Pédophilie: le Vatican doit s'expliquer devant l'ONU
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Pédophilie: le Vatican doit s'expliquer devant l'ONU
Le Vatican a, pour la première fois, été sommé jeudi de donner des explications devant l'ONU sur les mesures prises pour lutter contre la pédophilie, tandis que le pape François faisait part de sa «honte» face aux scandales de l'Église.
Les représentants du Vatican ont fait face dans la matinée à un feu roulant de questions des experts du comité pour les droits de l'enfant de l'ONU, dont les conclusions seront publiées le 5 février.
Au même moment, le pape François déclarait que les scandales de pédophilie étaient «la honte de l'Église».
«Avons-nous honte? Tant de scandales que je ne veux pas mentionner individuellement, mais que tout le monde connaît!», s'est exclamé François au cours de la messe matinale à la résidence Sainte-Marthe, dans une allusion transparente aux crimes de pédophilie, mais aussi de corruption, commis par des membres du clergé catholique sur les cinq continents.
C'est au début des années 2000 aux États-Unis que les crimes, commis surtout dans les années 60, 70 et 80, sur des milliers d'enfants par le clergé ont commencé à faire surface. Le scandale était double, parce que la haute hiérarchie a été accusée souvent d'avoir protégé les coupables, en les mutant, pour préserver la bonne réputation de l'institution.
Depuis, sous Benoît XVI, le Vatican a demandé pardon aux victimes. Des consignes de tolérance zéro ont été données aux évêques. La collaboration avec les autorités civiles a été recommandée. Mais les associations estiment qu'il ne s'agit que de bonnes paroles, que le Vatican se dérobe.
Le Saint-Siège a ainsi refusé en décembre de répondre à un questionnaire du comité de l'ONU envoyé en juillet concernant les dossiers de pédophilie. C'est la première fois que des questions détaillées sur ce sujet étaient posées au Vatican, selon une porte-parole du comité.
Une fin de non-recevoir que les experts de l'ONU ont clairement rejetée jeudi, en posant une fois de plus - pendant une session publique retransmise sur l'internet - ces mêmes et très nombreuses questions à la délégation du Vatican.
«Pourquoi n'y a-t-il pas de déclarations obligatoires (de ceux qui sont au courant, NDLR) auprès des autorités judiciaires du pays où les crimes sont commis? Prendre des mesures contre les responsables fait partie de la justice», a déclaré un des membres du comité, Hiranthi Wijemanne.
«Quels changements ont été apportés au code de conduite pour empêcher ces sévices sexuels? Quelles sanctions ont été prises contre les clercs ayant eu une conduite inappropriée?», a demandé pour sa part une autre experte du comité, Sara Oviedo.
«Quelles mesures ont été prises pour affronter ce problème et changer la situation? Qu'en est-il de la coopération avec les autorités locales? Qu'en est-il des réparations pour les victimes?», a-t-elle poursuivi.
«Nous savons que des progrès ont été faits», a-t-elle ajouté, sans toutefois les spécifier.
Elle a également demandé à la délégation du Vatican de donner plus d'informations sur les membres et les objectifs de la Commission pour la protection des mineurs dont la création a été annoncée en décembre 2013.
Pour sa part, le Vatican, qui a ouvert les débats jeudi, a défendu son action en matière de lutte contre la pédophilie dans l'Église.
«Ceux qui commettent des abus se trouvent parmi les membres des professions les plus respectées, et malheureusement, y compris par les membres du clergé et parmi d'autres représentants de l'Église», a déclaré le représentant du Vatican auprès des Nations unies à Genève, Silvano Tomasi.
«L'Église catholique veut devenir un exemple de bonne conduite», a-t-il assuré.
«Il n'y a aucune excuse pour toute forme de violence ou d'exploitation des enfants», a-t-il dit, soulignant que selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) 150 millions de filles et 73 millions de garçons avaient été victimes de violences sexuelles (statistiques de 2006).
M. Tomasi a rappelé que le Vatican avait ratifié la Convention des droits de l'enfant en 1990, et ses protocoles - dont l'un concerne la pornographie infantile - en 2000.
Il a également souligné, sans fournir de détails, que le Saint-Siège et les églises locales avaient formulé des «directives» en la matière pour éviter les sévices sexuels, citant la Charte pour la protection des enfants et des jeunes adoptée par l'Église catholique américaine en 2005.
Dans ce débat sur la lutte contre la pédophilie dans l'Église, deux conceptions s'opposent : celle du Vatican qui juge qu'il n'est pas responsable d'actes commis dans les diocèses. Celle des associations de victimes qui considèrent que le Vatican devrait être tenu pour responsable pénalement des crimes de ses évêques et de ses prêtres.
«La performance du Vatican à l'ONU n'est pas une surprise», a d'ailleurs considéré Pam Spees, membre du Centre pour les droits constitutionnels, une organisation américaine qui défend les droits des victimes face à l'Église.
Les représentants du Vatican ont fait face dans la matinée à un feu roulant de questions des experts du comité pour les droits de l'enfant de l'ONU, dont les conclusions seront publiées le 5 février.
Au même moment, le pape François déclarait que les scandales de pédophilie étaient «la honte de l'Église».
«Avons-nous honte? Tant de scandales que je ne veux pas mentionner individuellement, mais que tout le monde connaît!», s'est exclamé François au cours de la messe matinale à la résidence Sainte-Marthe, dans une allusion transparente aux crimes de pédophilie, mais aussi de corruption, commis par des membres du clergé catholique sur les cinq continents.
C'est au début des années 2000 aux États-Unis que les crimes, commis surtout dans les années 60, 70 et 80, sur des milliers d'enfants par le clergé ont commencé à faire surface. Le scandale était double, parce que la haute hiérarchie a été accusée souvent d'avoir protégé les coupables, en les mutant, pour préserver la bonne réputation de l'institution.
Depuis, sous Benoît XVI, le Vatican a demandé pardon aux victimes. Des consignes de tolérance zéro ont été données aux évêques. La collaboration avec les autorités civiles a été recommandée. Mais les associations estiment qu'il ne s'agit que de bonnes paroles, que le Vatican se dérobe.
Le Saint-Siège a ainsi refusé en décembre de répondre à un questionnaire du comité de l'ONU envoyé en juillet concernant les dossiers de pédophilie. C'est la première fois que des questions détaillées sur ce sujet étaient posées au Vatican, selon une porte-parole du comité.
Une fin de non-recevoir que les experts de l'ONU ont clairement rejetée jeudi, en posant une fois de plus - pendant une session publique retransmise sur l'internet - ces mêmes et très nombreuses questions à la délégation du Vatican.
«Pourquoi n'y a-t-il pas de déclarations obligatoires (de ceux qui sont au courant, NDLR) auprès des autorités judiciaires du pays où les crimes sont commis? Prendre des mesures contre les responsables fait partie de la justice», a déclaré un des membres du comité, Hiranthi Wijemanne.
«Quels changements ont été apportés au code de conduite pour empêcher ces sévices sexuels? Quelles sanctions ont été prises contre les clercs ayant eu une conduite inappropriée?», a demandé pour sa part une autre experte du comité, Sara Oviedo.
«Quelles mesures ont été prises pour affronter ce problème et changer la situation? Qu'en est-il de la coopération avec les autorités locales? Qu'en est-il des réparations pour les victimes?», a-t-elle poursuivi.
«Nous savons que des progrès ont été faits», a-t-elle ajouté, sans toutefois les spécifier.
Elle a également demandé à la délégation du Vatican de donner plus d'informations sur les membres et les objectifs de la Commission pour la protection des mineurs dont la création a été annoncée en décembre 2013.
Pour sa part, le Vatican, qui a ouvert les débats jeudi, a défendu son action en matière de lutte contre la pédophilie dans l'Église.
«Ceux qui commettent des abus se trouvent parmi les membres des professions les plus respectées, et malheureusement, y compris par les membres du clergé et parmi d'autres représentants de l'Église», a déclaré le représentant du Vatican auprès des Nations unies à Genève, Silvano Tomasi.
«L'Église catholique veut devenir un exemple de bonne conduite», a-t-il assuré.
«Il n'y a aucune excuse pour toute forme de violence ou d'exploitation des enfants», a-t-il dit, soulignant que selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) 150 millions de filles et 73 millions de garçons avaient été victimes de violences sexuelles (statistiques de 2006).
M. Tomasi a rappelé que le Vatican avait ratifié la Convention des droits de l'enfant en 1990, et ses protocoles - dont l'un concerne la pornographie infantile - en 2000.
Il a également souligné, sans fournir de détails, que le Saint-Siège et les églises locales avaient formulé des «directives» en la matière pour éviter les sévices sexuels, citant la Charte pour la protection des enfants et des jeunes adoptée par l'Église catholique américaine en 2005.
Dans ce débat sur la lutte contre la pédophilie dans l'Église, deux conceptions s'opposent : celle du Vatican qui juge qu'il n'est pas responsable d'actes commis dans les diocèses. Celle des associations de victimes qui considèrent que le Vatican devrait être tenu pour responsable pénalement des crimes de ses évêques et de ses prêtres.
«La performance du Vatican à l'ONU n'est pas une surprise», a d'ailleurs considéré Pam Spees, membre du Centre pour les droits constitutionnels, une organisation américaine qui défend les droits des victimes face à l'Église.
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
Age : 67
Localisation : Montréal, Québec Canada
SUITE
Débat juridique avec le Saint-Siège au comité de l’ONU contre la torture
La délégation vaticane auditionnée à Genève a donné des chiffres précis sur les poursuites envers les prêtres accusés d’abus sexuels.
7/5/14 - 12 H 20
Les conclusions du comité des Nations unies devraient être plus équilibrées.
Chiffres précis, arguments juridiques affûtés, riposte aux attaques jugées idéologiques… les deux jours d’audition publique du Saint-Siège devant le comité des Nations unies contre la torture, les 5 et 6 mai à Genève, ont été un temps d’échange difficile sur des sujets douloureux mais de haute tenue.
La délégation vaticane, conduite par le nonce apostolique auprès de l’ONU, Mgr Silvano Tomasi, était interrogée dans le cadre de la surveillance du respect de la convention onusienne contre la torture. Un texte de 1984, signé par le Saint-Siège en 2002, et sur lequel le comité de l’ONU contre la torture a pour charge de veiller.
Deux controverses juridiques ont dominé l’audition. La première, comme lors de l’audition en janvier devant le comité de l’ONU des droits de l’enfant, porte sur l’étendue de la responsabilité légale du Saint-Siège. Celui-ci tend à la circonscrire au seul territoire de la Cité du Vatican, ayant sur le reste de l’Église universelle une « responsabilité pastorale », selon la distinction de Mgr Tomasi sur Radio Vatican.
« Ce n’est pas comme le viol en tant qu’arme de guerre »
Mais la précaution de ne pas interférer avec les juridictions nationales propres à chaque pays ne convainc pas le rapporteur du comité de l’ONU, la juriste américaine, Felice Gaer, qui s’est montrée durant toute l’audition une experte tenace. Selon son raisonnement, tous les représentants et fonctionnaires d’un État même à l’extérieur des frontières du pays sont soumis à sa législation.
L’autre débat a porté sur l’étendue de la notion de torture et traitements inhumains en cause dans la convention onusienne.
Pour les dix experts formant le comité de l’ONU contre la torture, celle-ci concernerait aussi les crimes pédophiles. Une tribune de deux avocats américains, publiée le 5 mai dans le Wall Street Journal, fait valoir au contraire que, d’un point de vue juridique, l’abus sexuel sur mineurs ne peut être assimilé à la torture en cause dans la convention de l’ONU. « Ce n’est pas comme le viol en tant qu’arme de guerre », soulève une source vaticane.
3 420 accusations crédibles de 2004 à 2013
Durant l’audition, le Saint-Siège a dû, en tout état de cause, justifier dans le détail sa lutte contre les abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres alors que son rapport de 25 pages remis en amont au comité n’y faisait pas allusion.
En réponse aux demandes précises formulées la veille par le rapporteur Gaer, Mgr Tomasi a évoqué le nombre d’accusations crédibles contre des prêtres pédophiles transmis à la Congrégation pour la doctrine de la foi, année après année, de 2004 à 2013 inclus, donnant un total de 3 420 cas.
Ceux-ci concernent le plus souvent des faits remontant aux années 1960, 1970 et 1980. Le nonce apostolique a également chiffré le nombre de prêtres réduits à l’état laïc sur cette même période – 848 – et ceux frappés d’autres mesures disciplinaires 2 572.
« Les conclusions seront sévères »
« Ces données, la révision du code pénal du Vatican intégrant la convention de l’ONU contre la torture et l’installation de la nouvelle commission pontificale pour la protection de l’enfance devraient amener le comité contre la torture à rendre des conclusions, avec des critiques dures, mais bien plus équilibrées et mieux formulées que celles du comité des droits de l’enfant », estime Alessandra Aula, secrétaire générale du Bureau international catholique de l’enfance (Bice), qui a suivi les deux jours d’audition, dont le « haut niveau » l’a impressionnée.
« Les conclusions seront sévères mais sans doute moins dures que celles du comité des droits de l’enfant », confirme une source vaticane, appréciant la présidence des deux jours d’audition par le Chilien Claudio Grossman : « Son comité ne veut pas être accusé de jugement inéquitable ».
L’avortement aussi en cause
L’échange, de fait souvent très technique, est toutefois devenu une joute oratoire à propos de l’avortement. Alors que le comité contre la torture assimile le refus de l’Église de cette pratique à une forme de torture envers les femmes, avortant dans des conditions précaires, Mgr Tomasi a répliqué que l’avortement était une torture contre les enfants non-nés.
Il a cité en particulier des cas, au Canada, d’avortements si tardifs qu’ils auraient abouti à des opérations de démembrement sur 622 fœtus, entre 2000 et 2011. Il a aussi plaidé la liberté d’opinion et d’expression de l’Église catholique à l’égard de sa condamnation de l’avortement.
Les conclusions du comité sont attendues le 23 mai. Dans l’immédiat, le pape François recevra vendredi 9 mai en audience le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, au Vatican.
Sébastien Maillard (à Rome)
7/5/14 - 12 H 20
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Re: Pédophilie: le Vatican doit s'expliquer devant l'ONU
Faut mieux lire ça que d'être aveugle…
On croirait presque une requête LGBT contre la discrimination d'une minorité sexuelles
C'est profond … La victime qui en veut au monde entier (ça se comprend) veut que ça face tomber l'Eglise entière… le Vatican (qui n'envoie pas un émissaire dans toutes les paroisses au moins une fois par semaine, quelle honte) ne se sent pas responsable d'événement qu'elle condamne, dont elle n'a été ni témoin, ni complice…
Si ça retombe sur le Vatican, je demande la condamnation de tous les ministres de l'éducation nationale si il y a eu un acte pédophile a eu lieu durent leur période…
Le Vatican a, pour la première fois, été sommé jeudi de donner des explications devant l'ONU sur les mesures prises pour lutter contre la pédophilie, tandis que le pape François faisait part de sa «honte» face aux scandales de l'Église.
On croirait presque une requête LGBT contre la discrimination d'une minorité sexuelles
Dans ce débat sur la lutte contre la pédophilie dans l'Église, deux conceptions s'opposent : celle du Vatican qui juge qu'il n'est pas responsable d'actes commis dans les diocèses. Celle des associations de victimes qui considèrent que le Vatican devrait être tenu pour responsable pénalement des crimes de ses évêques et de ses prêtres.
C'est profond … La victime qui en veut au monde entier (ça se comprend) veut que ça face tomber l'Eglise entière… le Vatican (qui n'envoie pas un émissaire dans toutes les paroisses au moins une fois par semaine, quelle honte) ne se sent pas responsable d'événement qu'elle condamne, dont elle n'a été ni témoin, ni complice…
Si ça retombe sur le Vatican, je demande la condamnation de tous les ministres de l'éducation nationale si il y a eu un acte pédophile a eu lieu durent leur période…
giby- Date d'inscription : 04/03/2014
Re: Pédophilie: le Vatican doit s'expliquer devant l'ONU
giby a écrit:Si ça retombe sur le Vatican, je demande la condamnation de tous les ministres de l'éducation nationale si il y a eu un acte pédophile a eu lieu durent leur période…
En effet deux poids deux mesures, on voit bien qui est derrière tout ça
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