La croissance de la foi
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La croissance de la foi
Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 3,1-8.9a.
Frères, quand je me suis adressé à vous, je n'ai pas pu vous parler comme à des spirituels, mais seulement comme à de faibles êtres de chair, comme à des enfants dans le Christ.
C'est du lait que je vous ai donné, et non de la nourriture solide ; vous n'auriez pas pu en manger, et encore maintenant vous ne le pouvez pas,
car vous êtes encore des êtres de chair. Puisqu'il y a entre vous des jalousies et des disputes, n'êtes-vous pas toujours des êtres de chair, et n'avez-vous pas une conduite toute humaine ?
Quand l'un de vous dit : « Moi, j'appartiens à Paul », et un autre : « J'appartiens à Apollos », n'est-ce pas un langage tout humain ?
En fait, qui est Apollos ? et qui est Paul ? Rien que des ministres de Dieu, par qui vous êtes devenus croyants, et qui ont agi selon les dons du Seigneur à chacun d'eux.
Moi, j'ai planté, Apollos a arrosé ; mais c'est Dieu qui donnait la croissance.
Donc celui qui plante ne compte pas, ni celui qui arrose ; seul compte celui qui donne la croissance : Dieu.
Entre celui qui plante et celui qui arrose, il n'y a pas de différence, mais chacun recevra son salaire suivant la peine qu'il se sera donnée.
Nous sommes les collaborateurs de Dieu, et vous êtes le champ de Dieu, vous êtes la maison que Dieu construit.
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,38-44.
En quittant la synagogue, Jésus entra chez Simon. Or, la belle-mère de Simon était oppressée par une forte fièvre, et on implora Jésus en sa faveur. Il se pencha sur elle, interpella vivement la fièvre, et celle-ci quitta la malade. A l'instant même, elle se leva, et elle les servait. Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des infirmes atteints de diverses maladies les lui amenèrent. Et Jésus, imposant les mains à chacun d'eux, les guérissait. Des esprits mauvais sortaient de beaucoup d'entre eux en criant : « Tu es le Fils de Dieu ! » Mais Jésus les interpellait vivement et leur interdisait de parler parce qu'ils savaient, eux, qu'il était le Messie. Quand il fit jour, il sortit et se retira dans un endroit désert. Les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu'à lui, et elles le retenaient pour l'empêcher de les quitter.
Mais il leur dit : « Il faut que j'aille aussi dans les autres villes pour leur annoncer la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c'est pour cela que j'ai été envoyé. » Et il se rendait dans les synagogues de Judée pour y proclamer la Bonne Nouvelle.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Ce n'est certes pas pour rien qu'un homme cultivé comme était Luc nous montre que Jésus chasse la maladie de la belle-mère de Simon de la même façon qu'il chasse les démons. Il est écrit qu'il "interpelle vivement" ici la maladie, là les démons, et ces maux sont expulsés. Ce qui laisse comprendre qu'aucun mal qui touche l'homme ne peut résister à la Parole, au Verbe fait chair, à Jésus. Car en Lui sont "tous les trésors de la sagesse et de la science", comme je l'ai lu dans les Litanies au Coeur Sacré de Jésus - une de mes oraisons préférées dans les temps de détresse.
Les habitants de Capharnaüm voudraient bien garder Jésus pour eux seuls, mais Jésus doit poursuivre sa mission et aller dans les autres villes. C'est pour cela qu'il a été envoyé. Encore en ce jour, Jésus ressuscité, désormais présent dans toutes les villes de la planète, délivre sûrement tous ceux et toutes celles qui sont possédés d'esprits mauvais et de maladies. J'ose dire cela !?! Oui, je le dis et je m'accuse moi-même car c'est notre manque de foi à tous, vous et moi, qui fait que nous demeurons longtemps prisonniers de nos esprits mauvais et de nos maladies. En réalité, notre "déficit" premier, c'est celui de la foi !...
C'est notre manière d'appréhender les choses de Dieu en est la cause. Dans la première lecture, saint Paul fait réprimande les Corinthiens pour leur manière de croire toute humaine: "Moi, je suis d'Apollos ! Et moi je suis de Paul !" Eh bien, nous aussi, la plupart du temps, nous n'affirmons qu'une manière de croire qui est la nôtre, qui est selon nos goûts ou nos affinités, mais qui, hélas, n'est pas - pas encore du moins, la vraie foi. Les habitants de Capharnaüm, qui ont pourtant vu agir Jésus - qui ont même pu le toucher, se verront reprocher le même manque de foi. Ici, je cite Matthieu: "Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu'au ciel ? Non, tu descendras jusqu'au séjour des morts ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, cette ville subsisterait encore aujourd'hui." [Mt - 11 : 23]
Comment donc guérir de notre incrédulité ? Comment faire que notre foi, toute petite qu'elle est, se mette enfin à grandir ? Je dois avouer humblement cette découverte que j'ai faite en moi: aujourd'hui encore, lorsque je récite le chapelet de la miséricorde divine, qui est celui de la congrégation à laquelle j'appartiens, j'omets très souvent la finale, qui proclame: "Jésus, j'ai confiance en Toi !". Oui, j'ai la foi, mais il faut encore que ma foi devienne confiance, une confiance tout à fait puérile, une confiance d'enfant - et à ce niveau, "quelque chose en moi" résiste toujours à Jésus.
La foi, comme dit Bernanos, "informe"ma vie - et c'est déjà beaucoup. Mais pour faire grandir ma foi, j'ai deux éléments: la discipline de chaque jour, et : mes épreuves. Si je n'avais pas eu des épreuves, je n'aurais jamais prié comme je me suis mis à partir des années 90. J'avais vraiment l'impression de moudre du grain avec mon chapelet ! Je partais et je marchais des heures entières en récitant mes Ave Maria. Et c'est une épreuve encore (une chute) qui m'a contraint à mieux réfléchir pour savoir si j'allais suivre cette voie qui m'était proposée - de la théologie de la miséricorde divine.
Et de ce fait, de prière en prière, d'épreuve en épreuve, petit à petit, il me vient de pouvoir me dire, comme ce matin: "Je suis heureux - je vois bien tout ce qui ne va pas, je sais que tout peut arriver, mais j'ai la foi, et comme je suis heureux d'avoir la foi !"
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Frères, quand je me suis adressé à vous, je n'ai pas pu vous parler comme à des spirituels, mais seulement comme à de faibles êtres de chair, comme à des enfants dans le Christ.
C'est du lait que je vous ai donné, et non de la nourriture solide ; vous n'auriez pas pu en manger, et encore maintenant vous ne le pouvez pas,
car vous êtes encore des êtres de chair. Puisqu'il y a entre vous des jalousies et des disputes, n'êtes-vous pas toujours des êtres de chair, et n'avez-vous pas une conduite toute humaine ?
Quand l'un de vous dit : « Moi, j'appartiens à Paul », et un autre : « J'appartiens à Apollos », n'est-ce pas un langage tout humain ?
En fait, qui est Apollos ? et qui est Paul ? Rien que des ministres de Dieu, par qui vous êtes devenus croyants, et qui ont agi selon les dons du Seigneur à chacun d'eux.
Moi, j'ai planté, Apollos a arrosé ; mais c'est Dieu qui donnait la croissance.
Donc celui qui plante ne compte pas, ni celui qui arrose ; seul compte celui qui donne la croissance : Dieu.
Entre celui qui plante et celui qui arrose, il n'y a pas de différence, mais chacun recevra son salaire suivant la peine qu'il se sera donnée.
Nous sommes les collaborateurs de Dieu, et vous êtes le champ de Dieu, vous êtes la maison que Dieu construit.
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,38-44.
En quittant la synagogue, Jésus entra chez Simon. Or, la belle-mère de Simon était oppressée par une forte fièvre, et on implora Jésus en sa faveur. Il se pencha sur elle, interpella vivement la fièvre, et celle-ci quitta la malade. A l'instant même, elle se leva, et elle les servait. Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des infirmes atteints de diverses maladies les lui amenèrent. Et Jésus, imposant les mains à chacun d'eux, les guérissait. Des esprits mauvais sortaient de beaucoup d'entre eux en criant : « Tu es le Fils de Dieu ! » Mais Jésus les interpellait vivement et leur interdisait de parler parce qu'ils savaient, eux, qu'il était le Messie. Quand il fit jour, il sortit et se retira dans un endroit désert. Les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu'à lui, et elles le retenaient pour l'empêcher de les quitter.
Mais il leur dit : « Il faut que j'aille aussi dans les autres villes pour leur annoncer la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c'est pour cela que j'ai été envoyé. » Et il se rendait dans les synagogues de Judée pour y proclamer la Bonne Nouvelle.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Ce n'est certes pas pour rien qu'un homme cultivé comme était Luc nous montre que Jésus chasse la maladie de la belle-mère de Simon de la même façon qu'il chasse les démons. Il est écrit qu'il "interpelle vivement" ici la maladie, là les démons, et ces maux sont expulsés. Ce qui laisse comprendre qu'aucun mal qui touche l'homme ne peut résister à la Parole, au Verbe fait chair, à Jésus. Car en Lui sont "tous les trésors de la sagesse et de la science", comme je l'ai lu dans les Litanies au Coeur Sacré de Jésus - une de mes oraisons préférées dans les temps de détresse.
Les habitants de Capharnaüm voudraient bien garder Jésus pour eux seuls, mais Jésus doit poursuivre sa mission et aller dans les autres villes. C'est pour cela qu'il a été envoyé. Encore en ce jour, Jésus ressuscité, désormais présent dans toutes les villes de la planète, délivre sûrement tous ceux et toutes celles qui sont possédés d'esprits mauvais et de maladies. J'ose dire cela !?! Oui, je le dis et je m'accuse moi-même car c'est notre manque de foi à tous, vous et moi, qui fait que nous demeurons longtemps prisonniers de nos esprits mauvais et de nos maladies. En réalité, notre "déficit" premier, c'est celui de la foi !...
C'est notre manière d'appréhender les choses de Dieu en est la cause. Dans la première lecture, saint Paul fait réprimande les Corinthiens pour leur manière de croire toute humaine: "Moi, je suis d'Apollos ! Et moi je suis de Paul !" Eh bien, nous aussi, la plupart du temps, nous n'affirmons qu'une manière de croire qui est la nôtre, qui est selon nos goûts ou nos affinités, mais qui, hélas, n'est pas - pas encore du moins, la vraie foi. Les habitants de Capharnaüm, qui ont pourtant vu agir Jésus - qui ont même pu le toucher, se verront reprocher le même manque de foi. Ici, je cite Matthieu: "Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu'au ciel ? Non, tu descendras jusqu'au séjour des morts ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, cette ville subsisterait encore aujourd'hui." [Mt - 11 : 23]
Comment donc guérir de notre incrédulité ? Comment faire que notre foi, toute petite qu'elle est, se mette enfin à grandir ? Je dois avouer humblement cette découverte que j'ai faite en moi: aujourd'hui encore, lorsque je récite le chapelet de la miséricorde divine, qui est celui de la congrégation à laquelle j'appartiens, j'omets très souvent la finale, qui proclame: "Jésus, j'ai confiance en Toi !". Oui, j'ai la foi, mais il faut encore que ma foi devienne confiance, une confiance tout à fait puérile, une confiance d'enfant - et à ce niveau, "quelque chose en moi" résiste toujours à Jésus.
La foi, comme dit Bernanos, "informe"ma vie - et c'est déjà beaucoup. Mais pour faire grandir ma foi, j'ai deux éléments: la discipline de chaque jour, et : mes épreuves. Si je n'avais pas eu des épreuves, je n'aurais jamais prié comme je me suis mis à partir des années 90. J'avais vraiment l'impression de moudre du grain avec mon chapelet ! Je partais et je marchais des heures entières en récitant mes Ave Maria. Et c'est une épreuve encore (une chute) qui m'a contraint à mieux réfléchir pour savoir si j'allais suivre cette voie qui m'était proposée - de la théologie de la miséricorde divine.
Et de ce fait, de prière en prière, d'épreuve en épreuve, petit à petit, il me vient de pouvoir me dire, comme ce matin: "Je suis heureux - je vois bien tout ce qui ne va pas, je sais que tout peut arriver, mais j'ai la foi, et comme je suis heureux d'avoir la foi !"
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etienne lorant- Date d'inscription : 25/11/2010
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