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Islam - Interview exclusive du père Henri Boulad (Partie 3)

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Islam - Interview exclusive du père Henri Boulad (Partie 3) Empty Islam - Interview exclusive du père Henri Boulad (Partie 3)

Message par MichelT Mar 1 Mai 2012 - 13:28

Interview exclusive du père Henri Boulad (Partie 3)

Voici la 3e et dernière partie de l'interview exclusive du père Henri Boulad, directeur du Centre culturel jésuite d’Alexandrie en Égypte, menée par Olaf de Paris. Pour une présentation du Père Boulad ainsi que la première partie de l'interview, intitulée «La perspective historique égyptienne, clé de la compréhension de l’évolution de l'islam», cliquer ICI. La deuxième partie, intitulée « L’islam peut-il se rénover sans se dénaturer ? », est ICI.

«…ce dont nous avons urgemment besoin aujourd’hui, c’est d’un dialogue islamo-musulman, où les musulmans seraient invités à se définir eux-mêmes et à décider de la direction qu’ils veulent choisir.» - Henri Boulad


3 – Qu’est ce que l’islam

Olaf : Père, dans nos échanges précédents [Partie 2] vous nous avez laissé sur notre faim en nous affirmant que «l’islam ne parvenant pas à se définir, et pour cause ». Nous arrivons là à un sujet vraiment crucial … « Et pour cause » disiez-vous. Pourquoi donc l’islam ne parvient-il pas à se définir lui-même ? Qu’est ce donc que l’islam ?

L'islamisme est présent dans l'islam comme le poussin dans l'oeuf

Père Boulad : Un homme comme Abdennour Bidar - et d’autres avec lui - essaient de prendre leurs distances par rapport aux textes médinois du Coran. Mais tous les autres qui se réclament de la position pure et dure sont d’une certaine manière plus cohérents avec eux-mêmes, avec leur livre et avec leur histoire. Dans un petit texte de deux pages - « l’Islamisme et l’Islam » - je résumais en 1994 l’essentiel de ma pensée là-dessus. Je me cite moi-même :

« L'islamisme n'est ni une caricature, ni une contrefaçon, ni une hérésie, ni un phénomène marginal et aberrant par rapport à l'islam classique orthodoxe sunnite.

Je pense au contraire que l'islamisme, c'est l'islam à découvert, l'islam sans masque et sans fard, l'islam parfaitement conséquent et fidèle à lui-même, un islam qui a le courage et la lucidité d'aller jusqu'au bout de lui-même, jusqu'à ses dernières implications.

L'ISLAMISME C'EST L'ISLAM DANS TOUTE SA LOGIQUE, DANS TOUTE SA RIGUEUR.

L'islamisme est présent dans l'islam comme le poussin dans l'oeuf, comme le fruit dans la fleur, comme l'arbre dans la graine. »

Si l’islam est par nature radical et politique, les Frères Musulmans sont parfaitement cohérents avec leur religion.

Olaf : C’est ce que dit Magdi Allam. Il parle de l’islamisme comme du « fruit mûr de l’islam ». Le connaissez-vous ?

Père Boulad : Oui, je l’ai rencontré récemment à Bruxelles. Pour lui, l’islamisme est bien le « fruit mûr de l’islam ». Si bien que quand on dit que l’islamisme est une dérive ou une déformation de l’islam, je me permets d’en douter. Pour moi, l’islamisme c’est l’islam à découvert, sans masque et sans fard, comme je l’ai écrit dans mon essai.

Mais revenons à cette question cruciale de savoir si l’islam peut se réformer sans se dénaturer. Qui dit « réforme » dit retour aux sources. Or « l’âge d’or de l’islam » - c’est-à-dire ses trente premières années - n’est qu’une succession de guerres et de massacres, qui se sont poursuivis tout au long de l’histoire. Trois des quatre premiers califes ont connu une mort violente et tragique, comme l’ont souligné entre autres Fouad Zakaria et Farag Foda. Pour avoir osé le dire, ce dernier a été sauvagement assassiné. Si tel est « l’âge d’or de l’islam », un retour aux sources signifierait une guerre tous azimuts contre le reste du monde. Ce n’est pas pour rien que les musulmans ont divisé le monde en deux zones : dar al-islam et dar al-harb – ‘la demeure de l’islam et celle de la guerre’. Ce qui signifie en clair que toute région qui n’est pas encore soumise à l’islam est automatiquement en guerre contre lui. En ce sens, Al Qaïda est parfaitement logique avec un tel retour aux origines.

...le grand modèle à imiter pour un musulman, c’est Mahomet. Or, quand on connaît sa vie, on se demande en quoi un tel modèle est imitable.

On objectera que le christianisme a lui aussi connu des périodes de violence et de conquêtes. C’est exact, mais, ce faisant, il se trahissait lui-même. En effet, l’Eglise a commencé par trois siècles d’atroces persécutions et l’évangile est une école d’humilité, de douceur et d’amour. Jésus a toujours refusé la violence. Lorsque Pierre a dégainé son glaive pour le défendre, il s’est vu réprimander vertement : « Remets ton glaive au fourreau. Celui qui tue par le glaive périra par le glaive ». Comment ne pas comparer un tel enseignement avec celui du Coran, qui incite à la haine, à la guerre et à la violence ! Comment ne pas être frappé par le blason des Frères Musulmans arborant deux glaives croisés sous leur déclaration de foi. Lorsqu’un nouvel adepte fait son serment d’allégeance à la Confrérie, c’est devant un coran et un revolver qu’il le fera – comme ce fut le cas entre autres pour Nasser et sa clique. De tels symboles parlent d’eux-mêmes et n’ont guère besoin de commentaires.

Par ailleurs, le grand modèle à imiter pour un musulman, c’est Mahomet. Or, quand on connaît sa vie, on se demande en quoi un tel modèle est imitable. Il n’est que d’écouter sur Internet les émissions du Père Zakaria Botros sur la biographie de Mahomet, pour être littéralement ahuri. Or, on ne peut soupçonner le Père Zakaria de parti pris, car ses sources sont toutes islamiques et ses références puisées auprès des historiens et chroniqueurs musulmans eux-mêmes.

Olaf : Attention Père, n’en dites pas trop à ce sujet : souvenez vous du sort que l’Autriche a réservé à Elisabeth Sabaditsch Wolff, cette autrichienne condamnée pour avoir dit tout haut ce que les musulmans lisent dans le coran et apprennent dans leurs traditions, en particulier pour avoir révélé les dessous de la vie de Mahomet. De tels propos relèvent de l’islamophobie selon les tribunaux autrichiens …

Père Boulad : Et pourtant, il s’agissait là d’une vérité historique ! C’est là que l’Europe est en train de se laisser berner. Il est affligeant de constater que dans vos pays prétendument démocratiques on n’a plus le droit de s’exprimer librement !


Olaf : Autre point que je souhaite voir avec vous, c’est le crédit à apporter aux textes musulmans, coran et tradition. Il y a en France et en Europe un certain nombre de chercheurs qui ont étudié les sources du coran et qui révèlent une imposture …

Père Boulad : Vous devez penser aux thèses de Gallez ou Luxenberg.

Olaf : Vous connaissez le travail d’Edouard Marie Gallez ?

Père Boulad : Oui, j’ai rencontré l’an dernier à Paris ce chercheur, qui m’a offert sa thèse en deux tomes, « Le Messie et son Prophète ». Bien que ses propos soient pour moi un peu trop techniques, je crois bien comprendre sa position, qui vise à une déconstruction de l’islam à travers une analyse critique rigoureuse. C’est ce qu’a fait aussi Luxenberg et certains autres … Un des pionniers dans ce domaine est le père Henri Lammens, jésuite, qui, il y a près d’un siècle et demi, a écrit des textes pas du tout « politiquement corrects », bien que parfaitement étayés scientifiquement.

Il faut que les penseurs musulmans aient le courage de procéder à une étude exégétique en profondeur du Coran et de la Sunna.

Aujourd’hui, il n’est pas de bon ton de dire certaines vérités. Mais jusqu’à quand va-t-on se taire ? Les études exégétiques récentes aboutissent à une déconstruction et à une démythologisation de bien des éléments essentiels de l’islam. Il faut que les penseurs musulmans aient le courage de procéder à une étude exégétique en profondeur du Coran et de la Sunna, comme le christianisme a osé le faire avec ses textes fondateurs. Beaucoup d’intellectuels musulmans appellent de tous leurs vœux cette démarche. Mais quand l’un d’eux, l’universitaire égyptien Nasr Hamed Abou-Zayd a osé s’y risquer, il s’est fait condamner et exiler. Jusqu’à quand allons-nous enfouir notre tête dans le sable ? Soyons objectifs, soyons pour la vérité, un point c’est tout !

Olaf : Ce travail de vérité se fait peu à peu, mais il n’est le fait que d’une infime minorité.

Père Boulad : Je parlais tout à l’heure du phénomène déjà ancien du Père Boutros Zakaria. Voici plus de dix ans que ce prêtre égyptien, s’exprimant en arabe de façon claire et documentée, démonte toutes les prétentions de l’islam, textes musulmans en main ! Il recourt au coran, aux hadiths, aux théologiens musulmans, et cette approche déstabilise beaucoup de croyants. Et lui de leur répondre : « Je n’apporte rien de moi-même, je ne fais que citer vos propres sources ! » Résultat : beaucoup de musulmans se convertissent après l’avoir écouté.

A titre d’exemple, voici le genre de démarches auxquelles il procède :

...beaucoup de musulmans se disent : « puisque l’islam est incapable de se réformer, je le quitte ! »

Les musulmans assurent que leur livre n’a pas été falsifié, car un texte coranique (sourate 15, v.9) affirme : « C'est Nous [Allah], en vérité, qui avons révélé le coran, et c'est Nous qui en assurons l'intégrité », ce qui veut dire que, selon le dogme islamique, le coran est protégé contre toute falsification. Or, dans le texte original arabe, on ne trouve pas le mot de coran (qur’an) mais le mot de « rappel », qui s’applique aussi bien au coran, qu’à l’évangile et à la torah… Comment donc Allah peut-il à la fois garantir l’intégrité des trois livres dans ce verset, alors que, dans d’autres versets, il fustige la torah et l’évangile comme falsifiés ?

Ce genre de contradictions, qui éclatent actuellement au grand jour, pousse bon nombre de musulmans soit vers l’athéisme et l’incroyance, soit vers le christianisme. Récemment un musulman de trente ans, diplômé en informatique et chef d’entreprise, suite à la lecture d’un de mes livres en arabe, est venu me trouver pour me dire qu’il ne croit plus en sa religion. De plus en plus nombreux sont ceux qui quittent l’islam en sourdine, sans l’afficher officiellement et tout en conservant leur étiquette de musulmans.

En fait, face à la crise que traverse l’islam et à son incapacité à répondre aux questions qu’on lui pose - mais qu’il élude, et pour cause… car il n’a pas de réponse – beaucoup de musulmans se disent : « puisque l’islam est incapable de se réformer, je le quitte ! ».

Olaf : Si ce mouvement allait en s’amplifiant, il viendrait à bout du phénomène de pression du groupe. J’ai discuté avec un ancien musulman (entretien publié sur Poste de Veille) qui m’expliquait combien le contrôle du groupe est fondamental pour le maintien et la transmission de la foi. Quand un individu cherche à quitter l’islam, le groupe se mobilise pour le retenir. Mais si le nombre de transfuges s’amplifiait, la communauté n’aurait plus les moyens d’exercer sa pression sur eux. Le mouvement d’apostasie pourrait alors se développer de façon exponentielle !

Père Boulad : C’est exact. Ce qui a fait jusqu’à présent la force de l’islam, c’est cette pression du groupe et la menace de mort qui pesait sur tout converti. Je doute que cela puisse continuer. Il semble que nous soyons actuellement à un tournant historique : la cohésion du groupe est en train de s’effilocher, et les forces de réveil déclenchées autrefois en Europe - avec leurs idéaux de liberté, d’égalité, de fraternité, de droits de l’homme… - font leur chemin et gagnent peu à peu le reste de la planète.

Ce sont les femmes qui feront basculer l’islam et seront les agents de sa transformation.

On n’arrête pas l’Esprit. L’Esprit est une force qui agit envers et contre tout. Il parait très fragile mais il est ce qu’il y a de plus puissant. Je cite souvent ce mot de Napoléon au terme de sa vie : « Deux forces gouvernent le monde, le Glaive et l’Esprit. Mais la plus forte des deux est l’Esprit ». Eh bien j’y crois, et je le constate tous les jours.

Dans ce contexte, je pense que le mouvement féministe sera déterminant dans les années à venir. Ce sont les femmes qui feront basculer l’islam et seront les agents de sa transformation. Ce réveil, qui a commencé en Egypte au début du siècle dernier, a culminé au cours des années vingt. Etouffé ces dernières décennies par les courants islamistes, il est en train de reprendre et je pense qu’il ira en s’amplifiant.

Olaf : Chez nous, en Occident, c’est parfois le contraire : un certain nombre de musulmanes, loin de s’engager dans des combats féministes, revendiquent le voile, exigent le niqab …

Père Boulad : Oui, pour se démarquer et affirmer leur différence… Mais je ne pense pas que ça durera.

Olaf : Comment résister à cela ? Aujourd’hui l’Occident est en train de brader ses valeurs, de perdre sa substance morale, de céder au relativisme, de tomber dans la haine de soi. Pensez-vous qu’un tel laïcisme « areligieux » puisse résister à la poussée de l’islam ?

Père Boulad : Non. On ne résiste pas à l’islam par la laïcité. La solution est dans un réveil du christianisme. Il faut que celui-ci retrouve sa vitalité, sans pour autant retomber dans un autoritarisme intempestif, ni se lancer dans de nouvelles guerres de religion – mais en procédant à une réforme en profondeur. J’ai développé cela en 2007 dans une lettre au pape intitulée « SOS pour l’Eglise d’aujourd’hui ».

On ne contrera pas l’islamisation par la répression, mais en présentant l’évangile dans toute sa vérité et en le vivant dans toute ses exigences. Qu’on le veuille ou non, les « valeurs » dont se réclame l’Europe s’enracinent dans l’évangile. Ce qu’il faut, c’est réactualiser son message pour qu’il redevienne signifiant. La foi se pose aujourd’hui en termes de sens. Dans la mesure où le christianisme apportera un sens à l’homme d’aujourd’hui et une réponse aux grandes questions qu’il se pose, il aura des chances d’être accepté et de devenir un agent de transformation du monde. Ce qu’il faut, c’est réinventer un langage qui parle à nos contemporains. Un langage ancré dans l’humain, un humain ouvert à la transcendance.

…ce dont nous avons urgemment besoin aujourd’hui, c’est d’un dialogue islamo-musulman, où les musulmans seraient invités à se définir eux-mêmes et à décider de la direction qu’ils veulent choisir.

L’humain est justement le terrain commun de rencontre et de dialogue avec nos frères musulmans. Comment nous rejoindre entre hommes dans des valeurs communes partagées ? Certains penseurs musulmans actuels sont à la recherche d’un tel humanisme, tout en constatant son incompatibilité avec l’islam radical qui s’affirme un peu partout et engendre une islamophobie croissante.

Finalement, au-delà de tout dialogue islamo-chrétien ou islamo-occidental, ce dont nous avons urgemment besoin aujourd’hui, c’est d’un dialogue islamo-musulman, où les musulmans seraient invités à se définir eux-mêmes et à décider de la direction qu’ils veulent choisir.

Olaf : Vous savez toutefois que les Tunisiens de France, quasi tous musulmans, ont voté récemment à 40% pour le parti Ennahda. Ils comptent pourtant parmi les plus occidentalisés des musulmans, et un bon nombre d’entre eux ont la double nationalité.

Père Boulad : En fait les musulmans sont souvent plus radicaux en Occident que dans leurs pays d’origine. Ils font de la surenchère pour affirmer une identité menacée par un environnement occidental et laïc. Leur réaction est souvent intempestive, parce qu’ils croient que c’est la seule manière de sauver leur foi. Pour sortir de l’impasse, il leur faut développer une version spirituelle et religieuse d’un islam dépouillé de sa connotation radicale, d’un islam compatible avec la modernité et les droits de l’homme.

Olaf : Cela semble difficile, sinon impossible à l’aune de ce que nous voyons en France. Les musulmans libéraux sont si isolés et représentent si peu qu’on en vient à douter de leur capacité à changer quoi que ce soit. L’islam semble se développer ici en Occident en réaction contre l’Occident lui-même.

Mais j’ai l’impression que ce que nous vivons chez nous en Egypte va déstabiliser l’islam et le réorienter.

Père Boulad : Oui, peut être. Mais j’ai l’impression que ce que nous vivons chez nous en Egypte va déstabiliser l’islam et le réorienter. Les libéraux qui sont à l’origine de notre révolution égyptienne, et dont le nombre augmente de jour en jour, ne se laissent pas faire. L’islam est ici en plein questionnement, en pleine transition, car les musulmans se rendent bien compte que l’islam radical, saoudien, wahhabite, se trouve dans l’impasse.

Olaf : Pensez-vous que l’islam puisse s’effondrer ?

Père Boulad : C’est en tout cas la thèse d’un musulman, Abdel-Samad, parue l’an dernier en Allemagne, et qui prédit l’effondrement de l’islam dans les années à venir.

Olaf : C’est aussi la prophétie d’un saint libanais du XIXème siècle, Charbel Makhlouf, qui aurait annoncé la fin de l’islam pour l’année 2047 … Et qui annonce aussi la fin de notre entretien ! Un grand merci pour vos propos, qui, j’en suis sûr, contribueront à faire avancer les choses.

Père Boulad : Oui, à condition que nous acceptions nous-mêmes d’avancer dans la clarté et la vérité vers une société pleinement humaine et fraternelle !


Olaf : Voilà la meilleure conclusion à nos échanges. Merci beaucoup, mon Père, au nom de toute l’équipe de Poste de Veille, et de ses lecteurs.

Note de PdV : Le Père Boulad a entrepris, à la mémoire de son frère Jacques qui a dirigé plusieurs collèges en Égypte, un projet de Centre de vacances et de formation pour les enfants défavorisés d'Égypte : enfants des rues, enfants des villages, enfants soudanais, handicapés…).


Reproduction vivement encouragée, Site Poste de Veille


Qui devons-nous croire? Un homme de terrain qui a vécu toute sa vie en terre islamique en Égypte et qui parle la langue arabe ou des pseudos-spécialistes bidons occidentaux qui n`ont jamais vécu en terre islamique, ne parle pas la langue sauf la langue de bois de l`idéologue...

MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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