Le pape François en Corée: un christianisme sans concession
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Le pape François en Corée: un christianisme sans concession
Au quatrième jour de sa visite en Corée du Sud, le Pape a procédé à la béatification de 123 laïcs coréens, morts en martyrs au début du XIXe siècle, s'appuyant sur leurs témoignages pour prêcher un engagement total des chrétiens.
François est un pape radical. Il vient encore de le démontrer au quatrième jour de sa visite en Corée, samedi, où lors des trois rencontres programmées, il a prêché un christianisme sans concession «avec le monde», sans «hypocrisie» avec soi-même, sans faille «dans la rencontre avec les pauvres». Malgré la chaleur étouffante il a aussi démontré, à 77 ans, une forte vitalité et une grande présence à tous ceux qu'il rencontrait, soulevant, partout où il est passé, un puissant enthousiasme.
Si le moment le plus touchant aura été une longue rencontre silencieuse avec des jeunes et des enfants handicapés que le Pape a béni un à un, le rendez-vous le plus spectaculaire du jour aura été une messe gigantesque rassemblant près d'un million de personnes au centre de Séoul.
Le pape a alors procédé à la béatification de Paul Yun Ji-Chung et des ses 123 compagnons, tous laïcs - à l'exception d'un prêtre chinois. Ils formèrent la première génération de chrétiens en Corée, morts en martyrs, en 1801. Une occasion pour François de souligner le rôle clé des laïcs dans l'Eglise. «Ils ont été les premiers apôtres de la Corée» a-t-il insisté. «Cette histoire nous en dit long sur l'importance, la dignité et la beauté de la vocation des laïcs». La Corée est effectivement le seul exemple dans l'histoire récente de l'Eglise où elle s'est développée sans la présence de prêtres mais la foi fondée sur la Bible, à la protestante. Le clergé est arrivé seulement plusieurs décennies plus tard.
La question du Pape
La tonalité générale de la journée aura toutefois été la radicalité. Le pape François se fait souvent remarquer par des homélies drastiques mais il semblait avoir préparé une sorte de concentré pour le centre de son voyage qui s'achèvera lundi soir.
S'inspirant, lors de la grand messe de Séoul, de l'exemple du martyr de ces laïcs qui n'ont pas hésité à sacrifier leur vie pour leur foi le pape a posé cette question à la foule: «Aujourd'hui, très souvent, nous faisons l'expérience que notre foi est mise à l'épreuve du monde, et, de multiples manières, il nous est demandé de faire des compromis sur la foi, de diluer les exigences radicales de l'Évangile et de nous conformer à l'esprit du temps. Et cependant les martyrs nous rappellent de mettre le Christ au dessus de tout, et de voir tout le reste en ce monde en relation avec lui et avec son Royaume éternel. Ils nous provoquent à nous demander s'il y quelque chose pour laquelle nous serions prêts à mourir.»
Proposant une voie concrète, le Pape a précisé: «L'exemple des martyrs a beaucoup à nous dire, à nous qui vivons dans des sociétés où, à côté d'immenses richesses, grandit silencieusement la plus abjecte pauvreté; où le cri des pauvres est rarement écouté; et où le Christ continue à appeler, nous demandant de l'aimer et de le servir en tendant la main à nos frères et soeurs dans le besoin.»
« Votre chasteté, pauvreté, obéissance deviendront un témoignage joyeux de l'amour de Dieu dans la mesure où vous resterez solides sur le roc de sa miséricorde »
François devant des religieux et religieuses
Même accent, samedi après-midi, devant les religieux et religieuses de Corée, réunis à Kkottognae au sud Est, de Séoul où François s'est rendu en hélicoptère: «C'est seulement si notre témoignage est joyeux que nous pourrons attirer des hommes et des femmes au Christ ; et une telle joie est un don qui se nourrit d'une vie de prière, de méditation de la parole de Dieu, de la célébration des sacrements et de la vie communautaire. Quand tout cela manque, apparaissent les faiblesses et les difficultés qui obscurciront la joie que nous avons connue si intimement au début de notre chemin.».
Et François d'entrer dans le détail: «Votre chasteté, pauvreté, obéissance deviendront un témoignage joyeux de l'amour de Dieu dans la mesure où vous resterez solides sur le roc de sa miséricorde».
Sur l'obéissance, le premier vœu des religieux: «Une obéissance mature et généreuse demande que vous adhériez dans la prière au Christ qui, en prenant la condition de serviteur, à appris l'obéissance par la souffrance. Il n'y a pas de raccourci: Dieu désire nos coeurs complètement, et cela signifie que nous devons nous détacher» et «sortir de nous-mêmes» toujours davantage».
Sur la chasteté, second vœux prononcé par les religieux: «La chasteté exprime votre donation exclusive à l'amour de Dieu, qui est le roc de nos coeurs. Nous savons tous combien un engagement personnel et exigeant cela comporte. Les tentations en ce domaine demandent humble confiance en Dieu, vigilance et persévérance.»
Sur la pauvreté, enfin, troisième vœux des religieux: «Par le conseil évangélique de la pauvreté vous serez capables de reconnaître la miséricorde de Dieu non seulement comme source de force, mais aussi comme un trésor»
Une voie difficile a reconnu François, lui-même religieux jésuite, qui a alors évoqué «le style de vie» du religieux: «je pense en particulier à la nécessité d'éviter toutes ces choses qui peuvent vous distraire et causer trouble et scandales chez les autres. Dans la vie consacrée la pauvreté est autant un «mur» qu'une «mère». Elle est un «mur» parce qu'elle protège la vie consacrée, elle est une «mère» parce qu'elle l'aide à grandir et la conduit sur le juste chemin».
Le pape a alors conclu sa rencontre par cette remarque: «L'hypocrisie de ces hommes et femmes consacrés qui font le voeu de pauvreté et cependant vivent comme des riches, blesse les âmes des fidèles et abime l'Église» Ajoutant ce conseil: «Pensez aussi combien est dangereuse la tentation d'adopter une mentalité purement fonctionnelle et mondaine, qui conduit à mettre notre espérance seulement dans les moyens humains et détruit le témoignage de la pauvreté que Notre Seigneur Jésus Christ a vécu et nous a enseigné.»
L'improvisation du Pape
En rencontrant, aussitôt après dans la même ville avant de regagner en soirée Séoul, les responsables laïcs de l'Eglise de Corée, le pape les a de la même façon, encouragé à s'engager plus avant dans l'action sociale: «Comme le montre l'exemple des premiers chrétiens coréens, la fécondité de la foi s'exprime par la solidarité concrète dans la rencontre de nos frères et soeurs, sans aucune considération de leur culture et de leur statut social (...) et qui portent la présence consolante du Seigneur à ceux qui vivent aux périphéries de notre société.»
Mais, a prévenu le pape: «Cette activité n'est pas épuisée par l'assistance caritative, mais elle doit s'étendre aussi à un engagement pour la croissance humaine. Assister les pauvres est une chose bonne et nécessaire, mais elle n'est pas suffisante. Je vous encourage à multiplier vos efforts dans le domaine de la promotion humaine, de sorte que tout homme et toute femme puisse connaître la joie qui vient de la dignité de gagner le pain quotidien, en soutenant ainsi sa propre famille.»
Se mettant presque en colère il a alors improvisé: «Cette dignité est totalement menacée par cette culture de l'argent! Il ne suffit pas de donner à manger! Il faut donner un travail pour celui qui retrouvera alors sa dignité de porter à la maison le pain qu'il aura gagné. Il faut assister mais aussi promouvoir le développement de la personne».
(source: le quotidien Le Figaro)
François est un pape radical. Il vient encore de le démontrer au quatrième jour de sa visite en Corée, samedi, où lors des trois rencontres programmées, il a prêché un christianisme sans concession «avec le monde», sans «hypocrisie» avec soi-même, sans faille «dans la rencontre avec les pauvres». Malgré la chaleur étouffante il a aussi démontré, à 77 ans, une forte vitalité et une grande présence à tous ceux qu'il rencontrait, soulevant, partout où il est passé, un puissant enthousiasme.
Si le moment le plus touchant aura été une longue rencontre silencieuse avec des jeunes et des enfants handicapés que le Pape a béni un à un, le rendez-vous le plus spectaculaire du jour aura été une messe gigantesque rassemblant près d'un million de personnes au centre de Séoul.
Le pape a alors procédé à la béatification de Paul Yun Ji-Chung et des ses 123 compagnons, tous laïcs - à l'exception d'un prêtre chinois. Ils formèrent la première génération de chrétiens en Corée, morts en martyrs, en 1801. Une occasion pour François de souligner le rôle clé des laïcs dans l'Eglise. «Ils ont été les premiers apôtres de la Corée» a-t-il insisté. «Cette histoire nous en dit long sur l'importance, la dignité et la beauté de la vocation des laïcs». La Corée est effectivement le seul exemple dans l'histoire récente de l'Eglise où elle s'est développée sans la présence de prêtres mais la foi fondée sur la Bible, à la protestante. Le clergé est arrivé seulement plusieurs décennies plus tard.
La question du Pape
La tonalité générale de la journée aura toutefois été la radicalité. Le pape François se fait souvent remarquer par des homélies drastiques mais il semblait avoir préparé une sorte de concentré pour le centre de son voyage qui s'achèvera lundi soir.
S'inspirant, lors de la grand messe de Séoul, de l'exemple du martyr de ces laïcs qui n'ont pas hésité à sacrifier leur vie pour leur foi le pape a posé cette question à la foule: «Aujourd'hui, très souvent, nous faisons l'expérience que notre foi est mise à l'épreuve du monde, et, de multiples manières, il nous est demandé de faire des compromis sur la foi, de diluer les exigences radicales de l'Évangile et de nous conformer à l'esprit du temps. Et cependant les martyrs nous rappellent de mettre le Christ au dessus de tout, et de voir tout le reste en ce monde en relation avec lui et avec son Royaume éternel. Ils nous provoquent à nous demander s'il y quelque chose pour laquelle nous serions prêts à mourir.»
Proposant une voie concrète, le Pape a précisé: «L'exemple des martyrs a beaucoup à nous dire, à nous qui vivons dans des sociétés où, à côté d'immenses richesses, grandit silencieusement la plus abjecte pauvreté; où le cri des pauvres est rarement écouté; et où le Christ continue à appeler, nous demandant de l'aimer et de le servir en tendant la main à nos frères et soeurs dans le besoin.»
« Votre chasteté, pauvreté, obéissance deviendront un témoignage joyeux de l'amour de Dieu dans la mesure où vous resterez solides sur le roc de sa miséricorde »
François devant des religieux et religieuses
Même accent, samedi après-midi, devant les religieux et religieuses de Corée, réunis à Kkottognae au sud Est, de Séoul où François s'est rendu en hélicoptère: «C'est seulement si notre témoignage est joyeux que nous pourrons attirer des hommes et des femmes au Christ ; et une telle joie est un don qui se nourrit d'une vie de prière, de méditation de la parole de Dieu, de la célébration des sacrements et de la vie communautaire. Quand tout cela manque, apparaissent les faiblesses et les difficultés qui obscurciront la joie que nous avons connue si intimement au début de notre chemin.».
Et François d'entrer dans le détail: «Votre chasteté, pauvreté, obéissance deviendront un témoignage joyeux de l'amour de Dieu dans la mesure où vous resterez solides sur le roc de sa miséricorde».
Sur l'obéissance, le premier vœu des religieux: «Une obéissance mature et généreuse demande que vous adhériez dans la prière au Christ qui, en prenant la condition de serviteur, à appris l'obéissance par la souffrance. Il n'y a pas de raccourci: Dieu désire nos coeurs complètement, et cela signifie que nous devons nous détacher» et «sortir de nous-mêmes» toujours davantage».
Sur la chasteté, second vœux prononcé par les religieux: «La chasteté exprime votre donation exclusive à l'amour de Dieu, qui est le roc de nos coeurs. Nous savons tous combien un engagement personnel et exigeant cela comporte. Les tentations en ce domaine demandent humble confiance en Dieu, vigilance et persévérance.»
Sur la pauvreté, enfin, troisième vœux des religieux: «Par le conseil évangélique de la pauvreté vous serez capables de reconnaître la miséricorde de Dieu non seulement comme source de force, mais aussi comme un trésor»
Une voie difficile a reconnu François, lui-même religieux jésuite, qui a alors évoqué «le style de vie» du religieux: «je pense en particulier à la nécessité d'éviter toutes ces choses qui peuvent vous distraire et causer trouble et scandales chez les autres. Dans la vie consacrée la pauvreté est autant un «mur» qu'une «mère». Elle est un «mur» parce qu'elle protège la vie consacrée, elle est une «mère» parce qu'elle l'aide à grandir et la conduit sur le juste chemin».
Le pape a alors conclu sa rencontre par cette remarque: «L'hypocrisie de ces hommes et femmes consacrés qui font le voeu de pauvreté et cependant vivent comme des riches, blesse les âmes des fidèles et abime l'Église» Ajoutant ce conseil: «Pensez aussi combien est dangereuse la tentation d'adopter une mentalité purement fonctionnelle et mondaine, qui conduit à mettre notre espérance seulement dans les moyens humains et détruit le témoignage de la pauvreté que Notre Seigneur Jésus Christ a vécu et nous a enseigné.»
L'improvisation du Pape
En rencontrant, aussitôt après dans la même ville avant de regagner en soirée Séoul, les responsables laïcs de l'Eglise de Corée, le pape les a de la même façon, encouragé à s'engager plus avant dans l'action sociale: «Comme le montre l'exemple des premiers chrétiens coréens, la fécondité de la foi s'exprime par la solidarité concrète dans la rencontre de nos frères et soeurs, sans aucune considération de leur culture et de leur statut social (...) et qui portent la présence consolante du Seigneur à ceux qui vivent aux périphéries de notre société.»
Mais, a prévenu le pape: «Cette activité n'est pas épuisée par l'assistance caritative, mais elle doit s'étendre aussi à un engagement pour la croissance humaine. Assister les pauvres est une chose bonne et nécessaire, mais elle n'est pas suffisante. Je vous encourage à multiplier vos efforts dans le domaine de la promotion humaine, de sorte que tout homme et toute femme puisse connaître la joie qui vient de la dignité de gagner le pain quotidien, en soutenant ainsi sa propre famille.»
Se mettant presque en colère il a alors improvisé: «Cette dignité est totalement menacée par cette culture de l'argent! Il ne suffit pas de donner à manger! Il faut donner un travail pour celui qui retrouvera alors sa dignité de porter à la maison le pain qu'il aura gagné. Il faut assister mais aussi promouvoir le développement de la personne».
(source: le quotidien Le Figaro)
jaimedieu- Date d'inscription : 02/03/2011
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