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Jean Vaquié: les trois ennemis

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Jean Vaquié: les trois ennemis Empty Jean Vaquié: les trois ennemis

Message par MichelT Mar 29 Avr 2014 - 15:01

( Quelques textes intéressants de Jean Vaquié)

RÉFLEXIONS SUR LES ENNEMIS ET LA MANOEUVRE
par JEAN VAQUIE

Avertissement. Il ne s'agit ici que de RÉFLEXIONS, c'est-à-dire de notes, souvent hâtives, les unes récentes, les
autres anciennes, inspirées par les circonstances, mais toujours destinées aux militants de droite.
Que l'on n'y cherche ni plan serré, ni démonstrations complètes. Il ne s'agit pas d'un traité. Le raisonnement général
est homogène mais il n'est pas développé d'une manière professorale. Ce sont plutôt des affirmations que l'on admettra
ou que l'on n'admettra pas. Nous les croyons cependant de nature à éclairer les amis qui luttent aujourd'hui dans une
phase défavorable et contre un ennemi très supérieur en nombre et en moyens d'action.
Jean Vaquié, 1986.

LES INIMITIÉS

La nature déchue dans laquelle nous sommes plongés est le lieu d'un combat. Tel est notre état de nature : nous
naissons sur un champ de bataille : "Je mettrai des inimitiés entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité".
(Gen. III, 15). C'est Dieu qui parle ainsi au serpent qui vient de renverser nos premiers parents de leur trône royal.
Le texte latin de la Vulgate doit retenir notre attention : "Inimicitias ponam inter te et mulierem, et SEMEN tuum et
SEMEN illius". Les deux postérités sont deux germes, deux semences qui sont séparées dès l'origine et qui n'ont rien de
commun, c'est pourquoi le texte répète deux fois le mot semen.

La postérité par excellence de la femme, c'est Marie et donc aussi son Fils. Et la postérité par excellence du serpent,
c'est l'Antéchrist qui, par l'effet de la miséricorde divine, apparaîtra seulement à la fin des temps.
Ce qui est annoncé par les prophètes pour la fin des temps, ce n'est pas la réconciliation des deux postérités, mais
c'est la VICTOIRE de la postérité de la femme, c'est-à-dire la victoire du Christ. Cette victoire fera cesser le régime de
guerre et procurera la paix, l'ennemi ayant été expulsé.

Il nous faut ici préciser que notre attitude à l'égard de nos Premiers Parents ne doit être ni celle du mépris ni celle du
reproche, et cela pour deux raisons. D'abord il n'est pas un homme qui puisse assurer qu'il aurait fait mieux qu'eux à leur
place. Et ensuite, tandis que ce qui fait la sainteté de l'ange c'est l'innocence, ce qui fait la sainteté de l'homme c'est la
pénitence. Or quelle pénitence que celle d'Adam et Eve quand ils virent l'éloignement de Dieu, l'éviction du paradis, puis
l'inclémence de la nature, la maladie, la discorde et la mort entrer dans le monde, surtout pour eux qui avaient connu
l'exemption de ces maux. Si la faute d'Adam et Eve, est au dire des Pères, inconcevable, leur pénitence aussi est "inconcevable".
Beaucoup de Docteurs penchent pour le salut de nos Premiers Parents qui furent les premiers délivrés du
Schéol par la Descente du Christ. Aussi conseillons-nous à nos amis traditionalistes d'avoir pour eux la même déférence
que le Christ témoigne certainement à Ses Premiers Parents.

Nous reviendrons souvent sur cet état de belligérance, révélé dès les premiers versets de la Genèse, entre les deux
postérités. Nous reparlerons des deux cités, des deux étendards, des deux corps mystiques. Écoutons tout de suite saint
Paul nous parler de l'incompatibilité des deux calices : "Vous ne pouvez pas boire à la fois au calice du Seigneur et au
calice du démon". (I Cor. X, 21).

Saint Paul est un belliqueux, son emblème est l'épée, il a le sens de la guerre qui est toujours présente à son esprit ; il
interdit tout commerce entre la lumière et les ténèbres : "Ne vous attachez pas à un même joug avec les infidèles. Car
quelle union peut-il y avoir entre la justice et l'iniquité ? Quel commerce entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord
entre le Christ et Bélial ? Quelle société entre le fidèle et l'infidèle ? (Il Cor. 14-15).

L'Église de la terre n'est pas conciliante, elle est MILITANTE,
comme la saine et antique doctrine n'a jamais cessé de l'enseigner. Déjà la synagogue des Juifs était entourée
de colosses comme l'Égypte et ASSUR toujours en guerre larvée ou déclarée contre elle. De même l'Eglise des Gentils,
si elle est en paix avec Dieu, est en guerre avec les colosses du monde. "Non veni pacem mittere in terram sed gladium".
(Math. X, 34) Je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre mais le glaive.

Saint Louis-Marie Grignon de Montfort passe à juste titre pour celui qui a le mieux défini le statut d'inimitié qui est le
nôtre sur cette terre probatoire. Voici comment il s'exprime :
" ...le diable, sachant bien qu'il a peu de temps, et beaucoup moins que jamais, pour perdre les âmes, redouble
tous les jours ses efforts et ses combats : il suscitera bientôt de cruelles persécutions et mettra de terribles embûches
aux serviteurs fidèles et aux vrais enfants de Marie, qu'il a plus de peine à surmonter que les autres.

"C'est principalement de ces dernières et cruelles persécutions du diable, qui augmenteront tous les jours jusqu'au
règne de l'Antéchrist, que l'on doit entendre cette première et célèbre prédiction et malédiction de Dieu, portée
dans le paradis terrestre contre le serpent. "Inimicitias ponam..." Jamais Jésus n'a fait et formé qu'une inimitié, mais
irréconciliable, qui durera et augmentera même jusqu'à la fin : c'est entre Marie Sa digne Mère et le diable ; entre
les enfants et serviteurs de la Sainte Vierge, et les enfants et serviteurs de Lucifer ; en sorte que la plus terrible des
ennemis que Dieu ait faite contre le diable est Marie...

"Non seulement Dieu a mis une inimitié, mais des inimitiés, non seulement entre Marie et le démon, mais entre
la race de la Sainte Vierge et la race du démon ; c'est-à-dire que Dieu a mis des inimitiés, des antipathies et
haines secrètes entre les vrais enfants et serviteurs de la Sainte Vierge et les enfants et esclaves du diable ; ils ne
s'aiment point mutuellement, ils n'ont point de correspondance intérieure les uns avec les autres.
"Les enfants de Bélial, les esclaves de Satan, les amis du monde (car c'est la même chose) ont toujours persécuté
jusqu'ici et persécuteront plus que jamais ceux et celles qui appartiennent à la très Sainte Vierge, comme autre2
fois Caïn persécuta son frère Abel, et Esaü son frère Jacob, qui sont les figures des réprouvés et des prédestinés
(Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge chapitre 1 - Article II).

Nous reviendrons souvent, dans les lignes que l'on va lire, sur le nécessaire combat des deux cités, sur l'affrontement
des deux corps mystiques, celui du Christ et celui de l'Antéchrist. JÉSUS ET BÉLIAL NE SONT PAS FAITS POUR
S'EMBRASSER MAIS POUR SE COMBATTRE. Nous connaissons la dernière phase de ce combat plurimillénaire : c'est
le foudroiement de l'Antéchrist par le Christ ressuscité et glorieux. C'est cette image que nous aurons sans cesse à l'esprit
aux cours de ces réflexions. Le serviteur a besoin d'avoir la fierté de son maître. Nous servons un maître victorieux.
Il ne faut pas "prêcher autre chose que la Croix" (comme dit saint Paul) mais il faut prêcher autre chose avec la
Croix. Notre foi repose sur la Résurrection de Notre Seigneur, vainqueur de la mort : "Ubi est mors victoria tua". (I Cor.
XV, 55). Mort où est ta victoire ?

LES TROIS ENNEMIS

L'homme a trois ennemis à redouter : le démon, le monde et lui-même. Ils sont figurés, dans l'Ancien Testament,
par les trois ennemis de David : Goliath, Saül et Absalon.
- GOLIATH, le géant armé, représente le démon ; pour l'affronter, David s'est muni de cinq pierres qui représentent
les cinq Plaies de Jésus-Christ, et il a tué Goliath avec la première ; il lui a donc fallu une arme surnaturelle.
- SAÜL, le "roi comme en ont les autres nations", représente le monde.
- ABSALON, le propre fils de David, par lequel il fut pourchassé, représente la chair par laquelle l'homme ne doit pas
se laisser dominer.

Nous ne traiterons pas ici des luttes de l'homme contre lui-même, non pas que nous les considérions comme négligeables,
mais parce qu'elles posent un problème du for interne et que notre travail est plutôt orienté au for externe. Cependant
nous sommes parfaitement conscients que les défaites individuelles pèsent d'un énorme poids sur le sort des
sociétés humaines. Les épreuves que Dieu envoie aux nations, et qui forment la trame de leur histoire, trouvent leur origine
première dans les transgressions du for interne. Quand on remonte l'enchaînement des causes de nos malheurs, il
ne faut pas oublier de poursuivre jusqu'à cette cause initiale : les défaites des combats intérieurs.

Notre attention sera plus spécialement attirée, au for externe, par les deux autres ennemis : le démon et le monde. Il
existe entre ces deux ennemis, une sorte de conjuration puisque le démon est le prince de ce monde. L'une des révélations
les plus importantes de l'Écriture Sainte, et du Nouveau Testament en particulier, est la révélation de l'Antéchrist.
L'Écriture nous révèle le Christ, le Verbe Incarné, mais elle nous révèle aussi l'adversaire du Christ, en précisant que
l'empire du monde lui a été virtuellement remis et que par conséquent il joue un rôle primordial sur la terre. On ne comprend
pas l'histoire de l'humanité si l'on ne saisit pas que l'empire du monde est l'enjeu de la compétition entre
ces deux personnages majeurs, le Christ et l'Antéchrist.

"Et l'ayant conduit plus haut, il Lui montra tous les royaumes de la terre, en un rien de temps. Et le diable Lui dit :
c'est à Toi que je donnerai cette puissance universelle (hanc protestatem universam), avec leur gloire. C'est à moi
qu'elle a été remise et à qui je veux je la donne". (Luc, IV, 5-6)

En parlant ainsi le démon ne dit rien d'autre que la vérité : toute la puissance des royaumes de la terre lui a en effet
été remise, depuis sa victoire sur Adam. Ayant détrôné le premier homme, il est virtuellement monté sur le trône devenu
vacant, comme cela se pratique dans l'ordre de la nature. Mais comme il est un ange, donc un être invisible, il ne peut
régner sur les hommes. Il faut qu'il délègue un représentant visible et humain. C'est pourquoi il dit : "A qui je veux je la
donne". Ce représentant c'est le possédé nommé Antéchrist, lequel exercera sur l'humanité les droits acquis par Satan
grâce au péché originel d'Adam mais aussi aux innombrables "péchés actuels" des hommes.

Et le démon ajoute : "Toi donc, elles seront toutes à toi, si Te prosternant Tu m'adores". (Luc, IV, 7). L'Écrivain sacré
distingue la puissance des royaumes et le culte à rendre au démon. Il faut savoir maintenir cette distinction tout en sachant
que les deux choses sont liées. Le démon nourrit une double ambition : il veut le pouvoir comme un roi et le
culte comme un Dieu. Aussi Jésus, respectant la distinction, répond en disant qu'Il ne veut ni servir le démon comme un
roi, ni l'adorer comme un Dieu : "Dominum Deum tuum adorabis, et iIli soli servies". Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et
tu ne serviras que Lui seul (Luc, IV, 8).

L'UN A SA DROITE L'AUTRE A SA GAUCHE

Nous sommes sans action sur les locutions populaires, elles s'établissent spontanément et résultent d'une élaboration
collective, à laquelle d'ailleurs le Verbe n'est pas étranger, Lui qui a établi les lois du langage courant. "La gauche" est le
côté des opinions dites "avancées". "La droite" est le côté de "la réaction". Cette schématisation populaire est par trop
simpliste, certes, mais elle contient du vrai.
Dans le symbolisme de notre Religion, la droite est le côté du salut, de la prédilection, de l'élection et de la puissance.
Le côté de l'élection. C'est le côté des élus de la seconde pêche miraculeuse, celle qui eut lieu après la Résurrection :
"Enfants, avez-vous du poisson ?
- Non, Lui répondirent-ils.
Il leur dit : Jetez le filet du côté droit de la barque et vous en trouverez…
Simon-Pierre tira à terre le filet, plein de 153 gros poissons et quoiqu'il y en eut tant, le filet ne se rompit pas".
(Jean XXI, 5-11). Le filet représente l'Église et les cent cinquante trois gros poissons figurent les élus.

La droite est aussi le côté du salut : "Signale Ta bonté, Toi qui sauves ceux qui se réfugient dans Ta droite contre
leurs ennemis". (Ps. XVI Vulg. 7).

La droite est encore le côté de la prédilection: "Après être monté au ciel, Il est maintenant à la droite de Dieu. (I Petr III,
22). On peut encore citer beaucoup d'autres textes dans le même sens, en particulier celui-ci : "Un agneau était debout ;
il semblait avoir été immolé. Il vint et il reçut le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône". (Apoc. V, 7).
La droite est enfin le côté de la puissance du Christ : "Déjà Je sais que Yahweh a sauvé Son Oingt ; Il L'exaucera des
cieux, Sa sainte demeure, par les exploits victorieux de Sa droite". (Ps. XIX Vulg. 7).

La droite est le côté du bon larron : "Et avec Lui ils crucifièrent deux larrons, l'un à Sa droite l'autre à Sa gauche".
(Marc. XV, 27). Une tradition constante affirme que le bon larron était à la droite du Christ. Lui aussi l'avait d'abord insulté,
comme le faisait son compère de gauche : "...et ils L'insultaient" (Math. XXVII, 44). Mais saisi tout à coup par l'incomparable
majesté du Christ en croix, le bon larron fit taire son voisin en lui disant : "Tu n'as pas même la crainte de Dieu, toi
qui endures le même supplice ? Et pour nous c'est justice car nos actions ont mérité le châtiment que nous recevons ;
mais Lui n'a rien fait de mal" (Luc. XXIII, 40).

Sur le champ de bataille d'aujourd'hui, il y a des larrons de droite. Certes ils ne sauraient se poser en modèles car eux
aussi ont des oeuvres mauvaises et "ils L'ont insulté". Mais ils conservent au moins la crainte de Dieu et ils sont saisis
d'admiration devant la majesté du Christ, et par là ils se sauveront.
Quant à la gauche, depuis la plus haute antiquité, c'est le côté sinistre, conformément à l'étymologie.

TROIS MINISTRES DE LUCIFER

Mélanie Calvat, la bergère de la Salette, a vécu dans une perpétuelle contemplation. Elle recevait, par intuition intellectuelle,
de constantes lumières sur l'état de la société contemporaine. Elle révéla un jour, à l'un de ses correspondants,
que Lucifer lui paraissait assisté, dans le gouvernement de ce monde, par une sorte de ministère composé de trois
membres : Mammon, Asmodée et Belzébub qui sont trois puissants esprits déchus. Cette réflexion de Mélanie Calvat
mérite d'être méditée1.

On n'est pas étonné d'apprendre que, pour mener sa stratégie mondiale, Lucifer utilise de puissants auxiliaires spirituels
qui le déchargent de certains travaux de fond et qui assouplissent la société humaine afin de faciliter sa manoeuvre.
Mammon est le dieu de l'argent. Il a fini par faire subir, à l'humanité entière une imprégnation mercantile qui l'a totalement
vénalisée. Il a fait légaliser l'usure, si sévèrement réprimée par les canons du Moyen Âge. Et il a ainsi fondé le
capitalisme, car sans intérêt pas de capital. Il a donc créé d'énormes masses monétaires qui circulent de plus en plus
vite dans les artères de l'économie et qui impriment aux échanges un coefficient d'accélération absolument pathologique.

Par le ministère de Mammon, tout est à vendre. Écoutons saint Jean faire l'inventaire des cargaisons des marchands :
"...Cargaisons d'or, d'argent, de pierres précieuses, de perles, de lin fin, de pourpre et d'écarlate... de blé, de bestiaux,
de brebis et de chevaux, et des chars, et des corps et des âmes d'hommes" (Apoc. XVIII, 12-13).

Sainte Françoise Romaine, dans l'une de ses visions de l'enfer, fait état elle aussi de ce "grand conseil" de Lucifer. Elle
précise même que Asmodée avait au ciel le rang de chérubin, Mammon celui de trône et Belzébub celui de domination.

On négocie des âmes d'hommes. Ainsi imprégnée de mercantilisme, la société devient un humus fertile pour les
plantes vénéneuses de l'enfer.

Asmodée est le démon de la luxure. Il est mentionné dans le livre de Tobie. C'est l'esprit infernal qui s'était emparé
de Sara (non pas l'épouse d'Abraham, mais une autre Sara). On lui avait donné successivement sept maris qui, à tour de
rôle, furent tués par le démon Asmodée. Sara fut délivrée de ce démon qui l'infestait, elle et son entourage, par l'archange
Raphaël grâce à la fumée de ce même foie qui rendit la vue à Tobie, car la luxure produit l'aveuglement de
l'esprit. Dans le secret de la Saiette, la Sainte Vierge dit que certains couvents deviendront "des pâturages d'Asmodée et
des siens". L'imprégnation érotique de notre société frappe non pas seulement les moralistes chrétiens mais les sociologues
agnostiques. C'est sans doute de cette imprégnation que provient l'aveuglement des esprits à l'égard des
choses de la Religion.

Belzébub est le dieu qui envoie les mouches sur les troupeaux. Ce nom est la contraction de "Baal" et de "Zébub" ; il
signifie littéralement "le Seigneur des mouches". C'est le dieu qui jette des sorts et qui a le pouvoir de chasser les démons
(ou plutôt de les déplacer). Il produit aujourd'hui l'imprégnation occultiste de la société, y créant une véritable
contre-religion, une superstition autrefois sous-jacente, maintenant envahissante et dominatrice. La superstition occultiste
est omniprésente.

La réflexion de Mélanie Calvat ne manque pas d'intérêt.

1. - Elle explique la profondeur de l'emprise de Satan sur le monde contemporain, la triple imprégnation procurée par
Mammon, Asmodée et Belzébub fournit au "prince de ce monde" des conditions générales favorables à sa stratégie
compliquée.

2. - Mais elle nous fait comprendre aussi qu'une action simplement humaine ne suffira pas à détruire cette triple imprégnation
puisqu'elle est le fait de puissances spirituelles mauvaises beaucoup plus fortes que les hommes. Il faudra
que la force de Dieu intervienne.

L'INFRASTRUCTURE

La "Grande Prostituée" de l'Apocalypse, à laquelle saint Jean donne le nom de "Meretrix magna", nous est montrée
tour à tour "assise sur les eaux" et "assise sur la bête écarlate". Distinguons ces deux situations.
Parce qu'elle est assise sur les eaux, on peut dire qu'elle personnifie l'autorité qui vient d'en bas ; elle figure donc
la "Souveraineté populaire". Les eaux en effet symbolisent les masses populaires : "Les eaux que tu as vues, au lieu où
la prostituée est assise, ce sont les peuples, les nations et les langues". (Apoc. XVII, 15). La Meretrix magna représente la
démocratie et la république. Et ici on pense invinciblement à l'expression si usitée, chez les royalistes des années 30,
qui donnaient à la république le nom de "gueuse" ("la gueuse on la pendra") ; ils faisaient ainsi une excellente traduction
de l'apocalypse.

La Meretrix magna est également montrée assise sur la bête écarlate (Apoc. XVII, 1). Or la Bête, c'est le corps mystique
dont l'Antéchrist sera la tête. La femme démocratique a besoin de se reposer sur cette contre-église qui forme
son infrastructure.

Le dernier verset du chapitre XVII nous donne une image de la Meretrix magna : "Et la femme que tu as vue, c'est la
grande cité qui a la royauté sur les rois de la terre" (Apoc. XVII, 18). Comment ne pas reconnaître là l'image de la république
universelle. Cette "grande cité" c'est la reconstitution, à la fin des temps, de la Tour de Babel dont les hommes
voulaient faire la capitale du monde. Ce projet provoqua la colère de Dieu et entraîna la confusion des langues et la dispersion
des nations. Car Dieu ne veut pas, pour régner sur l'humanité entière, d'autre maître que Son Oingt.

Nous venons de voir que la franc-maçonnerie est la charpente qui soutient le soviétisme comme elle avait déjà soutenu
la république des Jacobins. Elle se proclame elle-même contre-église et super-église. Elle est vraiment la bête de
l'Apocalypse, l'infrastructure de l'autorité qui vient d'en bas. Il convient d'examiner, ne serait-ce que succinctement les
mécanismes de son fonctionnement intérieur et de son action extérieure.

INITIATION AUX MYSTÈRES D'EN BAS

Le fonctionnement intérieur de la maçonnerie est commandé par la double nature de cette association. Elle est, en effet,
à la fois une société de pensée et une congrégation initiatique.

Comment fonctionne une SOCIÉTÉ DE PENSÉE (on dit aussi une "société philosophique") ?
Elle élabore une opinion commune et par conséquent aussi une volonté collective. La pensée et les intentions y
sont, en principe du moins, engendrés par la base. On met en commun des éléments dont on forme un faisceau. Par
exemple, le "comité de lecture" d'une maison d'édition est une petite société de pensée puisqu'il définit une orientation intellectuelle.
De même le "bureau d'étude" d'une firme industrielle. De même le "conseil directeur" d'un parti politique. Certaines
de ces sociétés sont éphémères et ne constituent que des combinaisons labiles. D'autres ont une longue durée,
par exemple une académie.

Par beaucoup de ses mécanismes, la maçonnerie est une société de pensée. Il s'y fait un travail d'élaboration d'une
certaine philosophie et d'une volonté collective. Comme telle, elle peut être dite démocratique. Juridiquement c'est ainsi
qu'elle fonctionne. Les loges élisent des députés qui se réunissent en convent. Les "tenues", c'est-à-dire les séances,
sont organisées sur bien des points comme les assemblées parlementaires, avec un président, un bureau, des orateurs,
un ordre du jour, des motions... L'Assemblée Nationale travaille à la manière d'une loge.
Une CONGRÉGATION INITIATIQUE (on dit aussi une "confrérie initiatique") se caractérise par l'initiation, c'est l'évidence
même. Et l'initiation est une cérémonie à double effet.

1. - D'abord elle incorpore le nouveau venu (ou le nouveau promu) à la confrérie.
2. – Ensuite elle projette sur lui une INFLUENCE SPIRITUELLE. Et cette influence spirituelle produit sur l'initié un certain
nombre d'effets psychologiques plus ou moins nettement perçus par lui. Ces effets psychologiques constituent ce
que les maçons eux-mêmes appellent l'illumination initiatique.
Quels sont, plus précisément, les effets psychologiques de cette illumination ?
Les maçons qui ont, dans leurs ouvrages, décrit les mécanismes de l'initiation, donnent cette "influence spirituelle"
comme produisant sur eux une impression lumineuse et bénéfique. C'est pour cette raison qu'ils parlent d'une "illumination".
Après l'initiation la pensée de l'initié est changée, sa compréhension des choses n'est plus la même. Il s'est vraiment
passé en lui une mutation spirituelle ; il a définitivement adopté un nouveau point de vue, une nouvelle optique, un
nouvel esprit, pour lui le spectacle du monde n'est plus éclairé par la même lumière.
Mais alors quelle explication les maçons donnent-ils sur la nature de l'influence spirituelle qui a opéré en eux un tel
changement ?

Il faut reconnaître qu'ils ne se posent pas beaucoup de questions et quand ils s'en posent c'est pour répondre que l'influence
spirituelle initiatique est, soit d'une nature grégaire, soit d'une nature cosmique, soit les deux simultanément.
Le chrétien, pour juger tous ces phénomènes psychologiques et mystiques, ne peut rien faire de mieux que de consulter
les maîtres de la vie spirituelle, en particulier saint François de Sales, sainte Thérèse d'Avila et surtout saint Jean de
la Croix qui a reçu le titre de "Docteur Mystique". Ils ont décrit les conditions de la vraie mystique divine et, à l'opposé,
ils ont décelé l'influence du démon dans les voies contemplatives qui s'écartent des saines disciplines de l'esprit.
Si donc on compare la mystique chrétienne et la mystique maçonnique, telle qu'elle se manifeste dans l'initiation, on
est bien obligé de constater que l'influence spirituelle qui s'exerce lors de l'illumination est tout simplement celle du démon.

Certes elle paraît lumineuse et bénéfique parce que le démon opère là, comme il le fait si souvent, travesti en ange
de lumière. Rien d'étonnant dès lors à ce que l'agglutination à son "corps mystique" produise une impression de lumière
et soit ressentie comme une illumination. Mais il s'agit là d'une fausse lumière dont la véritable nature est celle des ténèbres.
Bien entendu, le maçon initié, ne conviendra jamais qu'il a été "illuminé" par un démon, donc "enténébré" et initié aux
mystères d'en bas. Mais le chrétien, à qui sa doctrine permet de "discerner les esprits", reconnaîtra, dans les récits d'initiation
qui sont de plus en plus répandus, la véritable nature de cette illumination à rebours.

Le maçon, ainsi initié aux mystères d'en bas, va élaborer des idées, des intentions, une volonté qui seront le fruit de
sa collaboration avec l'influence spirituelle qui l'accompagne désormais. Ses mouvements mentaux vont se combiner à
ceux du démon au corps mystique duquel il a été incorporé. Il se comportera, le plus naturellement du monde, comme un
semi-démon. Il cogitera spontanément en fonction de sa nouvelle optique et de la mutation spirituelle dont il a été l'objet.
Il est inutile d'imaginer des diableries dans les loges. Le simple mécanisme de la fausse mystique initiatique suffit à
procurer à tout l'ensemble de l'institution maçonnique, une imprégnation permanente, diffuse et lente des esprits infernaux.
D'ailleurs le résultat de son action multiséculaire sur la société chrétienne est là pour prouver qu'elle a été un instrument
très efficace de domination de l'Église et de démolition de la chrétienté.

Nous n'avons fait que résumer à grands traits le fonctionnement de la maçonnerie. D'autres dispositions organiques
complètent le système ; fournissons-en une brève énumération sans rentrer dans les détails : le serment de secret,
l'obéissance à des supérieurs inconnus, le pacte de fraternité, le symbolisme auto-signifiant qui imprègne toute la philosophie,
enfin l'ésotérisme de la doctrine. Toutes ces dispositions permettent de conduire le maçon à des opinions et à
des décisions qu'il n'aurait jamais acceptées si on les lui avait proposées avant son entrée à la loge.

L'ensemble de l'institution est parcouru par un double courant :

1. -- un courant descendant qui transmet les suggestions des hauts initiés vers ceux qui n'en sont encore qu'au bas de
l'échelle initiatique.

2. - et un courant ascendant qui renvoie vers le haut des motions d'apparence démocratique. Grâce à ce procédé, les
initiés des hauts grades connaissent à chaque instant la limite d'élasticité de la base des frères ; ils connaissent celles de
leurs suggestions qui "passent" et celles pour lesquelles il faut attendre, avant de les faire adopter.
"Le démon apparaissait à Marie-Julie sous la forme habituelle, soit sous celle d'une quelconque bête hideuse, soit
sous l'apparence d'un jeune homme d'une grande beauté, faisant toujours des promesses de guérison et de richesse..."
(La Franquerie : "Marie-Julie Jahenny" p. 14).

1. - D'abord elle incorpore le nouveau venu (ou le nouveau promu) à la confrérie.
2. – Ensuite elle projette sur lui une INFLUENCE SPIRITUELLE. Et cette influence spirituelle produit sur l'initié un certain
nombre d'effets psychologiques plus ou moins nettement perçus par lui. Ces effets psychologiques constituent ce
que les maçons eux-mêmes appellent l'illumination initiatique.

Quels sont, plus précisément, les effets psychologiques de cette illumination ?

Les maçons qui ont, dans leurs ouvrages, décrit les mécanismes de l'initiation, donnent cette "influence spirituelle"
comme produisant sur eux une impression lumineuse et bénéfique. C'est pour cette raison qu'ils parlent d'une "illumination".
Après l'initiation la pensée de l'initié est changée, sa compréhension des choses n'est plus la même. Il s'est vraiment
passé en lui une mutation spirituelle ; il a définitivement adopté un nouveau point de vue, une nouvelle optique, un
nouvel esprit, pour lui le spectacle du monde n'est plus éclairé par la même lumière.
Mais alors quelle explication les maçons donnent-ils sur la nature de l'influence spirituelle qui a opéré en eux un tel
changement ?

Il faut reconnaître qu'ils ne se posent pas beaucoup de questions et quand ils s'en posent c'est pour répondre que l'influence
spirituelle initiatique est, soit d'une nature grégaire, soit d'une nature cosmique, soit les deux simultanément.
Le chrétien, pour juger tous ces phénomènes psychologiques et mystiques, ne peut rien faire de mieux que de consulter
les maîtres de la vie spirituelle, en particulier saint François de Sales, sainte Thérèse d'Avila et surtout saint Jean de
la Croix qui a reçu le titre de "Docteur Mystique". Ils ont décrit les conditions de la vraie mystique divine et, à l'opposé,
ils ont décelé l'influence du démon dans les voies contemplatives qui s'écartent des saines disciplines de l'esprit.
Si donc on compare la mystique chrétienne et la mystique maçonnique, telle qu'elle se manifeste dans l'initiation, on
est bien obligé de constater que l'influence spirituelle qui s'exerce lors de l'illumination est tout simplement celle du démon.

Certes elle paraît lumineuse et bénéfique parce que le démon opère là, comme il le fait si souvent, travesti en ange
de lumière. Rien d'étonnant dès lors à ce que l'agglutination à son "corps mystique" produise une impression de lumière
et soit ressentie comme une illumination. Mais il s'agit là d'une fausse lumière dont la véritable nature est celle des ténèbres.
Bien entendu, le maçon initié, ne conviendra jamais qu'il a été "illuminé" par un démon, donc "enténébré" et initié aux
mystères d'en bas. Mais le chrétien, à qui sa doctrine permet de "discerner les esprits", reconnaîtra, dans les récits d'initiation
qui sont de plus en plus répandus, la véritable nature de cette illumination à rebours.

Le maçon, ainsi initié aux mystères d'en bas, va élaborer des idées, des intentions, une volonté qui seront le fruit de
sa collaboration avec l'influence spirituelle qui l'accompagne désormais. Ses mouvements mentaux vont se combiner à
ceux du démon au corps mystique duquel il a été incorporé. Il se comportera, le plus naturellement du monde, comme un
semi-démon. Il cogitera spontanément en fonction de sa nouvelle optique et de la mutation spirituelle dont il a été l'objet.
Il est inutile d'imaginer des diableries dans les loges. Le simple mécanisme de la fausse mystique initiatique suffit à
procurer à tout l'ensemble de l'institution maçonnique, une imprégnation permanente, diffuse et lente des esprits infernaux.

D'ailleurs le résultat de son action multiséculaire sur la société chrétienne est là pour prouver qu'elle a été un instrument
très efficace de domination de l'Eglise et de démolition de la chrétienté.

Nous n'avons fait que résumer à grands traits le fonctionnement de la maçonnerie. D'autres dispositions organiques
complètent le système ; fournissons-en une brève énumération sans rentrer dans les détails : le serment de secret,
l'obéissance à des supérieurs inconnus, le pacte de fraternité, le symbolisme auto-signifiant qui imprègne toute la philosophie,
enfin l'ésotérisme de la doctrine. Toutes ces dispositions permettent de conduire le maçon à des opinions et à
des décisions qu'il n'aurait jamais acceptées si on les lui avait proposées avant son entrée à la loge.

L'ensemble de l'institution est parcouru par un double courant :

1. -- un courant descendant qui transmet les suggestions des hauts initiés vers ceux qui n'en sont encore qu'au bas de
l'échelle initiatique.

2. - et un courant ascendant qui renvoie vers le haut des motions d'apparence démocratique. Grâce à ce procédé, les
initiés des hauts grades connaissent à chaque instant la limite d'élasticité de la base des frères ; ils connaissent celles de
leurs suggestions qui "passent" et celles pour lesquelles il faut attendre, avant de les faire adopter.
"Le démon apparaissait à Marie-Julie sous la forme habituelle, soit sous celle d'une quelconque bête hideuse, soit
sous l'apparence d'un jeune homme d'une grande beauté, faisant toujours des promesses de guérison et de richesse..."
(La Franquerie : "Marie-Julie Jahenny" p. 14).

LES VERTUS ANTI-THÉOLOGALES

L'institution maçonnique n'a pas élaboré une véritable doctrine puisqu'au contraire elle s'interdit de dogmatiser. En revanche
elle a mis au point une stratégie anti-chrétienne d'une grande efficacité. Cette stratégie va consister à neutraliser
les combattants de l'Eglise militante. Pour cela elle va tuer en eux ce qui fait leur force, c'est-à-dire les vertus
théologales : la foi, l'espérance et la charité.

Contre la foi, la maçonnerie a inventé la Tolérance. C'est la "vertu" des gens qui nient l'existence de la vérité objective.
La "Mère Loge" (car la loge exerce une réelle maternité intellectuelle) se vante de donner à ses fils tous les moyens
dont ils ont besoin pour atteindre "la vérité" ; mais il ne s'agit que d'une vérité relative et subjective c'est-à-dire d'une
simple opinion personnelle qui restera donc essentiellement discutable.

La "libre pensée" maçonnique refuse d'admettre toute vérité a priori. Elle fait du doute systématique la base de son
système de réflexion ; c'est pourquoi elle a tant contribué à répandre le cartésianisme, le fameux "doute cartésien". La
maçonnerie a même réussi à convaincre les Français qu'ils sont cartésiens par nature, alors qu'au contraire le génie de
notre langue, donc de notre pensée, est un génie déductif et analytique qui part du principe (a priori par conséquent) pour
aboutir aux conséquences. Les Français ont le goût des principes et ils savent les formuler : là réside une des raisons
de leur influence (bonne ou mauvaise) dans le monde. C'est tout le contraire de l'attitude mentale maçonnique.
La discussion est l'activité principale de la loge. Un adage y est inlassablement répété : de la discussion jaillit la lumière.

C'est encore une fausse maxime car, de fait, de la discussion jaillit non pas la lumière mais l'obstination : celui
qui a défendu une thèse n'admet plus d'en changer. La vraie lumière vient du "Père des lumières", donc de la Révélation,
et elle descend vers nous qui la recevons par le Magistère.
En maçonnerie tout l'art du Vénérable est de faire cohabiter des frères ennemis. Il n'y a pas de dogmes ; la maçonnerie
ne dogmatise pas : telle est la grande formule. Formule qui constitue même un symptôme : quand une quelconque
publication met sa fierté à "ne pas dogmatiser", on peut être certain qu'elle subit, de près ou de loin, l'influence maçonnique,
puisqu'elle en adopte les locutions.

Si les maçons ont la haine du dogme c'est qu'ils ont la haine de l'Église. Ils sont fils spirituels de Ponce-Pilate, le
Docteur sceptique qui est leur "patron". "Qu'est-ce que la vérité ?" disait-il. Il l'avait devant lui et, comble de l'aveuglement,
il ne la reconnaissait pas.

Le Progrès. C'est la fausse espérance ; c'est l'espérance projetée sur la terre ; c'est le mythe de l'épanouissement
sans fin de la nature ; c'est l'espoir insensé d'une félicité naturelle qui ne devrait rien à la Grâce. Ce progrès temporel doit
porter à son achèvement la pyramide tronquée qui forme l'un des emblèmes des maçons ; c'est le progrès du corps mystique
de l'Antéchrist qui attend de la terre sa plénitude.

Nous savons très bien qu'il existe un véritable progrès. L'Église n'est pas statique ; elle est en progrès sous l'impulsion
de la Grâce. Deux exemples :
1. - Le Corps mystique de N.-S J.-C. est en perpétuel progrès ; le nombre des élus va vers sa perfection ; quand les
élus seront au complet, le recrutement des hommes s'arrêtera.
2. - L'édifice du dogme lui aussi est en progrès, en ce sens qu'il se complète d'âge en âge ; à la fin des temps il formera
une construction spirituelle et intellectuelle à laquelle il ne manquera rien.

La Solidarité est l'interdépendance naturelle. Les maçons l'élèvent à la hauteur d'une vertu parce qu'elle ne réclame
pas la médiation du Christ. La solidarité se passe de l'aide de Notre-Seigneur. Elle engendre le socialisme qui est l'utopie
de penser que, par des moyens adéquates, par le simple effet de l'interdépendance humaine, on triomphera de la
pauvreté et de la souffrance.

La solidarité est en opposition avec la charité chrétienne laquelle réclame l'intermédiaire de N-S. Un verre d'eau donné
au nom de Jésus-Christ ("en Mon Nom" dit le texte évangélique) aura sa récompense dans la vie éternelle. S'il est
donné au nom de la solidarité humaine, il ne recueillera qu'une récompense temporelle.

La tolérance est en opposition avec la Foi. Le progrès est en opposition avec l'Espérance. La solidarité est en opposition
avec la Charité. Ce sont les trois "vertus anti-théologales" qui ont cours dans le corps mystique de l'Antéchrist.

MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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Jean Vaquié: les trois ennemis Empty Jean Vaquié les trois ennemis - suite

Message par MichelT Mar 29 Avr 2014 - 15:34

LE GOUVERNEMENT PAR LA SUGGESTION

La franc-maçonnerie, société de pensée et congrégation initiatique à la fois, est très bien outillée pour provoquer,
dans la masse du peuple, des changements, même très profonds, à condition que ce soit à longue échéance. Elle sait
comment s'y prendre pour changer la façon commune de penser, comme disaient les maçons du XVIIIè siècle, pourvu
qu'elle ait du temps devant elle. A l'extérieur d'elle-même, comme en son intérieur, elle travaille "par influences personnelles
soigneusement couvertes", ce qui demande des délais prolongés.

Mais elle est inapte au gouvernement direct, précisément à cause de la lenteur de ses mécanismes. Entre elle et le
grand public, elle suscite tout un réseau d'organismes intermédiaires, d'associations et de PARTIS POLITIQUES, qu'elle
contrôle évidemment, et qui ont des ambitions beaucoup moins vastes et beaucoup plus immédiates. Les programmes
des partis sont faits de parcelles prélevées sur l'abondante réserve de l'encyclopédie maçonnique. Tous les partis politiques
sont inspirés, à droite comme à gauche, par le grand dessein des loges.

Et quel est ce "grand dessein" ?
Il est difficile à connaître car il n'est jamais exprimé clairement et simplement. Il faut l'extraire de toute une phraséologie
ronflante. En voici cependant les principaux éléments
- La République (puis la Royauté) universelle.
- La Religion Universelle, dont la gnose universelle, la mystique universelle et la Tradition universelle formeront la
théologie.
- Le Métissage universel, dont l'eugénisme universel sera le prétexte et fournira les moyens.

Sur l'ensemble de ce "grand dessein" on va prélever des fragments qui seront inclus dans les programmes des partis,
des sociétés savantes et des diverses associations qui occupent l'espace entre la maçonnerie et le peuple.
Mais alors on pourrait supposer que la franc-maçonnerie est un grand laboratoire d'idée, tout à fait olympien, où de
puissants philosophes cachés et spécifiquement maçons élaborent des doctrines réservées d'abord à l'usage interne et
qui diffusent ensuite, du haut en bas de l'échelle initiatique, pour aboutir finalement aux institutions publiques. En réalité
les choses ne se passent pas ainsi. Il n'y a pas de philosophes cachés strictement maçonniques. Le cas de Louis-Claude
de Saint Martin, que l'on a appelé le "philosophe inconnu", est très spécial et ne résulte que de son comportement personnel
; ce n'est pas le cas général.

Les idées que l'on débat en loge sont puisées dans le grand public lui-même ; elles ont une origine extérieure (on dit
"profane"). Le rôle de la maçonnerie est seulement de choisir, parmi les tendances de fait d'une époque donnée, celles
qu'il faut stimuler et celles dont il importe d'arrêter la propagation. Elle fonctionne comme une pompe sélective qui puise
son fluide dans le public et qui le lui renvoie après l'avoir expurgé et dynamisé.

La maçonnerie est donc un organe d'enseignement. C'est un magistère, ou si l'on veut un "gouvernement par la
suggestion", sans autorité officielle. Elle est inapte au gouvernement direct. Elle ne pratique pas une politique unique,
mais seulement une orientation polyvalente. Elle maintient en chantier plusieurs politiques à la fois. Elle met en oeuvre
une stratégie essentiellement pluraliste. Plusieurs variantes sont mises en marche simultanément. Par exemple le Grand
Orient mène plutôt une politique de gauche et la Grande Loge Nationale Française, plutôt une politique de droite. Sur la
place publique, ces deux obédiences se disputeront et se conduiront même en adversaires. Mais, dans les convents,
elles communieront dans la méditation du "grand dessein" commun, dont nous avons donné les grandes lignes.

LA SCIENCE DU BIEN ET DU MAL

Dans ce monde où le bien et le mal sont si proches voisins, nous devons cultiver la "science du bien et du mal"
afin de ne pas les confondre. Et nous devons la cultiver précisément parce qu'elle ne nous est pas naturelle ; nous
sommes privés de la consommation du fruit qui devait nous la procurer : "Ne comederes" (Gen. III, 17). Tu n'en mangeras
pas.

Cette double science, si nécessaire, c'est Notre-Seigneur qui nous l'apporte. Il est Lui-même l'arbre de cette science
et son "fruit" nous la communique. La science du bien, c'est la science du Christ et la science du mal c'est la
science de l'Antéchrist.
Une grande partie de l'Évangile est consacrée à nous révéler la personne de l'Adversaire. Si
nous ne possédons que l'une des deux sciences, nous sommes des Docteurs borgnes.


Les docteurs de la Synagogue possédaient plutôt la science du mal. Habitués à se méfier des "Nations" et de leurs
dieux-démons, ils se sont méfiés du Christ : "C'est par Belzébub que Vous chassez les démons" lui disaient-ils.
Inversement l'Eglise des Gentils, saturée de la science du bien, ne se méfie pas de l'Antéchrist.

C'est pourquoi il faut une science équilibrée qui conduit à la prudence sans obscurcir l'esprit : "Voici donc que Je
vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes".

(Math. X, 16). Par cette association du serpent et de la colombe, le texte spécifie de quelle prudence nous devons
nous armer. Car il y a deux prudences : la prudence tortueuse qui fut celle du serpent au jardin d'Eden et la prudence
simple qui fut celle de saint Joseph à Nazareth (Nazareth signifie : jardin des Fleurs). Le Divin Maître précise ici de
quelle prudence il veut parler. Il veut que nous pratiquions la prudence qui peut s'allier à la simplicité de la colombe.

Pour garder la simplicité dans la prudence, il faut cultiver simultanément les deux sciences. Celle de l'Eglise illumine
l'intelligence et réchauffe le coeur
. Celle de la contre-église nous fait reconnaître les ténèbres sous la fausse lumière.
Ceux qui ne cultivent que la science de l'Eglise deviennent des naïfs qui ignorent les chausse-trapes de l'Adversaire.


Ceux qui ne cultivent que la science de la contre-église se laissent souvent fasciner par la prodigieuse astuce des démons
et finissent par se faire enrôler dans les rangs de la contre-église
. En effet l'étude des documents des sectes, qui
nous fait connaître l'ennemi, est dangereuse ; il faut prendre garde à ne pas se complaire dans ces textes car ils contiennent
des subtilités d'apparence logique (le démon est logicien) mais qui enténèbrent l'esprit et dévient la volonté. Il faut
les compenser par la nourriture spirituelle et par les lumières que l'on trouve dans le Patrimoine de la Religion.

LES SOIXANTE DOUZE NATIONS DE LA GENTILITÉ

L'épisode de la Tour de Babel va retenir un moment notre attention. A notre époque où l'on parle tant de la république
universelle et où l'on assiste aux premières phases de sa réalisation, il est bon de revoir dans quelles circonstances Dieu
a procédé à la distinction des langues et à la dispersion des Nations.

Transportons-nous par la pensée dans les temps qui suivirent le déluge. Les trois grands embranchements ethniques
du genre humain étaient déjà distincts. Il s'était déjà formé trois grandes races qui avaient respectivement pour ancêtre
Sem, Cham et Japheth, les trois fils de Noé. Chacun engendra des fils qui devinrent les patriarches des nations. Il y eut
en tout 72 patriarches, donc 72 familles, souches des 72 futures nations. Ces tribus originelles étaient distinctes mais
elles n'étaient pas dispersées. Elles s'étaient établies ensemble dans la plaine du pays de Sennaar. La langue de ces
tribus était la même : "Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots" (Gen. XI, 1).

Il devenait de plus en plus évident que, les tribus proliférant, il faudrait qu'elles se dispersent. C'est même la perspective
de cette dispersion inévitable qui suggéra aux hommes de ce temps l'idée d'élever un monument commémoratif de
leur unité primitive "avant que nous ne soyons dispersés sur toute la terre". (antequam dividamur in universas terras Gen.
XI, 4). Cette idée d'un monument pour perpétuer le souvenir de l'unité originelle n'est pas répréhensible, elle est même
louable ; mais elle s'est mêlée avec d'autres conceptions que Dieu n'a pas approuvées.
Passons sur les modalités et les techniques de constructions de la tour. Les maçons de Babel utilisèrent des briques à
la place de pierres et du bitume à la place de ciment. Le symbolisme de ces nouveaux matériaux nous entraînerait trop
loin.
L'Ecriture sainte formule les intentions qui sont incluses dans le "grand dessein" des hommes d'alors, avec la concision
qui lui est habituelle. Il faut donc peser tous les mots :

"Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet atteigne le ciel et célébrons notre nom". Un trait nous frappe tout
de suite Dieu n'est pas mentionné dans les intentions du projet. Il est dit "construisons-nous". Le but de l'entreprise est de
"célébrer le nom humain". Les hommes de Babel avaient incontestablement l'intention de se rendre un culte à euxmêmes.

Et si la tour atteignait le ciel, c'était grâce aux seules forces humaines. Ils voulaient célébrer et sauvegarder leur
unité et cela par une ville capitale et par une tour religieuse qui symboliserait l'aptitude de l'homme à s'élever vers Dieu
par ses propres forces.

La conduite de Dieu, en présence de ce projet, confirme les premières réflexions que nous venons de nous faire. Le
texte dit que Dieu, en la circonstance, observa "les fils d'Adam" ; il n'écrit pas "les fils de Noé". Il nous suggère donc de
remonter jusqu'à Adam, qui avait été Roi et Pontife, mais qui avait perdu ces deux dignités.
Les versets de la Genèse, très condensés, n'expliquent pas la pensée divine. Il faut que le lecteur découvre lui-même
en quoi le projet des hommes de Babel était mauvais. Dieu dit :
"Ils sont un seul peuple et ils ont une seule langue ; ils ont commencé à faire cela et ils n'abandonneront pas leur
pensée tant qu'ils n'auront pas fini leur oeuvre… Confondons ici leur langue afin qu'ils ne se comprennent plus". (Gen.
XI, 6-7).

Il est évident que Dieu juge inadmissible la ville et la tour édifiées dans de telles intentions, par "les fils d'Adam". Il y a
manifestement une certaine unité du genre humain dont Dieu ne veut pas : c'est l'unité qui se fait sans Lui.
Il est un second motif de désapprobation : ce qui déplaît à Dieu ce n'est pas seulement la tour religieuse, c'est aussi la
ville capitale du genre humain. Dieu, en effet, ne considère pas seulement la tour mais la ville elle-même (ut videret civitatem
et turrim). Et l'on comprend très bien pourquoi : depuis la chute d'Adam, l'autorité unique sur le monde revient, soit à
Dieu qui en est le premier titulaire, soit au démon qui a détrôné Adam et s'est, d'une certaine manière, substitué à lui
dans ses droits. En d'autres termes, l'autorité unique sur la terre revient, soit au Christ, soit à l'Antéchrist. C'est sans
doute pourquoi le texte fait remarquer que les hommes de Babel étaient "fils d'Adam". Pour prétendre édifier une capitale
mondiale, il fallait qu'ils aient perdu la notion de la chute originelle et le désir d'un Sauveur.

Le décret divin de Babel est donc un décret de confusion, ce qui, à première vue nous étonne. Mais il faut remarquer
qu'il s'agit d'une confusion et d'une dispersion provisoire en attendant que le temps de l'unité soit venu et qu'il y ait "un
seul troupeau et un seul pasteur". C'est aussi une dispersion de miséricorde : en effet l'édification d'une capitale mondiale
aurait immanquablement entraîné l'apparition d'un "empereur mondial", qui n'aurait pu être qu'un antéchrist, sous
lequel les hommes auraient vécu depuis lors. Le "décret de confusion" de Babel leur a épargné un long despotisme.
Un personnage est inséparablement lié à l'épisode de Babel, c'est Nemrod. L'Ecriture en fait grand cas : seul, parmi
les descendants de Cham, il fait l'objet de plusieurs versets dans la Genèse : "Or Chus engendra Nemrod qui fut le premier
homme puissant sur la terre... Le début de son royaume fut Babylone, et Arach, et Achad, et Chalanné dans la terre
de Sennaar. De ce même pays il alla en Assyrie et i bâtit Ninive et les rues de cette ville, et Chalé. Il bâtit aussi la grande
ville de Résen, entre Ninive et Chalé". (Gen. X, 8-12). Nemrod fut donc le fondateur de la puissance mauvaise de ASSUR1,
colosse qui devait faire peser, sur le peuple élu d'Israël, une perpétuelle menace dont seul Dieu pouvait le libérer.
Nemrod est ainsi la première préfiguration de l'Antéchrist et il est symptomatique qu'il apparaisse précisément à l'époque
de Babel et dans la plaine de Sennaar.

Il est certain que Dieu a volontairement confondu les langues et dispersé les nations afin d'entraver la constitution d'un
gouvernement mondial.
Il a délibérément voulu une "gentilité" fractionnée. L'empire du monde n'appartient qu'à deux personnages
: le Christ ou l'Antéchrist, bien qu'à des titres antagonistes. C'est évidemment très mystérieux ; mais la Rédemption
est un mystère. Les X et XIè chapitres de la Genèse énumèrent les 72 ethnarques qui devaient fonder les 72
nations constitutives de la Gentilité. Or Notre-Seigneur, pendant Sa vie terrestre, à plusieurs millénaires de distance, a
précisément désigné 72 disciples ; ils étaient destinés à seconder saint Paul dans le surhumain travail d'évangélisation
des Gentils. Les 12 Apôtres étaient réservés aux 12 Tribus d'Israël. Les jalons essentiels du plan de Dieu ne changent
pas.

LES PROMESSES D'HÉGÉMONIE

Dans son travail de destruction des oeuvres divines, Satan utilise une double méthode : il réunit ce que Dieu sépare
et il sépare ce que Dieu unit. Deux exemples :

1. – Dieu a créé deux archétypes : Jésus-Christ et Marie Sa Mère qui ont été les modèles selon lesquels Adam et Ève
ont été formés. Dans la gnose luciférienne, il en est différemment : il y a un seul archétype désigné sous le nom d'androgyne
qui est la réunion d'un homme et d'une femme en un seul être supposé ; Lucifer réunit ce que Dieu sépare.

2. - Le couple humain est inséparable ; il est uni pour la vie par un sacrement. Le démon, pour sa part, n'a de cesse
qu'il n'ait séparé les couples que Dieu a unis.
C'est à ce double traitement que le démon va soumettre les nations créées par Dieu pour être l'héritage de Son Oingt
: "Je te donnerai les nations pour héritage".

D'une part, soufflant un vent de discorde, il va couper les nations en tronçons, multipliant leur nombre bien au-delà
des 72 qui étaient à l'origine. Mais d'autre part et puisqu'il faut aussi qu'il parvienne à l'empire mondial, auquel dans une
certaine mesure il a droit, il va susciter de formidables ambitions hégémoniques ; il créera des empires contre nature et,
entre ces empires, une compétition qui éliminera les inaptes et laissera surnager les plus robustes ; le vainqueur final de
la compétition dominera le monde.

Telle est schématiquement la double stratégie du démon. Nous la voyons clairement se développer sous nos yeux. Le
régionalisme démantèle les nations européennes en vue de les faire disparaître en tant quantités nationales ; mais en
même temps les deux grands blocs impériaux qui sont issus des affrontements précédents se préparent à de nouveaux
assauts dont, à la fin, un triomphateur universel sortira.

Les ambitions hégémoniques sont incontestablement le ferment le plus efficace de l'unification finale. Le démon promet
l'empire du monde à tous les princes de la terre qui présentent quelque chance. Le type parfait de cette promesse
d'hégémonie est fourni par la Tentation au désert ; il est bon d'en revoir le mécanisme parce que les cas d'application en
sont très fréquents dans l'histoire politique, si même ils n'en constituent pas le fond.

Le démon transporta Jésus sur une haute montagne et là : il Lui montra tous les royaumes de la terre, en un rien de
temps. Et le diable Lui dit : c'est à Toi que je donnerai cette puissance tout entière avec leur gloire. Car c'est à moi qu'elle
a été remise. Et à qui je veux, je la donne" (Luc IV, 5-6). Il est important de remarquer deux particularités :

1. - Ce qui est offert par le démon c'est la suprématie politique universelle, ce n'est pas seulement une hégémonie
régionale.

2. - Celui qui acceptera cette offre tiendra cette puissance du démon et par conséquent il l'exercera au nom et
pour le compte du démon.

Mais pour obtenir cette récompense il y a une condition à remplir. Cette condition est bien connue : Toi donc, si tu te
prosternes devant moi, elle sera toute à toi". Il faut donc que le candidat à l'empire reconnaisse la suzeraineté du
"Prince de ce monde". Remarquons que, du point de vue juridique, le marché est parfaitement régulier. Le démon ne fait
que transférer une principauté qui, comme il le dit, lui a été remise, et dont par conséquent il dispose. Ce marché, Satan
l'a proposé à de nombreux rois, à de nombreux "grands de ce monde", dans les temps anciens comme dans les temps
modernes.

Voyons maintenant en quoi consiste la prosternation demandée. On peut légitimement penser qu'elle consiste en
une adhésion au plan de conquête du démon ou à une partie de ce plan ; en dernière analyse la prosternation exigée
consiste en une incorporation au corps mystique de l'Antéchrist. La condition à remplir est toujours quelque chose de
diabolique ; c'est toujours une contribution à l'édification du pouvoir de l'Antéchrist.

Rapprochons-nous du cas présent. L'hégémonie sur l'Europe, et par l'Europe sur le monde, Satan l'a promise à tous
les gouvernants européens. Il la promet aux Anglais s'ils établissent partout des succursales de la loge de Londres. Il la
promet aux Allemands s'ils mettent sur pied le socialisme industriel d'Etat, merveilleux instrument de domination. Il la
promet aux Russes moyennant la collectivisation de tous les biens. Il la promet aux Arabes, les poussant à islamiser "les
Roumis". Il la promet aux Juifs, les plus prédisposés à y souscrire puisque, selon leurs vieilles traditions, l'empire du
monde leur est dû. Il la promet aussi aux nations extrême-orientales, détentrices de légendes et de prophéties impérialistes.
C'est encore avec un stimulant analogue, celui de la puissance cachée (dont rêvent tant d'intellectuels) qu'il va donner
l'impulsion, non seulement à la franc-maçonnerie, mais à toutes les confréries initiatiques, chacune s'étudiant à dominer
l'autre secrètement.


Pour le démoniaque orchestrateur de cette immense foire à l'hégémonie, le bénéfice est double :
1. - Chacun des compétiteurs apporte sa pierre à l'édifice du socialisme absolu et universel qui sera le régime de l'Antéchrist.
2. – Il gagne aussi d'une autre manière : ces luttes éliminatoires désigneront d'elles-mêmes le plus fort ; il ne restera
plus au vainqueur qu'à fédérer des républiques qui seront déjà socialistes et gnostiques ; il n'y a déjà plus que deux
grands blocs en lice ; il faut maintenant désigner le triomphateur final par une nouvelle série de conflagrations mondiales,
car il est peu vraisemblable qu'une si grosse affaire se règle en une seule crise.

L'UBIQUITÉ MAÇONNIQUE

Les congrégations initiatiques sont à I'oeuvre, dans l'Europe chrétienne, depuis l'époque de la Renaissance. Mais il est
certain qu'elles avaient été précédées, au Moyen Âge, par des confréries plus ou moins sporadiques. Sous la forme de
l'actuelle franc-maçonnerie, elles opèrent activement depuis le XVIIIè siècle. On a coutume de donner les Constitutions
d'Anderson (1717), qui forment la charte de la Grande Loge de Londres, comme leur acte de naissance. Cette loge est la
première de toutes dans l'ordre chronologique et elle est devenue, en droit comme en fait, "mère et maîtresse" de toutes
les loges maçonniques du monde. Elle représente donc, pour la contre-église, le symétrique inversé de l'Archibasilique
du Saint-Sauveur de Saint Jean de Latran.

La maçonnerie veut être présente partout. Cette ubiquité est la base de sa méthode d'action extérieure. Elle veut savoir
tout ce qui se dit, participer à tout ce qui se décide, collaborer à tout ce qui se fait. Nous avons déjà remarqué qu'elle
entend se mêler à tous les courants porteurs, même à ceux qui naissent sans elle, même à ceux qui se forment contre
elle. Car tout courant porteur contient une force utilisable, surtout pour la maçonnerie qui est outillée pour naviguer à
contre-courant. Nous savons aussi, mais répétons-le car c'est important, qu'elle veut choisir, parmi les tendances qui se
manifestent spontanément, celles qu'il convient de favoriser et celles qu'il faut à tout prix torpiller. Ce noyautage universel
est l'une des activités les plus importantes de la maçonnerie. Il est très difficile d'y échapper car il se fait, nous l'avons
vu, par "influence personnelle soigneusement couverte".

TOUS les partis politiques sont des émanations de la franc-maçonnerie, soit qu'elle ait présidé elle-même à leur
formation, soit qu'elle les ait pénétrés par la suite. Les partis politiques peuvent paraître plus puissants parce qu'ils agissent
sur la place publique, tandis que la maçonnerie reste le plus souvent ignorée dans l'ombre. Mais en réalité les partis
politiques travaillent sous la dépendance de la grande société secrète sous-jacente dont ils ne sont que les porte11
parole pour une clientèle déterminée. Les programmes des partis politiques ne sont que des fractions et des adaptations
du "Grand Dessein" maçonnique.

Il est bien évident que la maçonnerie ne noyaute pas seulement les partis politiques mais aussi l'administration,
l'armée, la justice, l'université, l'industrie, la banque.. en un mot tous les organes de la société.
Quel type de symbiose peut-il exister entre elle et les polices de renseignement ?

En théorie, la police devrait surveiller la franc-maçonnerie puisqu'elle a la prétention de dominer l'Etat et qu'elle constitue
donc un danger pour l'Etat. En fait c'est le contraire qui se produit. La police avertit la maçonnerie des dangers qui
pourrait la menacer. Bien plus, la maçonnerie utilise la police pour se renseigner elle-même, en établissant des dérivations
à son profit dans la police. Dans la conscience éclairée d'un policier qui est également maçon, la maçonnerie va
peser d'un plus grand poids que le service d'Etat auquel il appartient parce que la congrégation initiatique parle au nom
d'une influence spirituelle plus élevée que l'Etat. Cette prépondérance morale de la secte sera particulièrement sensible
en cas de crise de régime car alors le prestige de l'Etat chancelant sera nul dans l'esprit des policiers maçons.
Grâce aux convents internationaux et aux institutions obédientielles, également internationales, l'ubiquité maçonnique
s'étend au monde entier.

La présence universelle de la maçonnerie est encore accentuée par le phénomène que
voici. Il existe un corps maçonnique : c'est l'ensemble des adeptes réunis dans des institutions matérielles. Mais il
existe aussi un esprit maçonnique. Cet esprit est évidemment partagé par les membres du corps. Mais il l'est aussi par
toute une foule de sympathisants extérieurs qui ne sont pas initiés, qui n'appartiennent à aucune des institutions maçonniques
mais qui subissent l'influence intellectuelle de la maçonnerie. Ces sympathisants sont appelés des francsmaçons
sans tablier. Ils ont une sensibilité maçonnique, ils pensent en maçons, ils se comportent en maçons. Ils augmentent
considérablement l'ubiquité et le rayonnement de la grande secte.


L'HYBRIDATION GÉNÉRALE

Tout le monde parle ouvertement de la future république universelle qui est l'objectif des sociétés de pensée et des
congrégations initiatiques depuis les utopistes de la Renaissance. Les organes préparatoires de cette république fonctionnent
déjà. Mais il reste encore des particularismes à niveler.

La destruction des nations est en cours. Elle l'est grâce au régionalisme qui les découpe en tronçons et réalise la
phase du solve. Et elle l'est aussi grâce au travail de fédération qui ressoude les tronçons issus du découpage régionaliste
et réalise la phase du coagula. La république universelle sortira de cette alchimie et sera une fédération de fédérations
comme le sont déjà l'U.R.S.S., qui est une "Union de Républiques", et les U.S.A. qui sont des "États-Unis". L'édifice
global sera donc le résultat du broyage des 72 nations, instituées par Dieu pour devenir l'Héritage du Verbe Incarné :

Demande-Moi et Je Te donnerai les nations pour héritage et pour limites les confins de la terre" (Ps. II, 8).

Mais ce découpage des nations (solve), puis leur restructuration (coagula) ne suffit encore pas. Il faut une dernière
précaution. C'est le métissage universel.
Nous serions véritablement aveugles si nous n'apercevions pas que ce métissage
est délibérément mis en oeuvre depuis de longues années. Le brassage racial a été décelé et dénoncé par les auteurs
traditionalistes, avant la guerre de 14-18 ; il n'est pas nouveau. C'est un des principaux objectifs des sociétés de
pensée.

Le métissage universel nous est présenté d'abord comme spontané et inévitable, mais en réalité il est parfaitement artificiel
et voulu. On nous le présente aussi comme un des préceptes essentiels de la morale. La distinction des ethnies
constituerait une anomalie insupportable et serait à l'origine de toutes les guerres ; inversement la constitution d'un bloc
hybride devrait amener une entente générale. En conséquence il serait hautement immoral de militer pour l'intégrité des
races et pour le "chacun chez soi" ; ce serait une régression et une superstition inacceptables. On n'aurait moralement,
pas le droit de contester le "brassage racial" et son excellence.

Le but donc de cet effort prolongé est d'obtenir une race métissée universelle. Et il faut reconnaître que le meilleur
moyen de neutraliser les réactions des individus, des familles et des nations, c'est de les abâtardir. Un gouvernement
mondial se trouverait ainsi devant une masse amorphe, sans tradition ni sensibilité. Il suffirait de pratiquer à son égard la
politique du panem et circences (du pain et des jeux des cirques) chères aux empereurs païens. C'est une telle masse
humaine qui se prêtera le mieux, en effet, au collectivisme absolu des biens matériels et à le religion gnostique laquelle
sera faite de sorcellerie à la base et de mystique luciférienne pour les élites.

C'est déjà un peu ce que nous observons dans les grandes capitales du monde. Partout nous y croisons, dans les
rues, les mêmes visages et le même mélange de populations. Rien ne ressemble plus aux foules de Paris que celles de
Tanger, de New-York, de Mexico ou de Santiago... Tout s'universalise, même la race.

Toutes les races se laisseront-elles englober dans ce même métissage ?
C'est peu probable. Les Juifs résisteront certainement, eux qui trouvent l'abâtardissement excellent pour les autres
mais qui savent très bien s'en défendre pour eux-mêmes. Et ils ne seront pas les seuls : la résistance à l'abâtardissement
va dégager des forces dont le diable ne manquera pas de tirer bénéfice. Des théories hyper-eugénistes sont déjà prêtes
à être diffusées. Elles serviront de bases "hautement scientifiques" pour inspirer les inévitables réactions que le métissage
universel provoque déjà. Elles permettront d'enrôler des miliciens et des technocrates pour l'Antéchrist. Des surhommes
commandant à des métis, voilà ce que l'on nous prépare.

LES DEUX CORPS MYSTIQUES

Nous savons tous fort bien que nous appartenons au "Corps mystique du Christ" et que nous sommes mêlés aux
combats qui Lui sont imposés, non seulement au for interne, c'est-à-dire secrètement et à titre individuel, mais encore AU
FOR EXTERNE, c'est-à-dire publiquement et à titre collectif. Aussi aimerons-nous comprendre la nature, l'origine et les
finalités de l'armée dont le sacrement de confirmation nous a fait les soldats. Le "miles Christi" (le soldat du Christ) servira
d'autant mieux la cause de son chef qu'il aura une connaissance plus exacte de la milice dont il fait partie.
Les deux semences originelles, la semence de la femme et la semence du serpent, ont prodigieusement proliféré.

Elles ont donné naissance à deux immenses "corps mystiques" antagonistes que saint Augustin définit comme deux Cités,
la Cité de Dieu et la Cité de Satan, et que saint Ignace de Loyola place sous deux étendards opposés. Le Magistère
romain a donné une forme définitive à cette importante doctrine :
"Depuis que, par la jalousie du Démon, le genre humain s'est misérablement séparé de Dieu, auquel il était redevable
de Son appel à l'existence et des dons surnaturels, il s'est partagé en deux camps ennemis, lesquels ne cessent
pas de combattre, l'un pour la vérité et pour la vertu, l'autre pour tout ce qui est contraire à la vertu et à la vérité".
(Léon XIII, Humanum Genus).

Ces deux camps ennemis sont deux "corps" qui se comportent comme DEUX JUMEAUX INVERSES dont l'humanité
est porteuse et dont elle va enfanter : "…la création tout entière gémit et souffre les douleurs de l'enfantement" (Rom. VIII,
22). Les "chefs" de ces deux corps, c'est-à-dire les têtes de ces deux postérités, sont le Christ et l'Antéchrist. Le Christ
est apparu avant l'Eglise, Il a donc précédé Son corps mystique, comme c'est le cas pour un enfant qui se présente bien
et qui est destiné à la vie. L'Antéchrist, au contraire, paraîtra après son corps mystique, il viendra en dernier, à la fin des
temps, comme chez un enfant qui se présente mal et qui meurt après sa naissance. Pendant tout le temps de leur gestation,
ces deux corps auront été inversés. Ils auront été des frères ennemis.

Pourquoi deux corps jumeaux ? Pourquoi ce double enfantement ? On ne peut en donner qu'un début d'explication
car la véritable cause de cette dualité se perd dans le mystère d'iniquité.
En raison du déséquilibre provoqué par la chute, l'humanité a pullulé outre mesure. Elle a été le siège d'une prolifération
intempestive parce que les forces de la nature, au lieu d'être domptées par la "discrétion" surnaturelle, se sont dévergondées
: "...Je multiplierai tes grossesses". (Gen. III, 16). Le nombre final des hommes venus à l'existence sera, en
fait, très supérieur à celui qui était nécessaire pour recruter le choeur des élus ; tous les hommes ne seront pas élus, il se
sera formé, au cours de l'Histoire terrestre, un déchet humain, autrement dit un corps de réprouvés. C'est à ce corps
que nous avons donné le nom de "corps mystique de l'Antéchrist", dénomination assez peu utilisée, il faut le reconnaître,
mais qui n'est pas répréhensible et qui est très explicative.

Les deux corps mystiques antagonistes ont été représentés, au calvaire, par les deux larrons. lis sont deux frères séparés
par la Personne de Notre Seigneur. Celui de gauche représente le vieil homme dont saint Paul nous demande de
nous dépouiller, celui de droite représente l'homme nouveau dont il veut que nous soyons revêtus.
Si maintenant, au lieu de considérer l'Histoire humaine dans son ensemble, nous regardons séparément les périodes
des deux Testaments, voici ce que nous observons. Toute l'Histoire du monde antique a été conditionnée par la formation
de la Personne physique de N-S J-C, formation qu'il s'agissait de mener à bon terme. Tous les événements de cette
période, même ceux qui lui paraissent les plus étrangers, aussi bien chez les Juifs que parmi les nations de la gentilité,
étaient subordonnés à la formation de cette personne physique, qui devait être d'une importance universelle. C'est ce que
l'on exprime quand on dit que l'Ancien Testament était charnel. Il s'agissait d'aboutir à l'Incarnation. Les prières des

Justes de l'Ancienne Loi ont mérité la venue de la Vierge Marie. Et les prières de la Vierge Marie, parce qu'elles étaient
suffisamment immaculées et intenses, ont mérité la venue du Verbe Incarné.
Quant au Nouveau Testament, il est spirituel. Sous l'empire de la Nouvelle Loi, l'Histoire du monde est conditionnée
par la constitution du corps spirituel, c'est-à-dire du "corps mystique" de Notre-Seigneur. Le monde est invisiblement
gouverné par Jésus-Christ de telle sorte que pas un événement ne s'y produit qui ne soit subordonné à cette constitution.
L'action du démon, elle aussi, y concourt indirectement et finalement, car Jésus-Christ possède le haut domaine sur
tout, même sur le royaume du "Prince de ce monde".

Nous qui arrivons aux approches de la fin des temps, nous sommes destinés à combattre pour l'achèvement de
l'Église qui est le corps mystique de Notre-Seigneur. Si Dieu nous fait participer à ce combat, c'est qu'il est difficile. Il ne
faut pas nous étonner qu'aujourd'hui ce soit l'Eglise, sa nature, son existence, sa survie, qui soient particulièrement remises
en question. Tel est le combat de notre génération. Tel est notre lot. Il n'est pas indifférent pour notre état d'esprit
et pour notre "moral" de combattant de savoir à quelle phase de la bataille nous sommes réservés : témoigner de la
divinité de l'Eglise, corps mystique de N.S.J.C.

LES FLUCTUATIONS DE LA BATAILLE

Nous avons acquis une double certitude : l'existence sur cette terre des deux cités antagonistes et de la guerre entre
ces deux cités. Il ne s'agit pas d'une opposition immobile ; il y a bataille. Dans l'affrontement de ces deux armées, on va
constater des fluctuations, c'est-à-dire des alternances d'avances et de reculs. Quand l'étendard de Bélial progresse, celui
du Christ bat en retraite. La chrétienté a reculé devant les étendards du Prophète Mahomet. Puis la situation s'inversa
et les croisés, reprenant l'offensive, fondèrent le royaume Franc de Jérusalem et le maintinrent pendant un siècle. Ensuite,
de nouveau un grand impie, Luther, fit subir une grande défaite à la cité de Dieu.

Pourquoi Jésus-Christ accepte-t-Il ces fluctuations et ces reculs périodiques ? Il semblerait plus logique que Son
avance soit constante puisqu'il est incomparablement plus fort que Son adversaire. Pourquoi modère-t-Il ses forces jusqu'à
leur donner cette équivalence avec celles de Bélial ? Ceux qui sont mêlés à la bataille chercheront à répondre à
cette question qui les concerne de près.

Nous savons que "le Père a remis au Fils le jugement tout entier". (Jean, V, 22). Mais le Fils est le Juste Juge. Il est
juste avec toute créature même avec le démon. Il lui rend, comme à toute créature, ce qui lui est dû. Or quand le démon
fait trébucher un homme et le conduit à transgresser la loi, il obtient des droits sur cet homme et il fait de lui son esclave.
Le péché nous rend esclave de Satan, enseigne le petit catéchisme. Le "Juste Juge" respecte les droits que Satan s'est
acquis sur ses esclaves. Et quand il veut les libérer de leur esclavage, le Sauveur verse une rançon ; il paye le prix du rachat
: tel est le sens du mot rédemption. La rançon des péchés du monde c'est le Précieux Sang. Le Sang de
l'Agneau immolé est dit "précieux" parce qu'il est une monnaie irremplaçable.

Quand la masse des péchés augmente, la masse des droits acquis par le démon augmente aussi et le Christ, qui est
juste, permet à l'étendard du démon d'avancer en territoire chrétien. L'actuelle victoire de Satan sur l'Eglise a pour
cause première l'irréligion de l'homme moderne. Mais alors le Sauveur surenchérit en miséricorde : là où le péché
abonde, la Grâce surabonde et de nouveau Vexilla Régis prodeunt, les étendards du Roi avancent. Les fluctuations de la
bataille proviennent de cette lutte entre les efforts de Satan pour faire chuter les hommes et les largesses de la miséricorde
divine : "mirifica nos misericordias tuas qui salvos facis sperantes in te". Émerveillez-nous par Vos miséricordes
Vous qui sauvez ceux qui espèrent en Vous.

Après chaque victoire de Jésus, le diable redouble d'énergie pour se venger. C'est ainsi qu'il déclara un jour à saint
Martin qu'il serait toujours sur ces traces et qu'il prendrait sa revanche de toutes les défaites que "l'apôtre des Gaules" lui
aurait infligées. Et en effet on peut remarquer que les deux grands impies que l'enfer a suscités contre l'Eglise, Mahomet
et Luther, sont tous les deux des "anti-martins". Mahomet est né un 11 novembre en la fête de saint Martin. Quant à Luther,
il portait le prénom de Martin. Le diable a signé la vengeance qu'il s'était promis d'exercer.

Mais s'il en est ainsi, il semblerait que Jésus laisse à Bélial l'initiative des opérations et qu'il pratique une stratégie de
simple riposte. En réalité il n'en est rien. Pendant la période qui va de la chute à l'Incarnation, on peut dire que Bélial régnait
paisiblement sur le monde. Ce règne paisible était fait pour durer jusqu'à l'Avènement glorieux de l'Oingt du Seigneur,
heure à laquelle il faudrait retourner à l'abîme. Or voilà que le Christ descend sur la terre humblement et à l'improviste,
comme un bon général qui attaque par surprise : "Tu es venu pour nous tourmenter avant le temps" disait un possédé
à Jésus. Il venait, en effet, en conquérant, car Il est "Roi par droit de naissance", mais Il l'est aussi par droit de
conquête. Il est bien évident que cette conquête nécessite une bataille. C'est en cela que J.-C. est signe de contradiction
(Luc. II, 34) et qu'Il est venu apporter non la paix mais le glaive (Math. X, 34).

Après l'Incarnation la bataille va devenir acharnée. Satan, comprenant que la fin de sa principauté terrestre est
proche et qu'il ne lui reste plus que peu de temps, va décupler son énergie. L'affrontement va s'intensifier. Les reculs et
les avances vont se creuser davantage. Et le monde sera, de plus en plus, ou tout bon ou tout mauvais jusqu'à la séparation
finale des deux corps mystiques, l'un dans la Jérusalem céleste, l'autre dans l'étang de feu.



MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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