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Après mille ans de schisme, la réconciliation historique

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Après mille ans de schisme, la réconciliation historique Empty Après mille ans de schisme, la réconciliation historique

Message par etienne lorant Lun 15 Fév 2016 - 16:14

Dans une déclaration commune signée lors de leur rencontre historique à La Havane, le pape François et le primat de l’Église orthodoxe russe appellent à protéger les chrétiens au Moyen-Orient mais aussi les « racines chrétiennes de l’Europe », s’inquiétant au-delà de la perte « des piliers spirituels de l’existence humaine »

Ouvrant une perspective d’unité entre catholiques et orthodoxes, le texte reconnaît des obstacles à surmonter et des attitudes à éviter.

« La civilisation humaine est entrée dans un moment de changement d’époque ». La déclaration signée par le pape François et le patriarche Kirill, au terme de leur rencontre inédite le 12 février à La Havane, pose un regard inquiet sur ce changement tel qu’il frappe les chrétiens, qu’ils soient orthodoxes ou catholiques. Dans un texte en 30 points, diffusé depuis un pays, Cuba, lui-même en pleine mutation, le chef de l’Église catholique et celui de l’Église orthodoxe russe affirment une convergence de vues tant sur les persécutions des chrétiens dans le monde, en particulier au Moyen-Orient, que sur la « discrimination », dont ils font l’objet, selon eux, dans les sociétés développées. Avec la volonté de trouver « une réponse commune ».

« Nouvelle guerre mondiale »

Devant « l’exode massif des chrétiens » en Syrie et en Irak, les deux dirigeants religieux appellent « la communauté internationale à des actions urgentes ». Autrement dit, ils cautionnent implicitement le recours actuel à la force militaire dans la région – ce qui est la position du Saint-Siège depuis le début des frappes contre Daech. Sans que le groupe terroriste ultra-sunnite ne soit cité dans le texte, celui-ci fait état des « églises détruites et pillées de façon barbare, (des) objets sacrés profanés, monuments, détruits. »

Tout en appelant « la communauté internationale à mettre fin à la violence et au terrorisme », le pape et le patriarche russe invitent, en parallèle, aux négociations et au déploiement d’une « aide humanitaire à grande échelle » dans la région. Ils demandant par ailleurs aux dirigeants musulmans de se désolidariser clairement du recours à la violence fait au nom de l’Islam : « Aucun crime ne peut être commis au nom de Dieu ». L’enjeu au final n’est pas moins que d’éviter « une nouvelle guerre mondiale », que le pape juge aujourd’hui de moins en moins morcelée.

« L’idéologie d’un sécularisme si souvent agressif »

Au-delà des régions en guerre, l’évêque de Rome et le primat russe réagissent aussi au « changement d’époque » en cours au sein des pays développés. La famille, le mariage entre un homme et une femme et la liberté religieuse sont mis en avant comme des valeurs à réaffirmer dans les sociétés où elles sont jugées attaquées, pressant catholiques et orthodoxes à réagir de concert. « Ce monde, dans lequel disparaissent progressivement les piliers spirituels de l’existence humaine, attend de nous un fort témoignage chrétien dans tous les domaines de la vie personnelle et sociale ».

L’Europe en particulier est visée, comme en opposition au « puissant potentiel religieux de l’Amérique latine ». L’hommage à la construction européenne d’après-guerre s’accompagne d’une mise en garde « contre une intégration qui ne serait pas respectueuse des identités religieuses » : « Tout en demeurant ouverts à la contribution des autres religions à notre civilisation, nous sommes convaincus que l’Europe doit rester fidèle à ses racines chrétiennes. »

L’inquiétude exprimée est profonde et va au-delà du continent européen. « Nous voyons que la transformation de certains pays en sociétés sécularisées, étrangère à toute référence à Dieu et à sa vérité, constitue un sérieux danger pour la liberté religieuse ». Des « forces politiques, guidées par l’idéologie d’un sécularisme si souvent agressif » sont montrées du doigt.

La critique commune des « normes séculières contemporaines » cible aussi bien l’avortement, le développement de « technologies de reproduction biomédicale » que celui « de la prétendue euthanasie », objet actuel de législations nouvelles. Le système économique mondial aussi est dénoncé pour ses excès, qui génèrent pauvreté, inégalités et injustice, mais en termes très généraux.

« Nous ne sommes pas concurrents mais frères »

Tourné vers les questions de société et les conflits, le texte n’élude pas l’objectif d’unité des deux Églises. Il se borne surtout à en encadrer la quête. « Nous ne sommes pas concurrents, mais frères », est-il résumé, à l’appui d’une « commune tradition spirituelle du premier millénaire du christianisme ». « Toute forme de prosélytisme » ou autres « moyens indus pour pousser des croyants à passer d’une Église à une autre » sont explicitement rejetés.

Le conflit en Ukraine met à l’épreuve cette quête. « Nous appelons nos Églises en Ukraine (..) à s’abstenir de participer à la confrontation et à ne pas soutenir un développement ultérieur du conflit », écrivent les deux primats : « Orthodoxes et gréco-catholiques ont besoin de se réconcilier et de trouver des formes de coexistence mutuellement acceptables ». L’uniatisme est considéré dépassé.

Hormis l’Ukraine, « de nombreux obstacles restent à surmonter » et des « divergences historiques (..) à surmonter » reconnaissent le patriarche Kirill et le pape, dont le texte n’aborde pas l’épineuse question du ministère pétrinien.

Leur rencontre ne se voulait de toute façon qu’un début. Mais elle devait mettre un tel processus sur les rails. Cette première entrevue fut minutieusement préparée pour apparaître solennelle sans être empruntée, chaleureuse sans n’être que protocolaire dans le cadre sans relief de l’aéroport de La Havane. « Finalement ». C’est le premier mot qu’a prononcé avec douceur le pape François en échangeant une longue accolade chaleureuse avec Kirill dans un petit salon au mur sombre, avant de prendre place chacun sur un fauteuil blanc pour deux heures d’entretien personnel, avec interprètes.

Avant les propos échangés, c’est l’intensité de l’échange de regard qui frappait. Les deux pasteurs ne se sont pas quittés des yeux, comme contemplant ce moment tant attendu, conscients de sa portée. Leurs sourires n’étaient pas larges mais profonds et les gestes, pleins de respect. Sous le regard du président cubain, Raul Castro, hôte paradoxal de ce rendez-vous œcuménique, déjà placé en vis-à-vis historique de celui entre Paul VI et le patriarche de Constantinople, Athénagoras.


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etienne lorant

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Message par Pinocchio Lun 15 Fév 2016 - 17:25

Voir également ceci:

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C'est vrai qu'il y a encore des protestants qui refusent l oecumenisme de peur de devenir catholiques, comme il y a des catholiques qui le refusent de peur de devenir protestants.
Mais si l oecumenisme consistait avant tout, simplement, à redevenir chrétiens?

Pinocchio

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Message par Pinocchio Mar 16 Fév 2016 - 9:24

... toujours dans la même lignée :

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P.S. (accessoirement, il y a quelques liens intéressants à découvrir sur ce site)

Pinocchio

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Message par Rémi Mar 16 Fév 2016 - 22:01

Voici un texte du cardimal Ratzinger préfet de la doctrine de la foi avant qu'il devienne le pape Benoit XVI, il exprime clairement la véritable position de l'Église catholique comme nous nous devons de le croire et non le chemin relativiste que plusieurs veulent emprunter ces temps-ci, nous sommes les vrais chrétiens et l'Église catholique est celle qui a la doctrine la plus apte a mener à la plénitude du salut, les autres Églises chrétiennes n'en ont qu'une partie.

Cardinal Ratzinger, il n’y a qu’une Église du Christ
16 février 2016 / 4 commentaires / 465 vues
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Le 6 août 2000, le cardinal Ratzinger, alors préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, publiait une déclaration retentissante qui mit en émoi le monde religieux et particulièrement protestant, sur l’unicité et l’universalité salvatrice du Christ et de son Église. Dans cette déclaration, Dominus Jesus, le futur Benoît XVI rappelait qu’il n’y a qu’une seule Église et que les autres ne sont pas en pleine communion avec elle, ou ne sont à proprement parler « Église ».

Le passage que nous reproduisons ici est un excellent remède aux dérives œcuméniques.

UNICITÉ ET UNITÉ DE L’ÉGLISE

Le Seigneur Jésus, unique sauveur, n’a pas simplement établi une communauté de disciples mais il a constitué l’Église comme mystère de salut : il est lui–même dans l’Église et l’Église est en lui (cf. Jn 15,1ss. ; Ga 3,28 ; Ep 4,15–16 ; Ac 9,5) ; c’est pourquoi la plénitude du mystère salvifique du Christ appartient aussi à l’Église, inséparablement unie à son Seigneur. La présence et l’œuvre de salut de Jésus–Christ continuent en effet dans l’Église et à travers l’Église (cf. Col 1,24–27),47 qui est son Corps (cf. 1 Co 12,12–13.27 ; Col 1,18).48 Et comme la tête et les membres d’un corps vivant sont inséparables mais distincts, le Christ et l’Église ne peuvent être ni confondus ni séparés et forment un seul « Christ total ».49 Cette non–séparation est aussi exprimée dans le Nouveau Testament par l’analogie de l’Église comme Épouse du Christ (cf. 2 Co 11,2 ; Ep 5,25–29 ; Ap 21,2.9).50

Par conséquent, compte tenu de l’unicité et de l’universalité de la médiation salvifique de Jésus–Christ, on doit croire fermement comme vérité de foi catholique en l’unicité de l’Église fondée par le Christ. Tout comme il existe un seul Christ, il n’a qu’un seul Corps, une seule Épouse : une « seule et unique Église catholique et apostolique ».51 De plus, les promesses du Seigneur de ne jamais abandonner son Église (cf. Mt 16,18 ; 28,20) et de la guider par son Esprit (cf. Jn 16,13) impliquent, selon la foi catholique, que l’unicité et l’unité, comme tout ce qui appartient à l’intégrité de l’Église, ne feront jamais défaut.52

Les fidèles sont tenus de professer qu’il existe une continuité historique — fondée sur la succession apostolique53 — entre l’Église instituée par le Christ et l’Église catholique : « C’est là l’unique Église du Christ […] que notre sauveur, après sa résurrection, remit à Pierre pour qu’il en soit le pasteur (cf. Jn 21,17), qu’il lui confia, à lui et aux autres apôtres, pour la répandre et la diriger (cf. Mt 28,18ss.), et dont il a fait pour toujours la “colonne et le fondement de la vérité” (1 Tm 3,15). Cette Église comme société constituée et organisée en ce monde, c’est dans l’Église catholique qu’elle se trouve [subsistit in], gouvernée par le successeur de Pierre et les Évêques qui sont en communion avec lui ».54 Par l’expression subsistit in, le Concile Vatican II a voulu proclamer deux affirmations doctrinales : d’une part, que malgré les divisions entre chrétiens, l’Église du Christ continue à exister en plénitude dans la seule Église catholique ; d’autre part, « que des éléments nombreux de sanctification et de vérité subsistent hors de ses structures »,55 c’est–à–dire dans les Églises et Communautés ecclésiales qui ne sont pas encore en pleine communion avec l’Église catholique.56 Mais il faut affirmer de ces dernières que leur « force dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l’Église catholique ».57

Il existe donc un’unique Église du Christ, qui subsiste dans l’Église catholique, gouvernée par le successeur de Pierre et les Évêques en communion avec lui.58 Les Églises qui, quoique sans communion parfaite avec l’Église catholique, lui restent cependant unies par des liens très étroits comme la succession apostolique et l’Eucharistie valide, sont de véritables Églises particulières.59 Par conséquent, l’Église du Christ est présente et agissante dans ces Églises, malgré l’absence de la pleine communion avec l’Église catholique, provoquée par leur non–acceptation de la doctrine catholique du Primat, que l’Évêque de Rome, d’une façon objective, possède et exerce sur toute l’Église conformément à la volonté divine.60

En revanche, les Communautés ecclésiales qui n’ont pas conservé l’épiscopat valide et la substance authentique et intégrale du mystère eucharistique,61 ne sont pas des Églises au sens propre ; toutefois, les baptisés de ces Communautés sont incorporés au Christ par le baptême et se trouvent donc dans une certaine communion bien qu’imparfaite avec l’Église.62 Le baptême en effet tend en soi à l’acquisition de la plénitude de la vie du Christ, par la totale profession de foi, l’Eucharistie et la pleine communion dans l’Église.63

« Aussi n’est–il pas permis aux fidèles d’imaginer que l’Église du Christ soit simplement un ensemble — divisé certes, mais conservant encore quelque unité — d’Églises et de Communautés ecclésiales ; et ils n’ont pas le droit de tenir que cette Église du Christ ne subsiste plus nulle part aujourd’hui de sorte qu’il faille la tenir seulement pour une fin à rechercher par toutes les Églises en commun ».64 En effet, « les éléments de cette Église déjà donnée existent, unis dans toute leur plénitude, dans l’Église catholique et, sans cette plénitude, dans les autres Communautés ».65 « En conséquence, ces Églises et Communautés séparées, bien que nous les croyions souffrir de déficiences, ne sont nullement dépourvues de signification et de valeur dans le mystère du salut. L’Esprit du Christ, en effet, ne refuse pas de se servir d’elles comme de moyens de salut, dont la force dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l’Église catholique ».66

Le manque d’unité entre les chrétiens est certes une blessure pour l’Église, non pas comme privation de son unité, mais « en tant qu’obstacle pour la réalisation pleine de son universalité dans l’histoire ».67


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Message par Pinocchio Mer 17 Fév 2016 - 10:08

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Il faut  donc reconnaître que le Pape Benoît XVI, une fois élu a bien été amené à clarifier les propos tenus par le cardinal Ratzinger.

A titre personnel, et surtout en tant que chrétien, je me réjouis  que cette déclaration commune entre le Pape François et le patriarche Russe ait pu enfin avoir lieu (chose que ses prédécesseurs n'ont pas pu réaliser).  A mon humble avis, la réconciliation  entre les églises  d'Orient  et d'Occident  est la condition préalable et nécessaire pour que l'Eglise catholique redevienne pleinement catholique, et au vrai sens du terme.

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Message par Rémi Mer 17 Fév 2016 - 15:46

Je suis heureux de cette déclaration commune, c'est un signe certain d'une future union des orthodoxes à l'Église catholique mais cela à mon avis ne se fera pas sans que des évènements gravissimes n'interviennent pour hâter cette réunion, c'est ce que les prophéties semblent nous annoncer, le dialogue est utile mais je crains que cela ne suffira pas, on le voit bien dans le texte que chacun doit rester dans ses plates bandes et ne pas faire de prosélytisme, donc clairement la pleine union ne se fera pas par le dialogue mais Dieu la forcera par la venue d'évènements contraignants, simple justice due à nos péchés communs.


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Message par Pinocchio Mer 17 Fév 2016 - 17:05

Rémi a écrit:...  mais cela à mon avis ne se fera pas sans que des évènements gravissimes n'interviennent pour hâter cette réunion, c'est ce que les prophéties semblent nous annoncer...

La réunification des Églises ne sera peut-être pas suffisante car probablement imparfaite, je vous l'accorde,  mais certainement nécessaire pour qu'au moins,  dans un premier temps (selon la promesse de la Vierge de Fatima) "un certain temps de paix sera donné au monde". Aussi, ce qui est certain (toujours selon Fatima) c'est qu'à la fin son "Coeur immaculé triomphera"!
Ce n'est là bien sûr  que mon avis, mais cela laisse supposer,  à travers  ces quelques mots,  la reconnaissance finale par l"Église orthodoxe (non seulement les orthodoxes, mais aussi sans doute, les protestants, les juifs, et même les musulmans qui vénèrent Marie - il faut souligner dailleurs que Fatima est aussi, curieusement, le nom de la fille du "Prophète" Mohamed -) des dogmes de l Immaculée conception (coeur immaculé) et de l'Assomption (triomphera).

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