Les Saints Anges
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Les Saints Anges
Nous allons répondre ici à diverses questions que peuvent se poser les fidèles:
Peut-on se consacrer à l'Ange Gardien ou est-ce une forme d'adoration? Etant entendu que seule la dévotion serait acceptable.
Que signifie la consécration à l'Ange Gardien?
Quels rapports doit-on avoir avec son Ange Gardien?
Peut-on invoquer les anges?
Doit-on avoir recours à leur aide dans notre vie? Si oui, Comment?
Qui sont les Anges?
Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à les poser.
A partir de samedi soir, je commencerai à apporter des éléments de réponse.
Peut-on se consacrer à l'Ange Gardien ou est-ce une forme d'adoration? Etant entendu que seule la dévotion serait acceptable.
Que signifie la consécration à l'Ange Gardien?
Quels rapports doit-on avoir avec son Ange Gardien?
Peut-on invoquer les anges?
Doit-on avoir recours à leur aide dans notre vie? Si oui, Comment?
Qui sont les Anges?
Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à les poser.
A partir de samedi soir, je commencerai à apporter des éléments de réponse.
Invité- Invité
Re: Les Saints Anges
Pour commencer : un texte du Vatican.
L’OPUS SANCTORUM ANGELORUM*
Le 2 octobre 2010, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a envoyé aux présidents des Conférences épiscopales une lettre circulaire sur l’association «Opus Angelorum», lettre qui a été ensuite publiée dans L’Osservatore Romano du 5 novembre 2010, p. 5. Dans cette lettre, la Congrégation fait connaître, en particulier, qu’elle a approuvé la «formule d’une consécration aux Saints Anges pour l’Opus Angelorum» et que la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique a approuvé le «Statut de l’Opus Sanctorum Angelorum». Il semble donc à propos de présenter brièvement la spiritualité de cette Œuvre des saints Anges qui se présente aujourd’hui comme «une association publique de l’Église en conformité avec la doctrine traditionnelle et les directives de l’autorité suprême; elle propage la dévotion aux saints Anges parmi les fidèles, exhorte à la prière pour les prêtres, promeut l’amour du Christ dans sa passion et en union avec elle» (Lettre de la CDF).
Quelle est donc la spiritualité de cette association? et quel a été son parcours jusqu’à la situation actuelle à laquelle se réfère la lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi? L’Opus Sanctorum Angelorum est né en Autriche, à Innsbruck, en 1949. Mme Gabriele Bitterlich, épouse et mère de trois enfants, est à l’origine de ce mouvement. À partir de cette année 1949, elle a eu de plus en plus clairement conscience que le Seigneur Jésus-Christ voulait que les fidèles vénèrent et invoquent davantage les saints anges et s’ouvrent à leur puissant secours. Mais, en vraie chrétienne, elle a toujours professé se soumettre en tout à l’autorité de l’Église. À cette époque, cette autorité était l’évêque d’Innsbruck, Mgr Paulus Rusch, avec qui elle est toujours restée en contact. À partir de 1961, l’Opus Angelorum s’est répandu dans divers pays et, en conséquence, à compter de 1977, c’est l’autorité suprême de l’Église qui a examiné ses doctrines et ses pratiques particulières.
En approuvant ce mouvement, l’Église a reconnu la valeur fondamentale de l’intuition fondatrice de Mme Bitterlich, mais, d’autre part, a aussi relevé, dans l’ensemble considérable de ses écrits, différentes doctrines et, en particulier, des «théories ... sur le monde des anges, leurs noms personnels, leurs groupes et fonctions» «étrangères à la Sainte Écriture et à la Tradition», théories qui «ne peuvent pas servir de fondement à la spiritualité et à l’activité d’associations approuvées par l’Église»[1]. Puisque l’Opus Angelorum a obéi à l’Église en abandonnant ces doctrines et leurs conséquences pratiques, il se présente aujourd’hui à bon droit comme un mouvement ecclésial appelé à collaborer, avec son charisme propre, à la mission évangélisatrice et salvifique de l’Église.
Le fondement de sa spiritualité est la Parole de Dieu, qui se trouve dans la Sainte Écriture et dans la Tradition vivante de l’Église, qui sont authentiquement interprétées par le Magistère. Et l’on trouve une synthèse de la doctrine du Magistère à propos du monde angélique dans le Catéchisme de l’Église catholique (CEC 328-336, 350-352).
On y lit, en premier lieu, que «l’existence des êtres spirituels, non corporels, que l’Écriture Sainte nomme habituellement anges, est une vérité de foi» (CEC 328). «De tout leur être, les anges sont serviteurs et messagers de Dieu. Parce qu’ils contemplent "constamment la face de mon Père qui est aux cieux" (Mt 18, 10), ils sont "les ouvriers de sa parole, attentifs au son de sa parole" (Ps 103, 20)» (CEC 329); ils sont des créatures personnelles et immortelles» (CEC 330).
Jésus-Christ n’est pas seulement le centre pour les hommes, mais aussi pour les anges: «Le Christ est le centre du monde angélique. Ce sont ses anges à Lui: "Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous ses anges ..." (Mt 25, 31). Ils sont à Lui parce que créés par et pour lui... Ils sont à Lui plus encore parce qu’Il les a faits messagers de son dessein de salut» (CEC 331). «Ils sont là, dès la création et tout au long de l’histoire du salut, annonçant de loin ou de près ce salut et servant le dessein divin de sa réalisation» (CEC 331). Ce service des anges se réfère donc au Verbe incarné lui-même et à son Corps sur la terre, l’Église. «De l’Incarnation à l’Ascension, la vie du Verbe incarné est entourée de l’adoration et du service des anges ... Ils protègent l’enfance de Jésus, servent Jésus au désert, le réconfortent dans l’agonie, alors qu’il aurait pu être sauvé par eux de la main des ennemis comme jadis Israël. Ce sont encore les anges qui "évangélisent" en annonçant la Bonne Nouvelle de l’Incarnation, et de la Résurrection du Christ. Ils seront là au retour du Christ qu’ils annoncent, au service de son jugement» (CEC 333).
«Toute la vie de l’Église bénéficie de l’aide mystérieuse et puissante des anges» (CEC 334). «Dans sa liturgie, l’Église se joint aux anges pour adorer le Dieu trois fois saint; elle invoque leur assistance ..., elle fête plus particulièrement la mémoire de certains anges (S. Michel, S.Gabriel, S. Raphaël, les anges gardiens).
Ainsi, «du début au trépas, la vie humaine est entourée de leur garde et de leur intercession. ... Dès ici-bas, la vie chrétienne participe, dans la foi, à la société bienheureuse des anges et des hommes, unis en Dieu» (CEC 336). C’est donc à juste titre que «l’Église vénère les anges qui l’aident dans son pèlerinage terrestre» (CEC 352).
Le caractère particulier de l’association Opus Angelorum consiste dans le fait que ses membres portent la dévotion aux saints anges à un plein développement qui se manifeste et se concrétise dans une «consécration aux saints anges», de façon analogue à ce qui s’est produit dans l’histoire de l’Église relativement à la dévotion au Sacré Cœur de Jésus et à celle au Cœur Immaculé de Marie (consécrations au Sacré Cœur et au Cœur Immaculé).
On entre dans l’Œuvre des saints Anges par la consécration à l’ange gardien. La consécration aux saints Anges est effectuée par ceux des membres qui veulent s’engager davantage pour les fins spirituelles du mouvement. Cette consécration est comprise comme une alliance du fidèle avec les saints anges, c’est-à-dire comme la reconnaissance et la prise au sérieux, par un acte conscient et explicite, de leur mission et de leur place dans l’économie du salut. De même que beaucoup de spiritualités se caractérisent par des devises, comme, par exemple, le Totus tuus du pape Jean Paul II, de même la spiritualité de la consécration aux saints Anges dans l’Opus Angelorum pourrait se caractériser par les mots Cum sanctis angelis, c’est-à-dire avec les saints anges ou en communion avec les saints anges.
En effet, dans la foi et la charité théologales, les fidèles peuvent avoir une «vie commune» avec les saints anges, les avoir comme vrais amis[2] et établir avec eux une intime collaboration spirituelle en vue de l’actuation du dessein salvifique de Dieu à l’égard de toutes les créatures[3], assurés, comme ils le sont, de leur coopération à toutes leurs œuvres bonnes[4].
Cette vie commune et cette collaboration spirituelle des fidèles avec les saints anges, en quoi consiste proprement, aux termes du Statut dont on a parlé ci-dessus, la «nature» de l’Opus Angelorum, exige évidemment non seulement la foi et l’amour à l’égard des saints anges – et en premier lieu du propre ange gardien –, mais aussi l’application prudente des critères du «discernement des esprits». On lit à ce propos, dans le Compendium du Catéchisme de l’Église catholique[5], cette explication tout à fait appropriée: «Comme dans la vision de l’échelle de Jacob – "les Anges de Dieu y montaient et descendaient" (Gn 28,12) – les anges sont des messagers dynamiques et infatigables, qui lient le ciel et la terre. Entre Dieu et l’humanité, ne règne pas le silence et l’incommunicabilité, mais le dialogue continuel, la communication incessante. Et les hommes, destinataires de cette communication, doivent affiner leur oreille spirituelle, pour écouter et comprendre cette langue angélique, qui suggère de bonnes paroles, de saints sentiments, des actions miséricordieuses, des comportements charitables et des relations édifiantes».
L’Opus Angelorum se fonde sur la disposition prompte et inconditionnée à servir Dieu avec le secours des saints anges et a comme finalité le renouvellement de la vie spirituelle avec leur aide dans les «directions (ou dimensions) fondamentales» de l’adoration, de la contemplation, de l’expiation et de la mission (apostolat).
Le secours des anges et l’union avec eux permettent aux hommes de mieux vivre la foi et de la témoigner avec une plus grande force et conviction. Les saints anges, en effet, contemplent continuellement la face de Dieu (cf. Mt 18,10) et vivent en constante adoration. Ils peuvent donc illuminer de façon particulièrement efficace les fidèles qui s’ouvrent consciemment à leur action et les aider ainsi à contempler dans la foi les divins mystères: Dieu lui-même et ses œuvres (theologia et oikonomia[6]), à progresser ainsi dans la connaissance et dans l’amour de Dieu, à demeurer en sa présence et à s’adonner à une adoration particulièrement respectueuse et aimante, travaillant ainsi à une plus grande glorification de Dieu. L’adoration, et spécialement l’adoration eucharistique, occupe donc, dans l’Opus Angelorum, la première place.
De même que le Seigneur Jésus-Christ lui-même a été conforté par le Père céleste à travers le ministère d’un ange pour supporter sa passion rédemptrice (cf. Lc 22,43), de même les membres de l’Opus Angelorum comptent sur l’aide des saints anges pour suivre le Christ dans la charité expiatrice pour le salut et la sanctification des âmes, et particulièrement de celles des prêtres. C’est pourquoi, dans l’Opus Angelorum, se célèbre aussi le pieux exercice de la Passio Domini, qui consiste en un temps de prière hebdomadaire (jeudi soir et vendredi après-midi) durant lequel les membres de l’Opus s’unissent spirituellement au Rédempteur dans le mystère de sa passion salvifique. Le Christ crucifié et ressuscité est, en effet, le centre aussi bien des hommes que des saints anges.
En approuvant l’Opus Sanctorum Angelorum, l’Église a donné sa bénédiction à un mouvement qui se caractérise, certes, par une dévotion particulière aux saints anges, mais surtout et essentiellement qui – conformément aux propriétés caractéristiques des anges – est tout orienté à Dieu et au service de Dieu, au Christ Rédempteur, à la croix, à l’Eucharistie, à la gloire de Dieu, au salut et à la sanctification des âmes. En vérité, la vive conscience de la présence et du secours puissant et mystérieux des saints anges, serviteurs et messagers de Dieu, est en mesure de pousser les fidèles à se consacrer avec confiance à la mission primordiale et substantielle de l’Église: le salut des âmes à la gloire de Dieu.
* L’Osservatore Romano, édition hebdomadaire en langue française, numéro 12, 24 mars 2011, page 14.
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[1]Cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Décret Litteris diei, 6 juin 1992.
[2] Cf. Saint Thomas d’Aquin, Summa theologiae, IIa IIae, q. 25, a. 10 et q. 23, a. 1, ad 1m.
[3] Cf. Ep 1,9-10; Col 1,15-20; Jn 12,32; 17,21-23; Ap 10,7; 19,6-9.
[4] Cf. Saint Thomas d’Aquin, Summa theologiae, Ia, q. 114, a. 3, ad 3m: «ad omnia bona nostra cooperantur angeli»(cit. par CEC 350).
[5]P. 230 – il s’agit du commentaire à la reproduction d’une peinture de Jan Van Eyck.
[6] Cf. CEC 236.
http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20110316_nota-opus-angelorum_fr.html
L’OPUS SANCTORUM ANGELORUM*
Le 2 octobre 2010, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a envoyé aux présidents des Conférences épiscopales une lettre circulaire sur l’association «Opus Angelorum», lettre qui a été ensuite publiée dans L’Osservatore Romano du 5 novembre 2010, p. 5. Dans cette lettre, la Congrégation fait connaître, en particulier, qu’elle a approuvé la «formule d’une consécration aux Saints Anges pour l’Opus Angelorum» et que la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique a approuvé le «Statut de l’Opus Sanctorum Angelorum». Il semble donc à propos de présenter brièvement la spiritualité de cette Œuvre des saints Anges qui se présente aujourd’hui comme «une association publique de l’Église en conformité avec la doctrine traditionnelle et les directives de l’autorité suprême; elle propage la dévotion aux saints Anges parmi les fidèles, exhorte à la prière pour les prêtres, promeut l’amour du Christ dans sa passion et en union avec elle» (Lettre de la CDF).
Quelle est donc la spiritualité de cette association? et quel a été son parcours jusqu’à la situation actuelle à laquelle se réfère la lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi? L’Opus Sanctorum Angelorum est né en Autriche, à Innsbruck, en 1949. Mme Gabriele Bitterlich, épouse et mère de trois enfants, est à l’origine de ce mouvement. À partir de cette année 1949, elle a eu de plus en plus clairement conscience que le Seigneur Jésus-Christ voulait que les fidèles vénèrent et invoquent davantage les saints anges et s’ouvrent à leur puissant secours. Mais, en vraie chrétienne, elle a toujours professé se soumettre en tout à l’autorité de l’Église. À cette époque, cette autorité était l’évêque d’Innsbruck, Mgr Paulus Rusch, avec qui elle est toujours restée en contact. À partir de 1961, l’Opus Angelorum s’est répandu dans divers pays et, en conséquence, à compter de 1977, c’est l’autorité suprême de l’Église qui a examiné ses doctrines et ses pratiques particulières.
En approuvant ce mouvement, l’Église a reconnu la valeur fondamentale de l’intuition fondatrice de Mme Bitterlich, mais, d’autre part, a aussi relevé, dans l’ensemble considérable de ses écrits, différentes doctrines et, en particulier, des «théories ... sur le monde des anges, leurs noms personnels, leurs groupes et fonctions» «étrangères à la Sainte Écriture et à la Tradition», théories qui «ne peuvent pas servir de fondement à la spiritualité et à l’activité d’associations approuvées par l’Église»[1]. Puisque l’Opus Angelorum a obéi à l’Église en abandonnant ces doctrines et leurs conséquences pratiques, il se présente aujourd’hui à bon droit comme un mouvement ecclésial appelé à collaborer, avec son charisme propre, à la mission évangélisatrice et salvifique de l’Église.
Le fondement de sa spiritualité est la Parole de Dieu, qui se trouve dans la Sainte Écriture et dans la Tradition vivante de l’Église, qui sont authentiquement interprétées par le Magistère. Et l’on trouve une synthèse de la doctrine du Magistère à propos du monde angélique dans le Catéchisme de l’Église catholique (CEC 328-336, 350-352).
On y lit, en premier lieu, que «l’existence des êtres spirituels, non corporels, que l’Écriture Sainte nomme habituellement anges, est une vérité de foi» (CEC 328). «De tout leur être, les anges sont serviteurs et messagers de Dieu. Parce qu’ils contemplent "constamment la face de mon Père qui est aux cieux" (Mt 18, 10), ils sont "les ouvriers de sa parole, attentifs au son de sa parole" (Ps 103, 20)» (CEC 329); ils sont des créatures personnelles et immortelles» (CEC 330).
Jésus-Christ n’est pas seulement le centre pour les hommes, mais aussi pour les anges: «Le Christ est le centre du monde angélique. Ce sont ses anges à Lui: "Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous ses anges ..." (Mt 25, 31). Ils sont à Lui parce que créés par et pour lui... Ils sont à Lui plus encore parce qu’Il les a faits messagers de son dessein de salut» (CEC 331). «Ils sont là, dès la création et tout au long de l’histoire du salut, annonçant de loin ou de près ce salut et servant le dessein divin de sa réalisation» (CEC 331). Ce service des anges se réfère donc au Verbe incarné lui-même et à son Corps sur la terre, l’Église. «De l’Incarnation à l’Ascension, la vie du Verbe incarné est entourée de l’adoration et du service des anges ... Ils protègent l’enfance de Jésus, servent Jésus au désert, le réconfortent dans l’agonie, alors qu’il aurait pu être sauvé par eux de la main des ennemis comme jadis Israël. Ce sont encore les anges qui "évangélisent" en annonçant la Bonne Nouvelle de l’Incarnation, et de la Résurrection du Christ. Ils seront là au retour du Christ qu’ils annoncent, au service de son jugement» (CEC 333).
«Toute la vie de l’Église bénéficie de l’aide mystérieuse et puissante des anges» (CEC 334). «Dans sa liturgie, l’Église se joint aux anges pour adorer le Dieu trois fois saint; elle invoque leur assistance ..., elle fête plus particulièrement la mémoire de certains anges (S. Michel, S.Gabriel, S. Raphaël, les anges gardiens).
Ainsi, «du début au trépas, la vie humaine est entourée de leur garde et de leur intercession. ... Dès ici-bas, la vie chrétienne participe, dans la foi, à la société bienheureuse des anges et des hommes, unis en Dieu» (CEC 336). C’est donc à juste titre que «l’Église vénère les anges qui l’aident dans son pèlerinage terrestre» (CEC 352).
Le caractère particulier de l’association Opus Angelorum consiste dans le fait que ses membres portent la dévotion aux saints anges à un plein développement qui se manifeste et se concrétise dans une «consécration aux saints anges», de façon analogue à ce qui s’est produit dans l’histoire de l’Église relativement à la dévotion au Sacré Cœur de Jésus et à celle au Cœur Immaculé de Marie (consécrations au Sacré Cœur et au Cœur Immaculé).
On entre dans l’Œuvre des saints Anges par la consécration à l’ange gardien. La consécration aux saints Anges est effectuée par ceux des membres qui veulent s’engager davantage pour les fins spirituelles du mouvement. Cette consécration est comprise comme une alliance du fidèle avec les saints anges, c’est-à-dire comme la reconnaissance et la prise au sérieux, par un acte conscient et explicite, de leur mission et de leur place dans l’économie du salut. De même que beaucoup de spiritualités se caractérisent par des devises, comme, par exemple, le Totus tuus du pape Jean Paul II, de même la spiritualité de la consécration aux saints Anges dans l’Opus Angelorum pourrait se caractériser par les mots Cum sanctis angelis, c’est-à-dire avec les saints anges ou en communion avec les saints anges.
En effet, dans la foi et la charité théologales, les fidèles peuvent avoir une «vie commune» avec les saints anges, les avoir comme vrais amis[2] et établir avec eux une intime collaboration spirituelle en vue de l’actuation du dessein salvifique de Dieu à l’égard de toutes les créatures[3], assurés, comme ils le sont, de leur coopération à toutes leurs œuvres bonnes[4].
Cette vie commune et cette collaboration spirituelle des fidèles avec les saints anges, en quoi consiste proprement, aux termes du Statut dont on a parlé ci-dessus, la «nature» de l’Opus Angelorum, exige évidemment non seulement la foi et l’amour à l’égard des saints anges – et en premier lieu du propre ange gardien –, mais aussi l’application prudente des critères du «discernement des esprits». On lit à ce propos, dans le Compendium du Catéchisme de l’Église catholique[5], cette explication tout à fait appropriée: «Comme dans la vision de l’échelle de Jacob – "les Anges de Dieu y montaient et descendaient" (Gn 28,12) – les anges sont des messagers dynamiques et infatigables, qui lient le ciel et la terre. Entre Dieu et l’humanité, ne règne pas le silence et l’incommunicabilité, mais le dialogue continuel, la communication incessante. Et les hommes, destinataires de cette communication, doivent affiner leur oreille spirituelle, pour écouter et comprendre cette langue angélique, qui suggère de bonnes paroles, de saints sentiments, des actions miséricordieuses, des comportements charitables et des relations édifiantes».
L’Opus Angelorum se fonde sur la disposition prompte et inconditionnée à servir Dieu avec le secours des saints anges et a comme finalité le renouvellement de la vie spirituelle avec leur aide dans les «directions (ou dimensions) fondamentales» de l’adoration, de la contemplation, de l’expiation et de la mission (apostolat).
Le secours des anges et l’union avec eux permettent aux hommes de mieux vivre la foi et de la témoigner avec une plus grande force et conviction. Les saints anges, en effet, contemplent continuellement la face de Dieu (cf. Mt 18,10) et vivent en constante adoration. Ils peuvent donc illuminer de façon particulièrement efficace les fidèles qui s’ouvrent consciemment à leur action et les aider ainsi à contempler dans la foi les divins mystères: Dieu lui-même et ses œuvres (theologia et oikonomia[6]), à progresser ainsi dans la connaissance et dans l’amour de Dieu, à demeurer en sa présence et à s’adonner à une adoration particulièrement respectueuse et aimante, travaillant ainsi à une plus grande glorification de Dieu. L’adoration, et spécialement l’adoration eucharistique, occupe donc, dans l’Opus Angelorum, la première place.
De même que le Seigneur Jésus-Christ lui-même a été conforté par le Père céleste à travers le ministère d’un ange pour supporter sa passion rédemptrice (cf. Lc 22,43), de même les membres de l’Opus Angelorum comptent sur l’aide des saints anges pour suivre le Christ dans la charité expiatrice pour le salut et la sanctification des âmes, et particulièrement de celles des prêtres. C’est pourquoi, dans l’Opus Angelorum, se célèbre aussi le pieux exercice de la Passio Domini, qui consiste en un temps de prière hebdomadaire (jeudi soir et vendredi après-midi) durant lequel les membres de l’Opus s’unissent spirituellement au Rédempteur dans le mystère de sa passion salvifique. Le Christ crucifié et ressuscité est, en effet, le centre aussi bien des hommes que des saints anges.
En approuvant l’Opus Sanctorum Angelorum, l’Église a donné sa bénédiction à un mouvement qui se caractérise, certes, par une dévotion particulière aux saints anges, mais surtout et essentiellement qui – conformément aux propriétés caractéristiques des anges – est tout orienté à Dieu et au service de Dieu, au Christ Rédempteur, à la croix, à l’Eucharistie, à la gloire de Dieu, au salut et à la sanctification des âmes. En vérité, la vive conscience de la présence et du secours puissant et mystérieux des saints anges, serviteurs et messagers de Dieu, est en mesure de pousser les fidèles à se consacrer avec confiance à la mission primordiale et substantielle de l’Église: le salut des âmes à la gloire de Dieu.
* L’Osservatore Romano, édition hebdomadaire en langue française, numéro 12, 24 mars 2011, page 14.
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[1]Cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Décret Litteris diei, 6 juin 1992.
[2] Cf. Saint Thomas d’Aquin, Summa theologiae, IIa IIae, q. 25, a. 10 et q. 23, a. 1, ad 1m.
[3] Cf. Ep 1,9-10; Col 1,15-20; Jn 12,32; 17,21-23; Ap 10,7; 19,6-9.
[4] Cf. Saint Thomas d’Aquin, Summa theologiae, Ia, q. 114, a. 3, ad 3m: «ad omnia bona nostra cooperantur angeli»(cit. par CEC 350).
[5]P. 230 – il s’agit du commentaire à la reproduction d’une peinture de Jan Van Eyck.
[6] Cf. CEC 236.
http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20110316_nota-opus-angelorum_fr.html
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