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Le retour en gloire de Jésus

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Le retour en gloire de Jésus Empty Le retour en gloire de Jésus

Message par etienne lorant Mer 8 Jan 2014 - 16:52

Mercredi du temps de Noël après l'Épiphanie

Première lettre de saint Jean 4,11-18.


Voici comment l'amour, parmi nous, atteint sa perfection : il nous donne de l'assurance pour le jour du jugement. Car ce que nous sommes dans ce monde est à l'image de ce que Jésus est lui-même.
Il n'y a pas de crainte dans l'amour, l'amour parfait chasse la crainte ; car la crainte est liée au châtiment, et celui qui reste dans la crainte n'a pas atteint la perfection de l'amour.



Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,45-52.
Aussitôt après avoir nourri la foule, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renvoyait la foule.
Quand il les eut congédiés, il s'en alla sur la montagne pour prier.
Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et lui, tout seul, à terre.
Voyant qu'ils se débattaient avec les rames, car le vent leur était contraire, il vient à eux vers la fin de la nuit en marchant sur la mer, et il allait les dépasser.
En le voyant marcher sur la mer, les disciples crurent que c'était un fantôme et ils se mirent à pousser des cris,
car tous l'avaient vu et ils étaient bouleversés. Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c'est moi ; n'ayez pas peur ! »
Il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba ; et en eux-mêmes ils étaient complètement bouleversés de stupeur, car ils n'avaient pas compris la signification du miracle des pains : leur cœur était aveuglé
.


Il y a deux dimensions dans cet Évangile. D'abord, la fin du récit de la multiplication des pains, avec le départ des disciples, le renvoi de la foule, et la prière de Jésus dans la montagne; ensuite, il y a le retour de celui-ci à la fin de la nuit, comme il regagne la barque des douze. On croirait facilement que ces deux séries d'événements ne sont pas liés, mais les derniers mots de saint Marc nous oblige à chercher ce lien. L’Évangéliste précise en effet que la stupeur et l'effroi des disciples sont bien liés, d'une façon ou d'une autre, à la nourriture très largement prodiguée au peuple. Il écrit en effet : "... car ils n'avaient pas compris la signification du miracle des pains: leur coeur était aveuglé"

La signification du miracle des pains, c'est bien sûr la préfiguration de l'Eucharistie. Et du coup, la barque dans laquelle Jésus les a obligés à monter, c'est l'Eglise qui seule détient le pouvoir de renouveler le miracle à destination de toutes les générations. Et puis, tout devient clair: Jésus monté sur la montagne pour prier, c'est son ascension à la droite du Père, où Il intercède pour nous tous. Et son retour, c'est le retour en gloire. Le Seigneur reviendra lorsque l'Eglise se débattra avec ses rames (qui représentent pour moi beaucoup de saints prêtres et laïcs souffrants) afin d'avancer, encore et encore. Le vent contraire, ce sont les arguments du prince de ce monde et de ses valets humains; le fait que les disciples croient que Jésus est un fantôme indique sans doute l'état du corps de Jésus après le supplice du fouet et la crucifixion; les expressions "bouleversés", "bouleversés de stupeur", et "cœurs aveuglés", montrent à quel point nous, les membres de l'Eglise, auront été malmenés au point de ne savoir que penser. Cependant, il suffira d'un mot du Maître pour que nous le reconnaissions.

"Confiance, c'est moi, n'ayez pas peur !

N'ayez pas peur... c'est bien par ces mots que le pape Jean-Paul II a commencé son pontificat. Son successeur et à présent le Pape François continuent de susciter la confiance et de rejeter la peur.

J'ai rarement commenté un Évangile de cette manière, mais je dois reconnaître que je me suis laissé convaincre par un autre commentaire, celui de l’Évêque saint Hilaire: (1) et j'ai souligné le passage qui me rappelle tellement les "messages" des prophètes auto-proclamés qui rivalisent dans les descriptions des horreurs auxquelles nous devrions assister avant le retour du Christ dans sa gloire... ils sont bien là les Antichrists !

Voici le commentaire de saint Hilaire:

« Après cela, il ordonna à ses disciples de monter dans la barque jusqu'à ce qu'il disperse lui-même les foules ; et, la foule dispersée, il monta pour prier et, le soir venu, il était seul » (Mt 14,22-23). Pour donner la raison de ces faits, il faut faire des distinctions de temps. S'il est seul le soir, cela montre sa solitude à l'heure de la Passion, quand la panique a dispersé tout le monde. S'il ordonne à ses disciples de monter dans la barque et de traverser la mer, pendant qu'il renvoie lui-même les foules et, celles-ci une fois renvoyées, s'il monte sur une montagne, c'est qu'il leur ordonne d'être dans l'Eglise et de naviguer par la mer, c'est-à-dire ce monde, jusqu'à ce que, revenant dans son avènement de gloire, il rende le salut à tout le peuple qui sera le reste d'Israël (cf Rm 11,5)...et que ce peuple rende grâce à Dieu son Père et s'établisse dans sa gloire et sa majesté...

« Il vient à eux vers la fin de la nuit, à la quatrième veille. » Dans l'expression « quatrième veille de la nuit » on trouve le nombre correspondant aux marques de sa sollicitude. En effet, la première veille a été celle de la Loi, la seconde celle des prophètes, la troisième celle de son avènement corporel, la quatrième se place à son retour glorieux. Mais il trouvera l'Église déclinante et cernée par l'esprit de l'Antéchrist et toutes les agitations de ce monde ; il viendra au plus fort de l'anxiété et des tourments... Les disciples seront dans l'effroi même à l'avènement du Seigneur, redoutant les images de la réalité déformées par l'Antéchrist et les fictions qui s'insinuent dans le regard. Mais le Seigneur qui est bon leur parlera aussitôt, chassera leur peur et leur dira : « C'est moi », dissipant, par la foi en son avènement, la crainte du naufrage menaçant.

(1) Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l'Église
Commentaire sur l'Evangile de Matthieu, 14, 13-14 (trad. SC 258, p. 27 rev.)

etienne lorant

Date d'inscription : 25/11/2010

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Message par etienne lorant Ven 10 Jan 2014 - 15:11

Pour son homélie, le pape a commenté la première lecture (1 Jn 4,11-18) : « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour atteint en nous sa perfection ».

« Demeurer dans l’amour » de Dieu, ce n’est pas « ressentir quelque chose de beau » : « L’amour dont parle Jean n’est pas l’amour des feuilletons télévisés ! Non, c’est autre chose. L’amour chrétien a toujours une qualité : il est concret. »

« Jésus lui-même, lorsqu’il parle de l’amour, parle de choses concrètes : donner à manger à ceux qui ont faim, visiter les malades... L’amour est concret. La vie chrétienne est concrète. »

Cet aspect concret repose sur deux critères : « Premier critère : aimer avec les œuvres, non pas avec des paroles. Les paroles, le vent les emporte ! Aujourd’hui, elles sont là ; demain, elles ont disparu. »

« Second critère : en amour, il est plus important de donner que de recevoir. Celui qui aime donne, donne… Il donne des choses, il donne la vie, il se donne à Dieu et aux autres. En revanche, celui qui n’aime pas, celui qui est égoïste, cherche toujours à recevoir, il cherche toujours à avoir des choses, à avoir des avantages. »

« Si l’on n’est pas concret, on peut vivre un christianisme d’illusions, parce qu’on ne comprend pas bien où est le centre du message de Jésus. Cet amour-là n’arrive pas à être concret ; c’est un amour illusoire, comme ces illusions qu’avaient les disciples lorsqu’ils crurent, en voyant Jésus, que c’était un fantôme ».

Cet épisode, dans l’Évangile (Mc, 6,45-52), montre leur dureté de cœur : « ils n’avaient pas compris », a fait observer le pape, passant au style direct : « Si tu as le cœur endurci, tu ne peux pas aimer et tu penses que l’amour consiste à s’imaginer des choses. Non, l’amour est concret ».

Le pape a encouragé à « garder le cœur ouvert », pour « demeurer en Dieu et Dieu en nous » car la foi c’est cette « double demeure », de « nous en Dieu et Dieu en nous : c’est cela la vie chrétienne. Ne pas demeurer dans l’esprit du monde, ne pas demeurer dans la superficialité, ne pas demeurer dans l’idolâtrie, ne pas demeurer dans la vanité. Demeurer dans le Seigneur ».


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etienne lorant

Date d'inscription : 25/11/2010

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