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Texte de la congrégation pour la doctrine de la foi et l'Eschatologie

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Message par Francesco Lun 5 Nov 2012 - 19:54

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CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI


LETTRE
RECENTIORES EPISCOPORUM SYNODI

A TOUS LES ÉVÊQUES MEMBRES DES
CONFÉRENCES ÉPISCOPALES

SUR QUELQUES
QUESTIONS
CONCERNANT L'ESCHATOLOGIE(*)







LES RÉCENTS SYNODES, consacrés respectivement à l’évangélisation
et à la catéchèse, ont fait prendre une conscience plus vive de la nécessité
d’une fidélité parfaite aux vérités fondamentales de la foi, surtout aujourd’hui
où les mutations profondes du milieu humain et le souci d’intégrer la foi dans
les univers culturels divers imposent un effort plus grand qu’autrefois en vue
de rendre cette foi accessible et communicable. Cette dernière exigence,
actuellement si pressante, appelle en effet un souci plus fort que jamais
d’authenticité et d’intégrité de la foi.

Les responsables doivent donc se montrer extrêmement attentifs à
tout ce qui pourrait causer dans la conscience commune des fidèles la lente
dégradation et l’extinction progressive de quelque élément du Symbole baptismal
indispensable à la cohérence de la foi et lié inséparablement à des usages
importants dans la vie de l’Eglise.

Précisément sur l’un de ces points, il a paru opportun et urgent
d’attirer l’attention de ceux à qui Dieu a confié le soin de promouvoir et de
défendre la foi, afin qu’ils préviennent les dangers qui pourraient mettre en
cause cette même foi dans l’âme des fidèles.

Il s’agit de cet article du Credo qui concerne la vie éternelle
et donc, généralement, l’au-delà de la mort. Sur une telle question,
l’enseignement ne peut pas se permettre de défaillances ; il ne peut même rester
déficient ou incertain sans mettre en péril la foi et le salut des fidèles.



Affermir la foi des chrétiens sur des points mis en doute

L’importance de ce dernier article du Symbole baptismal
n’échappe à personne : il exprime le terme et le but du dessein de Dieu dont le
Symbole trace le déroulement. S’il n’y a pas de résurrection, tout l’édifice de
la foi s’effondre, comme le dit si vigoureusement saint Paul (cf. 1 Co
15). Si le chrétien ne peut plus donner aux mots « Vie éternelle » un contenu
certain, les promesses de l’Evangile, le sens de la création et de la rédemption
s’évanouissent, la vie présente elle-même est privée de toute espérance (cf.
He
11, 1).

Or, comment ignorer sur ce point le malaise et l’inquiétude de
beaucoup ? Qui ne constate que le doute s’insinue subtilement et jusqu’au plus
profond des esprits ? Même si heureusement, dans la plupart des cas, le chrétien
n’en est pas encore arrivé au doute positif, souvent il s’abstient de penser à
ce qui suit la mort, car il commence à sentir se lever en lui des questions
auxquelles il redoute de devoir répondre : existe-t-il quelque chose au-delà de
la mort ? Subsiste-t-il quelque chose de nous-mêmes après cette mort ? N’est-ce
pas le néant qui nous attend ?


Il faut voir là pour une part la répercussion non voulue, dans
les esprits, de controverses théologiques largement diffusées dans le public, et
dont la plupart des fidèles ne sont en mesure de discerner ni l’objet précis, ni
la portée. On entend discuter l’existence de l’âme, la signification d’une
survie, on se demande ce qui se passe entre la mort du chrétien et la
résurrection générale. Le peuple chrétien est désemparé de ne plus retrouver son
vocabulaire et ses connaissances familières. Il ne peut assurément être question
de limiter ou même d’empêcher une recherche théologique dont la foi de l’Eglise
a besoin et dont elle doit pouvoir profiter. Mais on ne saurait non plus se
dispenser d’affermir en temps voulu la foi des chrétiens sur les points qui sont
mis en doute. De ce double et difficile devoir, nous voudrions rappeler
sommairement la nature et les aspects en cette situation délicate.



Ce que l’Eglise enseigne

Il faut d’abord que tous ceux qui ont à enseigner discernent
bien ce que l’Eglise considère comme appartenant à l’essence de sa foi ; la
recherche théologique ne peut avoir d’autres vues que de l’approfondir et de le
développer.

Cette S. Congrégation, qui a la responsabilité de promouvoir et
de protéger la doctrine de la foi, veut ici rappeler l’enseignement que donne
l’Eglise au nom du Christ, spécialement sur ce qui advient entre la mort du
chrétien et la résurrection générale.

1. L’Eglise croit (cf. Credo) à une résurrection des
morts.

2. L’Eglise entend cette résurrection de l’homme tout entier ;
celle-ci n’est pour les élus rien d’autre que l’extension aux hommes de la
Résurrection même du Christ.

3. L’Eglise affirme la survivance et la subsistance après la
mort d’un élément spirituel qui est doué de conscience et de volonté en sorte
que le « moi » humain subsiste. Pour désigner cet élément, l’Eglise emploie le
mot « âme », consacré par l’usage de l’Ecriture et de la Tradition. Sans ignorer
que ce terme prend dans la Bible plusieurs sens, elle estime néanmoins qu’il
n’existe aucune raison sérieuse de le rejeter et considère même qu’un outil
verbal est absolument indispensable pour soutenir la foi des chrétiens.

4. L’Eglise exclut toute forme de pensée ou d’expression qui
rendrait absurdes ou inintelligibles sa prière, ses rites funèbres, son culte
des morts, lesquels constituent, dans leur substance, des lieux théologiques.

5. L’Eglise, conformément à l’Ecriture, attend « la
manifestation glorieuse de Notre-Seigneur Jésus-Christ » (Dei Verbum, 1,
4), considérée cependant comme distincte et différée par rapport à la situation
qui est celle des hommes immédiatement après leur mort.

6. L’Eglise, dans son enseignement sur le sort de l’homme après
sa mort, exclut toute explication qui ôterait son sens à l’Assomption de Marie
en ce qu’elle a d’unique, c’est-à-dire le fait que la glorification corporelle
de la Vierge est l’anticipation de la glorification destinée à tous les autres
élus.

7. L’Eglise, dans la fidélité au Nouveau Testament et à la
Tradition, croit à la félicité des justes qui seront un jour avec le Christ.
Elle croit qu’une peine attend pour toujours le pécheur qui sera privé de la vue
de Dieu, et à la répercussion de cette peine dans tout son être. Elle croit
enfin pour les élus à une éventuelle purification préalable à la vision de Dieu,
tout à fait étrangère cependant à la peine des damnés. C’est ce que l’Eglise
entend lorsqu’elle parle d’enfer et de purgatoire.

En ce qui concerne les conditions de l’homme après la mort, le
danger de représentations imaginatives et arbitraires est particulièrement à
redouter, car leurs excès entrent pour une grande part dans les difficultés que
rencontre souvent la foi chrétienne. Les images employées dans l’Ecriture
méritent cependant le respect. Il faut en saisir le sens profond, en évitant le
risque de trop les atténuer, ce qui équivaut souvent à vider de leur substance
les réalités qu’elles désignent.

Ni les Ecritures ni la théologie ne nous fournissent de lumières
suffisantes pour une représentation de l’au-delà. Le chrétien doit tenir
solidement deux points essentiels : il doit croire d’une part à la continuité
fondamentale qui existe, par la vertu de l’Esprit-Saint, entre la vie présente
dans le Christ et la vie future – en effet, la charité est la loi du Royaume de
Dieu et c’est la mesure de notre charité ici-bas qui sera celle de notre
participation à la gloire du ciel – ; mais, d’autre part, le chrétien doit
discerner la rupture radicale entre le présent et l’avenir du fait que, au
régime de la foi, se substitue celui de la pleine lumière : nous serons avec le
Christ et nous « verrons Dieu » (cf. 1 Jn 3, 2), promesse et mystère
inouïs en quoi consiste essentiellement notre espérance. Si l’imagination ne
peut y arriver, le cœur y va d’instinct et à fond.



Responsabilité pastorale

Après avoir rappelé ces données, qu’il soit permis maintenant
d’évoquer les aspects principaux de la responsabilité pastorale telle qu’elle
doit se traduire dans les circonstances actuelles et à la lumière de la prudence
chrétienne.

Les difficultés inhérentes à ces problèmes créent de graves
devoirs aux théologiens, dont la mission est indispensable. Aussi ont-ils droit
à nos encouragements et à la marge de liberté qu’exigent légitimement leurs
méthodes. De notre part, cependant, il est nécessaire de rappeler aux chrétiens
sans nous lasser les enseignements de l’Eglise qui constituent la base aussi
bien de la vie chrétienne que de la recherche des experts. Il faut aussi arriver
à faire partager aux théologiens nos soucis pastoraux pour que leurs initiatives
de recherches ne soient pas témérairement répandues parmi les fidèles dont la
foi est mise en péril aujourd’hui plus que jamais.

Le dernier Synode a manifesté l’attention que l’Episcopat porte
au contenu essentiel de la catéchèse, en vue du bien des fidèles. Il est
nécessaire que tous ceux qui sont chargés de le transmettre en possèdent une
idée très claire. Aussi devons-nous leur donner les moyens d’être en même temps
très fermes sur l’essentiel de la doctrine et attentifs à ne pas laisser des
représentations enfantines ou arbitraires se confondre avec la vérité de la foi.

Une vigilance constante et courageuse doit s’exercer à travers
une Commission doctrinale diocésaine ou nationale sur la production littéraire,
non pas seulement pour prévenir à temps les fidèles contre des ouvrages peu
sûrs, mais surtout pour leur faire connaître ceux qui sont capables d’alimenter
et de soutenir leur foi. C’est là une tâche lourde et importante, rendue urgente
par la vaste diffusion de la presse et par une décentralisation des
responsabilités que les circonstances rendent nécessaire et que le Concile a
voulue.

Au cours d’une audience accordée au préfet soussigné, S.S. le
Pape Jean-Paul II a approuvé cette lettre adoptée en réunion ordinaire de la
Congrégation pour la Doctrine de la foi, et en a ordonné la publication.


A Rome, au siège de la Congrégation, le 17 mai 1979.



Franjo card. ŠEPER,

Préfet


† Jérôme HAMER, O.P., Arch. tit. di
Lorium
Secrétaire.




Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Francesco
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Masculin Date d'inscription : 11/01/2008

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