Dans le malheur, la foi s'épure
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Forum l'Arche de Marie :: EGLISE ET SPIRITUALITE :: PASSAGES BIBLIQUES & EVANGILE DU JOUR :: Les commentaires d'Étienne Lorant sur la Parole de Dieu
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Dans le malheur, la foi s'épure
Le mardi de la 26e semaine du temps ordinaire
Livre de Job 3,1-3.11-17.20-23.
Job ouvrit la bouche et maudit le jour de sa naissance.
Il parla ainsi :
« Qu'ils périssent, le jour qui m'a vu naître et la nuit qui a déclaré : 'Un homme vient d'être conçu ! '
Pourquoi ne suis-je pas mort dès le ventre maternel, n'ai-je pas péri aussitôt après ma naissance ?
Pourquoi s'est-il trouvé deux genoux pour me recevoir, deux seins pour m'allaiter ?
Maintenant je serais étendu dans le calme, je dormirais d'un sommeil reposant,
avec les rois et les arbitres de la terre qui se bâtissent des mausolées,
ou avec les princes qui possédaient de l'or en abondance et remplissaient d'argent leurs demeures.
Ou bien, comme l'enfant mort-né que l'on enfouit dans la terre, je n'aurais pas connu l'existence, comme les petits qui n'ont pas vu le jour.
C'est là, au séjour des morts, que prend fin l'agitation des méchants, c'est là que reposent ceux qui sont exténués.
Pourquoi donner la lumière à un malheureux, la vie à ceux qui sont pleins d'amertume,
qui aspirent à la mort sans qu'elle vienne, qui la recherchent plus avidement qu'un trésor ?
Ils se réjouiraient, ils seraient dans l'allégresse, ils exulteraient s'ils trouvaient le tombeau.
Pourquoi donner la vie à l'homme qui ne trouve plus aucune issue, et que Dieu enferme de toutes parts ? »
Psaume 88(87),2-3.4-5.6.7-8.
Seigneur, mon Dieu et mon salut,
dans cette nuit où je crie en ta présence,
que ma prière parvienne jusqu'à toi,
ouvre l'oreille à ma plainte.
Car mon âme est rassasiée de malheur,
ma vie est au bord de l'abîme ;
on me voit déjà descendre à la fosse,
je suis comme un homme fini.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9,51-56.
Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem.
Il envoya des messagers devant lui ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue.
Mais on refusa de le recevoir, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem.
Devant ce refus, les disciples Jacques et Jean intervinrent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? »
Mais Jésus se retourna et les interpella vivement.
Et ils partirent pour un autre village.
Textes de l'Evangile au quotidien
Que répondra le Seigneur à la perpétuelle et lancinante question du malheur ? La question s'est posée plusieurs fois pour moi ces derniers temps.
De plus en plus, je me sens totalement isolé; j'ai une maison vide à ma disposition mais je risque ma vie chaque fois qu'il faut remplacer un grand néon à trois mètres de hauteur; et puis, en vrac: le terrorisme, les inondations, les budgets revus à la baisse et qui entraînent de plus en plus de citoyens dans des situations précaires, etc. Enfin, hier soir, en rentrant chez moi, j'ai vu une camionnette de police rangée devant la librairie de mon quartier. Par deux fois, j'étais passé chez ce voisin pour acheter un programme de télévision, mais les volets étaient baissés. Je connais ses difficultés, d'ordre financier, mais aussi familial. Bref, au moment où j'ai vu cette fourgonnette, j'ai aperçu d'autres personnes qui regardaient également et j'ai ressenti, quasi physiquement, qu'un malheur s'est produit... J'ai prié pour cet homme, je crois apprendre aujourd'hui ce qui a pu lui arriver...
Sur le thème du malheur, de l'apparente "insensiblité" du Seigneur, il faut tout de même se souvenir que les périodes durant lesquelles on se sent abandonné de Dieu, constituent souvent une forme d'éducation à la foi pure, une fois détachée, une foi qui s'efforce par la volonté - et cela jusqu'au moment où le Seigneur nous fait grâce. Durant très longtemps, j'ai écrit que je reçois force et joie à l'Eucharistie... mais ces dernières semaines, ce fut beaucoup plus "rude".
La réaction de Job devant le malheur, incompréhensible, inconcevable, après tant d'années de bonne fortune est de désirer la mort. Il est tombé au plus bas qu'il lui était possible. Mais nous savons aussi qu'ayant traversé tout sans renier Dieu, Job a été ensuite relevé, et Dieu l'a comblé de bienfaits. C'est encore et toujours ce que Jésus a dit dans l'Evangile : "Tout ce qui s'élève sera abaissé, tout ce qui s'abaisse sera relevé".
Dans le texte de l'Evangile d'aujourd'hui, Jésus prend "avec courage" la route de Jérusalem. Ce mot me frappe plus que son refus de châtier les Samaritains du village qui refuse son passage. Jésus a donc lui aussi usé de courage, de cette tension de la volonté vers le but à atteindre. Eh bien, que je fasse preuve de courage, car il me faut moi aussi prendre ma croix chaque jour et avancer.
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Livre de Job 3,1-3.11-17.20-23.
Job ouvrit la bouche et maudit le jour de sa naissance.
Il parla ainsi :
« Qu'ils périssent, le jour qui m'a vu naître et la nuit qui a déclaré : 'Un homme vient d'être conçu ! '
Pourquoi ne suis-je pas mort dès le ventre maternel, n'ai-je pas péri aussitôt après ma naissance ?
Pourquoi s'est-il trouvé deux genoux pour me recevoir, deux seins pour m'allaiter ?
Maintenant je serais étendu dans le calme, je dormirais d'un sommeil reposant,
avec les rois et les arbitres de la terre qui se bâtissent des mausolées,
ou avec les princes qui possédaient de l'or en abondance et remplissaient d'argent leurs demeures.
Ou bien, comme l'enfant mort-né que l'on enfouit dans la terre, je n'aurais pas connu l'existence, comme les petits qui n'ont pas vu le jour.
C'est là, au séjour des morts, que prend fin l'agitation des méchants, c'est là que reposent ceux qui sont exténués.
Pourquoi donner la lumière à un malheureux, la vie à ceux qui sont pleins d'amertume,
qui aspirent à la mort sans qu'elle vienne, qui la recherchent plus avidement qu'un trésor ?
Ils se réjouiraient, ils seraient dans l'allégresse, ils exulteraient s'ils trouvaient le tombeau.
Pourquoi donner la vie à l'homme qui ne trouve plus aucune issue, et que Dieu enferme de toutes parts ? »
Psaume 88(87),2-3.4-5.6.7-8.
Seigneur, mon Dieu et mon salut,
dans cette nuit où je crie en ta présence,
que ma prière parvienne jusqu'à toi,
ouvre l'oreille à ma plainte.
Car mon âme est rassasiée de malheur,
ma vie est au bord de l'abîme ;
on me voit déjà descendre à la fosse,
je suis comme un homme fini.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9,51-56.
Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem.
Il envoya des messagers devant lui ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue.
Mais on refusa de le recevoir, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem.
Devant ce refus, les disciples Jacques et Jean intervinrent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? »
Mais Jésus se retourna et les interpella vivement.
Et ils partirent pour un autre village.
Textes de l'Evangile au quotidien
Que répondra le Seigneur à la perpétuelle et lancinante question du malheur ? La question s'est posée plusieurs fois pour moi ces derniers temps.
De plus en plus, je me sens totalement isolé; j'ai une maison vide à ma disposition mais je risque ma vie chaque fois qu'il faut remplacer un grand néon à trois mètres de hauteur; et puis, en vrac: le terrorisme, les inondations, les budgets revus à la baisse et qui entraînent de plus en plus de citoyens dans des situations précaires, etc. Enfin, hier soir, en rentrant chez moi, j'ai vu une camionnette de police rangée devant la librairie de mon quartier. Par deux fois, j'étais passé chez ce voisin pour acheter un programme de télévision, mais les volets étaient baissés. Je connais ses difficultés, d'ordre financier, mais aussi familial. Bref, au moment où j'ai vu cette fourgonnette, j'ai aperçu d'autres personnes qui regardaient également et j'ai ressenti, quasi physiquement, qu'un malheur s'est produit... J'ai prié pour cet homme, je crois apprendre aujourd'hui ce qui a pu lui arriver...
Sur le thème du malheur, de l'apparente "insensiblité" du Seigneur, il faut tout de même se souvenir que les périodes durant lesquelles on se sent abandonné de Dieu, constituent souvent une forme d'éducation à la foi pure, une fois détachée, une foi qui s'efforce par la volonté - et cela jusqu'au moment où le Seigneur nous fait grâce. Durant très longtemps, j'ai écrit que je reçois force et joie à l'Eucharistie... mais ces dernières semaines, ce fut beaucoup plus "rude".
La réaction de Job devant le malheur, incompréhensible, inconcevable, après tant d'années de bonne fortune est de désirer la mort. Il est tombé au plus bas qu'il lui était possible. Mais nous savons aussi qu'ayant traversé tout sans renier Dieu, Job a été ensuite relevé, et Dieu l'a comblé de bienfaits. C'est encore et toujours ce que Jésus a dit dans l'Evangile : "Tout ce qui s'élève sera abaissé, tout ce qui s'abaisse sera relevé".
Dans le texte de l'Evangile d'aujourd'hui, Jésus prend "avec courage" la route de Jérusalem. Ce mot me frappe plus que son refus de châtier les Samaritains du village qui refuse son passage. Jésus a donc lui aussi usé de courage, de cette tension de la volonté vers le but à atteindre. Eh bien, que je fasse preuve de courage, car il me faut moi aussi prendre ma croix chaque jour et avancer.
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etienne lorant- Date d'inscription : 25/11/2010
Re: Dans le malheur, la foi s'épure
J'ai retrouvé le petit commentaire de Simone Weil qui "colle" bien au partage d'aujourd'hui. Le voici :
L'homme qui n'a pas l'espérance de l'au-delà est conduit presque fatalement au suicide - et désormais la société l'y pousse !, à moins qu'au coeur de ce malheur, il ne s'applique à rechercher la seule Vérité qui vaille. Ce n'est certes pas pour rien que Jésus, lorsqu'il s'adresse à Pilate, dit de lui-même : "Je suis né et venu dans le monde pour témoigner de la Vérité, quiconque cherche la Vérité endtend ma voix".
C'est ce qui est arrivé à Simone Weil qui témoigne dans son Autobiographie (*) : "Après des mois de ténèbres intérieures, j'ai eu soudain et pour toujours la certitude que n'importe quel être humain, même si ses facultés intellectuelles sont presque nulles, pénètre dans ce royaume réservé au génie,si seulement il désire la vérité et fait perpétuellement un effort pour l'atteindre." Et elle ajoute un peu plus loin : « Dans mes raisonnements sur l'insolubilité du problème de Dieu, je n'avais pas prévu la possibilité de cela, d'un contact réel, de personne à personne, ici-bas entre un être humain et Dieu. […] D'ailleurs, dans cette soudaine emprise du Christ sur moi, ni les sens, ni l'imagination n'ont eu aucune part ; j'ai seulement senti à travers la souffrance la présence d'un amour analogue à celui qu'on lit dans le sourire d'un visage aimé. »
(*) Éd. Parole et Silence, coll. « Cahier de l'École cathédrale », pp 106-107
ATTENTION : Simone Weil se confond parfois dans l'esprit des gens à Simone Veil.
Simone Weil, dont il est question ici est décédée de tuberculose en Angleterre en 1943
L'homme qui n'a pas l'espérance de l'au-delà est conduit presque fatalement au suicide - et désormais la société l'y pousse !, à moins qu'au coeur de ce malheur, il ne s'applique à rechercher la seule Vérité qui vaille. Ce n'est certes pas pour rien que Jésus, lorsqu'il s'adresse à Pilate, dit de lui-même : "Je suis né et venu dans le monde pour témoigner de la Vérité, quiconque cherche la Vérité endtend ma voix".
C'est ce qui est arrivé à Simone Weil qui témoigne dans son Autobiographie (*) : "Après des mois de ténèbres intérieures, j'ai eu soudain et pour toujours la certitude que n'importe quel être humain, même si ses facultés intellectuelles sont presque nulles, pénètre dans ce royaume réservé au génie,si seulement il désire la vérité et fait perpétuellement un effort pour l'atteindre." Et elle ajoute un peu plus loin : « Dans mes raisonnements sur l'insolubilité du problème de Dieu, je n'avais pas prévu la possibilité de cela, d'un contact réel, de personne à personne, ici-bas entre un être humain et Dieu. […] D'ailleurs, dans cette soudaine emprise du Christ sur moi, ni les sens, ni l'imagination n'ont eu aucune part ; j'ai seulement senti à travers la souffrance la présence d'un amour analogue à celui qu'on lit dans le sourire d'un visage aimé. »
(*) Éd. Parole et Silence, coll. « Cahier de l'École cathédrale », pp 106-107
ATTENTION : Simone Weil se confond parfois dans l'esprit des gens à Simone Veil.
Simone Weil, dont il est question ici est décédée de tuberculose en Angleterre en 1943
etienne lorant- Date d'inscription : 25/11/2010
Re: Dans le malheur, la foi s'épure
Pape François : Évitons les plaintes de théâtre et prions pour ceux qui souffrent vraiment
2014-09-30 Radio Vatican
« Mêmes nos plaintes, issues de moments d’incertitude, deviennent une prière. Mais faisons attention aux 'plaintes de théâtre' ». C’est ce qu’a souligné le Pape François lors de l’homélie célébrée ce mardi matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe.
Commentant la première lecture, un passage du livre de Job, le Pape a évoqué ceux qui vivent « de grandes tragédies », comme les chrétiens chassés de leurs maisons en raison de leur foi.
Maudire, est-ce toujours blasphémer ?
Le Pape François a centré son homélie sur cette première Lecture qui nous montre que Job maudit sa vie. Job maudit le jour où il est né et sa prière ressemble une malédiction. « Il a été mis à l’épreuve, a reconnu le Pape, il a perdu toute sa famille, tous ces biens, sa santé et tout son corps est devenu une plaie, une plaie dégoûtante ». À ce moment là, a souligné le Pape François, « il perd patience et dit de telles choses. De mauvaises choses ! Mais il était toujours habitué à dire la vérité et c’est la vérité qu’il ressent à ce moment-là ». Jérémie utilise également les mêmes paroles : « Maudit soit le jour où je suis né ! ». « Mais cet homme blasphème-t-il ? » C’est la question que se pose le Pape François. « Cet homme qui est ainsi, seul, blasphème-t-il ?
« Lorsque Jésus se plaint : “Père, pourquoi m’avez-vous abandonné?”, blasphème-t-il ? C’est un mystère. Souvent, j’ai entendu des personnes vivant des situations difficiles, douloureuses, qui ont perdu tant de choses ou qui se sentent seules et abandonnées qui viennent se plaindre et se posent la question : Pourquoi ? Pourquoi ? Ils se rebellent contre Dieu. Je leur dis: “Continuez à prier ainsi, parce que c’est aussi une prière”. C’était une prière lorsque Jésus a dit à son Père : « Pourquoi m’avez-vous abandonné ? ».
Tant de frères n'ont pas d'espoir
Job fait une prière. Il a souligné que prier est devenir vérité devant Dieu. Et Job ne pouvait pas prier autrement. « On prie avec la réalité, a-t-il ajouté, la vraie prière vient du cœur, de ce que l’on vit ». « C’est la prière des moments de confusion, des moments de la vie, a dit le Pape, où il n’y a pas d’espoir, où ne perçoit pas l’horizon ». Aujourd’hui, beaucoup de personnes se trouvent dans la situation de Job, affirme le Pape. « Comme Job, beaucoup de personnes ne comprennent pas ce qui leur est arrivé, car c’est ainsi. Tant de frères et de sœurs n’ont pas d’espoir. Pensons aux tragédies, aux grandes tragédies. Par exemple, nos frères qui sont chassés de chez eux parce qu’ils sont chrétiens et restent sans rien : Mais Seigneur, j’ai cru en toi. Pourquoi ? Croire en toi est-il une malédiction, Seigneur ? »
« Pensons aux personnes âgées qui sont laissées de côté, a-t-il poursuivi, pensons aux malades, aux personnes seules, dans les hôpitaux. L’Église prie pour tous ces gens mais aussi pour nous, lorsque nous traversons un moment d’incertitude. L’Église prie ! Et elle prend sur elle cette douleur et prie ». Et nous, « sans maladies, sans faim, sans besoins importants, a-t-il reconnu, lorsque notre âme est un peu ténébreuse, nous croyons être martyrs et nous arrêtons de prier ». Et il y a ceux qui disent « Je suis fâché contre Dieu, je n’assiste plus à la messe ! ». « Mais pourquoi ? demande le Pape. La réponse, c’est « à cause de quelque chose de tout petit ». Le Pape François a reconnu que Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, au cours des derniers mois de sa vie, « essayait de penser au ciel, elle sentait en elle comme une voix qui lui disait « Ne sois pas bête, ne fais pas de fantaisies. Sais-tu ce qui t’attend ? Rien ! ».
Prier pour avancer dans l'obscurité
« Souvent, nous passons par cette situation, nous vivons cette situation. Et de nombreuses personnes pensent de finir dans le néant. Mais Sainte Thérèse, elle priait et demandait de la force pour pouvoir aller de l’avant, dans l’obscurité. Cela s’appelle la patience. Notre vie est trop facile, nos complaintes sont des complaintes de théâtre. Que sont-elles devant les complaintes de nombreuses personnes, de tant de frères et de sœurs qui sont dans l’obscurité, qui ont presque perdu la mémoire, l’espoir qui vivent cet exil d’eux-mêmes, qui sont exilés ? Ce n’est rien ! Et Jésus a parcouru ce chemin : depuis le soir au Mont des Olivers jusqu’au dernier mot sur la Croix : « Père, pourquoi m’avez-vous abandonné ? ».
Le Pape François a décrit deux choses qui peuvent être utiles. « La première : se préparer au moment où arrivera l’obscurité ». Un moment de confusion qui ne sera peut-être pas aussi dur que le moment qu’a traversé Job « mais un moment d’incertitude arrivera ». Il faut préparer notre cœur pour ce moment ». Et deuxièmement : « Prier, comme prie l’Église, avec l’Église pour tant de frères et de sœurs qui pâtissent de leur exil, de l’obscurité et de la souffrance, sans espoir». Telle est la prière de l’Église pour tous ces « Jésus souffrants » partout dans le monde.
2014-09-30 Radio Vatican
« Mêmes nos plaintes, issues de moments d’incertitude, deviennent une prière. Mais faisons attention aux 'plaintes de théâtre' ». C’est ce qu’a souligné le Pape François lors de l’homélie célébrée ce mardi matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe.
Commentant la première lecture, un passage du livre de Job, le Pape a évoqué ceux qui vivent « de grandes tragédies », comme les chrétiens chassés de leurs maisons en raison de leur foi.
Maudire, est-ce toujours blasphémer ?
Le Pape François a centré son homélie sur cette première Lecture qui nous montre que Job maudit sa vie. Job maudit le jour où il est né et sa prière ressemble une malédiction. « Il a été mis à l’épreuve, a reconnu le Pape, il a perdu toute sa famille, tous ces biens, sa santé et tout son corps est devenu une plaie, une plaie dégoûtante ». À ce moment là, a souligné le Pape François, « il perd patience et dit de telles choses. De mauvaises choses ! Mais il était toujours habitué à dire la vérité et c’est la vérité qu’il ressent à ce moment-là ». Jérémie utilise également les mêmes paroles : « Maudit soit le jour où je suis né ! ». « Mais cet homme blasphème-t-il ? » C’est la question que se pose le Pape François. « Cet homme qui est ainsi, seul, blasphème-t-il ?
« Lorsque Jésus se plaint : “Père, pourquoi m’avez-vous abandonné?”, blasphème-t-il ? C’est un mystère. Souvent, j’ai entendu des personnes vivant des situations difficiles, douloureuses, qui ont perdu tant de choses ou qui se sentent seules et abandonnées qui viennent se plaindre et se posent la question : Pourquoi ? Pourquoi ? Ils se rebellent contre Dieu. Je leur dis: “Continuez à prier ainsi, parce que c’est aussi une prière”. C’était une prière lorsque Jésus a dit à son Père : « Pourquoi m’avez-vous abandonné ? ».
Tant de frères n'ont pas d'espoir
Job fait une prière. Il a souligné que prier est devenir vérité devant Dieu. Et Job ne pouvait pas prier autrement. « On prie avec la réalité, a-t-il ajouté, la vraie prière vient du cœur, de ce que l’on vit ». « C’est la prière des moments de confusion, des moments de la vie, a dit le Pape, où il n’y a pas d’espoir, où ne perçoit pas l’horizon ». Aujourd’hui, beaucoup de personnes se trouvent dans la situation de Job, affirme le Pape. « Comme Job, beaucoup de personnes ne comprennent pas ce qui leur est arrivé, car c’est ainsi. Tant de frères et de sœurs n’ont pas d’espoir. Pensons aux tragédies, aux grandes tragédies. Par exemple, nos frères qui sont chassés de chez eux parce qu’ils sont chrétiens et restent sans rien : Mais Seigneur, j’ai cru en toi. Pourquoi ? Croire en toi est-il une malédiction, Seigneur ? »
« Pensons aux personnes âgées qui sont laissées de côté, a-t-il poursuivi, pensons aux malades, aux personnes seules, dans les hôpitaux. L’Église prie pour tous ces gens mais aussi pour nous, lorsque nous traversons un moment d’incertitude. L’Église prie ! Et elle prend sur elle cette douleur et prie ». Et nous, « sans maladies, sans faim, sans besoins importants, a-t-il reconnu, lorsque notre âme est un peu ténébreuse, nous croyons être martyrs et nous arrêtons de prier ». Et il y a ceux qui disent « Je suis fâché contre Dieu, je n’assiste plus à la messe ! ». « Mais pourquoi ? demande le Pape. La réponse, c’est « à cause de quelque chose de tout petit ». Le Pape François a reconnu que Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, au cours des derniers mois de sa vie, « essayait de penser au ciel, elle sentait en elle comme une voix qui lui disait « Ne sois pas bête, ne fais pas de fantaisies. Sais-tu ce qui t’attend ? Rien ! ».
Prier pour avancer dans l'obscurité
« Souvent, nous passons par cette situation, nous vivons cette situation. Et de nombreuses personnes pensent de finir dans le néant. Mais Sainte Thérèse, elle priait et demandait de la force pour pouvoir aller de l’avant, dans l’obscurité. Cela s’appelle la patience. Notre vie est trop facile, nos complaintes sont des complaintes de théâtre. Que sont-elles devant les complaintes de nombreuses personnes, de tant de frères et de sœurs qui sont dans l’obscurité, qui ont presque perdu la mémoire, l’espoir qui vivent cet exil d’eux-mêmes, qui sont exilés ? Ce n’est rien ! Et Jésus a parcouru ce chemin : depuis le soir au Mont des Olivers jusqu’au dernier mot sur la Croix : « Père, pourquoi m’avez-vous abandonné ? ».
Le Pape François a décrit deux choses qui peuvent être utiles. « La première : se préparer au moment où arrivera l’obscurité ». Un moment de confusion qui ne sera peut-être pas aussi dur que le moment qu’a traversé Job « mais un moment d’incertitude arrivera ». Il faut préparer notre cœur pour ce moment ». Et deuxièmement : « Prier, comme prie l’Église, avec l’Église pour tant de frères et de sœurs qui pâtissent de leur exil, de l’obscurité et de la souffrance, sans espoir». Telle est la prière de l’Église pour tous ces « Jésus souffrants » partout dans le monde.
enfantdemarie- Date d'inscription : 18/04/2013
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