Vers une communauté nord-américaine - Pierre Hillard
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Vers une communauté nord-américaine - Pierre Hillard
Vers une communauté nord-américaine
par Pierre Hillard
Mondialisation.ca, Le 7 decembre 2005
Balkans Infos et Réseau Voltaire - 2005-11-30
La véritable nature de l’actuelle Union européenne est révélée par la construction simultanée d’une communauté nord-américaine, destinée à fusionner avec elle. Pierre Hillard analyse ce projet, tel qu’il est décrit dans les documents internes des cercles dirigeants canadiens, états-uniens et mexicains.
L’entrée en vigueur le 1er janvier 1994 de l’ALENA (Accord de Libre-Echange Nord Américain) entre les États-Unis, le Canada et le Mexique a permis de constituer une première ébauche d’entité économique unifiée. Les objectifs définis dans son article 102 visent à « éliminer les obstacles au commerce des produits et des services entre les territoires des Parties et à faciliter le mouvement transfrontalier de ces produits et services (…), à créer le cadre d’une coopération trilatérale, régionale et multilatérale plus poussée afin d’accroître et d’élargir les avantages découlant du présent accord ». Ces affirmations ont connu un nouvel élan grâce aux travaux du Council Foreign Relations [1] en liaison avec le Conseil Canadien des Chefs d’Entreprises (le CCCE regroupant les hauts dirigeants de 150 entreprises canadiennes) et le Consejo Mexicano de Asuntos Internacionales (le COMEXI, organisation politique multidisciplinaire soutenue par les entreprises mexicaines). En effet, il a été décidé de créer une « Communauté économique et de sécurité nord-américaine » d’ici 2010. Le coup d’envoi officiel a été lancé le 23 mars 2005 à Waco (Texas) par le président Bush, le Premier ministre du Canada, Paul Martin et le président du Mexique, Vincente Fox. Bénéficiant d’un pré-rapport élaboré et présenté le 14 mars 2005 par le CFR, le CCCE et le COMEXI grâce aux travaux de John P. Manley, ex-vice-Premier ministre et ministre des Finances du Canada, de Pedro Aspe, ex-ministre des Finances du Mexique et de William F. Weld, ex-gouverneur du Massachusetts et adjoint au procureur général des États-Unis, ces trois chefs d’État ont annoncé leur volonté d’accomplir ce programme en vue de l’échéance de 2010. Ces ambitions se sont immédiatement concrétisées à Waco par la création du « Partenariat nord-américain pour la Sécurité et la Prospérité » (le PSP) et par la mise en place de groupes de travail ministériels traitant des sujets économiques et sécuritaires. Cependant, ce n’est qu’en mai de la même année que le programme complet et détaillé a vu le jour. Comme le rappelle le président du CFR, Richard N. Hass, « Le groupe de travail offre une série de propositions détaillées et ambitieuses qui s’ajoutent aux recommandations adoptées par les trois gouvernements lors du sommet au Texas en mars 2005. La recommandation principale du Groupe de travail est d’établir d’ici 2010 une communauté économique et sécuritaire en Amérique du Nord, dont les limites seraient définies par un tarif douanier commun et un périmètre de sécurité externe ». Fort de tous ces buts affichés, il ressort de ce rapport les points suivants.
Selon leurs auteurs, l’Amérique du Nord doit affronter trois types de défis : « les menaces communes envers notre sécurité, les défis communs contre notre croissance et notre développement économiques et le défi commun que représente le niveau inégal de développement économique ». Afin de répondre à ces défis, le groupe de travail a élaboré deux types de recommandations qui vont des réponses immédiatement applicables sur le terrain et celles qui doivent être prises d’ici 2010 dans les domaines de la sécurité, de l’économie et de la politique. Selon la question abordée, il arrive qu’il n’y ait pas toujours de recommandations particulières à prendre pour l’année 2010.
Le premier grand point poursuit le but de « Rendre l’Amérique du Nord plus sécuritaire » . Des recommandations ont été présentées dans les domaines militaires et économiques. Il s’agit d’établir une ligne de protection unique ceignant l’ensemble du Nouveau monde. Les mesures à prendre selon leurs promoteurs sont les suivantes :
I - Sécurité
Mettant en exergue la menace du terrorisme, les rédacteurs du rapport proposent les mesures à prendre.
Dès maintenant
1) Établir un périmètre commun de sécurité d’ici 2010.
Il s’agit de favoriser la mise en place d’un « périmètre commun de sécurité pour l’Amérique du Nord ».
2) Créer un permis frontalier nord-américain.
Ce permis sécurisé contiendrait des indicateurs biométriques. S’appuyant sur le modèle des « Cartes intelligentes » élaboré par les programmes NEXU entre les États-Unis et le Canada et SENTRI entre les États-Unis et le Mexique, ce programme s’appliquerait aux personnes ne posant pas de risques. Toute la question est de savoir quels seront les critères qui permettront de ranger les personnes dans la catégorie dite à risques. Le rapport ne le précise pas. Les risques de dérive sont bien réels.
3) Élaborer un plan d’action Nord-américain unifié concernant les frontières.
L’objectif est de clairement établir des « frontières intelligentes » entre les trois États avec une harmonisation des visas, du droit d’asile, des inspections d’entrée et des procédures de surveillance des personnes, des biens, des navires, le partage complet des données sur les sorties et les entrées des ressortissants étrangers ; enfin l’inspection conjointe du trafic des conteneurs entrant dans les ports Nord-américains.
4) Étendre l’infrastructure frontalière.
En raison de l’accroissement rapide des échanges entre les trois pays, le rapport souligne l’importance d’ajouter des « installations supplémentaires à la frontière » afin de fluidifier les échanges commerciaux.
D’ici 2010
Paver la voie pour une circulation plus libre des personnes à l’intérieur de l’Amérique du Nord.
Comme le précise le rapport « Un des objectifs à long terme d’un plan d’action Nord-américain sur les frontières devrait être une inspection conjointe des voyageurs d’un tiers pays à leur premier point d’entrée en Amérique du Nord et l’élimination de la plupart des contrôles des mouvements temporaires de ces voyageurs à l’intérieur de l’Amérique du Nord ».
II - Maintien de l’ordre et de la coopération militaire
La coopération en matière de sécurité entre les trois pays s’avère indispensable en ce qui concerne le terrorisme et le maintien de l’ordre. Ce travail aboutirait à « l’établissement d’un centre tripartite de renseignement sur les menaces, la création d’un registre tripartite des armes à feu et des explosifs et une formation conjointe des agents de la force publique ». Il en ressort la mise en place immédiate des points suivants.
a) Dès maintenant
1) Faire du NORAD (Commandement de la défense aérienne du continent Nord-américain) un commandement de défense multiservice.
Comme le rapporte avec netteté ce rapport, il s’agit de permettre au NORAD de devenir « un commandement de défense multi-services qui étendrait le principe du commandement unifié États-Unis – Canada aux forces terrestres, navales et aériennes impliquées dans la défense des abords de l’Amérique du Nord ». Dans cette affaire, le Mexique y enverrait des observateurs.
2) Augmenter le partage des informations et du renseignement aux niveaux local et national dans les domaines du maintien de l’ordre et des organisations militaires.
Outre la coopération et le partage rapide de renseignements et d’informations, les États-Unis et le Canada invitent « le Mexique à réfléchir à un partage d’information plus développé et à une planification collaborative impliquant les organisations militaires et le maintien de l’ordre pour élaborer une confiance mutuelle et ouvrir la voie à une coopération plus étroite à l’avenir ». Il est même précisé la nécessité de créer un « Centre conjoint d’analyse ». Celui-ci servirait de banque d’information et de mise au point de produits assurant le maintien de l’ordre mais aussi, selon les besoins, les exigences militaires (pas de recommandations pour 2010).
III - Distribuer les avantages du développement économique
Les auteurs soulignent que le développement du continent nord-américain affiche des disparités économiques importantes entre le Nord et le Sud du Mexique. Il est rappelé que « le Mexique a aussi besoin de réformes significatives de ses politique fiscale et énergétique pour pouvoir exploiter plus efficacement ses propres ressources afin de faire progresser son développement économique ».
a) Dès maintenant
1) Intensifier les efforts du Mexique pour accélérer son développement économique.
Tout en suscitant d’avantage d’investissement et une meilleure distribution des fruits de la croissance, il est stipulé que le Mexique en raison de son retard de développement doit améliorer sa capacité et sa productivité énergétique, sa transparence administrative, son système éducatif etc. Même s’il est précisé que c’est aux Mexicains d’élaborer eux-mêmes la politique permettant ces améliorations, il est rappelé que les États-Unis et le Canada se doivent d’aider massivement ce pays. Ceci obligera Mexico à établir une politique conforme au soutien très intéressé de ses deux voisins du Nord. Il est précisé dans ce rapport que l’aide apportée doit être « reconnue comme une priorité dans les programmes de développement international des États-Unis et du Canada ». En échange de ce soutien, Washington et Ottawa exigeront des garanties limitant d’office les marges de manœuvre du Mexique.
2) Créer un fonds d’investissement nord-américain pour les infrastructures et le capital humain.
Il s’agit d’encourager le flux de capitaux privés vers le Mexique. L’objectif est d’améliorer les infrastructures des territoires mexicains les plus défavorisés afin de mieux les connecter au continent nord-américain.
3) Augmenter la capacité de la Banque nord-américaine de développement (BNAD).
Cette banque poursuit l’objectif d’améliorer les projets d’infrastructures sur une zone de 100 kilomètres côté états-unien et de 300 kilomètres côté mexicain. Là aussi, cette politique a pour but de mieux intégrer l’économie mexicaine aux deux géants du Nord. (pas de recommandations pour 2010).
IV - Élaborer une stratégie nord-américaine en matière de ressources naturelles
Nous touchons là un secteur clef. Les États-Unis étant de gros consommateurs d’énergie, ils se doivent d’organiser au mieux leur approvisionnement en provenance du Canada et du Mexique grands producteurs de gaz et de pétrole (Le Mexique était le deuxième exportateur de pétrole vers les Etats-Unis en 2004). Il en ressort trois points à régler dès 2005.
a) Dès maintenant
1) Élaborer une stratégie énergétique nord-américaine.
Les trois gouvernements se doivent d’œuvrer « ensemble à la sécurité énergétique ». Ce programme a été lancé en 2001. Il doit être selon ses rédacteurs renforcé.
2) Développer pleinement ses ressources énergétiques mexicaines.
Ceci permettrait d’accélérer sa croissance économique. Cela profiterait aussi en priorité aux États-Unis.
3) Conclure un Accord nord-américain sur les ressources.
Comme le précisent les rédacteurs : « Pour assurer le plein développement des ressources minières, forestières et agricoles de l’Amérique du Nord, les investisseurs d’un pays doivent avoir l’assurance de ne pas être harcelés par la concurrence dans un autre pays ».
b) D’ici 2010
1) Prendre un engagement à l’échelle nord-américaine en faveur d’un environnement plus propre.
Afin d’échapper aux mesures prises à Kyoto, les rédacteurs précisent qu’un « régime nord-américain concernant l’énergie et les émissions pourrait offrir une alternative régionale au Protocole de Kyoto, laquelle alternative impliquerait les trois pays ».
2) Étendre la collaboration tripartite en matière de conservation et d’innovation.
Il s’agit d’encourager les initiatives luttant contre la pollution et favorisant les énergies alternatives.
Le deuxième grand point de ce rapport concerne la création d’un « espace économique nord-américain ». Pour satisfaire cette ambition, ce groupe de travail a présenté les recommandations suivantes : Étudier un marché nord-américain intégré, adopter une approche nord-américaine des règlements, améliorer la mobilité de la main-d’œuvre et augmenter l’appui aux programmes pédagogiques nord-américains.
I - Établir un marché Nord-américain intégré pour le commerce
Avec l’application de l’ALENA (suppression de presque toutes les barrières tarifaires), l’objectif ultime comme le rappelle ses promoteurs « serait de créer un marché intégré pour les fournisseurs et les consommateurs dans toute l’Amérique du Nord ».
a) Dès maintenant
1) Adopter des tarifs externes communs. — Il s’agit d’harmoniser les tarifs externes en prenant soin que cela soit compatible avec les obligations multilatérales.
2) Revoir les secteurs de l’ALENA qui ont été exclus ou les éléments qui n’ont pas été complètement mis en œuvre.
3) Établir un tribunal permanent nord-américain pour la résolution des différends. — Qui plus est, le rapport souligne la nécessité de « réviser le mécanisme de résolution des différends de l’ALENA pour le rendre plus efficace et transparent ».
4) Établir une approche conjointe des pratiques commerciales déloyales.
b) D’ici 2010
1) Établir une commission tripartite sur la concurrence.
Les initiateurs de ce document rappellent que les trois gouvernements « devraient également établir une commission tripartite – une agence continentale antitrust – qui se penchera sur les pratiques dangereuses de subventions (…) ».
II - Adopter une approche nord-américaine de la réglementation
Les rédacteurs de ce document soulignent l’importance d’une convergence de la réglementation afin de créer un marché plus vaste et plus harmonieux. Il se dégage trois initiatives à mettre en place.
a) Dès maintenant
1) Assurer la mise en œuvre rapide d’un plan d’action réglementaire pour l’Amérique du Nord.
Le rapport prône entre autres l’harmonisation des normes comme la reconnaissance réciproque (dans le domaine des licences), l’interopérabilité ou encore l’adoption des règles de l’autre.
2) S’entendre sur les secteurs prioritaires pour une intervention précoce.
Afin de faciliter l’intégration économique, le groupe de travail considère comme prioritaire trois secteurs en vue d’améliorer la compétitivité nord-américaine : Ciel ouvert et circulation libre (avec accès illimité au territoire de chacun aux lignes aériennes et aux entreprises de transport), « Testé une fois » pour la biotechnologie et les produits pharmaceutiques, politique selon laquelle « un produit testé dans un pays pourrait répondre aux normes établies par un autre ou établir un centre d’essai de l’Amérique du Nord avec du personnel de chacun des trois pays », enfin, Intégrer la protection alimentaire, sanitaire et environnementale.
3) Faire de la norme nord-américaine l’approche par défaut de la nouvelle réglementation.
L’utilisation du Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité servirait d’outil pour « établir un nouveau mécanisme afin de permettre une plus grande collaboration et une plus grande consultation entre les trois pays, à tous les niveaux de gouvernement, au fur et à mesure que de nouvelles règles sont élaborées et adoptées ». (pas de recommandations pour 2010).
III - Accroître la mobilité de la main-d’œuvre en Amérique du Nord
Ce point est particulièrement important puisqu’il vise à étendre la mobilité des populations des trois pays. Sur le long terme, nous assisterons à une modification profonde de la composition identitaire nord-américaine avec l’arrivée massive et encouragée des populations hispanophones. Comme le souligne le rapport : « Le Canada et les États-Unis devraient envisager de lever les restrictions sur la mobilité de la main-d’œuvre et de chercher des solutions susceptibles, à long terme, d’étendre au Mexique la mobilité totale de la main-d’œuvre ».
a) Dès maintenant
1) Établir les programmes relatifs aux travailleurs migrants temporaires.
Le besoin de main-d’œuvre croissant incite les États-Unis et le Canada à « élargir les programmes de migration à partir du Mexique pour travail temporaire ».
2) Appliquer l’entente sur la totalisation de la sécurité sociale négociée entre les États-Unis et le Mexique.
L’objectif est d’éviter la double imposition.
b) D’ici 2010
1) Créer une « préférence nord-américaine ».
Il s’agit d’établir des facilités de travail aux habitants des trois pays supérieures aux immigrants venant hors de l’Amérique du Nord.
2) Instaurer une mobilité totale de la main-d’œuvre entre le Canada et les États-Unis.
L’élimination complète des obstacles entre les Etats-Unis et le Canada doit permettre à ces ressortissants de travailler dans l’autre pays sans aucune difficulté. Au sujet du Mexique, il est précisé : « À long terme, les deux pays devraient étendre cette politique au Mexique, mais ce ne sera guère faisable avant que les différences existant entre les niveaux de salaires au Mexique et chez ses deux voisins Nord-américains aient considérablement diminué ».
3) Reconnaissance mutuelle des normes et diplômes professionnels.
IV - Appuyer un programme d’éducation nord-américain
Cette politique consiste à favoriser un véritable brassage du monde étudiant entre les trois pays afin de favoriser à long terme un maillage économique resserré.
a) Dès maintenant
1) Créer un fonds important de bourses d’étude pour étudiants des cycles primaire et secondaire, pour leur permettre de poursuivre des études dans les deux autres pays d’Amérique du Nord et d’apprendre les trois langues de la région.
Nous noterons que l’Amérique du Nord est classée dans la catégorie « région ». Cette dernière n’est qu’un élément constituant le futur Etat mondial.
2) Développer un réseau de centres d’études Nord-américaines.
À l’instar de l’Union européenne qui soutient des « Centres de l’UE » dans 15 universités américaines et dans 12 chaires Jean Monnet, les rédacteurs du rapport préconisent que les trois gouvernements « ouvrent un concours et accordent des subventions aux universités, dans chacun des trois pays, pour promouvoir des cours, de l’éducation et de la recherche sur l’Amérique du Nord et aider les écoles primaires et secondaires à développer un enseignement sur l’Amérique du Nord ».
3) Promouvoir l’apprentissage par Internet, à l’intérieur de l’Amérique du Nord.
4) Développer des échanges et des programmes de formation pour les enseignants du primaire et du secondaire. L’objectif est de faire disparaître les obstacles linguistiques et de « donner un sens plus profond d’appartenance à l’Amérique du Nord ».
5) Développer des programmes de jumelages d’écoles et d’échange d’étudiants.
6) Encourager des façons imaginatives de développer des connections nord-américaines. Les rapporteurs encouragent les fondations et les instituts de recherche à promouvoir l’appartenance à une communauté nord-américaine. (pas de recommandations pour 2010).
Le troisième et dernier grand point de ce rapport traite De la vision à l’action : Institutions pour guider les relations tripartites. Cette volonté mondialiste d’instaurer un bloc Nord-américain unifié conduit à un profond changement institutionnel. Les transformations à apporter sont les suivantes.
Dès maintenant
1) Instaurer un sommet annuel nord-américain.
2) Renforcer les structures gouvernementales.
Le rapport préconise un renforcement des structures internes de chaque pays « en mettant sur pied des groupes de travail menés par un ministre, qui devront rendre compte dans les 90 jours et devront se réunir régulièrement ».
3) Créer un comité consultatif nord-américain.
C’est avec la création d’un groupe indépendant de conseillers que les rédacteurs de ce rapport insistent particulièrement sur le fait que « Leur mandat serait de s’engager dans une exploration créatrice d’idées nouvelles dans une perspective nord-américaine. Une approche complémentaire consisterait à mettre sur pied des organismes privés qui se réuniraient régulièrement ou annuellement pour étayer les relations nord-américaines, en s’inspirant des conférences de Bilderberg ou de Wehrkunde, dont le but était de soutenir les relations transatlantiques ».
4) Créer un groupe interparlementaire Nord-américain.
Dans cette affaire, les États-Unis jouent un rôle clef en raison de leur primauté économique et militaire. Afin de promouvoir des liens institutionnels forts avec les deux autres pays, le groupe de travail recommande « que les réunions bilatérales aient lieu tous les deux ans et que les trois partenaires nord-américains créent un groupe interparlementaire tripartite qui se réunirait aussi tous les deux ans entre les réunions bilatérales ». (pas de recommandations pour 2010).
Conclusion
Le caractère détaillé de ce programme souligne l’immense effort lancé par les mondialistes afin de favoriser l’émergence d’un bloc géo-économique nord-américain unifié. Comme le rappelle les instigateurs de cette politique : « L’établissement d’ici 2010 d’une communauté économique et de sécurité pour l’Amérique du Nord est un objectif ambitieux mais réalisable (…) ». Ce processus nord-américain en cours se doit d’être considéré aussi en liaison avec d’autres blocs continentaux émergents en particulier l’Union européenne. Cette dernière continue son travail de maçonnerie permettant le démantèlement des États-nations malgré les « non » français et hollandais au référendum. Face à la résistance de certains peuples, la philosophie mondialiste s’engagera de plus en plus vers l’utilisation de méthodes restreignant les libertés individuelles et encourageant une éducation, tel Machiavel pédagogue, formatant les esprits à son image. Cette dictature rehaussée par une technologie sans cesse perfectionnée traquera les véritables opposants au système. Malheureusement, peu de personnes s’en aperçoivent.
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[1] « Comment le Conseil des relations étrangères détermine la diplomatie US », Voltaire, 25 juin 2004.
Articles de Pierre Hillard publiés par Mondialisation.ca
par Pierre Hillard
Mondialisation.ca, Le 7 decembre 2005
Balkans Infos et Réseau Voltaire - 2005-11-30
La véritable nature de l’actuelle Union européenne est révélée par la construction simultanée d’une communauté nord-américaine, destinée à fusionner avec elle. Pierre Hillard analyse ce projet, tel qu’il est décrit dans les documents internes des cercles dirigeants canadiens, états-uniens et mexicains.
L’entrée en vigueur le 1er janvier 1994 de l’ALENA (Accord de Libre-Echange Nord Américain) entre les États-Unis, le Canada et le Mexique a permis de constituer une première ébauche d’entité économique unifiée. Les objectifs définis dans son article 102 visent à « éliminer les obstacles au commerce des produits et des services entre les territoires des Parties et à faciliter le mouvement transfrontalier de ces produits et services (…), à créer le cadre d’une coopération trilatérale, régionale et multilatérale plus poussée afin d’accroître et d’élargir les avantages découlant du présent accord ». Ces affirmations ont connu un nouvel élan grâce aux travaux du Council Foreign Relations [1] en liaison avec le Conseil Canadien des Chefs d’Entreprises (le CCCE regroupant les hauts dirigeants de 150 entreprises canadiennes) et le Consejo Mexicano de Asuntos Internacionales (le COMEXI, organisation politique multidisciplinaire soutenue par les entreprises mexicaines). En effet, il a été décidé de créer une « Communauté économique et de sécurité nord-américaine » d’ici 2010. Le coup d’envoi officiel a été lancé le 23 mars 2005 à Waco (Texas) par le président Bush, le Premier ministre du Canada, Paul Martin et le président du Mexique, Vincente Fox. Bénéficiant d’un pré-rapport élaboré et présenté le 14 mars 2005 par le CFR, le CCCE et le COMEXI grâce aux travaux de John P. Manley, ex-vice-Premier ministre et ministre des Finances du Canada, de Pedro Aspe, ex-ministre des Finances du Mexique et de William F. Weld, ex-gouverneur du Massachusetts et adjoint au procureur général des États-Unis, ces trois chefs d’État ont annoncé leur volonté d’accomplir ce programme en vue de l’échéance de 2010. Ces ambitions se sont immédiatement concrétisées à Waco par la création du « Partenariat nord-américain pour la Sécurité et la Prospérité » (le PSP) et par la mise en place de groupes de travail ministériels traitant des sujets économiques et sécuritaires. Cependant, ce n’est qu’en mai de la même année que le programme complet et détaillé a vu le jour. Comme le rappelle le président du CFR, Richard N. Hass, « Le groupe de travail offre une série de propositions détaillées et ambitieuses qui s’ajoutent aux recommandations adoptées par les trois gouvernements lors du sommet au Texas en mars 2005. La recommandation principale du Groupe de travail est d’établir d’ici 2010 une communauté économique et sécuritaire en Amérique du Nord, dont les limites seraient définies par un tarif douanier commun et un périmètre de sécurité externe ». Fort de tous ces buts affichés, il ressort de ce rapport les points suivants.
Selon leurs auteurs, l’Amérique du Nord doit affronter trois types de défis : « les menaces communes envers notre sécurité, les défis communs contre notre croissance et notre développement économiques et le défi commun que représente le niveau inégal de développement économique ». Afin de répondre à ces défis, le groupe de travail a élaboré deux types de recommandations qui vont des réponses immédiatement applicables sur le terrain et celles qui doivent être prises d’ici 2010 dans les domaines de la sécurité, de l’économie et de la politique. Selon la question abordée, il arrive qu’il n’y ait pas toujours de recommandations particulières à prendre pour l’année 2010.
Le premier grand point poursuit le but de « Rendre l’Amérique du Nord plus sécuritaire » . Des recommandations ont été présentées dans les domaines militaires et économiques. Il s’agit d’établir une ligne de protection unique ceignant l’ensemble du Nouveau monde. Les mesures à prendre selon leurs promoteurs sont les suivantes :
I - Sécurité
Mettant en exergue la menace du terrorisme, les rédacteurs du rapport proposent les mesures à prendre.
Dès maintenant
1) Établir un périmètre commun de sécurité d’ici 2010.
Il s’agit de favoriser la mise en place d’un « périmètre commun de sécurité pour l’Amérique du Nord ».
2) Créer un permis frontalier nord-américain.
Ce permis sécurisé contiendrait des indicateurs biométriques. S’appuyant sur le modèle des « Cartes intelligentes » élaboré par les programmes NEXU entre les États-Unis et le Canada et SENTRI entre les États-Unis et le Mexique, ce programme s’appliquerait aux personnes ne posant pas de risques. Toute la question est de savoir quels seront les critères qui permettront de ranger les personnes dans la catégorie dite à risques. Le rapport ne le précise pas. Les risques de dérive sont bien réels.
3) Élaborer un plan d’action Nord-américain unifié concernant les frontières.
L’objectif est de clairement établir des « frontières intelligentes » entre les trois États avec une harmonisation des visas, du droit d’asile, des inspections d’entrée et des procédures de surveillance des personnes, des biens, des navires, le partage complet des données sur les sorties et les entrées des ressortissants étrangers ; enfin l’inspection conjointe du trafic des conteneurs entrant dans les ports Nord-américains.
4) Étendre l’infrastructure frontalière.
En raison de l’accroissement rapide des échanges entre les trois pays, le rapport souligne l’importance d’ajouter des « installations supplémentaires à la frontière » afin de fluidifier les échanges commerciaux.
D’ici 2010
Paver la voie pour une circulation plus libre des personnes à l’intérieur de l’Amérique du Nord.
Comme le précise le rapport « Un des objectifs à long terme d’un plan d’action Nord-américain sur les frontières devrait être une inspection conjointe des voyageurs d’un tiers pays à leur premier point d’entrée en Amérique du Nord et l’élimination de la plupart des contrôles des mouvements temporaires de ces voyageurs à l’intérieur de l’Amérique du Nord ».
II - Maintien de l’ordre et de la coopération militaire
La coopération en matière de sécurité entre les trois pays s’avère indispensable en ce qui concerne le terrorisme et le maintien de l’ordre. Ce travail aboutirait à « l’établissement d’un centre tripartite de renseignement sur les menaces, la création d’un registre tripartite des armes à feu et des explosifs et une formation conjointe des agents de la force publique ». Il en ressort la mise en place immédiate des points suivants.
a) Dès maintenant
1) Faire du NORAD (Commandement de la défense aérienne du continent Nord-américain) un commandement de défense multiservice.
Comme le rapporte avec netteté ce rapport, il s’agit de permettre au NORAD de devenir « un commandement de défense multi-services qui étendrait le principe du commandement unifié États-Unis – Canada aux forces terrestres, navales et aériennes impliquées dans la défense des abords de l’Amérique du Nord ». Dans cette affaire, le Mexique y enverrait des observateurs.
2) Augmenter le partage des informations et du renseignement aux niveaux local et national dans les domaines du maintien de l’ordre et des organisations militaires.
Outre la coopération et le partage rapide de renseignements et d’informations, les États-Unis et le Canada invitent « le Mexique à réfléchir à un partage d’information plus développé et à une planification collaborative impliquant les organisations militaires et le maintien de l’ordre pour élaborer une confiance mutuelle et ouvrir la voie à une coopération plus étroite à l’avenir ». Il est même précisé la nécessité de créer un « Centre conjoint d’analyse ». Celui-ci servirait de banque d’information et de mise au point de produits assurant le maintien de l’ordre mais aussi, selon les besoins, les exigences militaires (pas de recommandations pour 2010).
III - Distribuer les avantages du développement économique
Les auteurs soulignent que le développement du continent nord-américain affiche des disparités économiques importantes entre le Nord et le Sud du Mexique. Il est rappelé que « le Mexique a aussi besoin de réformes significatives de ses politique fiscale et énergétique pour pouvoir exploiter plus efficacement ses propres ressources afin de faire progresser son développement économique ».
a) Dès maintenant
1) Intensifier les efforts du Mexique pour accélérer son développement économique.
Tout en suscitant d’avantage d’investissement et une meilleure distribution des fruits de la croissance, il est stipulé que le Mexique en raison de son retard de développement doit améliorer sa capacité et sa productivité énergétique, sa transparence administrative, son système éducatif etc. Même s’il est précisé que c’est aux Mexicains d’élaborer eux-mêmes la politique permettant ces améliorations, il est rappelé que les États-Unis et le Canada se doivent d’aider massivement ce pays. Ceci obligera Mexico à établir une politique conforme au soutien très intéressé de ses deux voisins du Nord. Il est précisé dans ce rapport que l’aide apportée doit être « reconnue comme une priorité dans les programmes de développement international des États-Unis et du Canada ». En échange de ce soutien, Washington et Ottawa exigeront des garanties limitant d’office les marges de manœuvre du Mexique.
2) Créer un fonds d’investissement nord-américain pour les infrastructures et le capital humain.
Il s’agit d’encourager le flux de capitaux privés vers le Mexique. L’objectif est d’améliorer les infrastructures des territoires mexicains les plus défavorisés afin de mieux les connecter au continent nord-américain.
3) Augmenter la capacité de la Banque nord-américaine de développement (BNAD).
Cette banque poursuit l’objectif d’améliorer les projets d’infrastructures sur une zone de 100 kilomètres côté états-unien et de 300 kilomètres côté mexicain. Là aussi, cette politique a pour but de mieux intégrer l’économie mexicaine aux deux géants du Nord. (pas de recommandations pour 2010).
IV - Élaborer une stratégie nord-américaine en matière de ressources naturelles
Nous touchons là un secteur clef. Les États-Unis étant de gros consommateurs d’énergie, ils se doivent d’organiser au mieux leur approvisionnement en provenance du Canada et du Mexique grands producteurs de gaz et de pétrole (Le Mexique était le deuxième exportateur de pétrole vers les Etats-Unis en 2004). Il en ressort trois points à régler dès 2005.
a) Dès maintenant
1) Élaborer une stratégie énergétique nord-américaine.
Les trois gouvernements se doivent d’œuvrer « ensemble à la sécurité énergétique ». Ce programme a été lancé en 2001. Il doit être selon ses rédacteurs renforcé.
2) Développer pleinement ses ressources énergétiques mexicaines.
Ceci permettrait d’accélérer sa croissance économique. Cela profiterait aussi en priorité aux États-Unis.
3) Conclure un Accord nord-américain sur les ressources.
Comme le précisent les rédacteurs : « Pour assurer le plein développement des ressources minières, forestières et agricoles de l’Amérique du Nord, les investisseurs d’un pays doivent avoir l’assurance de ne pas être harcelés par la concurrence dans un autre pays ».
b) D’ici 2010
1) Prendre un engagement à l’échelle nord-américaine en faveur d’un environnement plus propre.
Afin d’échapper aux mesures prises à Kyoto, les rédacteurs précisent qu’un « régime nord-américain concernant l’énergie et les émissions pourrait offrir une alternative régionale au Protocole de Kyoto, laquelle alternative impliquerait les trois pays ».
2) Étendre la collaboration tripartite en matière de conservation et d’innovation.
Il s’agit d’encourager les initiatives luttant contre la pollution et favorisant les énergies alternatives.
Le deuxième grand point de ce rapport concerne la création d’un « espace économique nord-américain ». Pour satisfaire cette ambition, ce groupe de travail a présenté les recommandations suivantes : Étudier un marché nord-américain intégré, adopter une approche nord-américaine des règlements, améliorer la mobilité de la main-d’œuvre et augmenter l’appui aux programmes pédagogiques nord-américains.
I - Établir un marché Nord-américain intégré pour le commerce
Avec l’application de l’ALENA (suppression de presque toutes les barrières tarifaires), l’objectif ultime comme le rappelle ses promoteurs « serait de créer un marché intégré pour les fournisseurs et les consommateurs dans toute l’Amérique du Nord ».
a) Dès maintenant
1) Adopter des tarifs externes communs. — Il s’agit d’harmoniser les tarifs externes en prenant soin que cela soit compatible avec les obligations multilatérales.
2) Revoir les secteurs de l’ALENA qui ont été exclus ou les éléments qui n’ont pas été complètement mis en œuvre.
3) Établir un tribunal permanent nord-américain pour la résolution des différends. — Qui plus est, le rapport souligne la nécessité de « réviser le mécanisme de résolution des différends de l’ALENA pour le rendre plus efficace et transparent ».
4) Établir une approche conjointe des pratiques commerciales déloyales.
b) D’ici 2010
1) Établir une commission tripartite sur la concurrence.
Les initiateurs de ce document rappellent que les trois gouvernements « devraient également établir une commission tripartite – une agence continentale antitrust – qui se penchera sur les pratiques dangereuses de subventions (…) ».
II - Adopter une approche nord-américaine de la réglementation
Les rédacteurs de ce document soulignent l’importance d’une convergence de la réglementation afin de créer un marché plus vaste et plus harmonieux. Il se dégage trois initiatives à mettre en place.
a) Dès maintenant
1) Assurer la mise en œuvre rapide d’un plan d’action réglementaire pour l’Amérique du Nord.
Le rapport prône entre autres l’harmonisation des normes comme la reconnaissance réciproque (dans le domaine des licences), l’interopérabilité ou encore l’adoption des règles de l’autre.
2) S’entendre sur les secteurs prioritaires pour une intervention précoce.
Afin de faciliter l’intégration économique, le groupe de travail considère comme prioritaire trois secteurs en vue d’améliorer la compétitivité nord-américaine : Ciel ouvert et circulation libre (avec accès illimité au territoire de chacun aux lignes aériennes et aux entreprises de transport), « Testé une fois » pour la biotechnologie et les produits pharmaceutiques, politique selon laquelle « un produit testé dans un pays pourrait répondre aux normes établies par un autre ou établir un centre d’essai de l’Amérique du Nord avec du personnel de chacun des trois pays », enfin, Intégrer la protection alimentaire, sanitaire et environnementale.
3) Faire de la norme nord-américaine l’approche par défaut de la nouvelle réglementation.
L’utilisation du Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité servirait d’outil pour « établir un nouveau mécanisme afin de permettre une plus grande collaboration et une plus grande consultation entre les trois pays, à tous les niveaux de gouvernement, au fur et à mesure que de nouvelles règles sont élaborées et adoptées ». (pas de recommandations pour 2010).
III - Accroître la mobilité de la main-d’œuvre en Amérique du Nord
Ce point est particulièrement important puisqu’il vise à étendre la mobilité des populations des trois pays. Sur le long terme, nous assisterons à une modification profonde de la composition identitaire nord-américaine avec l’arrivée massive et encouragée des populations hispanophones. Comme le souligne le rapport : « Le Canada et les États-Unis devraient envisager de lever les restrictions sur la mobilité de la main-d’œuvre et de chercher des solutions susceptibles, à long terme, d’étendre au Mexique la mobilité totale de la main-d’œuvre ».
a) Dès maintenant
1) Établir les programmes relatifs aux travailleurs migrants temporaires.
Le besoin de main-d’œuvre croissant incite les États-Unis et le Canada à « élargir les programmes de migration à partir du Mexique pour travail temporaire ».
2) Appliquer l’entente sur la totalisation de la sécurité sociale négociée entre les États-Unis et le Mexique.
L’objectif est d’éviter la double imposition.
b) D’ici 2010
1) Créer une « préférence nord-américaine ».
Il s’agit d’établir des facilités de travail aux habitants des trois pays supérieures aux immigrants venant hors de l’Amérique du Nord.
2) Instaurer une mobilité totale de la main-d’œuvre entre le Canada et les États-Unis.
L’élimination complète des obstacles entre les Etats-Unis et le Canada doit permettre à ces ressortissants de travailler dans l’autre pays sans aucune difficulté. Au sujet du Mexique, il est précisé : « À long terme, les deux pays devraient étendre cette politique au Mexique, mais ce ne sera guère faisable avant que les différences existant entre les niveaux de salaires au Mexique et chez ses deux voisins Nord-américains aient considérablement diminué ».
3) Reconnaissance mutuelle des normes et diplômes professionnels.
IV - Appuyer un programme d’éducation nord-américain
Cette politique consiste à favoriser un véritable brassage du monde étudiant entre les trois pays afin de favoriser à long terme un maillage économique resserré.
a) Dès maintenant
1) Créer un fonds important de bourses d’étude pour étudiants des cycles primaire et secondaire, pour leur permettre de poursuivre des études dans les deux autres pays d’Amérique du Nord et d’apprendre les trois langues de la région.
Nous noterons que l’Amérique du Nord est classée dans la catégorie « région ». Cette dernière n’est qu’un élément constituant le futur Etat mondial.
2) Développer un réseau de centres d’études Nord-américaines.
À l’instar de l’Union européenne qui soutient des « Centres de l’UE » dans 15 universités américaines et dans 12 chaires Jean Monnet, les rédacteurs du rapport préconisent que les trois gouvernements « ouvrent un concours et accordent des subventions aux universités, dans chacun des trois pays, pour promouvoir des cours, de l’éducation et de la recherche sur l’Amérique du Nord et aider les écoles primaires et secondaires à développer un enseignement sur l’Amérique du Nord ».
3) Promouvoir l’apprentissage par Internet, à l’intérieur de l’Amérique du Nord.
4) Développer des échanges et des programmes de formation pour les enseignants du primaire et du secondaire. L’objectif est de faire disparaître les obstacles linguistiques et de « donner un sens plus profond d’appartenance à l’Amérique du Nord ».
5) Développer des programmes de jumelages d’écoles et d’échange d’étudiants.
6) Encourager des façons imaginatives de développer des connections nord-américaines. Les rapporteurs encouragent les fondations et les instituts de recherche à promouvoir l’appartenance à une communauté nord-américaine. (pas de recommandations pour 2010).
Le troisième et dernier grand point de ce rapport traite De la vision à l’action : Institutions pour guider les relations tripartites. Cette volonté mondialiste d’instaurer un bloc Nord-américain unifié conduit à un profond changement institutionnel. Les transformations à apporter sont les suivantes.
Dès maintenant
1) Instaurer un sommet annuel nord-américain.
2) Renforcer les structures gouvernementales.
Le rapport préconise un renforcement des structures internes de chaque pays « en mettant sur pied des groupes de travail menés par un ministre, qui devront rendre compte dans les 90 jours et devront se réunir régulièrement ».
3) Créer un comité consultatif nord-américain.
C’est avec la création d’un groupe indépendant de conseillers que les rédacteurs de ce rapport insistent particulièrement sur le fait que « Leur mandat serait de s’engager dans une exploration créatrice d’idées nouvelles dans une perspective nord-américaine. Une approche complémentaire consisterait à mettre sur pied des organismes privés qui se réuniraient régulièrement ou annuellement pour étayer les relations nord-américaines, en s’inspirant des conférences de Bilderberg ou de Wehrkunde, dont le but était de soutenir les relations transatlantiques ».
4) Créer un groupe interparlementaire Nord-américain.
Dans cette affaire, les États-Unis jouent un rôle clef en raison de leur primauté économique et militaire. Afin de promouvoir des liens institutionnels forts avec les deux autres pays, le groupe de travail recommande « que les réunions bilatérales aient lieu tous les deux ans et que les trois partenaires nord-américains créent un groupe interparlementaire tripartite qui se réunirait aussi tous les deux ans entre les réunions bilatérales ». (pas de recommandations pour 2010).
Conclusion
Le caractère détaillé de ce programme souligne l’immense effort lancé par les mondialistes afin de favoriser l’émergence d’un bloc géo-économique nord-américain unifié. Comme le rappelle les instigateurs de cette politique : « L’établissement d’ici 2010 d’une communauté économique et de sécurité pour l’Amérique du Nord est un objectif ambitieux mais réalisable (…) ». Ce processus nord-américain en cours se doit d’être considéré aussi en liaison avec d’autres blocs continentaux émergents en particulier l’Union européenne. Cette dernière continue son travail de maçonnerie permettant le démantèlement des États-nations malgré les « non » français et hollandais au référendum. Face à la résistance de certains peuples, la philosophie mondialiste s’engagera de plus en plus vers l’utilisation de méthodes restreignant les libertés individuelles et encourageant une éducation, tel Machiavel pédagogue, formatant les esprits à son image. Cette dictature rehaussée par une technologie sans cesse perfectionnée traquera les véritables opposants au système. Malheureusement, peu de personnes s’en aperçoivent.
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[1] « Comment le Conseil des relations étrangères détermine la diplomatie US », Voltaire, 25 juin 2004.
Articles de Pierre Hillard publiés par Mondialisation.ca
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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