Le lundi de la 9e semaine du Temps Ordinaire
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Le lundi de la 9e semaine du Temps Ordinaire
Livre de Tobie 1,1a.2.2,1-9.
Tobie, de la tribu et de la ville de Nephtali, fut déporté sous le règne de Salmanazar, roi d'Assyrie ; mais durant sa déportation, il ne quitta jamais le chemin de la vérité.
Un jour de fête du Seigneur, où l'on faisait un bon repas dans la maison de Tobie, celui-ci dit à son fils : « Va chercher quelques hommes fidèles à Dieu, appartenant à notre tribu, pour qu'ils festoient avec nous. » Le fils s'en alla, mais revint lui annoncer qu'un Israélite, étranglé, gisait dans la rue. Tobie quitta aussitôt sa place à table ; sans même avoir commencé son repas, il se rendit auprès du corps. Il le prit et le porta en cachette dans sa maison, afin de l'ensevelir discrètement après le coucher du soleil.
Lorsqu'il eut caché le corps, il mangea son pain dans le deuil et la crainte,
en se rappelant cette parole du Seigneur transmise par le prophète Amos : Vos fêtes seront changées en deuil et en lamentation. Au coucher du soleil, il sortit pour enterrer le mort. Tous ses proches le critiquaient : « Tu as déjà été condamné à la peine capitale pour ce motif, tu as tout juste sauvé ta vie, et tu recommences à enterrer les morts ? »
Mais Tobie, qui craignait Dieu plus que le roi, enlevait les corps de ses frères assassinés, les cachait dans sa maison et les enterrait au cours de la nuit.
Psaume 112(111),1-2.3-4.5-6.
Heureux qui craint le Seigneur,
qui aime entièrement sa volonté !
Sa lignée sera puissante sur la terre ;
la race des justes est bénie.
Les richesses affluent dans sa maison :
à jamais se maintiendra sa justice.
Lumière des cœurs droits, il s'est levé dans les ténèbres,
homme de justice, de tendresse et de pitié.
L'homme de bien a pitié, il partage ;
il mène ses affaires avec droiture.
Cet homme jamais ne tombera ;
toujours on fera mémoire du juste.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 12,1-12.
Jésus se mit à parler en paraboles aux chefs des prêtres, aux scribes et aux anciens : " Un homme planta une vigne, il l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il la donna en fermage à des vignerons, et partit en voyage. Le moment venu, il envoya son serviteur auprès des vignerons pour se faire remettre par ceux-ci ce qui lui revenait du produit de la vigne.
Mais les vignerons se saisirent du serviteur, le frappèrent, et le renvoyèrent sans rien lui donner. De nouveau, il leur envoya un autre serviteur ; et celui-là, ils l'assommèrent et l'insultèrent. Il en envoya encore un autre, et celui-là, ils le tuèrent ; puis beaucoup d'autres serviteurs : ils frappèrent les uns et tuèrent les autres.
Il lui restait encore quelqu'un : son fils bien-aimé. Il l'envoya vers eux en dernier. Il se disait : 'Ils respecteront mon fils.' Mais ces vignerons-là se dirent entre eux : 'Voici l'héritier : allons-y ! tuons-le, et l'héritage va être à nous ! ' Ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne.
Que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et donnera la vigne à d'autres.
N'avez-vous pas lu ce passage de l'Écriture ? La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C'est là l'œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux ! » Les chefs des Juifs cherchaient à arrêter Jésus, mais ils eurent peur de la foule. (Ils avaient bien compris que c'était pour eux qu'il avait dit cette parabole.) Ils le laissèrent donc et s'en allèrent.
Personne en ce monde ne peut, quelle que soit la qualité de sa pratique, s'imaginer avoir un droit et un pouvoir quelconque au sein de l'institution religieuse, qu'il s'agisse du temple ou de l'Eglise. Bien que déporté, Tobie a pu acquérir des biens et une certaine notoriété en dépit de son exil, mais sa piété envers Dieu n'a pas pour autant perdu de sa ferveur. C'est ainsi qu'il risque sa vie en cachant chez lui les corps de ses congénères tués "pour l'exemple" par les Assyriens. Il ne lui est pas permis de les enterrer, mais il le fait de nuit, dans sa propriété, au péril de sa vie. Il est "L'homme de bien qui a pitié, qui partage et mène ses affaires avec droiture.", ainsi que dit le Psaume.
Dans l'Evangile, Jésus emploie à l'égard des chefs des prêtres, des scribes et des anciens, cette terrible parabole des vignerons homicides. Si un seul d'entre eux pouvait l'entendre sans se rebeller, il serait sauvé: les mots sont simples et clairs, les Juifs doivent revenir à la véritable piété - celle-là même que Tobie et beaucoup d'autres ont pratiquée et dont eux-mêmes ne manquent pas de célèbrer le souvenir ! L'hypocrisie envers le Seigneur est un péché au-dessus d'un amas d'autres péchés, un crachat sur un tas de boue. De même, le fidèle qui confesse "une fois l'an toujours les mêmes péchés", nous a dit notre prêtre, fagit comme ces dignitaires juifs, qui préfère leur rang et leur pouvoir à la véritable pratique religieuse. De même, encore, le prêtre qui croirait pouvoir refuser un sacrement selon des considérations purement personnelles. Ainsi, de notre temps comme du temps de Jésus, quiconque s'imagine posséder une sorte de "priorité" dans le dessein de Dieu... commet une lourde erreur.
La pensée m'est venue ensuite que la piété et la sagesse, si je puis y accéder, consistera dans un perpétuel souvenir du temps où je croyais "dur comme fer" que c'est l'homme qui doit réussir seul sa vie. Ce fut pour moi un temps, non d'orgueil mais de dureté et de cynisme - et un temps de malheur: car le pécheur vit la condition ordinaire du malheur. C'est comme un sable mouvant: plus il se remue pour s'échapper, plus vite il s'enfonce. Seul le péché qui appelle et au secours est sauvé à la fin.
Tobie, de la tribu et de la ville de Nephtali, fut déporté sous le règne de Salmanazar, roi d'Assyrie ; mais durant sa déportation, il ne quitta jamais le chemin de la vérité.
Un jour de fête du Seigneur, où l'on faisait un bon repas dans la maison de Tobie, celui-ci dit à son fils : « Va chercher quelques hommes fidèles à Dieu, appartenant à notre tribu, pour qu'ils festoient avec nous. » Le fils s'en alla, mais revint lui annoncer qu'un Israélite, étranglé, gisait dans la rue. Tobie quitta aussitôt sa place à table ; sans même avoir commencé son repas, il se rendit auprès du corps. Il le prit et le porta en cachette dans sa maison, afin de l'ensevelir discrètement après le coucher du soleil.
Lorsqu'il eut caché le corps, il mangea son pain dans le deuil et la crainte,
en se rappelant cette parole du Seigneur transmise par le prophète Amos : Vos fêtes seront changées en deuil et en lamentation. Au coucher du soleil, il sortit pour enterrer le mort. Tous ses proches le critiquaient : « Tu as déjà été condamné à la peine capitale pour ce motif, tu as tout juste sauvé ta vie, et tu recommences à enterrer les morts ? »
Mais Tobie, qui craignait Dieu plus que le roi, enlevait les corps de ses frères assassinés, les cachait dans sa maison et les enterrait au cours de la nuit.
Psaume 112(111),1-2.3-4.5-6.
Heureux qui craint le Seigneur,
qui aime entièrement sa volonté !
Sa lignée sera puissante sur la terre ;
la race des justes est bénie.
Les richesses affluent dans sa maison :
à jamais se maintiendra sa justice.
Lumière des cœurs droits, il s'est levé dans les ténèbres,
homme de justice, de tendresse et de pitié.
L'homme de bien a pitié, il partage ;
il mène ses affaires avec droiture.
Cet homme jamais ne tombera ;
toujours on fera mémoire du juste.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 12,1-12.
Jésus se mit à parler en paraboles aux chefs des prêtres, aux scribes et aux anciens : " Un homme planta une vigne, il l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il la donna en fermage à des vignerons, et partit en voyage. Le moment venu, il envoya son serviteur auprès des vignerons pour se faire remettre par ceux-ci ce qui lui revenait du produit de la vigne.
Mais les vignerons se saisirent du serviteur, le frappèrent, et le renvoyèrent sans rien lui donner. De nouveau, il leur envoya un autre serviteur ; et celui-là, ils l'assommèrent et l'insultèrent. Il en envoya encore un autre, et celui-là, ils le tuèrent ; puis beaucoup d'autres serviteurs : ils frappèrent les uns et tuèrent les autres.
Il lui restait encore quelqu'un : son fils bien-aimé. Il l'envoya vers eux en dernier. Il se disait : 'Ils respecteront mon fils.' Mais ces vignerons-là se dirent entre eux : 'Voici l'héritier : allons-y ! tuons-le, et l'héritage va être à nous ! ' Ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne.
Que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et donnera la vigne à d'autres.
N'avez-vous pas lu ce passage de l'Écriture ? La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C'est là l'œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux ! » Les chefs des Juifs cherchaient à arrêter Jésus, mais ils eurent peur de la foule. (Ils avaient bien compris que c'était pour eux qu'il avait dit cette parabole.) Ils le laissèrent donc et s'en allèrent.
Personne en ce monde ne peut, quelle que soit la qualité de sa pratique, s'imaginer avoir un droit et un pouvoir quelconque au sein de l'institution religieuse, qu'il s'agisse du temple ou de l'Eglise. Bien que déporté, Tobie a pu acquérir des biens et une certaine notoriété en dépit de son exil, mais sa piété envers Dieu n'a pas pour autant perdu de sa ferveur. C'est ainsi qu'il risque sa vie en cachant chez lui les corps de ses congénères tués "pour l'exemple" par les Assyriens. Il ne lui est pas permis de les enterrer, mais il le fait de nuit, dans sa propriété, au péril de sa vie. Il est "L'homme de bien qui a pitié, qui partage et mène ses affaires avec droiture.", ainsi que dit le Psaume.
Dans l'Evangile, Jésus emploie à l'égard des chefs des prêtres, des scribes et des anciens, cette terrible parabole des vignerons homicides. Si un seul d'entre eux pouvait l'entendre sans se rebeller, il serait sauvé: les mots sont simples et clairs, les Juifs doivent revenir à la véritable piété - celle-là même que Tobie et beaucoup d'autres ont pratiquée et dont eux-mêmes ne manquent pas de célèbrer le souvenir ! L'hypocrisie envers le Seigneur est un péché au-dessus d'un amas d'autres péchés, un crachat sur un tas de boue. De même, le fidèle qui confesse "une fois l'an toujours les mêmes péchés", nous a dit notre prêtre, fagit comme ces dignitaires juifs, qui préfère leur rang et leur pouvoir à la véritable pratique religieuse. De même, encore, le prêtre qui croirait pouvoir refuser un sacrement selon des considérations purement personnelles. Ainsi, de notre temps comme du temps de Jésus, quiconque s'imagine posséder une sorte de "priorité" dans le dessein de Dieu... commet une lourde erreur.
La pensée m'est venue ensuite que la piété et la sagesse, si je puis y accéder, consistera dans un perpétuel souvenir du temps où je croyais "dur comme fer" que c'est l'homme qui doit réussir seul sa vie. Ce fut pour moi un temps, non d'orgueil mais de dureté et de cynisme - et un temps de malheur: car le pécheur vit la condition ordinaire du malheur. C'est comme un sable mouvant: plus il se remue pour s'échapper, plus vite il s'enfonce. Seul le péché qui appelle et au secours est sauvé à la fin.
etienne lorant- Date d'inscription : 25/11/2010
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