Les Cieux désormais sont ouverts

par etienne lorant Sam 5 Jan 2013 - 11:12

Férie du temps de Noël (5 janv.)
Première lettre de saint Jean 3,11-21.
Mes bien-aimés, voici ce que vous avez entendu annoncer depuis le commencement : il faut nous aimer les uns les autres. Ne soyons pas comme Caïn : il appartenait au Mauvais et il égorgea son frère. Et pourquoi l'a-t-il égorgé ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises : au contraire, celles de son frère étaient justes.
Ne soyez pas étonnés, frères, si le monde a de la haine contre vous. Parce que nous aimons nos frères, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie. Celui qui n'aime pas reste dans la mort.
Tout homme qui a de la haine contre son frère est un meurtrier, et vous savez qu'un meurtrier n'a jamais la vie éternelle demeurant en lui.
Voici à quoi nous avons reconnu l'amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères.
Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s'il voit son frère dans le besoin sans se laisser attendrir, comment l'amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? Mes enfants, nous devons aimer, non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité. En agissant ainsi, nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous aurons le cœur en paix ; notre cœur aurait beau nous accuser, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. Mes bien-aimés, si notre cœur ne nous accuse pas, nous nous tenons avec assurance devant Dieu.

Psaume 100(99),1-2.3.4.5.
Oui, le Seigneur est bon,
éternel est son amour,
sa fidélité demeure d'âge en âge.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1,43-51.
Jésus avait rencontré ses premiers disciples; (Philippe était de Bethsaïde, comme André et Pierre.) Philippe rencontre Nathanaël et lui dit : « Celui dont parlent la loi de Moïse et les Prophètes, nous l'avons trouvé : c'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. » Nathanaël répliqua : « De Nazareth ! Peut-il sortir de là quelque chose de bon ? » Philippe répond : « Viens, et tu verras. »
Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare : « Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir. » Nathanaël lui demande : « Comment me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu. » Nathanaël lui dit : « Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu ! C'est toi le roi d'Israël ! » Jésus reprend : « Je te dis que je t'ai vu sous le figuier, et c'est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. » Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l'homme. »

Voici que la Liturgie nous propose de nouveau l'épisode de la rencontre de Nathanaël et de Jésus. Mais cette fois, dans les autres lectures, l'accentuation est placée sur l'amour de Dieu, auquel doit correspondre l'amour du prochain.Car notre prochain est aimé de Dieu tout autant que nous et, dans cette perspective, la meilleure des offrandes qui puisse honorer le Père, consiste à aimer notre prochain, quel qu'il soit. Et ce choix de textes (y compris le Psaume) imprègne effectivement la méditation de l'Evangile.

Ce que révèle Jésus à Nathanaël, c'est qu’il le connaît - et plus encore que Nathanaël peut croire se connaître lui-même. D'emblée, il lui décrit son trait de caractère dominant: il est franc et direct. "Un vrai fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir" - cela signifie qu'il n'est pas du genre à réfléchir à deux fois pour dire ce qu'il pense. Et il va plus loin encore, il lui dit: quand tu te croyais seul sous le figuier, j'étais auprès de toi.

Le Seigneur est donc auprès de chacun de nous, partout et en tout temps. Ce n'est pas une présence dérangeante ni inquisitrice; c'est l'Amour même qui est là. On ne ressent pas cette présence... si ce n'est lorsque nous avons péché: dans ce moment-là, c'est moins de la culpabilité que nous éprouvons que de la gêne: la conscience du péché se présente souvent comme un regret, une déception, le sentiment d'avoir blessé un proche - et je n'en doute pas, ce proche, c'est le Seigneur. Cependant, dit saint Paul, "notre coeur aurait beau nous accuser, Dieu est plus grand que notre coeur"... le recours, c'est la miséricorde implorée mais aussi pratiquée envers autrui, puisqu’il est écrit que "l'aumône couvre une multitude de péchés"

Les anges qui montent et descendent au-dessus du Fils de l'homme représentent ces innombrables échanges qui se produisent de façon instantanée - je veux dire: à chaque instant de notre vie, à chaque battement de nos coeurs, entre notre coeur et "les Cieux", ces cieux désormais ouverts puisque le Messie est venu.

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