La Vatican étudie la conformité des messes du Chemin néocatéchuménal

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Benoît XVI a ordonné à la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) d’examiner la conformité des messes du Chemin néocatéchuménal, a indiqué le 11 avril le vaticaniste italien Sandro Magister. Plusieurs spécialistes redoutent que ces communautés n’aient introduit de fait un nouveau rite créé par leurs fondateurs.

La décision de Benoît XVI est intervenue peu après que le Vatican eut annoncé, le 20 janvier, avoir validé les célébrations non liturgiques de cet itinéraire d’initiation chrétienne né en Espagne dans les années 1960. Selon le vaticaniste Sandro Magister, c’est une audience accordée fin janvier à l’archevêque de Berlin, le cardinal Rainer Maria Woelki, qui a déclenché cette décision de Benoît XVI. Le jeune prélat lui a parlé des difficultés que les membres du Camino créaient dans son diocèse. Benoît XVI a alors demandé à l’archevêque de Berlin de lui envoyer une note contenant des informations plus détaillées sur le sujet.

Si cette note a poussé le pape à agir ainsi, des sources vaticanes proches du dossier confient que chaque jour des “courriers inquiets du monde entier parviennent au Vatican de la part d’évêques qui ne savent pas comment interpréter les statuts du Chemin néocatéchuménal“. “C’est bien pour cela, poursuit cette source, que Rome a validé pour l’instant les célébrations non liturgiques“.

Le 11 février dernier, rapporte par ailleurs Sandro Magister, le pape a fait suivre une copie de la réponse du cardinal Woelki à la CDF, ainsi qu’une demande d’examiner le plus rapidement possible cette question, qui ne “concerne pas seulement le diocèse de Berlin“. La commission d’examen présidée par la CDF devait s’appuyer, selon les indications données par le pape, sur la collaboration de deux autres dicastères: la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements et le Conseil pontifical pour les laïcs.

Le 26 mars, au palais du Saint-Office, sous la présidence du secrétaire de la CDF, Mgr Luis Francisco Ladaria Ferrer, les secrétaires des deux autres dicastères – Mgr Augustine Di Noia pour le culte divin et Mgr Josef Clemens pour les laïcs – se sont réunis pour un premier examen de la question. Ils étaient assistés de quatre experts.

Le dossier préparé pour la réunion comprenait notamment la lettre de Benoît XVI du 11 février et celle du cardinal Woelki, mais surtout “un guide de discussion dans lequel la conformité de l’article 13 § 2 du statut des néocatéchumènes – celui par lequel ils justifient leurs messes séparées du samedi soir – à la doctrine et à la pratique liturgique de l’Eglise catholique était explicitement mise en doute“, indique encore le vaticaniste italien.

“Les jugements exprimés ont tous été critiques envers les messes des néocatéchumènes“, souligne Sandro Magister, de même que celui émis par le cardinal Karl Becker, professeur émérite à l’Université pontificale grégorienne et consulteur du dicastère, qui a été interrogé sur la question. Selon le journaliste, le pape et d’autres évêques redoutent que les communautés du Chemin néocatéchuménal “n’introduisent de fait dans la liturgie latine un nouveau « rite » artificiellement créé par les fondateurs du Chemin“.

Le pape a confié à la commission la mission de vérifier le bien-fondé de ces craintes. Les jugements élaborés par la commission devraient être examinés lors d’une prochaine réunion mensuelle des membres de la CDF, d’ici fin avril.

apic/imedia/