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Fête de sainte Anne

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Fête de sainte Anne Empty Fête de sainte Anne

Message par etienne lorant Sam 26 Juil 2014 - 15:35

Fête de Sainte Anne,                                       Fête de sainte Anne Sant_Anna_BI
mère de la Vierge Marie,
patronne de la province du Québec


Les lectures du jour au Canada :

Livre de Ben Sirac le Sage (Ecclésiastique) 44, 1.10-15
Faisons l'éloge de ces personnages glorieux qui sont nos ancêtres.
Il y a des gens dont le souvenir s'est perdu : il n'en est pas ainsi des hommes de miséricorde, leurs œuvres de justice n'ont pas été oubliées.
Leur bonheur durera autant que leur postérité, leurs descendants forment un bel héritage.
Leur postérité a persévéré dans les lois de l'Alliance, leurs enfants y sont restés fidèles grâce à eux.
Leur descendance subsistera toujours, jamais leur gloire ne sera effacée.
Leurs corps ont été ensevelis dans la paix, et leur nom reste vivant pour toutes les générations.
Les peuples raconteront leur sagesse, l'assemblée proclamera leurs louanges
.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13, 11.16-17
Jésus disait à ses disciples : « À vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux.
Heureux vos yeux parce qu'ils voient, et vos oreilles parce qu'elles entendent !
Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu,
entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu.
»


Cy Aelf, Paris

Sur la vie de sainte Anne, on peut lire (avec patience) les visions de la bienheureuse A.C. Emmerich :

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 Comment se fait-il que Sainte-Anne-de-Beaupré soit devenu en quelque sorte le Sanctuaire des Premières Nations ?


* * *

Partout dans la chrétienté, furent érigés des sanctuaires, des églises, des chapelles, en l’honneur de sainte Anne. En 1629 se bâtissait au pays des Micmacs, au Cap-Breton, en NouvelleÉcosse, la première chapelle en l’honneur de sainte Anne en Amérique du Nord. Puis, sur la côte de Beaupré, en 1658, deux cents ans avant Lourdes, se construisit le premier sanctuaire en Amérique du Nord ; il était dédié à sainte Anne. Il est considéré le Lourdes de l’Amérique.

Les premiers colons venus d’Europe étaient arrivés en Nouvelle-France, forts de leur dévotion à sainte Anne. Dès cette période de colonisation, les autochtones rivalisèrent avec eux dans leur dévotion à l’aïeule de Jésus. Leurs missionnaires, prêtres diocésains, Récollets, Capucins, Jésuites, Oblats, Rédemptoristes, religieuses, laïques, leur avaient inculqué et leur enseignent encore la puissance maternelle de sainte Anne, qu’ils ont choisie d’emblée pour patronne bien-aimée.

Le 24 juin 1610, Membertou, le grand Chef des Micmacs, se faisait baptiser puis, un peu plus tard, reçut le sacrement des malades avant de mourir en 1611. Sa nation devenait la fille aînée de l’Église en Amérique du Nord. La Nation micmaque se souviendra toujours de ses missionnaires, des pères Maillard et Sigogne, d’autres aussi. Elle apprit d’eux l’amour de sainte Anne, mère de Marie et grand-maman de Jésus. Elle dut cacher ses prêtres au temps des lois pénales et, pendant plus d’un siècle, les chefs présidèrent les prières, baptêmes, mariages et sépultures, sauvant ainsi la foi catholique, préservant aussi la dévotion à sainte Anne. Ce fut une épopée de la foi, comme il en fut au Japon.

À l’île Lamotte, sur les bords du lac Champlain, au nord du Vermont actuel, lors d’une expédition militaire, fut érigée dès 1666 une chapelle dédiée à sainte Anne ; c’était la première dans ce vaste territoire devenu les États-Unis. C’est toujours un sanctuaire fréquenté durant la saison estivale. Les pèlerins prient dans un magnifique décor champêtre.

Dans le futur État de New York, les Mohawks, particulièrement les Cayugas, apprirent les bontés de sainte Anne grâce au père Carheil, jésuite. Arrivé de France en 1666, il avait été miraculeusement guéri par sainte Anne et était devenu son apôtre. À la fin de ce même siècle, la bienheureuse Marie de l’Incarnation, Ursuline de Québec, louait son zèle.

Le premier pèlerinage organisé à Sainte-Anne-du-Petit-Cap, aujourd’hui Sainte-Anne-de-Beaupré, fut celui de 1671, composé de Hurons venus de Sillery. Pagayant le long du fleuve dans leurs canots d’écorce, ils chantaient leurs prières à sainte Anne. Au cours de ce premier pèlerinage, les Hurons se consacrèrent à sainte Anne. En 1680, les Micmacs organisaient aussi leur premier pèlerinage. Ils rivalisaient de ferveur avec les marins, les soldats et les colons.

Toutes les Nations de la Basse-Côte-Nord, de Trois-Rivières, de Montréal, du Témiscamingue, de l’Abitibi, du Lac Saint-Jean, comme des Maritimes, vinrent à Sainte-Anne. Ceux qui voyageaient en canot, une fois accostés, se traînaient parfois à genoux jusqu’à la modeste église de Sainte-Anne.

Ils se sentent toujours chez eux dans la Basilique de Sainte- Anne-de-Beaupré. Ils fortifient leur vie spirituelle dans une ambiance de foi, adorent leur Seigneur et s’agenouillent au pied de la statue de la bonne sainte Anne.

Certains établissent encore un petit village de tentes sur le terrain de stationnement, lors de la grande neuvaine. Quelquesuns continuent de vouloir reposer dans le cimetière local, peu éloigné de la Basilique, Maison de sainte Anne.

Comme l’affirmait le père Curtis Sappier, prêtre malécite de Tobique, au Nouveau-Brunswick : «Nos ancêtres nous ont toujours demandé de respecter les anciens. Comme chrétiens, nous vénérons sainte Anne, l’Ancienne ».

Beaucoup de réserves sont dédiées à sainte Anne, au Canada et aux États-Unis, à l’est et à l’ouest, au nord et au sud. Pensons au Lac Sainte-Anne, en Alberta, lieu de pèlerinages depuis 1889. Plusieurs milliers d’autochtones s’y rassemblent chaque année pour la fête de sainte Anne. J’énumère ici quelques réserves de l’est du Canada dont sainte Anne est titulaire : au Québec, Listuguj, Winneway, etc. ; au Nouveau-Brunswick, Kingsclear, Tobique, Elsipogtog, Bouctouche Reserve, Burnt Church ; en Nouvelle-Écosse, Membertou, Bear River ; à l’Île-du-Prince-Édouard, Lennox Island ; à Terre-Neuve, Conne River. Cette liste d’églises amérindiennes dont sainte Anne est patronne est loin d’être exhaustive. D’ailleurs, sainte Anne est vénérée par les autochtones, même si leurs églises ne lui sont pas dédiées. Partout, la statue de sainte Anne est à l’honneur.

Les catholiques des Premières Nations viennent nombreux au Sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré pendant la neuvaine, du 17 au 25 juillet. Le jour de la fête, le 26 juillet, il y a toujours une messe célébrée en montagnais. Ils viennent aussi du Canada et des États-Unis à l’occasion du traditionnel «Dimanche des Premières Nations », le dernier dimanche de juin : Montagnais, Hurons-Wendats, Abénaquis, Algonquins, Attikameks, Malécites, Micmacs, Mohawks, Naskapis, Ojibways, Cris, Penopscots... Ils fraternisent joyeusement dans le même amour de Jésus et la même dévotion à sainte Anne.

Les gardiens du Sanctuaire organisent les cérémonies liturgiques et paraliturgiques dans la fidélité aux normes de l’Église universelle, tout en respectant la culture autochtone : la cérémonie purificatrice du foin d’odeur, la danse de la création, etc. Conformément à l’Instruction Redemptionis Sacramentum, c’est l’Eucharistie centrée sur Jésus, le grand sacrifice de notre Seigneur et le banquet de vie éternelle, qui rassemble tous ces baptisés, comme tous les baptisés du monde entier. Les peuples des Premières Nations se sentent unis à l’Église, à tous leurs frères et soeurs chrétiens, en union avec le pape et les évêques. Beaucoup de participants revêtent leur costume d’apparat, parfois la coiffure de plumes.

Après la messe, évêque, prêtres, chefs, organisateurs ou organisatrices de pèlerinages indiens, sont conviés à un banquet de fête où règne la fraternité joyeuse qui existe entre les Premières Nations et aussi avec les responsables du Sanctuaire.

Certains groupes de pèlerins autochtones prolongent leur séjour au Sanctuaire, participent aux Heures Saintes, font le chemin de la croix dans leur propre langue en suivant le parcours de la colline, se joignent à la procession aux flambeaux en portant fièrement leurs bannières représentant sainte Anne, vénèrent les reliques de la sainte, s’attardent au pied de la statue miraculeuse comme le font tous les pèlerins, comme le firent le futur Paul VI et Jean-Paul II, lui chantent des cantiques en leur langue maternelle.

Au sein des Premières Nations, la sainteté fleurit. Souvenonsnous de Kateri Tekakwitha, le lis des Mohawks, morte à 24 ans en 1680, de Rose Prince de la nation Carrier, en Colombie- Britannique, décédée à l’âge de 34 ans en 1949. Des verrières, des statues, des peintures, à Sainte-Anne-de-Beaupré, rappellent la dévotion à sainte Anne qu’avaient nos ancêtres, sans oublier ceux des Premières Nations.

Ce qui se vit au Sanctuaire s’accomplit en diverses réserves indiennes, comme nous le constatons lors des « Soirées de sainte Anne » animées par des prêtres du Sanctuaire. La fête de sainte Anne y est célébrée solennellement. N’y a-t-il pas la mission annuelle de cinq jours en l’honneur de sainte Anne, avec messes, processions, prédications et confessions, à Potlotek ou Chapel Island, au Cap-Breton ; à Indian Island dans la région de Pictou Landing, en Nouvelle-Écosse ; aux Îlets-Jérémie, au Québec ; et ailleurs ?

Lors de son passage à Sainte-Anne-de-Beaupré, le 10 septembre 1984, le pape Jean-Paul II disait aux Premières Nations : «Vos traditions amérindiennes et inuit permettent de nouvelles expressions du message du salut et nous aident à mieux comprendre à quel point Jésus est Sauveur et son salut universel ».

Le pape louait la merveilleuse renaissance de la culture et des traditions des peuples autochtones. S’adressant aux membres des Premières Nations, il leur disait : «Votre rencontre de l’Évangile non seulement vous a enrichis, mais elle a enrichi l’Église. L’Évangile ne détruit pas ce qu’il y a de bon en vous. Au contraire, elle enrichit comme de l’intérieur les qualités et les dons spirituels qui sont des marques distinctives de vos cultures ».

Les évêques canadiens ajoutaient, en 1999 : «Vous redécouvrez votre identité dans le Cercle des influences spirituelles : respect, sagesse, courage, amour, humilité, honnêteté et vérité, et vous comprenez votre dignité d’enfants de Dieu. Continuez de vivre en témoins fidèles de votre baptême. Vous êtes une source de bénédiction pour toute l’Église ».

Un lien étroit et perpétuel unit les Premières Nations et la bonne sainte Anne, leurs communautés chrétiennes et le Sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré. C’est une bénédiction pour eux, pour nous tous, pour l’Église universelle. Nous admirons la foi séculaire des Premières Nations et leur attachement à la présence matriarcale de la bonne sainte Anne.


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etienne lorant

Date d'inscription : 25/11/2010

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