Pourquoi le marxisme est-il "intrinséquement pervers" ?

Argumentaire
Pourquoi le marxisme est-il "intrinséquement pervers" ?Date de mise en ligne : 28 février 2007

Le marxisme a-t-il survécu à l’échec du communisme ? S’il a bel et bien perdu sa crédibilité en tant que tel, le tour d’esprit marxiste a imprégné inconsciemment les mentalités et institutions contemporaines. Pour le discerner, encore faut-il le connaître.

Extrait du Permanences n°387.

Le marxisme est une philosophie et une pragmatique, non une doctrine comme le conçoivent ses détracteurs, en ce sens qu’il n’affirme rien et donc ne se réfute pas. Il offre une vision complète du monde et de l’homme strictement opposée à la lumière chrétienne. Pour le marxiste en effet, la vérité évolue perpétuellement et donc n’existe pas. Tout est mouvement mais il n’y a pas d’autre finalité au changement que le changement lui-même. Aussi faut-il rejeter tout ce qui enracine l’homme (les traditions, les mœurs, la religion ... formes diverses d’aliénations) et constitue un obstacle au changement.

La philosophie marxiste est aussi une dialectique : elle suscite et développe les contradictions et contestations pour favoriser le changement. Elle s’appuie sur l’histoire dont le moteur selon elle est la lutte des classes, sans craindre de la réécrire en fonction de la révolution. En bref, la seule chose qui compte pour le marxiste, c’est l’action au service de la Révolution. Tout se réordonne autour d’elle. Ainsi, n’est moral que ce qui la sert. L’amour de la patrie, de la famille est tantôt exalté, tantôt bafoué selon que la cause révolutionnaire peut en tirer profit ou non.

La production matérielle devient la seule raison d’être de l’homme. En cela, le marxiste est également matérialiste. Une grande place est néanmoins réservée aux idées dans la mesure où elles profitent à la Révolution.

Le tour d’esprit marxiste veut dissoudre la prétendue force aliénante de la religion, de la culture, de l’histoire, toutes ces racines profondes pour la croissance harmonieuse de l’homme vers Dieu. Le marxisme est athée non pas en théorie (puisqu’il n’est pas question d’affirmer ou de nier une vérité) mais en pratique dans le sens où Dieu constitue un frein à la révolution. Il prône le relativisme pour dissoudre petit à petit la notion de Vérité. La culture sera à son tour dans la ligne de mire du marxiste : nombreuses créations contemporaines n’ont d’autre but que de déstabiliser.

En politique, le tour d’esprit marxiste sévit aujourd’hui : les questions économiques sont prépondérantes et le schéma de la lutte des classes est toujours aussi présent (même si l’expression est désuète), entre employés et syndicats par exemple.

La pensée marxiste est négatrice de toute la philosophie du sens commun (Aristote et saint Thomas), de la raison et donc de la foi. "Le communisme (et donc le marxisme) est par sa nature antireligieux et considère la religion comme l’opium du peuple" [1]. Aussi, les modèles d’action qu’il propose sont à l’opposé de ce que doit être l’action des laïcs catholiques selon la doctrine sociale de l’Eglise. Cette dernière prône la charité au lieu de la lutte des classes, la Vérité au lieu de la révolution, la paix au lieu de la contestation et l’enracinement au lieu de la désaliénation !

La certitude que la foi catholique est fondée sur la Vérité constitue notre principal argument contre le marxisme. Pour purifier les esprits marxisés, il faut leur proposer ce qui est beau, ce qui est bien, ce qui est vrai et agir nous-mêmes socialement, culturellement, politiquement en nous conformant à la doctrine catholique.

[1] - Pie XI, "Divini Redemptoris", parag. 22.
© Ichtus - Au service de la Cité
Tous droits de reproduction et de diffusion réservés.