France: Le cri d’alarme de Maxime Tandonnet : « La République est en cours d’abolition »
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France: Le cri d’alarme de Maxime Tandonnet : « La République est en cours d’abolition »
France: Le cri d’alarme de Maxime Tandonnet : « La République est en cours d’abolition »
05/04/2016 – PARIS (NOVOpress) : « La République est, de facto, en cours d’abolition », s’inquiète Maxime Tandonnet sur son blog, estimant que « nous entrons dans un monde de chaos politique » qui sera aussi – ou est déjà – « une sorte de tyrannie douce ». Nous publions ci-dessous l’intégralité de ce billet publié le 31 mars sous le titre « La République saccagée ».
Haut fonctionnaire devenu spécialiste du droit des étrangers, ancien membre du cabinet de Nicolas Sarkozy, au ministère de l’Intérieur puis à l’Elysée, Maxime Tandonnet donne désormais des cours à Paris XII et à l’université de Nice.
La République saccagée
La Constitution du 4 octobre 1958 s’achève par la phrase suivante, à la fin de l’article 89 : « La forme républicaine du gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision. » Cela signifie que tout peut être modifié par une révision constitutionnelle, mais qu’il est interdit d’abolir la République.
Je prétends, je crois, j’affirme que la République française est pourtant, de facto, en cours d’abolition. Nous changeons subrepticement de régime. La République se rattache fondamentalement à la notion de res publica, la chose publique. L’essentiel n’est pas dans les personnes qui occupent le pouvoir, leur intérêt, mais dans la chose publique, l’intérêt général, le bien commun, le destin collectif. Or, à quel spectacle assistons nous en ce moment ? A la confiscation de la vie publique par une sorte d’exubérance narcissique de quelques personnages sans vision, sans envergure, ivres d’eux-mêmes, motivés par une sorte de vanité puérile, pour conserver ou s’emparer des attributs du pouvoir politique, c’est-à-dire, pour l’essentiel l’Élysée, sous les applaudissements du monde médiatique qui se complaît dans ce spectacle dérisoire. Difficile d’exprimer à quel point le spectacle politicien français me révulse, la course aux primaires à droite, le vertige de l’incrustation à gauche, la misérable saga de la droite extrême.
La République est en train de mourir asphyxiée par la médiocrité vaniteuse d’une petite clique médiatisée. Mais elle ne laissera pas sa place à la monarchie, la souveraineté d’un personnage incarnant l’unité et la continuité du pays. Bien au contraire, nous allons au morcellement, l’émiettement, le triomphe de la prétention, de l’inefficacité, de l’impuissance, de la soumission, de la propagande et de la manipulation, du paraître. Nous entrons dans un monde de chaos politique, une sorte de tyrannie douce, régime d’opérette un peu grotesque, où tout est communication, un système qui n’est ni république ni monarchie, fondé sur un culte de la personnalité, une personnalisation artificielle sans fondement, sans mérite, sans héroïsme, des personnages bouffis d’orgueil, gonflés d’eux-mêmes, et indifférents à tout le reste, malades d’aveuglement et de prétention, manipulateurs…
Comment en sortir ? Je n’en sais rien…
Maxime Tandonnet
05/04/2016 – PARIS (NOVOpress) : « La République est, de facto, en cours d’abolition », s’inquiète Maxime Tandonnet sur son blog, estimant que « nous entrons dans un monde de chaos politique » qui sera aussi – ou est déjà – « une sorte de tyrannie douce ». Nous publions ci-dessous l’intégralité de ce billet publié le 31 mars sous le titre « La République saccagée ».
Haut fonctionnaire devenu spécialiste du droit des étrangers, ancien membre du cabinet de Nicolas Sarkozy, au ministère de l’Intérieur puis à l’Elysée, Maxime Tandonnet donne désormais des cours à Paris XII et à l’université de Nice.
La République saccagée
La Constitution du 4 octobre 1958 s’achève par la phrase suivante, à la fin de l’article 89 : « La forme républicaine du gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision. » Cela signifie que tout peut être modifié par une révision constitutionnelle, mais qu’il est interdit d’abolir la République.
Je prétends, je crois, j’affirme que la République française est pourtant, de facto, en cours d’abolition. Nous changeons subrepticement de régime. La République se rattache fondamentalement à la notion de res publica, la chose publique. L’essentiel n’est pas dans les personnes qui occupent le pouvoir, leur intérêt, mais dans la chose publique, l’intérêt général, le bien commun, le destin collectif. Or, à quel spectacle assistons nous en ce moment ? A la confiscation de la vie publique par une sorte d’exubérance narcissique de quelques personnages sans vision, sans envergure, ivres d’eux-mêmes, motivés par une sorte de vanité puérile, pour conserver ou s’emparer des attributs du pouvoir politique, c’est-à-dire, pour l’essentiel l’Élysée, sous les applaudissements du monde médiatique qui se complaît dans ce spectacle dérisoire. Difficile d’exprimer à quel point le spectacle politicien français me révulse, la course aux primaires à droite, le vertige de l’incrustation à gauche, la misérable saga de la droite extrême.
La République est en train de mourir asphyxiée par la médiocrité vaniteuse d’une petite clique médiatisée. Mais elle ne laissera pas sa place à la monarchie, la souveraineté d’un personnage incarnant l’unité et la continuité du pays. Bien au contraire, nous allons au morcellement, l’émiettement, le triomphe de la prétention, de l’inefficacité, de l’impuissance, de la soumission, de la propagande et de la manipulation, du paraître. Nous entrons dans un monde de chaos politique, une sorte de tyrannie douce, régime d’opérette un peu grotesque, où tout est communication, un système qui n’est ni république ni monarchie, fondé sur un culte de la personnalité, une personnalisation artificielle sans fondement, sans mérite, sans héroïsme, des personnages bouffis d’orgueil, gonflés d’eux-mêmes, et indifférents à tout le reste, malades d’aveuglement et de prétention, manipulateurs…
Comment en sortir ? Je n’en sais rien…
Maxime Tandonnet
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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