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Mois de Notre Dame de la Salette

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Message par Lumen Dim 4 Sep 2022 - 20:22

Rappel du premier message :

Mois de Notre Dame de la Salette
L’Apparition méditée sous forme d'exercices
pour les mois de mai et de septembre


Par M. l'Abbé Boissin,
Aumônier de l'hôpital général et de la chapelle de Notre-Dame de la Salette à Nîmes

Nîmes, 13 avril 1867


Mon Cher Ami,
Je puis certifier à Mgr que j'ai lu attentivement chacune des pages de votre Mois de Marie. Et, saut inadvertance de ma part, il me paraît que tout y est irréprochable sous le rapport de la doctrine. S'il y a des récits de guérisons fort extraordinaires, vous en laissez la responsabilité à des revues, dont la principale paraît avec l'approbation de Mgr l’Évêque de Grenoble, et vous ne prétendez pas leur donner plus de créance et d'autorité qu'elles n'en ont en effet. Quant à la partie vraiment utile de ce petit livre, son mérite ne fait pas doute, et il faut vous en féliciter. Il sera lu avec plaisir par tout le inonde, parce qu'il est bien écrit, et avec fruit par toutes les personnes pieuses, parce qu'elles y trouveront de bonnes et saintes pensées, ainsi que de très-solides réflexions. Croyez-moi bien tout à vous, mon cher ami,

Rivière, prêtre,
Directeur au grand Séminaire de Nîmes.

Vu le rapport favorable qui nous a été présenté sur le Mois de Marie de la Salette; Considérant que la dévotion à Notre-Dame de la Salette a fait beaucoup de bien dans notre ville épiscopale et dans plusieurs autres lieux de notre diocèse; Nous permettons que le présent livre soit imprimé, sous cette réserve toutefois que nous n'entendons point donner une sanction authentique et officielle aux faits pieux qui y sont racontés.

Nîmes,le 13 Avril 1867.

+ Henri, Évêque de Nîmes.


Hommage à Notre Dame de la Salette.

Hommage de ma foi en sa miséricordieuse apparition, et de ma reconnaissance filiale, pour grâces obtenues par son Intercession!

Conformément au décret d'Urbain VIII, d'heureuse mémoire, nous déclarons que ce que nous avons écrit dans cet ouvrage, n'a d'autre valeur que celle des preuves et des autorités que nous avons, données, excepté en ce qui a pu être confirmé par la sainte Église catholique. On sait que, par un rescrit du 21 mars 1815, Pie VII accorde à ceux qui feront chaque jour, pendant le mois de Marie, quelque prière publique ou particulière, ou quelque autre œuvre de piété en l'honneur de la Sainte Vierge, trois cents jours d'indulgence pour chaque fois, et une indulgence plénière pour le jour qu'ils voudront choisir, à condition qu'ils e confesseront, communieront et prieront, selon l'usage, pour les besoins de l’Église. (Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire).



Préface


Selon l'usage, pieux lecteurs, j'écris cette préface pour indiquer la division et le plan général de l'ouvrage que j'offre aujourd'hui au peuple de Notre-Dame de La Salette. L'apparition de la Sainte Vierge sur la chaîne des Alpes a donné lieu à de nombreuses publications: elles sont toutes

recommandables et justement appréciées à divers titres, les unes pour la science ascétique qu'elles révèlent, les autres pour les parfums de piété qu'elles respirent. Mais nulle publication n'a été disposée, produite encore, croyons-nous, sous les formes pratiques données dans nos églises aux exercices du mois de Marie : combler cette lacune, satisfaire ce désir et cette pieuse attente de la dévotion publique à Notre-Dame de la Salette, tels sont l'objet et le dessein de ce modeste ouvrage. Il est divisé en deux parties: L'apparition de la Sainte Vierge et son discours aux bergers. L’apparition, et les circonstances de lieux, de personnes, de costume et de symbolisme, qui l'accompagnent. Le Discours, avec commentaire des phrases qui le composent, et exposition des enseignements pratiques qui en découlent. On y trouvera, pour chaque jour du mois, une lecture historique, des réflexions morales, une résolution pratique, un exemple tiré des Annales de la Salette même, et une prière. Je crois offrir à la piété des fidèles un mois de Marie complet et tout spécial à la Dévotion à Notre-Dame de la Salette. Un simple coup d’œil jeté sur les titres de la table, suffira pour vous en convaincre. Maintenant, pieux lecteurs, si mes humbles feuilles répondent aux vœux de quelques âmes, je les supplie de vouloir bien implorer pour l'auteur les effusions de l'infinie miséricorde, par l'entremise de la divine messagère des Alpes, que j'ai voulu appeler constamment à présider à ce travail.



10 Avril 1867
Lumen
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Message par Lumen Mer 12 Oct 2022 - 17:11

Mois de Notre Dame de la Salette


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Vingt-neuvième jour

Le devoir de la prière

« Faites-vous bien votre prière, mes enfants ? »
« Ah ! pas guère, Madame ! »


La Sainte Vierge semble vouloir couronner ses reproches et ses avertissements à la Salette, par la recommandation de prier, et de bien prier...

Ecoutons tout d'abord cette douce voix, ces accents maternels, au milieu de ces âpres montagnes : « Faites-vous bien votre prière, mes enfants ? » « Oh ! non, madame, pas guère ! » « Ah ! mes enfants, il faut bien la faire, soir et matin; quand vous n'aurez pas le temps, dites seulement un Pater et un Ave, Maria... et quand vous aurez le temps,vous en direz davantage !... » La piété ne sait ici qu'admirer davantage, ou de la demande de la Mère de Dieu, qui parle avec une condescendance si maternelle à de pauvres petits bergers, ou de la réponse de deux enfants ignorants et grossiers, et où respirent une naïveté et une simplicité si touchantes : « Notre prière, ah ! nous ne la faisons pas guère, madame ». Humbles pâtres des Alpes, c'est sans doute la première fois que votre bouche s'ouvre à la langue de la France; et vos premières paroles ne sont pas éloquentes... Mais, rassurez-vous; si votre langue a été barbare, votre cœur innocent a exprimé des sentiments qui remplissent nos âmes d'émotions et de piété !...

Nous venons aujourd'hui, pieux fidèles, vous tenir le langage de Notre-Dame de la Salette. touchant la prière : ou plutôt, ce n'est pas nous, c'est la Mère de Dieu qui vous le dit, parce qu'Elle sait combien est funeste la négligence de ce devoir : Oui, il faut prier : Notre-Seigneur dans l'Evangile, et les apôtres dans leurs Épîtres répètent sans cesse : « Veillez et priez... » « priez en tout temps... » « il faut toujours prier, et ne jamais cesser... » « soyez assidus à la prière, et le jour et la nuit ». Voici, en outre, les similitudes et les comparaisons touchantes dont se servait saint Jean Chrysostome, pour expliquer cette vérité au peuple d'Antioche : « Vous n'ignorez pas, disait-il, l'usage des nerfs de notre corps; ils servent à unir les différentes parties, à les lier ensemble, à donner au corps le mouvement et la force pour agir; que l'on coupe ces nerfs, cette a belle harmonie est rompue, et le corps s'affaisse sur lui-même ! Voilà les effets de la a prière à l'égard de l'âme; elle la soutient, lui conserve la vie et la fait marcher dans les vertus; mais, cessez-la, et l'âme perd ses forces, sa vigueur et sa vie !... Voyez encore un arbre, dit-il, qui vient à manquer d'eau; ses racines ne peuvent plus tirer de la terre le suc nécessaire; il languit, ses fruits tombent, ses feuilles se dessèchent, il meurt !... Ainsi en est-il de l'âme qui abandonne la prière; elle devient cet arbre stérile que Jésus-Christ a maudit, et a qui doit être arraché et jeté au feu ! »

Il faut remarquer que Notre Dame de la Salette demande particulièrement la prière du matin et du soir : nous comprenons cette recommandation spéciale. Il y a dans chacune de nos journées un instant du jour où nous renaissons à la vie : c'est celui du réveil; à ce moment, Dieu nous rend à nous-mêmes, à nos devoirs, à nos pensées; eh bien ! là se représente dans toute sa vérité, dans toute sa force, le devoir de chercher le Seigneur, de lui rendre le culte qui lui est dû à tant de titres : d'autant mieux que le cœur élevé à Dieu par la prière, à ce premier instant du jour, est comme une horloge bien réglée; c'est une impulsion donnée, un mouvement qui continue de soi-même, c'est une route ouverte, à suivre fidèlement; mais si, le matin, l'aiguille ne marque pas l'heure de Dieu, que seront et que peuvent être les autres heures du jour, dans les tristesses de la vie, et les luttes de la vertu ?... Et le soir, quand le combat est passé, et que les ennemis sont en fuite, ne faut-il pas remercier Dieu, qui donne la victoire ? chaque jour n'est-il pas un don du ciel ? il faut rendre grâces pour les bienfaits reçus, et en demander d'autres. Le repos de la nuit nous est nécessaire, car le lendemain le combat recommence : demandons à Dieu ce repos; et puisque notre ennemi ne dort pas, prions le ciel de veiller sur nous..



Réflexions


En nous recommandant le pieux devoir de la prière quotidienne, en signalant à notre attention le prix d'un Pater et d'un Ave, Notre Dame de la Salette a voulu nous pénétrer vivement d'un sentiment profond de respect et de confiance pour la prière, cette grande ressource du chrétien : cependant, on se fait dans le monde des illusions étranges : chacun croit avoir des raisons suffisantes de manquer à ses prières : l'un allègue une excuse, et l'autre, de vains prétextes : mais si nous cherchons un peu au fond de toutes ces excuses, savez-vous ce qu'on y trouve ? la paresse spirituelle , l'indifférence pour Dieu, une négligence complète de son salut...

Du temps, on en a pour toutes créatures, et pour toutes choses humaines, mais on ne trouve pas quelques minutes à donner à Dieu, notre Père et notre Sauveur !... que d'ingratitude ! que d'humiliations, que de mépris nous imposons au cœur de Dieu !... Sommes-nous de ces chrétiens ingrats, lâches et aveugles ?

La prière doit suivre immédiatement noire lever, avant même de quitter nos appartements : une prière remise à plus tard est souvent une prière manquée. Il importe grandement de la faire avec convenance et piété, c'est-à-dire, à genoux, devant une image ou un crucifix, et non en allant et venant d'un lieu à un autre lieu et à une autre affaire : la posture doit être toujours respectueuse; la prière étant une conversation de l'âme avec Dieu, ce n'est point le moment de chercher ses aises et commodités. Efforçons-nous surtout de comprendre, dans nos prières, les paroles que nous prononçons : Oh! que de chrétiens méritent ici le reproche que Notre Seigneur adressait aux juifs : « Ce peuple m'honore du bout des lèvres, mais son cœur est loin de moi !... »

Enfin ce n'est pas assez de s'acquitter soi-même de la prière du matin et du soir; il faut encore veiller à ce que les personnes qui dépendent de nous remplissent ce devoir : c'est là une obligation grave pour les pères et les mères, et les maîtres : être négligent à cet égard, c'est abdiquer son titre de mère chrétienne, et assumer une grande responsabilité devant Dieu.

A un époque où la foi était plus vive, dans le bon vieux temps de nos pères, existait un usage bien touchant, bien religieux, semence féconde de bénédictions : les familles se réunissaient pour faire en commun la prière du soir : pourquoi ne pas revenir à cette ancienne et pieuse coutume ? on transforme aisément la plus modeste chambre en une sorte d'oratoire, en y plaçant quelques objets bénits, une statue de la Sainte Vierge, l'image de la première communion d'un enfant, la croix embrassée par un père vénéré, à son heure dernière : devant ces précieux symboles, l'enfant, le serviteur regardent Dieu lui-même dans la personne de leurs parents et de leurs maîtres; on se sent plus respectueux et plus soumis; le souvenir de nos chers défunts revient chaque jour à la prière; et en les préservant du triste oubli, la prière perpétue tout à la fois dans la famille leur mémoire et leurs exemples.

Tous donc, vivants et morts, ont leur part, dans la pieuse coutume de la prière en commun; puisse une heureuse expérience l'apprendre à un grand nombre de familles chrétiennes; aussi bien Notre Seigneur semble avoir voulu encourager cette sainte pratique, en nous disant : « Lorsque deux ou trois personnes se réuniront en mon nom pour prier, je me trouverai au milieu d'elles ».



Guérison miraculeuse de H. Evelin


La relation suivante renferme, non-seulement un fait miraculeux, une grâce des plus touchantes, mais elle confirme, de la manière la plus explicite, les preuves de l'apparition elle-même. On remarquera, en effet, dans quels termes et pour quel objet fut sollicité le prodige à la suite duquel s'est opérée la guérison inespérée de M. Evelin. Tombé malade le 18 octobre 1857, au séminaire de Paris, M. l'abbé Evelin revint à Nantes le 30 du même mois au sein de sa famille pour y être soigné. Une bronchite jointe à un mal d'estomac, parut d'abord être la cause de son mal; mais bientôt apparurent les symptômes d'une fièvre dangereuse qui au bout de quelques jours le conduisit aux portes du tombeau. Tous les secours humains furent successivement employés mais sans aucun résultat. La situation du malade paraissant s'aggraver de jour en jour, on le prépara à recevoir les derniers sacrements qu'il reçut avec tous les sentiments de la foi la plus vive, de la piété la plus tendre et la plus affectueuse. Peu après la cérémonie, le délire un instant suspendu recommença et devint permanent, il paraissait assiégé des plus désespérantes imaginations, que la vue de son père et de sa mère ne pouvait désormais calmer. La pensée de la mort lui causait de plus en plus de nouvelles terreurs; chaque fois que la religieuse assise à son chevet lui présentait le crucifix ou la vraie croix, la connaissance revenait aussitôt, et le malade faisait à Dieu le sacrifice entier de sa vie avec la plus parfaite soumission.

Puis, dès qu'on cessait de l'occuper par de pieuses pensées, le délire revenait avec de cruelles angoisses qui épouvantaient le mourant. Dans un de ces moments lucides qui accompagnaient toujours ses pieuses méditations, la vie du malade se porta avec inquiétude sur sa tendre mère assise à son chevet. « Maman, lui dit-il, nous allons nous séparer; hélas ! ma pauvre mère, en éprouveras-tu trop de peine ? » « Oh ! mon enfant, lui répondit cette mère courageuse; tu sais que nous sommes tous de bons chrétiens; eh bien! nous ne voulons tous que la volonté de Dieu ». « Ô mon Dieu! que je suis soulagé! murmura le jeune homme; c'était celle pensée qui me préoccupait; maintenant je suis tranquille ». Le lendemain matin, une crise affreuse annonçait sa fin prochaine. Sur le soir, le bruit des cloches se fit entendre; elles annonçaient le retour de Monseigneur l'évêque qui arrivait de Rennes. La pensée de la pauvre mère se tourna aussitôt vers le prélat, et par un mouvement précipité, elle se lève pour aller prier Sa Grandeur devenir prier auprès de ce cher fils et le bénir. « Oh ! vous voilà, Monseigneur, s'écria-t-il, que je suis content ». Le prélat lui parle avec la plus touchante affection; le jeune homme reconnaît les ecclésiastiques qui l'accompagnent; il reçoit avec la plus vive reconnaissance, les bénédictions du premier pasteur, puis le délire revint plus terrible encore. « Monseigneur, mon fils vivra-t-il, demande à Sa Grandeur la pauvre mère ! » « Madame, votre enfant est bien mal, je crois que Dieu veut vous en demander le sacrifice ». Elle ne put qu'incliner la tête; pour cette digne mère, tout était dit.

Voyant cet état désespéré, un ecclésiastique de la famille demanda au père du malade, s'il ne pensait pas faire un vœu à Notre Dame de la Salette et à promettre un voyage sur la sainte Montagne. Celui-ci accueillit cette pensée comme venant du ciel. Il fit part aussitôt de ce pieux des sein à sa femme en présence du confesseur de son fils. « Tout secours humain étant impuissant, je demande à la Sainte Vierge la guérison de mon enfant, et si Dieu écoute ma prière, nous irons tous les trois la remercier sur la sainte Montagne, et je ferai une offrande à ce sanctuaire ». On rentra dans la chambre du malade où le vœu fut prononcé à genoux, au pied du lit. Vers le soir, veille de la fête de la Présentation, on s'aperçut avec effroi que le malade entrait en agonie. Le médecin et le confesseur furent appelés. Interrogé par la famille, le docteur répondit que tout espoir était désormais inutile; il avait constaté un épanchement au cerveau; le mourant était livré aux angoisses d'une cruelle agonie. Le pauvre père accablé de douleur, ne pouvait se résigner à abandonner tout espoir, il voulut renouveler, de concert avec son épouse, le vœu prononcé déjà la veille, et demanda la guérison de son fils en témoignage du fait de l'apparition de la Sainte Vierge sur la montagne de la Salette. Effectivement, reprit le confesseur du malade qui ne le quittait pas, vous demandez un miracle en ce moment, et vous le demandez avec soumission à la volonté de Dieu, pour sa gloire et comme attestation du fait miraculeux de la Salette. Le vœu fut renouvelé à ces conditions avec beaucoup de foi et de confiance. Quelques instants après, on l'entendit s'écrier : « Ah, le ciel! qu'il est beau! j'y serai donc bientôt! quel bonheur d'aller au ciel ! » Puis il renouvelait le sacrifice de tout ce qu'il avait de plus cher; « c'est bien peu, disait-il, pourquoi ne puis-je pas donner davantage ».

Dans cette matinée, il n'eut point de délire, et la vie le soutint jusqu'à une heure et demie. Ce moment était attendu avec une grande anxiété; c'était l'heure du redoublement de la fièvre. Effectivement il baissa d'une manière sensible; ses yeux perdirent la vie, ses traits fortement tirés et contractés annonçaient l'agonie, et le râle recommençait; son pouls et sa respiration s'arrêtaient par moments. On se mit à genoux pour réciter les prières; arrivé à l'oraison : « Partez, âme chrétienne », on s'arrêta un moment; le pouls ne se faisait plus sentir, il ne donnait plus signe de vie. On commença dès lors les litanies de la Sainte Vierge. Peu après, comme sortant d'un profond sommeil, le malade ouvrit les yeux et regarda autour de lui les personnes qui l'environnaient; le délire avait cessé; la vie semblait ranimer ce corps épuisé; on avait du reste espoir que le lendemain, jour de la fête de la Présentation, il serait sauvé. Le sommeil vint enfin au malade. Son père n'eut plus de doute sur sa guérison; la protection de Marie apparaissait d'une manière trop visible. En s'éveillant, il dit à son père en lui tendant les bras : « Ô mon bon père ! comme je suis content de vous voir ! Oh! comme je sens que de grandes choses se sont passées en moi ! Je ne sais d'où je viens ! que d'actions de grâces à rendre ! Je suis guéri ». L'émotion du malade était extrême et ses larmes coulaient en abondance. Ce jour-là, les messes furent dites en actions de grâces dans les séminaires. L'eau de la Salette à qui il devait sa conservation avait pour lui un goût inexprimable; il la savourait avec délices, et en demandait souvent. Ces premiers jours furent, de la part du malade, une hymne continuelle d'actions de grâces. La guérison fut complète; la Sainte Vierge ne permit pas qu'il lui restât la plus légère trace de maladie. Il put bientôt après reprendre ses études et poursuivre sa carrière avec une santé parfaitement rétablie.

(Journal de Muret.)




Prière

Ô Marie, vous dont toute la vie sur la terre ne fut qu'une admirable et continuelle prière; vous qui, dans le ciel, comme vous nous l'apprenez à la Salette, vous êtes chargée de prier sans cesse pour nous; enseignez-nous à prier, à prier sans cesse, à prier en union avec vous; pourrions-nous ne pas unir notre voix suppliante à la voix de la céleste Mère qui se fait, dans l'éternelle gloire, notre avocate auprès de son divin Fils : Vous, notre avocate ! l'Eglise nous le disait, et nous le croyions, et nous étions touchés; mais voilà que vous êtes venue nous l'apprendre vous-même sur la sainte Montagne. Oh ! bonne Mère, nous en sommes tout émus, tout attendris de reconnaissance: et unis à vous, nous voulons prier, prier sans cesse, prier pour nous, pour nos familles, pour l'Eglise, pour la France et pour les pauvres pécheurs. Ainsi soit-il.



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Message par Lumen Jeu 13 Oct 2022 - 19:26

Mois de Notre Dame de la Salette


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Trentième jour

L'apostolat de la dévotion à Notre Dame de la Salette

« Eh bien! mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple ! »


« A la fin de son discours, disent les bergers, la Sainte Vierge nous a dit en français: « Eh bien ! mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple », puis, Elle a passé le ruisseau, ne touchant que le bout de l'herbe, glissant sur sa cime sans la faire plier, comme si Elle était suspendue, et qu'on l'eût poussée... et à quelques pas du ruisseau, sans se retourner vers nous, Elle nous a dit encore : « Eh bien ! mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple... » Ces dernières paroles du discours de la Sainte Vierge, avant de remonter au ciel, nous rappellent Notre Seigneur Jésus Christ donnant à ses apôtres mission d'évangéliser le monde : « Allez, leur dit-il, enseignez toutes les nations !... » Voici sur une haute montagne, Marie, la Mère de Jésus; Elle a, là, sous ses yeux, deux bergers, ses apôtres à Elle. Elle vient de leur confier son message, et puis, Elle semble leur dire : « Maintenant, moi, je vais à Celui qui m'a envoyée; mais vous, mes apôtres, allez par toute la terre, allez annoncer ma bonne nouvelle, allez publier une seconde fois la loi oubliée de mon Fils; allez préparer un règne nouveau de sa Mère ».

On ne peut pas lire ces paroles et leur commentaire naturel, sans se trouver face à face avec l'apostolat de Notre-Dame de la Salette, et le zèle de sa dévotion: l'apparition de Marie sur la sainte Montagne n'est en effet qu'une mission toute d'apostolat et de zèle : si Elle descend parmi nous, c'est pour réclamer le respect de Dieu, la soumission aux commandements et aux lois de l'Eglise, si méconnus par les hommes. C'est pour revendiquer les âmes qui appartiennent à son Fils, et qui se laissent posséder par un autre que le véritable Maître; c'est pour procurer la gloire de Dieu par la conversion et la réparation : en un mot, le discours de la Sainte Vierge est en quelque sorte tout brûlant de zèle; il en inspire les premières paroles, il en anime toutes les parties, il le couronne par la plus solennelle recommandation; entendez Marie, s'efforçant, ce semble, de souffler au cœur de deux pauvres bergers l'apostolat de sa dévotion, vous le ferez passer à tout mon peuple !... Et ce n'est pas assez d'une fois, pour son cœur dévoré de cette sainte flamme; avant de les quitter, Elle redit avec une nouvelle solennité, une ardeur nouvelle : « Eh bien! mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple !... »

Quelle insistance maternelle, quelle recommandation pressante !... On croirait entendre ici comme un écho lointain des protestations d'amour trois fois demandées à l'apôtre infidèle, pour écarter du cœur de Jésus les angoisses douloureuses de l'hésitation et du doute!... Et une explication importante de ces paroles, c'est que, interrogés sur ce qu'ils avaient compris par ces mots, tout mon peuple, les enfants ont répondu : « Nous avons pensé que c'était tout le monde !... » Il ne suffit donc pas de faire passer le message de la Salette au plus grand nombre, mais à tous sans exception; il s'agit de le porter de royaume en royaume, de province en province, de ville en ville, de bourgade en bourgade, jusqu'au dernier membre du peuple de Marie, caché au fond de la montagne la plus reculée...

Il y a, il est vrai, dans le monde, et dans son peuple, des cœurs assez mauvais pour avoir voulu effacer leurs noms du cœur de Dieu ou de sa divine Mère; mais une mère est toujours mère, et Marie bien plus que toute autre: Elle veut donc, cette Mère toujours bonne, toujours miséricordieuse, que le bienfait de son message arrive même aux plus coupables, pour que la grâce surabonde là où le péché a surabondé.



Réflexions


Il en est du véritable apostolat comme de la charité, qui en est le principe.
II se nourrit d'abord lui-même.
Il excite, il propage ensuite, l'action étant sa vie.

La vie d'union est la nourriture la plus substantielle qui puisse être donnée à l'âme : or, Notre Seigneur est ici, comme toujours, notre parfait modèle : le divin enfant de Marie s'est donné à sa Mère; Il s'est soumis à son autorité; Il a confié à son cœur son enfance, son adolescence, tout lui-même; il faut, à son exemple, nous consacrer à Marie, nous livrer à sa charité maternelle, nous remettre entièrement à sa direction, vouloir ce qu'Elle veut, faire ce qui plaît à son cœur, n'ambitionner, en un mot, autre chose que de l'établir notre maîtresse souveraine. Jésus a souffert en outre pour Marie au Calvaire; et cette souffrance a été portée à un tel degré d'union, qu'un saint évêque appelle Marie le seul ouvrage de l'incarnation et de la rédemption.

La souffrance pourra donc être la condition des enfants de Notre-Dame de la Salette, Mère apparue inondée de larmes; ils la trouveront dans le chemin de la vie, tantôt sous un nom, tantôt sous un antre, assise à leurs côtés comme une compagne assidue, dans celte vallée de larmes; souvent elle viendra d'elle-même les visiter; quelquefois ils l'auront appelée par leur conduite peu chrétienne, ou par leurs œuvres coupables: mais souffrir devra être la voie aimée de toutes les âmes associées à l'œuvre réparatrice de la Sainte Vierge, sur la montagne de la Salette.

Le zèle excite et propage, l'action étant sa vie; c'est-à-dire qu'il nous faut glorifier Notre Dame de la Salette, ne pas nous lasser de la faire connaître, aimer et servir dans le monde; c'est la volonté formelle de notre Mère : « Eh bien! mes enfants, vous le ferez passer à mon peuple ». Suivant donc notre influence personnelle et notre position sociale, il ne faut craindre dans l'exercice de cet apostolat, ni les hommes qui nous condamneront, ni l'enfer qui nous suscitera des embarras et des peines; travaillons sans défaillance à glorifier notre Mère; répandons parmi les âmes droites et simples ce qui est de nature à faire aimer, à propager son culte, livres, images, objets divers de piété; parlons d'Elle aux pauvres, aux malades, aux affligés; ne craignons pas surtout de porter son nom aux pécheurs; inspirons à tous la pratique des saintes neuvaines de prières, de la communion à ses fêtes, de la visite à ses sanctuaires, surtout de l'étude des grands enseignements de son apparition, pour les faire passer dans la vie des âmes de tous les enfants de cette Mère universelle; à ce zèle pour son honneur, Elle a promis le ciel: « Ceux qui me font connaître! dit l'Ecclésiaste, auront la vie éternelle ».



Guérisons extraordinaires, entre autres de Melle de Rochas,
de Versailles, en l'année 1866


« Versailles, 11 septembre 1866, me trouvant à la Salette en pèlerinage, je fus témoin de quelques prodiges que je m'empresse de vous transmettre et que vous devez peut-être connaître déjà. Ce fut d'abord la guérison subite d'une main contractée par une névralgie. Le même jour, c'était un dimanche, une paralytique de soixante-huit à soixante-dix ans, est venue en actions de grâces de Clermont-Ferrand; elle avait gravi à pied la sainte Montagne. Son état de paralysie avait duré neuf mois. Une jeune fille de seize ans, de Belmont en Aveyron, atteinte de chlorose, fièvre pernicieuse et affection nerveuse, et qui était en agonie, puisqu'on attendait son dernier soupir, s'est levée le septième jour ou plutôt la septième nuit d'une neuvaine faite à son intention. Son état de santé est des plus satisfaisants depuis cette époque, 16 juillet 1866; elle est aussi venue ce même dimanche remercier Notre Dame de la Salette de la grâce qu'elle avait reçue.

Quelques jours avant, Mlle Rochas de Versailles, paroisse Notre-Dame, rue Hoche, 21, qui depuis quatre ans gardait sa chambre (vous connaissiez, du reste sa situation, puisque vous l'avez vue l'année dernière), a été aussi instantanément guérie. Prise d'une paralysie générale, il fallait la lever, la coucher, la transporter, elle ne pouvait se mouvoir. Ses jambes étaient repliées l'une dans l'autre, et ses genoux fixés contre la poitrine. Elle avait le bras gauche paralysé, et la bouche affreusement contractée, ne pouvait proférer une parole sans lui faire éprouver d'horribles douleurs. Son estomac ne pouvait plus supporter la plus légère nourriture. Une position semblable était de nature à exciter la compassion de tous ceux qui la voyaient. Elle fit une neuvaine à Notre Dame de la Salette, à laquelle nous nous associâmes de grand cœur. Le huitième jour, réduite à l'agonie, abandonnée complètement des médecins, on ne devait plus s'attendre qu'à son dernier soupir.

Après avoir reçu le saint Viatique, elle s'endort profondément pendant une heure et demie. A son réveil, elle se lève sur son séant, se voit redressée, parle avec la plus grande facilité et constate sa guérison. Elle s'endort de nouveau pendant trente heures, après lesquelles, sur des instances réitérées de sa part, elle obtient enfin la permission de se lever et marche sans aucun secours. Le pied droit était resté encore quelque peu contracté, elle s'appuyait de la cheville pour s'aider à marcher. J'allai la voir et lui conseillai de se rendre le jour même à l'église pour remercier Notre Dame de la Salette. A onze heures, comme elle assistait à la sainte messe qu'elle avait entendue à genoux, et au commencement du dernier Evangile, son pied craque, se redresse. Elle se rend à la chapelle dédiée à la Sainte Vierge, d'un pas ferme et assuré, témoigner de sa reconnaissance. Aujourd'hui, elle se porte à merveille, il ne lui est resté aucun vestige de cette cruelle maladie. Gloire et amour à Notre-Dame de la Salette ».

(Journal de Muret.)




Prière

Ô très digne Vierge Marie, bonne Mère de la Salette; imitant votre divin Fils qui répète jusqu'à trois fois le commandement de la charité fraternelle, vous donnez deux fois sur la montagne, à vos deux petits apôtres, le commandement de l'apostolat et du zèle! Ainsi nous faites-vous entendre combien ce vocable nouveau vous est cher, combien vous avez à cœur que tout votre peuple connaisse votre message et se convertisse ! Mais, ce que vous avez dit aux bergers des Alpes, qui de nous pourrait ne pas l'entendre comme dit à lui-même ? Vous saviez bien que ces deux pauvres enfants ne pourraient seuls se faire entendre de tout votre peuple, et vous vouliez que nous fussions tous, leurs auxiliaires et vos apôtres !

Ô tendre Mère, nous voici aujourd'hui, vous offrant, dans la mesure d'influence qui nous est départie, nos cœurs et nos voix; nos cœurs, où vos enseignements trouveront écho; nos voix, pour les communiquer à toutes les âmes que notre zèle dévoué pourra conquérir à votre culte et à votre dévotion, jusqu'au jour de l'éternelle vie promise à ceux qui vous font connaître. Ainsi soit-il.




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Message par Lumen Ven 14 Oct 2022 - 18:18

Mois de Notre Dame de la Salette


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Trente-et-unième jour

L'Assomption de Notre Dame de la Salette


Nous voici en présence des dernières circonstances de l'apparition : or, pendant que la divine Vierge s'élevait en l'air, Elle a regardé le ciel, ensuite la terre du côté de Rome, et puis, Elle a disparu peu à peu aux yeux des enfants, pour remonter au séjour glorieux d'où Elle était descendue. Etudions aujourd'hui, avec les yeux de la foi et les sentiments de la piété, ces deux derniers regards de notre Mère, dont l'un va au ciel et l'autre à Rome.

Premier regard de Notre-Dame de la Salette, vers l'Italie, du côté de Rome : L'Italie, Rome, quels mots, quels souvenirs ! Quel appel touchant à nos pensées et à nos sentiments ! Rome, la nouvelle Jérusalem de la terre; Rome, la tête et le cœur de l'Eglise, le centre de la vérité, le foyer de la vie catholique ! La source intarissable de cette eau surnaturelle qui étanche la soif de l'esprit et du cœur, et qui jaillit jusqu'à la vie éternelle !...

Dans ce regard inexprimable de Marie vers notre Rome, et les pleurs qui ont deux fois rempli ses yeux, il y avait sans doute des larmes sur les malheurs qui menaçaient de la rendre veuve de son pontife ; des larmes sur les œuvres sacrilèges qui pourraient la livrer aux mains impies des méchants !.., Mais aussi, que de tendresse ineffable, que de forte consolation, que d'amour protecteur et maternel dans ce même regard sur la ville de son Fils et sur le front de son pontife ! Et ce regard maternel, Marie le devait à Pie IX, qui l'a proclamée Vierge immaculée. Ah ! nous aussi, à l'exemple de Marie, et des yeux du cœur éclairés par la foi, regardons Rome avec une filiale tendresse, et offrons à l'Eglise mère, dans l'effusion de notre cœur, le serment du Prophète : « Que je m'oublie moi-même, si jamais je pouvais l'oublier, si je pouvais jamais te devenir infidèle ! »

Après ce premier regard d'amour, Marie regarde le ciel, où Elle va remonter... Le ciel ! Oh ! quel mot consolant pour les âmes ! Le ciel, notre patrie ! le ciel, notre espérance ! Le ciel, l'objet, le terme de tous nos vœux, de tous nos efforts ! l'aspiration de tout notre être, de toute notre existence! le ciel, pour lequel nous avons été créés, pour lequel nous avons tout reçu de sa libéralité infinie! le ciel, où la bonne Mère nous attend, et Dieu lui-même, pour nous faire partager un incompréhensible bonheur ! Richesses, plaisirs, honneurs, vous n'êtes rien à côté du ciel ! Vous pouvez être aux mondains l'incessante pâture de l'illusion; vous pouvez jeter à leur faim insatiable quelques miettes empoisonnées ! mais comme vous disparaissez et devenez méprisables à mes yeux, placés à l'horizon du ciel !...

Non, je le sens aujourd'hui en voyant monter ma Mère au ciel, vous n'êtes pas faits pour moi ! je suis trop grand pour descendre jusqu'à vous; vous êtes trop bas pour monter jusqu'à moi, destiné à une gloire et à une félicité infinies ! Et il ne faut pas vous plaindre de mon indifférence et de mon mépris; Jésus vous a ainsi traités, méprisant tout de la terre, richesses, royauté, honneurs; et Marie imite aujourd'hui son exemple, ne voulant emporter au ciel rien de la terre, pas même les roses dont Elle avait fait à ses pieds une couronne virginale ! Tels sont la portée et le sens des deux derniers regards de Notre Dame de la Salette, au moment de prendre son essor, au sommet des Alpes, dans la nuée lumineuse de sa gloire; en face de ces deux regards de notre Mère, âme chrétienne, il nous faut estimer ce que Dieu nous a faits, c'est-à-dire, un citoyen du ciel, un frère des saints, un noble membre de la famille de l'Eglise, dont les pensées et les sentiments doivent monter et monter sans cesse, jusqu'à ce qu'il aille vivre là-haut éternellement de lumière et d'amour, d'inaltérable lumière et de parfait amour.



Réflexions


On pourrait appeler l'assomption de Notre Dame de la Salette, la voie du ciel : elle nous est indiquée par toutes les circonstances qui accompagnent cette assomption.

Marie, pour s'élever au ciel, n'est pas restée au fond du vallon de l'apparition; Elle a gravi l'éminence voisine, un lieu plus élevé qui domine le plateau de la montagne : cet acte de notre Mère est un enseignement : Elle a voulu, en montant Elle-même, nous apprendre à nous élever au-dessus des basses régions de la terre, vers le ciel, offert à nos désirs, promis à nos aspirations et à nos efforts.

Aux termes du récit, la Vierge se balançait doucement dans les airs comme un globe de feu, au moment de l'assomption : il résulte de ces paroles, que le corps très pur de Marie, semblable à un astre resplendissant, se mouvait dans une atmosphère lumineuse: cette clarté brillante était le rejaillissement de son âme glorifiée : « la beauté du corps, dit saint Augustin, dérive de la clarté de son âme ». Marie se propose ici figure et modèle de l'âme innocente et pure, qui, au moment de quitter la vie, secouant ses blanches ailes, trouve sans effort une puissance d'essor suffisante à la ravir au ciel...

La Vierge disparaît peu à peu aux regards attentifs des deux bergers. Cette disparition progressive contient encore un enseignement salutaire : il faut voir dans cette circonstance, l'image de ce détachement commandé, par lequel nous devons successivement nous déprendre de tout ce qui est corruptible et passager; faire disparaître de notre esprit la fausse appréciation des choses terrestres; en détruire l'illusion trompeuse et l'amour fallacieux dans notre cœur; devenir, en un mot, selon la belle expression de saint Paul, des hommes spirituels, qui s'envolent à l'éternel séjour, où il ne peut rien entrer que de pur; et vers lequel ne peut monter, dit saint Ambroise, que ce qui est dégagé de tout poids étranger !...

Marie, en disparaissant, disent les bergers, laissait après Elle, dans l'espace, une traînée lumineuse. Il faut voir ici l'emblème du doux et pur éclat des vertus chrétiennes que nous devons laisser après nous à ceux qui nous survivent; c'est-à-dire, un sillon de lumière qui leur montre le chemin de la vraie gloire, de la vraie fortune, de la vraie félicité, par lequel ils devront nous suivre, et venir nous rejoindre au ciel !...

Enfin il est raconté qu'en voyant Marie s'élever et disparaître complètement, les bergers s'élancent, pour retenir, disent-ils, quelque chose de ce qui s'échappe du corps et des pieds de la Vierge; mais tout s'évanouit dans l'espace, et ils ne saisissent que le vide !...

Ames chrétiennes, pourrons-nous vous proposer, à la fin de ce mois béni, une image plus fidèle, une figure plus saisissante du néant de la vie, et du vide de toutes choses humaines et créées ?... Oui, comme la vie est courte ! comme le temps passe rapidement! comme tout s'évanouit dans le vide, ne laissant ici-bas que l'empreinte presque effacée d'avance d'un vague souvenir ! et où allons-nous ? à l'éternité !... Nous traversons le temps avec ses affaires, ses rares joies, ses nombreuses tristesses, et nous arriverons là, à ce terme inévitable de toute vie, l'éternité !... «  L'éternité, terme sans terme, disent les Pères; fin qui est un commencement, et un commencement sans fin !... »



Consécration à Notre Dame de la Salette pour la clôture
du Mois de Marie


On raconte, ô Notre Dame de la Salette, qu'un pieux pèlerin de la Terre Sainte, après avoir visité avec une ardente dévotion tous les lieux consacrés par les souffrances de Notre Seigneur, étant arrivé enfin au Calvaire, y expira d'émotion et d'amour... Quel doux trépas, quelle mort bienheureuse et digne d'envie !...

Ah ! si l'émotion et l'amour ne me peuvent ôter la vie, qu'ici, du moins, à vos pieds, à cette heure, tout ce qui est terrestre en moi, tout ce qui est trop humain, meure, expire, pour ne plus revivre jamais; que toutes mes ardeurs prennent leur cours, leur élan vers le ciel où est mon aimable Jésus, et où vous êtes, vous aussi, ô ma douce Mère ! c'est la résolution de mon âme, l'offrande de mon cœur, à cette heure dernière de votre mois béni, qui va nous clore ses charmes et ses grâces !…

Mais ici, ô bonne Dame de la Salette, il se présente à ma mémoire un consolant souvenir. Après votre disparition, les petits bergers des Alpes se disaient dans leur ignorante naïveté : « Si nous avions su que ce fût une grande sainte, nous lui aurions dit de nous mener avec Elle !... » Ah! ce que ne savaient pas ces pauvres enfants, moi je le sais : je sais que vous êtes bien plus qu'une grande sainte, la plus sainte des créatures, je sais que vous êtes la Reine de tous les saints ! je vous dis donc aujourd'hui, dans toute l'ardeur de mon âme : « Menez-moi avec vous, ô ma tendre Mère, menez-moi avec vous ! » Je n'ose vous dire : « Prenez-moi au ciel »; j'en suis encore si indigne, j'ai tant à réparer, à expier !...

mais, prenez au moins mes pensées, prenez mes sentiments, faites-les monter jusqu'à vous ! prenez mes désirs, prenez mes aspirations, prenez toutes mes facultés d'aimer, de connaître, de vouloir et d'agir : attirez-moi par l'odeur de vos parfums; prenez mon cœur, tout mon cœur, pour le donner à Jésus, sans réserve et sans retour ! et quand je serai assez purifié, quand j'aurai assez réparé, assez expié : oh! alors menez-moi avec vous, prenez-moi avec vous; faites-moi entrer avec vous au paradis, afin qu'avec vous, j'adore, je loue, j'aime éternellement votre divin Fils, voyant la lumière dans la lumière de Dieu même, et m'enivrant à son cœur, sous l'aile de votre protection maternelle, du torrent de ses ineffables délices. Ainsi soit-il.




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Pour télécharger l'intégralité des méditations du Mois de
Notre Dame de la Salette, (pdf), cliquer ici :


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