Jésus le Nazaréen

par etienne lorant Lun 19 Nov 2012 - 9:50

Le lundi de la 33e semaine du temps ordinaire

Livre de l'Apocalypse 1,1-4.2,1-5a.

Tu écriras ceci à l'Ange de l'Église qui est à Éphèse : Ainsi parle celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, qui marche au milieu des sept chandeliers d'or : Je connais ta conduite, ton labeur, ta persévérance, je sais que tu ne peux supporter les méchants ; tu as mis à l'épreuve ceux qui se disent apôtres, et ne le sont pas ; tu as constaté qu'ils étaient des menteurs.
Tu ne manques pas de persévérance, car tu as beaucoup supporté pour mon nom, sans jamais te lasser.
Mais j'ai contre toi que tu as perdu ton amour des premiers temps. Rappelle-toi donc d'où tu es tombé, convertis-toi, reviens à ta conduite première. Sinon je vais venir à toi et je déplacerai ton chandelier, si tu ne te convertis pas.

Psaume 1,1-2.3-4a.4bc-6.

Heureux est l'homme
qui n'entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs,
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit !

Il est comme un arbre
planté près d'un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt ;
tout ce qu'il entreprend réussira,
tel n'est pas le sort des méchants.

Mais ils sont comme la paille
balayée par le vent :
au jugement, les méchants ne se lèveront pas,
ni les pécheurs au rassemblement des justes.
Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 18,35-43.

Comme Jésus approchait de Jéricho, un aveugle qui mendiait était assis au bord de la route.
Entendant une foule arriver, il demanda ce qu'il y avait.
On lui apprit que c'était Jésus le Nazaréen qui passait.
Il s'écria : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! »
Ceux qui marchaient en tête l'interpellaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! »
Jésus s'arrêta et ordonna qu'on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? - Seigneur, que je voie ! »
Et Jésus lui dit : « Vois. Ta foi t'a sauvé. »
A l'instant même, l'homme se mit à voir, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa ses louanges à Dieu.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Notre prêtre nous a invités à lire de nouveau l'épisode de la guérison de l'aveugle de Jéricho en relation avec le livre de l’Apocalypse, puisque la Liturgie nous le propose. Le point commun, qui apparaît entre la nouvelle conversion demandée à l'Eglise d'Ephèse, c'est bien la conversion de l'aveugle de Jéricho. L'Eglise d'Ephèse a de nombreuses qualités : bonne conduite, labeur, persévérance, fidélité, discernement des faux prophètes, mais elle a perdu son amour des premiers temps. L'amour manifesté lors de sa conversion.

Tel est bien le principal lien entre les deux textes. L'amour de l'aveugle de Jéricho est grand car il pressent que le passage de "Jésus le Nazaréen" sera bon pour lui. On se souvient de l'ironie première de Nathanaël: "Que peut-il sortir de bon de Nazareth ?" Et Jésus, en dépit des miracles et des signes qu'il sème partout, garde son "étiquette" - du simple fait du manque de foi des gens. J'ai découvert que ce village de Nazareth n’est pas cité parmi les 45 villes de la Galilée énumérées par l'historien juif de l'époque, Flavius Josèphe, ni parmi les 63 villes de la Galilée mentionnées dans le Talmud. Et cependant, Bethléem, d'où est originaire le roi David, le préféré de Dieu, l'héritier de la promesse, n'est qu'à six kilomètres de Nazareth.

Ainsi, l'aveugle, l'homme qui n'a pu voir aucun des signes donnés par Jésus à l'appui de sa Parole, voit pourtant plus clair à son sujet que tous les autres. Il est saisi intérieurement, il ressent que le salut est venu pour lui; et c'est ce qui explique pourquoi il se débat, crie, court vers le Seigneur et se met à le suivre. Il se jette dans le noir absolu... Ainsi, a dit notre prêtre, "un aveugle peut mieux voir les choses de Dieu que nous tous qui voyons, tout simplement parce que 'le Royaume ne vient pas de manière à frapper le regard" (Luc 17)
Dans la perspective de la fête de Noël, nous sommes invités à réveiller notre foi, exactement comme il est demandé à l'Eglise d’Éphèse. Car les beaux fruits donnés par celle-ci n'ont pour autre autre source que l'amour de Dieu que produit la conversion. Convertissons-nous de nouveau, de nouveau nous aurons en nous l'amour de Dieu, qui nous permet d'accomplir tout le reste.