa race doit le faire. Le peuple juif, qui a conscience de sa destinée éternelle au cours de l'histoire humaine, veut que
s'accomplissent les promesses qui furent faites, et qu'il a toujours comprises en un sens charnel. Aussi a-t-il inverti le
messianisme. Ce qui dans la pensée divine avait un sens spirituel, il lui a donné une signification matérielle. Le peuple juif
a travaillé avec une conscience ancrée au plus profond de sa race, au travers des siècles et au milieu des peuples les
plus divers, certain que le jour viendrait où, depuis Jérusalem devenue centre du monde, il dominerait durement les nations.
Les juifs ont donc cette mission d'être les dissolvants des peuples chrétiens, avec la claire conscience que tout
ce qu'ils font pour corrompre ces peuples, en les éloignant de Jésus-Christ et de tous les liens traditionnels de la
vie, est une tâche préparatoire en vue de leur domination future (Cf. Julio MEINVIELLE, Le juif dans le mystère de
l'histoire).
LES PEUPLES CHRETIENS
Le monde est orienté vers le Christ. A Lui, étaient ordonnées la loi de nature, qui gouvernait les justes dans le premier
âge du monde, ainsi que la loi écrite du peuple juif, qui Le montrait clairement en figure. La loi du Christ se réalisa parfaitement
dans la loi nouvelle que promulgua le Christ, rédempteur de l'humanité.
Loi de nature, loi écrite ou ancienne, loi nouvelle ne sont pas des lois essentiellement différentes (I-II, 106, 1). Elles se
distinguent comme l'imparfait et le parfait, comme l'enfance et l'âge adulte, comme la semence, la plante et sa fleur,
comme le crépuscule, l'aurore et le plein jour. C'est pourquoi, dans la cité de Dieu, fondamentalement une, il y a trois parties
qui correspondent aux trois étapes de son progrès et qui forment trois mondes distincts : le monde des premiers
justes, le monde juif et le monde chrétien.
En tous, le Christ est connu :
• dans le premier monde, de façon très obscure, surtout par l'intuition de l'instinct et les mouvements intérieurs de
la grâce ;
• dans le deuxième, probablement par une grâce supérieure, mais aussi par les symboles, les figures, les rites et
les promesses ;
• dans le troisième, par la réalité de sa présence : «Ce que nous avons entendu, ce que nos yeux ont vu, ce que
nous avons contemplé et ce que nos mains ont touché du Verbe de Vie, c'est cela que nous vous annonçons» (1 Jn 1, 1)
(Cf. JOURNET, Les Mondes, in La Vie intellectuelle, mars 1929).
Toutes choses culminent dans le Christ. Ce que saint Paul enseigne, dans son Épître aux Colossiens, a une valeur
universelle qui ne sera jamais assez appréciée :
«En Lui, toutes choses ont été créées dans le ciel et sur la terre, les visibles et les invisibles, soit les Trônes, soit les
Dominations, soit les Principautés, soit les Puissances : tout a été créé par Lui et pour Lui, et Il est avant tous, et toutes
choses subsistent en Lui. C'est Lui aussi qui est le chef du corps de l'Église ; Lui qui est les prémices, le premier-né
d'entre les morts, afin d'être en toutes choses le premier; car il a plu à Dieu que toute plénitude résidât en Lui ; et il Lui a
plu de réconcilier par Lui toutes choses avec Lui-même, soit celles qui sont sur la terre, soit celles qui sont dans le ciel,
en établissant la paix par le sang de sa Croix» (Col 1, 16-20).
Toutes les choses convergent vers le Christ. Aussi bien les peuples païens, qui furent infidèles à la loi naturelle, que le
peuple juif, qui le fut à la loi écrite, lui ont préparé les voies. Dans l'histoire, tout est écrit pour que Son règne, annoncé
par les prophètes, s'élève «dans les derniers temps, sur le sommet des monts et au-dessus des collines, et que les
peuples y affluent» (Mich 4, 1). Sans doute, une vérification historique parfaitement documentée n'est-elle pas aisée,
alors que l'historiographie a été si malicieusement pervertie par un criticisme diabolique. Mais, l'histoire n'a rien contre, et
montre clairement que telle a été la voie de la divine Providence :
• Les Grecs ont préparé l'appareil conceptuel pour la sagesse de l'Église, dont l'achèvement merveilleux est la
Somme théologique du Docteur Angélique.
• Les Romains ont donné leur langue merveilleuse ainsi qu'un profond sens du droit et de l'organisation.
• Les Barbares lui ont apporté leur masse vive et vierge pour l'évangélisation et pour l'organisation même d'un
ordre civil chrétien ; sans parler d'autres contributions inappréciables comme l'ardeur belliqueuse des Germains, utilisée
pour l'édification du Saint-Empire romain germanique.
Les paroles de l'immortel Léon XIII dans son encyclique sur la constitution chrétienne des États renferment une vérité
éternelle : «OEuvre immortelle du Dieu de miséricorde, l'Église, bien qu'en soi et de sa nature, elle ait pour but le salut des
âmes et la félicité éternelle, est cependant, dans la sphère même des choses humaines, la source de tant et de tels avantages
qu'elle n'en pourrait procurer de plus nombreux et de plus grands, lors même qu'elle eût été fondée en vue d'assurer
la félicité de cette vie» (Immortale Dei, n° 1).
UN PEUPLE BIBLIQUE INTERMEDIAIRE DE GRANDE IMPORTANCE HISTORIQUE LES MUSULMANS
Un mot pour finir d'un autre grand peuple biblique d'importance historique, bien que secondaire : les musulmans.
Personne n'ignore l'origine biblique des musulmans, descendants d'Ismaël, fils d'Abraham par son esclave Agar. Si
Isaac hérita des promesses faites par Dieu à Abraham, celles dont les juifs furent le véhicule et qui reçurent dans le
Christ leur accomplissement, les musulmans reçurent eux aussi une bénédiction de Dieu qui s'accomplit au cours des
âges :«Je vous ai aussi exaucé touchant Ismaël. Je le bénirai, et Je lui donnerai une postérité très grande et très nombreuse.
Douze princes sortiront de lui, et Je le rendrai le chef d'un grand peuple» (Gen 17, 20).
Ismaël n'est ni juif, ni chrétien, ni païen :
• Il n'est pas païen parce qu'il vient d'Abraham, après sa sortie d'Ur de Chaldée ;
• Il n'est pas juif car, bien que venant d'Abraham, il est clairement exclu des promesses faites à Abraham ;
• Il n'est pas chrétien pour des raisons évidentes.
Donc, le peuple qui dérive de lui n'est ni une chose, ni l'autre. La Genèse annonce que sa nation serait grande et
nombreuse et insinue que ce serait une nation éminemment belliqueuse, non seulement parce qu'elle est appelée
grande, mais aussi par l'allusion aux douze chefs.
D'ailleurs, l'histoire confirme l'abondant accomplissement de ces paroles qui manifestent la dimension intermédiaire et
la grandeur belliqueuse, caractéristiques du peuple musulman. Les musulmans ont été, en effet, l'intermédiaire entre la
culture païenne, non seulement gréco-latine mais aussi extrême-orientale, et le christianisme. Qui sait si demain, convertis
à la foi, ils ne ramèneront pas au Christ les dernières nations de la gentilité ? Les musulmans ont été surtout, en tant
qu'ennemis extérieurs de la Chrétienté, ceux qui ont maintenu l'unité héroïque des peuples chrétiens, contribuant ainsi
puissamment à l'éclat de leur grandeur.
JULIO MEINVIELLE
LES TROIS PEUPLES BIBLIQUES EN LUTTE POUR LA DOMINATION SUR LE MONDE
Extrait
LES PEUPLES PAÏENS
Dieu ne créa pas les peuples dans le paganisme. Même après la chute, Sa divine miséricorde réconforta l'homme en
lui donnant les moyens nécessaires pour son salut éternel. La loi de nature, selon laquelle les hommes se gouvernaient
dans ce premier âge du monde, ne s'appelait pas ainsi par opposition à la loi surnaturelle - puisqu'elle-même comprenait
des préceptes surnaturels de foi, d'espérance et de charité -, mais par opposition à la loi extérieure ou écrite. En effet, au
lieu d'être proposée extérieurement, elle était connue soit par un simple instinct de la nature, pour ce qui concerne les
préceptes de l'ordre naturel, soit par une simple inspiration divine, pour ce qui regarde les préceptes de l'ordre surnaturel.
Selon saint Thomas (III, 60, 5, ad 3), les hommes, dans cet état, n'étaient portés à l'adoration de Dieu par aucune loi
extérieure, mais par le seul instinct intérieur. Beaucoup de justes ajustèrent leur vie sur cette loi de nature, non seulement
parmi les premiers patriarches de l'humanité, mais aussi après Abraham et Moïse. Ainsi le saint homme Job qui, sans
être juif ni prosélyte, donna de grandes et extraordinaires preuves de sainteté. Il est possible qu'ils soient encore nombreux,
ceux qui actuellement se gouvernent selon cette loi et se sauvent. Qu'on pense aux grands hommes du brahmanisme
de l'Inde qui, par des symboles et de très hauts principes théologico-métaphysiques, parviennent à une connaissance
si élevée des choses de Dieu qu'on avait cru jusque-là patrimoine exclusif des chrétiens (Cf. JOHANNS S.J., Vers
le Christ par le Vedanta).
Le paganisme est l'infidélité des hommes à cette loi de nature. Saint Paul nous décrit de manière définitive les traits
propres à tout paganisme.
Parlant des païens, l'Apôtre dit dans l'Épître aux Romains : «Ayant connu Dieu, ils ne lLont point glorifié comme Dieu, et ne Lui ont pas rendu grâces ; mais ils se sont égarés
dans leurs pensées, et leur coeur insensé a été obscurci. Ainsi, en disant qu'ils étaient sages, ils sont devenus fous, et ils
ont changé la gloire du Dieu incorruptible contre une image représentant l'homme corruptible, et les oiseaux, et les quadrupèdes,
et les reptiles» (Ro 1, 21-23).
LE PEUPLE JUIF
Telles sont les caractéristiques communes au monde païen dans ses diverses et grandes civilisations, non seulement
la gréco-latine, mais aussi les antiques civilisations babyloniennes et égyptiennes. Tous ces peuples sont idolâtres, dans
la mesure où, perdant la connaissance du vrai Dieu, ils ont aussi perdu les principes d'ordre et de salut sur lesquels la cité
terrestre doit être édifiée.
Ils conçurent et réalisèrent des entreprises grandes et colossales dont les restes archéologiques nous donnent une
pâle idée, mais ils diminuèrent l'homme en le dépouillant des prérogatives de sa dignité humaine, constitutive de sa véritable
grandeur. L'homme fut déshumanisé, pour être transformé en quelque chose d'utile : en un instrument. En perdant
Dieu, l'homme s'est aussi perdu lui-même.
Aussi, Dieu se réserva-t-Il un peuple qui fut Son peuple et dans lequel se conserverait intacte la révélation primitive
que Dieu avait communiquée aux premiers parents de l'humanité. Deux mille ans avant Jésus-Christ, Dieu appela Abraham
et lui dit :
«Sortez de votre pays, de votre parenté, et de la maison de votre père, et venez dans la terre que Je vous montrerai.
Je ferai sortir de vous un grand peuple ; Je rendrai votre nom célèbre, et vous serez béni» (Gen 12, 1-3).
A ce peuple, Dieu donna une loi écrite, qui ne sauve pas par elle-même ou par son efficacité intrinsèque, mais qui est
le signe de Celui en qui seront bénis tous les lignages de la terre. Ce peuple est donc sanctifié et consacré à Dieu, non
pas parce qu'il est tel peuple ou parce qu'il dérive d'Abraham, mais à cause du Christ, le Fils du Dieu béni par les siècles,
le Promis, le Libérateur, le Rédempteur qui devait naître en son sein.
Ce peuple, que Dieu protège tout spécialement, nous a en effet apporté le Rédempteur, la mère du Rédempteur et les
Apôtres qui forment la base du tronc de l'Église du Christ. Le peuple juif a été, dans le Christ, le véhicule de grands biens
pour l'humanité.
De même que le paganisme est une infidélité à la loi de nature, ainsi le judaïsme est-il une infidélité à la loi
écrite. Le grand péché des juifs consiste en ce que, adhérant au signe et à la figure, ils ont perdu la substance du salut
qu'est le Christ. C'est ce que saint Jean, en une parole éternelle, a écrit : «Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont
pas reçu» (Jn 1, 11).
Après la venue du Christ dans ce monde, le trait distinctif du peuple juif est l'antichristianisme. Ils haïssent le
Christ comme un traître, né de leur race. Ils Le haïssent parce qu'ils considèrent avoir été déçus par Lui : quand
Il devait leur apporter la suprême domination sur leurs ennemis que sont les autres peuples, Il n'a fait que les
assujettir au joug dominateur de ces mêmes peuples.
Le deuxième caractère distinctif du peuple juif est son désir de dominer sur ce monde. Ce que le Christ n'a pas fait,
sa race doit le faire. Le peuple juif, qui a conscience de sa destinée éternelle au cours de l'histoire humaine, veut que
s'accomplissent les promesses qui furent faites, et qu'il a toujours comprises en un sens charnel. Aussi a-t-il inverti le
messianisme. Ce qui dans la pensée divine avait un sens spirituel, il lui a donné une signification matérielle. Le peuple juif
a travaillé avec une conscience ancrée au plus profond de sa race, au travers des siècles et au milieu des peuples les
plus divers, certain que le jour viendrait où, depuis Jérusalem devenue centre du monde, il dominerait durement les nations.
Les juifs ont donc cette mission d'être les dissolvants des peuples chrétiens, avec la claire conscience que tout
ce qu'ils font pour corrompre ces peuples, en les éloignant de Jésus-Christ et de tous les liens traditionnels de la
vie, est une tâche préparatoire en vue de leur domination future (Cf. Julio MEINVIELLE, Le juif dans le mystère de
l'histoire).
LES PEUPLES CHRETIENS
Le monde est orienté vers le Christ. A Lui, étaient ordonnées la loi de nature, qui gouvernait les justes dans le premier
âge du monde, ainsi que la loi écrite du peuple juif, qui Le montrait clairement en figure. La loi du Christ se réalisa parfaitement
dans la loi nouvelle que promulgua le Christ, rédempteur de l'humanité.
Loi de nature, loi écrite ou ancienne, loi nouvelle ne sont pas des lois essentiellement différentes (I-II, 106, 1). Elles se
distinguent comme l'imparfait et le parfait, comme l'enfance et l'âge adulte, comme la semence, la plante et sa fleur,
comme le crépuscule, l'aurore et le plein jour. C'est pourquoi, dans la cité de Dieu, fondamentalement une, il y a trois parties
qui correspondent aux trois étapes de son progrès et qui forment trois mondes distincts : le monde des premiers
justes, le monde juif et le monde chrétien.
En tous, le Christ est connu :
• dans le premier monde, de façon très obscure, surtout par l'intuition de l'instinct et les mouvements intérieurs de
la grâce ;
• dans le deuxième, probablement par une grâce supérieure, mais aussi par les symboles, les figures, les rites et
les promesses ;
• dans le troisième, par la réalité de sa présence : «Ce que nous avons entendu, ce que nos yeux ont vu, ce que
nous avons contemplé et ce que nos mains ont touché du Verbe de Vie, c'est cela que nous vous annonçons» (1 Jn 1, 1)
(Cf. JOURNET, Les Mondes, in La Vie intellectuelle, mars 1929).
Toutes choses culminent dans le Christ. Ce que saint Paul enseigne, dans son Épître aux Colossiens, a une valeur
universelle qui ne sera jamais assez appréciée :
«En Lui, toutes choses ont été créées dans le ciel et sur la terre, les visibles et les invisibles, soit les Trônes, soit les
Dominations, soit les Principautés, soit les Puissances : tout a été créé par Lui et pour Lui, et Il est avant tous, et toutes
choses subsistent en Lui. C'est Lui aussi qui est le chef du corps de l'Église ; Lui qui est les prémices, le premier-né
d'entre les morts, afin d'être en toutes choses le premier; car il a plu à Dieu que toute plénitude résidât en Lui ; et il Lui a
plu de réconcilier par Lui toutes choses avec Lui-même, soit celles qui sont sur la terre, soit celles qui sont dans le ciel,
en établissant la paix par le sang de sa Croix» (Col 1, 16-20).
Toutes les choses convergent vers le Christ. Aussi bien les peuples païens, qui furent infidèles à la loi naturelle, que le
peuple juif, qui le fut à la loi écrite, lui ont préparé les voies. Dans l'histoire, tout est écrit pour que Son règne, annoncé
par les prophètes, s'élève «dans les derniers temps, sur le sommet des monts et au-dessus des collines, et que les
peuples y affluent» (Mich 4, 1). Sans doute, une vérification historique parfaitement documentée n'est-elle pas aisée,
alors que l'historiographie a été si malicieusement pervertie par un criticisme diabolique. Mais, l'histoire n'a rien contre, et
montre clairement que telle a été la voie de la divine Providence :
• Les Grecs ont préparé l'appareil conceptuel pour la sagesse de l'Église, dont l'achèvement merveilleux est la
Somme théologique du Docteur Angélique.
• Les Romains ont donné leur langue merveilleuse ainsi qu'un profond sens du droit et de l'organisation.
• Les Barbares lui ont apporté leur masse vive et vierge pour l'évangélisation et pour l'organisation même d'un
ordre civil chrétien ; sans parler d'autres contributions inappréciables comme l'ardeur belliqueuse des Germains, utilisée
pour l'édification du Saint-Empire romain germanique.
Les paroles de l'immortel Léon XIII dans son encyclique sur la constitution chrétienne des États renferment une vérité
éternelle : «OEuvre immortelle du Dieu de miséricorde, l'Église, bien qu'en soi et de sa nature, elle ait pour but le salut des
âmes et la félicité éternelle, est cependant, dans la sphère même des choses humaines, la source de tant et de tels avantages
qu'elle n'en pourrait procurer de plus nombreux et de plus grands, lors même qu'elle eût été fondée en vue d'assurer
la félicité de cette vie» (Immortale Dei, n° 1).
UN PEUPLE BIBLIQUE INTERMEDIAIRE DE GRANDE IMPORTANCE HISTORIQUE LES MUSULMANS
Un mot pour finir d'un autre grand peuple biblique d'importance historique, bien que secondaire : les musulmans.
Personne n'ignore l'origine biblique des musulmans, descendants d'Ismaël, fils d'Abraham par son esclave Agar. Si
Isaac hérita des promesses faites par Dieu à Abraham, celles dont les juifs furent le véhicule et qui reçurent dans le
Christ leur accomplissement, les musulmans reçurent eux aussi une bénédiction de Dieu qui s'accomplit au cours des
âges :«Je vous ai aussi exaucé touchant Ismaël. Je le bénirai, et Je lui donnerai une postérité très grande et très nombreuse.
Douze princes sortiront de lui, et Je le rendrai le chef d'un grand peuple» (Gen 17, 20).
Ismaël n'est ni juif, ni chrétien, ni païen :
• Il n'est pas païen parce qu'il vient d'Abraham, après sa sortie d'Ur de Chaldée ;
• Il n'est pas juif car, bien que venant d'Abraham, il est clairement exclu des promesses faites à Abraham ;
• Il n'est pas chrétien pour des raisons évidentes.
Donc, le peuple qui dérive de lui n'est ni une chose, ni l'autre. La Genèse annonce que sa nation serait grande et
nombreuse et insinue que ce serait une nation éminemment belliqueuse, non seulement parce qu'elle est appelée
grande, mais aussi par l'allusion aux douze chefs.
D'ailleurs, l'histoire confirme l'abondant accomplissement de ces paroles qui manifestent la dimension intermédiaire et
la grandeur belliqueuse, caractéristiques du peuple musulman. Les musulmans ont été, en effet, l'intermédiaire entre la
culture païenne, non seulement gréco-latine mais aussi extrême-orientale, et le christianisme. Qui sait si demain, convertis
à la foi, ils ne ramèneront pas au Christ les dernières nations de la gentilité ? Les musulmans ont été surtout, en tant
qu'ennemis extérieurs de la Chrétienté, ceux qui ont maintenu l'unité héroïque des peuples chrétiens, contribuant ainsi
puissamment à l'éclat de leur grandeur.
Dernière édition par MichelT le Sam 15 Juil 2017 - 22:23, édité 1 fois
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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