Le Curé dit non à l'exposition dans son Eglise de masques vaudou ...
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Le Curé dit non à l'exposition dans son Eglise de masques vaudou ...
Il y a encore des curés qui ont quelque chose dans la tête
De l'art primitif vaudou dans une chapelle des Côtes d'Armor ?
Le curé dit non
le 23 février 2012 à 15h53 , mis à jour le 23 février 2012 à 16h14
Le maire de la commune de Pommerit-Jaudy a dû déplacer le lieu de l'exposition consacrée à l'art du Bénin, comprenant des masques primitifs vaudous.
En cause? Le curé a refusé qu'elle se tienne dans la chapelle Saint-Antoine et menacé de ne plus y célébrer la messe annuelle du Pardon.
Les arts vaudous et la religion catholique? Incompatible selon Philippe Roche.
Le curé du bourg de Pommerit-Jaudy, 1600 habitants, dans les Côtes d'Armor, a refusé que la chapelle Saint-Antoine accueille une exposition consacré à l'art, la tradition et la culture au Bénin.
En cause : la présence de masques primitifs vaudous. "Les sorciers vaudous ont toujours été des adversaires très agressifs des missionnaires catholiques (...). La religion vaudou (...) conduite à commettre de véritables actes de barbarie", a-t-il soutenu dimanche dans une lettre au maire, citée par le quotidien Le Télégramme.
En représailles, le curé a menacé de ne plus y célébrer la messe annuelle du Pardon.
Des manifestations de particuliers, proches des préoccupations du curé, devaient avoir lieu jeudi, pour l'inauguration. La municipalité a fini par céder. Mais pas tout à fait. "On abandonne la chapelle Saint-Antoine", a expliqué le maire (sans étiquette) André Le Moal, précisant que "notre exposition de haut-niveau sur l'art béninois doit rester en première ligne, on ne tient pas à ce que ce conflit la fasse capoter".
L'exposition aura donc bien lieu, mais dans un autre type de monument religieux.
Les 150 objets culturels du Bénin, comprenant statues, instruments de musique, parures et éléments cultuels vaudous, seront visibles du 1er mars au 6 avril prochain dans une chapelle désaffectée ainsi que dans l'enceinte du lycée agricole, initiateur de l'exposition parrainée de l'Unesco.
"Le curé est très rigoriste sur la foi, la religion, les lieux de culte.
A chaque manifestation, il faut qu'il donne son accord. Il épluche tout et s'il estime que quelque chose va à l'encontre de la religion, c'est 'niet'", a rappelé le maire.
Nul doute alors que le curé du bourg ne participera pas aux conférences réunissant scientifiques et experts, prévues dans le cadre de l'exposition.
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============================
Sous le patronage de l’Unesco, quelque 150 masques, statues, instruments de musique, parures et objets dédiés à l’animisme et au culte vaudou doivent, du 2 mars au 6 avril, investir la commune de Pommerit-Jaudy (22) en trois lieux, dont deux chapelles.
L’abbé Philippe Roche, curé de Tréguier, a appris la nouvelle par la presse. Il a aussitôt écrit au maire cette lettre très claire :
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De l'art primitif vaudou dans une chapelle des Côtes d'Armor ?
Le curé dit non
le 23 février 2012 à 15h53 , mis à jour le 23 février 2012 à 16h14
Le maire de la commune de Pommerit-Jaudy a dû déplacer le lieu de l'exposition consacrée à l'art du Bénin, comprenant des masques primitifs vaudous.
En cause? Le curé a refusé qu'elle se tienne dans la chapelle Saint-Antoine et menacé de ne plus y célébrer la messe annuelle du Pardon.
Les arts vaudous et la religion catholique? Incompatible selon Philippe Roche.
Le curé du bourg de Pommerit-Jaudy, 1600 habitants, dans les Côtes d'Armor, a refusé que la chapelle Saint-Antoine accueille une exposition consacré à l'art, la tradition et la culture au Bénin.
En cause : la présence de masques primitifs vaudous. "Les sorciers vaudous ont toujours été des adversaires très agressifs des missionnaires catholiques (...). La religion vaudou (...) conduite à commettre de véritables actes de barbarie", a-t-il soutenu dimanche dans une lettre au maire, citée par le quotidien Le Télégramme.
En représailles, le curé a menacé de ne plus y célébrer la messe annuelle du Pardon.
Des manifestations de particuliers, proches des préoccupations du curé, devaient avoir lieu jeudi, pour l'inauguration. La municipalité a fini par céder. Mais pas tout à fait. "On abandonne la chapelle Saint-Antoine", a expliqué le maire (sans étiquette) André Le Moal, précisant que "notre exposition de haut-niveau sur l'art béninois doit rester en première ligne, on ne tient pas à ce que ce conflit la fasse capoter".
L'exposition aura donc bien lieu, mais dans un autre type de monument religieux.
Les 150 objets culturels du Bénin, comprenant statues, instruments de musique, parures et éléments cultuels vaudous, seront visibles du 1er mars au 6 avril prochain dans une chapelle désaffectée ainsi que dans l'enceinte du lycée agricole, initiateur de l'exposition parrainée de l'Unesco.
"Le curé est très rigoriste sur la foi, la religion, les lieux de culte.
A chaque manifestation, il faut qu'il donne son accord. Il épluche tout et s'il estime que quelque chose va à l'encontre de la religion, c'est 'niet'", a rappelé le maire.
Nul doute alors que le curé du bourg ne participera pas aux conférences réunissant scientifiques et experts, prévues dans le cadre de l'exposition.
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Sous le patronage de l’Unesco, quelque 150 masques, statues, instruments de musique, parures et objets dédiés à l’animisme et au culte vaudou doivent, du 2 mars au 6 avril, investir la commune de Pommerit-Jaudy (22) en trois lieux, dont deux chapelles.
L’abbé Philippe Roche, curé de Tréguier, a appris la nouvelle par la presse. Il a aussitôt écrit au maire cette lettre très claire :
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Dernière édition par Rameur le Jeu 23 Fév 2012 - 23:25, édité 1 fois
Rameur- Date d'inscription : 21/07/2011
Re: Le Curé dit non à l'exposition dans son Eglise de masques vaudou ...
La lettre de M. le Curé ...
Chapelle Saint Antoine
mardi 21 février 2012, par Père Philippe Roche
Ce 19 Février 2012
Monsieur le maire,
Comme convenu lors de notre rencontre de janvier dernier, je vous envoie cette lettre exposant ma position quant à votre décision d’utiliser la chapelle Saint Antoine en Pommerit-Jaudy pour une exposition sur la religion Vaudou. Nous pourrons ainsi nous y référer, l’un comme l’autre.
La question se résume en deux points fort simples qui touchent :
l’un au statut juridique de cette chapelle,
l’autre à l’appréciation de la compatibilité de cette exposition avec le culte catholique (appréciation que je me dois de faire pour tout édifice servant ou susceptible de servir à ce culte)
1. Statut juridique de la chapelle
Vous m’avez confirmé dans ce que je croyais savoir, en me disant que cette chapelle appartient au domaine privé de la commune. Elle ne relève donc pas de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905), à la différence, par exemple, de l’église paroissiale. Cela signifie que le propriétaire - en l’espèce, la commune - n’a pas à demander d’autorisation à l’Eglise Catholique pour quoi que ce soit, puisque cette dernière n’est pas en position d’affectataire. Ceci vaut également pour toute chapelle dont le propriétaire serait une personne physique privée, une famille par exemple : tout propriétaire d’une chapelle privée - et c’est le cas de saint Antoine, même si ce propriétaire se trouve être une personne morale publique : la commune - peut y faire ce que bon lui semble sans en référer à l’Eglise, représentée par le curé du lieu : l’utiliser une autre religion, la transformer en entrepôt ou en salle d’expositions, etc…
Cependant, si « l’activité » tenue dans la chapelle n’était pas jugée compatible avec la foi catholique, la seule chose que puisse faire l’Eglise est de refuser que le culte catholique y soit désormais célébré : une messe par exemple n’y sera plus possible.
2. Compatibilité de l’exposition en question avec la foi catholique
Dans le cas présent, après avoir consulté mes confrères et des laïcs en responsabilité, j’ai estimé que cette exposition sur le culte Vaudou ne paraissait pas compatible avec le respect dû à un lieu de culte catholique. Car, pour des Chrétiens, la religion Vaudou est une religion païenne, encore fort active dans certaines régions du monde où elle conduit à commettre de véritables actes de barbarie.
Comme le dossier que vous avez eu l’amabilité de me faire parvenir l’expose lui-même, il s’agit d’un « culte » idolâtrique de « mères ancestrales » qui sont « adorées » car liées à la « toute-puissance de la mère primordiale (…) la Grand Mère qui assure l’ordre du monde tout en menaçant sa stabilité ». Les « sorciers ou sorcières » vaudous ont toujours été des adversaires très agressifs des missionnaires. Un prêtre en poste en Afrique me l’a confirmé, ajoutant que ces superstitions magiques utilisent des objets qui ne sont pas neutres, même si nous les croyons inoffensifs. Je me vois mal célébrer des messes entre des murs qui auraient accueillis des masques liés à des pratiques actuelles de sorcellerie.
Il y a quelques mois, j’ai même eu à connaître du cas d’un jeune enfant originaire d’Amérique latine dont le torse était zébré de cicatrices … à la suite d’une cérémonie sacrificielle d’offrande aux « déesses » au cours de laquelle sa propre grand-mère l’avait tailladé de coups de couteau !
Nous sommes donc bien loin d’un aimable folklore sans conséquences … Il s’agit, comme le décrit très exactement votre dossier de présentation, d’un « patrimoine communautaire très vivant qui puise sa créativité contemporaine dans sa tradition ancestrale ». Un profond antagonisme existe donc entre ces pratiques et la foi catholique, qui les rend absolument incompatibles l’une avec l’autre. Nous sommes donc très loin d’une exposition culturelle sur une religion païenne antique disparue.
Pour tenter un parallèle, cette situation pourrait être comparée une demande adressée à un grand parti politique de bien vouloir accueillir en son siège une exposition sur un de ses adversaires du moment, en tentant de le faire d’ores et déjà passer pour un personnage historique, du bord politique opposé, mais dont l’idéologie et les actes, passés par définition, seraient désormais devenus inoffensifs.
Ce cas de figure serait très différent de celui de l’organisation, au siège de ce parti, d’une exposition sur la monarchie abolie plusieurs siècles auparavant … ce à quoi pourrait être comparée une exposition sur le polythéisme grec dans une chapelle qui servirait occasionnellement.
A ces éléments qui justifient ma décision de cesser toute activité cultuelle dans la chapelle Saint Antoine, j’ajoute plusieurs réflexions.
Je tiens à vous rappeler que je ne m’étais pas opposé à la mise en place d’une exposition à caractère ludique dans les églises de votre Communauté de Communes, il y a deux ans, sur les « habitants de nos clochers » parce qu’elle ne nous avait paru ni injurieuse, ni mensongère. Je n’ai pas d’opposition de principe sur l’organisation de manifestations culturelles dans les églises … Bien au contraire.
Mais, celle que vous avez prévue de faire à Saint Antoine me paraît tronquer la vérité sur ce en quoi consiste le culte vaudou dont sont encore victimes des régions entières du globe et être tout à fait offensante pour tous ceux, dont mes coreligionnaires, qui en subissent les méfaits.
Vous m’avez indiqué que la commune avait porté seule le poids de la restauration de la chapelle : c’est le cas de tout propriétaire.
Mais, les finances nécessaires ont été dégagées pour cela par les impôts locaux … Or ceux-ci ont été payés, notamment, par de nombreux Catholiques. Ils n’ont pas été consultés sur l’utilisation qui serait faite de la chapelle une fois restaurée. L’argument de la nécessité d’utiliser la chapelle pour autre chose que ce pour quoi leurs ancêtres en ont financé la construction puis, eux-mêmes, aujourd’hui, la restauration, me conduit seulement à penser qu’il aurait fallu préciser les choses avant … La disparition du Pardon de Saint Antoine risque de n’être pas très appréciée … Mais ce n’est pas de mon fait.
J’avoue ne pas très bien comprendre non plus pourquoi il faut utiliser justement cette chapelle pour faire cette exposition alors que la Communauté de Communes dispose d’autres locaux autrement mieux adaptés, notamment à Pommerit-Jaudy et à la Roche Derrien, qui ne sont pas plus difficiles à sécuriser qu’une chapelle isolée à la sortie du bourg … mais, n’ayant pas du tout été associé à la réflexion menée pour la mise en place de cette exposition, je n’ai sans doute pas tous les éléments qui vous ont conduits à faire ce choix.
Car, enfin, vous avez pris l’initiative de lancer dans la presse l’annonce de cette exposition sans même que j’en ai été averti … C’était votre droit le plus strict, puisque la chapelle relève du domaine privé de la commune, comme je l’ai expliqué au début de cette lettre. Mais je ne peux que tirer les conséquences de ce choix, comme je le fais d’ailleurs avec les chapelles appartenant à des propriétaires privés. Lors de la présentation des vœux l’année dernière, vous aviez vous-même annoncé le projet de tenir des expositions dans cette chapelle, et Madame la Conseillère Générale, Jeannine Le Béchec, avait immédiatement ajouté « en concertation avec la paroisse », en nous regardant, puisque le Père Luiz Chang et moi-même avions pu répondre à votre aimable invitation à participer à cette célébration conviviale. Je regrette que cette intention qui avait été exprimée très publiquement n’ait pas été suivie d’effet.
Croyez bien, Monsieur le Maire, que je regrette beaucoup de devoir tenir cette position qui fait disparaître un Pardon populaire et un lieu de culte que nous utilisions aussi régulièrement avec les jeunes. En conscience, je ne crois pas pouvoir faire autrement. Seule la foi peut permettre d’entrer pleinement dans la logique qui dicte notre décision. J’espère que ce courrier l’éclairera cependant un peu pour ceux qui ne s’y reconnaissent pas ou peu.
Veuillez croire, Monsieur Le Maire, à l’assurance de mon entier dévouement et de ma prière très fidèle pour vous-mêmes, tous ceux qui vous sont chers ou qui vous ont confié vos responsabilités électives.
Philippe Roche, curé
Presbytère de la Cathédrale Saint Tugdual
4 rue Saint André 22220 Tréguier, France
02 96 92 30 51
Chapelle Saint Antoine
mardi 21 février 2012, par Père Philippe Roche
Ce 19 Février 2012
Monsieur le maire,
Comme convenu lors de notre rencontre de janvier dernier, je vous envoie cette lettre exposant ma position quant à votre décision d’utiliser la chapelle Saint Antoine en Pommerit-Jaudy pour une exposition sur la religion Vaudou. Nous pourrons ainsi nous y référer, l’un comme l’autre.
La question se résume en deux points fort simples qui touchent :
l’un au statut juridique de cette chapelle,
l’autre à l’appréciation de la compatibilité de cette exposition avec le culte catholique (appréciation que je me dois de faire pour tout édifice servant ou susceptible de servir à ce culte)
1. Statut juridique de la chapelle
Vous m’avez confirmé dans ce que je croyais savoir, en me disant que cette chapelle appartient au domaine privé de la commune. Elle ne relève donc pas de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905), à la différence, par exemple, de l’église paroissiale. Cela signifie que le propriétaire - en l’espèce, la commune - n’a pas à demander d’autorisation à l’Eglise Catholique pour quoi que ce soit, puisque cette dernière n’est pas en position d’affectataire. Ceci vaut également pour toute chapelle dont le propriétaire serait une personne physique privée, une famille par exemple : tout propriétaire d’une chapelle privée - et c’est le cas de saint Antoine, même si ce propriétaire se trouve être une personne morale publique : la commune - peut y faire ce que bon lui semble sans en référer à l’Eglise, représentée par le curé du lieu : l’utiliser une autre religion, la transformer en entrepôt ou en salle d’expositions, etc…
Cependant, si « l’activité » tenue dans la chapelle n’était pas jugée compatible avec la foi catholique, la seule chose que puisse faire l’Eglise est de refuser que le culte catholique y soit désormais célébré : une messe par exemple n’y sera plus possible.
2. Compatibilité de l’exposition en question avec la foi catholique
Dans le cas présent, après avoir consulté mes confrères et des laïcs en responsabilité, j’ai estimé que cette exposition sur le culte Vaudou ne paraissait pas compatible avec le respect dû à un lieu de culte catholique. Car, pour des Chrétiens, la religion Vaudou est une religion païenne, encore fort active dans certaines régions du monde où elle conduit à commettre de véritables actes de barbarie.
Comme le dossier que vous avez eu l’amabilité de me faire parvenir l’expose lui-même, il s’agit d’un « culte » idolâtrique de « mères ancestrales » qui sont « adorées » car liées à la « toute-puissance de la mère primordiale (…) la Grand Mère qui assure l’ordre du monde tout en menaçant sa stabilité ». Les « sorciers ou sorcières » vaudous ont toujours été des adversaires très agressifs des missionnaires. Un prêtre en poste en Afrique me l’a confirmé, ajoutant que ces superstitions magiques utilisent des objets qui ne sont pas neutres, même si nous les croyons inoffensifs. Je me vois mal célébrer des messes entre des murs qui auraient accueillis des masques liés à des pratiques actuelles de sorcellerie.
Il y a quelques mois, j’ai même eu à connaître du cas d’un jeune enfant originaire d’Amérique latine dont le torse était zébré de cicatrices … à la suite d’une cérémonie sacrificielle d’offrande aux « déesses » au cours de laquelle sa propre grand-mère l’avait tailladé de coups de couteau !
Nous sommes donc bien loin d’un aimable folklore sans conséquences … Il s’agit, comme le décrit très exactement votre dossier de présentation, d’un « patrimoine communautaire très vivant qui puise sa créativité contemporaine dans sa tradition ancestrale ». Un profond antagonisme existe donc entre ces pratiques et la foi catholique, qui les rend absolument incompatibles l’une avec l’autre. Nous sommes donc très loin d’une exposition culturelle sur une religion païenne antique disparue.
Pour tenter un parallèle, cette situation pourrait être comparée une demande adressée à un grand parti politique de bien vouloir accueillir en son siège une exposition sur un de ses adversaires du moment, en tentant de le faire d’ores et déjà passer pour un personnage historique, du bord politique opposé, mais dont l’idéologie et les actes, passés par définition, seraient désormais devenus inoffensifs.
Ce cas de figure serait très différent de celui de l’organisation, au siège de ce parti, d’une exposition sur la monarchie abolie plusieurs siècles auparavant … ce à quoi pourrait être comparée une exposition sur le polythéisme grec dans une chapelle qui servirait occasionnellement.
A ces éléments qui justifient ma décision de cesser toute activité cultuelle dans la chapelle Saint Antoine, j’ajoute plusieurs réflexions.
Je tiens à vous rappeler que je ne m’étais pas opposé à la mise en place d’une exposition à caractère ludique dans les églises de votre Communauté de Communes, il y a deux ans, sur les « habitants de nos clochers » parce qu’elle ne nous avait paru ni injurieuse, ni mensongère. Je n’ai pas d’opposition de principe sur l’organisation de manifestations culturelles dans les églises … Bien au contraire.
Mais, celle que vous avez prévue de faire à Saint Antoine me paraît tronquer la vérité sur ce en quoi consiste le culte vaudou dont sont encore victimes des régions entières du globe et être tout à fait offensante pour tous ceux, dont mes coreligionnaires, qui en subissent les méfaits.
Vous m’avez indiqué que la commune avait porté seule le poids de la restauration de la chapelle : c’est le cas de tout propriétaire.
Mais, les finances nécessaires ont été dégagées pour cela par les impôts locaux … Or ceux-ci ont été payés, notamment, par de nombreux Catholiques. Ils n’ont pas été consultés sur l’utilisation qui serait faite de la chapelle une fois restaurée. L’argument de la nécessité d’utiliser la chapelle pour autre chose que ce pour quoi leurs ancêtres en ont financé la construction puis, eux-mêmes, aujourd’hui, la restauration, me conduit seulement à penser qu’il aurait fallu préciser les choses avant … La disparition du Pardon de Saint Antoine risque de n’être pas très appréciée … Mais ce n’est pas de mon fait.
J’avoue ne pas très bien comprendre non plus pourquoi il faut utiliser justement cette chapelle pour faire cette exposition alors que la Communauté de Communes dispose d’autres locaux autrement mieux adaptés, notamment à Pommerit-Jaudy et à la Roche Derrien, qui ne sont pas plus difficiles à sécuriser qu’une chapelle isolée à la sortie du bourg … mais, n’ayant pas du tout été associé à la réflexion menée pour la mise en place de cette exposition, je n’ai sans doute pas tous les éléments qui vous ont conduits à faire ce choix.
Car, enfin, vous avez pris l’initiative de lancer dans la presse l’annonce de cette exposition sans même que j’en ai été averti … C’était votre droit le plus strict, puisque la chapelle relève du domaine privé de la commune, comme je l’ai expliqué au début de cette lettre. Mais je ne peux que tirer les conséquences de ce choix, comme je le fais d’ailleurs avec les chapelles appartenant à des propriétaires privés. Lors de la présentation des vœux l’année dernière, vous aviez vous-même annoncé le projet de tenir des expositions dans cette chapelle, et Madame la Conseillère Générale, Jeannine Le Béchec, avait immédiatement ajouté « en concertation avec la paroisse », en nous regardant, puisque le Père Luiz Chang et moi-même avions pu répondre à votre aimable invitation à participer à cette célébration conviviale. Je regrette que cette intention qui avait été exprimée très publiquement n’ait pas été suivie d’effet.
Croyez bien, Monsieur le Maire, que je regrette beaucoup de devoir tenir cette position qui fait disparaître un Pardon populaire et un lieu de culte que nous utilisions aussi régulièrement avec les jeunes. En conscience, je ne crois pas pouvoir faire autrement. Seule la foi peut permettre d’entrer pleinement dans la logique qui dicte notre décision. J’espère que ce courrier l’éclairera cependant un peu pour ceux qui ne s’y reconnaissent pas ou peu.
Veuillez croire, Monsieur Le Maire, à l’assurance de mon entier dévouement et de ma prière très fidèle pour vous-mêmes, tous ceux qui vous sont chers ou qui vous ont confié vos responsabilités électives.
Philippe Roche, curé
Presbytère de la Cathédrale Saint Tugdual
4 rue Saint André 22220 Tréguier, France
02 96 92 30 51
Rameur- Date d'inscription : 21/07/2011
Re: Le Curé dit non à l'exposition dans son Eglise de masques vaudou ...
Bravo à ce curé qui mérite notre respect.
Que Dieu le bénisse et le garde.
Que Dieu le bénisse et le garde.
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