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Mois de Notre Dame de la Salette

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Message par Lumen Dim 4 Sep 2022 - 20:22

Mois de Notre Dame de la Salette
L’Apparition méditée sous forme d'exercices
pour les mois de mai et de septembre


Par M. l'Abbé Boissin,
Aumônier de l'hôpital général et de la chapelle de Notre-Dame de la Salette à Nîmes

Nîmes, 13 avril 1867


Mon Cher Ami,
Je puis certifier à Mgr que j'ai lu attentivement chacune des pages de votre Mois de Marie. Et, saut inadvertance de ma part, il me paraît que tout y est irréprochable sous le rapport de la doctrine. S'il y a des récits de guérisons fort extraordinaires, vous en laissez la responsabilité à des revues, dont la principale paraît avec l'approbation de Mgr l’Évêque de Grenoble, et vous ne prétendez pas leur donner plus de créance et d'autorité qu'elles n'en ont en effet. Quant à la partie vraiment utile de ce petit livre, son mérite ne fait pas doute, et il faut vous en féliciter. Il sera lu avec plaisir par tout le inonde, parce qu'il est bien écrit, et avec fruit par toutes les personnes pieuses, parce qu'elles y trouveront de bonnes et saintes pensées, ainsi que de très-solides réflexions. Croyez-moi bien tout à vous, mon cher ami,

Rivière, prêtre,
Directeur au grand Séminaire de Nîmes.

Vu le rapport favorable qui nous a été présenté sur le Mois de Marie de la Salette; Considérant que la dévotion à Notre-Dame de la Salette a fait beaucoup de bien dans notre ville épiscopale et dans plusieurs autres lieux de notre diocèse; Nous permettons que le présent livre soit imprimé, sous cette réserve toutefois que nous n'entendons point donner une sanction authentique et officielle aux faits pieux qui y sont racontés.

Nîmes,le 13 Avril 1867.

+ Henri, Évêque de Nîmes.


Hommage à Notre Dame de la Salette.

Hommage de ma foi en sa miséricordieuse apparition, et de ma reconnaissance filiale, pour grâces obtenues par son Intercession!

Conformément au décret d'Urbain VIII, d'heureuse mémoire, nous déclarons que ce que nous avons écrit dans cet ouvrage, n'a d'autre valeur que celle des preuves et des autorités que nous avons, données, excepté en ce qui a pu être confirmé par la sainte Église catholique. On sait que, par un rescrit du 21 mars 1815, Pie VII accorde à ceux qui feront chaque jour, pendant le mois de Marie, quelque prière publique ou particulière, ou quelque autre œuvre de piété en l'honneur de la Sainte Vierge, trois cents jours d'indulgence pour chaque fois, et une indulgence plénière pour le jour qu'ils voudront choisir, à condition qu'ils e confesseront, communieront et prieront, selon l'usage, pour les besoins de l’Église. (Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire).



Préface


Selon l'usage, pieux lecteurs, j'écris cette préface pour indiquer la division et le plan général de l'ouvrage que j'offre aujourd'hui au peuple de Notre-Dame de La Salette. L'apparition de la Sainte Vierge sur la chaîne des Alpes a donné lieu à de nombreuses publications: elles sont toutes

recommandables et justement appréciées à divers titres, les unes pour la science ascétique qu'elles révèlent, les autres pour les parfums de piété qu'elles respirent. Mais nulle publication n'a été disposée, produite encore, croyons-nous, sous les formes pratiques données dans nos églises aux exercices du mois de Marie : combler cette lacune, satisfaire ce désir et cette pieuse attente de la dévotion publique à Notre-Dame de la Salette, tels sont l'objet et le dessein de ce modeste ouvrage. Il est divisé en deux parties: L'apparition de la Sainte Vierge et son discours aux bergers. L’apparition, et les circonstances de lieux, de personnes, de costume et de symbolisme, qui l'accompagnent. Le Discours, avec commentaire des phrases qui le composent, et exposition des enseignements pratiques qui en découlent. On y trouvera, pour chaque jour du mois, une lecture historique, des réflexions morales, une résolution pratique, un exemple tiré des Annales de la Salette même, et une prière. Je crois offrir à la piété des fidèles un mois de Marie complet et tout spécial à la Dévotion à Notre-Dame de la Salette. Un simple coup d’œil jeté sur les titres de la table, suffira pour vous en convaincre. Maintenant, pieux lecteurs, si mes humbles feuilles répondent aux vœux de quelques âmes, je les supplie de vouloir bien implorer pour l'auteur les effusions de l'infinie miséricorde, par l'entremise de la divine messagère des Alpes, que j'ai voulu appeler constamment à présider à ce travail.



10 Avril 1867
Lumen
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Message par Lumen Dim 4 Sep 2022 - 21:01

Mois de Notre Dame de la Salette


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Première partie
L’Apparition


Instruction sur le Mois de Marie


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Origine du mois de Marie

« Toutes les nations me diront bienheureuse ». Par ces paroles, Marie avait prédit sa gloire future, et l'amour de tous ses enfants; cette prédiction s'affirme chaque jour elle-même: autant il y a de nations et de cœurs qui glorifient Dieu, autant il y a de nations et de cœurs qui bénissent Marie. La gloire de la Sainte Vierge se répand dans une proportion égale à la diffusion de la foi, et l'amour de Marie, dans le cœur des peuples, est la mesure de leur amour pour Dieu; la prédiction de la Reine des Prophètes aura ainsi son accomplissement définitif, complet et parfait, au jour bienheureux auquel s'accomplira celle de Jésus-Christ: Et il n'y aura qu'un troupeau et un pasteur. Mais à chaque nouveau danger de l'Église, se manifestent de nouveaux hommages, de nouvelles tendresses pour la plus tendre des Mères: à chaque besoin public éclate, au milieu des nations fidèles, un soupir suppliant vers la protectrice de toutes les nations: c'est ainsi qu'ont pris naissance les diverses dévotions en l'honneur de la Mère de Dieu; dévotions qui pourraient servir de monuments séculaires, sur la route des âges, indiquant les différents besoins des siècles. Le siècle dernier a marqué les pages de son histoire par un débordement effroyable d'incrédulité et d'erreurs; il a signalé aussi ses derniers jours par l'institution du plus tendre, du plus efficace exercice de dévotion envers la Sainte Vierge, l'institution du Mois de Marie. Cette dévotion est, en effet, la réunion de toutes les dévotions en l'honneur de la Mère de Dieu; c'est un faisceau de flèches d'amour que nos cœurs lancent au cœur de Marie; c'est la guirlande de toutes les fleurs de la terre que nous semons aux pieds de la maîtresse du monde; c'est la couronne de tous nos sentiments que nous offrons à la Reine de tous les cœurs; c'est, en un mot, comme une armée de tous ses enfants, rangés en bataille autour de ses autels, et s'efforçant de retenir leur Mère, captive tout un mois dans nos églises, dans les liens de leur amour! La dévotion du mois de Marie a pris naissance en Italie, terre privilégiée où la religion a placé son trône, et où l'auguste Mère de Dieu reçoit les plus touchants hommages; et qui n'admirerait ici ce dessein providentiel de Dieu, qui a donné une patrie commune à son Église, et à la dévotion la plus chère au cœur de sa Mère! Le même sentiment de piété qui avait porté les fidèles à honorer Marie, trois fois le jour, à lui dédier un jour de chaque semaine, et une fête chaque mois, leur a inspiré la salutaire pensée de lui consacrer un mois tout entier, parmi les mois de l'année : et ce n'est pas trop d'un mois mis à répandre nos prières et nos cantiques devant les autels de notre Mère. Cette Mère, l'adorable Trinité a mis toute sa puissance à la produire; le temps, quatre mille ans à nous la montrer, et à la fin des âges, la cour des anges, des saints et des vierges passera les siècles éternels à la bénir, à la chanter dans les cieux.


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Harmonies du mois de Mai avec le culte de la Sainte Vierge

Le cœur, dit agréablement un auteur moderne, doit toujours présenter ce qu'il a de mieux : c'est pourquoi la piété publique a choisi de préférence le plus beau mois de l'année, le mois de Mai... le mois de Mai, qui par le renouvellement de la nature, invite l'âme à renaître aussi à la grâce; le mois de Mai, qui transforme la terre en un jardin embaumé, dont les fleurs semblent exhaler leurs parfums les plus exquis et emprunter une voix pour inviter Marie à descendre du ciel, et à habiter parmi elles... Et Marie entend toutes ces voix de la création, et Elle descend sur nos autels, disant :
« Abîmes des mers, terre, collines, vallons et montagnes, me voici, donnez-moi des fleurs, soutenez-moi au milieu des fleurs, fulcite me floribus !... » Nous aimons ce symbolisme, qui, par les plus gracieuses harmonies, rapproche ce que le ciel possède de plus aimable, et la terre de plus délicat et de plus pur. Écoutons saint Bernard : « Le culte de Marie est un parfum; et dans ce beau mois, les champs sont inondés des plus suaves odeurs. Le nom de la Vierge est une mélodie; et les oiseaux, à cette époque du printemps, chantent sous la nouvelle et fraîche verdure des bois et des haies. Ce nom d'une Mère divine ravit notre âme de joie, et l'enivre d'espoir; et tout dans la nature respire aussi le bonheur; le cœur des enfants des hommes sourit à l'espérance, à la vue de tant de trésors répandus dans la création. Le culte de Marie, c'est la lumière; et le soleil la verse plus pure sur nos têtes. Marie, enfin, c'est la Mère du bel amour, et l'air embaumé qu'on respire, et toute la nature renaissante nous commande aussi l'amour de Dieu, auteur de tant de bienfaits, et la dévotion à l'auguste Marie, dont il a fait sa divine Épouse !... » N'est-ce pas cette admirable harmonie que le Saint-Esprit a voulu exprimer dans le Cantique des Cantiques, par ces paroles : « Levez-vous, hâtez- vous, mes bien-aimés, car l'hiver est passé, les pluies ont cessé , les fleurs ont apparu dans nos campagnes, le temps de tailler les forêts est venu, la voix de la tourterelle a été entendue dans nos contrées; le figuier a poussé ses bourgeons; les vignes fleurissant ont répandu leur odeur. Levez- vous donc, ô mes bien-aimés, levez-vous, et venez!... » Ne croit-on pas ici entendre la Vierge elle- même, nous invitant à lui consacrer notre amour pendant ce beau mois de Mai, et venant nous apprendre, par cette gracieuse peinture, les délices qu'il fera goûter à nos âmes dans sa célébration ?...



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Sentiments et conseils pratiques pour le mois de Marie

Le mois de Marie est devenu de nos jours dans l’Église, une dévotion particulière, qui nous arrive, soit comme récompense d'un Carême bien observé, soit comme réparation à ce qui manquait de notre part, à ce saint temps de pénitence: c'est une sorte de jubilé annuel offert par Marie, à tous les pécheurs, pour qu'ils se convertissent; à tous les justes, pour se sanctifier encore; à tous les cœurs enfin, pour qu'ils s'excitent à aimer Jésus et sa Mère, d'un amour toujours plus vif et plus efficace; et voici à cette fin quelques conseils pratiques: Vous vous rendrez tous les soirs dans une chapelle consacrée à la Sainte Vierge pour y suivre fidèlement le pieux exercice du mois de Marie: Il est à désirer que, durant ce mois, on entende la messe tous les jours en l'honneur de la Sainte Vierge: Ce serait faire une chose bien agréable au cœur de Marie, et très-utile à votre âme, que de vous disposera faire la communion, le samedi de chaque semaine, jour spécialement, consacré par l’Église à la Mère du Sauveur: Ne laisser passer aucun jour de ce mois sans faire une mortification, pour nous corriger de nos défauts principaux, acquérir les vertus nécessaires à notre sanctification, au salut du prochain et surtout de nos proches; afin que, par les mérites de Jésus, munis de la protection de Marie, et sentant ses vertus, nous arrivions au bonheur de la contempler dans le ciel.


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Prière

Offrande du Mois à Notre Dame de La Salette

Ô Marie ! voici dans votre sanctuaire, les enfants dévoués au culte de votre apparition sur les montagnes de la Salette : à genoux au pied de votre autel, et sous le regard maternel de votre image vénérée, nous vous offrons et vous consacrons ce mois béni, qui porte un nom si doux, si cher à votre cœur, le Mois de Marie. Du haut de ce trône nouveau, par vous dressé sur la terre de France, au sommet des Alpes, daignez répandre sur nous une effusion abondante des dons célestes, et rendre efficaces les pieux exercices qui vont partout commencer en votre honneur; nous viendrons méditer tous les jours les enseignements salutaires de votre apparition; et s'il est doux pour un enfant de rencontrer les regards de sa mère, avec quel bonheur nous entendrons votre voix sur la montagne! ô divine Marie, touchez nos cœurs, ouvrez notre esprit à l'intelligence de votre céleste message, pour glorifier votre saint nom, étendre de plus en plus votre règne, et mériter ainsi les grâces diverses qui, après nous avoir sanctifiés pendant les jours trop rapides de ce mois, nous conduiront dans un siècle qui ne doit pas finir, à la bienheureuse éternité. Ainsi soit-il.


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Message par Lumen Ven 9 Sep 2022 - 13:53

Mois de Notre Dame de la Salette


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Premier jour

Instruction sur le Mois de Marie


Les apparitions surnaturelles, les manifestations divines ne sont, ni inventées par une superstition aveugle, ni nouvelles dans l’Église catholique : l'histoire est pleine des récits authentiques et touchants de ce divin commerce du ciel avec la terre: Dieu se promène avec le premier homme, sous une forme sensible, au paradis terrestre; il est assis à côté d'Abraham, sous la tente et les chênes du désert; il apparaît à Jacob dans un songe mystérieux; Moïse entend sa voix dans un buisson en feu ou sur le Sinaï : et dans les autres âges, lorsqu'il ne se montre pas lui-même, Il se révèle par les patriarches, par les prophètes; et sous la loi nouvelle par les anges, par les élus, par sa divine Mère. Aux esprits orgueilleux que pourraient étonner ces communications surnaturelles, il faut montrer une apparition bien autrement surprenante: celle qui a ouvert le ciel pour faire place au Fils de Dieu qui est descendu au milieu de nous: « Il a paru sur la terre, dit l'Apôtre, et il a conversé avec les hommes ». Or, après cette grande apparition, visible à tous les yeux, d'une durée de trente-trois ans, pendant lesquels le Fils de Dieu a vécu, agi, parlé au milieu de nous, se faisant l'ami de l'homme, le compagnon exilé de sa vie; quel esprit sincère peut se donner le droit injurieux, la prétention orgueilleuse de nier le divin commerce de Dieu avec l'homme, à travers les divers âges religieux de ce monde ? Au reste, ces communications surnaturelles ont trois principaux motifs :
Le premier est au cœur même de Dieu qui nous recherche toujours parce qu'il nous aime; n'a-t-il pas dit que ses délices étaient de vivre et d'habiter au milieu des enfants des hommes ?
2° Les apparitions sont une sorte de chaîne mystérieuse entre l’Église du ciel et l’Église de la terre, unissant les membres d'une même famille; et enfin, Père des élus et des hommes, Dieu ne veut pas le silence entre ses enfants, mais il les envoie quelquefois se visiter et converser ensemble des douleurs de l'exil et des gloires de la patrie, pour les amener tous à la conquête du ciel.

Mais, de toutes les apparitions, celles de la Sainte Vierge sont les plus fréquentes: établie au Calvaire Mère des hommes, elle ne saurait les délaisser, et son Assomption dans le ciel place sous nos yeux une image aussi douce que merveilleuse : c'est Marie assise sur un trône resplendissant, à côté de son fils; mais Elle y apparaît si occupée des hommes, qu'Elle semble oublier sa propre gloire : comme si le ciel était trop au-dessus de la terre, Elle descend ici-bas pour converser avec ses enfants : et que de fois Elle s'est montrée à eux, aux vierges dans les cloîtres, aux enfants au fond des vallons obscurs, aux bergers sur de hautes montagnes; et cette condescendance de la Sainte Vierge nous touche, mais elle ne nous étonne pas : Elle est notre Mère, et une mère peut-elle n'être pas partout où sont ses enfants pour les consoler ou les instruire ?



Réflexions


Nous ne cherchons pas ici à soulever indiscrètement les voiles de l'avenir : cependant, l'illusion n'est plus possible : aveugle et sourde en son orgueil, notre société avance toujours sur la pente des abîmes; vaine de sa science trompeuse, fière de son progrès matériel, confiante en sa force apparente, elle s'en va, insultant le ciel, humiliant l’Église, foulant dédaigneusement aux pieds toutes les lois de Dieu... Encore quelques nouveaux crimes peut-être, et la mesure débordera de toutes parts... Le ciel semble prêt à venger les iniquités sans nombre, dont le flot monte sans cesse; les signes avant-coureurs éclatent en divers lieux... il n'est pas jusqu'à ce calme apparent dont nous jouissons qui ne soit un indice que les nuages se forment dans les régions cachées des tempêtes !... En un mot, dans cet oubli passé et présent des choses de Dieu, nous allions toucher à un moment solennel, à une heure terrible. Le bras du Seigneur depuis longtemps alourdi et lassé par nos crimes, allait enfin frapper; et, dans l'attente du coup suprême de la justice, il se faisait au ciel un grand silence. Alors, notre divine Mère, descendant de son trône de gloire, se prosterne devant Dieu pleine de douleurs mystérieuses : « Grâce, ô mon Fils Jésus, s'écrie-t-elle, grâce pour des coupables qui sont aussi mes enfants ! » « Ô ma mère bien-aimée, répond le Verbe incarné... eh quoi ! le Martyre du Golgotha sera-t-il donc toujours renouvelé en votre cœur ?... C'est assez, ma Mère, c'est assez d'inépuisable amour !... Laissez-moi venger vos douleurs méprisées ! » « Non, mon Fils, non, vous ne frapperez pas encore; vous êtes né de moi, le doux Sauveur des hommes ». Et Jésus, résistant doucement à Marie : « Faites place à ma justice, ne retenez plus mon bras, ô ma Mère; il faut frapper des ingrats qui me méprisent et qui vous font gémir ! » Mais, Marie, intercédant toujours : « Encore, encore la miséricorde, répétait-elle... j'irai visiter les coupables, mon fils, je leur parlerai; ils écouteront la voix de leur Mère, et ils se convertiront... » Et sans attendre le dernier mot de la justice, Marie est partie du ciel, hâtant ses pas !... et le visage voilé de ses mains virginales, la voilà; la voilà tristement assise sur les rochers des montagnes de la Salette, versant d'abondantes larmes, nous conjurant d'apaiser la colère de son Fils et de consoler ses douleurs. En face de ce message divin et des larmes de Marie devant les abîmes ouverts de nos temps si malheureux, qui ne déclarera merveilleusement opportune, cette grande apparition de la Sainte Vierge, et bien miséricordieusement providentielle, la dévotion à Notre Dame de la Salette, qui nous avertit de tous nos maux et nous en offre les remèdes salutaires ?


Pratique : Professer un respect religieux pour tous événements merveilleux et suffisamment authentiques de l'ordre surnaturel; s'abstenir tout au moins de toute critique, souvent aussi injuste qu'elle est peu éclairée.


Guérison d'un jeune Séminariste


Un vénérable chanoine du chapitre cathédral de V.... et ancien supérieur du petit séminaire de cette ville, a rapporté le fait suivant; la rédaction est de la plus rigoureuse exactitude. Au mois de mai 1847, moins d'un an après l'apparition, je fis le pèlerinage de la sainte Montagne, et j'emportai alors comme souvenir, un flacon d'eau de la source miraculeuse. Le mois suivant, un de nos enfants fut atteint d'une douleur très vive à l'index de la main gauche. Le mal était des plus douloureux. Un matin, il entre dans ma chambre et me dit : « Monsieur le supérieur, je n'y tiens plus; si cela continue, j'en perds la tête; je suis fou de douleur ». A son état d'exaltation, je voyais bien que la souffrance était bien grande : j'essayais de le consoler; mais c'est un remède qu'il venait me demander, et où le prendre ? lorsque tout à coup, le flacon d'eau de La Salette me vint à la pensée. Ce fut pour moi comme un trait de lumière. Je m'adressai alors à l'enfant, et lui dis : « Mon ami, croyez-vous à l'apparition de la Sainte Vierge à la Salette ? » « Ah! Monsieur, si j'y crois ! il me semble que j'y crois comme vous ». J'avais en effet raconté mon pèlerinage à nos enfants, et mon récit les avait vivement impressionnés. « Eh bien! lui dis-je, puisque vous croyez à l'apparition, nous allons essayer d'un remède ». Je lui recommandai avant, de se mettre à genoux sur mon prie-Dieu et de réciter de tout son cœur un acte de Contrition, trois Ave Maria suivis de l'invocation que nous récitâmes ensemble. Il fit sa prière avec tant de ferveur que je sentis ma confiance redoubler. J'enlevai de son doigt l'enveloppe qui le couvrait. C'était vraiment hideux à voir. L'enflure, la couleur de la chair, la pourriture qui en sortait, tout cela expliquait son état d'exaltation et la violence de son mal. Je trempai dans cette eau une simple compresse que j'appliquai sur ce membre malade, et je l'envoyai à l'infirmerie, lui recommandant bien de revenir le soir et le lendemain matin aussi, et ainsi de suite deux fois par jour, jusqu'à complète guérison. Le soir, à l'heure désignée, je l'attendais dans ma chambre, mais l'enfant ne parut pas; je le fis appeler, il était au dortoir, dans son alcôve, et sur le point de se coucher. Il vint bientôt. « Excusez-moi, M. le Supérieur, me dit-il en entrant, je ne l'avais pas oublié; mais, comme je ne souffrais pas, je n'ai pas voulu vous déranger ce soir ». « Et depuis quand ne sentez-vous plus votre mal, lui dis-je? » Après un moment de réflexion, il me répondit : « J'ai accepté aujourd'hui même une partie de balle qu'on m'avait proposée; j'ai même remarqué que la balle a plusieurs fois frappé sur mon doigt, et je n'ai ressenti aucune douleur ». Ces détails me firent la plus vive impression, et je ne doutai pas un instant que la confiance de ce cher enfant avait été récompensée par un trait particulier de la protection de Notre-Dame de la Salette. Je le fis passer à l'infirmerie pour examiner ce doigt. Quelle ne fut pas alors ma surprise ! Non seulement il n'y avait plus d'enflure ni de plaie, mais le doigt était dans l'état le plus sain sans porter la plus légère trace du mal. Je conduisis alors l'enfant auprès de nos Messieurs (les professeurs) qui prenaient ensemble un moment de récréation, et comme moi, ils admirèrent ce trait prodigieux de la bonté de Notre Dame de la Salette. Je voulus alors, pour l'exciter à une grande reconnaissance, lui faire quelques réflexions sur la bonté que la Sainte Vierge lui avait témoignée. Mais, à mesure que je parlais, il se mit à pleurer et avec une telle abondance de larmes, que j'en fus vraiment peiné un instant. « Qu'avez-vous donc, mon enfant, lui dis-je, et d'où vient que vous pleurez de la sorte ? » II me fit cette touchante réponse : « Ah! Monsieur le Supérieur, je ne puis vous dire combien je suis touché. Si je m'étais trouvé bien malade, je comprendrais que la Sainte Vierge eût pensé à me guérir; mais qu'Elle ait eu la pensée de s'occuper d'un doigt ! de si peu de chose ! quelle condescendance ! » Et le pauvre enfant n'en pouvait plus d'émotion. Quelques années après, ayant terminé ses études, il quitta le séminaire, et par un sentiment de reconnaissance que j'aimais en lui, il m'écrivait quelquefois. Dans une de mes réponses à ses lettres, j'eus la pensée de lui demander le récit de sa guérison qu'il me donna tel que je viens de le rapporter, et il ajouta ce détail : « Non seulement le mal n'a jamais reparu, mais encore, bien que je sois sujet, à l'entrée de l'hiver, à avoir des mains difformes, sous l'action du froid, le doigt de la Sainte Vierge (c'est ainsi qu'il appelait le doigt guéri) est le seul qui ne subisse en aucune manière l'influence du froid, et il semble jouir d'un printemps perpétuel ».


Prière


Ô Marie, on a écrit de votre Fils : « Il est venu du ciel pour sauver les pécheurs ». Elle est venue du ciel pour sauver les pécheurs, pouvons-nous dire aussi en parlant de vos apparitions sur nos montagnes. Ô Mère de tous les hommes ! du haut de votre trône où vous dominez sur nous, bien autrement encore que des hauteurs de la Salette, voyez toujours le monde du même regard, aimez-le toujours du même amour; il est chrétien encore, malgré l'affaiblissement de sa foi. Regardez tous les peuples infortunés qui vous invoquent; éclairez les idolâtres, ramenez les hérétiques, touchez les indifférents, convertissez les pécheurs; rendez à la religion toute la vigueur de sa jeunesse, pacifiez le monde, et bénissez-nous tous; car vous êtes, ô bonne Mère, la tige principale, nous sommes les rejetons; et comme les Fils de l'Olivier nous viendrons, pendant ce mois, enlacer en quelque sorte nos âmes aux fleurs et aux couronnes de vos autels: vous ne trouverez en nous ni des anges, ni des saints, mais vous verrez à vos pieds des pécheurs repentants qui vous veulent encore pour Mère, et qui vous proclameront toujours leur Reine sur la terre et dans le ciel. Ainsi soit-il.



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Message par Lumen Sam 10 Sep 2022 - 14:03

Mois de Notre Dame de la Salette


Mois de Notre Dame de la Salette 63679560


Deuxième jour

Apparition de la Sainte Vierge à La Salette


L'apparition dont nous allons méditer pendant ce mois le récit et les enseignements, eut lieu le 19 septembre 1846. C'était le dernier jour des Quatre Temps, un samedi, veille, cette année-là, de la fête de Notre-Dame des Sept Douleurs, et à l'heure des premières vêpres, c'est-à-dire au moment même où l’Église chantait, dans son office, ces paroles: « Oh ! de quelle abondance de larmes est inondée la Vierge Mère! Quelle angoisse! Quelle douleur !... » Cet événement extraordinaire se passait sur une montagne des Alpes, dans une paroisse nommée La Salette, canton de Corps, diocèse de Grenoble : Maximin Giraud et Mélanie Calvat, enfants de douze et treize ans, et qui s'étaient vus la veille pour la première fois, arrivaient ensemble à la suite de leurs troupeaux, sur le versant méridional de cette chaîne de montagnes : à l'heure de midi, que les deux petits bergers reconnurent au son de l'Angélus, ils se munirent de leurs provisions et allèrent prendre leur modeste repas tout près d'une source alors tarie : il y avait là quelques pierres superposées; ils s'assirent à deux ou trois pas l'un de l'autre, et, le repas fini, ils s'endormirent : à leur réveil ils allèrent chercher leur troupeau, qu'ils aperçurent à peu de distance : « Je suis revenue la première, dit ici Mélanie; lorsque j'étais à cinq ou six pas avant d'arriver à la source, j'ai vu, sur le rocher de la fontaine, une clarté comme le soleil, encore plus brillante; et j'ai dit à Maximin : « Viens vite voir une clarté là bas !... Alors la clarté s'est ouverte, et nous avons vu une grande Dame dans la lumière » : c'était la Sainte Vierge apparaissant aux petits bergers.

La Bienheureuse Mère de Dieu était assise sur une pierre près de la fontaine tarie, triste, pleurant, et la figure cachée dans ses mains. Elle était vêtue d'une robe blanche, couverte de perles : sa tête était ornée d'un riche diadème; une chaîne d'or pendait à son cou et soutenait une croix avec son Christ. Les enfants, effrayés de l'apparition subite d'une personne qui leur paraissait si étrange, se disposaient à fuir : la Sainte Vierge leur fit signe, avec bonté, de s'approcher d'Elle, et leur dit avec l'expression de la plus grande tristesse : Que la France, par ses crimes, avait provoqué la colère de son Fils; qu'il allait verser sur elle, si elle ne se convertissait, la coupe de ses vengeances : que le blasphème, en particulier, le mépris des lois de l’Église, et la profanation des jours consacrés à Dieu, excipient sa juste indignation; qu'Elle les chargeait de faire passer tout cela à son peuple, d'annoncer la disette des récoltes, les fléaux de la peste, de la famine; mais que si le peuple revenait à Dieu, le bras de sa justice serait désarmé et qu'il y aurait abondance, là même où l'on avait désespéré de récolter. Après ce discours, dont nous méditerons toutes les pensées, la Sainte Vierge confia à chacun des enfants un secret particulier, connu du pape (Bienheureux) Pie IX, seul, et que ni les promesses, ni la ruse d'autres personnes ne purent jamais arracher à leur discrétion; puis, après avoir fait quelques pas en leur présence, en marchant sur la pointe des herbes qui ne pliaient pas sous le poids de son corps, la Sainte Vierge disparut à leurs yeux, laissant après Elle une clarté éblouissante dans l'espace d'où Elle s'était élevée au ciel.



Réflexions


« Dieu, dit Bossuet, est le maître de disposer de ses créatures, soit pour les tenir sujettes aux lois générales qu'il a établies, soit pour leur donner d'autres lois, quand il juge nécessaire de réveiller le genre humain endormi, par quelque coup surprenant... » De là, les prodiges nombreux dont font mention les saintes Écritures et les Annales de l’Église. Le grand fait de l'apparition de la Sainte Vierge sur les montagnes de La Salette, est de ce nombre. Pour réveiller par quelque coup surprenant notre société endormie dans les voies de sa perdition, le Seigneur, fatigué des désordres des hommes, nous a envoyé, non un prophète, comme autrefois, mais sa sainte Mère, l'auguste Reine du ciel, la miséricordieuse Marie : c'est-à-dire, pour emprunter le langage de l'Apôtre, que Dieu, après nous avoir parlé autrefois et de plusieurs manières, par le ministère des prophètes, nous a parlé tout récemment, novissime, par sa propre Mère; qu'avons-nous fait de cette apparition de Marie, la plus éclatante, la plus propre à exciter dans nos âmes une salutaire terreur, et une douce espérance ?...

Il y a quelques années, les montagnes de la Salette étaient inconnues; à peine quelques bergers y conduisaient leurs troupeaux : aujourd'hui le chemin qui mène à ces sommets escarpés des Alpes, est une voie publique où passent tous les peuples; et on pourrait, avec quelque raison, appeler Notre Dame de la Salette, Notre-Dame des Nations !... Et il devait en être ainsi; ce n'est pas en vain que la Mère de miséricorde a daigné visiter les enfants des hommes; ce n'est pas en vain qu'à la vue des désordres qui excitent la colère de son Fils, Elle est venue, en quelque sorte, se réfugier dans nos montagnes, verser des larmes, nous avertir des châtiments qui nous étaient réservés, si on ne se convertissait pas; nous rappeler la crainte de Dieu, le respect pour son saint nom, la sanctification du dimanche, l'observation de tous les commandements de Dieu et de l’Église. Des paroles descendues de si haut devaient avoir un immense retentissement, et être entendues de toutes les nations, comme le lieu où Elle s'est montrée, devait être assez haut pour être aperçu de tous les peuples.

Reportez-vous à l'origine de ce grand événement : voyez sa naissance presque inconnue, sa prompte diffusion à travers la France et l'Europe, son vol rapide dans les quatre parties du monde, enfin, son arrivée providentielle dans la capitale du monde chrétien. A Dieu seul, honneur et gloire !... A l'auguste Vierge de la Salette ce résultat inespéré ! Elle seule avait préparé le succès, Elle seule saura couronner son œuvre... pour couvrir toujours de sa protection, nos personnes, nos familles, notre chère patrie et le monde entier. Il est vrai qu'il est des hommes que l'on irrite, et dont on provoque les dédains quand on parle d'événements surnaturels, d'apparitions miraculeuses, en leur présence orgueilleuse, comme si le bras de Dieu était raccourci, ou si sa miséricorde ne pouvait plus faire éclater la puissance des anciens jours...

A tous ces esprits orgueilleux nous opposons la parabole suivante, tirée de l’Évangile : Dix-huit siècles avant d'envoyer sa Mère sur la montagne de la Salette, Jésus-Christ était descendu lui-même des hauteurs du ciel, et Jean Baptiste, son précurseur, envoya des messagers pour lui adresser cette demande : « Êtes vous le Messie, ou devons-nous en attendre un autre ? » Et le Sauveur, voulant répondre par les monuments éclatants de sa mission divine, prononça ces paroles : « Allez, et rapportez à Jean, votre maître, ce que vous avez vu, ce que vous avez entendu : les aveugles voient, les sourds entendent, les boiteux marchent, les pauvres sont évangélisés ». A tous les pieux pèlerins qui demanderont à la Mère de Dieu, si c'est réellement Elle qui descendit, il y a quelques années, sur la montagne de la Salette, Marie peut répéter la réponse de son Fils, invoquant en faveur de son apparition la grande voix de miracles nombreux et authentiques. Et le Sauveur ajouta : « Heureux celui qui ne sera pas scandalisé en moi ». L'auguste Vierge de la Salette, Mère du Dieu qui a prononcé ces paroles, a bien le droit de nous tenir le même langage.



Pratique : A ce premier jour du mois, en présence de cette solennelle ambassade de Dieu aux hommes, recueillons-nous... regardons cette apparition de la Sainte Vierge, et faisons la envisager aux autres, comme une source abondante, un canal nouveau des grâces du ciel, une autre porte de salut ouverte à notre siècle.


Guérison d'une jeune enfant, racontée par son père

(Lettre à Monsieur le Supérieur des Missionnaires de la Salette)


« Mon Révérend Père, il y a quatorze mois environ, j'avais l'honneur de recommander à vos ferventes prières une de mes petites filles âgée de huit ans, Marie-Thérèse. Cette chère enfant était cruellement atteinte d'une hypertrophie de cœur; trois célèbres médecins que j'avais appelés en consultation auprès d'elle, déclarèrent unanimement que tout espoir de guérison était perdu. Un d'eux voulut tenter un remède qui eût été violent; toutefois, de l'avis de ses deux confrères, il ne persista pas, parce que, dirent-ils tous trois, il ne fallait pas faire souffrir inutilement une si frêle enfant qui devait fatalement succomber. Il n'est pas besoin de vous dire de quelle immense douleur ce verdict médical accabla notre âme. Oh ! mon Révérend Père, qu'il est terrible pour un père et une mère, le jour où leurs yeux, noyés dans les larmes, voient un enfant adoré se mourir, sans qu'il soit permis à leurs cœurs éplorés d'espérer même un peu de soulagement ! Les secours de la terre étant impuissants à nous conserver notre chère Marie-Thérèse, Mme P... et moi, nous unissant dans une pensée commune d'amour pour notre enfant et de foi ardente, nous demandâmes à Notre-Dame de la Salette de daigner jeter sur nous un bienveillant regard de bonne et tendre mère. Et notre prière fut comme instantanément exaucée.

En effet, depuis un mois environ, notre jeune malade ne pouvait plus rester dans son lit; à peine si elle pouvait rester un peu dans un fauteuil, la tète penchée en avant et appuyée sur des carreaux. Or, le même jour où la science humaine nous disait : « Pauvres père et mère résignez-vous, Dieu vous demande votre enfant », ce même jour, ma chère Marie put reposer une bonne partie de la nuit dans son lit. Depuis ce jour, l'enflure considérable qui avait envahi son corps et qui menaçait sa poitrine, commença à s'arrêter, puis elle diminua, enfin elle disparut. Le mieux s'est continué jusqu'à ce jour. Depuis longtemps il y a guérison; aujourd'hui elle est complète.

Bonne Mère de la Salette, vous avez daigné nous donner une preuve de votre immense amour en nous conservant notre enfant; comment pourrons-nous jamais vous témoigner toute notre reconnaissance ! Et vous, Révérend Père, qui avez si charitablement prié pour nous, comment pourrons-nous jamais vous exprimer toute notre gratitude ! En attendant qu'il nous soit permis de faire un pèlerinage à votre pieux sanctuaire, nous prions notre excellent vicaire, M. C..., qui a le bonheur de se rendre sur la sainte Montagne, de vouloir bien porter le portrait de notre chère ressuscitée. Permettez-lui d'en faire don à notre bonne mère de la Salette, et de le placer le plus près possible de sa statue, où il sera comme une prière perpétuelle de toute notre famille à notre sainte Consolatrice, à notre puissante et bien aimée Protectrice ». (Annales de Notre-Dame de la Salette, 15 août 1866.)



Prière


Ô Notre-Dame de la Salette, de même que vous avez franchi autrefois les montagnes d'Israël, de nos jours, vous avez abaissé, en quelque sorte, les collines éternelles jusqu'au niveau des monts de la terre, et vous vous êtes montrée à nous, comme à vos proches de la Judée. Ô Mère médiatrice ! daignez reproduire dans nos âmes les mystères de votre apparition à la Salette; toujours placée entre Dieu et nous, parlez-lui de nous, parlez-nous de Dieu; des hauteurs de ce Liban céleste où vous êtes couronnée, descendez jusqu'au cœur de chacun de vos enfants; saisissez-les dans la solitude du recueillement et du silence; que votre voix retentisse à leur oreille, comme autrefois à l'oreille de votre cousine Élisabeth; car votre voix est douce et votre parole persuasive : elle instruit, elle fortifie, elle console; et dans les élévations où notre âme, quoique pécheresse, arrive par la prière, sur les hauteurs où la foi transporte nos cœurs affligés, ô Vierge de la Salette, daignez nous entendre, nous appeler, et dire à chacun de nous comme aux bergers des Alpes : « Mon enfant, approchez, et n'ayez pas peur !... »



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Message par Lumen Mer 14 Sep 2022 - 19:28

Mois de Notre Dame de la Salette


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Troisième jour

Description et portrait de Notre Dame de La Salette


Les bergers témoins de l'apparition, ont pris soin de nous tracer eux-mêmes le portrait de Notre Dame de la Salette : le voici, tel que nous le trouvons dans leur récit, leurs lettres et conversations : « Tout à coup, disent les enfants, une grande clarté s'est ouverte, et nous avons vu une belle dame dans cette clarté !... Elle avait une coiffure blanche, brillante, argentée, transparente d'or, haute et arrondie au sommet, légèrement inclinée en avant. Au dessus, et tout autour, était posée une couronne de roses blanches, rouges et bleues; de tous côtés s'élevaient de petites fleurs d'or, du milieu desquelles jaillissaient des flammes de lumière : entre chaque branche de fleur, se trouvait une branche de brillants : ces branches formaient des tiges, les autres, des paillettes ou des étoiles, et tous ces ornements étaient resplendissants. La coiffure de la Vierge descendait sur le cou, et cachait entièrement les cheveux et les oreilles; les traits de Marie étaient allongés, et son visage céleste, d'une blancheur et d'une beauté admirables, exprimait la douceur, la bonté, et brillait d'un éclat merveilleux.

Elle avait un fichu blanc, croisé sur la poitrine, dont les deux bouts, liés par un simple nœud, croisaient sur le dos; ce fichu, et la robe dont Marie était revêtue, montaient très-haut, et cachaient presque entièrement le cou; une guirlande formée de roses semblables à celles de la couronne, bordait tout le fichu; une large chaîne d'or tout uni, sans dessin ni anneaux, était posée le long de cette guirlande; une chaîne pareille, mais plus petite, tenait un crucifix d'or, avec un christ très-brillant; au côté droit de ce crucifix, étaient suspendues des tenailles, et au côté gauche, un marteau, tout autant d'instruments de la Passion.

La robe de la Vierge était d'une blancheur virginale, semée de paillettes d'or, d'un grand éclat; sa chaussure était blanche aussi, surmontée d'une boucle en or, et entourée de roses, plus petites que celles de la couronne, mais de même couleur : et du milieu de toutes les roses que portait la Vierge, dit Mélanie, sortaient des flammes de lumière et d'or le plus beau, qui s'élevaient comme de l'encens, et venaient se mêler à la lumière qui environnait sa Protectrice... »

Enfin, un tablier uni, presque aussi long que la robe, d'un tissu léger et tout brillant, complétait ce portrait descriptif de Notre Dame de la Salette. Il faut en convenir, à défaut d'autres témoignages, l'étude de la parure de la Vierge des Alpes, serait, à elle seule, une preuve de l'apparition. D'où serait venue, à deux pauvres bergers, ignorants et grossiers, la pensée de revêtir leur héroïne de formes si humbles, si mystérieuses ?... et au contraire, quel imposteur ne se fût pas gardé de donner à Marie une parure sous laquelle la Sainte Vierge n'a jamais été représentée dans le passé, dans aucun tableau, par aucune statue ! Les formes symboliques de la Vierge de la Salette n'ont donc pu être imaginées que par un être surnaturel, et cet être surnaturel, c'est Marie elle-même !



Réflexions


Deux points fixent ici notre attention: le symbolisme de cette parure, les analogies de cette description de la Vierge de la Salette, de tous points conformes au portrait que les Pères de l’Église nous ont laissé de Marie.

Premièrement, la charité remplit l'âme de Marie; c'est sous son inspiration qu'Elle apparaît à la Salette; cette vertu est symbolisée par l'or qui éclate en toute sa personne, et dont Elle voudrait voir parées toutes nos âmes. La blancheur de ses vêtements rappelle son innocence parfaite, qu'elle voudrait donner en apanage à tous ses enfants. Les roses, emblème de virginité, couronnent sa tète, et les couleurs qui les diversifient, nous redisent ses vertus : le blanc nous prêche sa pureté sans tache; le ronge, sa charité parfaite; le bleu, l'ensemble de toutes ses vertus; le bleu, en effet, rappelant l'idée du ciel, patrie de toutes les vertus, symbolise leur réunion au cœur de Marie; enfin, le corps très-pur de Marie, semblable à un astre resplendissant, se mouvait dans une atmosphère lumineuse et tranquille : cette clarté très brillante, c'est le rejaillissement de son âme glorifiée : la clarté d'un corps glorieux, dit saint Augustin, dérive de la clarté de son âme; jugeons dès lors combien devait être resplendissant le corps immaculé de la Mère de Dieu !...

Deuxièmement, au témoignage des Pères de l’Église, la taille de Marie dépassait la grandeur moyenne : La Dame apparue aux bergers de la Salette était plus grande que toutes celles qu'ils eussent jamais vues. La figure de Marie, selon la tradition, n'était pas ronde, mais allongée; sur l'affirmation de Mélanie, la Vierge de la Salette avait aussi les traits allongés. Aucune fierté, disent les Pères, n'apparaissait dans les traits de Marie, mais la simplicité, la candeur; rien ne sentait la mollesse, ses regards et ses paroles respiraient la douceur : son langage, dit saint Jean de Damas, était agréable, parce qu'il découlait de sa belle âme !...

d'après les enfants de la Salette, les yeux de Marie exprimaient la douceur; son regard était si bon, disent-ils, si affable, qu'il les attirait vers Elle malgré eux; sa voix était si attrayante, qu'Elle leur faisait l'effet d'une musique incomparable !... Et pour l'extérieur, le corps de Marie, dit saint Ambroise, était le tableau de son âme; c'était l'image de la vertu; son aspect, comme son âme, resplendissait d'une beauté angélique : Elle avait, dit le saint docteur, tant d'innocence et de sainteté, qu'Elle répandait la pureté dans le cœur de ceux qui la regardaient.

Il était impossible de porter les yeux sur Elle, sans avoir des sentiments et des inclinations pour la chasteté ! Et tel est l'effet produit en l'âme, devant la statue qui a su donner à Notre-Dame de la Salette, sa véritable expression; il s'échappe de ses traits, de tout son corps, une beauté si douce, si pure, que l'âme est saisie, et que le cœur tout ému, se sent poussé à l'amour et à la pratique de la plus belle de toutes les vertus !...



Pratique : Nous efforcer de pratiquer toujours, dans nos pensées, nos paroles, nos relations, nos lectures, la charité, la pureté, qui sont for de la vertu, et que nous prêchent aujourd'hui les formes symboliques de Notre-Dame de la Salette: supplier Marie d'obtenir à notre âme la céleste parure de ces vertus, qui donneront aux enfants quelques traits de ressemblance avec leur divine Mère!


Guérison d'un enfant, racontée par sa mère


Le fait suivant, arrivé au mois de novembre 1852 à L... (Ardèche), est dû à la protection bien visible de Notre Dame de la Salette qui, sous ce vocable, voulait opérer elle-même celte guérison.

Pour plus d'exactitude, laissons parler cette pieuse mère :

« Mon petit Charles, né le 15 juillet 1851, fut atteint l'année suivante d'une inflammation qui fut déclarée grave à son début. L'enfant dépérissait à vue d'œil, et bientôt on s'aperçut d'une déviation dans la taille; son corps décrivait une courbe de côté et se repliait sur lui-même; des palpitations presque incessantes, d'abondantes hémorragies l'avaient réduit à un état de faiblesse extrême. Trois médecins furent appelés, ils pensaient que la carie avait atteint les os, tous avaient jugé que la maladie était incurable et avaient prononcé hautement que l'enfant ne survivrait pas si jeune à tant de souffrances.

Quatre mois se passèrent, le pauvre enfant s'affaiblissait progressivement, on décida une nouvelle consultation, à laquelle devait s'adjoindre un quatrième médecin; le jour était fixé pour le lundi 11 novembre. Le samedi 9 novembre, vers minuit, je lui dis : « Mon enfant, il faut demander à la Sainte Vierge de te guérir, je te conduirai à Notre Dame du Bon Secours ». Il répondit : « Je veux celle de la Salette ». « Eh bien, mon ami, répète : « Sainte Vierge de la Salette, guérissez-moi ! ». L'enfant obéit et répéta ces mêmes paroles. Je promis alors qu'il porterait un an de plus le bleu et le blanc (l'enfant avait été voué avant sa naissance), et que je le conduirais à Notre-Dame de la Salette après sa première communion.

Il s'endormit, et à son réveil il me dit: « Maman, je suis guéri; la Sainte Vierge m'a guéri; je l'ai vue toute en or et toute en fleurs ». Je ne pouvais croire à tant de bonheur. L'enfant se rendormit jusqu'au matin. Son père entra dans sa chambre. Lorsqu'il se réveilla, le petit Charles en le voyant s'écria : « Papa, je n'ai plus de mal, la Sainte Vierge m'a guéri ». M. L... que je n'avais pas encore vu, fut étonné de ce langage. A partir de ce moment, l'enfant alla toujours de mieux en mieux; il reprit des forces nouvelles; un mois après, il était bien portant et très droit. Les médecins ont été stupéfaits. Je racontai à monsieur le curé le prodige dont je venais d'être témoin.

Monsieur le curé vint, portant à l'enfant une image de Notre-Dame de la Salette qu'il n'avait jamais vue: « Vois, mon petit, la belle image, lui dit monsieur le curé, c'est Notre-Dame du Bon-Secours ». L'enfant répondit avec assurance : « Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai, monsieur le curé; c'est Notre-Dame de la Salette, je la connais ». L'enfant persista à dire qu'il avait vu la Sainte Vierge toute en or et toute en fleurs. Charles est aujourd'hui dans sa seizième année, et il n'a pas perdu de vue cette heureuse vision, il a conservé toujours une dévotion particulière à Notre-Dame de la Salette. Daigne cette bonne Mère obtenir à mon enfant la grâce d'être un jour un zélé serviteur de Dieu.

(Annales de Notre-Dame de la Salette.)



Prière


Ô Notre Dame de la Salette, vous voici, sur la chaîne des Alpes, volant en quelque sorte, comme autrefois votre divin Fils, à une nouvelle conquête des âmes: et pour y mieux réussir, vous vous montrez à vos enfants, parée de l'or de la terre, des couleurs brillantes du firmament, et de l'éclat éblouissant de toutes les séductions célestes !...

Ô Mère, brisez en moi, sans égard pour ma faiblesse, tout obstacle à votre action maternelle ! je sais trop, qu'en gagnant mon âme, vous ne ferez pas une précieuse conquête... elle est si oublieuse de ses devoirs, si inconstante dans ses résolutions, si ardente au mal, si lâche à la pratique du bien !... Mais, si vous daignez, ô Mère, abaisser sur sa misère, un regard de protection, elle sera moins indigne de vous, et aidée par votre grâce, elle voudra se parer de quelques-unes de vos vertus, et présenter à votre divin Fils, au jour du jugement, un cœur imparfait sans doute, mais qui s'est efforcé du moins d'imiter sa Mère, en suivant de loin en loin et d'un pas trop inégal, les traces de la belle vertu, qui mène sûrement au ciel. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Jeu 15 Sep 2022 - 14:45

Mois de Notre Dame de la Salette


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Quatrième jour

Le nom et le costume de Notre Dame de la Salette


Il semble que la Sainte Vierge ait voulu apparaître à la Salette sous la double figure de Mère de Dieu et de Mère des hommes. La Mère de Dieu s'est montrée à nous, dans la méditation précédente, dans l'éclat majestueux qui convient à ce titre et à cette dignité: voici, aujourd'hui, la Mère des hommes sous un nom obscur, sous un costume humble et modeste, pour nous servir d'exemple et de modèle, dans les actions ordinaires et la conduite générale de la vie; à travers toutes les richesses qui composent la parure éclatante de Notre Dame de la Salette, je découvre une robe de forme très simple, un fichu négligemment croisé sur la poitrine, une coiffure haute et tout abaissée, un tablier uni, marque distinctive de dépendance et de servitude.

Ce costume grossier, humiliant, à l'usage de nos serviteurs, tel qu'il est porté dans nos montagnes et dans les plus pauvres villages, convient-il à la Reine du ciel, à la Mère de Dieu ? Je l'avoue, à première vue, l'étrangeté de ce costume ne peut manquer de provoquer l'étonnement des plus indulgents, et le sourire du mécréant; mais, comme nous, Marie ne juge pas. Nous n'avons, nous, du beau, qu'un faux idéal; tel n'est pas celui de Marie : l'idéal du beau, pour Marie, c'est son divin Fils; or, son Fils est apparu à la crèche couvert de pauvres langes, à la flagellation, d'un manteau de pourpre déchiré, et au Calvaire, d'un linceul de sépulture qu'il fallut demander à l'aumône; et dans le sacrifice de l'autel, qui résume et qui continue tous ces profonds mystères, Jésus-Christ ne se montre que sous l'apparence d'un peu de pain dont il se fait un vêtement fragile, où il semble ne conserver de l'être que tout juste ce qu'il en faut pour ne pas cesser d'exister.

Marie connaît ces secrets de la vraie grandeur, ces procédés du véritable amour; dédaignant donc les illusions trompeuses de la beauté humaine pour le beau divin, elle nous apparaît sous la forme la plus vulgaire qu'elle ait jamais revêtue : et le voilà tout expliqué, ce costume singulier de Notre Dame de la Salette, décrié quelquefois parce qu'il n'est ni médité ni compris; sa source, c'est le cœur et l'exemple de Dieu qui en a inspiré le choix et les préférences; son but pratique, c'est de donner pour type et pour principe au mérite et à la valeur de nos actions, la simplicité et la modestie. Autre source de grandeur pour la Vierge des Alpes, c'est cette appellation obscure qui la désigne par le monde : Notre Dame de la Salette. Notre Dame de Lorette, Notre Dame des Victoires, Notre Dame de France; tous ces vocables sont connus et participent à la célébrité de leur nom; mais quel pays plus obscur, quelle terre plus ignorée que la Salette avant l'apparition ! Il paraît que ces montagnes étaient méprisées de ceux qui pouvaient les connaître, et ce qu'on avait dit autrefois de Nazareth, leur était applicable : Peut-il venir quelque chose de bon de ce pays méconnu et sans gloire ? Et voilà que depuis le jour de l'apparition, toutes les terres, toutes les mers ont entendu le nom des montagnes de la Salette : il marche à travers le monde à l'égal des vocables les plus anciens et les plus glorieux; les peuples acclament cette dévotion nouvelle, de ses enthousiasmes les plus sympathiques et leurs plus religieux; et c'est ainsi que Notre-Dame de la Salette trouve un double titre de gloire dans la préférence donnée au modeste costume qu'elle revêt, et aux lieux obscurs où elle daigne descendre.



Réflexions


Écoutons avec un respect filial les deux leçons touchantes qui nous viennent, aujourd'hui, du haut de la sainte Montagne.

1° Leçon d'humilité et de simplicité: Ce n'est pas au sein de nos cités bruyantes et somptueuses que Marie a daigné apparaître et parler; c'est dans une solitude déserte, au milieu de montagnes écartées et inconnues; c'est que l'humilité redoute le bruit et l'éclat, elle préfère le silence, elle veut surtout sa cacher aux regards du monde. La Vierge Marie s'est souvenue en outre, que son divin Fils n'a pas craint de se faire appeler Nazaréen; elle ne craindra pas non plus de se faire appeler Notre Dame de la Salette. Le monde peut sourire, s'il lui plaît, à cette appellation naïve et simple; n'importe, Marie la garde et l'aime; et comme le salut nous vint de Nazareth, la grâce et la miséricorde sont descendues des hauts sommets de la Salette. Aux pures clartés de ce noble exemple, qui donc pourra rougir de ce qui révèle en nous pauvreté, humiliation, obscurité ? Utile sujet de méditation pour nous, qui pensons toujours à nourrir notre orgueil par nos paroles, notre recherche affectée, nos œuvres et nos démarches.

2° Leçon de décence et de modestie: « Marie portait l'humble tablier de servante et le modeste fichu des simples femmes; ses cheveux étaient si bien couverts par sa lumineuse coiffure, qu'on ne les voyait pas; les longues manches de sa robe cachaient entièrement ses mains ». Quelle leçon pour nous ! Ce n'est pas assurément une forme nouvelle de vêtements et de costume que Marie veut introduire; c'est un esprit de décence, perdu parmi nous, qu'elle voudrait ressusciter. Où est notre simplicité ? Où en sommes-nous de la modestie chrétienne ? Voyez Notre Dame de la Salette : Elle est bien la Rose mystique, la Maison d'or, la Tour d'ivoire, l’Étoile brillante du matin; Elle est Reine, en un mot. Mais elle est aussi l'humble servante du Seigneur, se montrant à nous pauvrement vêtue, comme on l'est au village sous le toit couvert de chaume.

Or, sied-il bien au luxe et à l'immodestie de nos jours de regarder en face les formes sévères de son costume, où la Mère de Dieu semble s'effacer sous les humbles dehors d'une simple créature ? Ah ! que de chrétiennes, même parmi celles qui portent le titre d'enfants de Marie, se jugeraient plus sévèrement si elles se regardaient dans ce miroir de modestie que leur présente la Vierge de la Salette ! Que de mères qui font sucer, pour ainsi dire avec le lait, à leurs enfants, le goût d'une parure aussi vaine qu'elle est dispendieuse ! qu'elles viennent donc ici apprendre à pénétrer ces jeunes cœurs de cette vérité si évidente et si méconnue, que le vêtement n'est pas un mérite, et que la modestie, jointe à une noble simplicité, fait, aux yeux mêmes du monde, le plus digne ornement des enfants et des mères.



Pratique : Éviter soigneusement la recherche de soi-même, et pratiquer en toutes choses la simplicité... Que les mères prennent aujourd'hui surtout, pour elles-mêmes et pour leurs enfants, une résolution inébranlable de décence en leur parure, de tenue et de modestie chrétienne en toute leur personne.


Guérison miraculeuse


Un père de famille, chef de commerce, résistait depuis longtemps aux tendres et pressantes sollicitations de sa pieuse sœur qui le conjurait souvent de revenir a Dieu et à la pratique de ses devoirs de chrétien. Le bon exemple qu'il devait à ses enfants, la piété héréditaire dans sa famille, ses premières années dans la vertu et la religion, rien ne le touchait; il tournait tout en ridicule, et devenait insolent dès qu'on le pressait un peu. A bout de tout moyen, sa sœur lui dit un jour : « Eh bien ! frère, puisque rien ne te touche, je m'en vais à la Salette demander à la Sainte Vierge ta conversion ! » « Tu peux bien aller à Rome et à Jérusalem, si tu veux, lui répond ce frère obstiné ! tu me retrouveras comme tu me laisses ». Cette pieuse demoiselle part, bien désolée, car son frère n'avait pas voulu même lui promettre de dire un Ave Maria pour elle.

Son pèlerinage se fait avec piété, elle prie avec ferveur et avec larmes sur la sainte Montagne; elle demande à tous les pèlerins des prières; enfin il lui semble que la Sainte Vierge l'a exaucée, et qu'elle retrouvera son frère mieux disposé. Elle repart, arrive à L... et, en le revoyant : « Eh bien ! lui dit-elle un peu émue, ai-je été exaucée ? J'ai bien prié pour toi, j'ai bien offert pour ta conversion toutes les fatigues de ce pèlerinage ! » Elle n'obtient point de réponse. Son frère gardait le silence et paraissait violemment agité. « Tu ne me dis rien ? » « Je te laisse libre, laisse-moi libre moi-même. Je suis un honnête homme et je n'ai rien à me reprocher ». « Oh! repartit la sœur, il n'est pas possible que Notre Dame de la Salette ne m'ait pas exaucée ! Tu aurais donc le cœur plus dur qu'un rocher ? » Elle ne put en dire davantage, l'émotion, les larmes arrêtèrent sa voix. Vers le soir, retirée dans sa chambre pour y prendre un peu de repos, son âme triste et affligée ne pouvait éloigner de sa pensée la scène de son arrivée. Son frère obstiné malgré tout ce qu'elle s'était imposé pour lui, était pour son cœur sensible et dévoué une peine des plus grandes. Elle ne put goûter un instant les douceurs d'un sommeil si nécessaire pourtant à réparer ses forces, à la suite des fatigues d'un long et pénible voyage.

Elle priait, conjurait la Mère des miséricordes de convertir ce pauvre pécheur, quand de bon matin, elle entend frapper à sa porte. « Ah ! ma sœur, je n'y tiens plus ! s'écrie son frère avec vivacité en entrant dans sa chambre. Conduis-moi auprès d'un prêtre, je veux me confesser. Toute la nuit, j'ai souffert comme une âme damnée. Je suis honteux de ma conduite, et j'ai peur de la justice de Dieu : c'est bien sincère, je veux me confesser ! » La pieuse demoiselle se met à pleurer de bonheur, elle embrasse son frère et ne met point de retard à l'accomplissement de son désir. La conversion était facile, ou plutôt elle était déjà faite. Notre Dame de la Salette l'avait elle-même opérée. Il se confessa, et, quelque temps après, il était à genoux à la table sainte, à côté de sa sœur; le recueillement, la joie, le bonheur étaient peints sur son visage; il goûtait sans doute cette paix qui surpasse tout sentiment, la paix de Dieu ! Sa conversion fut une belle leçon pour tous ses employés de commerce, et une grande joie pour sa famille qu'il continue à édifier.

(Annales de Notre-Dame de la Salette).



Prière


Vous voulez être toujours, ô Vierge Marie, l'humble servante du Seigneur; vous en avez pris le titre à Nazareth à l'annonce de l'ange; vous en revêtez aujourd'hui le costume, à la Salette.

Ô bonne Mère ! de touchantes leçons sont tombées de votre cœur sur le monde, pleines de larmes et d'ineffable tendresse. Nulle n'était plus utile, plus nécessaire, plus actuelle que celle que nous prêche le vêtement sévère de votre apparition; nous sommes si habiles à nourrir notre vanité, si trempés de sensualisme, et le luxe immodeste de notre siècle favorise nos illusions d'une manière et d'un entraînement si lamentables !

Ô Notre-Dame de la Salette ! ne permettez pas que nous rendions inutiles vos enseignements salutaires; parlez à nos âmes avec toute l'autorité du plus auguste, du plus touchant message de la cour céleste, et pénétrez nos cœurs de tous sentiments de simplicité, de modestie, d'humilité, qui méritent ici-bas la grâce de Dieu, et au ciel l'éternelle récompense. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Ven 16 Sep 2022 - 18:46

Mois de Notre Dame de la Salette


Mois de Notre Dame de la Salette 63680616


Cinquième jour

Marie Médiatrice à la Salette


Nous avons pour médiateur auprès de l'infinie majesté de Dieu, Jésus-Christ, sans lequel nous ne pourrions approcher le trône de l’Éternel; il est le seul dont on puisse absolument ainsi parler, selon ces paroles de saint Paul : Le médiateur unique est Jésus-Christ fait homme.

Mais nous avons besoin aussi d'un intermédiaire auprès de Jésus-Christ., pour obtenir plus sûrement sa médiation indispensable; si, comme homme, il se rapproche de nous, comme Dieu, il demeure à une distance infinie, et s'il est notre Sauveur, il est aussi notre juge; or, il a plu au cœur de Jésus-Christ de rapprocher ces distances; et pour nous donner auprès de lui un accès plus facile, il nous a donné pour médiatrice sa divine Mère; et parmi les plus beaux titres que l’Église aime à donner à la Sainte Vierge, il faut certainement compter celui de médiatrice entre Dieu et les hommes, et ce privilège insigne n'est pas une faveur simplement gratuite, il était en quelque sorte acquis à Marie, par le consentement libre par Elle donné au mystère de l'Incarnation, par son acquiescement volontaire à la mort de son Fils : et nous savons avec quelle générosité magnanime Elle exerce toujours ces fonctions augustes, passant comme ce même Fils, les longues heures de son éternité, à intercéder pour ses, enfants.

Or, la Sainte Vierge ne mérite jamais mieux d'être saluée sous ce nom et honorée dans cette prérogative, que dans son apparition aux enfants de la Salette; voici, en effet, sa médiation auguste au sommet d'une montagne : semblable à ces ambassadeurs que les princes envoient à leurs tributaires pour décider les grandes questions de paix ou de guerre, Marie vient de la part de Dieu et descend sur nos terrestres confins : Elle est Mère de Dieu et des hommes.

Mère de Dieu, elle parle de son Fils méprisé, de ses lois méconnues, de son saint Nom profané, elle plaide les intérêts de Dieu. Mère des hommes, elle donne à ses enfants des avertissements salutaires, elle s'efforce de les toucher par ses reproches, de les attirer par ses promesses, de les attendrir par ses larmes, et de les mener tous à conversion; elle plaide les intérêts des hommes.

Et c'est ainsi, qu'à la montagne de la Salette, se montre à nous, de nos jours renouvelé, l'auguste spectacle d'une seconde médiation céleste, et que sur ce sommet béni, comme au Calvaire, se baisent et s'embrassent une seconde fois sur le cœur maternel de Marie, la justice et la miséricorde, justitia et pax osculatae sunt... et il semble vraiment que cette médiation auguste, tout la veuille grandir; elle trouve un emblème jusque dans ce plateau qu'elle choisit, pour se montrer aux hommes; ce plateau est céleste, tant il est élevé au-dessus des terres habitées, et pourtant il est terrestre, considéré du ciel, aussi terrestre que nos plus basses plaines et nos plus humbles montagnes.



Réflexions


Le but de toute médiation, c'est la paix, c'est une réconciliation. L'objet de l'apparition de la Sainte Vierge, c'est la paix, la réconciliation de nos âmes, c'est-à-dire notre conversion, notre retour à Dieu; pour répondre à ce dessein miséricordieux de notre Mère, et nous faire apprécier ce que nos âmes ont coûté au ciel de sang et de larmes, contemplons les deux grandes victimes de la médiation des hommes: Jésus, médiateur au Calvaire, Marie, médiatrice à la Salette.

Considérons, dans le médiateur suprême, qu'il a été nécessaire, pour effacer nos péchés, pour apaiser un Dieu irrité par la violation de ses lois, que le Verbe éternel soit descendu sur la terre, se soit revêtu des pauvres haillons de notre humanité; qu'il ait jeûné, pleuré, passé trente-trois ans en de continuels travaux, et qu'il ait souffert la mort la plus ignominieuse, la plus douloureuse qui fût jamais. Il a fallu, pour réparer nos péchés, que la Majesté souveraine fût méprisée; que la Sainteté infinie fût mise au nombre des pécheurs; que la Sagesse éternelle fût tenue pour folie; que le vrai Dieu, en un mot, fût réduit à cette extrémité humiliante, de mourir sur la croix de la mort des esclaves !... Que ceux donc qui vivent, dit saint Paul, ne vivent plus à eux-mêmes, mais à celui qui est mort pour eux, rapportant à sa gloire toutes nos œuvres, toutes nos pensées, toutes nos affections.

L'apparition à la Salette, c'est le spectacle douloureux de la médiation du Calvaire renouvelée en la personne de Marie. Il y a ici, comme au Calvaire, une victime innocente, placée entre le ciel et la terre, la justice et la miséricorde; à la place du sang d'un Dieu, il y a les larmes de sa Mère. Selon la pensée d'un des bergers de la Salette, si au temps de Jonas Marie eût existé, c'est elle-même que Dieu eût envoyée aux Ninivites; ce qu'elle n'a pu faire alors, elle le fait de nos jours, dans son apparition, se montrant au sommet d'une montagne, médiatrice universelle entre Dieu et les hommes; ici, c'est d'une part Jésus-Christ remettant à sa Mère ses droits de juge sur les pécheurs; de l'autre, ce sont les pécheurs se remettant, eux aussi, dans les mains de Marie; et au milieu de Dieu et des pécheurs, c'est Marie elle-même, procurant par ses larmes satisfaction à la justice divine, et au pécheur, repentir et conversion; et c'est ainsi que la paix nouvelle se conclut sur la montagne de la Salette.

La voilà donc, la médiatrice de nos temps malheureux, intercédant pour nous, pauvres pécheurs, tristes exilés dans cette vallée de larmes. Avec quelle confiance ne devons-nous pas élever notre voix vers sa montagne, et faire monter nos soupirs jusques aux pieds de son trône; conjurons bien cette tendre Mère de ne pas détourner de nous ses regards de miséricorde, et, comme le médiateur suprême, toujours vivant pour intercéder, qu'elle ne cesse de prier pour nous, jusqu'au jour où elle nous montrera au ciel, Jésus son divin Fils et notre Sauveur.



Pratique :

Dans nos peines, nos tristesses, nos découragements, nous souvenir que Marie est notre médiatrice, et recourir à Elle, avec une grande confiance.

Réciter bien pieusement le Souvenez-vous, pour nous reposer, corps et âme, dans les bras de sa miséricorde.



Guérison de Mademoiselle Anaïs Leroy, de Montmirail


Melle Anaïs Leroy, âgée de 24 ans, était native de Montmirail, près Châlons (Marne, France). Depuis trois ans, une maladie très grave retenait cette jeune personne sur son lit, la réduisant à un état de faiblesse extrême et la soumettant à des crises très douloureuses. Plusieurs fois, elle s'est trouvée dans un état d'agonie qui faisait craindre une mort prochaine. Les derniers sacrements lui ont été administrés à deux fois différentes. Pendant les trois mois de l'hiver 1864, elle ne put conserver la moindre nourriture; de fréquents vomissements lui faisaient rejeter les boissons les plus légères, et, à la suite de cette épreuve terrible, elle dut se résigner à conserver toujours la même position dans son lit; le moindre changement provoquait des syncopes ou de très vives douleurs. Elle fut visitée par plusieurs médecins, qui lui donnèrent, avec beaucoup de dévouement, tous les soins que réclamait sa situation; tous avaient reconnu chez la jeune fille une maladie de poitrine, mortelle au premier chef, et ils furent unanimes à déclarer que toute guérison était humainement impossible.

Cependant la jeune personne, animée des sentiments d'une vraie piété, et pleine de confiance dans celle que Dieu nous permet d'appeler le Salut des infirmes, eut occasion d'entendre parler de Notre-Dame de la Salette, par une bonne chrétienne revenue depuis peu de la sainte Montagne. Elle résolut alors de faire une neuvaine pour obtenir sa guérison par l'intercession de Notre-Dame de la Salette. Plusieurs personnes pieuses voulurent y prendre part; on commença les prières le dimanche, 13 octobre, fête de la Pureté de Marie. La malade put se procurer de l'eau de la Salette, et elle en but tous les jours sans être incommodée.

Cependant son état devint sensiblement plus grave; les souffrances étaient plus vives, et le médecin crut devoir multiplier ses visites et employer des remèdes énergiques. Le samedi, elle reçut le saint Viatique; la nuit suivante, contre toute espérance, fut bien meilleure que toutes les précédentes, et le dimanche matin, jour du Patronage de Marie, pendant que sa sœur était à la messe, la malade ressentit un bien-être qu'elle ne connaissait plus depuis longtemps; il lui vint à la pensée qu'elle était guérie, et, sur-le-champ, elle veut en faire l'expérience : elle s'assied sur son lit sans éprouver la moindre indisposition; quelques instants après elle se lève, et ses jambes qui, depuis longtemps, ne pouvaient soutenir le poids du corps, s'affermissent et lui permettent de rester dans cette position sans en être incommodée ! Plus de doute, elle est guérie; elle sent que Dieu vient de la visiter sur la demande de sa sainte Mère; elle tombe à genoux, pleurant de joie et de reconnaissance. Les premières émotions un peu calmées, la malade voulut s'habiller elle-même. Quelques heures après, soutenue par sa sœur, la jeune personne se rendit à l'église pour y remercier le Seigneur et sa sainte Mère, et s'en retourna sans éprouver ni gêne ni faiblesse. Le lendemain, dernier jour de la neuvaine, elle assista à la messe d'actions de grâces et y fit la communion.

Depuis ce temps, elle a repris ses travaux de lingerie, pleine d'ardeur et de reconnaissance envers Notre-Dame de la Salette. Ces détails qui se rattachent à cette guérison sont revêtus de toute authenticité et ont été donnés tels qu'ils viennent d'être racontés par monsieur le curé de la paroisse de Montmirail, qui en a été le témoin oculaire. C'est un témoignage de plus en faveur de la puissante intercession de Marie, et une nouvelle preuve de son désir d'être invoquée sous le titre de Notre-Dame de la Salette.

(Annales de Notre-Dame de la Salette).



Prière


Ô notre grande médiatrice, ô Mère de la divine grâce, nous pouvons bien aujourd'hui vous saluer de ces titres; vous avez été pour nous la messagère de la paix sur la sainte Montagne, et vos douces paroles plus encore que vos menaces, demeureront à jamais gravées dans nos cœurs reconnaissants et convertis; mais il vous faut continuer votre mission auprès de nous, ô tendre Mère : parlez toujours à nos âmes, les rendant plus dociles à vos enseignements; gravez de plus en plus dans notre mémoire les vérités que vous êtes venue nous rappeler; avec votre puissant secours, nos cœurs braveront tous les ennemis conjurés pour les perdre, et votre bonté maternelle, après nous avoir ramenés à Dieu par de salutaires avertissements sur la montagne, nous ouvrira les portes du paradis, à l'heure de la mort. Ainsi soit-il.



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Message par Lumen Sam 17 Sep 2022 - 19:15

Mois de Notre Dame de la Salette


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Sixième jour

La Montagne de la Salette


Il est remarquable que les faits les plus importants de la religion se passent sur les montagnes : L'arche s'arrête, après le déluge, sur une montagne d'Arménie. Jéhovah dicte ses lois à Moïse, sur le mont Sinaï. Le prophète Élie doit gravir l'Horeb, pour entendre la voix du Seigneur. Dieu établit le siège de la royauté de David, sur la montagne de Sion. Quand Jésus-Christ commence sa vie apostolique, c'est du haut d'une montagne qu'il parle pour la première fois à la foule, il conduit sur le Tabor ses trois disciples les plus aimés, et c'est là qu'il se transfigure : il prélude à sa passion, en veillant et en priant sur la montagne des Oliviers; il meurt sur le Calvaire, et enfin, quand il est près de remonter dans le sein de son père, il revoit une dernière fois ses apôtres sur une montagne de la Galilée, et de là, il s'élève vers les cieux. Aussi, les montagnes sont-elles souvent mentionnées dans nos saints livres, et nous pouvons rappeler ces paroles du psalmiste : Dieu abaisse sur les montagnes des regards de complaisance; et leurs cimes sont à lui.

Marie semble partager ces complaisances mystérieuses du cœur de Dieu pour les montagnes; à peine a-t-elle conçu son divin Fils dans ses chastes entrailles, qu'elle s'élève vers les montagnes. A la mort de ce Fils, Elle est debout sur le mont Calvaire. Pendant les jours de sa vie mortelle, une pieuse tradition nous la représente parcourant amoureusement les montagnes sanctifiées par les pas de son Jésus, et après son Assomption dans le ciel, les lieux élevés ont été préférablement choisis par elle pour se montrer à la terre : les montagnes sont le théâtre ordinaire de ses apparitions; ses sanctuaires sont bâtis sur les hauteurs, et ses statues dominent nos plaines, des cimes de nos montagnes: telle est précisément la gloire de la montagne de la Salette, d'avoir été favorisée d'une de ces apparitions miraculeuses de Marie, et servi de trône à son pied virginal !... et qui dira la majesté imposante de ce sommet béni ? là, tout est grand; les horizons y sont immenses, étendus comme l'espace, saisissants comme le vide; les montagnes tantôt, perdues dans les nues, tantôt couronnées de neige, s'élancent comme des géants dans les airs, et les profonds abîmes eux-mêmes, creusés tout autour, semblent s'incliner par respect, et vénérer l'empire de Marie !...

Non, tout cela n'est pas sans voix pour le cœur; et si peu soit-on chrétien, ce spectacle impose, il émeut; et l'on ne saurait descendre de la montagne de la Salette comme l'on y était monté !... Ah ! c'est que, si comme Moïse, il n'a pas fallu quitter sa chaussure pour entrer dans le sanctuaire qui couronne ce sommet béni, la voix de Marie s'y est fait entendre à notre cœur, comme la voix de Dieu, au sein du buisson enflammé du désert. On a laissé dans le sein de cette Mère miséricordieuse, l'aveu de fautes peut-être graves et nombreuses : et alors on redescend ces collines, l'esprit plus éclairé, le cœur plus fort, et l'âme ressuscitée à une vie nouvelle et depuis longtemps inconnue, la vie de la grâce.



Réflexions


Les montagnes ont, dans nos saints livres, un langage symbolique, dont voici les accents principaux :

Les montagnes dominent la terre, et les spectacles qui s'y manifestent attirent plus facilement les regards : c'est ainsi que l’Église est assimilée à une montagne, et de sa haute cime, l'exemple et la parole doivent se répandre dans l'univers entier...

Les montagnes sont l'emblème des divines contemplations: ici-bas, tout est vil, et toute atmosphère empoisonnée; mais à mesure que l'on monte, que l'on s'élève dans l'espace, l'air est plus pur, plus vivifiant: et voilà pourquoi les âmes contemplatives vont se bâtir une demeure sur les hauteurs des montagnes, pour se rapprocher du ciel, et se dilater plus encore à ce contact plus immédiat de leur cœur avec celui de Dieu, vrai soleil d'amour: semblable à l'aigle, qui va se renouveler, et s'animer d'un vol plus hardi, et d'une flamme plus vive, en s'élevant plus haut au firmament, dans les régions du soleil...

Les montagnes de la terre sont l'image de la montagne céleste; et leurs cimes éclairées les premières par la Lueur naissante du jour, figurent la lumière divine se levant à l'horizon du ciel, et colorant de ses premiers feux, le premier jour de l'éternité...

et voilà pourquoi l'âme pieuse, saisie d'effroi à l'aspect inconnu de cette lumière, pousse ce cri amoureux, dans nos saints livres : Émigre, ô mon âme, émigre vers les montagnes, comme le passereau, ou plutôt, prends des ailes comme la colombe, vole vers la montagne, et ne te repose qu'au sommet, avec Dieu et près de Dieu...

Ces considérations nous doivent bien faire comprendre la gloire de la montagne de la Salette, et la faveur insigne dont la Sainte Vierge l'a honorée en daignant la visiter. Levant donc nos yeux vers cette hauteur sanctifiée, comme les prophètes vers les montagnes d'Israël, nous pouvons dire avec David : Je lèverai mes yeux vers la montagne, d'où le secours me viendra...

Enfin, nous l'avons dit, c'est surtout sur les montagnes que Marie se plaît à placer son trône : ce fait, que l'histoire atteste, et que l'apparition de la Salette a rendu plus éclatant, a quelque chose d'étrange : ce n'est point pour s'élever plus haut que Marie choisit les montagnes, à l'exemple des hommes qui se dressent pour être plus grands : modeste et humble pendant la vie, elle reste humble et modeste dans la manifestation de sa gloire; mais elle se place sur les montagnes pour porter plus loin ses regards maternels, ou plutôt, pour nous attirer à elle, loin du bruit des flots, et du tumulte du monde, pour régner plus efficacement sur nos cœurs, dans le recueillement de la solitude, et la paix du silence.



Pratique : Visiter quelquefois une de ces montagnes vénérées que couronne un sanctuaire à la Sainte Vierge; l'âme se sent à ces hauteurs plus détachée de la terre, et Dieu lui parle plus intimement du ciel.


Guérison miraculeuse d'une jeune paralytique


Amanthe-Marie-Louise est âgée de quatorze ans; elle est simple, naïve, timide et d'une grande piété. Elle habite avec sa mère malade une modeste chambre dans l'asile que nous venons d'ouvrir aux pauvres de la paroisse, et dans l'impossibilité elle-même de pouvoir subvenir aux besoins de sa fille, infirme depuis quinze mois, et condamnée à l'immobilité pour le reste de sa vie. Louise avait été, à la suite d'un accident, frappée de paraplégie. La paralysie a été complète pendant dix mois. La malade ne pouvait elle-même faire le moindre trajet. On la portait dans une chaise d'un lieu à un autre. Le moindre mouvement lui causait des douleurs intolérables. Louise, au début de sa maladie, avait été visitée par deux habiles médecins; mais le traitement demeura incomplet, ne pouvant procurer à la jeune personne, à cause de la misère de la pauvre mère, une saison des eaux thermales.

Ne comptant plus sur l'art des hommes, la pauvre mère tourna ses regards vers le ciel. Elle pria beaucoup et intéressa en sa faveur quelques âmes pieuses. Elle fit une neuvaine qui resta sans succès. Sa confiance était toujours ardente; elle était persuadée que la Sainte Vierge guérirait son enfant vers la fin du mois de Marie, qu'on célébrait alors, et elle commença une seconde neuvaine à Notre-Dame de la Salette. Pendant ces pieux exercices, elle tomba si malade, qu'on crut devoir lui administrer les derniers sacrements; on continuait néanmoins de prier avec la plus vive confiance.

Le troisième jour de la neuvaine, la mère était sur son lit de douleur, et la jeune fille auprès de sa petite fenêtre. Tout à coup, Louise tremblante, s'écrie: « Maman, quelqu'un me lève ! » « Tais-toi, étourdie ! répond la mère, ne te remue pas, tu pourrais tomber ». Cet événement n'eut pas d'autre suite. Mais à la fin de la neuvaine, le 21 mai, à sept heures du matin, Louise venait d'être retirée de son lit par une voisine charitable et remise à sa place ordinaire, quand tout à coup elle pousse un cri d'effroi : « Maman, maman, on me lève, quelqu'un me tient à la taille; mais voyez donc ! on me porte; maman, mon Dieu ! mon Dieu ! » La mère presque agonisante, lui dit alors: « Ma fille, c'est la Sainte Vierge qui veut te guérir; lève toi, et viens ici ».

Louise était déjà debout, pâle comme la mort, tremblante de frayeur, n'osant ni marcher ni s'asseoir : elle est toujours soutenue par une puissance occulte, par une main invisible. Enfin elle se précipite vers le lit de sa mère, d'où on venait de l'enlever quelques instants auparavant percluse. La pauvre enfant mêle les larmes de sa joie aux larmes de sa mère. Quel admirable cantique d'amour et de reconnaissance dut monter vers le trône de la Reine du ciel pendant ce long embrassement ! Les cris d'admiration que poussent ces deux heureuses créatures ont bientôt attiré tous les pauvres de l'asile et les habitants du voisinage. Un cri spontané s'élève de la foule impressionnée et émue jusqu'aux larmes : « C'est un miracle, s'écrie-t-on de toutes parts; allons à l'église remercier Notre Dame de la Salette ».

La nouvelle de l'événement se répand avec la rapidité de l'éclair jusqu'aux extrémités de la ville, et la foule devient si .nombreuse et si avide de voir la pieuse miraculée, que l'autorité crut devoir prendre des mesures pour assurer l'ordre et la circulation autour de l'asile des pauvres. Le lendemain, Louise se rendait à l'église pour faire la sainte communion à une messe d'actions de grâces, accompagnée, chose étonnante, par sa mère, revenue des portes du tombeau. Louise marche seule, sans appui, avec un air d'admirable candeur; autour d'elle ce sont les mêmes cris d'admiration et d'enthousiasme que la veille. Puisse ce fait éclatant, raconté dans toute sa simplicité, et dont nous venons d'être les heureux témoins, procurer la gloire de Dieu et de sa sainte Mère.

(Rapport de monsieur le curé du Centre, Saint Pierre, Martinique France).



Prière


Ô montagne de la Salette, 2 000 mètres mesurent la hauteur de ta cime au-dessus de la terre; ce n'est là qu'une hauteur médiocre; ton élévation véritable est celle qu'a donnée à ton sommet, en le touchant, le pied virginal de Marie ! oui, depuis ce jour, tu es le plus grand, le plus majestueux des monts qui t'avoisinent; tu brilles, parmi nos montagnes de France, d'un éclat égal à celui du Liban, au milieu des monts d'Israël... ta cime élevée, tous les peuples l'aperçoivent, et voilà pourquoi ils viennent à ton sanctuaire, des régions les plus lointaines; et nous aussi, nous venons invoquer la Vierge à qui tes roches ont servi de marchepied; ô Marie, ô Mère, soyez-nous propice, ouvrez le cœur de votre Fils sur notre pauvre cœur, du haut de cette montagne bénie, où tout est agréable à Dieu : alors la solitude tressaillira; elle sera ravie de joie, et fera entendre tes glorifications... Ainsi soit-il.



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Message par Lumen Dim 18 Sep 2022 - 17:31

Mois de Notre Dame de la Salette


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Septième jour

Le vallon de l'apparition


Sous le plateau des Baisses, à la montagne de la Salette, se découvre un ravin peu profond: il est formé par deux éminences légèrement inclinées, et baignées à leur base par le petit ruisseau appelé le Sézia : c'est au fond de ce vallon, sur la rive droite du ruisseau, à l'endroit même où coule aujourd'hui la célèbre fontaine, que fut tout d'abord aperçue la Sainte Vierge, assise et pleurant.

Quelques mètres plus bas, debout, et les bras reposés sur sa poitrine, Elle parle aux deux bergers, rassurés et invités à s'approcher. Enfin, ayant franchi d'un seul pas le petit ruisseau le Sézia, Elle remonte l'éminence opposée, sans faire plier le gazon qu'elle effleure; là, Elle disparaît peu à peu, aux yeux des enfants étonnés, éloignés de trois pas à peine, lorsqu'elle s'éleva dans les airs, dans un nuage de lumière éblouissante. Et de là, ces trois noms, donnés sur la montagne, à ces lieux bénis, qui ont reçu plus particulièrement l'empreinte des pas de Marie : L'apparition, la conversation, l'assomption. La pierre et la verdure ont disparu sous les mains avides des pèlerins, tenant pour une sorte de relique tout ce qui a touché à cette terre vénérée; trois statues en bronze, représentant chacune une des poses de l'apparition de la Vierge, s'élèvent en ces lieux; elles sont toutes d'une beauté majestueuse, d'une expression saisissante, qui font plier tous les genoux et couler bien des larmes; quatorze croix de bois sont échelonnées sur le chemin parcouru par Marie; et les fidèles ne manquent jamais de faire le chemin de la croix, tracé là, non par l'instrument de l'ouvrier, mais par les genoux et les lèvres des pèlerins. Telle est la description locale du plateau de l'apparition. Et quel sentiment religieux, quelle émotion pieuse éveille dans l'âme l'aspect de ce vallon béni ! peu profond et de courte étendue, il étale au soleil du printemps la plus tendre verdure; on dirait vraiment que la montagne s'est là doucement inclinée, toute seule et d'elle-même, comme pour y former un berceau à la mère de Dieu.

Au contraire, sous les frimas de l'hiver, alors que la tête de la Vierge et le front des bergers apparaissent seuls au-dessus d'une épaisse couche de neige, quelle beauté sévère, quel religieux mystère planent sur ces collines! On croit voir apparaître, errant au fond de ce vallon, les figures bibliques de Marie; il semble que ces lèvres de bronze de la Vierge, vont s’entrouvrir, pour dire avec le prophète : « Voyez, je suis sévère au-dessus de cette blancheur de neige, mais, je suis belle !... » Et l'âme, saisie d'une émotion toute compatissante pour Marie ensevelie sous ces frimas glacés, continuant la figure du prophète, invite l'hiver à se retirer, la Vierge à dépouiller son manteau de neige, pour se montrer à tous, Mère bonne, et Reine radieuse.



Réflexions


1° Souvenirs et sentiments : Nous voici sur la montagne de la Salette, debout sur le lieu même de l'apparition; représentons-nous par la pensée, ce qui a été vu et entendu, dans l'enceinte de ce vallon; ouvrez les yeux de la foi; considérez cette terre bénie, que Marie a regardée avec tant d'amour...

Vos pieds touchent cette terre, sur laquelle ont reposé ses pieds augustes...

Vous marchez sur le gazon qu'a effleuré son pas léger; baisez avec respect ces traces vénérées !...

Prêtez maintenant l'oreille du cœur : on croit voir encore, comme un reflet éblouissant de la gloire de Marie... on croit entendre comme un écho lointain de sa voix céleste... on croit sentir une des larmes miraculeuses de la Salette tomber sur son âme ! Et à genoux, et tout ému, là, tout près de cette fontaine où le cœur de Marie s'est montré débordant de tendresses maternelles, le pèlerin se dit en son âme : Ô bonheur ! c'est ma Mère du ciel que j'entends en ce lieu; c'est ma Mère du Calvaire, perdue pendant de si longs siècles, et dont je respire ici le souvenir embaumé et la douce présence !...

Heureuse montagne qui avez servi de marchepied à ma Mère; je n'ai rien à vous envier ! c'est bien vous plutôt qui envieriez mon bonheur, si vous pouviez le connaître et le comprendre !

2° Leçon de pénitence et de réparation : Que de leçons touchantes sont révélées à l'âme, au fond de ce vallon !...

On se sent là pénétré d'une atmosphère religieuse, et d'un désir de pénitence et de réparation, qui saisissent l'âme tout entière !...

Et qui peut dire parmi nous, pauvres pécheurs: je n'ai pas besoin de conversion, d'amélioration morale, d'expiation, de pénitence. En un mot, qui ne doit mille fois s'écrier avec le saint roi David : Seigneur, quel mortel pourrait se flatter de connaître tous ses péchés ? Purifiez-moi de ceux que mon œil ne sait pas découvrir, et faites-moi grâce pour ceux d'autrui, dont je puis avoir à répondre à votre jugement. Pour entrer donc plus avant dans les desseins miséricordieux de Notre Dame de la Salette, représentons-nous aujourd'hui ce vallon béni de l'apparition, comme l'image lointaine de la vallée du jugement, et mettons dans notre âme les sentiments de regret, de repentir, de conversion sincère, que nous voudrions être trouvés en elle, à l'arrivée du souverain juge.



Pratique : Prendre la résolution et la sainte coutume de faire de temps en temps le chemin de la croix, si pieusement suivi dans le vallon de la montagne, par exemple le 19 de chaque mois, jour anniversaire de l'apparition.


Conversion et mort édifiante
(Lettre d'une sœur sur l'heureuse mort de son frère,
à M. le supérieur de la Salette)


« Je dois à la grandeur de cette fête (l'Immaculée Conception) de prendre sur ma faiblesse pour vous écrire quelques lignes. Encore une victoire de Notre Dame de la Salette, une de ces fleurs cueillies dans les larmes et dans le deuil, mais dont le parfum endormira nos douleurs. Mon pauvre frère que Notre Dame de la Salette a guéri pendant que j'étais, en septembre, sur la sainte Montagne, vient de mourir d'une laryngite aiguë. Il nous a été enlevé en deux jours de souffrances, au milieu de nombreuses grâces célestes de tout genre. La plus grande de toutes a été sa parfaite conversion, opérée instantanément.

Lundi matin, tout près d'étouffer, faute d'air dans le poumon, il consent à prier, puis à se confesser à Monseigneur N, qui lui a dicté les paroles par lesquelles il pourrait faire, en peu de temps et à travers les suffocations, une confession de si longues années. L'absolution lui a donné un peu de calme et un instant de mieux qui a trompé les médecins eux-mêmes. Mais, hélas ! cette lueur d'espérance devait bientôt s'évanouir. Dès onze heures jusqu'à son dernier soupir, à deux heures et demie, ce pauvre ami n'a pas interrompu ses prières dans son cœur, ses actes de contrition et d'amour, et ses larmes sur son crucifix, qu'il a tellement pressé sur son cœur, qu'il en a brisé les pieds. Et l'eau de la Salette ! c'est la seule boisson qu'il pouvait avaler, et quand il a senti qu'elle ne descendait plus, il nous a présenté ses deux mains pour que nous lui en versions quelques gouttes dans le creux, et il s'en aspergeait avec une confiance touchante, et il baisait ensuite ses mains mouillées. Puis, il retournait à son crucifix, à sa médaille et à son scapulaire qu'il s'est attaché lui-même.

Il est mort dans un dernier baiser à son Christ, que ma belle-sœur venait de lui présenter pour une dernière fois. Ce qui montre le plus, ce me semble, la grandeur de la grâce qui lui a été faite, c'est l'impression profonde de recueillement dans les personnes vertueuses, et de repentir dans les pauvres pécheurs, que la nouvelle de sa conversion a faite. On a peu vu, ou plutôt point vu, je crois, depuis des années, des funérailles qui se soient faites dans de pareils sentiments et avec de semblables manifestations.

J'ai vu trois jeunes gens, francs-maçons, qui, au milieu d'un torrent de larmes, demandaient de mourir ainsi. L'un d'eux était allé vers le lit de mort de mon pauvre frère, et, prenant de l'eau bénite, il faisait le signe de la croix sur son corps, et disait en pleurant les prières de son enfance. Tout cela est dû, je n'en doute pas, à Notre-Dame de la Salette, à laquelle mon frère a cru, dès qu'il s'est vu guéri, à l'époque de mon voyage. J'irai sur la sainte Montagne, en actions de grâces, accompagnée de ma nièce. J'aurais d'autres détails à vous donner encore, je les réserve pour un autre jour, car c'est par-un sentiment de reconnaissance envers notre Mère du ciel que je vous écris aujourd'hui toutes ces choses. Veuillez, mon Révérend Père, etc..

(Annales de Notre-Dame de la Salette).



Prière


Ô Marie, nous voici dans un vallon sanctifié par vos pas, et embaumé de tous vos parfums ! Je ne me suis jamais senti si près de vous ! Est-ce bien vrai que je touche la terre que vous avez touchée; que je suis à genoux par la pensée, sur la montagne dont vous vous êtes fait un trône; qu'en baisant ces rochers, je puis baiser ici comme l'escabeau de vos pieds ?...

Quelle grâce, ô ma Mère; et comme en ces lieux je me sens proche du ciel ! Montagne de la Salette, je me sens aujourd'hui élevé comme vous !...

Comme vous, je vois Marie, j'entends sa voix, je sens sa présence errante encore sur ces collines ! Ô Marie, comme à vos petits bergers, dites nous d'approcher; comme eux, enveloppez nous du manteau de votre lumière; comme à eux aussi, parlez-nous ici, en pleurant, des péchés des hommes, et de la colère de votre divin Fils !...

Vos larmes provoqueront nos larmes; nous pleurerons à vos côtés, l'indifférence religieuse, l'abandon de la prière, la désertion de nos églises, et les blasphèmes de l'impie! Oui, mêlons nos larmes; n'ayons qu'une seule coupe pour recueillir tous ces pleurs; et l'offrant vous-même à votre Fils, il nous viendra de son cœur, grâce, pardon, miséricorde. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Lun 19 Sep 2022 - 17:16

Mois de Notre Dame de la Salette


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Huitième jour

Les bergers de la Salette


Les apparitions se produisent d'ordinaire au sommet des montagnes, ou au fond des déserts; sans doute parce que ces terres sont encore les plus vierges de la création. Les bergers sont souvent les témoins privilégiés de ces manifestations célestes; sans doute aussi, à cause de l'innocence de la vie des champs, et parce qu'ils sont généralement les plus simples d'entre les hommes. Ce fait est constant dans l'histoire. Dès la loi antique, Dieu parlait à Abraham dans les solitudes de Mambré; Moïse gardait les troupeaux au désert, et entendait sortir d'un buisson, la voix qui lui ordonnait d'aller délivrer le peuple de Dieu; David était dans les champs avec ses agneaux, quand Dieu voulut en faire un prophète et un roi. A l'origine de la loi nouvelle, Jésus-Christ se choisit pour précurseur, Jean-Baptiste au désert; pour mère, une humble fille de Juda; pour apôtres, des bateliers; et pour résumer tous ces faits dans un seul, le plus éclatant de tous, Jésus a envoyé des anges aux bergers des montagnes de la Judée, pour en faire les premiers adorateurs de son berceau, dans l'étable de Bethléem.

Or, depuis cette inclination connue du cœur de Dieu pour les petits et les faibles, la préférence de Marie ne fut jamais démentie. Tous les sanctuaires où la Mère de Dieu est spécialement honorée, ont d'ordinaire pour principe, une apparition de la Sainte Vierge à des enfants, à des bergers, à des pauvres; telle est l'origine de Notre Dame du Laus, de l'Osier, de Lourdes et de tant d'autres, au milieu desquelles brille Notre Dame de la Salette, qui donne un éclat nouveau aux préférences divines pour les petits et les humbles. Elle appelle sur la chaîne des Alpes, deux bergers inconnus, ignorants et grossiers; ils ont l'insigne faveur de voir couler ses larmes et d'entendre son discours; et Elle les admet encore à ses côtés, dans les représentations publiques de son apparition, sur les montagnes et dans nos églises.

Aussi bien, la vocation des enfants de la Salette a-t-elle quelque chose d'étrange, d'unique : elle rappelle à certains égards, celle des apôtres. C'est au bord du lac de Genésareth, ou sur les rivages des mers que sont appelés les apôtres, soignant leurs barques et raccommodant leurs filets; et leur grossièreté native demeure trente ans, sans intelligence aucune des enseignements de leur divin Maître. Les bergers de la Salette sont trouvés sur la montagne, veillant à la garde de leurs troupeaux; leur âge est sans culture, leur esprit sans instruction; et pour faire comprendre son message, Marie dut condescendre à parler le langage grossier de ces pâtres et de leurs montagnes...

Sous le souffle de l'Esprit Saint, toutes choses divines sont révélées aux apôtres, et la fermeté de leur témoignage éclaire le monde, autant qu'elle déconcerte l'erreur et la tyrannie. Il semble que Marie ait répandu, elle aussi, sa vertu céleste sur l'esprit de ses deux petits apôtres, rendus capables en un instant de retenir tout un long discours, et répondant avec une noble simplicité aux contradicteurs de l'apparition : « Nous avons reçu mission de la Sainte Vierge, de vous dire ce que nous avons vu et entendu, et non pas de vous le faire croire !... » L'œuvre de ces humbles bergers, la dévotion à Notre-Dame de la Salette, a déjà pris un des caractères de l'œuvre des apôtres, qui est l’Église, l'universalité; elle compte six cents sanctuaires, élevés en divers points du globe, sur les cinq parties du monde. Enfin, il fut commandé aux apôtres de partir et d'aller enseigner toutes les nations. Il a été dit aux enfants de la Salette : « Eh bien, mes enfants,allez, vous le ferez passer à tout mon peuple ». Et des pâtres des Alpes, comme des apôtres, il semble encore que l'on puisse dire: Leur voix a retenti par toute la terre et jusqu'aux extrémités du monde.



Réflexions


Une montagne isolée, deux enfants ignorants, une apparition et un discours tout vulgaire; quel besoin avaient Dieu et la Sainte Vierge de choisir un tel mode et de tels personnages, pour une révélation de cette nature ? Dieu sans doute n'a besoin de rien ni de personne, pour atteindre le but de sa providence; mais ici, la prédilection accordée aux bergers sur les autres hommes, est merveilleusement conforme aux secrets de l'action divine, et très-opportune contre l'orgueil de notre siècle.

Secrets de faction divine. Dieu ne recherche pas ce qui est célèbre et grand; il semble même s'étudier à laisser à l'écart le renom et la gloire; mais son action publique incline toujours son cœur à ce qui est humble et petit; il a fait, de cette prédilection, une sorte de profession invariable à travers les siècles : David enfant instruisait le roi de Babylone; le jeune Samuel portait les menaces de Dieu au grand prêtre Élie. Cela a été son bon plaisir en ce monde, sa loi providentielle dans la conduite de toutes choses; cela a été, dit Bossuet, sa marche éternelle; il est toujours demeuré le même, choisissant ce qui est infirme, pour confondre et détruire ce qui est. D'ailleurs, de marche, Dieu n'en pouvait pas avoir d'autre; procéder à la façon des hommes, c'eût été oublier qu'il était Dieu, et l'action divine eût perdu son caractère divin, à travers les moyens naturels et les éléments humains; l'inclination de son cœur à tout ce qui est humble et petit, convient donc merveilleusement à sa nature divine et à l'éclat de son action publique.

L'apparition de la Salette, confiée à des bergers, en est une manifestation glorieuse; qui pourrait en effet nier l'intervention et l'action divine en la personne de ces pauvres pâtres des Alpes, oubliés de tous dans leurs montagnes, connus aujourd'hui du monde entier, et qui ont ajouté au culte de Marie, le vocable d'une dévotion nouvelle, sur la seule affirmation de leur simple témoignage, accepté par l'épiscopat, et confirmé par les faveurs spirituelles de l’Église.

Le choix des bergers, confond l'orgueil de notre siècle: Le fait de la Salette a d'innombrables pareils dans les annales religieuses; il n'en est pas qui donnent une confirmation plus éclatante à cet oracle évangélique : « Seigneur, vous avez caché vos secrets aux sages et vous les avez révélés aux petits enfants ». Si Dieu nous eût envoyé ses avertissements par l'intermédiaire des philosophes, des savants de notre siècle, on les eût acceptés sans peine; mais que ce message céleste nous arrive de bergers dépourvus des connaissances les plus vulgaires, la raison hésite à croire, et la science orgueilleuse ne se peut résigner.

Or, Marie ne sait que suivre les plans de son divin Fils; et, à son exemple, Elle choisit toujours pour agir, ce qu'il y a de plus vil, de plus méprisable selon le monde. Non, les savants, les riches, les puissants, ne seront pas les élus de la Reine du Ciel : ceux qui sont les témoins de son apparition, les confidents de ses secrets, les apôtres de son discours sur la montagne, ce seront des enfants, c'est à dire, ce qu'il y a de plus faible, de moins estimé parmi les hommes; ce seront des bergers, pauvres, dénués de tout !... Et en vérité, il appartenait à un siècle raisonneur et philosophe d'être éclairé, pour sa confusion, par des enfants ignorants et grossiers. On le voit, Dieu est toujours conforme à lui-même; il dédaigne partout l'orgueil, et se révèle à la simplicité; et cela, dit l'apôtre saint Paul, afin que nulle créature ne se glorifie devant Lui.



Pratique : A l'exemple de Marie, n'affectons pas de préférer le rang, la distinction, les choses élevées; et suivons le conseil de l'Apôtre, disant aux chrétiens: « Ne vous élevez pas à des pensées trop hautes; mais abaissez-vous jusqu'aux personnes les plus humbles ».


Guérison de sœur Marcelline, religieuse de la communauté d'Evron, à Bais
(Lettre de M. le curé de Bais à M. le Supérieur)


Mon Révérend Père, Je vous prie de vouloir bien excuser le retard que j'ai mis à vous répondre, mais j'avais besoin de l'avis de Monseigneur avant de le faire. Voici donc, dans toute sa simplicité, le fait merveilleux dont vous me demandez le rapport : Une des sœurs de notre établissement, qui relève de la communauté d'Evron, s'en allait mourante depuis six mois et plus; elle crachait et vomissait le sang. Depuis quatre mois, elle avait entièrement perdu l'usage de la voix; le médecin, qui la visitait avait déclaré que le larynx était en suppuration. Divers emplâtres lui furent successivement appliqués, mais sans obtenir à la malade le moindre soulagement. Déjà six semaines s'étaient écoulées depuis qu'elle s'était vue contrainte à garder son lit sans pouvoir plus le quitter. Je ne supposais même pas qu'elle dût aller loin.

Le 25 novembre dernier (1865), après avoir entendu la lecture d'une guérison miraculeuse, publiée à cette époque par le journal le Monde, elle commença, sur mon invitation et avec le concours de ses compagnes et de quelques personnes pieuses, une neuvaine à Notre-Dame de la Salette. Pendant cette neuvaine, l'état de la pauvre sœur empira au lieu de s'améliorer. Le premier dimanche de l'Avent, dernier jour de la neuvaine, je lui portai la sainte communion avant la première messe que j'allais dire immédiatement après pour elle. La messe est à peine achevée que tout à coup la bonne sœur recouvre la voix et se trouve parfaitement guérie. Les emplâtres s'étaient desséchés sans laisser aucune trace de cicatrices.

J'étais au confessionnal, quand la supérieure, pleurant de joie, vint me dire: « Sœur Marcelline est guérie, elle veut se lever et venir à la messe ». « Laissez-la venir remercier le bon Dieu, lui dis-je : elle ne pourra jamais assez le bénir, ni nous non plus ». Elle vint donc à la messe d'actions de grâces que dit pour elle un prêtre de la paroisse. Le soir, elle assista à vêpres. Depuis lors elle a assisté à tous les exercices de la communauté, et sa santé s'est parfaitement maintenue. Il ne m'appartient pas de qualifier cette guérison; mais nous croyons que nous ne pourrons assez remercier Dieu et bénir Marie, notre bonne Mère. Je ne songeais pas à vous envoyer encore ce rapport, et j'ai même différé de l'envoyer à Monseigneur l’évêque. Mais les journaux s'étant occupés de ces faits, je me suis décidé à vous en donner communication, avec l'assentiment de l'autorité compétente. Puissent-ils contribuer à la gloire de Dieu et à l'honneur de Noire-Dame de la Salette.

(Annales de Notre-Dame de la Salette).



Prière


Ô Marie, que de grâces faites à la simplicité ! Que de bonheur accordé au cœur humble et modeste ! Vous choisissez de pauvres enfants pour les témoins du miracle de votre apparition; et ils sont seuls admis à entendre votre voix maternelle et à connaître vos desseins de miséricorde; toutefois, ô Mère, ces préférences de votre cœur ne nous étonnent pas : venant demander au monde une naissance nouvelle à votre loi, vous deviez, comme votre Fils naissant en son étable, être saluée tout d'abord par les bergers des montagnes !

Et nous aussi, ô Marie, nous viendrons dans ce sanctuaire, image de votre montagne, entendre votre voix et méditer votre apparition. Comme aux bergers, donnez-nous de vous porter toujours un esprit simple et docile, et un cœur plein d'un zèle ardent et inconfusible, à répandre les enseignements salutaires de Notre Dame de la Salette. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Mar 20 Sep 2022 - 14:41

Mois de Notre Dame de la Salette


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Neuvième jour

La fontaine de la Salette


Le lendemain de l'apparition, de nombreux visiteurs accouraient sur la montagne; on n'aperçut aucune trace du récit de Maximin et de Mélanie; seulement, une source jaillissait de terre, à l'endroit même où la Sainte Vierge se fit voir aux petits bergers : et cette source ne coulait point la veille. Les habitants du pays connaissaient l'existence d'une eau intermittente en ce lieu; mais, scrupuleusement interrogés, ils ont unanimement répondu : « Avant que la Sainte Vierge fût venue ici, la source demeurait à sec, au moins 8 mois de l'année, et ne coulait qu'à la saison des grandes pluies; depuis ce moment, elle n'a pas cessé un seul jour de couler... » Or, pour tout visiteur impartial, il n'y a ici ni calcul ni artifice; on n'a pas fouillé, on n'a pas détourné, on n'a pas bâti; la science et ses procédés ingénieux ne sont pas passés par là : l'eau sort naturellement de terre, au bas de la pierre sur laquelle la Vierge était assise, claire, fraîche et jamais interrompue : et tel est le témoin miraculeux et perpétuel de la descente de la Reine des cieux, sur la chaîne des Alpes : fontaine limpide et pure comme la Vierge qui a voulu laisser là la trace ineffaçable de ses pas vénérés; fontaine intarissable, emblème éloquent du cœur de Celle qui aime le monde d'un amour qui n'a ni trêve ni repos...

Dévorés par la soif, les Israélites murmuraient au désert; Dieu commanda à Moïse de toucher le rocher, et l'eau jaillit abondante, sous les yeux étonnés du peuple de Dieu : pourrait-on refuser au pied de la Reine du ciel, qui a fait jaillir l'eau de la pierre de la Salette, la vertu surnaturelle attribuée à la verge de Moïse ?... Ne sommes-nous pas, nous aussi, en cette terre, dans un désert aride, où toutes les ardeurs du mal dessèchent les âmes; et ne fallait-il pas, pour étancher leur soif dévorante, l'eau bienfaisante d'une fontaine miraculeuse ?... Nous disons fontaine miraculeuse, car Marie semble avoir communiqué à l'eau de la Salette la double vertu surnaturelle de guérir les corps et les âmes : Santé au corps, elle nous rappelle la piscine de l'Evangile : un ange venait par intervalles en agiter la surface tranquille; et l'infirme qui pouvait le premier tremper ses blessures dans ces eaux salutaires, était guéri : voici, voici, ouverte au sommet des Alpes, la piscine moderne de l'Evangile; la Mère de Dieu est venue, de sa main puissante, en agiter les eaux; Elle a fait mieux, Elle y a laissé couler quelques larmes de ses yeux; et qu'est-ce qu'une larme de Marie, si ce n'est une effusion de son cœur, une vertu échappée de son corps; et voilà pourquoi la fontaine est féconde, intarissable, miraculeuse; voilà pourquoi des aveugles voient, des boiteux marchent, des malades sont guéris, et publient partout les gloires et les bontés de Notre-Dame de la Salette.

Et que dire de la vie spirituelle que cette eau procure quelquefois aux âmes pécheresses ?...

Une vision d'Ezéchiel rapporte que le prophète vit un jour des eaux sortir du Temple, et qui, s'écoulant dans la mer Morte, en adoucissaient l'amertume, et redonnaient même la vie aux poissons morts !... Au rapport de saint Grégoire, le monde est cette mer; et si ses flots soulevés portaient à la surface toutes les âmes mortes qui vivent dans son sein, que de cadavres spirituels, sur les rivages désolés de cette mer immense !...

Mais voici, au sommet des Alpes, le temple nouveau de la vision d'Ezéchiel; voici, à la fontaine de la Salette, les eaux prophétiques qui, se répandant par le monde, du haut de ces cimes élevées, porteront vie et régénération aux âmes!... Oui, cette bénie fontaine nous paraît être le puits moderne de la Samaritaine; Marie est assise sur ses bords, comme autrefois Jésus auprès du puits miraculeux; et nous indiquant de sa main maternelle le creux d'où jaillissent ces eaux salutaires, elle semble dire, Elle aussi, à toutes les âmes samaritaine si nombreuses par le monde : « si vous saviez le don fait à ses eaux par Marie !... »



Réflexions


Au sens allégorique et moral, la fontaine de la Salette est :

une figure du cœur de Marie;
une image de l'état dé notre âme.

Une figure du cœur de Marie : Nous lisons dans la première épître de saint Paul aux Corinthiens que les Israélites devaient boire à la pierre spirituelle qui les suivait au désert, et qui était Jésus-Christ. Au témoignage de saint Jérôme, cette pierre mystérieuse, changée en fontaine, poussait ses eaux au désert, et conduisait un fleuve de cristal partout où allait le peuple de Dieu... et saint Paul ajoute : « Cette pierre était la figure de Jésus-Christ, lequel poursuit toujours les pécheurs, et leur y présente sans cesse les eaux de sa grâce divine ».
Appliquant ce texte à notre sujet, cette pierre nous paraît être aujourd'hui la pierre sur laquelle la Vierge de la Salette s'est assise, et qui, par Elle changée en eau à la cime .des Alpes, va suivre au désert de la vie, le nouveau peuple de Dieu !... c'est-à-dire, que c'est ici une figure du cœur de Marie, fontaine mystérieuse toujours ouverte dans le ciel, laissant toujours couler sur les âmes, les eaux de la grâce divine : descendu un moment sur nos montagnes, la lance de nos ingratitudes a fait à ce cœur, comme à celui de son Fils sur la croix, une blessure nouvelle, c'est-à-dire, ouvert un écoulement plus large, plus abondant aux eaux de cette fontaine symbolique, qui vient guérir nos maux, et pousser nos âmes aux rivages du ciel, dans les ports du salut.

Image de l'état de l'âme : La fontaine de la Salette a été vue en deux états différents; elle était autrefois desséchée; maintenant elle ne tarit plus : que d'utiles réflexions suggérées là, à nos esprits !... La fontaine, desséchée d'abord, c'est l'état de notre âme, avant que Dieu la visitât... et y a-t-il, sous le soleil le plus brûlant, une terre plus désolée que l'âme privée de Dieu ?... Mais, question plus douloureuse encore, cette sécheresse spirituelle, ne serait-elle pas encore l'état malheureux de notre cœur, après les visites multipliées de la grâce ?... La fontaine est aujourd'hui intarissable : telle doit être l'âme chrétienne : intarissable de reconnaissance à Dieu, qui, bon Pasteur, l'a ramenée au bercail, peut-être tout ensanglantée aux ronces du désert, par les voies de sa plus douce miséricorde; intarissable d'amour du prochain, adoucissant ses malheurs, supportant ses défauts, ce qui nous vaudra un pardon proportionné à celui que nous aurons accordé à ses offenses; intarissable de générosité d'âme, connaissant la belle science du sacrifice à Dieu, s'estimant de souffrir quelque chose pour l'honneur de son service et la gloire de son nom; intarissable enfin de dévouement et de zèle à pratiquer nous-mêmes, et à répandre autour de nous les enseignements du discours de Marie sur la montagne, qui est la bonne nouvelle de Notre-Dame de la Salette.



Pratique : Dans nos nécessités, accepter nous-mêmes et conseiller aux autres l'usage de l'eau de la Salette, dans des sentiments de foi et de confiance filiales à la Sainte Vierge. Prier humblement Notre-Dame de la Salette de changer nos yeux en deux fontaines de larmes amères, au souvenir des péchés graves de notre vie passée.


Mort édifiante d'un jeune Séminariste du diocèse d'Aix
(Lettre adressée par Monsieur le curé de la paroisse même où cet enfant
est décédé, à Monsieur le Supérieur des Missionnaires de la Salette)


St-P..., le 4 avril 1866


Mon Révérend Père, Hélas ! tout est consommé ! notre cher abbé L. est mort dimanche dernier, beau jour de Pâques, à sept heures du matin. Il y a je ne sais combien d'années que, daignant répondre à une de ses lettres, vous eûtes la bonté de lui envoyer une image de Notre Dame de la Salette. Vous étiez alors loin de penser probablement que cette image vénérée devrait un jour procurer tant de consolation à ce cher enfant, durant sa maladie d'une année, et tant d'édification aux personnes du pays qui ont été témoins de sa vénération, de sa confiance, de son amour pour la compatissante Marie, Notre-Dame de la Salette. Mais, bon Père, tout cela est impossible à décrire. Je ne me souviens pas d'avoir lu de récits de maladie et de mort plus édifiants que tout ce qui s'est passé sous nos yeux, pendant cette année d'épreuves, et surtout depuis que ce cher enfant a compris que Dieu demandait de lui le sacrifice de sa vie.

Cette image sainte, ou bien il la tenait entre ses mains, reposait sur elle ses regards, et semblait converser avec elle comme avec une personne amie, ou bien il l'attachait à son rideau, pour ne la perdre jamais de vue, ou si on ne la voyait point autour de lui, c'est que quelque douleur plus vive s'était fait sentir quelque part sur ce pauvre corps si souffrant, et il l'avait appliquée avec respect sur la partie malade. Il disait que cette application amenait toujours quelque soulagement. Quant à l'eau de la sainte fontaine, que vous nous avez envoyée, c'est le dimanche de la Passion qu'il l'a reçue. Comme il ne pouvait plus rien prendre, cette eau vénérée a été, dès le moment et pendant les quinze derniers jours qui ont précédé sa mort, sa seule nourriture et sa seule boisson. Aussi était-il toujours heureux d'en pouvoir avaler quelques gouttes, et lorsqu'il n'a plus pu la boire, il en humectait ses lèvres, mais avec quelle ardeur ! Une demi-heure avant sa mort, il l'aurait épuisée, car il n'en restait plus que quelques cuillerées; mais il a voulu laisser ces quelques gouttes à sa sœur, admirable enfant qui l'a soigné avec un dévouement sublime pendant sa maladie.

Enfin il a rendu sa belle âme à Dieu, en laissant tomber de sa bouche sa croix et l'image bénie de Notre Dame de la Salette, qu'il y tenait collées. Voilà, mon bon Père, quelques détails sur cette longue maladie, supportée avec tant de patience, et sur sa sainte mort. Mais tout cela a porté son fruit. Aussi aurais-je à vous parler longuement, s'il fallait vous dire les témoignages de respect profond, j'oserai dire de vénération pour lui que ma bonne population a manifestée en cette circonstance. La chambre mortuaire n'a cessé de désemplir pendant les trente-huit heures qu'il y est resté exposé. Tous se sentaient plus portés à le prier lui-même qu'à prier pour lui. Aussi, c'est littéralement vrai que toutes les personnes de la paroisse et bon nombre d'autres, accourues des paroisses voisines, l'auraient dépouillé de sa soutane et de ses vêtements pour avoir un souvenir et comme une relique de cet admirable enfant, si de force on ne l'avait pas ravi à cette foule pieuse, pour rendre à la terre, hélas ! ce qui est de la terre.

(Annales de Notre-Dame de la Salette).




Prière



Ô bénie fontaine de la Salette, monument vivant du passage de la Mère de Dieu sur ces montagnes! je salue humblement vos bords desséchés où la Vierge est venue répandre ses pleurs !... vous êtes pour nous l'onde bienfaisante du Jourdain, la source miraculeuse de la pierre de l'Horeb; poursuivez, fontaine salutaire, poursuivez votre cours à travers le monde, répandant partout la santé et la vie, et puissiez-vous ne jamais tarir !...

Canal fortuné du cœur de Marie, se mêlent à vos eaux, mes regrets et mes larmes, pour guérir la sécheresse de mon cœur !... et vous, ô bonne Mère, dont les pleurs ont rendu cette fontaine féconde et intarissable, écoutez aujourd'hui la voix de vos enfants ! une pieuse tradition nous assure que vous avez recueilli avec un saint respect l'eau et le sang qui coulèrent du côté sacré de votre Fils, entrouvert par la lance; ô Vierge de la Salette, laissez, laissez à nos prières de monter au ciel, d'aller y porter à votre cœur, une blessure d'amour, de laquelle coulera sur nos âmes, le flot réparateur de la grâce, c'est-à-dire, cette eau vivifiante qui rejaillit jusqu'aux sources de l'éternelle vie. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Mer 21 Sep 2022 - 13:39

Mois de Notre Dame de la Salette


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Dixième jour

La pierre de la fontaine


Dans nos saints livres, il est souvent fait mention du mot « petra », pierre... Plusieurs sont restées particulièrement célèbres : par exemple, celles qui servirent aux patriarches à dresser les premiers autels des sacrifices; la pierre qui reçut la tète de Jacob, pendant son sommeil mystérieux au désert : mais voici sous la loi nouvelle, une pierre, à laquelle ne sont pas moins acquis désormais, le souvenir et le respect religieux de l'histoire; c'est la pierre sur laquelle s'est assise la Vierge de la Salette. La pierre des sacrifices ne fut touchée que par les seules mains des patriarches; la pierre de la Salette a reçu le corps très-pur de Marie; celles du désert n'ont porté que les victimes immolées; celle de la Salette a porté la vraie Mère du vrai Dieu !...

Les unes n'ont été arrosées que du sang impur des holocaustes; l'autre a été arrosée par les larmes virginales de cette même Mère !... Et pour la pierre de Jacob, elle fut déposée là, dit une pieuse tradition, par les anges ! Il me semble aussi que les anges, à la première nouvelle de l'apparition, durent descendre du ciel, et venir préparer sur la montagne, le siège de leur Reine... Aussi, la gloire particulière de la pierre de la Salette a-t-elle été comprise; et elle n'a pas été laissée, confondue au milieu des autres rochers de la montagne : elle dut subir naturellement, au début du pèlerinage, les mutilations de la piété publique, qui emporta les fragments détachés comme autant de reliques; après peu de jours, elle fut respectueusement recueillie par Monsieur le curé de la Salette : plus tard, l'évêché de Grenoble l'a déposée dans une sorte de châsse provisoire, revêtue de tous sceaux d'authenticité; et les pèlerins de la sainte Montagne la contemplent aujourd'hui avec une sorte de vénération, sous un chalet de cristal, dans les trésors de la sacristie.

Elle n'a plus les dimensions qu'elle avait à l'époque de l'apparition : il a bien fallu satisfaire les instances des pèlerins, et détacher en leur faveur des parcelles nombreuses, qui ont servi à opérer bien des merveilles, comme l'eau miraculeuse de la fontaine; mais depuis plusieurs années, on ne touche plus à la précieuse relique, et les visiteurs sont réduits à jeter sur elle des regards de pieuse convoitise.



Réflexions


Tout paraît merveilleusement prévu, et providentiellement préparé, à la Salette; tout, jusqu'au symbolisme et à la vertu de la pierre choisie pour la scène de l'apparition :

1° Symbolisme : En établissant son Eglise, Jésus-Christ voulut lui donner en héritage, la stabilité et la durée; et, comme gage de cette durée, comme figure de cette stabilité, il l'a assise sur la pierre : C'est sur la pierre que je bâtirai mon Eglise, et à cette pierre viendra se briser la fureur des flots de l'enfer impuissant. Voici Marie, venant établir son œuvre sur la montagne; Elle veut, Elle aussi, pour son œuvre, la durée en héritage : or, ayant appris de son divin Fils, le secret et la science des œuvres solides, Elle va, Elle, fondatrice, s'asseoir sur une pierre, comme si Elle voulait, par cette figure, donner à sa dévotion nouvelle, un gage de stabilité; Elle reproduit quelques caractères de l'Eglise : le martyre, par l'opposition vaincue à l'origine; le miracle, par les faveurs merveilleuses obtenues sous ce vocable; l'universalité, comptant déjà des sanctuaires sous tous les soleils et sur toutes les terres...

2° Vertu communiquée à la pierre de la Salette : Saint Germain, patriarche de Constantinople, prêchant dans une Eglise où l'on a vénérait la ceinture de la Mère de Dieu, s'adressait à cette précieuse relique, comme si elle eût été animée et pleine d'intelligence : « Ô ceinture admirable, s'écriait-il, vous qui avez ceint le corps qui a lui-même ceint le corps du Dieu fait homme... quelle a sainteté, quelle vertu n'avez-vous pas dû acquérir, au contact d'un corps si pur et si saint!... Ô ceinture sans pareille, fortifiez nous contre les faiblesses de la chair... ceignez-nous de force, de justice et de mansuétude... préservez-nous de tout danger!... »

Après cela, ne nous est-il pas permis de nous adresser, nous aussi, à Marie assise sur la Montagne ?... Ne nous est-il pas permis de lui demander de toucher nos âmes, de les convertir ?... Ce miracle s'est produit à l'attouchement des chaînes des apôtres, des vêtements des martyrs; ne peut-il sortir d'une pierre qu'a touchée la Mère de Dieu ?... Prenant donc l'accent du patriarche de Constantinople, nous nous écrierons comme lui : Ô pierre sanctifiée et comme ramollie par une vertu divine! de quels parfums célestes a dû vous embaumer le contact du corps très pur de Marie! Ah! ne les retenez pas tous, ces parfums: laissez-les s'épancher sur mon âme, pour l'embaumer tout entière de l'odeur des vertus de Celle qui est venue du ciel vous demander un instant, pour le soulagement de ses douleurs, force, asile et repos !...



Pratique : Se représenter par la pensée qu'on est assis à côté de Marie, sur la pierre de la Salette; écouter humblement les reproches de conduite que sa voix nous adresse, accepter sans retard les pratiques de piété que son cœur nous demande, et qu'il faut bien déterminer à la fin de cet exercice.


Deux conversions obtenues par l'intercession de Notre-Dame de la Salette


Un vieillard, issu d'une illustre famille, avait été pendant longtemps le scandale du pays qu'il habitait. Dieu permit un jour qu'il trouvât chez un libraire un ouvrage sur l'apparition de la Sainte Vierge à la Salette. M. de N. acheta ce livre et le lut avec un vif intérêt. A partir de ce moment, le vieillard crut à la merveilleuse apparition, et quelque temps après, il fut amené par des circonstances providentielles, à faire ériger un calvaire dans sa propriété, située sur le bord d'une route très fréquentée. Le calvaire béni, M. de N. était content; mais dès la nuit suivante, il se trouva tout à coup réveillé, et entendit distinctement une voix qui lui disait : « Tu as fait ériger un calvaire en l'honneur de mon Fils, il faut que tu fasses quelque chose pour moi ». Cet ordre mystérieux lui fut renouvelé plusieurs nuits. M. de N., comprenant que c'était la Sainte Vierge qui lui parlait, résolut de se convertir et de faire bâtir une chapelle en l'honneur de Celle qui lui témoignait tant d'amour. Bientôt la chapelle fut élevée, et M. de N. demanda avec instance qu'on y établit la dévotion à Notre Dame de la Salette. La bénédiction du petit sanctuaire se fit en présence d'un grand nombre de fidèles; et, le 19 septembre suivant, plus de deux mille étrangers et un nombreux clergé vinrent y célébrer l'anniversaire de l'apparition de la Sainte Vierge à la Salette. Quelque temps après, M. de N. mourut dans les meilleurs sentiments, et fut inhumé dans sa chapelle, comme il l'avait demandé pendant sa vie. Ce sanctuaire est visité chaque jour par de nombreux pèlerins. Je dois dire ici que, malgré ses désordres, M. de N. récitait chaque jour, en l'honneur de la Sainte Vierge, une petite prière que sa mère lui avait apprise dans sa jeunesse. Cette prière était enfermée dans un petit sac en cuir, qu'il portait sans cesse suspendue à son cou avec le plus religieux respect. L'auteur de ce récit le tient tout entier de la bouche du vieillard lui-même et de celle de son digne curé.

Nous empruntons au même auteur le trait suivant : Un homme très intelligent avait, comme tant d'autres, contracté la triste habitude de ne point approcher des sacrements. Sa femme, qui l'aimait beaucoup et qui craignait de le voir mourir dans cet état, avait fait déjà plusieurs pèlerinages aux sanctuaires les plus vénérés des alentours, pour obtenir la conversion de son mari. Le moment de la grâce n'était pas encore venu, et ce triomphe était réservé à la Vierge réconciliatrice de la Salette. Cette pieuse femme ayant appris les bienfaits de tout genre obtenus par l'intercession de la Vierge des Alpes, commença, en son honneur, une neuvaine pour son mari. Ses prières furent bientôt exaucées, et celui dont elle craignait d'être séparée pour l'éternité, lui dit un jour : « Je veux me confesser ». Comme il était dans ces dispositions, le démon glissa dans son esprit des doutes sur les vérités de la foi, et en particulier sur l'institution divine de la confession. Mais ce chrétien, désormais fidèle à la grâce, se jette à genoux et demande à Dieu la victoire sur son ennemi. Le soir même de ce jour, il était aux pieds d'un prêtre, lui faisant humblement l'aveu de ses fautes, tandis que son épouse, heureuse de sa conversion, était prosternée elle-même devant une image de Notre Dame de la Salette, dans un sanctuaire qui lui est consacré, et remerciait cette Mère des miséricordes, avec des larmes plus douces et plus délicieuses que tous les plaisirs du monde.

(Annales de Notre-Dame de la Salette).




Prière



Ô Notre Dame de la Salette, lorsque votre divin Fils veut ici-bas se bâtir un temple, il envoie ses évêques, les pontifes de son Eglise, lever les mains sur les pierres qui le doivent composer, et consacrer ses murs par l'effusion de l'huile sainte : je crois comprendre que, dès longtemps, vous vous prépariez un temple, au milieu des montagnes des Alpes; mais vous n'avez laissé à nul pontife de la terre, l'honneur de le consacrer; vous êtes venue du ciel en poser vous-même la première pierre, et en faire par votre présence, la dédicace solennelle, assise sur un des rochers de la montagne : et quelle vertu céleste, quelle huile sainte vous avez dû répandre sur cette pierre !

Mais voici, ô Marie, voici, sous l'enveloppe mortelle de ma poitrine, une pierre, qui ne doit pas vous être moins chère, mon cœur !... Mon cœur, pierre dure à votre amour, indifférente à vos douleurs, insensible à vos larmes ! ô Mère, venez, venez vous asseoir quelquefois sur la pierre de mon cœur; votre contact devra la ramollir, et dure tout d'abord, elle finira par s'attendrir, et pourra enfin offrir à votre propre cœur, un doux repos, c'est-à-dire, le repos des consolations d'un fils, aux amertumes et aux douleurs de sa Mère. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Jeu 22 Sep 2022 - 16:41

Mois de Notre Dame de la Salette


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Onzième jour

La Sainte Vierge seule, sur la Chaîne des Alpes


L'apparition de la Salette, la bonté si touchante avec laquelle Marie daigne entrer en communication avec deux pauvres bergers, les admettre à contempler de si près les rayons éblouissants de sa gloire, à entendre sa voix céleste, rappelle l'événement le plus considérable, le plus divin de la religion : c'est cette condescendance adorable, par laquelle, jadis, Dieu nous a parlé par son propre Fils qui, inclinant les cieux, est descendu jusqu'aux hommes; qui a habité parmi nous, plein de grâce et de vérité, et s'est rendu, selon la belle pensée de saint Augustin, merveilleusement populaire. Oui, l'événement de la Salette rend aussi Marie merveilleusement populaire, ou plutôt, merveilleusement humble et digne d'une sorte de compassion : au ciel, Marie est assise sur le trône de sa gloire, et la cour céleste l'environne, dans l'attitude de la vénération : dans les églises de la terre, Elle règne sur tous les autels, et les peuples sont à ses pieds : regardez-la sur la montagne; le monde ignore sa venue; les anges ne lui font pas cortège; les vierges ne l'ont pas suivie; tout est silencieux, vide, isolement autour d'Elle; il n'y a, pour recevoir sa visite, que ce qu'il y avait à la crèche, de pauvres bergers, et quelques vils animaux. Eh quoi ! la Mère de Dieu, seule, abandonnée, errante et perdue en quelque sorte sur cette haute montagne, dans un désert, au milieu de rochers inaccessibles; quelle situation étrange pour la Reine du ciel; quel touchant et douloureux spectacle pour ses enfants de la terre !... Ne nous semble-t-il pas entendre les échos émus de cette montagne étonnée, répéter ce cri plaintif du cœur de Jésus au Calvaire : « mon fils, mon fils, pourquoi m'abandonnez-vous ici ?... »

Il y a dans nos saints livres, une figure des amertumes de ce délaissement et de cette solitude : c'est Noémie, l'illustre veuve de Bethléem, condamnée à un long exil dans les montagnes de la Judée; à la nouvelle de son retour, les femmes allèrent au-devant d'elle, et disaient, en la voyant passer : « C'est Noémie !... » Et elle répondait : « Ah! ne m'appelez pas Noémi, c'est-à-dire, belle ! mais Mara, c'est-à-dire, amère, parce que le Tout-Puissant m'a remplie d'amertumes; je suis sortie riche, et le Seigneur me ramène pauvre !... Non, pas Noémie, moi, humiliée, affligée par le Seigneur !... »

Voici, sur les montagnes de la Salette, la Noémie nouvelle; c'est Marie. Ah ! Marie était belle autrefois; entendez les chants de l'Eglise : « Vous êtes toute belle, ô Marie, et il n'y a pas de tache en vous !... » « Quelle est celle qui monte du désert, belle comme la lune, brillante comme le soleil ?... » Mais ici, Elle n'est plus tout cela; seule et délaissée au sommet des Alpes, Elle semble crier au monde: « Ah ! ne m'appelez pas belle aujourd'hui; voyez, voyez plutôt, je suis toute couverte de tous les instruments de la passion de mon Fils; entendez les chants de l'Eglise, c'est la fête de mes douleurs, comparées aux flots de la mer; voyez donc combien je suis affligée ! Mon cœur est troublé en moi-même; je suis pleine d'amertumes, parce que mon peuple ne me laisse pour nourriture que l'absinthe et mes larmes, et pour breuvage, une eau mêlée de fiel...Les nations m'appellent bienheureuse. Ah ! je ne sens en ce moment mon bonheur, que par la grandeur de mes maux; oui, le Tout-Puissant m'a élevée, exaltée; mais me voici bien humiliée, bien abandonnée, dans cette solitude immense ».



Réflexions


Deux considérations remplissent ici nos pensées, l'importance de ce message, les amertumes dont il est la source pour Marie :

Il est écrit, dans la parabole des vignerons, que le père de famille après leur avoir envoyé successivement plusieurs de ses serviteurs, qui furent maltraités, leur envoya enfin son propre fils, en disant : Ils auront quelque respect pour mon fils... Jésus-Christ a sans doute dit aussi, en nous envoyant sa divine Mère à la Salette : « Ils auront quelque respect pour ma Mère; son isolement, sa solitude leur feront compassion; ils ne la verront pas pleurer sur eux, sans ressentir quelque salutaire émotion; ils n'entendront pas sa voix émue, sans prêter une oreille attentive; ils ne pourront contempler sur sa poitrine, les chaînes merveilleuses de mon amour, l'image encore inondée du sang de ma passion et de ma mort, sans consentir à y répondre, et à se laisser enfin gagner au Fils par la Mère !... »

Il est bien manifeste qu'il aurait dû du moins en être ainsi pour tous les cœurs qui ont conservé la foi, et qui ont quelque souci de leur salut ! sommes-nous au nombre de ces chrétiens fidèles, ou parmi ceux qui résistent encore aux prévenances maternelles de Marie sur la montagne, et aux instances ineffables de l'amour de son Fils ?...

Noémie nouvelle, Marie ne veut pas qu'on l'appelle belle, mais arrière ! Cependant, on voit sur son visage les marques éclatantes d'une grande beauté, une brillante lumière l'environne, un riche diadème rayonne sur son front... Quelle amertume y a-t-il donc dans le cœur de Marie ?... Le cœur de Marie est une image, un reflet du cœur de Jésus; c'est-à-dire, un océan de bonté, où s'agitent sans cesse les flots amers du péché; et ses amertumes, ce sont les crimes des hommes, leurs impiétés, leurs blasphèmes; en un mot, ce torrent d'iniquités, qui, se répandant sur la terre, est passé à travers son âme : et voilà ce qui la fait s'écrier sur la montagne de la Salette : « Ne m'appelez pas ici Noémie, parce que je me sens aujourd'hui toute remplie d'amertumes!... » Or, Celle qui fait entendre ces accents douloureux, c'est notre Mère; et on ne laisse pas une mère gémir seule, et sans consolation!... que ferons-nous donc, pour adoucir les amertumes de notre Mère ? Aimer Dieu, observer ses commandements, répandre autour de soi les parfums de la vertu, de la charité chrétienne, voilà le doux breuvage que nous demande Notre Dame de la Salette.



Pratique : Se recueillir un instant, avant de quitter l'église; représenter vivement à son âme ce grand spectacle de la Sainte Vierge, abandonnée sur la montagne; compatir à l'amertume de son cœur, par des sentiments de componction, et quelques aspirations affectueuses à la douleur de cet isolement.


Guérison miraculeuse
(Lettre de Monsieur le curé de Verpel (Ardennes) à Monsieur le Supérieur
de la Salette, 12 novembre 1866)


Mon Révérend Père, Il y a quelques mois, me rendant aux désirs de mes bons paroissiens, j'érigeais une statue de Notre Dame de la Salette dans l'église de mon annexe. Il semble, mon Révérend Père, que cette douce Mère du ciel avait hâte de faire son entrée solennelle dans notre diocèse, et d'y opérer son premier prodige... J'hésitais à vous en donner connaissance, lorsqu'en recevant le dernier numéro de vos annales, je fus frappé par la date de la guérison de Mlle Eugénie Chauvet. C'est en effet le même jour, 16 septembre 1866, et probablement à la même heure, que s'est opérée la guérison de Mlle Zélie Frisch, ma paroissienne. Cette jeune fille, âgée de 22 ans, n'était pas sortie de son lit depuis trois mois. Pendant ce laps de temps, elle n'avait pris ni boisson, ni aucune nourriture; elle rejetait tout aliment et vomissait le sang fréquemment et abondamment; c'est au point qu'un savant docteur qui l'a visitée pendant deux mois environ, l'a traitée pour une phthisie pulmonaire, arrivée à sa dernière période.

Selon l'avis du même docteur, la malade était encore atteinte d'un rhumatisme articulaire. Ses souffrances étaient très vives, et il était impossible de la transporter d'un lit à un autre sans lui faire éprouver des spasmes et des étouffements qui duraient quelquefois plusieurs heures. Or, la malade et tous les membres de sa pieuse famille, commencent une neuvaine à Notre Dame de la Salette. Le 16 septembre, on était au sixième jour de la neuvaine. Pendant la messe paroissiale, vers neuf heures et demie, la malade prend avec beaucoup de peine un flacon placé près de son lit et contenant de l'eau de la source miraculeuse; elle en boit quelques gouttes, et au même instant, elle se sent comme soulevée par une force extraordinaire, descend de son lit sans se rendre compte de cette action, fait trois ou quatre pas dans sa chambre et va s'appuyer sur une commode. Là, seulement, elle s'aperçoit qu'elle a marché.

« Maman, je suis guérie », s'écrie-t-elle. Et à ces mots, elle s'agenouille devant une statue de Notre-Dame de la Salette, qu'elle tenait entre les mains, fait une courte prière, s'habille sans peine, demande à manger, et se dirige vers l'église avec autant d'assurance que si jamais elle n'avait éprouvé le moindre malaise. Depuis ce moment, elle mange toute espèce de nourriture avec un appétit dévorant; rien ne lui fait mal. Elle a entrepris déjà plusieurs voyages à pied, en voiture, et quand on lui dit qu'elle abuse de ses forces, elle répond que celle qui l'a guérie la soutiendra.

Un homme honorable sous tout rapport, très estimé dans le pays, et du reste éminemment habile en médecine, a visité plusieurs fois la malade, et en apprenant sa guérison instantanée, a dit formellement: « C'est un miracle ! » Il s'est passé déjà bien des faits extraordinaires dans cette paroisse, obtenus par l'intercession de Notre-Dame de la Salette, qui seront donnés plus tard à la connaissance des serviteurs dévoués au culte de cette bonne Mère. Puisse-t-elle étendre de plus en plus son doux empire et protéger d'une manière toute spéciale les cités trop heureuses qui l'ont choisie pour patronne et pour gardienne. (Annales de Notre-Dame de la Salette).




Prière


Ô Marie, ô Mère des hommes, c'est surtout en vous considérant à la Salette, que j'aime à vous entendre nommer, Mère affligée, Vierge très douloureuse !... que de fois, depuis le jour de votre apparition sur cette bénie montagne, j'ai médité sur la grande part que j'avais à vos douleurs !... il me semble, ô ma Mère, que je le comprends aujourd'hui; faites qu'il ne soit pas trop tard !...

Et si Dieu est spécialement irrité contre moi, Vierge apparue à la Salette, daignez m'en avertir !... Si mes violations personnelles sont la cause des amertumes profondes dont je vous vois abreuvée, Vierge de la Salette, inspirez-moi le désir d'une conversion sincère !... Surtout, si j'étais du nombre des infortunés sur lesquels le bras de votre Fils menace de s'appesantir, Vierge de la Salette, soutenez-le encore, comme vous l'avez fait sur le plateau sanctifié de la montagne... et soyez toujours pour votre enfant, ô Marie, sur la terre et dans le ciel, Mère de grâce et de miséricorde. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Ven 23 Sep 2022 - 17:17

Mois de Notre Dame de la Salette


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Douzième jour

La Sainte Vierge assise sur un rocher à la Salette


A dix-huit siècles de distance, la piété chrétienne peut contempler Marie sur deux grandes montagnes, le Calvaire et la Salette. Elle est en tous ces lieux la Mère des douleurs; mais, que l'expression et l'attitude sont différentes ! Au Calvaire, c'est l'attitude courageuse d'une noble fierté qui défie les bourreaux; à la Salette, c'est la prostration d'une nature qui succombe, brisée par la douleur. Au Calvaire, Elle est debout, dans le maintien magnanime de la résignation et de la force; à la Salette, Elle est douloureusement assise, sous le poids d'un corps qui ne se peut soutenir ! Au Calvaire, son regard ferme, sans terreur comme sans faiblesse, compte une à une les blessures de son Fils et de son Dieu; à la Salette, ses yeux sont à demi fermés et tout noyés dans les larmes : ici, son visage respire la grandeur du sacrifice, l'héroïsme du martyre; là, son front est caché dans ses mains, sous l'expression de la souffrance et du malheur !...

En un mot, c'est au Calvaire l'héroïsme d'une mère; à la Salette, on dirait la timidité d'une femme, la prostration d'une simple créature !... Quel est cet étrange mystère ? pourquoi tant de grandeur autrefois, tant de faiblesse aujourd'hui ? Ces différences étonnent tout d'abord; mais la réflexion les comprend et les explique. Au Calvaire, tout contribuait à soutenir Marie, la présence de son Fils sur la croix, la mort vaincue, le péché détruit, le monde racheté, le ciel ouvert, les fruits d'une Rédemption divine appliqués aux hommes : devant ces espérances glorieuses, je comprends l'attitude immobile, ferme de Marie, Stabat, sur une montagne qui s'ébranle : je comprends son regard serein et assuré, tandis que la lumière s'éclipse : quelle mère ne serait un héros de courage et de force, devant un avenir qui va peupler le ciel d'élus, et donner à elle-même pour enfants toutes les générations de la terre ?

Mais, sur la montagne de la Salette, Marie paraît seule; son Jésus est absent; Elle n'en porte que l'image crucifiée sur sa poitrine : dix-huit siècles ont passé sur les fruits de la Rédemption; l'expérience en est faite, et le sang de son Fils a été inutile au grand nombre des hommes; et l'avenir ne semble devoir faire qu'un abus coupable de ses lois et de ses sacrements ! A cette vue affligeante, son cœur maternel se brise; son âme entre dans une sorte de tristesse divine; sa tête appesantie s'incline; ses mains défaillantes ne la peuvent plus soutenir; elle succombe, et va s'asseoir tristement sur un rocher solitaire, semblable au malheureux, quand, après avoir essuyé tous les maux, il a tout perdu, tout, jusqu'à l'espérance !...

Et qu'on ne croie pas cependant que cette attitude humiliée manque de dignité et de noblesse : elle a un précédent illustre; c'est Jésus-Christ à genoux au jardin des Oliviers, méditant la Rédemption du monde, le calice de la Passion dans les mains, la face contre terre !... Telle apparaît, assise sur son rocher, la Vierge de la Salette: Elle semble y méditer une sorte de Rédemption nouvelle, offrant à la justice divine, pour prix de cette Rédemption, ses tristesses, ses douleurs, ses larmes maternelles !...



Réflexions


Causes et raisons de cette attitude.
Sentiments qu'elle doit nous inspirer.

La tradition nous a conservé les raisons des écrivains ecclésiastiques sur la prostration profonde de Jésus-Christ au jardin des Oliviers : dans une figure hardie, mais solennelle et touchante, elle nous représente tous les peuples, venant là, tour à tour, déposer leurs iniquités sur la tête du Sauveur, et le Sauveur lui-même succombant sous le poids des crimes de tous les peuples et de tous les siècles. L'apparition de la Salette renouvelle sous nos yeux ce douloureux spectacle; Marie semble appeler les temps à ses pieds, sur la montagne : son regard maternel embrasse les déceptions du passé, l'indifférence du présent, et les mépris de l'avenir : Elle voit tous les peuples lui porter tous leurs maux, les déposer sur son cœur; cette vue douloureuse épuise ses forces, accable son âme, et Elle paraît s'anéantir...

et là, assise sur son rocher, Elle semble dire au monde : Ô mes enfants, venez, venez tous, déposer sur ma tête tous vos crimes, toutes vos iniquités! le poids en est bien lourd; et je le sens, mes forces n'y pourront suffire, et un rocher me doit prêter appui !... n'importe, approchez, ne craignez pas d'accabler votre Mère sous le poids de vos péchés, pourvu, mes enfants, que vous ne péchiez plus désormais !... Ames chrétiennes, nous sommes de cette grande scène ! Nous sommes de ces enfants ingrats et coupables; quelle part nous revient de ce nouveau crucifiement de Marie ? Quels péchés avons-nous déposés sur la tète de notre Mère ? Quel poids avons-nous ajouté au fardeau accablant sous lequel succombe la Vierge de la Salette ?

Un front humilié, des yeux inclinés vers la terre, un visage dérobé à nos regards, des accents plaintifs, une posture suppliante, une attitude attristée, qui révèle tous les chagrins amassés sur un même cœur, tels sont les signes extérieurs de l'apparition, en la personne de la Vierge assise... Quels sentiments pieux, quel religieux respect doit exciter en nous cette scène touchante!... Quelle est cette créature, si profondément désolée ? C'est une Reine, illustre et malheureuse, qui porte un diadème et qui souffre; or, la grandeur déchue, les nobles infortunés touchent toujours! C'est une Mère abandonnée par ses enfants, et pour leurs péchés envoyée, là, en exil, sur cette montagne!... Quel homme ne serait ému et attendri jusqu'aux larmes, en voyant la Mère du Christ dans un supplice si désolant! Allons donc aujourd'hui au nouveau Calvaire de Marie, et assis à ses côtés, sur le rocher de la Salette, recueillons-nous et souffrons avec Elle !



Pratique : Concevoir aujourd'hui un grand regret de nos péchés, cause unique des amertumes de la Sainte Vierge. Réciter en union et en réparation, la belle prière Stabat Mater, etc.


Guérison extraordinaire obtenue par
l'intercession de Notre-Dame de la Salette


Le récit suivant offre le plus touchant intérêt. Le prodige s'est opéré dans une des villes de la Provence, à quelques lieues de nos contrées, il y a cinq ans à peine. Mlle V., âgée aujourd'hui de vingt-trois ans, entra au couvent des Capucines de O. en 1861. Depuis trois ans, elle était atteinte d'une maladie sérieuse dont elle n'avait osé parler à personne, dans la crainte que ce ne fût un obstacle à son entrée en religion. Son état s'aggravant, elle se vit contrainte de déclarer sa maladie à la supérieure, qui consentit à la garder à cause de sa piété et de son obéissance. Soumise à un traitement qui fut sans succès, le médecin et la supérieure décidèrent, un an après, sa rentrée dans sa famille.

Cet arrêt fut pour elle un coup mortel; son cœur fut déchiré en apprenant cette triste nouvelle. Elle n'osait plus revenir sous le toit paternel; ses parents s'étant montrés irrités contre elle depuis son départ; il fut dès lors décidé qu'elle irait chez une de ses cousines, où elle fut reçue avec tous les témoignages d'affection et tous les égards que méritait sa situation. Son cœur néanmoins souffrait bien vivement en songeant au bonheur qu'elle avait goûté dans la vie religieuse, qu'elle n'avait cependant fait qu'entrevoir, et aux épreuves qui l'attendaient dans sa famille. Ces peines intérieures aggravèrent en peu de temps sa position; elle tomba un mois après dangereusement malade. Son frère et sa sœur se rendirent auprès d'elle; elle se trouvait alors de trente kilomètres éloignée de sa famille.

Elle avait voulu depuis quelques jours commencer une neuvaine à Notre Dame de la Salette, assurant aux personnes qu'elle s'était associées, qu'à la fin de la neuvaine elle serait guérie ou qu'elle mourrait. On voulut essayer d'un autre traitement, mais elle s'y refusa absolument: « Après ma neuvaine, répondit-elle, je ferai tout ce qu'on voudra ». La Providence le permit pour que sa guérison ne fût pas attribuée à un traitement nouveau. Chaque jour les nouvelles envoyées par le télégraphe à son père, devenaient de plus en plus alarmantes. L'avant dernier jour, tout le monde croyait que le dénouement serait la mort; la dépêche portait que si le père voulait embrasser une dernière fois sa fille, il partît aussitôt, car elle se trouvait à la dernière extrémité. Cette dépêche ne fut remise au père que le lendemain matin, dernier jour de la semaine. En la recevant, il répondit : « Ah ! je sais bien que ma fille ne peut pas guérir. Je connais sa maladie. Il faudrait un miracle ! » Au moment même qu'il parlait ainsi, le miracle s'opérait dans les circonstances qui suivent : La veille du dernier jour de la neuvaine, Mlle V. était à toute extrémité. Monsieur le curé de la paroisse, qui suivait de près sa malade, ne voulait l'administrer que le dernier jour, et passa la nuit chez elle; mais, vers le matin, la voyant tout à coup sans connaissance, il lui donna l'Extrême-Onction.

Pendant qu'elle recevait ce sacrement, elle ouvrit les yeux et reprit ses sens. Monsieur le curé courut alors chercher le saint Viatique. Lorsqu'il fut de retour, la malade était toujours très mal, quoiqu'elle eût repris sa connaissance; mais aussitôt qu'elle eût reçu la sainte hostie, elle se sentit subitement et complètement guérie. Toutefois, elle n'en dit rien dans le moment. Monsieur le curé s'en retourna, les parents et les assistants descendirent, et elle resta seule avec une sœur de l'Espérance qui la soignait. Pendant son action de grâces, comme elle sortait les bras de son lit pour les élever vers le ciel en signe de reconnaissance, à l'instant, elle sentit qu'on lui prenait la main, et entendit une voix qui lui disait : « Ma fille, lève-toi, tu es guérie ». Elle trouva un prétexte pour éloigner la sœur quelques instants. Quelle ne fut pas la surprise de cette dernière, à son retour, lorsqu'elle vit Mlle V. hors de son lit, s'habiller toute seule. Hors d'elle-même, elle allait crier au miracle, lorsque d'un mouvement elle lui imposa silence.

Peu après, toutes deux descendirent au salon, où les parents bien tristes étaient réunis. Jugez de leur étonnement et de leur émotion, eux qui n'attendaient plus que l'agonie et la mort. Le reste du jour, seule, la miraculée allait, venait, parlait avec la plus grande facilité et le plus grand calme. La protection de Notre Dame de la Salette était visible, le fait sortait des conditions naturelles. La guérison de Mlle V. s'est parfaitement maintenue. Tout le monde a été vivement frappé de ce prodige. Le premier jour qu'elle assista à la messe, l'église était comble comme au jour de Pâques, et le dimanche suivant, on a vu auprès d'elle son père, qui depuis quarante ans n'avait pas mis les pieds dans l'église, prier avec une foi qui a édifié tous les assistants.

(Annales de Notre-Dame de la Salette.)




Prière


Ô la plus affligée des mères, quelle dut être votre douleur, lorsque, assise sur les rochers du Calvaire, vous teniez sur vos genoux et dans vos bras, le corps inanimé de votre divin Fils !... Vous contempliez, et sa face meurtrie, et son front percé d'épines, ses yeux éteints et sa bouche entrouverte ! Vous couvriez de vos larmes et de vos baisers maternels ce corps sans vie, et vous le pressiez contre votre cœur, brisé de douleur, parce qu'il était brûlant d'amour !

Ô Marie, assise sur la montagne de la Salette, je dépose mon âme sur vos genoux : oh ! que cette vue doit attrister votre regard maternel ! Voyez, que de plaies profondes le péché lui a faites ! surtout, comme le vase fragile de la vertu est brisé, et comme l'innocence en coule de toutes parts ! Bonne Mère, parcourez du regard, une à une, ces plaies innombrables ! Touchez de votre main virginale ce vase détruit ! Ressuscitée sous un baiser immérité de votre miséricorde intarissable, notre âme se lèvera et marchera noblement dans les voies d'une vertu réparée, et qui aspire encore au ciel. Ainsi soit-il..




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Message par Lumen Sam 24 Sep 2022 - 20:44

Mois de Notre Dame de la Salette


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Treizième jour

La Sainte Vierge pleurant à la Salette


Les larmes, de quelque paupière qu'elles se répandent, ont le don merveilleux de nous toucher : c'est que les larmes sont te cri d'un être malheureux, le sanglot d'un cœur qui souffre; et la souffrance et le malheur ont, dans notre nature, des intelligences de sympathie secrète, qui nous attendrissent toujours ! Mais, si c'est une mère qui pleure, les larmes prennent alors une majesté qui étonne, une puissance qui terrasse; les mauvais eux-mêmes n'y savent pas résister; c'est que, par les yeux d'une mère s'échappe tout l'amour de son cœur, et une expression de mystérieuse souffrance qui renouvelle toutes les douleurs de son enfantement ! Et lorsque cette mère est la Mère de Dieu, la parole s'arrête, l'esprit s'étonne, et l'âme demeure confondue, demandant aux sens s'ils n'abusent pas son regard ! Tel est cependant le touchant spectacle que déroule à nos yeux, sur la montagne de la Salette, la méditation de ce jour : C'est Marie, pleurant sur un rocher! « Elle a pleuré tout le temps qu'Elle nous a parlé, disent les bergers de l'apparition; nous avons bien vu couler ses larmes... Mais elles ne tombaient pas à terre, elles se fondaient dans les airs, en un nuage de vapeur lumineuse !... »

Humbles enfants de la Salette, le récit de ce que vous avez vu, vous a coûté plus d'une affirmation importune, et pas toujours acceptée ! Mais nous croyons sans peine ce que vous nous dites des larmes de Marie. Les larmes de la Mère de Dieu tomber à terre ?... Non, cela ne pouvait être !... La terre n'est pas assez pure pour recevoir ces perles du ciel, ces gouttes de divine rosée ! Debout et invisibles à vos côtés, des anges venus tout exprès du ciel, les ont dû recueillir dans une coupe d'or; et, tout tremblants de respect, porter à Jésus les larmes de sa Mère !... Convenons toutefois que c'est un étrange spectacle que la Sainte Vierge en pleurs ! Quelles peuvent donc être les larmes d'une Mère de Dieu ? Nous en croyons trouver une explication convenable et digne, dans ces paroles de saint Augustin : Les larmes sont le sang de l'âme ! Oui, ces paroles nous plaisent; elles représentent Marie ne versant pas des larmes matérielles, à la manière des simples créatures; elles indiquent de plus la source haute et noble de ces larmes, nous montrant encore ouverte la blessure mystérieuse faite à l'âme de Marie, par le glaive du vieillard Syméon; surtout, ces paroles transfigurent la montagne de la Salette en un second Calvaire, sur lequel la Sainte Vierge apporte comme un sang nouveau, dans une grande scène renouvelée de la Rédemption, le tribut réparateur de ses larmes !...

Et enfin, que certains esprits incrédules, superficiels ou délicats, ne prennent ni étonnement, ni scandale, de voir pleurer la Mère de Dieu ! Jésus a pleuré lui-même sur Jérusalem infidèle, et auprès du tombeau de Lazare; que de villes coupables découvre Marie, du haut du ciel, en ce terrestre empire ! Que de cœurs, tombeaux fermés à Dieu, où dorment de nombreux Lazare, ne voulant point être amis de son Fils Jésus !... Pour nous, âmes pieuses, nous avons des larmes de notre Mère, de tout autres sentiments : une des plus douces figures de Marie dans nos saints livres, c'est la Toison du désert, trouvée le matin toute humide d'une rosée mystérieuse. Nous tenons les pleurs de Notre Dame de la Salette, pour une rosée divine, qui, tombée du ciel sur les montagnes de cette vallée de larmes, où soufflent tous les vents desséchés de l'exil, vient apporter à nos âmes la fraîcheur bienfaisante de sa vertu céleste.



Réflexions


Nous pleurons tous en ce monde; qui n'a pas pleuré ! depuis les larmes du berceau, jusqu'aux pleurs de la vieillesse, la source amère ne tarit point. En descendant sur le sommet de sa montagne de prédilection, Marie savait qu'elle Tenait sur la terre où coulent les larmes; aussi, Elle a laissé toutes ses joies au ciel; Elle n'a apporté que ses pleurs et sa sympathie pour nos maux : son visage est abîmé dans la plus profonde tristesse; c'est la connaissance des chagrins de ses enfants qui en est cause, et son plus affectueux désir est de les soulager. Vous donc qui portez dans votre cœur la couronne d'épines du malheur; vous dont la vie est une ronce déchirante, et ne comptez vos jours que par les afflictions, les regrets, les peines et les douleurs, venez aujourd'hui à la Salette; groupez-vous autour de Celle qui compte dans ses beaux titres, celui de Consolatrice des affligés; répandez à ses pieds l'amertume de vos cœurs; montrez vos épines, étalez à ses yeux les plaies qu'elles vous ont faites : priez-la d'émousser ces pointes aiguës de votre vie, de guérir vos maux, de soulager vos douleurs. Elle aussi, dans cette vallée de larmes, a porté cette couronne de ronces et d'épines, avant de ceindre le diadème de la félicité suprême : Elle a senti son cœur transpercé des sept inénarrables douleurs, quand Elle gravit le sentier du Calvaire, à la trace sanglante des pas de son Fils; quand Elle vit son cœur divin ouvert par le fer d'une lance, Elle a connu toutes les afflictions, toutes les douleurs; Elle compatira aux vôtres.

Son bonheur est d'être la cause de notre joie; Elle détachera de sa guirlande une rose, Elle en secouera le parfum sur vos plaies, et ces plaies seront guéries. Elle n'attend, cette divine Consolatrice, que votre prière fervente, pour vous exaucer : venez donc aux pieds de son sanctuaire, toutes vos larmes seront séchées par ses larmes, et votre joie sera d'autant plus complète, que votre confiance aura été plus entière, et votre foi plus semblable à la foi de la Cananéenne.



Pratique : Se représenter que Marie, versant des larmes à la Salette, pensait à nous. Notre souvenir a-t-il pu la consoler ? Aujourd'hui encore, son regard s'abaisse sur nous; Elle nous suit... Où nous voit-elle ? et dans quelles voies ?... Réciter en esprit d'expiation et de réparation, le Stabat Mater.


Guérison miraculeuse obtenue par l'intercession
de Notre-Dame de la Salette


Nous empruntons au Révérend Père Eymard, fondateur et supérieur des prêtres du Saint-Sacrement, le récit suivant : « Il y a quelques années à peine, qu'une personne de grande piété, résidant à Paris, était tombée malade. Au début, son état n'offrait rien d'alarmant, mais en peu de temps, la maladie avait pris un caractère des plus sérieux, qui inquiétait vivement les personnes qui l'entouraient et lui prodiguaient à l'envi les soins les plus affectueux. Comme le mal s'aggravait de jour en jour, on crut qu'il était de toute prudence de prévenir son confesseur, religieux du Saint Sacrement qui, absent de sa communauté, ne put se rendre qu'un peu tard auprès de la malade. Le Révérend Père supérieur, par la crainte d'un danger pressant, voyant qu'il tardait à venir, lit ses préparatifs et se hâta lui-même d'aller la visiter.

Elle parut sensiblement touchée de la bienveillance qu'il lui témoignait, et les paroles d'édification du saint religieux semblèrent ranimer sa foi et son courage. Peu après, s'entretenant avec les personnes qui étaient là, tout à coup un grand changement se manifeste dans la situation de la malade qui tombe subitement en défaillance; elle n'entend plus, ses membres sont sans mouvement, ses yeux s'éteignent; la sueur froide et glacée de la mort baigne son visage, et le râle de l'agonie semble annoncer sa fin prochaine. On lui administre aussitôt le sacrement de l'Extrême Onction. Une de ses amies qui était présente, toute en larmes, se précipite vers le lit de la mourante par un mouvement spontané en s'écriant : « Ô Notre Dame de la Salette, sauvez-la ! » Profondément ému lui-même, le Père se met à genoux et récite à haute voix les prières des morts, qu'il peut à peine terminer. Puis, saisi de plus en plus par un sentiment indéfinissable d'émotion qu'il partage avec les assistants avec une sainte familiarité, il se plaint fortement à Notre Dame de la Salette : « Ô bonne Mère ! est-ce possible que vous l'ayez laissée mourir ainsi, après vous avoir invoquée avec tant de confiance ? »

Quelques minutes se passent à peine, quand celle que l'on avait crue morte, se lève sur son séant, et regarde d'un air tout étonné : « Qu'y a-t-il donc ? Que s'est-il passé ? Vous avez l'air tout triste ». A cette parole inattendue, surpris, personne ne peut répondre; on se regarde avec étonnement. « Nous vous avons crue morte, lui dit le Père, dès qu'il fut revenu à lui ». « Mais je n'ai point de mal, je vais bien ». Elle cause avec tout le monde. Le lendemain matin à six heures, la première personne qui se présenta au Révérend Père pour communier, fut la ressuscitée. Le respect pour l'auguste fonction qu'il exerçait dans ce moment relient l'élan de sa surprise, mais il se sent profondément touché de reconnaissance. Evidemment la guérison était complète. Après la sainte Messe, il la fit appeler au parloir, et voulut savoir comment s'était opérée cette guérison : « J'étais, me dit-elle, sur le point de passer de ce monde à l'autre; ma vie ne tenait plus qu'à un fil, il ne me restait plus qu'un souffle, lorsqu'il m'a semblé voir Notre Dame de la Salette, qui m'a dit : « Ma fille, je t'ai obtenu miséricorde »; et aussitôt j'ai vu, j'ai entendu et me suis trouvée guérie ». « Vous dites avoir vu Notre-Dame de la Salette, comment était-elle ? » « Elle avait une couronne de rayons de lumière; sept épées étaient plongées dans son cœur, et sur sa poitrine était suspendue une croix avec un marteau d'un côté et des tenailles de l'autre ». « Et son vêtement? » « Il était d'une blancheur sans pareille ». « Et son visage ? » « Oh! quelle bonté ! mais une bonté qui m'attirait vers elle et qui m'ouvrait le cœur. Et puis, elle avait un air de dignité et de grandeur qui m'inspirait un respect profond mêlé d'amour ».

La personne vit encore, elle a conservé pour Notre-Dame de la Salette la plus vive et la plus profonde reconnaissance ».

(Annales de Notre Dame de la Salette).




Prière


Ô larmes de Notre Dame de la Salette, quel spectacle touchant, quelle vision arrière Tous nous êtes aujourd'hui ! peut-on, sans douleur, voir des larmes aux yeux d'une mère ?... Féconde rosée, Tous êtes tombée abondante sur la terre, voulant effacer la trace du mal et ranimer le bien !... Et cependant, ô larmes ineffables, Tous ne changez pas tous les cœurs !... N'importe, tombez encore, tombez toujours; les pleurs sont les armes de l'amour, et l'amour finit par plier les genoux ! tombez donc sur l'âme qui vous cherche, vous ferez épanouir les fleurs de sa Terre; tombez sur le cœur qui vous blasphème, vous lui ferez couler des pleurs. Soyez un baume à nos souffrances, aux âmes un bain salutaire, où les prodigues viendront laver leurs baillons... Coulez surtout, larmes bénies, coulez en mes yeux, à l'heure dernière, vous mêlant à celles de la mort, et faites-moi de mon juge, un père qui me reçoive dans la patrie qui ne connaît ni larmes ni tristesses, mais joie éternelle et bonheur inaltérable. Ainsi soit-il.



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Message par Lumen Dim 25 Sep 2022 - 20:29

Mois de Notre Dame de la Salette


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Quatorzième jour

Causes des larmes de la Sainte Vierge


La contemplation de Marie en pleurs, dans l'exercice précédent, appelle une seconde méditation, qui nous découvre les causes des larmes de la Sainte Vierge à la Salette. A la naissance du Messie, toute une génération de jeunes victimes dut tomber sous les coups de la colère d'Hérode: plus d'enfants, un roi barbare les avait immolés à sa jalousie; les mères de Bethléem pleurèrent, et rien ne les put consoler : ces malheureuses mères, sont restées pour leur désolation même, particulièrement célèbres, par la figure de Rachel inconsolable : elle interroge de ses cris les échos des déserts, les abîmes des montagnes, demandant ses enfants ! et le silence répondant seul aux gémissements de son désespoir maternel, elle s'en va encore, pleurant toujours, et ne voulant pas être consolée, parce que ses enfants ne sont plus ! Telle nous apparaît Marie à la Salette : « Femme, voilà votre fils », lui a-t-il été dit en la personne de Jean sur le Calvaire ! Ces paroles, testament suprême d'un Dieu mourant, nous ont tous donnés pour enfants à Marie, et créé dans l'Eglise sa grande famille spirituelle, qui embrasse tous les hommes, tous les temps, toutes les générations !...

Toutes les âmes sont à Marie; toutes les nations de la terre sont l'héritage de son Fils et le sien. Or, la Sainte Vierge pleure sur la montagne, parce que, depuis dix-huit siècles, ses enfants lui sont ravis, arrachés jusque sur son propre sein, pour être traînés à la mort !... Mais, où sont donc ici le tyran et les bourreaux ? Le tyran, c'est le péché, bourreau des âmes qu'il fait périr ! orgueil de l'esprit, volupté des sens, cupidité des honneurs, de la fortune, mépris de Dieu, révolte contre son Eglise, blasphèmes impies; tyrans impitoyables, régnant en souverains sur toute la terre, assis dans les cœurs comme sur autant de trônes, et qui, sans verser une goutte de sang, donnent cruellement la mort aux âmes !... C'est pour cela que la Sainte Vierge pleure sur la montagne de la Salette : « Nous avons bien vu couler ses larmes, disent les bergers ». Or, la voyez-vous, cette mère inconsolable, cette Rachel nouvelle, assise et pleurant au sommet des Alpes ? Elle vient, triste et désolée, sur ces cimes désertes... Elle sait le passé... Elle voit le présent...

Elle interroge l'avenir ! et tous les temps lui répondent que ses enfants de la terre ne sont ni vivants, ni prêts à revivre !...

A ce douloureux spectacle, comme abattue par la souffrance, Elle s'assied sur un rocher, dans une attitude d'accablement qui repousse la consolation; et là, se voilant le visage de douleur, et toute humiliée par les mépris de ses enfants, Elle donne libre cours à des larmes maternelles, dont la fontaine, jaillissant à ses pieds, semble devoir symboliser l'abondance ! La sculpture expose à nos regards de grandes scènes; au nombre des plus touchantes, il faudra compter désormais la Vierge assise et pleurant à la Salette; et l'on éprouve, en approchant de sa statue, une sorte de frisson religieux que l'on ne domine pas sans émotion : aussi bien, qui se peut faire à l'idée et au spectacle de la Mère de Dieu, délaissée sur une montagne, et versant des larmes comme une simple créature!...



Réflexions


Pour honorer dignement les larmes de Marie, il nous faut, nous aussi, plaindre le monde, et pleurer nos péchés :

Une des grandes peintures du Calvaire est celle qui nous représente Jésus descendu de la croix, et reposant entre les bras et sur les genoux de sa divine Mère: qui pourrait nous dire les angoisses du cœur de Marie, tenant là, sous ses yeux, le corps sanglant de son Fils ?... Elle contemplait successivement sa face meurtrie, son front percé d'épines, ses yeux éteints, sa bouche fermée par la mort; Elle parcourt une à une les plaies innombrables qui couvrent ce corps sacré, donnant à chacune d'elles une larme brûlante, et à toutes, ses baisers maternels !... Marie, assise et pleurant à la Salette, nous remet sous les yeux cette scène touchante : oui, le genre humain est là, comme le corps d'un seul homme, étendu sur les genoux et sous les yeux de la Sainte Vierge; et que de plaies nombreuses, profondes, doit découvrir en ce pauvre corps humain son regard maternel ! il nous semble entendre ces paroles tomber de ses lèvres, sur ce cadavre inanimé du monde: « Ô fils ingrat, voilà dix-huit siècles que je te cherche, il y en a tout autant que tu t'industries à me fuir !... Mais enfin, tu ne veux pas venir à moi, je viens à toi; nous voici tous deux, face à face, et en quel état malheureux je te trouve! que de blessures, quel corps meurtri!... Mon fils, quel homme ennemi t'a fait tous ces maux ? Ah ! du moins, aujourd'hui, laisseras-tu faire ta Mère ! ta Mère qui t'apporte du ciel consolation à tous tes maux, guérison à toutes tes blessures !... »

Pleurer ses péchés : La tristesse qui vient de Dieu, dit saint Bernard, porte l'âme fidèle à verser des larmes sur ses propres péchés, ou bien sur les péchés d'autrui : Vierge conçue sans péché, Marie n'a jamais dû pleurer sur elle-même; et maintenant, son cœur est au ciel inondé d'une joie aussi inaltérable qu'elle est éternelle : si Elle pleure, c'est donc sur nos péchés, et Elle le fait publiquement, au sommet d'une haute montagne, pour nous apprendre à pleurer nous-mêmes. Elle est ici semblable à la mère qui, pour se mettre à la portée de son enfant au berceau, lui tient un langage qui n'est pas le sien, mais celui que son enfant peut comprendre: c'est au même sens que saint Augustin a dit du divin Maître, que lorsqu'il a pleuré dans sa vie, il l'a fait principalement pour provoquer les larmes des pécheurs. En présence de ces touchants exemples de Jésus et de Marie, pourrions-nous ne pas pleurer nous-mêmes nos péchés ? pourrions-nous, nous, qui avons des larmes pour des bagatelles, demeurer insensibles après la perte du ciel, la perte de la grâce, la perte de Dieu ?... Ah ! ceux qui auraient de pareils sentiments, dit saint Bernard, mériteraient à leur tour d'être pleurés. Et saint Augustin ne craint pas d'ajouter : Vous n'avez point les entrailles de la piété chrétienne, si vous pleurez un corps, parce que l'âme l'a abandonné, et si vous ne pleurez pas l'âme où Dieu n'est plus.



Pratique : Examinons aujourd'hui quelle a été pour le péché, notre douleur et notre componction ; quel a été le brisement de notre âme, dans l'examen de notre conscience; prendre la résolution de porter toujours au tribunal de la pénitence, un cœur contrit et repentant.


Histoire


Un prêtre vertueux du nord-est de la France, auquel les amis de Notre Dame de la Salette ne faisaient que le reproche de ne pas partager leur croyance sur la sainte apparition, se trouva tout à coup menacé d'une mort prochaine, sans que les médecins vissent aucun moyen de conjurer le danger qui était imminent. Un neveu de ce digne curé, prêtre aussi lui-même, et aussi dévoué à Notre Dame de la Salette que son oncle l'était peu, lui fit la proposition d'avoir recours à la Vierge de la Salette, dont le crédit va toujours croissant dans le monde. Le malade accepta la proposition, mais il objecta que sa conduite antérieure vis-à-vis de la sainte apparition le rendait indigne de la grâce qu'on voulait lui faire demander. On l'eut bien vite rassuré, en lui disant qu'il avait agi ainsi par ignorance, et qu'il n'eût pas parlé de la sorte s'il avait connu les graves motifs qui légitiment cette croyance. « C'est vrai, dit le malade ému et rassuré par cette observation. Eh bien ! oui, Notre-Dame de la Salette me pardonnera, et je vais lui demander la grâce de vivre encore, si c'est pour la gloire de Dieu et le bien des âmes; autrement, je ne lui demande la grâce que de bien mourir ».

On eut bien vite procuré un flacon d'eau de la fontaine miraculeuse au malade, qui la reçut avec un bonheur immense, et l'on commença une neuvaine. Au bout de quelques jours, le saint prêtre dit à ceux qui l'entouraient qu'il sentait intérieurement qu'il ne guérirait pas, mais que Notre Dame de la Salette Elle-même viendrait lui ouvrir la porte de la bienheureuse éternité. « Si je meurs avant la fin de la neuvaine, dit le malade, sans s'émouvoir, je veux qu'on la finisse sur ma tombe, et, lorsque je serai dans le cercueil, qu'on n'oublie pas de mettre dans mes mains mon crucifix, et au-dessous mon flacon d'eau de la Salette ». Comme on paraissait étonné de cette dernière demande, il se mit à sourire, et dit : « C'est une manière à moi de faire, même après ma mort, amende honorable à Notre Dame de la Salette pour ma sotte incrédulité d'autrefois ».

Les intentions du mourant ont été fidèlement exécutées. Allez, saint prêtre, votre foi a été grande, quoique tardive, et Notre Dame de la Salette a dû bien vous recevoir, lorsque vous êtes arrivé à la porte du ciel !

(Annales de Notre-Dame de la Salette).




Prière


Ô Notre Dame de la Salette, assis à vos côtés et les yeux fixés sur vos yeux pleins de larmes, je veux aujourd'hui compatir à vos douleurs: laissez-moi entrer dans les sentiments de votre cœur affligé et pleurer avec vous; surtout, laissez tomber sur votre enfant une de ces larmes bénies; comme l'étincelle enflammée, tombant sur la paille sèche, elle dévorera mes iniquités, et notre âme sera comme rajeunie et renouvelée !...

Et parce que, ô ma Mère, vos plaintes, vos menaces, vos inquiétudes maternelles sont méconnues d'un grand nombre d'âmes, et parce que les hommes continuent, par leurs ingratitudes et leur indifférence, à provoquer la colère de votre divin Fils, je vous adresse aujourd'hui, pour tous les pécheurs, avec l'amour d'un cœur d'enfant, cette prière de votre Eglise: « Ah ! Mère, tendre Mère, source d'amour, faites-moi sentir la violence de vos douleurs, afin que je mêle amoureusement mes larmes aux vôtres ».




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Message par Lumen Lun 26 Sep 2022 - 13:07

Mois de Notre Dame de la Salette


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Quinzième jour

Les roses de Notre Dame de la Salette


« Des guirlandes de roses tombaient des deux côtés sur le sein de la Vierge; d'autres guirlandes, tressées des mêmes fleurs, entouraient ses pieds et son front... » (Récit de l'apparition). L'examen des roses de Notre-Dame de la Salette révèle des détails aussi pieux qu'édifiants, touchant leur nombre, leurs couleurs diverses, et leur disposition générale :

Leur nombre : La Vierge des Alpes étincelle de roses; les roses couronnent son diadème; elles bordent son humble fichu, entourent son modeste tablier; elles ornent tous ses vêtements, forment les franges de sa robe, et décorent même sa chaussure ! La Sainte Vierge semble apporter ici une Intention particulière à se faire comme un vêtement de roses !... Elle en est couverte de la tête aux pieds : c'est une parure complète, qui l'enveloppe tout entière: c'est que Marie est pure, en sa tête, en ses pieds, en tous ses membres, en tout son corps; et ces roses multipliées symbolisent toute cette pureté virginale : cette parure de roses, en un mot, nous paraît être la traduction littérale, le commentaire vivant et animé de ces paroles de nos saints livres : « Vous êtes toute belle, ô Marie, et de taches en vous, il n'en est pas »; c'est-à-dire que Marie fait ici de son corps, comme une rose unique, résumant en elle seule les couleurs et les parfums de toutes les roses; et n'est-ce pas en effet, la Rose belle par excellence, dont les couleurs pures ont ravi le ciel, attirant Dieu en Elle, et dont les parfums embaument encore la terre, amenant toutes les âmes innocentes à l'odeur des parfums de la virginité !...

Couleurs des roses : Marie, à la Salette, est parée de roses variées : elles étaient blanches, rouges et bleues. Les couleurs qui diversifient ces roses, redisent les vertus de la Reine des cieux : le blanc symbolise sa virginité et sa pureté sans tache; et cette blancheur éclate jusque sur sa chaussure, pour nous montrer que l'innocence a toujours guidé ses pas, et qu'elle doit de même toujours diriger les nôtres. Le rouge, emblème des flammes du cœur et du dévouement généreux, représente sa charité parfaite, que Marie a portée jusqu'à l'héroïsme du martyre. Le bleu redit l'ensemble de ses vertus; le bleu, en effet, nous rappelant l'azur et l'idée du ciel, symbolise merveilleusement la réunion de toutes les vertus épanouies au cœur de Marie.

Du milieu de toutes ces roses, ajoute le récit de la bergère, sortaient des flammes de lumière et d'or le plus beau, qui s'élevaient comme de l'encens, et venaient se mêler à la lumière qui entourait sa protectrice... Quelle figure touchante de Marie, astre toujours brillant à l'œil de l'âme, qui cherche la lumière de ses conseils, et l'or pur de ses vertus !...

Disposition des roses : On a pu l'observer, les roses qui composent la parure de Notre Dame de la Salette ne sont pas séparées entre elles; elles sont au contraire liées, réunies les unes aux autres par une guirlande légère de petits boutons non encore éclos, formant une chaîne unique de toutes ces roses; elles ont du moins cette forme, sur le grand nombre des statues de l'apparition. Pourrait-on ne pas voir dans ces roses, ainsi disposées en guirlande, une image, une figure d'une dévotion chère à la Sainte Vierge, le chapelet ! Cette couronne précieuse pouvait-elle ne pas trouver place, au moins comme objet de consolation, au milieu de tous les instruments de la passion, et sur la poitrine d'une Mère déchirée de toutes douleurs ?... Le sens religieux, d'ailleurs, fait bon accueil à cette interprétation pieuse, qui fait tout à coup une rose de chacun des grains de notre Rosaire, et du Rosaire lui-même, une chaîne d'amour qui attache l'âme qui le récite, au cœur de Marie !...

Telle est donc la Vierge des Alpes, avec ses roses mystérieuses : comme la rose incorruptible de Jéricho, la rose mystique de l'Alliance nouvelle n'a pas fait son apparition dans une de ces réunions mondaines, où brûle l'encens profane. Elle s'est épanouie sur un nouvel Hermon, sur la cime d'un autre Janir, où le céleste Epoux vient courir après les âmes qui ont perdu le parfum délicat de l'aimable vertu !...

Vous donc, vierges, femmes chrétiennes, vous toutes qui aspirez à former cortège à Marie, à travers les célestes montagnes, venez sur la cime de la Salette, venez courir après Elle, pour recueillir les grâces et les leçons qu'Elle nous porte du ciel| sous la parure symbolique de ses roses !...



Réflexions


La piété n'éprouve nul embarras à trouver des significations vraies, des applications pratiques, aux roses de Notre-Dame de la Salette :

Et d'abord, Marie est parée, sur la montagne, de roses nombreuses et éclatantes; et toutes ces roses sont riches, douces et sans nulle épine : peut-on mieux symboliser le bonheur parfait ?... Et cependant, Elle verse des larmes amères et abondantes !... Oui, Marie pleure, sous sa brillante parure de roses; Elle pleure, pour apprendre aux heureux de la terre, à ne pas abandonner leurs cœurs aux joies de ce monde, qui doit être pour le chrétien une vallée de larmes !... Elle pleure aussi, cette bonne Mère, sur les fleurs, sur les roses que les filles de son peuple mettent dans leurs parures légères et mondaines !... Elle pleure, parce que les -vierges de son peuple sont toutes défigurées par les atours d'une beauté immodeste, qui est un piège et une injure à la vertu publique !...

La rose, on le sait, est l'emblème de la pureté : blanche, elle symbolise la pureté angélique; variée de couleurs, elle figuré la Vierge martyre à qui a été fait l'honneur d'empourprer, dans le sang de l'Agneau, le vêtement de son innocence : mais la rose, délicate et un peu difficile, ne fleurit pas sur tous les champs : il lui faut, pour étaler à nos yeux tout l'éclat de sa parure, la terre vierge et close de nos jardins; et elle en est l'ornement et l'orgueil, par la pureté de ses couleurs et la suavité de ses parfums !... Vertu symbolisée par la rose, l'innocence ne croît pas en tout corps humain; il lui faut, pour s'épanouir, la terre vierge d'une âme pure; il lui faut la sainte délicatesse qui ne souffre d'autre approche, que celui du divin Epoux des âmes, Jésus !... Mais aussi, les corps qui possèdent cette vertu, en reçoivent une transparence céleste que l'on dirait empruntée, aux esprits angéliques; et ceux qui les approchent, sont embaumés de l'odeur de ses parfums !...

Ames chrétiennes, vous toutes qui entendez ce portrait de la virginité, connaissez-vous ces divins arômes ? Prenez-vous quelque soin de cette fleur, transplantée des régions célestes sur les plages souillées de la terre ?... Si vous êtes innocentes et pures, triomphez avec les vierges; si vous êtes coupables, humiliez-vous de ne pas trouver une rose à cueillir pour Jésus, sur la terre ingrate de votre cœur !...

Enfin, les roses qui entourent le front, les pieds et toute la poitrine de Marie, figurent l'aimable chaîne du Rosaire, dont Elle semble vouloir aujourd'hui accroître encore la dévotion: des guirlandes et des roses, l'impie ne manque pas d'en cueillir sur la terre; mais elles se flétrissent, éphémères comme ses plaisirs, vides comme son bonheur : pour nous, âmes pieuses, cueillons, sur les grains d'un chapelet, les roses mystiques de Marie: tressons-nous des guirlandes, des fleurs odorantes du Rosaire: celles-là ne passeront pas; nulles ardeurs de la terre ne les pourront brûler; mais nous les verrons éclore et s'épanouir, au soleil du ciel, en couronne de gloire immortelle!



Pratique :

Fuir les assemblées profanes, les conversations, les parures immoaestes, et autres occasions qui exposent au danger prochain de pêcher.

Réciter chaque jour quelques dizaines du chapelet, arme puissante et en quelque sorte spéciale de l'âme qui veut rester fidèle et pure.



Conversion et mort édifiante
(Lettre à Monsieur le Supérieur de la Salette, sur la
conversion d'un frère racontée par sa sœur)


Mon Révérend Père, Le 15 août 1865, je demandais que mon frère fût inscrit, comme membre de la confrérie de Notre Dame Réconciliatrice de la Salette, sur les registres de votre pieux sanctuaire. Vous eûtes la bonté de le faire, et vous m'envoyâtes son certificat d'admission. Mon frère était en proie à de grandes souffrances corporelles, mais son âme était bien plus à plaindre encore. En le confiant à Celle que l'on nomme à si juste titre l'Avocate des pécheurs, j'avais l'espoir que mon frère serait sauvé. J'invoquais Notre Dame de la Salette avec la plus grande confiance. Nos jeunes élèves voulurent bien s'unir à moi et prier aussi pour ce pauvre pécheur.

Notre Dame de la Salette ne tarda pas d'exaucer nos prières, qui étaient ferventes et sincères. Je fus bientôt mandée auprès de mon frère, qui avait un grand désir de me voir. Je ne lui fis pas attendre ma visite longtemps. Arrivée auprès de lui, un de mes premiers soins fut de lui montrer son billet d'agrégation, en le lui donnant à baiser. Il y colla volontiers ses lèvres, en prononçant le doux nom de Marie. Quelques instants après, il faisait lui-même la demande d'un prêtre. Son cœur était touché par la grâce, et il ne demandait plus qu'à s'ouvrir.

Mon frère s'est confessé, et il l'a fait avec tant de larmes, que le confesseur en était tout attendri et tout ému. Ceux qui l'ont vu dans cette circonstance, n'ont pu s'empêcher de pleurer aussi. Après sa confession, notre cher malade a reçu le sacrement de l'Extrême Onction avec un respect et une foi qui ont édifié tous ceux qui en ont été témoins. Il fallait le voir, présentant lui-même ses membres pour les saintes onctions et demandant pardon à Dieu de ses fautes. Le spectacle a été plus attendrissant encore, lorsque le malade a possédé dans son cœur celui qui est le gage précieux de la vie éternelle.

Après sa communion, mon frère ne pouvait plus contenir ses transports d'amour et de reconnaissance. A chaque instant sortait de sa poitrine brûlante une de ces paroles pour exprimer sa joie et son bonheur. « Oh ! que je suis heureux ! » et il aimait de le dire à tout le monde. Sa ferveur n'a pas diminué pendant les trois jours qu'il a vécu encore. Il a édifié tout le monde par sa piété et sa résignation. Quelles aspirations brûlantes ! quels élans d'amour ! quelles douces larmes ! Avec quelle affection il collait ses lèvres sur le signe sacré de notre rédemption ! Je garde cet objet sacré, il me rappellera la mort sainte et édifiante de mon frère; il me rappellera aussi tout ce que je dois de reconnaissance à Notre-Dame de la Salette, qui a bien voulu accorder à mes faibles prières une faveur si précieuse.

(Annales de Notre Dame de la Salette).




Prière


Ô Marie, qu'elles sont aimées, les vierges du ciel, admises à suivre l'Epoux partout où il va, et à faire cortège à l'Epouse ! qui nous donnera de comprendre l'éclat de leur gloire, les charmes de cette vertu !...

Mais hélas ! exilés et pécheurs, nous n'avons, pour les contempler, ni un œil assez chaste, ni un cœur assez pur : et au lieu du vêtement d'innocence qui pare leur âme, vos enfants de la terre n'ont à vous présenter, pour la plupart, que les lambeaux d'une robe déchirée à toutes les ronces de la vie !...

Mais voilà, ô Vierge de la Salette, voilà que vous ouvrez, sur votre montagne, une fontaine miraculeuse, une sorte de piscine nouvelle pour les pécheurs : ô bonne Mère, nous gravissons aujourd'hui cette sainte Montagne; nous venons laver, dans ses eaux salutaires, les iniquités de nos âmes; recevez vos enfants, et obtenez de votre divin Fils miséricorde à leurs fautes : ils n'osent aspirer à la couronne de l'innocence première; mais daignez au moins leur garder au ciel la place promise à la vertu réparée dans les regrets du repentir et les larmes de la pénitence. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Mer 28 Sep 2022 - 17:52

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Seizième jour

Le Crucifix de Notre Dame de la Salette


« Un crucifix tout brillant d'or était « suspendu sur la poitrine de la Sainte Vierge », dit l'humble bergère de la Salette... Il est écrit dans le livre des Cantiques : « Mon Bien-Aimé repose sur mon cœur, comme un faisceau de myrrhe... et il ne me quittera jamais !... » Au témoignage de saint Grégoire de Nysse, le Bien-Aimé, comparé à un faisceau de myrrhe, n'est autre que Jésus crucifié Cette explication admise, que de grâce, que de beautés célestes contient cette figure ! Jésus, faisceau de myrrhe, comme pour embaumer le sein duquel il doit naître ! Marie, pressant sur son cœur ce divin faisceau, comme pour le rendre digne de Celui qui doit y reposer ! Jésus, le bien-aimé de Marie ! pourrait-il ne pas l'être ? Jésus crucifié est le tout du monde, éclairant d'une lumière divine toutes choses divines et humaines, le ciel, la terre, l'éternité; c'est même le tout de Marie, étant la source de sa gloire, la cause unique de son bonheur, l'explication de tous ses titres !... Aussi ce Jésus, ce bien-aimé faisceau de myrrhe, selon le mot des cantiques, Marie ne peut pas s'en séparer, ni le quitter jamais !... Et voilà pourquoi la Sainte Vierge, venant se montrer au monde sur la montagne de la Salette, nous présente, sur sa poitrine, l'image de son divin Fils crucifié. La croix, c'est pour Marie un noble souvenir, rappelant la part considérable qu'elle a prise à l'œuvre de la rédemption : la croix, c'est le glorieux trophée de Marie; Elle a triomphé par la croix, mourant en son cœur, à ses pieds, sur le Calvaire, tandis que Jésus y. mourait en son corps...

Et si le vainqueur porte toujours avec lui l'instrument de sa gloire et en décore sa poitrine, comme du signe de l'honneur, quel autre signe, quelle autre décoration conviennent mieux que la croix au cœur et sur la poitrine de Marie, devenue par elle, Reine du ciel, et Mère des hommes !... Seule, il est vrai, parmi les représentations nombreuses de la Sainte Vierge, la statue de Notre Dame de la Salette nous offre l'image de Jésus crucifié, l'instrument de supplice d'un Fils, appendu comme un trophée sur la poitrine de sa Mère; voilà qui réveille tout d'abord dans l'esprit, une impression douloureuse : oui, ce spectacle est étrange; ne nous étonnons pas toutefois; il trouve, dans le cœur de Marie, une explication ineffable : à la suite de précieuses conquêtes de la science moderne, la lumière imprime et photographie sur le métal l'image des corps exposés à son action : la compassion opère dans les âmes quelque chose de semblable : oui, la douleur longtemps considérée en un être que l'on aime et que l'on voit souffrir, finit par décomposer notre être moral tout entier; et à mesure que l'on contemple cet être souffrant, on sent ses douleurs passer en notre âme et s'y incorporer en tous nos membres.

Mais, qui, plus que Marie, a contemplé la croix ? La voilà auprès de son Fils... regardez-la bien; où sont ses yeux, où est son être tout entier ? sur la croix... son cœur s'enivre des douleurs de Jésus; son âme éprouve les mêmes angoisses... Elle est crucifiée, c'est à-dire tellement attachée à la croix, que cette croix divine demeure gravée et comme clouée à sa poitrine !... et le voilà expliqué, ce bien-aimé faisceau de myrrhe, que Marie ne devait plus quitter !...

Enfin, le crucifix de la Vierge des Alpes trouve une seconde explication dans l'objet même de l'apparition; on l'a dit, la montagne de la Salette est un autre Calvaire, du haut duquel Marie publie une seconde fois et rappelle aux hommes les commandements de Dieu et les lois de l'Eglise, oubliés et méconnus. La Sainte Vierge paraît donc sur la montagne, portant sur sa poitrine la croix du Calvaire, et disant au monde : Voici l'instrument de votre rédemption; voici l'image méprisée de votre Sauveur; aujourd'hui elle n'est pas supportée par le bois, mais par mon propre corps, changé en une sorte de croix ! Regardez bien, et la victime et la croix vivante qui vous la présente; voulez-vous encore, par votre indifférence et vos mépris de sa loi, crucifier le Fils sur le cœur de sa Mère ?...



Réflexions


Le crucifix de Notre-Dame de la Salette nous prêche :

La componction du cœur au souvenir de nos péchés;
Les sentiments dans lesquels nous devons porter la croix.

La componction est cette douleur vive et amère qui, comme un glaive, déchire, de sa pointe acérée, le cœur de l'homme. Le trait aiguisé perce le corps, et pénètre, selon l'expression de l'Apôtre, jusqu'aux dernières divisions de l'âme; ce tranchant symbolique, c'est le repentir: il trouble l'esprit, il inquiète le cœur; mais son tourment est salutaire, il irrite l'âme pour la guérir... or, c'est en présence du crucifix que l'on éprouve cette douce et terrible souffrance; c'est ce cruel et aimable martyre du repentir que fait sentir aux âmes Notre Dame de la Salette: en voyant la croix sur sa poitrine, on hait le mal, on rougit d'être coupable; on s'accuse avec amertume d'avoir crucifié un Dieu, un Sauveur; et une voix intérieure nous crie
: Voilà l'instrument du supplice; c'est moi qui l'ai dressé... j'étais dans cette foule qui condamnait Jésus, et j'ai dit avec elle, dans la folie de mes péchés : Qu'il soit crucifié. Considéré avec ces sentiments de douleur, le crucifix de Notre Dame de la Salette sera pour nos âmes une arme salutaire, un signe de grâce et de conversion devant Dieu, qui reçoit toujours le cœur contrit et humilié.

Le Calvaire est partout, Marie l'a trouvé au sommet des Alpes : nous le trouvons, nous, sur tous les points de la terre, et dans toute l'économie de la vie humaine...
Mais, qui nous apprendra la science de la croix ? Il faut à l'exemple de Marie et des saints, la contempler continuellement, et en graver l'image au fond de nos cœurs; nous pourrons ensuite comme eux, la porter sur nos poitrines...
Les symboles religieux sont vains sur les cœurs chrétiens qui ne les méditent pas; il faut porter en nos âmes ces signes vénérés; être unis à Jésus souffrant, crucifiés avec Lui, selon l'expression de l'Apôtre,..
A quoi nous servirait la croix, si notre cœur n'y était attaché, si notre âme n'est élevée, comme le Sauveur, par ce bois sacré, entre le ciel et la terre ? Les vrais enfants de Marie doivent souffrir avec Jésus, en union des douleurs de sa passion et de sa croix.

Unissons-nous donc aujourd'hui à Marie, à tous les saints pénitents : tous ensemble, supportons nos croix et nos souffrances avec Jésus; c'est l'esprit de la foi, la condition de l'amour, le caractère commun aux vrais enfants de la Salette; ils portent la croix avec leur Mère, ils impriment la souffrance bien avant dans leur cœur, pour demeurer comme Elle, toujours avec Jésus, attachés à la croix.



Pratique : Solliciter de Notre-Dame de la Salette l'Esprit de componction, avec lequel Elle nous présente la croix...

Porter et presser quelquefois affectueusement sur son cœur, l'image vénérée de Jésus crucifié...

Demander grâce à Dieu pour nos propres péchés; gémir aussi quelquefois pour nos frères coupables.



Guérison d'un jeune enfant
(Vœu à Notre Dame de la Salette)


Madame de A. avait un enfant âgé d'environ trois ans, qui avait presque toujours été malade depuis sa naissance. Cet enfant n'avait jamais pu dormir plus d'une heure et demie par nuit, et il était incapable de supporter aucune nourriture solide. C'est à peine s'il pouvait de temps en temps supporter une cuillerée de bouillon. Depuis six mois, l'état de cet enfant s'était aggravé d'une manière notable. Au commencement de novembre 1863, la mère du petit malade écrivait au directeur pour le prier de lui expédier un peu d'eau de la Salette. L'eau demandée fut envoyée le 9 novembre au soir, et madame... recevait le lendemain 10 son précieux envoi. Le 11, au matin, le docteur fit sa visite, et en se retirant, dit à plusieurs personnes que les petits cris jetés par l'enfant étaient le râle de la mort.

Après le départ du médecin, la mère désolée lui donna quelques gouttes d'eau de la Salette, et immédiatement l'étouffement cessa. Le danger disparut à l'heure même, et l'on vit cet enfant qui n'avait jamais mangé, porter sa main sur la nourriture qu'on avait apportée pour sa mère. Depuis, il a toujours mangé et a pu dormir douze heures chaque nuit. Evidemment la guérison était complète. Monsieur de A. père de cet enfant, était absent, lorsqu'une lettre de son épouse vint lui apprendre le danger où se trouvait son jeune fils. Immédiatement ce père plein de foi fit vœu de faire le pèlerinage de la Salette, si l'enfant guérissait. La mère avait fait un vœu semblable sans connaître celui de son mari. Tous les deux ont été bien récompensés de la confiance avec laquelle ils ont invoqué Notre Dame de la Salette.

Du reste, par ce miracle, il semble aussi que Dieu ait voulu récompenser M. de... d'un bel acte de religion qu'il venait d'accomplir en cette circonstance. Quarante ou cinquante ouvriers travaillaient à un château qu'il faisait alors construire. Malgré ses instances auprès de l'entrepreneur, il n'avait pu obtenir que les travaux fussent suspendus le dimanche. A la nouvelle du danger où se trouvait son enfant, cet homme plein de foi courut à Tours, chez son architecte, et lui parla en ces termes : « Depuis six mois qu'on travaille à ma maison, je n'ai pas encore pu obtenir que l'on ne travaillât pas le dimanche. Dieu est irrité, et son indignation retombe sur mon petit enfant. Il était faible jusqu'ici, mais il n'y avait rien d'alarmant, et aujourd'hui il va mourir. Faites donc cesser les travaux du dimanche, et je m'engage à payer les ouvriers comme s'ils avaient travaillé ce jour-là ». Trois jours après cette belle action, l'eau miraculeuse de la Salette arrivait, et l'enfant mourant était rendu à la vie.

(Annales de Notre Dame de la Salette).




Prière


Ô Marie, vraie Mère de douleur, vous étiez pleine d'angoisses, sur le Calvaire, devant les tourments et les souffrances de votre Fils : et à la Salette, qui pourrait vous contempler, transformée en une sorte de croix vivante, sans une profonde tristesse !..

Ô très douce Mère, que ce crucifiement de votre divin Fils, renouvelé sur votre poitrine, afflige douloureusement mon âme, que mes yeux versent des torrents de larmes, la nuit et le jour !..

C'est moi qui ai fait mourir par mes péchés votre Fils unique, votre bon et doux Jésus ! Je, vois là, encore tout ouvertes sous mes yeux, ses plaies douloureuses ! Ô chef ineffable ! ô traits si doux ! ô côté sacré ! ô mains percées ! ô pieds miséricordieux ! faites silence, plus de reproches à mon âme ! J'ai le regret de mes fautes !...

je vous bénis, je vous aime ! je vous adore !.. Je vous promets une reconnaissance sans bornes, un amour sans réserves !..

Oui, mon Bien-Aimé sera à moi, et à jamais je serai à Lui; il reposera sur mon sein, comme un faisceau de myrrhe; et une fidélité constante l'y retiendra toujours !..

Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Jeu 29 Sep 2022 - 22:50

Mois de Notre Dame de la Salette


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Dix-septième jour

Les instruments de la Passion sur la poitrine de
la Sainte Vierge


L'apparition de la Salette étant la reproduction du Calvaire, Marie ne veut rien oublier de tout ce qui a eu quelque part au crucifiement de Jésus; et voilà pourquoi nous trouvons sur son cœur, après la croix, tous les instruments de la passion représentés par les deux principaux, les tenailles et le marteau : A droite de la croix, disent les enfants, étaient les tenailles, à gauche, un marteau. En vérité, plus on considère l'auguste image de Marie, plus on s'étonne des symboles de son apparition : la Sainte Vierge ne s'était jamais montrée sous de tels emblèmes, et ces instruments ont quelque chose d'étrange sur sa poitrine. Cependant on peut aisément et tout d'abord les comprendre : nous l'avons dit hier, la sympathie de nature mène à la communauté de douleurs; c'est en vertu de ce mystère de l'amour, que si la Mère de Dieu n'a pas aidé son Fils à porter au Calvaire les instruments de sa passion. Elle n'en a pas moins senti en son cœur de Mère, tout le poids et toute la douleur : aussi les coups de ce terrible marteau ne sont pas encore apaisés, après dix-huit siècles; ils continuent à retentir dans son âme sur la montagne de la Salette; et cet autre instrument qui déchira le corps de Jésus, déchire encore profondément ses entrailles maternelles!... Faut-il donc s'étonner que ces instruments, qui ont fait souffrir si cruellement son être tout entier, se soient gravés à jamais sur sa poitrine ?...

Autre considération : auprès de toutes les cours de la terre, une haute convenance conserve, dans les trésors de la couronne, des diamants, des joyaux, des parures, pour le seul usage des reines: et une noble coutume veut que les reines ne se montrent au monde que parées de ces richesses royales, venues de la main de leurs aïeux, ou de la munificence de leurs peuples : or, Marie est Reine, et la première des reines, ayant pour humbles servantes toutes les reines de la terre; en l'année mil huit cent quarante-six du règne de son Fils, Elle médite et va réaliser une apparition devant son peuple: anges, ministres ordinaires de sa cour, vierges, qui faites toujours cortège à ses pas, préparez le vêtement d'honneur, la parure royale de la grande Reine !...

Mais où sont ce vêtement, cette parure ? Ah ! reposez-vous ici de toute sollicitude; Marie y a pourvu Elle-même : après l'ensevelissement de son Fils au Calvaire, Elle a revu ces lieux de son supplice, Elle a recueilli tous les instruments qui ont servi à le crucifier; Elle en a fait, dans les trésors du ciel, les joyaux, les diamants de la couronne de la Reine du monde; et de parure, Elle n'en aura pas d'autre dans les grandes apparitions, quand il faudra parler à son peuple, pourvoir à son salut, et toucher son cœur !...

Considérons enfin, pour entrer mieux encore dans la pensée de la Vierge des Alpes, que nulle parure n'était plus propre au succès de sa mission. Les hommes avaient violé toutes les lois religieuses, et Dieu était irrité de ces mépris de dix-huit siècles : il s'agissait d'arrêter le péché et d'apaiser la justice divine; le message de la Salette était donc un message de paix et de réconciliation : or, Marie présentant sur sa poitrine, au ciel, les trophées de la grande miséricorde du Calvaire; au monde, les instruments de sa rédemption: quel spectacle pouvait plus sûrement toucher le cœur des hommes, et désarmer la colère de Dieu ?... N'était-ce pas remettre sous ses yeux, et renouveler dans son cœur cet ineffable mystère d'amour irrésistible qui l'a fait Victime auguste et Père toujours miséricordieux des pécheurs ?...



Réflexions


La piété découvre un double dessein en Marie se faisant une parure d'honneur des instruments de la passion :

Un dessein de compassion affectueuse pour son divin Fils;
Un dessein de mortification et de crucifiement de nous-mêmes.

Compatir, c'est souffrir avec quelqu'un; c'est mêler ses larmes aux siennes, confondre deux douleurs dans un seul cœur. Marie a toujours partagé les souffrances de son Fils; silencieuse, d'une noble amertume, au Calvaire, Elle pleure devant son supplice renouvelé sur la nouvelle montagne: Elle était pleine d'angoisses, la très douce Mère: qui pourrait contempler, sans une profonde tristesse, cette tendre Mère, gémissant et désolée, en voyant les tourments de son divin Fils ? A l'exemple de la divine Mère, il faut compatir aux souffrances de Jésus : est-il, parmi les hommes dont l'exil est cependant si amer et si triste, une douleur comparable à ses douleurs ? Contemplez Jésus crucifié : sa tête est couronnée d'épines; le sang coule, remplissant ses yeux et couvrant son visage... Ses lèvres sont brûlantes et desséchées... Ses épaules sont meurtries, ses os disloqués; on les peut compter un à un... Il n'y a partout, en un mot, dans ce corps adorable, que meurtrissures et plaies sanglantes... Le prophète l'avait annoncé, et la prophétie est bien accomplie : Nous l'avons vu, dit-il, mais ce n'était plus lui; il était défiguré, comme un homme couvert de lèpre, humilié et frappé de Dieu. Ô insondables abîmes de la passion ! ô infinité de l'amour divin ! ô mystères de la douleur ! qui pourrait de vous parler dignement ? Vous, ô Notre Dame de la Salette, parce que vous n'avez pu renouveler à nos yeux le spectacle de ces extrémités de la souffrance qu'en descendant, à la suite de l'auguste Victime, dans toutes les profondeurs ineffables de la passion ! Pleurons donc amèrement aujourd'hui, compatissons à ses douleurs, car, ces grandes blessures, le très doux Agneau ne les a reçues que de la part de ceux qui avaient tant de raisons de l'aimer.

Les instruments de la passion nous prêchent en second lieu la mortification et le crucifiement de nous-mêmes: « Je complète en moi, dit l'apôtre saint Paul, ce qui manque à la passion du Christ ». Quel est le sens de cette parole ? Manquait-il donc quelque genre de torture au crucifiement de Jésus ? Non, rien n'a manqué au Calvaire : notre chef auguste a tout souffert, l'agonie et ses défaillances, les mépris injurieux du prétoire, les verges cruelles de la flagellation, les clous aigus, le fiel amer, le martyre de chacun des instruments de sa mort : mais nous sommes, nous, les membres de cette auguste Victime; nous devons souffrir, être crucifiés avec Elle; l'union de la douleur, la participation à ses souffrances, est le feu mystique, qui passant dans nos corps, complète ce qui manque à la passion de Jésus-Christ. Or, nous voici aujourd'hui au sommet des Alpes, sur la montagne de Marie, le Calvaire de la loi nouvelle : prenons donc nos mains et nos pieds, et attachons-les à la croix, avec les mains et les pieds de Jésus; posons sur notre tête orgueilleuse une couronne d'épines : que nos oreilles, trop avides de louanges, entendent désormais sans frémir l'outrage et l'injure; et d'un cœur brisé par le repentir, comme le fut par la douleur celui de Jésus, disons à Dieu : Ô doux Sauveur, je l'ai bien mérité... Vous étiez innocent, et je suis coupable !



Pratique : Méditer aujourd'hui les tourments de la passion. Supplier la Sainte Vierge d'imprimer bien avant dans nos âmes, les plaies de son divin Fils; compatir et pleurer,en union avec Jésus-Christ et Marie, et en leur société sainte, chaque jour et tant que nous vivrons.


Mort édifiante d'une petite fille âgée de 7 ans,
racontée par le curé de la paroisse

(Lettre à Monsieur le Supérieur de la Salette, en 1859


L'année dernière, la chère petite Marie avait entendu, avec bonheur, faire le récit de mon pèlerinage à la sainte Montagne. Ce récit l'avait initiée à la dévotion envers Notre-Dame de la Salette qu'elle aimait comme sa patronne. La joie de cette enfant lut à son comble, lorsqu'elle apprit qu'un missionnaire allait venir prêcher l'établissement d'une confrérie en l'honneur de Notre-Dame Réconciliatrice. Mais Dieu la soumit à une rude épreuve : elle tomba malade le jour même de l'arrivée du prédicateur, et il fallut renoncer au plaisir d'aller, le soir, entendre le récit de l'apparition.

Marie demeurait toute seule avec sa grand mère, à qui ses parents l'avaient confiée. Ne voulant point que sa grand mère fût privée à cause d'elle du bonheur d'aller entendre de si belles choses, elle la pria de la laisser seule, et d'aller assister au sermon qu'elle écouterait bien, afin de pouvoir lui répéter à son retour tout ce qu'on aurait dit. Malgré l'obscurité de la nuit, malgré le mal dont elle souffrait, malgré son jeune âge, car elle n'avait que six ans et demi, la petite Marie resta seule, sous la protection de Notre Dame de la Salette qu'elle avait établie sa gardienne. Il semble que Notre Dame de la Salette avait choisi cette enfant pour en faire le modèle de sa dévotion. Dès l'âge le plus tendre, cette admirable jeune fille avait demandé à Dieu la grâce de mourir à sept ans, afin de ne pas l'offenser et d'aller tout droit au ciel.

Chose extraordinaire, elle tomba malade le jour même qu'elle atteignait sa septième année, pour mourir quelques jours après, le jour anniversaire de son baptême. Les détails de ses derniers moments nous la montrent tout entière à Dieu et à Notre Dame de la Salette. Sa maladie était une angine. Dès le commencement, les bonnes sœurs, dont elle était, à juste titre, l'élève de prédilection, lui avaient apporté un groupe de l'apparition, afin que la vue de cette sainte image l'encourageât à subir les traitements douloureux auxquels elle était soumise. Marie trouva, en effet, dans la contemplation de sa statue, une résignation et un courage qui étaient au-dessus de son âge. Pour la récompenser, on lui fit don d'une statue semblable, mais plus petite, qui est restée dans ses mains jusqu'au moment de sa mort. Le courage de cette enfant était véritablement héroïque. Avant de prendre les potions amères qui lui étaient prescrites, elle faisait le signe de la croix et récitait l'invocation à Notre Dame de la Salette. Lorsqu'elle se sentait très mal, elle demandait un peu d'eau de la fontaine miraculeuse, et montrant sa statuette : « C'est celle-là qui me guérira, disait-elle, je n'ai pas besoin de médecins, ils peuvent bien s'en aller ». Le soir qui précéda sa mort, à onze heures, la petite malade appela sa mère, en lui disant : « Maman, lève-toi, il est temps », et une demi heure après, l'agonie commençait. Sur ses instances, on alla chercher M. le curé qui fut trouvé absent.

M. l'abbé de Leudeville dut à cette circonstance d'avoir sous les yeux le plus touchant des spectacles, celui d'une jeune fille innocente qui ne veut pas mourir sans avoir reçu les sacrements. En attendant l'arrivée du prêtre, la petite mourante jouissait des visions les plus consolantes. Elle voyait la Sainte Vierge et l'Enfant Jésus escortés d'enfants et d'âmes pieuses qui formaient une belle procession à laquelle venaient aussi se mêler de blanches et magnifiques colombes. L'enfant demanda ensuite qu'on lui récitât les litanies de Notre Dame de la Salette. M. l'abbé se rendit à son pieux désir et les récita à haute voix; elle recueillit toutes ses forces et répondit à cette prière avec une piété que n'oublieront jamais les personnes qui ont eu le bonheur de la voir. Après avoir fait sa petite confession d'une voix assez forte, Marie voulut faire la distribution de tout ce qui lui appartenait. Elle se dépouilla même de sa chère statue de Notre-Dame de la Salette qu'elle donna à sa grand mère, avec prière de la laisser à sa petite mère quand elle mourrait.

La grand mère remit cette statue entre les mains de la petite malade; mais celle-ci, tout heureuse de la toucher encore, ne la regarda plus comme sa propriété. Marie donna ensuite le peu d'argent qu'elle avait à Notre Dame de la Salette, qu'elle fit ainsi son héritière. Ainsi dépouillée de tout, la petite agonisante ne songea plus qu'à bien mourir. Le matin après la sainte messe qui fut dite pour elle, elle reçut le sacrement de l'Extrême-Onction. On aurait dit qu'elle n'attendait plus que cette dernière grâce pour rendre doucement sa belle âme à Dieu, dans les bras de Notre Dame de la Salette. C'était précisément le jour anniversaire de son baptême.

(Leudeville, Seine-et-Oise, Annales de Notre Dame de la Salette).




Prière


Ô Marie, la statuaire et la peinture vous représentent d'ordinaire environnée de lys, ou couronnée de roses; et vous êtes admirablement belle, sous tous ces symboles de votre gloire et de vos vertus. Mais que l'on ne me dise pas non plus que vous n'êtes pas belle, ô ma Mère, couverte des instruments de la passion de votre Fils. Saint Augustin affirme que votre Jésus ne lui a jamais paru plus beau que sous les coups de la flagellation, qui changea son corps en une seule plaie et une grande blessure : à l'exemple du saint docteur, je proclame que vous n'avez jamais été plus belle que sous la parure royale de la croix, des tenailles et du marteau de la passion !

L'Ecriture dit bien de vous, que les étoiles sont au ciel votre couronne, et la lumière votre vêtement; mais cette beauté matérielle ne vaut pas le reflet de beauté divine qui s'échappe de votre corps, sous les instruments du supplice de votre Fils : aussi, ces instruments sacrés, je les vénère aujourd'hui, à genoux au pied de votre montagne; je les baise sur votre poitrine; et il me semble qu'à leur contact régénérateur, il me vient de chacun d'eux, un courage, une confiance qui, embaumant mon âme de tous les parfums rédempteurs de la croix, lui font respirer d'avance l'air pur du ciel, dont vous nous obtiendrez, ô bonne Mère, la possession et la gloire. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Ven 30 Sep 2022 - 16:36

Mois de Notre Dame de la Salette


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Dix-huitième jour

Les chaines de Notre Dame de la Salette


La vierge des Alpes portait deux chaînes, disent les bergers: l'une, tenant de près au crucifix; l'autre, plus large et plus lourde, posée tout autour de son humble fichu... Les annales religieuses devront le constater; l'apparition de la Salette est la reproduction fidèle, détaillée, complète du drame douloureux du Calvaire : après la croix, le marteau, les tenailles, voici les chaînes de la passion. Les auteurs ont fait remarquer diverses significations de ces chaînes. La piété en découvre deux principales, humblement indiquées en cette méditation: Les chaînes sur la poitrine de la Sainte Vierge, sont: Un souvenir de la Passion de son Fils... Le monument d'un noble dévouement pour les hommes.

Toutes les circonstances de la passion de Jésus ont laissé dans le cœur de sa Mère, des souvenirs ineffaçables : dans cette confusion de toutes les douleurs amassées sur la tête de son Fils, Marie n'a pas oublié qu'il fut tout d'abord enchaîné, au jardin de Gethsémani; qu'il fut attaché au poteau de la flagellation; qu'il dut suivre les rues de Jérusalem, et gravir, chargé de chaînes, la route du Calvaire : Elle sait surtout que, débarrassées de ces chaînes pour être clouées à la croix, ses mains adorables furent trouvées couvertes de blessures profondes et sanglantes!...

La Mère d'un Fils ainsi traité a voulu reproduire en son corps ces empreintes et ces douleurs vénérables; venant en outre renouveler sous nos yeux, pour la faire revivre dans nos cœurs, la grande scène de notre Rédemption, Elle n'a pas voulu nous apparaître autrement que le divin Sauveur; c'est-à-dire, sous l'étreinte de lourdes chaînes, brisant son cœur de Mère, comme elles avaient étreint autrefois les mains innocentes de son Fils. Les chaînes donc de Notre Dame de la Salette rappellent un double souvenir : les douleurs venues à Jésus de ce genre de tourment, et les humiliations de l'Homme-Dieu, mené au supplice, comme le dernier, le plus méprisable, le plus abandonné et le plus coupable des esclaves !... Et on comprend qu'une Mère ait voulu, dans une apparition solennelle, se parer de ces livrées d'un Fils, réputé et fait esclave pour tous !...

Ces mêmes chaînes sont en second lieu le monument de son amour généreux, de son noble dévouement pour les hommes. La charité inspire des dévouements admirables; il ne suffit pas à son zèle de soulager la misère et la souffrance; elle aspire quelquefois à prendre la place d'un malheureux captif; telle est, dans l'histoire, la charité des saints que nous voyons descendre dans les cachots, se charger des chaînes d'un prisonnier pour lui donner leur propre liberté. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus libres; ou plutôt, considéré au point de vue religieux, le monde est une sorte de bagne immense, où se meuvent tristement, chargés des chaînes du péché, les esclaves innombrables du démon : ces vieilles chaînes, la miséricorde divine les avait brisées une première fois; et nous étions libres...

Mais cette couronne de liberté, tous les fronts n'ont pas su la porter, et les chaînes de la plus dure captivité pèsent encore sur le plus grand nombre des âmes !... Qui nous obtiendra une liberté nouvelle ?... Levons les yeux vers les montagnes de la Salette, voici descendre des Alpes la Mère du vrai Libérateur : Elle vient visiter la terre, prison immense où gémissent tant d'âmes coupables, et pour elles toutes, se constituer esclave, comme son divin Fils !...

Contemplez bien cette grande apparition : la Mère des hommes se faisant captive pour tous ses enfants ! La Mère de Dieu, offrant en otage en quelque sorte, à la justice divine, sa poitrine chargée des chaînes de tous les pécheurs, pour obtenir la liberté de toutes les âmes !... Quelle noble figure; quel touchant spectacle ! et qui parmi nous voudrait rendre inefficaces et inutiles, une intervention si haute, un amour si tendre, un dévouement si généreux!...



Réflexions


Deux chaînes apparaissent sur la poitrine de la Vierge de la Salette : de pieux commentaires se sont plu à voir dans ces deux chaînes, la double figure des âmes justes, et des âmes pécheresses. Une première chaîne d'or, moins lourde et plus délicate, tenait de près au crucifix : elle reposait immédiatement sur le cœur de la Vierge. Voilà bien la place privilégiée des âmes justes; Marie les attire doucement sur son sein, comme Jésus attira sur son cœur l'apôtre de l'innocence : ces âmes savent que les cœurs de Jésus et de Marie sont remplis de grâces et de parfums, célestes; et elles courent toutes à la source de ces grâces, et à l'odeur de ces parfums. Elles entendent toujours la voix de l'Epoux; elles font partout cortège à l'Epouse; et leur conversation, leur vie, sont tout entières dans ces deux cœurs, en attendant d'être dans le ciel. Heureuses ces âmes ! Jésus les presse sur son cœur, et Marie les baise avec amour ! Ah ! qui nous donnera de tenir par ces doux liens, à cette chaîne mystérieuse de Notre Dame de la Salette ?...

L'innocence, la chasteté, la charité, la justice que cette douce Mère est venue nous prêcher sur sa montagne ! Ces âmes, toutefois, ne doivent pas arrêter à elles-mêmes leur bonheur; vouloir dormir seules, sur le cœur de Jésus, le sommeil des justes : mais, à l'exemple de Marie, en voyant des frères qui se perdent, des pécheurs qui s'obstinent, il faut s'efforcer de les convertir; et si les efforts sont inutiles, offrons au céleste Epoux les gémissements mystérieux de l'amour contristé et compatissant.

Mais quelle est cette autre chaîne, plus large, plus pesante, que nous découvrons sur le cœur de la Vierge des Alpes ?... Ce sont les âmes coupables de tous les pécheurs !... Oh ! que cette chaîne est lourde à Marie !... qu'elle pèse à son cœur de Mère !... Elle voit autour d'Elle tant de maux : ses enfants vont à la mort; l'abîme s'ouvre toujours plus profond sous leurs pas : le bras de Dieu est levé sur leurs têtes, et le jour des vengeances arrive; et son intercession ne peut plus l'arrêter !... Quelle mère ne voudrait cacher sous ses vêtements une chaîne, figure de tant de malheurs pour ses enfants !... Notons toutefois la position de cette chaîne, sur la poitrine de Marie. « Une seconde chaîne, disent les enfants a de l'apparition, courait tout autour du fichu de la grande Dame... »

Cette chaîne touchait donc encore une région du cœur de Marie : c'est-à-dire que les pécheurs qu'Elle représente, s'ils n'ont pas une demeure dans le cœur de la Sainte Vierge, ils n'en sont pas complètement exclus, et qu'il reste toujours ouvert à leur repentir !... Il est cependant dur et cruel à cette douce Mère, d'avoir des enfants attachés à son cœur, selon l'expression du Sage, par une chaîne de ténèbres! Qui donc ôtera à Marie cette chaîne douloureuse ?... Il est écrit, au chapitre vingt-huitième de Jérémie, qu'un prophète vint détacher et briser la chaîne qui le tenait captif. C'est à nous, enfants de Marie, d'ôter la chaîne pesante, attachée par les pécheurs au cœur de notre Mère, et de la briser sous les coups de la pénitence et de la mortification.



Pratique : Examiner attentivement aujourd'hui si nous sommes les libres enfants de Dieu, ou les esclaves du péché... briser, ici-même, aux pieds, de Marie, s'il y a lieu, la chaîne de notre captivité.. prendre la résolution de réciter souvent, pour la conversion des âmes, cette invocation: Notre Dame de la Salette, Réconciliatrice des pécheurs, priez pour nous.


Guérison obtenue sur la sainte Montagne en juillet 1866


Vourles (Rhône), le 12 octobre 1866


Mon Très Révérend Père, Permettez-moi de vous faire connaître le bienfait que Notre Dame de la Salette m'a accordé sur la sainte Montagne, pendant les heureux moments d'un pèlerinage que j'y ai accompli dans le courant du mois de juillet dernier. Depuis trois ans, j'étais atteinte d'une gastralgie qui avait résisté à toutes les prescriptions des médecins. La moindre nourriture que je prenais m'occasionnait des douleurs d'estomac très aiguës et de violents maux de tête accompagnés de vomissements journaliers. Ayant obtenu de ma supérieure la faveur d'aller visiter le vénéré sanctuaire de la Salette, je m'y rendis avec pleine confiance d'y recouvrer la santé, si la miséricordieuse Marie le jugeait utile pour la gloire de son divin Fils et le salut de son humble servante.

Je ne fus point trompée dans mon attente, mon Révérend Père. Après en avoir gravi à pied les flancs escarpés, j'arrivai bien fatiguée au sommet de la sainte Montagne, et je dus en arrivant payer cette pénible ascension par des vomissements nouveaux et prolongés. Mais, grâces en soient mille fois rendues à Notre-Dame de la Salette, ce sont les derniers que j'ai éprouvés. En vain ma sœur et une religieuse qui m'accompagnaient me recommandèrent avec instances de ne point aller boire à la fontaine miraculeuse, dans l'état de délabrement et de transpiration où je me trouvais; ne prenant conseil que de ma confiance, je me rendis à ce lieu sanctifié par la présence et les pleurs de la Mère de Dieu. Je me désaltérai à longs traits à cette source si féconde en prodiges et en guérisons de toute espèce. Toutefois, quoique à dater de ce moment les vomissements aient cessé, je n'étais point entièrement guérie encore. Le bon Dieu le voulait ainsi, sans doute, pour exercer ma foi et pour m'exciter à demander avec un redoublement de ferveur et de confiance le parfait rétablissement de ma sauté.

Je ne devais pas être trompée dans mon attente. Continuant donc avec toute la ferveur dont j'étais capable à solliciter le cœur si compatissant de Notre-Dame de la Salette en ma faveur, j'arrivai au jour fixé pour notre départ. Avant de prendre congé de cette terre bénie, j'entendis la sainte messe et fis la sainte Communion. Soyez en mille lois béni, ô mon Dieu ! C'était le moment que vous aviez fixé pour glorifier la toute puissante bonté de Marie en faveur de la plus humble de vos enfants. Pendant que, recueillie en moi-même, j'adorais le divin Jésus qui venait de descendre dans mon cœur, j'éprouvai un sentiment que je ne saurais définir et qui fut pour moi comme un avertissement intérieur que j'étais guérie. En effet, à partir de ce moment, qui demeurera toujours profondément gravé dans mon souvenir, je n'ai plus rien ressenti de mes anciennes souffrances. Aidez-moi, mon Révérend Père, à rendre grâces à Dieu et à son immaculée Mère. Je vous prie d'agréer l'assurance de mon plus profond respect.

M. A..., religieuse de la Sainte Famille.

(Annales de la Salette).




Prière


Ô Marie, notre piété filiale vous aperçoit encore, à la distance de dix-huit siècles, cachée en un coin du Calvaire, et regardant passer Jésus, chargé de l'instrument de sa mort; il succombe sous ce fardeau trop pesant !...

Mais, quel était ce fardeau ? Ah ! ce n'était point celui de la croix; c'était la chaîne des iniquités innombrables du monde ! Elle était si lourde, qu'un Dieu lui-même ne pouvait pas la porter; trois fois ses genoux fléchirent, et II tomba la face contre terre ! C'est la même chaîne qui vous accable, ô Marie, et voilà pourquoi vous nous apparaissez, sur la montagne de la Salette, désolée, pleurante, assise et comme abattue par une douleur immense que vous ne pouvez plus porter!...

Oh très-douce Mère ! voici vos enfants, vaincus à leur tour par le spectacle de cette douleur; ils sont tous là, à vos pieds, venant détacher de votre cœur, par le repentir, ces chaînes douloureuses, vous les rendre plus légères par la prière, la pénitence, l'expiation, les effacer même et les purifier ici-bas, dans l'amertume et l'abondance de leurs larmes, pour vivre avec vous dans la gloire et l'amour éternel de votre Fils. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Sam 1 Oct 2022 - 19:04

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Dix-neuvième jour

Le diadème de Notre Dame de la Salette


Le dernier détail de costume de la Sainte Vierge est ainsi décrit par les bergers: Elle portait une couronne autour de son bonnet avec des roses; c'est-à-dire une coiffure lumineuse, en forme de diadème. Marie avait, sur la montagne, des pleurs sur son visage, une croix, des chaînes sur sa poitrine, tous les instruments de la passion entrelacés de guirlandes de roses, et un diadème si brillant sur la tête, que les enfants ne pouvaient la considérer longtemps. Pourquoi qu'elle nous éblouissait, disent-ils : c'est-à-dire que nous trouvons réunies et symbolisées sur le cœur et sur le front de Notre Dame de la Salette, toutes les extrémités de la douleur et de la gloire !...

Quel contraste ! et comment expliquer ce mystère ?...

Les instruments de la passion et les roses, la croix et un diadème, tout cela s'explique par ces mots: Marie est Reine, mais Elle est aussi Mère : Reine, Elle a l'éclat des majestés royales , et Elle les éclipse toutes par sa magnificence: Mère, Elle souffre de l'abandon de ses enfants; Elle pleure la mort spirituelle du monde. Tel est donc le sort étrange de Notre Dame de la Salette, Elle doit pleurer dans la gloire...

Elle est éminemment cette grande Reine que l'Apôtre vit dans le ciel, revêtue de gloire, mais poussant des cris plaintifs, pour donner le jour et une vie nouvelle aux nombreux enfants de la famille humaine, qu'Elle semble porter encore une seconde fois dans son sein, sur la sainte Montagne! Il est en outre écrit au chapitre douzième de l'Apocalypse : Et un grand signe apparut dans le ciel; une femme qui avait pour manteau le soleil, et la lune à ses pieds, et portait sur sa tête une couronne de douze étoiles...

Le diadème de Notre Dame de la Salette paraît être l'expression réalisée de ce texte; sous cette couronne lumineuse en effet, Marie semble se lever, sur le sommet des Alpes, comme un nouveau soleil de grâce et de miséricorde : les rayons de ce diadème sont démesurément prolongés, comme pour éclairer plus au loin toutes les ténèbres du monde, et atteindre, par une lumière plus étendue et plus vive tous les cœurs froids, indifférents, ou assis à l'ombre de la mort du péché. Enfin, Marie nous montre un front couronné sur la montagne, pour ne pas paraître abdiquer, sous la parure douloureuse des instruments de la passion, la royauté, dont le diadème résume la gloire, la grandeur et les prérogatives. Marie est Reine, et Reine choisie de Dieu, qui, selon l'expression de nos saints livres, plaça lui-même le diadème royal sur sa tête, et la fit régner. Elle est Reine de la terre : souveraine, et lui consacrent leur royaume; il n'est pas de temple où Elle n'ait un autel, et il n'est pas de ville, pas de hameau où Elle n'ait un temple; et en toutes contrées, civilisées ou sauvages, l'encens fume en son honneur !...

Elle est Reine du ciel : son trône est le premier, après celui de Dieu; Elle y résume en sa seule vie, toutes les œuvres, tous les mérites, tous les martyrs, toutes les vertus : mais aussi, là, que de gloire pour cette Reine! Les élus sont couronnés eux-mêmes; c'est une assemblée de rois, faisant cour au Roi des rois: or, il me semble voir toutes ces têtes couronnées s'incliner devant Dieu, et se tourner ensuite vers la noble Reine, pour lui rendre hommage, disant : « Régnez sur nous, ô Marie, régnez, Dieu l'a voulu !... » Il y a plus, l'apparition de la Salette nous révèle une certaine royauté de Marie sur Dieu : nous avons ici la parole de la Vierge Elle-même : « Je suis forcée, dit-elle, de laisser aller le bras de mon Fils ! »... Marie est donc, si nous osons le dire, Reine de Dieu lui-même, pouvant retenir son bras et calmer sa colère !...

Quelle main a jamais porté un tel sceptre; et quelle couronne peut être comparée au diadème de notre Mère ?...

Et que la critique ou les esprits délicats ne nous parlent pas des formes étranges de ce diadème : le modèle en a été pris sur le Calvaire, qui a inspiré Notre Dame de la Salette, dans tous les détails de sa parure: non, ce diadème n'a pas les formes ordinaires, pas plus que la couronne d'épines ne ressemble à la couronne des rois; Dieu et sa Mère n'ont rien à emprunter aux hommes; ils ont leurs modèles à eux et leurs formes personnelles : et cependant, la couronne d'épines n'en est pas moins demeurée la couronne incomparable parmi toutes les couronnes, comme le diadème de notre Mère restera sans imitation et sans exemple... les rois et les reines peuvent se parer de diamants; qui leur donnera jamais de se faire une couronne des rayons du soleil et de la lumière du ciel ?...

Que la critique se taise donc, et que tous les diadèmes de la terre s'inclinent et s'abaissent devant le diadème de Notre-Dame de la Salette.



Réflexions


Le diadème de Notre-Dame de la Salette nous révèle : Une douce figure de Marie. Une extension consolante de sa royauté.

Esther trouva grâce et miséricorde devant le grand roi, au-dessus de toutes les femmes; et il plaça le diadème royal sur sa tête, et il la fit régner. Mais Esther, au milieu des splendeurs du trône, versait des pleurs sur le sort de son peuple: elle voyait, dans un avenir prochain, le sang de sa nation cruellement répandu: elle entendait des cris plaintifs; la mort des siens était toujours présente à ses yeux : elle pleurait donc sur le trône; et quel plaisir a-ton à porter un sceptre qu'il faut arroser de ses larmes ?...

Notre Dame de la Salette est l'Esther véritable de la loi nouvelle; mais, plus douce, plus modeste, plus belle encore que la première : elle a plu au Seigneur parmi toutes les vierges d'Israël, et il a posé un diadème sur sa tête !...

Mais comment la nouvelle Esther pourrait-elle se réjouir ?... Elle voit du haut de sa montagne, tant de maux dans le monde ! on n'y connaît plus les commandements de son Fils ! on y méprise les lois de son Eglise, et Elle voit les âmes de ses enfants s'en aller à la mort, et son cœur maternel croit entendre déjà leurs cris et leurs gémissements, dans les abîmes de la damnation !... Faut-il s'étonner qu'Elle souffre, qu'Elle pleure !... Ames chrétiennes, n'osons pas nous réjouir, quand notre Mère est dans de si grandes tristesses !... Régnons par la foi, par la charité; et posons sur notre front un diadème de vertu qui consolera ses souffrances.

Le diadème est, en second lieu, le signe de l'extension de la royauté, et comme l'aurore d'un règne nouveau de la Sainte Vierge. Les siècles s'en vont, portant tous devant la postérité, un mot qui les qualifie et qui résume leur histoire. Le siècle présent pourra bien s'appeler le siècle de Marie : il a vu la proclamation du dogme de sa Conception immaculée, les apparitions se multiplier sur nos montagnes et au fond des déserts, et les statues de la Vierge se dresser à côté de la croix, le long des chemins et sur nos églises : il semble vraiment que la Sainte Vierge veuille, de nos jours, affirmer sa royauté; et son apparition à la Salette en est l'expression la plus sensible. Invité à se laisser proclamer roi, Jésus a fui au désert : mais le moment de sa divine royauté étant venu, Il accepta une couronne d'épines; et à ce signe étrange II fut reconnu roi, et il attira tout à lui. Nous retrouvons toujours le Calvaire, sur la montagne de la Salette : Marie nous apparaît sur cette cime bénie, couronnée d'un diadème, comme si le moment de la proclamation de sa royauté universelle était venu !...

Et il était venu, en effet, le temps de sa royauté, et Elle aussi a tout attiré à sa montagne; quelle dévotion a trouvé dans le monde, des hommages plus sympathiques, et s'est ouvert, en peu d'années, des sanctuaires plus nombreux, que la dévotion à Notre Dame de la Salette ?...



Pratique : Le culte de Notre-Dame de la Salette a une triple extension, en nous-mêmes, dans nos familles et dans le monde; prendre aujourd'hui la résolution de contribuer, par nos paroles et nos prières, à toutes ces formes du règne nouveau de Marie, par la propagation de cette dévotion.


Histoire


Hospice de Séez (Orne), 26 octobre 1866


Mon Révérend Père, A l'hospice de Séez, la dévotion à Notre-Dame de la Salette a été récompensée par une faveur dont nous n'étions pas dignes. Voici le fait : A la fin de l'année on portait à l'hospice une jeune personne, atteinte des plus graves infirmités. Vers la fin de février, c'est-à-dire plus de deux mois avant son entrée à l'hospice, notre malade ne pouvait plus marcher; on la levait et la couchait comme un enfant, et, pendant les quelques heures qu'à certains jours elle passait dans un fauteuil, elle s'évanouissait, tant sa faiblesse était devenue grande. Arrivée à l'hospice, elle reçut .les soins dévoués et intelligents d'un des docteurs de l'établissement, mais la nouvelle médication ne fut pas plus heureuse que les précédentes; tous les remèdes n'avaient d'autre résultat que de faire souffrir notre jeune fille et n'amélioraient en rien sa position.

Au reste, elle sollicitait vivement la faveur de mettre sa confiance en Dieu seul, et ce n'était que par obéissance qu'elle consentait encore à faire quelque remède. Elle se préparait à mourir, car elle n'osait plus demander à Dieu sa guérison. « J'ai fait un grand nombre de neuvaines, me disait-elle : il y a à peine deux mois, on a beaucoup prié pour moi, le bon Dieu ne veut pas que je guérisse, que sa sainte volonté soit faite ». L'anniversaire de l'apparition de la Très-Sainte Vierge à la Salette approchait, nous étions au mois d'août; elle se rappela que déjà une fois Notre Dame de la Salette avait fait en sa faveur une merveille, et qu'à l'âge de six ans (il y a aujourd'hui quinze ans) elle avait été miraculeusement guérie d'une tumeur blanche au bras gauche lorsque le médecin parlait de faire l'amputation. Le mardi 18, huitième jour de la neuvaine, la malade se rendait à la chapelle comme les jours précédents, s'aidant de ses deux béquilles et suivie d'une personne, dans la crainte de quelque accident.

Pendant la messe elle se trouve plus malade que d'habitude; j'eus plus de mal à la faire communier, car ce jour-là elle restait raide, immobile sur son fauteuil. Je n'y fis que médiocrement attention, je ne m'étonnais pas de la voir plus souffrante, je n'aurais pas même été surpris de la voir mourir. Immédiatement après la communion, elle tomba dans un état bien extraordinaire; elle n'a plus rien vu, rien entendu, elle ne s'est point aperçue que la messe était finie. Toute l'assistance s'était retirée, même une trentaine d'enfants qui étaient derrière elle, et dont le bruit la gênait passablement les jours précédents. Quelques personnes remarquèrent qu'elle était très-pâle et qu'elle avait la tête plus penchée que d'habitude sur l'épaule. Toutefois elles ne jugèrent point à propos de la troubler, car elles la croyaient en prières, et elles se retirèrent la laissant dans son profond recueillement; cependant le vide s'était fait dans notre chapelle et il ne restait plus que deux ou trois vieillards de l'hospice et moi qui faisais mon action de grâces, sans soupçonner aucunement ce qui se passait à quelques pas derrière moi, au pied de l'autel que nous avions élevé à Marie au milieu de notre chœur.

Notre malade a senti qu'on la poussait, mais elle n'a pu faire aucun mouvement. Alors la main invisible qui l'avait poussée l'a mise à genoux, à genoux sur le pavé. Elle a senti qu'on lui pliait les jambes et qu'on la mettait à deux genoux sur le degré de pierre qui se trouvait devant elle. Elle est restée dans cette nouvelle position quelques instants sans se rendre compte d'elle-même, dans le même état extraordinaire qui durait depuis la communion, c'est-à-dire depuis à peu près un quart-d'heure. Tout à coup, elle s'est levée et est venue me trouver dans le sanctuaire. En l'apercevant à côté de moi, je crus voir un fantôme. « Je suis guérie, me dit-elle ». Et moi j'étais tellement stupéfait que je ne puis lui dire que ces mots : « Eh bien ! mon enfant, allez remercier le bon Dieu », et je continuai mon action de grâces sans m'occuper d'elle.

Elle était en effet guérie, et quelques instants après, elle apportait elle-même au pied de l'autel de la bonne Mère ses deux béquilles, qui demeureront là pour redire à tous les bontés et les miséricordes de Marie. Dans la matinée, un des médecins de l'établissement, celui dont elle avait suivi en dernier lieu les prescriptions, vint faire sa visite accoutumée; notre jeune personne courut très gaiement à sa rencontre pour lui donner des nouvelles de sa santé. Il arrivait fort à propos pour constater le fait. « Oh ! mademoiselle, s'écria-t-il, comme la Vierge va vite ». Elle va vite, en effet, et ses divins remèdes font passer instantanément de l'affliction à la joie, de la paralysie à l'agilité, de l'épuisement, de l'anéantissement à la force, de la maladie à la santé, de la mort à la vie. Gloire, amour et reconnaissance à cette divine Vierge ! A peine quelques instants s'étaient-ils écoulés que l'on voyait accourir à l'hospice une foule de personnes, avides de voir de leurs yeux le changement extraordinaire qui venait subitement de s'opérer.

On connaît beaucoup dans la ville celle qui venait d'être l'objet d'une si grande et si magnifique faveur, et le fait de la guérison n'en est que plus éclatant et plus incontestable. Que les incrédules sourient s'ils le veulent; qu'ils cherchent dans leur science et leur orgueil à amoindrir la puissante et si consolante intervention de Dieu! Pour nous, qui ne croyons pas que la foi humilie la science et la raison, nous nous écrierons avec amour: « Gloire à Celui dont la bonté et la puissance sont sans limites, amour et reconnaissance à Marie, notre miséricordieuse et compatissante Mère ».

(Godbout, aumônier de l'hôpital, Annales de Notre Dame de la Salette.)




Prière


Ô Marie, nous vous proclamons sans peine Reine universelle : votre royauté éclate au ciel, qui vous fait une couronne de ses étoiles, et un vêtement de son soleil : elle s'affirme surtout sur la terre par les grâces nombreuses et vraiment royales qui s'échappent de votre cœur dans le cœur de vos enfants! Quelle mère vous peut égaler en faveurs et bontés maternelles ?...

Voici donc d'humbles sujets à vos pieds, venant se placer aujourd'hui sous la protection de votre sceptre, et vous proposer une royauté nouvelle, la royauté de leurs âmes. Cet empire spirituel n'est pas soumis; affirmant toujours les promesses de sa fidélité, il n'est constant que dans sa rébellion à la voix de votre Fils et aux inspirations de sa grâce !...

Ô bonne Mère, levez-vous, daignez avancer; touchez de votre sceptre les confins de ce royaume de nos âmes, et régnez sur elles ! Ce règne nouveau ne vous a pas été à grand honneur; il s'efforcera désormais de vous donner beaucoup d'amour, voulant commencer ici-bas, par votre protection, la vie bienheureuse de l'âme unie à Dieu, et qui se consommera avec vous au ciel, dans le cœur de votre divin Fils. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Lun 3 Oct 2022 - 21:26

Mois de Notre Dame de la Salette


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Vingtième jour

Discours de la Sainte Vierge aux bergers
de la Salette


Nous touchons ici au cœur même du mystère de la Salette, c'est-à-dire, aux enseignements salutaires de cette grande apparition : ces enseignements sont contenus dans le discours de la Sainte Vierge aux bergers, et qu'il nous tant maintenant méditer et bien comprendre. Et d'abord, les enfants furent tout à coup comme enveloppés d'un manteau de lumière...

Ce ne fut cependant que graduellement que la Sainte Vierge se découvrit à leurs yeux : ils virent les mains, puis la tête, puis distinctement toute la personne qui leur apparaissait. Le globe lumineux avait environ six à huit mètres de diamètre. La Sainte Vierge était environnée de deux lumières différentes; une première, immédiatement autour de son corps glorieux, qui scintillait; une seconde lumière immobile; c'est dans celle-ci que se trouvaient les deux enfants, pendant le discours. « Nous étions, disent-ils, si près de la belle Dame, qu'une personne n'aurait pas pu passer entre Elle et nous !... » La Sainte Vierge était d'une belle et très haute taille : sa voix ressemblait à une douce harmonie : ses paroles arrivaient à l'intelligence des enfants d'une manière en quelque sorte mystérieuse. Maximin a dit ce mot remarquable : « Pendant « que la belle Dame nous parlait, il semblait que nous mangions ses paroles... » Il était ébloui par l'éclat extraordinaire de ses traits célestes; il n'a pu apercevoir que le brillant diadème qu'elle portait, et la partie inférieure du visage : Mélanie, au contraire, regardait la Sainte Vierge en face. En général, Mélanie a été plus impressionnée : il semblerait même qu'elle ait été plus favorisée que le petit garçon, qui paraissait moins attentif; et cette différence ne doit pas étonner; Dieu et sa Mère ont toujours eu des faveurs, des révélations plus intimes pour la simplicité, la candeur, l'innocence des natures plus pures !...

« Or, disent les bergers, la grande Dame s'est levée, a croisé ses bras, et nous a dit : Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur; je suis ici pour vous conter une grande nouvelle!... Et nous n'avons plus eu peur... puis, nous nous sommes avancés, et nous avons passé le ruisseau; et la Dame s'est avancée vers nous autres, à quelques pas de la pierre sur laquelle Elle était assise, à l'endroit où nous étions endormis... Elle était entre nous deux, et nous a dit son discours, en pleurant tout le temps qu'Elle nous a parlé... »



Réflexions


Voici aujourd'hui, sous nos regards, un grand spectacle sur la montagne : c'est la Sainte Vierge, prononçant un discours ! Méditons ce discours, tout contribue à le rendre remarquable :

La qualité de Celle qui parle : D'institution et dans l'histoire, les prophètes sont les organes des volontés divines: aujourd'hui, c'est la Mère de Dieu! Dieu, donnant la parole à sa Mère!... Dieu, se faisant de sa Mère un prophète des temps nouveaux; ce choix est étrange, et le signe de temps mauvais.

La rareté des discours de la Sainte Vierge : Les pieuses annales de l'Eglise parlent des apparitions particulières et publiques de Marie; l'éloge de ses vertus, de ses prérogatives a épuisé l'éloquence des Pères et des Docteurs...
Nulle histoire, nul Docteur ne nous cite le plus petit fragment d'un de ses discours !...
Ce n'est pourtant pas ignorance de l'art de la parole, à Celle qui a vécu trente ans à l'école de l'oracle divin, et s'était fait en son cœur un trésor de toutes ses paroles. Quelle gloire donc, quelle auréole d'exceptionnelle grandeur pour l'œuvre de la Salette de recevoir, d'entendre et de posséder le discours complet, unique, de la Mère de Dieu !...

Les circonstances qui accompagnent ce discours, les larmes : Le calme, la possession de soi-même, sont des conditions favorables à la parole : or, voici un orateur qui pleure avant, pendant et après son discours !... Ce discours doit être grave, solennel; et Celle qui le prononce, douloureusement pénétrée de son importance !... Ecoutons cette grande parole !... Et si être éloquent, c'est dire son âme, quelle éloquence touchante va nous venir de la Vierge qui vient nous dire, au milieu des larmes, son cœur de Mère de Dieu, et de Mère des hommes.

Le lieu où ce discours se prononcé : C'est une montagne...
Il semble qu'à l'exemple de son Fils, Marie ait voulu, Elle aussi, avoir son discours sur la montagne...
Discours d'autant plus admirable, qu'il arrive à la terre, tout préparé dans le ciel, en conseil de Jésus et de Marie !... C'est une montagne élevée : son message s'adressant à tous les hommes, la Sainte Vierge veut en quelque sorte être aperçue, être entendue du monde entier: Elle veut que, de ces deux bergers, ses apôtres à Elle, comme des apôtres de son Fils, l'on pût dire : « Toute terre a entendu leur voix; et leurs paroles ont retenti, jusqu'aux extrémités de la terre... »



Pratique : Lire aujourd'hui, avec une attention d'estime et de respect, le discours de la Sainte Vierge... l'appliquer demain au détail de sa vie personnelle, dans une méditation pratique; et dans la mesure possible de son action, répandre et propager autour de soi les enseignements qu'il renferme...


Conversion de deux juifs, par la protection de Notre Dame de la Salette

(Première partie)


Nous allons mettre sous les yeux de nos lecteurs, le texte même de cette intéressante relation, avec toutes les circonstances remarquables de la conversion de ces deux jeunes israélites à la foi catholique, signée par les deux convertis, et écrite par l'un d'eux. « Mon très-Révérend Père, Puisqu'il est d'usage que ceux qui ont obtenu quelque grâce par l'intercession de Notre Dame de la Salette, déposent à ses pieds un gage de leur amour, nous ne croyons pas pouvoir témoigner d'une manière plus efficace notre reconnaissance à notre Mère, qu'en obéissant à votre saint désir. Je vous écris toutes les grâces que cette bonne Mère nous a obtenues, depuis que nous avons eu le bonheur de la connaître et de l'aimer. Je vous donne ces faibles détails de son amour immense pour la glorification de son saint nom et pour l'édification des âmes pieuses. Je les écris tout simplement et tels qu'ils nous sont arrivés : ils sont la copie fidèle des sentiments qui nous animent.

Après que Dieu m'eut envoyé l'heureuse maladie qui nous dessilla les yeux, nous résolûmes, d'un commun accord, de suivre cette voie de la vérité que son amour nous traçait; et, dès lors, nous nous mîmes avec ardeur à étudier l'ancienne et la nouvelle loi. La lumière ne tarda pas à se lever devant nous vive et radieuse; et, alors, déposant tout sentiment d'amour-propre ou de crainte, nous jurâmes un éternel amour à Jésus et à Marie. Nous avions entendu parler du miracle de la Salette; et touchés, nous demandâmes à une personne de notre connaissance de nous prêter l'ouvrage qui nous donnerait des détails sur la miraculeuse apparition de la Sainte Vierge. Nous le lûmes, non-seulement avec intérêt, mais aussi avec foi et avec piété; et bientôt, obéissant à la voix de notre cœur, nous nous procurâmes un petit flacon d'eau de la Salette. Nous étions alors au lycée de Lyon, où nous terminions notre cours de philosophie; nous ne pouvions, sans être bientôt découverts, nous occuper de notre instruction religieuse; nous nous mimes alors sous la protection de Notre Dame de la Salette, et presque tous les jours, en entrant à l'étude, nous faisions le signe de la croix avec une goutte d'eau de la source miraculeuse. Nous ne fûmes pas trompés dans notre espérance : pendant un an, nous travaillâmes sur les Evangiles et sur la Bible, et, quoique exposés aux regards d'une trentaine de condisciples, jamais aucun ne nous surprit.

Nous espérions recevoir le baptême pendant les vacances; mais notre famille nous envoya à Mulhouse, en Alsace, passer quelques jours chez notre grand père. Comme nous ne pouvions rester deux mois sans voir un prêtre, notre bon père spirituel nous donna une lettre pour le curé de Mulhouse. Mais la difficulté était de se rendre chez lui sans être aperçus par quelque juif. Il n'y a à Mulhouse, au sein d'une population de trente mille âmes, qu'une église catholique; et connus par les trois mille juifs qui l'entourent, nous courions grand risque d'être surpris. Mais notre petit flacon nous suivait toujours; nous invoquâmes Marie, et presque tous les jours, nous pûmes sans crainte d'être remarqués, nous rendre auprès du vénérable curé. Nous revînmes encore six mois au lycée, puis arriva le moment de nos examens du baccalauréat. Nous nous mimes encore sous la protection de Notre Dame de la Salette; nos succès dépassèrent nos espérances, nous fûmes reçus bacheliers. Libres de toute inquiétude, et assez instruits en matière de religion, nous nous disposâmes alors à recevoir le saint baptême, et ce fut avec un sentiment d'ineffable bonheur que nous sentîmes l'eau régénératrice couler sur nos fronts. Nous nous relevâmes enfants de l'Eglise; une seule pensée nous serrait le cœur : il fallait rentrer au milieu du peuple juif et cacher notre amour pour Jésus jusqu'à notre majorité. Nous nous recommandâmes de nouveau à Notre Dame de la Salette; tous les jours, nous allions à Fourvières ou à Saint Nizier; tous les jours, nous faisions nos prières dans notre chambre; nous faisions la sainte Communion tous les dimanches, et jamais on ne le remarqua.

Six mois se passèrent ainsi; notre famille parut cependant s'inquiéter à cause du changement qui s'était opéré en nous. Nous n'allions plus au théâtre, ni dans les assemblées publiques; on s'en étonnait. Un jour, ayant surpris notre petit flacon, on nous demanda ce qu'il renfermait; nous répondîmes que c'était un collyre destiné à fortifier nos yeux; en effet, elle avait bien contribué à fortifier en nous les yeux de la foi. Au bout de six mois, il plut à Dieu de découvrir notre bonheur.

Notre famille apprit un jour que nous étions chrétiens : les explications eurent lieu, et bientôt une scène violente s'éleva entre nos parents et nous. L'autorité vint nous arracher des mains furieuses qui menaçaient notre vie; nous espérions être émancipés, mais la synagogue nous réclama à grands cris; tout le conseil de famille était contre nous, et nous dûmes rentrer au sein de notre famille, qu'animait une haine sourde et concentrée. Comme l'autorité veillait sur nous, et qu'on ne pouvait renouveler les scènes précédentes, on s'y prit d'une autre manière et on résolut de nous attaquer dans notre foi.

(Journal de Muret.)




Prière


Heureuse montagne de la Salette, à vous je puis aujourd'hui appliquer les paroles du prophète, disant : Montagnes, collines d'Israël, vous avez, à la voix du Seigneur, bondi comme les brebis et les agneaux du désert ! Oui ! il me semble qu'au jour de l'apparition, au son de la voix de la Mère de Dieu, aux premières paroles de son discours, vous avez tressailli jusqu'en vos fondements, d'une allégresse ineffable !...

Mont béni, collines privilégiées, prêtez-moi aujourd'hui tous les échos de vos profonds abîmes, et qu'ils aillent de montagne en montagne, comme autant d'apôtres, porter à tous les peuples le message de la Mère de Dieu, étendre jusqu'aux extrémités de la terre le royaume de Notre-Dame de la Salette; Marie a quelque droit de vous demander cet office de propagation, car, quand Dieu préparait vos abîmes, Elle était là, disposant avec Lui toutes choses.

Et vous, ô ma Mère, du haut du ciel commandez aux anges qui faisaient cortège à votre apparition, de prendre sur leurs ailes votre divin message, de porter partout la grande nouvelle que vous venez nous conter; et fécondant d'une rosée céleste, dans tous les cœurs, la semence de votre discours, donnez pour nos âmes à chacune des paroles qui le composent, une vertu de bénédiction, de grâce, de miséricorde, de salut. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Mar 4 Oct 2022 - 16:08

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Vingt-et-unième jour

Les malheurs et fléaux annoncés à la Salette


Sur la montagne de la Salette, la Reine du ciel a fait entendre, au nom de Dieu, ces paroles effrayantes : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils ; il est si lourd que je ne puis le retenir... Les semences ne germeront pas ou tomberont en poussière; les récoltes périront... Il viendra une grande famine... Les petits enfants, malades et tremblants, mourront entre les mains de ceux qui les tiendront, et les autres feront leur pénitence par la faim... » et autres calamités qui peuvent affliger les familles et la société coupables. Tels sont les châtiments dont le Seigneur menace, dans le discours de sa Mère sur la montagne, les hommes prévaricateurs : il est vrai que pour se rassurer contre ces vengeances de la justice céleste, certains chrétiens prétendent que Dieu ne sera point aussi sévère qu'on veut le faire entendre dans les prédictions de la Salette.

Déjà cependant bien des gouttes amères de ce vase mystérieux de la colère divine se sont répandues sur le monde. Pourrait-on méconnaître les fléaux annoncés par la Sainte Vierge, devant les calamités de toute sorte qui sont venues nous assaillir de nos jours ?... Peut-on nier ceux qui nous affligent, les fléaux de la nature et leurs ravages, la guerre avec ses désastres, la disette avec ses angoisses, la peste avec ses terreurs ! et tous ces malheurs réalisés ne sont-ils pas la preuve de ceux qui nous attendent encore ? Et que Dieu appelle les fléaux de la nature, les éléments du monde matériel et physique à être les instruments de sa justice, il n'y a rien là qui nous doive étonner ou surprendre : Dieu a établi un rapport étroit entre l'ordre moral et l'ordre physique de l'univers; le désastre du monde moral, le péché entraîne le désordre de la nature, la révolte des éléments eux-mêmes : La création matérielle a une fin suprême; cette fin suprême c'est Dieu lui-même; et l'homme a été distingué des autres êtres visibles, pour faire monter jusqu'à Dieu la gloire qu'il attend des créatures sans intelligence : il doit en quelque sorte prêter à tous les êtres créés sa voix pour qu'ils bénissent Dieu, son esprit pour qu'ils le connaissent, sa liberté pour le servir et l'adorer : le cœur de l'homme, enfin, a été placé au sein de la création, comme un autel sacré qui doit résumer toute la nature, pour la faire remonter vers Dieu en parfums de pur amour...

Mais si l'homme, investi de cette fonction sublime, de ce sacerdoce d'élévation à Dieu, loin de rattacher la création au Créateur, rompt, brise la chaîne merveilleuse par laquelle la terre tient; au ciel alors, cette même création prend en une sorte de détestation secrète l'homme prévaricateur; alors, elle ne lui refuse pas seulement son service, mais elle s'arme contre lui, pour venger le Créateur méprisé : le soleil retire sa chaleur vivifiante; une pluie bienfaisante ne fertilise plus les campagnes; la terre n'ouvre aux semences qu'un sein stérile; les fléaux se déchaînent, les saisons se bouleversent, les tempêtes se multiplient sur les mers, les fleuves franchissent leurs rives, et viennent ravir aux hommes coupables leurs plus magnifiques espérances; et n'est-ce pas justice, que les créatures, détournées par des ingrats de la noble fin qui leur a été assignée par le Créateur, ne servent plus qu'à les punir de leurs ingratitudes ?...



Réflexions


Quelle est la cause première et générale des fléaux et des malheurs publics ? Il n'y a jamais qu'une cause des maux qui désolent l'humanité, le péché... Aussi Notre Dame de la Salette assigne-t-elle dans son discours, comme cause unique des calamités qui nous menacent, les péchés des chrétiens, les iniquités des peuples : il n'en saurait être autrement, le péché étant la violation des lois de Dieu, une opposition à sa volonté souveraine, une révolte audacieuse contre sa volonté, une sorte de tentative, pour détruire son existence!...

Or, il n'est que deux moyens d'offrir à Dieu outragé une indispensable réparation, la pénitence ou le châtiment, une satisfaction volontaire ou une satisfaction forcée !... « La peine, dit Bossuet, rectifie le désordre; qu'on pèche, c'est le désordre; qu'on soit puni quand on pèche, c'est la règle; et Dieu, c'est la règle parfaite et nullement courbe; et tout ce qui n'y convient pas y est brisé, et sentira l'effort de l'invincible et immuable rectitude de la règle !... » Nous l'avons déjà observé, Jésus-Christ nous apparaît au jardin des Oliviers tenant dans ses mains le calice de la passion, et les peuples anciens viennent déposer sur sa tête divine, le poids de leurs iniquités...

Représentons-nous aujourd'hui la Sainte Vierge portant dans ses mains maternelles, sur la montagne de la Salette, la coupe des iniquités des peuples nouveaux... Quel mal personnel avons-nous déposé dans cette coupe des colères nouvelles ?... Quelle est notre part de responsabilité, dans les châtiments dont nous menace Notre-Dame de la Salette ?...

Dans quels sentiments faut-il assister au spectacle des calamités publiques ? Dans des sentiments de foi et de conversion :

La foi, qui croit à l'action divine de la Providence dans le gouvernement de ce monde, et non à la fatalité d'un hasard divinisé, distributeur aveugle des biens et des maux de la vie : la foi, qui se tait dans l'épreuve, qui ne murmure pas dans le malheur, et respecte la main de Dieu, se rendant à elle-même solennelle justice au milieu des peuples : il importe peu d'ailleurs de ne pas reconnaître les châtiments de Dieu; l'insouciance publique n'empêche pas la colère divine de frapper, et nous, de ressentir ses coups redoutables; que peuvent les négations des hommes, contre les volontés de Dieu ?...

Conversion : « Si les hommes se convertissent, est-il dit dans le discours de la Sainte Vierge, les pierres et les rochers se changeront en monceaux de blé... » Le sens moral et pratique de ces paroles est celui-ci : pour les pécheurs convertis, la miséricorde divine tire le bien du mal; et les fléaux et les malheurs publics chrétiennement acceptés, sont changés en trésors d'expiation, de grâces et de mérites, pour l'heure de la grande moisson, dans les greniers du Père céleste...



Pratique : Reconnaître que les calamités publiques ont pour cause le péché. S'appliquer à aimer, ou du moins à supporter avec patience les maux et les croix de la vie; réciter aujourd'hui une bonne prière, pour la cessation des malheurs présents.


Conversion de deux juifs

(Deuxième partie)


Notre famille, le jour même où on nous remit entre ses mains, nous avertit que le soir même nous partirions pour Mulhouse. Cet ordre nous désespéra, car nous savions tout ce que nous allions avoir à souffrir au milieu d'une population composée de juifs et de protestants. Alors nous allâmes à Fourvières avec notre bon père spirituel, et nous fîmes vœu d'aller en pèlerinage à Notre Dame de la Salette, si nous étions bientôt délivrés de la persécution des juifs, ou au moins, si nous restions toujours inébranlables dans notre foi. Nous arrivâmes à Mulhouse, où pendant un mois la fureur judaïque chercha à nous ébranler dans notre croyance. On nous avait défendu d'aller chez le curé, et on exerçait vis-à-vis de nous la surveillance la plus active pour empêcher toute démarche ou visite de nature à nous affermir dans notre foi. Nous nous tournâmes alors vers Notre Dame de la Salette, nous la priâmes de nous couvrir de son manteau; et en dépit de tous les juifs, nous allâmes presque tous les jours chez M. le curé.

On nous avait fait une défense formelle d'écrire quelque lettre que ce fut, et chaque jour, cinq, six lettres que nous jetions nous-mêmes à la poste, étaient expédiées; mais nous avions encore d'autres assauts à supporter. Les juifs avaient ordonné au rabbin de chercher à nous ramener dans le chemin que nous avions abandonné; et à toutes les heures, il nous fallait répondre à des questions captieuses qui nous étaient adressées. Notre Dame de la Salette répondit pour nous : une voix nous disait au fond de notre cœur, ces paroles du Seigneur : « Ne pensez pas à ce que vous direz à vos ennemis; lorsque l'heure arrivera, le Saint Esprit vous soufflera ce que vous devrez dire ». Et en effet, nous pûmes répondre à toutes les objections qu'on nous fit, et avec l'aide de Dieu, nous pûmes convaincre le rabbin de son ignorance et de sa mauvaise foi. Après un mois d'épreuves, notre famille, voyant que notre foi était inébranlable, nous envoya à Paris pour faire notre droit. Nous aurions bien désiré pouvoir entrer au séminaire, c'était là que nous portait notre cœur; mais nous ne le pouvions pas à cause de noire famille.

Arrivés à Paris, la persécution recommença. On voulait nous faire entrer de force dans un pensionnat juif : nous refusâmes; et choisissant une pension bourgeoise convenable, nous déclarâmes que nous n'en sortirions qu'accompagnés par la gendarmerie. Cette décision souleva une fureur générale parmi les juifs de Lyon, et notre famille mit tout en œuvre pour en venir à ses fins. Notre tuteur vint à Paris, et, pendant huit jours, il fit tous ses efforts auprès des autorités pour obtenir contre nous un mandat d'arrêt; il nous refusa son consentement pour prendre nos inscriptions de droit et nous retrancha tout moyen de subsistance. Notre position était critique; mais nous nous reposâmes en Dieu; nous rappelâmes à Notre Dame de la Salette le vœu que nous avions fait, et aussitôt elle nous exauça. Le procureur impérial de Paris et le préfet de police nous prirent sous leur protection; le ministre de l'instruction publique nous permit de prendre nos inscriptions sans l'autorisation de notre famille; les Pères Ratisbonne nous donnèrent ce qui nous était nécessaire pour vivre.

En vain, les juifs essayèrent-ils encore de nous persécuter, Notre Dame de la Salette s'était mise entre eux et nous, et un grand calme succéda à une grande tempête. Notre famille voyant l'inutilité de ses efforts, nous a abandonnés, et aujourd'hui, libres de toute inquiétude, nous pouvons sans crainte prier et aimer; nous allons entrer au séminaire, où depuis un an notre cœur nous porte. Mais avant de nous retirer du monde, ô Marie ! ô notre Mère chérie ! nous voulons accomplir le vœu que nous avons fait aux pieds de vos saints autels; c'est du haut de la Salette que j'écris ces quelques lignes pour votre gloire. Puisse la sainte Montagne qui a vu couler vos larmes, être bientôt témoin du concours universel de vos enfants ! Vous nous avez sauvés dans les jours de tribulation, aujourd'hui nous vous consacrons nos cœurs; présentez-les à votre Fils adorable pour qu'il les enivre de son divin amour. Et maintenant, avant de terminer, ô notre Mère ! nous vous promettons de venir vous vénérer une seconde fois, dans ce béni sanctuaire, à la conversion du premier membre de notre famille. Intercédez pour elle, Jésus le fruit béni de vos entrailles, et répétez-lui souvent ces paroles qu'il prononça dans le feu brûlant de son amour : « Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font ». Marie-Joseph Lémann. Marie-Augustin Lémann.

(Journal de Muret).




Prière


Ô Notre Dame de la Salette, vous nous annoncez du haut de votre montagne, les fléaux qui nous menacent! O Mère toute miséricordieuse, apprenez-nous aujourd'hui cette grande leçon, qui est toute la science de. l'homme, que nous ne sommes rien par nous-mêmes, et que nous sommes tout par Dieu; abaissez-nous donc sous la main toute-puissante de votre divin Fils, et faites-nous connaître notre néant, nos faiblesses, nos péchés !...

Dociles à vos conseils, nous voulons désormais obéir. Roi des rois, dominateur des maîtres du monde, Jésus est notre maître, notre Rédempteur, notre Père; et son empire est le plus ancien, le plus juste, le plus vénérable !...

Mais vous, ô bonne Mère, priez pour vos enfants rebelles : unies à vos larmes, vos prières toucheront votre Fils irrité; fermez les trésors de la céleste colère, et soutenez ce bras redoutable, jusqu'à l'heure de l'entière miséricorde. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Mer 5 Oct 2022 - 18:28

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Vingt-deuxième jour

La Sainte Vierge à la Salette, martyre de ses souffrances

« Depuis le temps que je souffre pour vous ! »


Nous avons apprécié le discours de la Sainte Vierge, dans son ensemble, par les considérations générales qui précèdent; il faut maintenant méditer, une à une, les phrases qui le composent ; elles sont pleines d'enseignements salutaires et pratiques. Après la prédiction des fléaux, les premières paroles de Marie sur la montagne sont les suivantes: Depuis le temps que je souffre pour vous ! Ce premier cri de l'âme de Marie exprime à la fois, une douleur arrière, et un doux reproche : « Depuis le temps que je souffre !... » Comme on sent palpiter sous ces mots un cœur gros de soupirs et de souffrances! La phrase est en quelque sorte incomplète, comme la douleur qu'elle cache est inexprimable; elle est brève, contenue, comme la parole qui, bien méditée, veut noblement exprimer une grande pensée: c'est en un mot l'accent plaintif d'un cœur souffrant et trop longtemps contenu, qui veut d'un seul cri laisser échapper tous les gémissements et toute l'amertume d'une grande douleur; depuis le temps que je souffre !...

Ces paroles expriment aussi un doux reproche : Marie semble nous dire: « Mes enfants, je sais souffrir! cette science, mon cœur l'a chèrement acquise au Calvaire, au pied de la croix de mon Fils !... Mais, voilà bientôt 2 000 ans que je souffre pour vous !... et le monde n'y songe pas... il a même l'air de ne pas s'en douter !... et une longue souffrance, méconnue ou méprisée est bien douloureuse !... Ne viendront-ils donc jamais les jours où mes amertumes seront comprises ?... Ah ! mes enfants, je veux bien souffrir encore pour vous; une Mère ne se lasse pas de souffrir : mais, n'abusez pas de mon cœur; n'épuisez pas sa bonté maternelle; je le vois, je le sens, ce cœur n'y pourra plus tenir, s'il n'est aidé désormais de la commisération des hommes, par la conversion de leurs âmes !... Est-ce trop vous demander, depuis le temps que je souffre pour vous ?... »

Et ne pensons pas que cette douleur de Notre Dame de la Salette soit une douleur médiocre; elle est, au contraire, immense, et touche à la magnanimité du martyre !... Deux conditions en effet peuvent adoucir la souffrance; la durée, si elle est courte; le motif, s'il doit en résulter un bien, une consolation : or, tous ces adoucissements de la douleur sont ici refusés à la Sainte Vierge; pas de condition de courte durée; entendez-la sur la montagne : « Je souffre, dit-elle, depuis si longtemps... Pas de soulagement venu du motif »; Elle souffre inutilement...

Marie avait au Calvaire, pour supporter le poids de ses douleurs, l'espérance du salut des hommes; aujourd'hui, cette espérance Consolatrice est déçue; les hommes s'égarent, se perdent, n'observant ni les lois de Dieu, ni celles de l'Eglise; aujourd'hui, après deux mille ans de maternelle patience, l'attente est vaine, et la Vierge de la Salette est réduite à jeter, aux échos des Alpes, ce cri prophétique de l'amour trompé de Jésus Christ, aux échos du Calvaire: « A quoi donc a servi toute l'effusion du sang de mon Fils !... » Or, cette douleur de l'âme trompée en si hautes espérances, est un vrai martyre: il y a le martyre matériel, qui tue le corps; il y en a un autre non moins réel, mais plus beau, plus noble, plus élevé, c'est le martyre moral qui épuise, et inutilement, la vie du cœur, l'amour!...



Réflexions


Le fruit pratique de la lecture de ce jour se tire de la réponse à cette question : Pour qui souffre la Sainte Vierge à la Salette? Marie, la grande affligée de la Salette, répond elle-même pour vous : Depuis le temps que je souffre pour vous! Or, ces mots : pour vous, ont un sens général et un sens personnel :

Au sens général, ces mots: pour vous, signifient pour l'humanité tout entière; oui, ici encore la montagne de la Salette se dresse à côté du Calvaire, et en renouvelle les grandes scènes : au Calvaire, l'apôtre Jean était debout au pied de la Croix, et en sa seule personne, disent les Pères, était représentée l'humanité elle même; un spectacle analogue se déroule à nos yeux au sommet des Alpes : Marie daigne se montrer à la terre, deux enfants seulement sont admis à la contempler; mais ces deux pauvres pâtres représentent tous les hommes; et c'est à l'humanité tout entière, en leur humble personne, que s'adresse le discours de la Sainte Vierge. Et alors, Marie souffre sur la montagne, pour les familles, pour les villes et les bourgades, pour les royaumes et les empires, pour tous les peuples, pour toutes les nations. L'apparition de la Salette a donc un caractère d'universalité qui embrasse la création elle-même; elle demande donc, de tous les hommes, une réparation publique, universelle, pour la grande douleur qu'elle révèle; douleur non pas seulement ici vaste comme la mer, selon le mot du Prophète, mais immense, étendue comme le monde, cause première et générale, par ses iniquités, des longues souffrances de Notre Dame de la Salette.

2° Au sens particulier, ces paroles : « Je souffre pour vous ! » s'appliquent à nous personnellement; à nous, riches ou pauvres, jeunes ou vieux; à nous, personnes du monde, religieuses, prêtres...

Or, quelle émotion profonde, quelle impression de regret et de douleur éveille dans notre âme la méditation de ces simples mots : Marie, ma Mère, souffre pour moi! En voyant, en effet, Jésus sur la croix, je m'humilie et je me dis à moi-même : Suis-je innocent de cette mort ?...

A la montagne de la Salette, sur le nouveau Calvaire, qui de nous osera dire : « Ô Marie, ô ma Mère, je suis innocent.. ce n'est pas moi qui vous fais souffrir !... »



Pratique : Nous corriger de nos propres péchés, qui ajoutent aux souffrances de la Sainte Vierge; compatir, d'esprit et de cœur, à ces mêmes souffrances ; réciter aujourd'hui en réparation la belle prière, Stabat Mater...


Guérison miraculeuse et établissement de la dévotion
à Notre Dame de la Salette, à Gargas (Haute-Garonne)


« Monsieur le curé de Villenouville nous donne les détails suivants : J'ai été naguère l'heureux témoin, dit-il, d'une cérémonie bien attendrissante; je ne puis résister au besoin d'en promulguer les détails intéressants. La confrérie de Notre-Dame de la Salette, établie déjà depuis plusieurs années dans l'église de Saint Exupère, à Toulouse, où elle produit tant de fruits de sanctification, a été érigée canoniquement dans une modeste église de la campagne, le premier dimanche de septembre. C'était en l'année 1864, à Gargas, canton de Fronton (Haute Garonne). L'idée de cette érection a été inspirée par un sentiment de reconnaissance envers l'auguste Marie qui se plaît à semer en tous lieux ses bienfaits.

Un jeune adolescent, nommé Félix Ratier, avait depuis quelque temps au pied une plaie qui s'envenimait tous les jours, au point que sa famille désolée craignait qu'il n'y succombât. Tous les efforts de la science avaient semblé jusqu'à ce jour impuissants pour remédier à un mal si violent et déjà invétéré. Le médecin, un soir, sortit de la maison du jeune malade, n'emportant avec lui aucune espérance. Sa première question, quand il revint le lendemain, fut celle-ci : « Félix est-il mort ? » « Oh non ! il n'était pas mort, le candide enfant; il était sur le point de recouvrer la santé la plus parfaite et de convier ses parents consolés au banquet du bonheur ».

Que s'était-il donc passé ? le voici : Monsieur l'abbé Sauceron, curé de Gargas, avait sollicité la faveur de demeurer seul quelques instants avec le malade. Il reçut la confession de ce pauvre enfant qui, un moment auparavant, pouvait à peine prononcer une parole. Il mit dans ses mains défaillantes une médaille de Notre Dame de la Salette : « Voilà, mon fils, lui dit le vénérable pasteur, ta Mère du ciel, elle te sauvera ». En effet, la plaie prit pendant la nuit même un aspect des plus satisfaisants, et bientôt elle fut complètement cicatrisée.

Ô tendre enfant que la Sainte Vierge a guéri, grandis en sagesse à mesure que tu croîtras en âge; et que ton jeune cœur brûle toujours pour ta bienfaitrice et de gratitude et d'amour. La paroisse entière de Gargas a voulu s'associer à la famille de l'adolescent rendu à la santé, ainsi qu'au pasteur brûlant de zèle pour Marie, afin d'élever un monument destiné à perpétuer le souvenir de ses maternelles bontés. Le dimanche matin, le pain eucharistique a été distribué pendant la messe solennelle à un peuple nombreux et profondément recueilli. Plusieurs membres du clergé venus des villes voisines, rehaussaient par leur présence cette fête de famille.

Le soir, une magnifique procession, que complétait le concours prodigieux des paroisses environnantes, sortit de l'église pour aller à travers les rues, tapissées de feuillage et bordées d'arbres sur lesquels flottaient au gré du vent de gracieuses oriflammes aux couleurs de Marie, auprès d'un berceau de verdure, dans lequel reposait la statue de Notre Dame de la Salette conversant avec les deux bergers. Les prêtres et le peuple ont entonné en plein air l'Ave, Maris Stella, que répétaient les échos d'alentour. Ainsi se termina cette mémorable journée, qui laissera dans tous les cœurs de profonds souvenirs.

(Journal de Muret).




Prière


Ô Vierge de la Salette, à quelles scènes douloureuses et non interrompues nous fait assister votre apparition sur la montagne !... Ô profond et touchant mystère !... Dieu ne vous a-t-il donc choisi pour sa Mère, que pour faire de vous une illustre victime, destinée à la douleur !.. Vous souffrez au berceau de Jésus, voyant un Dieu pleurer et se plaindre; vous vous abreuvez trente-trois ans à la coupe de ses humiliations !... Le dernier jour venu, vous montez au Calvaire avec votre Fils, par un chemin couvert de son sang, pour consommer avec lui le dernier sacrifice !... Et voici que je vous trouve encore aujourd'hui, au sommet de cette montagne de la France, le front humilié, des yeux inclinés vers la terre, un visage couvert de larmes, des accents plaintifs, une posture suppliante, et un cœur attristé de toutes les douleurs d'une mère !... Que d'afflictions !... Que de maux !... Et c'est nous qui sommes la cause de ce martyre !... Ô tendre Mère, à cette triste pensée notre cœur se brise, notre âme-est dans la tristesse !...

Pardonnez encore, pardonnez vos malheureux enfants; ils se convertiront, ils feront pénitence, ils mourront contrits et repentants, voulant vivre éternellement avec vous, au ciel, sans douleurs, dans le séjour de la paix. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Jeu 6 Oct 2022 - 20:45

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Vingt-troisième jour

La profanation du dimanche

« Je vous ai donné six jours pour travailler; je me suis réservé
le septième ; on ne veut pas me l'accorder !
»


Dans son discours sur la montagne, la Sainte Vierge assigne pour première cause, à la justice irritée de son Fils, la profanation du dimanche; on n'en est point surpris, cette profanation étant la violation de la loi de Dieu, dans un point fondamental, qui a reçu la consécration de sa parole et de son exemple. Après avoir formé le monde en six jours, le Créateur bénit et sanctifia le septième; il cessa toute œuvre, et rentra dans son repos éternel. Pour conserver le souvenir de ce jour à jamais mémorable, Il voulut que ce même jour fût sanctifié par les créatures raisonnables qui habiteraient la terre : « Souvenez-vous, a-t-il dit, de sanctifier le jour du repos; vous travaillerez durant six jours... mais le septième est le jour du repos consacré au Seigneur votre Dieu... »

La profanation du Dimanche est, pour ainsi parler, la violation de la religion tout entière : deux cultes constituent la religion; le culte intérieur, qui en est l'essence et le fondement, et le culte extérieur, qui soutient et nourrit le premier : négliger le culte extérieur, ou, ce qui est la même chose, ne pas sanctifier le Dimanche, c'est négliger le culte intérieur qui s'y rattache nécessairement; c'est négliger par conséquent la religion tout entière. Et c'est là qu'en arrivent bientôt ceux qui ne sanctifient pas le jour du Seigneur; leur âme devient tous les jours vide et froide comme leurs œuvres; d'une part on oublie les vérités éternelles, la prière, les sacrements, c'est-à-dire toutes les règles du devoir; d'autre part, les mauvais penchants se développent, parce qu'ils manquent de loi et de frein; alors les passions se déchaînent, les scandales abondent, les crimes se multiplient; et les iniquités des hommes arrivant à leur comble, appellent sur la terre la malédiction divine.

C'est parce que, depuis un certain nombre d'années, la loi du Dimanche est presque généralement méconnue, oubliée parmi nous, que nous avons vu tour à tour, la peste avec ses horreurs, la famine et ses tortures, les inondations avec leurs désastres, la guerre et ses calamités, les révolutions et leurs ravages; avec un peu de foi, il est impossible de ne pas voir que la main de Dieu nous a châtiés, qu'elle nous châtie encore; et ces châtiments, comme l'a annoncé la Reine du Ciel à la Salette, continueront à fondre sur nous plus nombreux et plus terribles, si l'on ne revient pas à la sanctification du jour du Seigneur ! Dieu pourra différer encore la vengeance; c'est pour donner lieu au repentir : mais quand l'iniquité persévère, la colère divine finit par éclater; et si l'on pouvait découvrir la source de ces fléaux qui ravagent les campagnes, on reconnaîtrait qu'ils découlent pour la plupart de la violation du Dimanche; que ceux qui s'en rendent coupables, perdent souvent en quelques heures le fruit de plusieurs années passées dans la profanation de ce saint jour.

Les prétendus sages de la science attribuent ces fléaux et ces malheurs à des causes naturelles; mais, ces causes, qui les détermine, qui les fait mouvoir, si ce n'est Celui seul qui a créé et gouverne l'univers ? Ne pas le reconnaître, c'est obstinément s'aveugler soi-même, et irriter de plus en plus la justice céleste. Descendue donc du ciel pour nous inviter à la pénitence, notre miséricordieuse Mère commence par nous signaler à la Salette celle de nos transgressions qui irrite le plus son Fils : Elle s'en plaint amèrement au monde, en ces termes : « Je vous ai donné, dit-Elle aux bergers, six jours pour travailler; je me suis réservé le septième; et l'on ne veut pas me l'accorder! » On vient de le voir, ces paroles nous révèlent un désordre bien universel, une plaie bien profonde et bien funeste : c'est à nous, enfants de la Salette, qu'il appartient d'étudier la profondeur du mal, et d'appeler par des vœux ardents, la conversion de ceux que le céleste message de la Mère de Dieu n'a pu encore ni toucher ni guérir.



Réflexions


Les Dimanches et les fêtes, réservés à Dieu, sont profanés de trois manières différentes :
Parce qu'au lien d'être des jours saints, ils sont des jours spécialement donnés au péché;
Parce qu'ils sont, pour un grand nombre, des jours d'affaires, de négoce ou de travail;
Parce qu'ils ne sont pas suffisamment consacrés à l'assistance à la messe, et aux œuvres de religion. Méditons successivement chacune de ces transgressions pour bien entendre et pousser les reproches de Notre Dame de la Salette, sur la montagne.

Première profanation. Les Dimanches et les fêtes sont profanés, parce qu'au lieu d'être, des jours saints, ils sont des jours spécialement donnés donnés au péché : L'homme délivré, à des jours déterminés, de la préoccupation des affaires et des fatigues de ses travaux, doit s'attacher, dit le catéchisme Romain, à adorer Dieu d'esprit et de cœur, et à lui témoigner sa reconnaissance, sa soumission et son amour : et si c'est là pour nous une obligation, qui ne comprend que nous devons éviter avec un grand soin le péché mortel, qui nous fait perdre l'amitié de Dieu ? D'ailleurs, si Dieu a voulu, dans sa bonté, nous interdire les œuvres serviles, ces mêmes jours, non qu'elles sont mauvaises en elles-mêmes, mais qu'elles nous empêcheraient de nous appliquer convenablement au culte de Dieu; combien plus il doit nous défendre de nous abandonner en ces jours au péché mortel, par lequel nous brisons tous les liens qui nous unissent à Dieu, et nous nous rangeons sous l'étendard de ses ennemis.
Or, comment la plupart des bonnes peuvent-ils appeler, de nos jours, les Dimanches et les fêtes ? jours de désordres, d'habitudes mauvaises, de chutes, de transgressions; jours du démon, puisqu'en nous abandonnant au péché mortel, c'est lui que nous serons.

Au témoignage de saint Jean Chrysostôme le péché mortel commis le Dimanche et les fêtes, sans avoir une malice spéciale, fait à Dieu une injure particulière, à raison de la sainteté de ces jours. « En effet, dit saint Jean Chrysostôme, les péchés graves que nous commettons le Dimanche, sont comme une barrière que nous opposons aux dons célestes que Dieu avait dessein de répandre sur nous; nous arrêtons ainsi, par notre propre malice, l'effusion de ses miséricordes. Ah ! si nous pouvions connaître, dit-il, la bonté et la libéralité de Dieu. Il étend continuellement les bras, pour recevoir ses enfants prodigues qui veulent revenir à Lui. Il a toujours les mains pleines de fleurs, c'est-à-dire pleines de grâces pour venir au secours de ceux qu'il chérit : et si telle est la conduite qu'il tient en tout temps, ne la tiendra-t-il pas, à plus forte raison, les Dimanches et les jours de fêtes ? » Mais comment pouvons-nous espérer continue ce grand Docteur, ces faveurs de la miséricorde de Dieu, si dans ces jours saints, au lieu de payer au Seigneur notre dette de gratitude et d'amour, nous secouons le joug tout aimable de sa loi, et si nous ajoutons de nouveaux anneaux à la chaîne déjà si longue de nos péchés et de nos ingratitudes ?

Comprenons donc bien ce que nous devons à Dieu, ce que nous nous devons à nous-mêmes, pour ne pas commettre, le Dimanche et les jours de fête, des fautes graves et mortelles. Mais est-ce bien là, âmes pieuses, la conduite ordinaire et commune des chrétiens ? Que voyons-nous, le Dimanche, dans nos cités, sinon plaisirs, faste, pompes mondaines ? et il n'est pas besoin d'aller dans les grandes villes; dans nos campagnes, et jusque dans les petites bourgades, ne suffit-il pas le dimanche de jeter un regard autour de soi pour demeurer convaincus que la grande affaire n'est pas la prière et le service de Dieu, mais bien la vanité, les cherches dangereuses; que ce jour sacré, en un mot, est bien moins à Dieu qu'au péché.



Pratique : Eviter avec plus de soin, le Dimanche et les fêtes, les fautes graves; vaquer soi-même aux exercices et œuvres de la piété. Mère ou maîtresse de maison, éloigner ses enfants ou ses serviteurs de toutes occasions porteuses de pêché, et leur faciliter la prière et le service de Dieu.


Guérison miraculeuse, vœu, deux conversions obtenues par
l'intercession de Notre Dame de la Salette


Vers la fin du mois de mars de l'année qui vient de s'écouler (1866), dans une modeste chambre, au deuxième étage, dans une ville du Midi, se passait une scène des plus touchantes. Un jeune enfant âgé de neuf ans, fils unique, gisait sur un lit de douleur, en proie a une longue et douloureuse agonie. Il était onze heures du soir. A son chevet, le père et la mère contemplaient, les yeux baignés de larmes, le spectacle déchirant d'un fils qui allait être pour jamais ravi à leur affection. Une fluxion de poitrine déclarée mortelle presque à son début, eût bientôt dégénéré en une phtysie pulmonaire, parvenue rapidement à sa dernière période. Tous les moyens indiqués par la science avaient été employés; aucun n'avait réussi a améliorer la situation du petit malade, dont les souffrances aiguës excitaient la commisération de ceux qui entouraient. On prépara cette jeune âme a recevoir les derniers sacrements, et on jugea même à propos de lui faire faire la première communion ce qu'il fit avec une piété toute angélique. Dieu se plut dans cette âme tendre et délicate, et voulut en faire l'instrument qu'il fit servir à ses desseins pour ramener dans la voie du bien deux âmes qui s'en étaient écartées.

La mésintelligence à la suite de quelques affaires domestiques et personnelles avait séparé déjà depuis longtemps l'époux et l'épouse et les membres des deux familles, que cette circonstance seule avait réunis ce jour-là. Arrive un jour de détresse et de deuil, où le cœur trop longtemps comprimé s'effraie de sa solitude; il a besoin de partager avec un autre lui-même le trop plein de la douleur qui l'oppresse. En présence de la mort, image triste, frappante, mais pourtant bien salutaire; sur le point de voir se rompre les liens d'une existence qui nous est chère, et qui semble seule nous attacher à la vie; les divisions cessent, les passions se calment, les haines trop longtemps nourries s'apaisent; on oublie, on pardonne, on sent le besoin d'être miséricordieux parce qu'on a besoin soi-même d'obtenir miséricorde.

Du reste, comment auraient-ils pu être heureux, les infortunés ? leur union n'avait pas été bénie et consacrée par l'Eglise. Notre petit moribond, dans les desseins de Dieu avait été choisi pour être l'instrument d'une conversion. Le médecin qui, pendant sa longue maladie, lui avait donné des soins aussi actifs qu'intelligents, avait déclaré dans sa dernière visite, il y avait peu d'heures, que désormais tout espoir était perdu, et que probablement le lendemain l'enfant aurait cessé de vivre. Un second médecin est aussitôt appelé, mais en vain; il confirme ce que son prédécesseur avait dit: « Madame, ajouta-t-il, il n'est plus temps, c'est auprès d'un cadavre que je me vois en ce moment; résignez-vous, Dieu vous en demande le sacrifice ».

Cependant, au milieu de cette situation désespérante, il se fait comme un trait de lumière; les deux infortunés se communiquent mutuellement leurs intentions. Emus, fondant en larmes, ils tombent à genoux élevant leurs regards suppliants vers le ciel. Il n'en faut pas davantage, Dieu a tout compris; il ne veut pas frapper le pécheur qui revient à lui dans toute la sincérité de son cœur. C'est l'âme qui lui a tant coûté, qu'il a rachetée au prix de son sang; c'est sur cette âme privilégiée de son amour, qu'il a hâte de déverser tous les trésors de sa tendresse. Ce sera par Marie, par celle qui est appelée à juste titre Réconciliatrice des pécheurs, que le prodige s'accomplira.

Ayant entendu parler des grâces nombreuses obtenues par l'intercession de Notre-Dame de la Salette, ils commencent dans ce moment même une neuvaine en son honneur; le père s'engage à aller chaque jour faire une visite à son sanctuaire, tandis que la mère, veillant au chevet de son enfant, s'unirait à lui en récitant les mêmes prières. Ils font vœu à la Sainte Vierge que si l'enfant leur était rendu, aussitôt ils feraient bénir leur union et se montreraient exacts observateurs des devoirs religieux qu'ils avaient négligés jusqu'à ce jour. A peine la promesse est-elle faite, que l'enfant s'endort du sommeil le plus paisible, la nuit se passe meilleure que de coutume; le lendemain une amélioration sensible se manifeste, et ainsi progressivement, chaque jour; le mieux s'accroît jusqu'au neuvième jour, où la guérison est complète. Il alla aussitôt témoigner sa reconnaissance à la bonne Mère, accompagné de ses parents qui remplirent leur promesse. Le dimanche suivant, tous trois agenouillés à la table sainte, édifiaient les assistants qui avaient eu déjà connaissance de ce fait.

Gloire et amour à Notre-Dame de la Salette !

(Sanctuaire de Nîmes).




Prière


Nous le reconnaissons aujourd'hui, ô Vierge de la Salette; un douloureux spectacle s'offre à tous les yeux, dans cette France dont vous êtes la patronne. Le jour du Seigneur ne diffère trop souvent des autres que par des amusements profanes : Ô Mère, ne vous joignez pas à votre Fils, pour nous châtier et nous punir : laissez-vous toucher par nos regrets et nos résolutions, et détournez encore le courroux du Seigneur; touchés alors de tant de compassion, nous redeviendrons chrétiens; nous ferons retentir nos églises des louanges de Dieu; nous y joindrons les vôtres, et notre cœur Vous proclamera notre libératrice; et après avoir accompli avec bonheur un devoir sacré sur la terre, nous verrons naître ce dimanche éternel, où, dans le sein de Dieu, nous chanterons, avec les anges et les saints, les grandes miséricordes du Seigneur, et votre secours maternel qui nous aura sauvés. Ainsi soit-il.



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Message par Lumen Ven 7 Oct 2022 - 20:09

Mois de Notre Dame de la Salette


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Vingt-quatrième jour

Œuvres serviles, travail du dimanche

« Je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder... »


Dieu a donné à l'homme six jours dans la semaine pour se livrer au travail qui lui procure fit vie du corps: Il s'est réservé le septième, afin que l'homme, créé à son image, l'imite dans son repos divin, comme il l'imite dans le travail. Mais l'homme, aveuglé par l'intérêt, ne prend conseil que de sa malice et de son ingratitude; il se détourne de Dieu, il oublie son âme, pour ce qu'il croit être ses intérêts : et ainsi, il se matérialise, il s'attache à la terre qui passe, et ne lève plus son regard -vers le ciel qui est sa véritable patrie. Jetons en effet les yeux autour de nous, et nous ne verrons pas, sans une affliction profonde, que le jour du Seigneur est en tout lieu profané par un travail continuel. Dans les grandes Villes, la plupart des usines et des fabriques conservent, le Dimanche, la physionomie de la semaine; les comptoirs, les manufactures sont ouverts comme les autres jours; l'étalage des marchandises invite les passants à acheter; les charrois de commerce circulent de toutes parts, à travers les rues encombrées; les artisans, les ouvriers et les ouvrières poursuivent le travail dans la nuit du Dimanche, et osent encore le reprendre dans la matinée du jour consacré à Dieu : et dans les ateliers eux-mêmes, que de fois l'on entend retentir les instruments du travail, au moment où la cloche appelle les fidèles à la prière.

Ce scandale n'est pas seulement dans les villes; il a aussi envahi les campagnes : le laboureur, autrefois si religieux et si bon, arrose de ses sueurs, le Dimanche comme les autres jours, le champ qu'il cultive; il pousse quelquefois le mépris des lois de Dieu, jusqu'à contraindre ses ouvriers, ses domestiques et ses enfants, à partager son travail; et combien d'autres exigent impérieusement, pour le Dimanche, un travail qui mettra un artisan, un ouvrier dans la nécessité de violer la loi du saint repos : en un mot, les transgressions du troisième précepte sont en tout lieu devenues si communes, si générales, que la loi demeure sans action, et l'opinion trop souvent sans critique : et nos dimanches et nos fêtes se passent de la sorte, dans un mépris public du précepte, qui humilie Dieu, et blesse profondément le sentiment religieux des populations catholiques.

En présence de ces transgressions aussi multipliées qu'audacieuses, pouvons-nous être surpris d'entendre la Sainte Vierge, sur la montagne de la Salette, placer la violation du Dimanche au nombre des crimes qui irritent le plus son divin Fils, et qui peuvent nous attirer de grands malheurs ? Pouvons-nous être surpris des paroles que la lecture du secret des deux bergers a fait tomber des lèvres de notre vénéré pape et pontife, Pie IX : « Ce sont des fléaux qui menacent la France, dit-il; hélas ! elle est bien coupable !... »

Oui, elle est bien coupable, cette France où le travail profanateur du Dimanche met au rang des jours ordinaires de l'homme, le jour saint et sacré réservé au Seigneur !...

Ô vous tous donc qui entendez aujourd'hui les plaintes et l'appel de Notre Dame de la Salette, joignez ici vos prières à ses prières, vos larmes à ses larmes, pour désarmer la colère d'un Dieu trop offensé; écoutez à cette heure ce que vous demande par ma bouche la Vierge des Alpes; soyez scrupuleux pour respecter la loi du Dimanche et des fêtes; servez-vous de l'influence que l'âge, la position, l'autorité, l'amitié peuvent vous donner autour de vous, pour obtenir toute réforme en ce point fondamental : et, enfants de Notre Dame de la Salette, soyons en union de prières à notre très miséricordieuse Mère, pour ramener tous nos frères coupables au respect et à la pratique de la sainte loi du repos.



Réflexions


Deuxième profanation du saint jour.

Ne nous permettons jamais de travailler le Dimanche, sans des raisons graves et pressantes, et après avoir d'ailleurs entendu la messe, et obtenu la permission de notre pasteur légitime.

Prenons toutes précautions à l'avance, combinons toutes affaires, pour ne pas nous placer, par notre faute ou par défaut de prévoyance, dans la triste nécessité de travailler les jours réservés : et ici, point d'illusions; une nécessité cesse d'être véritable, si cette nécessité est notre œuvre, ou si nous l'avons créée.

Soyons aussi scrupuleux sur le travail que nous pourrions imposer aux autres, que sur celui que nous ferions nous-mêmes; évitons toutes exigences de service qui imposeraient le travail du Dimanche.

Pour vous, artisans et ouvrières, ne soyez point faciles à admettre les prétextes du travail, les jours défendus : ces prétextes sont souvent vains et futiles, quand ils ne sont pas coupables; la crainte de déplaire n'est pas une raison suffisante à excuser votre complicité; des personnes chrétiennes, de votre état et condition, savent repousser ces exigences, et ne pas prolonger un travail défendu, au delà des limites assignées par la loi de Dieu; vous n'en jouirez' souvent, auprès des personnes qui ont essuyé ces honnêtes refus, que d'une meilleure confiance et d'une plus haute estime; voulez-vous d'ailleurs vous affranchir de toutes pressions et de toutes illusions d'intérêt ? suivez notre conseil : si une sérieuse nécessité s'impose à votre volonté, donnez aux pauvres le prix d'un travail accompli le jour défendu.

Telles sont, âmes chrétiennes, les réformes à accepter et les règles à suivre, pour éviter toute profanation du Dimanche et des fêtes réservées. Oh ! puissions-nous les accepter toutes : « Si vous entendez la voix du Seigneur votre Dieu, disent nos saints livres, ah ! gardez vous d'endurcir vos cœurs !... » Voilà bientôt vingt ans, que nous avons entendu sur une montagne les échos de cette grande voix : c'était la parole de notre céleste et miséricordieuse Mère, la Vierge des Alpes, venant tout exprès du ciel nous porter les plaintes et les menaces de son divin Fils !... Malheur à nous, si, méprisant les avertissements de notre Reine, si, insensibles aux prières et aux larmes de notre Mère, nous négligions la sanctification des jours consacrés au Seigneur !... Répondons plutôt, âmes chrétiennes, à l'appel de Marie, et méritons un jour la récompense promise à l'observation fidèle de la loi de Dieu.



Guérison miraculeuse de Sœur Euphrasie


Rapport adressé à l'évêché d'Angers, relativement à la guérison de sœur Euphrasie, à l'hospice général de cette ville. Le 30 novembre 1853, a paru devant nous Augustin-Pierre Jaubert, vicaire-général et supérieur de la congrégation de la Charité de Sainte-Marie, Jeanne Pilais, dite en religion sœur Euphrasie, qui, sous la foi du serment, nous a déclaré les faits suivants :

« Le 6 du mois d'août 1852, je fus prise de fièvres et de sueurs continuelles, accompagnées d'une toux sèche et opiniâtre. Le médecin crut d'abord que c'étaient des fièvres intermittentes. Voyant que cet état ne s'améliorait pas, il m'ausculta et découvrit une affection au sommet du poumon droit et augura de là que j'étais atteinte d'une phtisie pulmonaire. Le 6 novembre, je fus prise de vomissements et de douleurs déchirantes dans la poitrine et dans le dos. Je ne pouvais garder aucune espèce de nourriture, pas même le liquide; cette diète sévère à laquelle je me vis condamnée, n'apporta aucune amélioration à ma position. Après ce laps de temps, j'éprouvai une faim dévorante qui me faisait saisir avec avidité tout ce que l'on me présentait, encore je ne pouvais parvenir à la satisfaire. Cette voracité ne contribuait qu'à augmenter mes souffrances et mes vomissements continuels; et à chaque moment, des défaillances me faisaient croire que je touchais au terme de ma vie.

Au début de la maladie, je complais sur les secours de la médecine, mais en vain. Depuis six mois, voyant que leurs prescriptions n'aboutissaient à rien, les médecins m'avaient entièrement abandonnée. Dès lors, je me confiai à Dieu et me résignai à la mort. Le 4 novembre 1833, je reçus la visite de M. le curé de Vernoil, qui me raconta son voyage à la Salette. Il m'engagea à faire une neuvaine et me promit de m'envoyer de l'eau de la fontaine miraculeuse. Je lui répondis que je ne pouvais me résoudre à demander à la Sainte Vierge une chose que je ne désirais pas; il me persuada que je le devais, non par attachement à la vie, mais pour la gloire de Dieu et de la Sainte Vierge. Il ajoutait que j'étais jeune et que je pourrais me rendre utile à la congrégation. Je le lui promis faiblement. Depuis le 1er novembre, mon âme était livrée à une violente tempête; rien ne pouvait calmer les frayeurs dont j'étais continuellement agitée; je remettais de jour en jour à commencer ma neuvaine, lorsque mon directeur m'ordonna de ne plus retarder; d'après un ordre si positif, je la commençai le 21 novembre, et je pris avec beaucoup de confiance quelques gouttes d'eau de la sainte Montagne. Dès le premier jour, mes dispositions morales changèrent d'une manière surprenante. Une voix intérieure semblait me dire que j'allais être guérie par l'intercession de la Sainte Vierge. Tout le temps de la neuvaine s'est passé dans la plus douce confiance en Celle qu'on n'invoque jamais en vain.

Le dernier jour de la neuvaine et de ma maladie en même temps, jour désiré, j'eus le bonheur de recevoir la sainte communion que monsieur l'aumônier me porta à quatre heures du matin. A sept heures, toute la communauté assistait au saint sacrifice de la messe, et fit la communion à mon intention. Toute la matinée s'est passée avec des douleurs excessives; mais la voix intérieure qui s'était fait entendre les jours précédents, était encore plus forte et me disait que je serais guérie. Nos sœurs, à qui je faisais part de mes sentiments de confiance, ne le croyaient pas. Vers midi, il s'est passé quelque chose de si extraordinaire dans tout mon être, qu'il m'est impossible de le rendre. Revenue un peu de l'impression causée par un sentiment subit et général, je me connus parfaitement guérie. J'ai voulu aussitôt témoigner à cette bonne Mère toute la reconnaissance dont mon âme était remplie; c'était même trop peu pour mon cœur, j'aurais souhaité que tout le monde le sût pour m'aider à remercier ma souveraine Bienfaitrice. Notre mère générale ce jour-là était absente. Il me tardait de lui annoncer la faveur insigne que j'avais reçue.

A son arrivée, qui eut lieu à six heures du soir, elle s'empressa de venir me voir. « Ma mère, m'écriai-je aussitôt, la Sainte Vierge m'a guérie : permettez-moi d'assister demain à la messe et d'y faire la sainte communion ». « Oui, me dit-elle, si vous vous en sentez la force, je ne veux pas m'opposer à vos désirs ». La nuit se passa très bien. Deux de nos sœurs vinrent le matin m'aider à faire mes petits préparatifs; j'aurais pu me passer de leur bienveillante attention et m'y rendre seule. Le bonheur et la joie que j'avais éprouvés le jour précédent, ne firent qu'augmenter pendant le saint sacrifice où j'assistai pour la première fois depuis seize mois. Depuis ce jour, j'ai suivi tous les exercices de la communauté et ne me suis plus ressentie de mon indisposition. Le 16 février 1854, la sœur s'est présentée de nouveau à nous; elle a déclaré qu'aucun accident de son ancienne maladie n'avait reparu depuis sa guérison; que sa santé était constamment bonne, et qu'elle pouvait vaquer, comme autrefois, à toutes ses fonctions.

La présente relation, signée de plusieurs témoins, entre autres, la supérieure de l'hospice et les sœurs, M. l'aumônier, l'abbé Juret, M. Charles, aumônier du Calvaire, M. Jaubert, vicaire-général.




Prière

Ô Notre Dame de la Salette ! profondément touchés de vos enseignements salutaires, et des refus impies que tant de prévaricateurs osent faire à votre Fils, nous éprouvons le besoin de soulager nos cœurs à vos pieds, et de nous écrier, dans l'amertume de notre douleur compatissante : « Qu'ils sont coupables ceux de nos frères qui violent le saint jour du Dimanche, et oublient si fort ce qu'ils doivent à leur Sauveur !... » Et ce qui ajoute à leur malheur, c'est de fermer l'oreille à votre voix si douce et si auguste, c'est de continuer à braver la justice divine, en méprisant la loi de Dieu !...

Cependant, ô bonne et tendre Mère, ayez encore compassion de ceux qui n'ont pas pitié d'eux-mêmes : par un effort suprême de votre charité, ouvrez leurs yeux coupables; sauvez-les, et sauvez-nous nous-mêmes : c'est votre propre cœur qui vous le demande par notre bouche; car c'est de votre cœur qu'est sorti l'avertissement qui nous inspire cette prière, voulant désormais, en faveur de tous nos frères malheureux, faire de chaque dimanche, un jour entier de dévotion et de saintes œuvres. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Sam 8 Oct 2022 - 17:34

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Vingt-cinquième jour

« Quelques femmes seulement viennent à la Messe !... »


La troisième profanation du Dimanche et des fêtes consiste en ce que ces jours ne sont pas suffisamment consacrés au service de Dieu, aux œuvres de religion et de piété: et par service de Dieu, œuvres de religion, il faut entendre ici principalement, et comme obligation grave et rigoureuse, l'assistance au saint sacrifice de la messe, le Dimanche et fêtes réservées. Et d'abord, apprenons, de la bouche même de saint Augustin, la grandeur et l'excellence du sacrifice de la messe : « Or, dit ce grand Docteur, il y a eu, pour le Fils de Dieu, trois chutes admirables: la première, du ciel dans la crèche; la seconde, de la crèche sur la croix; la troisième, de la croix sur l'autel !... et cette troisième chute, continue-t-il, était nécessaire : oui, sans doute, pour expier nos péchés, il eût suffi d'une seule larme de l'Homme Dieu; mais pour mériter notre amour, pour conquérir les cœurs, il fallait la mort de Jésus-Christ renouvelée sur l'autel !... Le Calvaire est trop reculé dans le lointain des âges; un Dieu mort sur la croix il y a dix-huit siècles, tout cela ne parle assez éloquemment ni à mes yeux ni à mon cœur : il faut à mes yeux le spectacle d'un Calvaire toujours debout; à mon cœur le langage d'un sacrifice tous les jours renouvelé !... »

Et Bossuet, résumant ce passage de son modèle et de son maître, dit excellemment : « Non, le Calvaire n'est pas seulement à Jérusalem, perdu au milieu des montagnes de la Judée; il est encore ici, dans l'enceinte même de nos églises; et la croix toujours debout du Calvaire, c'est la table de l'autel, toujours ouverte au sacrifice de la victime sainte !... » On ne peut pas dire, d'une parole plus haute et dans un plus beau langage, la grandeur, l'excellence du sacrifice de nos autels : et oui, vraiment, le sacrifice de la messe est le plus auguste des sacrifices; mais ce sacrifice est-il toujours glorieux à l'Eglise, consolant pour son sacerdoce ? Est-il surtout compris, apprécié, fréquenté par les fidèles, pour le salut desquels il est offert depuis tant de siècles, en tout lieu où se dresse un autel ? Hélas ! il faut le dire avec douleur et à la confusion des catholiques, l'assistance à la messe le Dimanche et les fêtes, est aujourd'hui omise et abandonnée par le grand nombre : à la ville, les affaires, les relations, l'irréligion des uns, l'indifférence des autres négligent ce devoir, quand elles ne le couvrent pas de ridicule, de petitesse, de mépris ! A la campagne, on prétexte les intérêts, les voyages, les achats renvoyés au dimanche, pour ne pas perdre un temps indispensable aux travaux des champs, et on n'assiste pas à la messe; et au milieu de ces populations, autrefois simples et religieuses, l'âme attristée du prêtre doit compter par centaines le nombre des absents aux offices des paroisses.

Seraient-ils donc venus ou prêts à paraître, les temps désolés où il nous faudrait accepter à la lettre les paroles amères de Notre-Dame de la Salette : « Il ne va plus que quelques femmes âgées à la messe ! » Si ce malheur menace la religion, il faut replacer sur les lèvres de l'Eglise, pour le pleurer suffisamment, ces accents de tristesse des prophètes : « Les voies de Sion pleurent parce qu'on ne vient plus à ses solennités »; ou bien encore ce cri douloureux qui s'échappe comme une plainte amère du cœur de Jésus-Christ parlant de son sacrifice : « Quelle utilité de répandre mon sang sur la table des autels! La consolation des prêtres anciens ne m'est pas même laissée: ils devaient et ils pouvaient répandre sur le peuple le sang des victimes; et moi, je ne le puis faire, car on ne vient pas même à mon sacrifice ! »



Réflexions


Troisième profanation du Saint Jour.

Parmi les œuvres recommandées pour la sanctification du Dimanche, la principale, la seule qui s'impose sous obligation grave c'est l'assistance à la messe; il importe donc de placer la messe du Dimanche au premier rang de nos affaires, avant toutes les autres.

La paresse, la lâcheté, une indisposition légère nous font souvent des illusions trop faciles pour nous dispenser de ce devoir; de bonne foi, un argent à retirer, une invitation à accepter ne nous feraient-elles pas secouer ces vaines excuses d'une volonté mauvaise ? Faisons donc au moins pour Dieu ce que nous ferions pour un intérêt matériel, pour une fête, une partie de plaisir peut-être !...

Aux chefs de maisons, d'un personnel nombreux et d'un service multiplié et difficile, nous proposons l'exemple des maîtres profondément chrétiens: ces maîtres disposent toutes choses, et distribuent les personnes et les œuvres, de manière à faciliter à tous l'audition de la messe, à l'une des diverses heures assignées aux offices de la paroisse; cette pratique est bien chrétienne et utile à tous; la joie, le bonheur des bons serviteurs, c'est l'assistance aux offices; il ne les en faut priver que pour des raisons graves et légitimes; le service général dût-il en souffrir quelque peu, cette condescendance est pour nous un devoir rigoureux, et ils nous le rendront eux-mêmes, dans les jours de la semaine, par un travail plus consciencieux.

Que les pères et les mères portent ici une attention sérieuse : ils comprendront qu'ils seraient vraiment heureux, si leurs enfants, leurs serviteurs assistaient aux offices; ils ne doivent point oublier surtout que la condition du succès, c'est l'exemple, et que le plus sûr moyen de les y porter, c'est d'y assister eux-mêmes.

Aux personnes pieuses ou plus chrétiennes, nous conseillons mieux pour une sanctification convenable du dimanche; par exemple, venir à l'église, entendre la parole de Dieu: il ne serait pas digne d'une âme bonne, de mépriser la parole de Dieu ou de négliger de la recueillir; assister aux vêpres de la paroisse pour y chanter en commun les louanges de Dieu qui sont comme un écho lointain des chants de la patrie; s'appliquer enfin, d'une manière plus spéciale, à la prière, à l'étude des devoirs de la vie chrétienne, aux œuvres de charité et de miséricorde. C'est la violation de tous ces devoirs qui a tiré du cœur de notre Mère, sur la montagne, ce reproche d'ingratitude : « Je me suis réservée le septième jour, et on ne veut pas me l'accorder ».

Attachons-nous désormais à la sanctification du Dimanche et des fêtes; ne perdons plus ces jours précieux et pour l'âme et pour le corps; et malgré les misères inséparables de la vie, nos années s'écouleront heureuses jusqu'à notre entrée dans l'éternelle aurore du dernier jour du Seigneur, le jour du grand repos, dans la vie bienheureuse.



Guérison miraculeuse


Mademoiselle B., âgée de 27 ans, née à St-A. (Isère), vivait avec sa vieille mère infirme, et sa sœur qui nourrissait du travail de ses mains et sa mère et notre malade; cette famille était peu favorisée des dons de la fortune. Il y a environ dix ans que cette jeune personne éprouva une grande frayeur; on la renversa sur un cadavre. La forte émotion qu'elle ressentit attaqua si vivement son système nerveux, que sa jambe droite se raccourcit de six pouces, se replia au genou, se fixa dans cette position, et la cuisse du même côté s'atrophia. Les médecins de la localité et des environs ne purent la guérir. Elle entra dans l'hôpital de Lyon, mais vainement; les docteurs de cet établissement, après l'avoir soumise à toutes sortes d'essais, la déclarèrent incurable et renoncèrent à tout espoir de guérison. Les regards de la jeune fille se portèrent dès lors vers la puissance et la bonté de Marie, en qui elle mit toute sa confiance. Elle voulut aller en pèlerinage à la sainte Montagne et y fit une neuvaine; un léger soulagement qu'elle en ressentit lui fit prendre la détermination de revenir une seconde fois implorer la Mère des miséricordes, eu offrant pour son autel une nappe brodée de ses mains.

Ce modeste ouvrage lui coûta une année entière de travail; et après avoir ramassé quelques sous pour faire son voyage, elle alla à la Salette, attachée sur un mulet. Elle y rencontra la bonne et charitable M... de Valence, qui compatit à sa triste position, et s'établit généreusement sa gardienne. Sa neuvaine terminée, notre infirme fit son humble offrande à l'autel de Marie. Pauvre fille ! à quelle rude épreuve cette bonne Mère a voulu mettre la foi et la confiance de sa fidèle servante. Sa demande ne fut pas exaucée. Elle veut commencer une autre neuvaine, mais ses ressources pécuniaires sont épuisées. N'osant confier son chagrin à personne, des larmes s'échappent de ses yeux; elle s'efforce de les cacher, mais l'œil de la vigilante M... les surprend; celle-ci obtient l'aveu du motif qui les cause. Elle court en avertir le Révérend Père supérieur et intéresse en faveur de sa protégée quelques dames pieuses et charitables.

La malade, pleine de joie et sentant sa confiance grandir, commence une seconde neuvaine. Trois jours après, elle éprouve une augmentation de douleurs. Sa dévouée gardienne redouble ses soins et ses attentions, la fait coucher, et après s'être assurée qu'elle n'avait plus besoin de son secours, elle la quitte pour aller prier et assister à une prédication qui tous les jours avait lieu dans le ravin de l'apparition, à onze heures. Cependant le moment approchait dans lequel la céleste Consolatrice voulait récompenser la confiance inébranlable de sa servante, exaucer ses ferventes prières, et manifester une fois de plus sa miséricorde envers ceux qui viennent lui offrir leurs vœux sur la sainte Montagne. Marie inspire à notre malade le désir d'assister à la prédication qui va commencer et lui aide à quitter sa couche. Mademoiselle B. cède à cette inspiration; et prenant ses deux béquilles, arrive presque furtivement, en passant le long du monument de l'assomption, à la hauteur de la troisième croix du Calvaire. Le sermon finit; la cloche de l'église tinte son premier coup de l'Angélus; notre infirme jette un cri; au second coup, elle en pousse un autre ; au troisième, un nouveau, et en même temps tombe raide à terre sur le petit sentier.

Tous les assistants s'émeuvent, s'agitent. On l'entoure ; les uns la croient morte, les autres pensent qu'elle est prise d'une attaque d'épilepsie. M... reconnut à ses habits noirs sa protégée; elle accourt, monte aussi rapidement que son émotion le lui permet, écarte la foule, soulève la malade, et demande de l'eau de la fontaine comme un dernier espoir de la rappeler à la vie. Un jeune prêtre descend de suite pour puiser un peu d'eau. Tout cela n'est causé que par le travail invisible de la main de Marie, qui rétablissait les diverses parties du corps dans leur état normal. Les nerfs raccourcis se détendent, la jambe repliée s'allonge, la cuisse atrophiée reprend ses chairs, et Mademoiselle B. se lève sur son séant, sans faire jouer les jointures de ses membres, semblable à un bloc d'une seule pierre. Elle oublie les béquilles sur le gazon, descend à la fontaine au grand étonnement de toute l'assemblée, boit de l'eau, remonte, fend la foule qui s'empresse autour d'elle. Elle entre dans l'église, se précipite aux pieds de Marie, devant l'autel, où elle se répand en actions de grâces.

Mademoiselle B. est demeurée neuf jours après pour faire une neuvaine d'actions de grâces. Ses béquilles sont demeurées exposées près de la fontaine aux regards de tous les pèlerins; elles augmentent le nombre déjà assez grand de pareils trophées que Marie garde dans son sanctuaire comme autant de preuves de sa puissance sans bornes et de sa bonté sans limites. (Journal de Muret.)




Prière

Très Sainte Vierge Marie, Mère immaculée de l'Agneau sans tache, Mère de douleur et d'amour, vous apparaissez sur la montagne de la Salette pour faire entendre à tout votre peuple, par la bouche de deux enfants, les plaintes et les menaces de votre divin Fils : rendez-nous désormais plus attentifs à vos avis salutaires, et obtenez-nous la grâce d'être fidèles à la résolution d'observer chrétiennement la loi de Dieu, et de sanctifier, en toutes œuvres de religion et de piété, le Dimanche et les fêles; non, nous ne voulons plus entendre cette plainte amère de votre cœur : « J'ai demandé le septième jour, et on ne veut pas me l'accorder »! Prosternés à vos pieds, vos enfants vous le consacrent sans réserve : daignez, ô bonne Mère, agréer notre résolution; offrez-la vous-même à Jésus-Christ, et réconciliez-nous avec votre divin Fils; nous vous le demandons par nos prières, par le repentir de nos profanations passées, et par les larmes que vous ont fait répandre nos péchés. Ainsi soit-il.



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Message par Lumen Dim 9 Oct 2022 - 20:14

Mois de Notre Dame de la Salette


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Vingt-sixième jour

Le respect du lieu Saint

« Et puis, ils vont l'hiver à la messe, rien que pour rire
et se moquer de la religion
»


L'apparition de Notre-Dame de la Salette semble destinée à révéler une à une toutes les douleurs présentes de l'Eglise : Elle se plaint aujourd'hui de nos irrévérences dans le lieu saint, en un langage simple et abandonné, mais où respirent une grande tristesse et une amertume profonde : On travaille le Dimanche tout l'été; et puis on va, l'hiver, à la messe, mais rien que pour rire et se moquer de la religion ! Le défaut de respect dans le lieu saint, l'irrévérence dans nos églises, sont particulièrement injurieux à Dieu; efforçons-nous de comprendre la malice spéciale de ce reproche de notre Mère sur la montagne. Dieu est immense; c'est-à-dire que, par sa nature, il est substantiellement présent en tous lieux; le ciel est le trône principal de sa gloire, l'œil de sa justice éclaire les enfers, sa puissance et sa majesté infinies remplissent les vastes espaces de la terre et des mers. L'univers entier est donc le temple de Dieu, étant, dit saint Cyprien, répandu tout entier dans tous les lieux: qui pourrait donc, s'écrie Salomon, se croire capable de bâtir à notre Dieu une maison digne de sa majesté ?...

Cependant, nous savons par l'enseignement de l'Eglise que Dieu habite d'une manière particulière les temples que nous lui avons consacrés: oui, depuis que le Verbe divin, l'adorable Jésus a daigné paraître sur la terre revêtu de notre nature, nous laisser dans l'auguste Eucharistie son corps et son sang, réellement contenus sous les espèces sacrées du sacrement, l'autel de nos églises n'a pas moins d'avantages que l'autel du ciel. La victime que nous immolons est l'Agneau de Dieu même : le pain reçu à la table sainte est la nourriture immortelle des anges et des bienheureux : le vin que nous y buvons est ce breuvage nouveau dont on s'enivre dans le royaume du Père céleste : le cantique sacré que nous chantons dans nos temples est celui que l'harmonie céleste fait sans cesse retentir autour du trône de l'Agneau: nos églises enfin sont ces nouveaux cieux que le Prophète promettait aux hommes: Jésus-Christ les habite corporellement, voilé sous les espèces sacrées de la divine Eucharistie: et saint Jean Chrysostome n'hésite pas à les appeler un ciel en raccourci, un vrai paradis...

Il nous faudrait donc répéter dans nos églises, les paroles que prononça le patriarche Jacob. Au sortir du sommeil mystérieux du désert, durant lequel le Seigneur se manifesta clairement à lui, il s'écria, dans un moment d'admiration et de frayeur : « Le Seigneur est vraiment ici, et je ne le savais pas ». Le Seigneur est vraiment dans nos temples; c'est un dogme que sa divine parole et ses prodiges ineffables attestent également ! Mais que de chrétiens l'ignorent ou semblent ne le pas croire! Les irrévérences que l'on y voit commettre, les dissipations et quelquefois les scandales dont on y est le témoin affligé ne semblent-ils pas le démontrer ? Vit-on jamais les chrétiens se comporter avec moins de respect dans le temple du Seigneur, que dans ces temps irréligieux auxquels nous sommes réservés ? On n'ose rappeler ici les malheureux infidèles des déserts, honteusement courbés dans leurs temples devant des idoles de bois ou de pierre, pour des hommages qui n'appartiennent qu'au vrai Dieu! Cependant, au récit des voyageurs et de nos missionnaires, leurs adorations superstitieuses, leur maintien respectueux durant des sacrifices coupables, pourraient faire honte et servir de leçon à bon nombre de catholiques, dans nos églises et nos cérémonies religieuses ?... C'est ce désordre scandaleux que veut réprimer Notre Dame de la Salette, par ces paroles: On vient à l'église pour rire et se moquer! Qui ne voudra reconnaître aujourd'hui la justice de ce reproche, et réparer les humiliations, soulager la douleur qu'il cause au cœur de Dieu ?...



Réflexions


Les dispositions nécessaires pour plaire à Dieu dans son temple, sont :

Un saint respect, une attention soutenue par l'idée de sa divine présence. Le roi Salomon nous déclare de la part de Dieu, qu'en entrant dans le temple du Seigneur, nous devons considérer la sainteté du lieu où nous posons le pied. Et Dieu lui-même ordonne de ne paraître dans son temple qu'avec une religieuse terreur; et tout cela, dit-il, parce que je suis le Seigneur. Le saint roi nous affirme en outre qu'après la consécration du temple, le Seigneur en prit aussitôt possession, et que sa majesté le remplit à un tel degré, que les prêtres eux-mêmes n'y pouvaient plus entrer. Noble et fidèle image de nos églises : les ombres et les figures ont passé, pour faire place à la vérité; le Seigneur est vraiment ici; il remplit ce lieu de l'éclat de sa majesté; les Puissances célestes environnent l'autel qui lui sert de trône, et le tabernacle qui est son sanctuaire; et confondues toutes dans un saint respect, Elles l'adorent en tremblant : écrions-nous donc, avec le Prophète, en entrant dans nos temples : « Que ce lieu est terrible et vénérable! c'est bien vraiment ici la maison de Dieu et la porte du ciel »...

La seconde disposition à apporter dans nos temples, est une disposition de prière et d'adoration. Le Fils de Dieu a pris soin de nous l'apprendre lui-même; Ma maison, dit-il, est une maison de prière. Du fond de cette retraite sainte, que son amour pour nous lui a fait choisir, Jésus consulte nos besoins, écoute nos prières, et porte nos vœux au pied du trône de son Père : là ! il faut parler incessamment ses plaies sacrées, ce sang répandu pour nos péchés, cet état d'abaissement où sa tendresse pour des ingrats a réduit sa majesté...

Mais nous, apportons-nous avec confiance nos vœux au pied de l'autel ? venons-nous à l'église y confesser humblement nos misères, et y exposer nos besoins ? Ah! nous craignons trop d'être rebutés, et nous avons oublié ces pensées consolantes du Prophète : « Que les yeux du Seigneur sont toujours ouverts, et ses oreilles toujours attentives dans son temple ». Mais, ces adorateurs sincères de la majesté de Dieu, qui nous donnera de les distinguer dans cette foule qui remplit nos églises ? Sont-ce ces hommes que nous voyons à peine fléchir un genou au moment où Dieu descend sur l'autel; ces hommes couverts de péchés, et qui semblent vouloir refuser à Dieu le moindre des hommages, tandis que les esprits célestes descendent et lui font cortège ?...

Et ces autres chrétiens que la coutume, le respect humain, ou le désœuvrement seul rassemblent à l'église, ou n'y paraissent que pour y étaler le faste et les vanités du siècle ? Comme si le Dieu qui réside ici n'était pas un Dieu dépouillé, couronné d'épines et crucifié pour nos péchés !...

Et enfin, ils n'adorent pas mieux le Seigneur, ceux qui ne cherchent dans l'église que des sujets de distraction; ceux dont les conversations et les rires troublent la célébration des saints mystères et la prédication de la parole divine ! La place de ces pécheurs n'est point à l'église, dit l'apôtre saint Jean. Loin, loin de ces murs sacrés ces sectateurs des démons, ces adorateurs des idoles, ces fils du mensonge et de la vanité (Apocalypse 22 : 15).



Pratique : Examiner aujourd'hui, sans illusions, quelles dispositions habituelles nous accompagnent à l'Eglise; y venir et nous y comporter désormais en tous sentiments de respect, de prière, de maintien religieux, qui pourront servir à notre bien et à l'édification du prochain.


Relation d'une guérison adressée à Mgr le cardinal Gousset,
à sa demande, le 29 mai 1854


Monseigneur, Nous nous trouvons singulièrement honorées de la demande que vous voulez bien nous adresser. Votre Eminence désire que nous lui donnions des détails circonstanciés sur la guérison instantanée de notre sœur Alix. Il est d'autant plus juste de satisfaire Votre Eminence que, plus que personne, elle a contribué à cette guérison. C'est vous, Monseigneur, qui avez inspiré à notre sœur malade de faire une neuvaine à Notre Dame de la Salette, et votre bienveillante parole a été regardée comme une expression de la volonté de Dieu, en même temps que l'accent paternel de votre voix a mis dans son âme une confiance telle, qu'à dater de ce moment, elle a cru fermement à une prochaine guérison. La neuvaine fut donc commencée le samedi 6 mai, deux jours, Monseigneur, après votre bienfaisante visite.

Cependant le mal ne paraissait rien perdre de son intensité, la fièvre était aussi forte que précédemment; les sueurs abondantes qui, depuis vingt-et-un mois épuisaient ses forces, étaient toujours les mêmes; les douleurs qu'elle éprouvait au côté, à la poitrine, n'avaient rien perdu de leur force. Malgré la violence du mal, notre malade ne perdait rien de sa confiance. Souvent elle disait : « C'est Monseigneur qui m'a dit de prier et d'espérer; c'est Dieu qui a inspiré Son Eminence : oui, je serai guérie ». Une circonstance qu'il nous est permis de regarder comme providentielle vint encore fortifier ce sentiment de foi et d'espérance. Une de nos sœurs, que nous envoyions à Versailles, pour aider à nos mères du Grand-Champ, fut assez heureuse pour voyager depuis Epernay jusqu'à Paris, en la compagnie du Révérend Père Sibillat, missionnaire de Notre-Dame de la Salette. Chemin faisant, il lui rapporta la relation d'une guérison qui venait d'être opérée par la confiance en Marie. A son retour, la sœur s'empressa de nous la communiquer ainsi qu'à la malade, ce qui lui inspira un nouveau degré de confiance.

La nuit du samedi au dimanche fut semblable à toutes celles qui l'avaient précédée depuis six ans, c'est-à-dire depuis qu'elle ne quittait plus son lit; mêmes douleurs, même insomnie, fièvre aussi forte; mais la neuvaine n'était pas finie, elle ne devait se terminer que le lendemain. Le dimanche de grand matin, M. l'aumônier lui porta la sainte communion; elle ressentait encore une douleur au côté gauche. Cela néanmoins ne l'empêcha pas de se dire intérieurement qu'elle était guérie. Elle récita le Memorare, suivi d'une invocation; ensuite elle prit une cuillerée de l'eau miraculeuse, après quoi elle éprouva un frémissement intérieur dont elle ne sut pas se rendre compte. A l'instant même toute douleur disparut. Elle se leva, s'habilla, prit un potage et sortit de sa chambre pour venir nous dire elle-même qu'elle était guérie. Ne nous trouvant pas, elle nous attendit une demi-heure dans le jardin, accompagnée de plusieurs de nos sœurs, à qui déjà elle avait fait part de sa joie...

A peine pouvions-nous croire à ce que nous voyions, le fait était cependant sous nos yeux, nous dûmes le croire. Huit jours après, elle partait pour la campagne; c'est de là qu'elle nous écrit qu'elle va parfaitement bien. Si vous le permettez, Monseigneur, notre sœur à son retour, aura l'honneur d'aller réclamer de Votre Eminence une nouvelle bénédiction. Cette bénédiction, Monseigneur, je la demande moi-même pour notre petite communauté, et en particulier pour celle qui a l'honneur d'être...

(Journal de Muret).




Prière

Ô divine Marie, si bien identifiée autrefois au Calvaire avec l'adorable Victime de la Croix ! Vous, qui êtes demeurée en sa présence, immobile de foi, de compassion et d'amour ! faites que, pendant les saints mystères, nous soyons pénétrés à l'église, de la foi la plus vive, et de la piété la plus tendre !

Ah ! s'il nous était donné de voir et de sentir la présence de notre Jésus sous les adorables espèces, comme vous avez senti vous-même la présence divine sous le poids de ses ignominies et de ses douleurs ! Oh ! qu'une messe, une seule messe, nous serait bien et bonheur à notre cœur, et qu'amère serait à notre âme la pensée des irrévérences commises dans le saint lieu !

Daignez, ô Mère de Jésus, et notre Mère aussi, daignez nous obtenir cette grâce ! donnez à nos yeux, selon l'expression du Prophète, une fontaine de larmes, pour faire amende honorable à Jésus hostie, et assister désormais au sacrifice des autels, pleins de respectueuse tendresse, et comme tout imprégnés du souvenir du Calvaire et du ciel. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Lun 10 Oct 2022 - 20:29

Mois de Notre Dame de la Salette


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Vingt-septième jour

Le blasphème du Saint Nom de Dieu

« Ceux qui mènent les chars ne savent plus jurer,
sans mettre le Nom de mon Fils !... »


Un autre reproche que la Très Sainte Vierge nous a adressé dans son discours à la Salette, est relatif au blasphème du saint Nom de Dieu. Prenant un langage simple, pour être mieux comprise par les deux petits bergers, elle leur dit : « Ceux qui mènent les charrettes ne savent plus jurer sans mettre le Nom de mon Fils au milieu, ce sont là les deux choses (le blasphème et la profanation du Dimanche), qui appesantissent tant le bras de mon Fils !.. »

Quelles sont donc, et la nature du Nom de Dieu, et la malice du blasphème ? Le Nom de Dieu est un Nom Grand, un Nom Saint, un Nom redoutable : au ciel, le Nom de Dieu est l'objet incessant des cantiques des Anges et des Séraphins : dans l'enfer, Il est le désespoir des réprouvés : sur la terre, Il fait la Consolation et l'Espérance des justes; Il est aussi l'épouvante et la terreur du pécheur : enfin, pour rendre à ce Nom Adorable un culte perpétuel, l'Eglise le place incessamment sur les lèvres de ses enfants et de ses ministres, par ces paroles du Saint Roi David, devenues pour nous une formule de prières : « Que le saint Nom du Seigneur soit béni, maintenant, et dans tous les siècles des siècles ». Ajoutons avec Origène que le Nom de Dieu n'est pas moins Cher à Dieu que son Être propre; d'où Il suit qu'autant Il a d'intérêt à défendre sa Gloire, autant doit-il en avoir pour faire respecter son Saint Nom. Et si nous en cherchons la raison, Tertullien nous la donne en ces termes : « C'est que, dit-il, le Nom de Dieu comprend tout son Etre, toute sa Nature, toutes ses Perfections : dans le Nom de Dieu sont renfermées, la Justice par essence, la Sagesse incréée, la Toute-Puissance, la Toute Science, la Vérité, la Miséricorde, la Bonté !.. » blasphémer donc ce Nom ineffable, c'est attaquer Dieu à la fois dans toutes ses perfections, dans tout son Etre; c'est enfin, suivant la parole de nos saints livres, lever une main sacrilège contre son Seigneur et son Maître, déclarer la guerre au Tout-Puissant, et l'anéantir, autant qu'il est en nous de le faire. (Enseignements de la Reine du ciel.)

Le saint Nom de Dieu est blasphémé par la généralité des hommes. Remarquons bien que le blasphème ne consiste pas seulement dans ces imprécations auxquelles on mêle le Nom de Dieu : à cette prévarication appartiennent encore les attaques contre les mystères de la religion, les sarcasmes, les plaisanteries graves, les facéties sacrilèges dirigées contre lès Sacrements, les cérémonies, les ministres de l'Eglise; en un mot, blasphémer, c'est parler d'une manière injurieuse, non seulement de Dieu, mais encore des choses qui lui sont dévouées: or, cette iniquité est devenue de nos jours presque générale; la voix des blasphémateurs couvre celle des adorateurs; et il ne monte presque plus de la terre que des clameurs impies : ouvrons la plupart des livres qui se publient, lisez les journaux les plus répandus; vous n'entendez que négation des dogmes chrétiens, que mépris de nos croyances, qu'attaques contre la divinité de Jésus-Christ, l'Eglise ou ses ministres. La société moderne se trouve donc, il faut bien le reconnaître avec douleur, comme inondée de blasphèmes contre Dieu: on dirait que le démon met tout en œuvre pour entraîner le peuple chrétien à répéter le cri sacrilège des juifs, au moment où Pilate leur montra le Christ : « Tolle, tolle; qu'il disparaisse, qu'il meure, ce Dieu qui nous importune, nous, nos intérêts, nos opinions et nos plaisirs : nous ne voulons plus qu'il règne sur nous !.. »

Notre Dame de la Salette avait donc grandement raison de se plaindre sur la montagne des blasphèmes si multiplié; dans le monde, et qui, comme une lèpre honteuse, défigurent tout le corps social; voilà bien ce qui rend le bras de Dieu si pesant, que la Vierge, toute puissante par ses prières, ne peut plus le retenir. Pleurons, gémissons avec Elle sur un désordre devenu si général, conjurons-la d'écarter par son intercession les malheurs et les fléaux dont nous menace un Dieu justement irrité de tant de crimes; ou si sa justice frappe le blasphémateur impénitent, ne nous étonnons pas de ses rigueurs, car Dieu ne peut avoir, après tout, une majesté vaine, méprisée et impuissante.



Réflexions


Les dispositions nécessaires pour plaire à Dieu dans son temple, sont :

Ingratitude du blasphémateur. Nous lisons au chapitre 10 de l'Evangile selon saint Jean, qu'un jour des Juifs méchants et endurcis prirent des pierres pour lapider Notre Seigneur. Ce divin Maître leur dit : « Je vous ai instruits de la doctrine du salut, j'ai guéri vos malades, j'ai délivré vos possédés, j'ai multiplié les miracles au milieu de vous : pour laquelle de ces bonnes œuvres voulez-vous me lapider ?.. » Empruntant ce langage de Jésus Christ, n'aurions-nous pas le droit de dire aux malheureux blasphémateurs : « Enfants ingrats et dénaturés, pourquoi maudissez-vous le Nom de votre Dieu ? est-ce parce qu'il vous a créés? est-ce parce qu'il vous a élevés au-dessus de tous les êtres de la création, et qu'il vous a placés ici comme le roi de l'univers ? maudissez-vous son Nom, parce qu'il vous donne la pluie, la chaleur, la rosée qui font germer, croître et mûrir la moisson ? maudissez-vous son Nom, parce qu'il vous a rachetés sur la croix, et établis les héritiers de sa gloire ? est-ce parce que dans la sainte communion, il vous a nourris de sa chair et de son sang adorables ? est-ce parce que dans le ciel, il vous a préparé une couronne éclatante, un trône glorieux, un bonheur immense et éternel ? Répondez, malheureux blasphémateurs, répondez à cette voix de votre Dieu! pour lequel est-ce de tous ces bienfaits innombrables que vous maudissez son saint Nom ? » « Ô insensés, s'écrie saint Jean Chrysostome, votre bouche ingrate blasphème celui qui veille sur vous ? devez-vous donc être le seul, ô notre Dieu, vous, notre premier et meilleur ami, pour qui l'amour et les bienfaits multipliés ne recueilleront de notre part qu'indifférence, mépris, insultes et malédictions!.. »

Zèle des enfants de Notre Dame de la Salette à réparer le blasphème et à louer le saint Nom de Dieu : Les blasphémateurs sont les échos volontaires de l'enfer, et ils ont perdu la foi, les enfants ingrats qui traitent de la sorte leur divin Père; et ce qui ajoute à la tristesse des âmes chrétiennes, c'est qu'après les reproches amers de la Sainte Vierge sur la montagne, il reste encore dans notre malheureuse patrie tant de blasphémateurs ! Pour nous, enfants privilégiés de la Salette, devenons aujourd'hui ses apôtres : montrons par notre zèle contre le blasphème, par notre respect profond de ce Nom sacré, qu'à nos yeux, ce Nom rappelle tout ce qui peut exciter l'amour le plus tendre; montrons un cœur ému, devant des blasphèmes proférés en notre présence; demandons pardon pour nos frères coupables, et écrions-nous aussitôt en réparation: « Mon Dieu, mon Dieu... »



Pratique : Mettons tout en œuvre autour de nous, conseils, bonté, prières, pour prévenir où diminuer le blasphème auprès de nos parents, amis ou serviteurs. Ne mêlons jamais nous-mêmes ce nom trois fois saint à nos discours, inutilement et sans piété...


Guérison obtenue par l'intercession de Notre Dame de la Salette,
en faveur d'un brigadier eu garnison à Metz


Jean Lacoume, brigadier et cantinier en garnison à Metz, était malade depuis dix mois, d'une fièvre qui lui arrivait régulièrement tous les trois jours, et qu'aucun des remèdes usités en pareil cas n'avaient jamais réussi ni à diminuer, ni à couper; au contraire, sous leur action, le mal augmentait, et le pauvre militaire languissait, miné par la maladie; tout le côté gauche du corps était horriblement douloureux au moindre mouvement; de ce même côté, une grosseur et une plaie étaient apparues sur la poitrine. Dernièrement, se trouvant chez un honorable commerçant de la ville, celui-ci fut touché de sa triste situation, et lui dit : « Mon ami, croyez-vous en Dieu ? et savez-vous que la Sainte Vierge est toute-puissante auprès de son divin Fils ! » « J'ai la foi, affirme le brave brigadier ». « Eh bien alors, faites un pèlerinage au sanctuaire du hameau de Villers-l'Orme; depuis déjà deux ans, les pieux malades y vont en foule implorer Notre-Dame de la Salette... allez-y aussi, vous guérirez ».

Le bon militaire accepte avec joie ce conseil, il fait vœu de se traîner pendant neuf jours à cette chapelle; et vendredi, 8 juin 1860, il se met en route : sa faiblesse est effrayante, un camarade le soutient; sa poitrine est haletante. Arrivé à Saint Julien, ses douleurs sont si vives qu'il croit y succomber; mais sa confiance en Marie le ranime, et à force de luttes, de temps et de courage, le pèlerin arrive aux pieds de la statue bénie de Notre Dame de la Salette. Il y prie avec ferveur, implore sa guérison, et revient à Metz avec les mêmes souffrances; le lendemain, il recommence; c'était le jour où devait se faire sentir cette fièvre si rebelle depuis dix mois et quelques jours; mais, ô bonheur ! malgré les nouvelles fatigues et les nouvelles tortures éprouvées pendant le second et pénible voyage, l'abcès ne se produit pas, et depuis ce jour mémorable la fièvre disparut sans retour. Il lui est resté pendant les neufs jours de ses pèlerinages, faits par la pluie et la tempête, toutes ses souffrances du côté malade, ses insomnies, ses maux extérieurs de la poitrine; mais à la neuvième station, il en était parfaitement guéri et n'avait plus aucune trace de mal ni de faiblesse. Il faisait deux lieues pour se rendre au sanctuaire en une heure moins dix minutes, et en revenait avec la même promptitude.

Le dimanche 17 juin, voulant rendre un hommage public à la Sainte Vierge, il est allé de nouveau au sanctuaire, et y a suspendu, en présence des habitants émus et joyeux, un bel ex voto signé de sa main. Puissent tous les infirmes de corps et d'âme avoir Une pareille confiance en la Vierge de la Salette, l'auguste Reine des cieux, et connaître le chemin de son sanctuaire qu'elle bénit chaque jour par de nombreux bienfaits.

(Journal de Muret).




Prière

Ô bonne Vierge de la Salette, que votre apparition miraculeuse deviendrait pour nous une grâce précieuse, si elle nous laissait profondément gravés dans le cœur, un respect profond et un amour ardent pour le Nom de Dieu, et le Nom de votre divin Fils ! que nous serions heureux, si l'horreur du blasphème nous inspirait pour Jésus, cette dévotion vive et tendre qui s'attache à son doux souvenir, comme à la beauté parfaite, au bien suprême !

Et pourquoi n'en serait-il pas ainsi, ô Mère si affectueuse et si bonne, quand vos enfants vous le demandent de tout cœur, par votre protection maternelle, et par les entrailles de la charité de Jésus-Christ ? Ah ! laissez-nous donc emporter d'ici la douce confiance que vous exaucerez ce pieux désir, pour la plus grande gloire de notre Dieu, et celle de notre céleste Mère. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Mar 11 Oct 2022 - 17:06

Mois de Notre Dame de la Salette


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Vingt-huitième jour

La loi d'abstinence

« Et le carême, ils vont à la boucherie comme des chiens ! »


Les termes de ce reproche de Notre Dame de la Salette, et de la comparaison qui l'accompagne, paraissent tout d'abord étranges et vulgaires : il faut se souvenir que le langage prophétique admet ces locutions vives et énergiques; on trouve ces sortes d'expressions, et de plus dures encore, dans la bouche des prophètes, des apôtres et de Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même, voulant flétrir et stigmatiser le vice. Au reste, ces mots abandonnés : « Ils vont à la boucherie comme des chiens », ont ici un sens voulu et de circonstance. Du haut de sa montagne, Marie voit les lois de l'abstinence partout méconnues et méprisées; son cœur si doux, si tendre, si bon, s'indigne en ce moment : Elle compare les lâches chrétiens dont la vie se traîne dans les sens, à ces vils animaux qui se jettent instinctivement sur leur proie; par une expression sévère, Elle flétrit leur conduite, et nous rappelle tous à l'observance plus exacte des lois de l'Eglise. La première et la plus ancienne loi que Dieu ait imposée à l'homme, est celle de l'abstinence. A peine admis au paradis terrestre, Adam reçut la défense de toucher au fruit d'un arbre qui lui fut désigné; fidèle à l'observation de cette loi, il nous eût transmis son innocence première, et il n'eût pas été besoin, pour la réparer, que l'Eglise nous imposât de nouvelles abstinences : mais, par la chute du premier homme, la chair s'est soulevée contre l'Esprit; et par un juste châtiment de notre révolte, les jeûnes et les abstinences nous sont devenus nécessaires; et tels sont le fondement et l'origine du précepte de l'abstinence.

Ils ignorent donc la première page de l'histoire humaine, et la condition de notre nature déchue, les hommes qui osent affirmer que l'abstinence est bien inutile en elle-même, et surtout arbitraire de la part de l'Eglise. La loi de l'abstinence a pour fondement la loi naturelle, qui demande réparation de la première chute, et pour justification de sa pratique et de son institution parmi nous, la parole de Jésus-Christ disant à l'Eglise : « Qui vous écoute, m'écoute, qui vous méprise, me méprise; et celui qui me méprise, méprise Celui qui m'a envoyé ». L'autorité de l'Eglise n'est donc ici autre que l'autorité même de Dieu. Après ces justes observations, qu'elles sont malheureuses et méprisables ces locutions irréligieuses si répandues dans le monde : « La viande ne damne pas; elle n'est pas plus mauvaise un jour que l'autre!... » Que ces paroles sont injurieuses à Dieu, humiliantes pour l'Eglise, et qu'elles accusent d'ignorance et peu de foi chez les personnes qui les profèrent !...

Non, assurément, la viande ne damne pas; ce qui damne, c'est la désobéissance qui fait manger la viande un jour défendu; ce qui est mauvais, c'est la violation d'une loi qui n'existe pas pour les autres jours, c'est la révolte contre l'autorité légitime de l'Eglise. Adam, en mangeant du fruit défendu, ne fut pas souillé par le fruit qu'il mangea, très bon en lui-même, mais par sa désobéissance à la loi de Dieu; de même, ce n'est pas ici la viande qui souille l'homme, c'est l'intention et l'esprit de révolte avec lesquels il agit : en un mot, il ne s'agit, dans ce précepte de l'abstinence, ni de viande, ni de jours, ni de goût; il s'agit du cœur qui pèche en refusant de se soumettre à un commandement obligatoire et facile. Il n'y a qu'un homme superficiel et ignorant qui puisse regarder cette institution comme inutile : respectons-la donc nous-mêmes, du fond de notre cœur; laissons rire ceux à qui plaisent ces sortes de dérisions impies, et accomplissons sans murmurer des commandements si simples, si sages et si utiles à nos âmes.



Réflexions


Outre le motif général qui détermine son institution, la loi de l'abstinence repose sur de sages et pieuses raisons. Son application, qui revient toutes les semaines, aux Carêmes, Vigiles et Quatre Temps de l'année, est destinée à rappeler incessamment au souvenir des chrétiens, la Passion, les souffrances, la mort de leur Sauveur, et la nécessité toujours pressante de la pénitence; elle est en quelque sorte la pratique publique de la pénitence des premiers chrétiens; aussi, combien cette seule observation du maigre aux jours prescrits, empêche l'âme de sortir des idées religieuses.

Les Vies des Pères et les écrits des docteurs renferment des pensées pieuses et des comparaisons touchantes, pour exprimer l'excellence et les avantages spirituels de l'abstinence. Les athlètes du paganisme, disent-ils, se préparaient au combat par une diète sévère, et par l'abstension de certaines nourritures, des semaines entières; pourquoi les athlètes du christianisme n'imiteraient-ils pas cet exemple ?... Un général, qui veut faire le siège d'une ville, commence par lui couper l'eau et les vivres : faites de même à l'égard de votre corps, si vous voulez le dompter.

Saint Jean Climaque ajoute : « L'abstinence et le jeune sont la circoncision des délectations du palais, des aiguillons de la chair, l'extirpation des mauvaises habitudes, la purification de l'oraison, le gardien de l'esprit, le principe de la componction, le protecteur de l'humilité et de l'obéissance, la santé du corps, la tranquillité de l'âme, la rémission des péchés, la porte du paradis!... »

Et enfin, qui ne serait rempli d'un saint désir d'abstinence à cette comparaison de saint Vincent Ferrier : « Avant de s'envoler vers d'autres contrées, lorsqu'est venu l'automne, certains oiseaux sont obligés de s'abstenir presque totalement de nourriture, afin de devenir plus légers au vol... Il en est de même de notre esprit, c'est par l'abstinence qu'il se prépare et s'élève vers les régions célestes; et le jeûne est le char que l'on monte pour arriver jusqu'à Dieu!... »



Pratique : Résolutions généreuses et pratiques :

Observer soi-même, et faire accepter dans sa famille, dans la mesure de notre influence, et dans toute sa rigueur loyalement catholique, le précepte de l'abstinence. Que dire de ces tristes familles, pourtant si nombreuses, qui usent d'aliments gras toute l'année, sans distinction de jours ?... Quelle éducation pour les enfants, quel exemple pour des serviteurs !... Ah ! c'est bien à ces familles que s'appliquent ces paroles humiliantes, mais bien méritées, de Notre Dame de la Salette: « Il vont à la boucherie comme des chiens !... »

Différer, autant que possible, les voyages qui nous exposent à la violation prochaine du précepte, par le mauvais vouloir ou les exigences d'un service public dans les hôtelleries : évitons, par de sages précautions, de nous asseoir à la table d'un parent ou d'un ami, un jour d'abstinence. Oh ! qu'il est à craindre que cette parole de l'Evangile ne se vérifie pour un grand nombre : « Vous avez rougi de moi devant les hommes; à mon tour, je rougirai de vous au dernier jour, devant mon Père et les élus; et je vous dirai : « Retirez-vous, je ne vous connais pas !... »



Guérison extraordinaire


Le prodige éclatant que nous allons mettre sous les yeux de nos lecteurs a servi de fondement à l'établissement du culte de Notre-Dame de la Salette, dans la ville de Muret, un des premiers sanctuaires élevés en l'honneur de la Vierge des Alpes. Gabrielle Dorbes, pauvre orpheline de vingt-six ans, épuisée depuis quatre ans par la souffrance, entra vers la lin de l'hiver 1854, à l'hospice de Muret, sa ville natale. Là, elle demeura deux années courbée, torturée, usée, déformée par l'horrible mal. Elle était couverte de plaies, et ses souffrances étaient inouïes. Tous ses membres étaient retirés, racornis; ses genoux repliés et fixés contre sa poitrine. Dans toute position où on la plaçait, elle restait clouée, immobile. La paralysie était presque générale : elle provenait d'une affection de la moelle épinière; la main gauche seule se mouvait encore. L'estomac ne pouvait plus supporter que quelques gouttes d'eau; par moments sa tête s'égarait; elle perdait le sentiment et délirait. Les médecins de Muret et de Toulouse l'avaient condamnée depuis longtemps. Témoins de si cruelles souffrances et ne pouvant la soulager, ils désiraient voir terminer pour elle cette longue et douloureuse agonie.

Gabrielle désirait aussi mourir, mais, âme pieuse, elle gardait la résignation dans ses douleurs. La supérieure de l'hospice qui, avait reçu de grandes grâces de Notre Dame Réconciliatrice, était en possession d'un petit flacon d'eau de la Salette, et la destinant à Gabrielle, elle avait prié cette bonne Mère de guérir cette chère malade pour le bien du pays, la gloire et l'extension de son culte, dût-elle rester infirme toute sa vie. La délicatesse de cette demande toute chrétienne ne peut passer inaperçue, puisque la guérison était sollicitée pour l'avantage général et spirituel du prochain. Une neuvaine fut dès lors décidée, et cependant il est évident que du côté de la malade, il n'y eut aucun empressement; elle n'avait aucun désir de conserver la vie. Elle céda seulement à la pensée qui lui fut communiquée, que sa soumission tournerait à la plus grande gloire de Dieu et à l'honneur de la Sainte Vierge. C'était le 23 mai 1855. La neuvaine devait commencer le soir. L'aumônier était venu porter le saint Viatique à la pauvre agonisante. Sur la demande qu'elle lui fit, s'il fallait attendre qu'elle eût communié pour prendre cette eau. « Non, mon enfant, buvez cette eau de la Sainte Vierge quand vous voudrez ». Et le prêtre, en s'en allant, lui mit le flacon dans sa main gauche, le seul membre qui ne fût pas entièrement paralysé.

Gabrielle, restée seule, boit l'eau de la Salette, disant : « Pour la gloire de la Sainte Vierge, que la sainte volonté de Dieu soit faite ! » Puis avec les dernières gouttes, elle se frotte légèrement le bras droit. Ce bras était insensible, inerte, gonflé, et la main déjà couverte de taches noires gangreneuses. Gabrielle, eu buvant, fut saisie d'une émotion indicible. Son cœur battait violemment dans sa poitrine. Quelques minutes après, elle cesse de se frictionner; tout à coup, elle éprouve comme si on lui remuait le bras sous la couverture ! Elle sent comme quelqu'un qui lui disait : « Tire ton bras ». Je tire brusquement mon bras, dit-elle, et me sentant guérie, mon premier mouvement est de faire le signe de la croix; mais voilà qu'au lieu de dire : « Au nom du Père... » sans le vouloir, j'ai dit : « Ô Marie conçue sans péché ! Dès lors j'ai compris tout de suite que la Sainte Vierge m'avait guérie ». Gabrielle, délivrée de toute angoisse, s'amuse à faire exécuter à ce bras affranchi tous les mouvements et toutes les évolutions, comme pour s'assurer de la réalité du miracle. Mais par un sentiment de timidité singulière, elle garda jusqu'au soir le secret de sa guérison; et quand une des sœurs vint lui dire : « Gabrielle, nous allons à la chapelle commencer la neuvaine », elle répondit : « Après la prière, venez, ma sœur, je vous ferai voir quelque chose ».

La religieuse avait soupçonné dès ce moment que le miracle était accompli. À son retour, la malade lui présente son bras, l'agite devant elle. La sœur tombe à genoux, fond en larmes et en prières. Toutes les sœurs accourent à la nouvelle du miracle. La jeune fille demande à se lever et sent ses jambes s'allonger sans peine. Elle se dresse, s'habille elle-même, descend de son lit et marche. Un bien-être inexprimable qu'elle n'avait pas connu depuis six années, a succédé à son état de martyre. Elle se sent appétit, elle se lève, s'habille, déjeune et dîne fort bien; et dès le lendemain, elle reprenait sa couture. Faible d'abord, elle sent ses forces revenir avec une rapidité inouïe.

Cependant, exception frappante ! une de ses jambes semblait demeurer débile; elle ne peut marcher que sur la pointe du pied ; on se rappelle les termes du vœu de la supérieure... Ceci durait depuis trois semaines, la guérison étant d'ailleurs générale et parfaite, lorsque Gabrielle dit à la supérieure : « Ma mère, il faut bien que la Sainte Vierge finisse sa guérison ». « Mais, nous n'avons plus d'eau, mon enfant ». « Eh bien! la médaille de la Salette, n'est-ce point la même chose ? » Et le soir, en se couchant, Gabrielle applique sa médaille sur le genou avec la même foi naïve et profonde qui avait obtenu le premier miracle. Le lendemain (c'était un samedi), elle allait à la messe sans éprouver ni faiblesse ni embarras. Quelques jours après, elle suivait la procession de la Fête-Dieu. « Sans doute, dit-elle, en me laissant boiter, la Sainte Vierge avait voulu éprouver notre foi et notre confiance ».

(Journal de Muret.)




Prière

Ô Notre Dame de la Salette ! vous nous faites entendre, dans votre apparition, des paroles sévères pour les chrétiens qui n'observent pas la loi de l'abstinence: hélas! quel aveuglement était le nôtre! et c'est vous, ô Marie, qui venez dessiller nos yeux sur la sainte Montagne, bénie par votre présence, sanctifiée par vos larmes, illustrée par vos reproches et vos menaces. Oh ! notre mère, nous n'oublierons jamais tant de condescendance maternelle, et désormais votre voix retentira toujours au fond de notre cœur.

Nous revenons tous aujourd'hui à l'observation fidèle, constante, généreuse de l'abstinence; pourrions-nous refuser à votre divin Fils ce léger sacrifice ? Notre salut lui coûte bien plus cher, à lui qui, pour nous ouvrir le ciel, a bu jusqu'à la lie le calice des humiliations et des souffrances !... C'en est donc fait, nous prenons, pour nous et pour les nôtres, la résolution de garder fidèlement ce précepte de l'Eglise, et si jamais nous étions exposés à le transgresser encore, nous vous en conjurons, ô bonne Mère, parlez à notre âme, rappelez-nous la colère de Dieu, vos larmes sur la sainte Montagne, et rendez-nous, par votre intercession, toujours vainqueurs de la tentation et du péché. Ainsi soit-il.




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