Soeur Joséfa Menendez (1890-1923) l’enfer des âmes consacrées
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Soeur Joséfa Menendez (1890-1923) l’enfer des âmes consacrées
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Soeur Joséfa Menendez
(1890-1923)
l’enfer des âmes consacrées 4 septembre 1922
Appendice
Quelques notes supplémentaires de Josefa sur l’enfer :
« Il me semble que les âmes s’accusent surtout de péchés contre la pureté, de vols, de négoces injustes, et que la plus part des damnés le sont pour cela. » (6 avril 1922.)
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la Très Sainte Vierge lui avait dit, le 25 octobre 1922 : « Tout ce qu’Il permet que tu voies ou que tu souffres des peines de l’enfer, c’est… pour que tu le fasses savoir à tes Mères (les supérieures de soeur Joséfa) sans penser à toi, mais uniquement à la Gloire du Cœur de Jésus et au salut de beaucoup
d’âmes. »
Quelques extraits de ces notes sont cités dans sa biographie (Chap. V :
« L’Entrée dans les ténèbres de l’Au-delà. ») Plusieurs autres sont ajoutés ici.
Elle note, d’abord et souvent, le plus grand tourment de l’enfer : celui de ne plus pouvoir aimer.
« Une des âmes damnées criait :
« - Voilà mon tourment… vouloir aimer et ne le plus pouvoir. Il ne me reste plus que haine et désespoir. Si quelqu’un de nous, qui sommes ici, pouvait prononcer une seule fois, un seul acte d’amour… ce ne serait plus l’enfer !... Mais nous ne pouvons pas, notre aliment est de haïr et d’abhorrer !... » (23 mars 1922.)
C’est encore une de ces malheureuses âmes qui parle :
« - Le plus grand tourment, ici, est de ne pouvoir aimer Celui que nous devons haïr. La faim d’aimer nous consume, mais il est trop tard… Toi aussi, tu sentiras cette même faim : haïr, abhorrer et désirer la perte des âmes… voilà notre seul désir ! » (26 mars 1922.)
Josefa Menendez :
« Tous ces jours-ci, où je suis traînée en enfer, lorsque le démon ordonne aux autres de me martyriser, ils répondent : « Nous ne pouvons… ses membres se sont déjà martyrisés pour Celui… » (et ils désignent Notre Seigneur par un blasphème) ; alors, il commande qu’on me donne du soufre à boire… et ils répondent encore : « C’est qu’elle s’est privée de boire… - Cherchez, cherchez pour trouver quelqu’un de ses membres, quelque partie de son corps auxquels elle ait donné satisfaction et jouissance… »
« J’ai remarqué aussi que lorsqu’ils m’enchaînent pour me conduire en enfer, ils ne peuvent jamais m’attacher là où j’ai porté mes instruments de pénitence.
Tout cela, je l’écris pour obéir. » (1 avril 1922.)
Elle relève aussi les accusations dont ces malheureuses âmes se couvrent elles-mêmes :
« Quelques-uns rugissent à cause du martyre qu’ils éprouvent dans leurs mains. Je pense qu’ils ont volé, car ils disent : « Où est ce que tu as pris ?... Maudites mains !... Pourquoi cette ambition d’avoir ce qui n’était pas à moi, puisque je ne pouvais le garder… que quelques jours ?... »
« D’autres accusent leur langue, leurs yeux… chacun, ce qui a été le motif de son péché : « Bien payées sont à présent les délices que tu te donnais, mon corps !... et c’est toi qui l’as voulu !... (2 avril 1922.)
« Il me semble que les âmes s’accusent surtout de péchés contre la pureté, de vols, de négoces injustes, et que la plus part des damnés le sont pour cela. » (6 avril 1922.)
« J’ai vu beaucoup de personnes du monde tomber dans cet abîme et l’on ne peut ni expliquer, ni comprendre le cri qu’elles jetaient et comment elles rugissaient aussitôt d’une manière effrayante :
« - Malédiction éternelle !... je me suis trompée, je me suis perdue… je suis ici pour toujours… il n’y a plus de remède… malédiction à toi !... »
« Et les unes accusaient telle personne, les autres, telle circonstance, et toutes, l’occasion de leur chute. » (Septembre 1922.)
« Aujourd’hui, j’ai vu tomber en enfer un grand nombre d’âmes, je crois que c’était des personnes du monde. Le démon criait :
« - Maintenant, le monde est à point pour moi… Je sais le meilleur moyen de saisir les âmes !... c’est d’exciter en elles le désir de jouir… Non !... moi la première… moi avant tout !...surtout pas d’humilité, mais jouir ! voilà ce qui m’assure la victoire, ce qui les fait tomber ici en abondance ! » (4 octobre 1922.)
« J’entendis le démon, auquel une âme venait d’échapper, forcé de confesser son impuissance :
« - Confusion ! confusion !... comment tant d’âmes s’échappent-elles ? elles étaient miennes !... (et il énumérait leurs péchés…) Je travaille sans repos et cependant elles m’échappent… C’est qu’il y a quelqu’un qui souffre et répare pour elles !... » (15 janvier 1923.)
« Cette nuit, je n’ai pas été en enfer, mais j’ai été transportée dans un lieu où il n’y avait aucune lumière, mais au centre, une sorte de feu ardent et rouge. Je fus étendue et liée sans pouvoir faire un seul mouvement. Tout autour de moi, se tenaient sept ou huit personnages sans vêtements et dont les corps noirs étaient éclairés par les seuls reflets du feu, ils étaient assis et parlaient.
« L’un disait : « il faut prendre grande précaution afin que l’on ne connaisse pas notre main, car facilement nous sommes découverts. »
« Le démon répondait : « Vous pouvez entrer par le sentiment de l’indifférence… oui, je crois que ceux-ci, vous pouvez, en vous dissimulant afin qu’ils ne s’en aperçoivent pas, les rendre indifférents au bien et au mal et, peu à peu, incliner leur volonté vers le mal. Les autres, tentez-les d’ambition, qu’ils ne cherchent plus que leur intérêt… que l’accroissement de leur fortune, sans s’inquiéter si c’est licitement ou non.
« Ceux-là excitez en eux l’amour du plaisir, la sensualité. Qu’ils s’aveuglent dans le vice ! (Ici, il disait des paroles obscènes.)
« Ces autres encore !... entrez par le cœur… vous savez où s’inclinent ces cœurs… allez… allez ferme… qu’ils aiment ! qu’ils se passionnent !... Faites bien votre travail, sans repos, sans pitié, il faut perdre le monde… et que ces âmes ne m’échappent pas ! »
« Et les autres répondaient de temps à autre :
« - Nous sommes tes esclaves… nous travaillerons sans repos. Oui, beaucoup nous font la guerre, mais nous travaillerons nuit et jour sans arrêt. Nous reconnaissons ta puissance, etc… »
« Ainsi, tous parlaient et celui qui, je crois, est le démon, disait des paroles horribles. J’entendis dans le lointain comme un bruit de coupes ou de verres et il criait :
« - Laissez-les se gaver !... ensuite tout nous sera facile… Qu’ils terminent leur banquet, eux qui aiment tant jouir !... C’est la porte par où vous entrerez. »
« Il ajouta des choses si affreuses qu’elles ne se peuvent ni dire ni écrire. Ensuite, comme s’engouffrant dans la fumée, ils disparurent. » (3 février 1923.)
« Le démon criait avec rage parce qu’une âme lui échappait :
« - Excitez en elle la crainte ! désespérez-la. Ah ! si elle se confie en la Miséricorde de ce… (et il blasphémait Notre-Seigneur), je suis perdu ! Mais non ! remplissez-la de crainte, ne la laissez pas un instant et surtout désespérez-la. »
« Alors l’enfer se remplit d’un seul cri de rage, et, quand le démon me jeta hors de cet abîme, il continua à me menacer. Il disait entre autres choses :
« - Est-ce possible ?... serait-ce vari que de faibles créatures aient plus de pouvoir que moi qui suis si puissant ! Mais je me cacherai pour passer inaperçu… le plus petit coin me suffit pour y placer la tentation : derrière une oreille, dans les feuillets d’un livre, sous un lit… quelques-unes ne font pas cas de moi, mais moi, je parle… je parle… et à force de parler, quelques mots restent… Oui, je me cacherai là où l’on ne me découvrira pas ! » (7-8 février 1923.)
Josefa nota encore en revenant de l’enfer :
« J’ai vu tomber plusieurs âmes. Parmi elles, une enfant de quinze ans qui maudissait ses parents parce qu’ils ne lui avaient pas enseigné la crainte de Dieu ni appris qu’il y a un enfer ! Elle disait que sa vie, quoique si courte, avait été pleine de péchés, car elle s’était accordée toutes les satisfactions que son corps et ses passions exigeaient d’elle. Elle s’accusait surtout d’avoir lu de mauvais livres… » (22 mars 1923)
Elle écrit encore :
« … Des âmes maudissaient la vocation qu’elles avaient reçue et à laquelle elles n’avaient pas correspondu… la vocation qu’elles avaient perdue parce
qu’elles n’avaient pas voulu vivre inconnues et mortifiées… » (18 mars 1922.)
« Une fois où j’ai été en enfer, j’ai vu beaucoup de prêtres, de religieux, de religieuses qui maudissaient leurs Vœux, leur Ordre, leurs Supérieurs, et tout ce qui aurait pu leur donner la lumière et la grâce qu’ils ont perdues…
« J’ai vu aussi des prélats… L’un s’accusait lui-même d’avoir usé illégitimement de biens qui n’étaient pas à lui… » (28 septembre 1922.)
« … Des prêtres maudissaient leur langue qui a consacré, leurs doigts qui ont tenu Notre-Seigneur, les absolutions qu’ils ont données sans savoir se sauver eux-mêmes, l’occasion qui les a fait tomber en enfer… » (6 avril 1922.)
« Un prêtre disait : « J’ai mangé le venin, je me suis servi de l’argent qui ne m’appartenait pas… » et il s’accusait d’avoir usé de l’argent donné pour des messes sans les dire. »
« Un autre disait qu’il appartenait à une Société secrète dans laquelle il avait trahi l’Eglise et la religion et que, pour de l’argent, il avait facilité d’horribles profanations et sacrilèges. »
« Un autre disait qu’il s’était damné pour avoir assisté à des spectacles profanes après lesquels il n’aurait pas dû célébrer la messe… et qu’il avait ainsi vécu près de sept ans… »
Josefa notait que la plupart des âmes religieuses plongées dans
l’abîme s’accusaient de péchés affreux contre la chasteté… de péchés contre le Vœu de Pauvreté… d’usages illégitimes des biens de la Communauté… de passions contre la Charité (jalousie, rancune, haine, etc…), de relâchement et de tiédeur… de commodités qu’elles s’étaient accordées et qui les avaient entraînées à des fautes plus graves… de mauvaises confessions par respect humain, manque de courage et de sincérité, etc…
Voici, enfin, le texte complet des notes de Sœur Josefa sur « l’enfer des âmes consacrées ». (Voir biographie, chap. VII, 4 septembre 1922.)
« La méditation de ce jour était sur le jugement particulier de l’âme religieuse. Mon âme ne pouvait se séparer de cette pensée malgré
l’oppression qu’elle éprouvait. Soudain, je me sentis liée et accablée d’un tel poids, qu’en un instant, je connus avec plus de clarté que jamais, ce qu’est la Sainteté de Dieu et comme Il abhorre le péché.
« Je vis en un éclair toute ma vie devant moi depuis ma première confession jusqu’à ce jour. Tout était présent : mes péchés, les grâces que j’ai reçues, le jour de mon entrée en religion, ma Prise d’Habit, mes Vœux, les lectures, les exercices, les conseils, les paroles, tous les secours de la vie religieuse. Il n’y a pas d’expression qui puisse dire la confusion terrible que l’âme éprouve en ce moment : « Maintenant, tout est inutile, je me suis perdue pour toujours ! »
Comme dans les descentes précédentes en enfer, Josefa n’accuse aucun péché en elle qui ait pu la conduire à un tel malheur. Notre-Seigneur veut seulement qu’elle en éprouve les conséquences comme si elle-même les avait méritées. Elle poursuit :
« Instantanément, je me trouvai en enfer, mais sans y être traînée comme les autres fois. L’âme s’y précipite d’elle-même, s’y jette comme si elle désirait disparaître de la vue de Dieu pour pouvoir Le haïr et Le maudire !
« Mon âme se laissa tomber dans un abîme dont le fond ne peut pas se voir, car il est immense !... Aussitôt, j’entendis d’autres âmes se réjouir en me voyant dans ces mêmes tourments. Déjà, c’est un martyre d’entendre ces cris horribles, mais je crois que rien n’est comparable en douleur à la soif de malédiction qui saisit l’âme, et plus on maudit, plus s’accroit cette soif !
Je n’avais jamais éprouvé cela. Autrefois, mon âme était saisie de douleur en face de ces terribles blasphèmes, bien qu’elle-même ne pût produire aucun acte d’amour. Mais aujourd’hui, c’était tout le contraire !
« J’ai vu l’enfer comme toujours, les longs corridors, les cavités, le feu… j’ai entendu les mêmes âmes crier et blasphémer, car - je l’ai déjà écrit plusieurs fois – bien qu’on ne voie pas de formes corporelles, les tourments se sentent comme si les corps étaient présents et les âmes se reconnaissent. Elles criaient : « Oh là ! te voilà ici !... Toi comme nous ! nous étions libres de faire ou non ces Vœux !... mais maintenant !... » Et elles maudissaient leurs Vœux.
« Alors je fus poussée dans cette niche enflammée et pressée comme entre des planches brûlantes, et comme si des fers et des pointes rougies au feu
s’enfonçaient dans mon corps. »
Ici, Josefa redit les tourments multiples dont pas un membre n’est exclu :
« J’ai senti comme si on voulait, sans pouvoir y arriver, m’arracher la langue, ce qui me réduisait à l’extrémité dans une douleur atroce, les yeux semblent sortir de l’orbite, je crois que c’est à cause du feu qui les brûle tellement ! il n’y a pas jusqu’à un seul ongle qui ne souffre un horrible tourment. On ne peut même pas remuer un doigt pour chercher quelque soulagement, ni changer de position, le corps est comme aplati et replié en deux. Les oreilles sont accablées par ces cris de confusion qui ne cessent pas un seul instant. Une odeur nauséabonde et répugnante asphyxie et envahit tout, c’est comme de la chair en putréfaction qui brûle avec de la poix, du souffre… un mélange qui ne peut se comparer à rien au monde.
« Tout cela, je l’ai senti comme les autres fois et bien que ces tourments soient terribles, ce ne serait rien si l’âme ne souffrait pas. Mais elle souffre d’une manière qui ne peut se dire. Jusqu’à présent, quand je descendais en enfer, j’avais une intense douleur parce que je croyais être sortie de la religion et damnée pour cette cause. Mais cette fois, non. J’étais en enfer avec un signe spécial de religieuse, celui d’une âme qui a connu et aimé son Dieu, et je voyais d’autres âmes de religieux et de religieuses qui portaient ce même signe. Je ne saurai pas dire à quoi il se reconnaît, peut-être à ce que les autres damnés et les démons les insultent d’une façon spéciale… beaucoup de prêtres aussi ! Je ne puis expliquer ce qu’a été cette souffrance, très différente de celle que j’ai éprouvée d’autres fois, car si le tourment d’une âme du monde est terrible, il n’est rien cependant à côté de celui d’une âme religieuse. Sans cesser un instant, ces trois mots : Pauvreté, chasteté, obéissance s’impriment dans l’âme comme un remords poignant. »
« - Pauvreté ! Tu étais libre et tu as promis ! Pourquoi alors te procurais-tu ce bien être ? – Pourquoi restais-tu attachée à cet objet qui n’était pas à toi ? – Pourquoi donnais-tu cette commodité à ton corps ? – Pourquoi prenais-tu cette liberté de disposer des choses qui étaient le bien de la Communauté ? – Ne savais –tu pas que tu n’avais plus aucun droit de posséder ? que tu y avais renoncé toi-même librement ? – Pourquoi ces murmures quand quelque chose te manquait ou qu’il te semblait être traitée moins bien que
d’autres ?... Pourquoi ?
« - Chasteté ! Toi-même tu en as fait le Vœu, librement et en pleine connaissance de ce qu’il exigeait… Toi-même tu t’es obligé… toi-même tu l’as voulu… Et après, comment l’as-tu gardé ?... Pourquoi alors n’être pas restée là où tu pouvais t’accorder jouissances et plaisirs ? »
[Dans un mariage catholique, il est saint de s'unir entre époux pour faire des enfants et aussi pour permettre aux époux de se sanctifier dans la chasteté (ne pas confondre avec la continence laquelle est l'absence de toute union ou acte sexuel), l'union conjugale entre mari et femme catholiques est un acte saint et méritoire quand l'intention de vaincre la luxure, de témoigner sa tendresse ou d'accueillir une nouvelle vie.]
« Et l’âme répond sans cesse dans une torture inexprimable :
« - Oui, j’ai fait ce Vœu et j’étais libre… j’aurais pu ne pas le faire, mais moi-même je l’ai fait et j’étais libre !... »
« Il n’y a pas de parole qui puisse exprimer le martyre de ce remords – écrit Josefa – joint aux insultes des autres damnés ! » Et elle poursuit :
« - Obéissance ! Toi-même tu t’es obligée à obéir à ta Règle, à tes Supérieurs librement. Alors pourquoi jugeais-tu ce qu’on t’ordonnait ? – Pourquoi désobéissais-tu à la voix du règlement ? – Pourquoi te dispensais-tu de cette obligation de la vie commune ?... Rappelle-toi la suavité de ta Règle… et tu n’en as pas voulu !... Et maintenant, rugissent les voix infernales, tu dois nous obéir à nous, et non pour un jour, non pour un an, non pour un siècle… mais pour toujours… pour l’éternité !... C’est toi qui l’as voulu : tu étais libre ! »
« L’âme se souvient sans cesse qu’elle avait choisi son Dieu pour Epoux et qu’elle L’aimait au-dessus de tout… que pour Lui elle avait renoncé aux plaisirs les plus légitimes et à tout ce qu’elle avait de plus cher au monde, qu’au début de sa vie religieuse elle avait goûté les douceurs, la force et la pureté de cet Amour divin, et maintenant, pour une passion désordonnée… elle doit haïr éternellement ce Dieu qui l’avait élue pour L’aimer !
« Cette nécessité de haïr est une soif qui la consume… Pas un souvenir qui puisse lui donner le plus léger soulagement…
« Un de ses tourments les plus grands – ajoute-t-elle – c’est la honte qui l’enveloppe. Il semble que toutes les âmes damnées qui l’entourent lui crient sans cesse :
« - Que nous nous soyons perdues, nous qui n’avions pas les mêmes secours que toi, quoi d’extraordinaire ?... Mais toi ! que te manquait-il ? Toi qui vivais dans le Palais du Roi… toi qui mangeais à la Table des choisis… »
« Tout ce que j’écris – conclut-elle – n’est rien qu’une ombre à côté de ce que l’âme souffre, car il n’y a pas de mots qui puissent expliquer un semblable tourment. » (4 septembre 1922.)
P.S. : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]c'est parce que leurs péchés ont plus de malice que ceux des simples fidèles. Saint Jean Chrysostome explique la difficulté de la vie de prêtre comparée à celle d'un simple catholique en disant qu'il s'agit de franchir l'océan au lieu de franchir un fleuve. La confession fait plonger les prêtres dans le désespoir et le relativisme moral, ensuite ils s'accordent des plaisirs en pensant que Dieu ne peut pas damner tant de monde. Dieu n'a jamais condamné personne, seul le péché condamne les âmes. En enfer, les damnés n'accusent pas Dieu, ils s'accusent eux-mêmes. Beaucoup de prêtres sont damnés pour avoir trompé les catholiques en masquant les véritables exigences de l'Evangile notamment en matière sexuelle et affective.
Soeur Josefa Menendez étant décédée depuis plus de 70 ans, ses écrits sont dans le domaine public (ses écrits dont cet extrait, publié en 1938 mais retiré des éditions suivantes de son livre Un APPEL à l'AMOUR, le sont également.)
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Soeur Joséfa Menendez
(1890-1923)
l’enfer des âmes consacrées 4 septembre 1922
Appendice
Quelques notes supplémentaires de Josefa sur l’enfer :
« Il me semble que les âmes s’accusent surtout de péchés contre la pureté, de vols, de négoces injustes, et que la plus part des damnés le sont pour cela. » (6 avril 1922.)
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la Très Sainte Vierge lui avait dit, le 25 octobre 1922 : « Tout ce qu’Il permet que tu voies ou que tu souffres des peines de l’enfer, c’est… pour que tu le fasses savoir à tes Mères (les supérieures de soeur Joséfa) sans penser à toi, mais uniquement à la Gloire du Cœur de Jésus et au salut de beaucoup
d’âmes. »
Quelques extraits de ces notes sont cités dans sa biographie (Chap. V :
« L’Entrée dans les ténèbres de l’Au-delà. ») Plusieurs autres sont ajoutés ici.
Elle note, d’abord et souvent, le plus grand tourment de l’enfer : celui de ne plus pouvoir aimer.
« Une des âmes damnées criait :
« - Voilà mon tourment… vouloir aimer et ne le plus pouvoir. Il ne me reste plus que haine et désespoir. Si quelqu’un de nous, qui sommes ici, pouvait prononcer une seule fois, un seul acte d’amour… ce ne serait plus l’enfer !... Mais nous ne pouvons pas, notre aliment est de haïr et d’abhorrer !... » (23 mars 1922.)
C’est encore une de ces malheureuses âmes qui parle :
« - Le plus grand tourment, ici, est de ne pouvoir aimer Celui que nous devons haïr. La faim d’aimer nous consume, mais il est trop tard… Toi aussi, tu sentiras cette même faim : haïr, abhorrer et désirer la perte des âmes… voilà notre seul désir ! » (26 mars 1922.)
Josefa Menendez :
« Tous ces jours-ci, où je suis traînée en enfer, lorsque le démon ordonne aux autres de me martyriser, ils répondent : « Nous ne pouvons… ses membres se sont déjà martyrisés pour Celui… » (et ils désignent Notre Seigneur par un blasphème) ; alors, il commande qu’on me donne du soufre à boire… et ils répondent encore : « C’est qu’elle s’est privée de boire… - Cherchez, cherchez pour trouver quelqu’un de ses membres, quelque partie de son corps auxquels elle ait donné satisfaction et jouissance… »
« J’ai remarqué aussi que lorsqu’ils m’enchaînent pour me conduire en enfer, ils ne peuvent jamais m’attacher là où j’ai porté mes instruments de pénitence.
Tout cela, je l’écris pour obéir. » (1 avril 1922.)
Elle relève aussi les accusations dont ces malheureuses âmes se couvrent elles-mêmes :
« Quelques-uns rugissent à cause du martyre qu’ils éprouvent dans leurs mains. Je pense qu’ils ont volé, car ils disent : « Où est ce que tu as pris ?... Maudites mains !... Pourquoi cette ambition d’avoir ce qui n’était pas à moi, puisque je ne pouvais le garder… que quelques jours ?... »
« D’autres accusent leur langue, leurs yeux… chacun, ce qui a été le motif de son péché : « Bien payées sont à présent les délices que tu te donnais, mon corps !... et c’est toi qui l’as voulu !... (2 avril 1922.)
« Il me semble que les âmes s’accusent surtout de péchés contre la pureté, de vols, de négoces injustes, et que la plus part des damnés le sont pour cela. » (6 avril 1922.)
« J’ai vu beaucoup de personnes du monde tomber dans cet abîme et l’on ne peut ni expliquer, ni comprendre le cri qu’elles jetaient et comment elles rugissaient aussitôt d’une manière effrayante :
« - Malédiction éternelle !... je me suis trompée, je me suis perdue… je suis ici pour toujours… il n’y a plus de remède… malédiction à toi !... »
« Et les unes accusaient telle personne, les autres, telle circonstance, et toutes, l’occasion de leur chute. » (Septembre 1922.)
« Aujourd’hui, j’ai vu tomber en enfer un grand nombre d’âmes, je crois que c’était des personnes du monde. Le démon criait :
« - Maintenant, le monde est à point pour moi… Je sais le meilleur moyen de saisir les âmes !... c’est d’exciter en elles le désir de jouir… Non !... moi la première… moi avant tout !...surtout pas d’humilité, mais jouir ! voilà ce qui m’assure la victoire, ce qui les fait tomber ici en abondance ! » (4 octobre 1922.)
« J’entendis le démon, auquel une âme venait d’échapper, forcé de confesser son impuissance :
« - Confusion ! confusion !... comment tant d’âmes s’échappent-elles ? elles étaient miennes !... (et il énumérait leurs péchés…) Je travaille sans repos et cependant elles m’échappent… C’est qu’il y a quelqu’un qui souffre et répare pour elles !... » (15 janvier 1923.)
« Cette nuit, je n’ai pas été en enfer, mais j’ai été transportée dans un lieu où il n’y avait aucune lumière, mais au centre, une sorte de feu ardent et rouge. Je fus étendue et liée sans pouvoir faire un seul mouvement. Tout autour de moi, se tenaient sept ou huit personnages sans vêtements et dont les corps noirs étaient éclairés par les seuls reflets du feu, ils étaient assis et parlaient.
« L’un disait : « il faut prendre grande précaution afin que l’on ne connaisse pas notre main, car facilement nous sommes découverts. »
« Le démon répondait : « Vous pouvez entrer par le sentiment de l’indifférence… oui, je crois que ceux-ci, vous pouvez, en vous dissimulant afin qu’ils ne s’en aperçoivent pas, les rendre indifférents au bien et au mal et, peu à peu, incliner leur volonté vers le mal. Les autres, tentez-les d’ambition, qu’ils ne cherchent plus que leur intérêt… que l’accroissement de leur fortune, sans s’inquiéter si c’est licitement ou non.
« Ceux-là excitez en eux l’amour du plaisir, la sensualité. Qu’ils s’aveuglent dans le vice ! (Ici, il disait des paroles obscènes.)
« Ces autres encore !... entrez par le cœur… vous savez où s’inclinent ces cœurs… allez… allez ferme… qu’ils aiment ! qu’ils se passionnent !... Faites bien votre travail, sans repos, sans pitié, il faut perdre le monde… et que ces âmes ne m’échappent pas ! »
« Et les autres répondaient de temps à autre :
« - Nous sommes tes esclaves… nous travaillerons sans repos. Oui, beaucoup nous font la guerre, mais nous travaillerons nuit et jour sans arrêt. Nous reconnaissons ta puissance, etc… »
« Ainsi, tous parlaient et celui qui, je crois, est le démon, disait des paroles horribles. J’entendis dans le lointain comme un bruit de coupes ou de verres et il criait :
« - Laissez-les se gaver !... ensuite tout nous sera facile… Qu’ils terminent leur banquet, eux qui aiment tant jouir !... C’est la porte par où vous entrerez. »
« Il ajouta des choses si affreuses qu’elles ne se peuvent ni dire ni écrire. Ensuite, comme s’engouffrant dans la fumée, ils disparurent. » (3 février 1923.)
« Le démon criait avec rage parce qu’une âme lui échappait :
« - Excitez en elle la crainte ! désespérez-la. Ah ! si elle se confie en la Miséricorde de ce… (et il blasphémait Notre-Seigneur), je suis perdu ! Mais non ! remplissez-la de crainte, ne la laissez pas un instant et surtout désespérez-la. »
« Alors l’enfer se remplit d’un seul cri de rage, et, quand le démon me jeta hors de cet abîme, il continua à me menacer. Il disait entre autres choses :
« - Est-ce possible ?... serait-ce vari que de faibles créatures aient plus de pouvoir que moi qui suis si puissant ! Mais je me cacherai pour passer inaperçu… le plus petit coin me suffit pour y placer la tentation : derrière une oreille, dans les feuillets d’un livre, sous un lit… quelques-unes ne font pas cas de moi, mais moi, je parle… je parle… et à force de parler, quelques mots restent… Oui, je me cacherai là où l’on ne me découvrira pas ! » (7-8 février 1923.)
Josefa nota encore en revenant de l’enfer :
« J’ai vu tomber plusieurs âmes. Parmi elles, une enfant de quinze ans qui maudissait ses parents parce qu’ils ne lui avaient pas enseigné la crainte de Dieu ni appris qu’il y a un enfer ! Elle disait que sa vie, quoique si courte, avait été pleine de péchés, car elle s’était accordée toutes les satisfactions que son corps et ses passions exigeaient d’elle. Elle s’accusait surtout d’avoir lu de mauvais livres… » (22 mars 1923)
Elle écrit encore :
« … Des âmes maudissaient la vocation qu’elles avaient reçue et à laquelle elles n’avaient pas correspondu… la vocation qu’elles avaient perdue parce
qu’elles n’avaient pas voulu vivre inconnues et mortifiées… » (18 mars 1922.)
« Une fois où j’ai été en enfer, j’ai vu beaucoup de prêtres, de religieux, de religieuses qui maudissaient leurs Vœux, leur Ordre, leurs Supérieurs, et tout ce qui aurait pu leur donner la lumière et la grâce qu’ils ont perdues…
« J’ai vu aussi des prélats… L’un s’accusait lui-même d’avoir usé illégitimement de biens qui n’étaient pas à lui… » (28 septembre 1922.)
« … Des prêtres maudissaient leur langue qui a consacré, leurs doigts qui ont tenu Notre-Seigneur, les absolutions qu’ils ont données sans savoir se sauver eux-mêmes, l’occasion qui les a fait tomber en enfer… » (6 avril 1922.)
« Un prêtre disait : « J’ai mangé le venin, je me suis servi de l’argent qui ne m’appartenait pas… » et il s’accusait d’avoir usé de l’argent donné pour des messes sans les dire. »
« Un autre disait qu’il appartenait à une Société secrète dans laquelle il avait trahi l’Eglise et la religion et que, pour de l’argent, il avait facilité d’horribles profanations et sacrilèges. »
« Un autre disait qu’il s’était damné pour avoir assisté à des spectacles profanes après lesquels il n’aurait pas dû célébrer la messe… et qu’il avait ainsi vécu près de sept ans… »
Josefa notait que la plupart des âmes religieuses plongées dans
l’abîme s’accusaient de péchés affreux contre la chasteté… de péchés contre le Vœu de Pauvreté… d’usages illégitimes des biens de la Communauté… de passions contre la Charité (jalousie, rancune, haine, etc…), de relâchement et de tiédeur… de commodités qu’elles s’étaient accordées et qui les avaient entraînées à des fautes plus graves… de mauvaises confessions par respect humain, manque de courage et de sincérité, etc…
Voici, enfin, le texte complet des notes de Sœur Josefa sur « l’enfer des âmes consacrées ». (Voir biographie, chap. VII, 4 septembre 1922.)
« La méditation de ce jour était sur le jugement particulier de l’âme religieuse. Mon âme ne pouvait se séparer de cette pensée malgré
l’oppression qu’elle éprouvait. Soudain, je me sentis liée et accablée d’un tel poids, qu’en un instant, je connus avec plus de clarté que jamais, ce qu’est la Sainteté de Dieu et comme Il abhorre le péché.
« Je vis en un éclair toute ma vie devant moi depuis ma première confession jusqu’à ce jour. Tout était présent : mes péchés, les grâces que j’ai reçues, le jour de mon entrée en religion, ma Prise d’Habit, mes Vœux, les lectures, les exercices, les conseils, les paroles, tous les secours de la vie religieuse. Il n’y a pas d’expression qui puisse dire la confusion terrible que l’âme éprouve en ce moment : « Maintenant, tout est inutile, je me suis perdue pour toujours ! »
Comme dans les descentes précédentes en enfer, Josefa n’accuse aucun péché en elle qui ait pu la conduire à un tel malheur. Notre-Seigneur veut seulement qu’elle en éprouve les conséquences comme si elle-même les avait méritées. Elle poursuit :
« Instantanément, je me trouvai en enfer, mais sans y être traînée comme les autres fois. L’âme s’y précipite d’elle-même, s’y jette comme si elle désirait disparaître de la vue de Dieu pour pouvoir Le haïr et Le maudire !
« Mon âme se laissa tomber dans un abîme dont le fond ne peut pas se voir, car il est immense !... Aussitôt, j’entendis d’autres âmes se réjouir en me voyant dans ces mêmes tourments. Déjà, c’est un martyre d’entendre ces cris horribles, mais je crois que rien n’est comparable en douleur à la soif de malédiction qui saisit l’âme, et plus on maudit, plus s’accroit cette soif !
Je n’avais jamais éprouvé cela. Autrefois, mon âme était saisie de douleur en face de ces terribles blasphèmes, bien qu’elle-même ne pût produire aucun acte d’amour. Mais aujourd’hui, c’était tout le contraire !
« J’ai vu l’enfer comme toujours, les longs corridors, les cavités, le feu… j’ai entendu les mêmes âmes crier et blasphémer, car - je l’ai déjà écrit plusieurs fois – bien qu’on ne voie pas de formes corporelles, les tourments se sentent comme si les corps étaient présents et les âmes se reconnaissent. Elles criaient : « Oh là ! te voilà ici !... Toi comme nous ! nous étions libres de faire ou non ces Vœux !... mais maintenant !... » Et elles maudissaient leurs Vœux.
« Alors je fus poussée dans cette niche enflammée et pressée comme entre des planches brûlantes, et comme si des fers et des pointes rougies au feu
s’enfonçaient dans mon corps. »
Ici, Josefa redit les tourments multiples dont pas un membre n’est exclu :
« J’ai senti comme si on voulait, sans pouvoir y arriver, m’arracher la langue, ce qui me réduisait à l’extrémité dans une douleur atroce, les yeux semblent sortir de l’orbite, je crois que c’est à cause du feu qui les brûle tellement ! il n’y a pas jusqu’à un seul ongle qui ne souffre un horrible tourment. On ne peut même pas remuer un doigt pour chercher quelque soulagement, ni changer de position, le corps est comme aplati et replié en deux. Les oreilles sont accablées par ces cris de confusion qui ne cessent pas un seul instant. Une odeur nauséabonde et répugnante asphyxie et envahit tout, c’est comme de la chair en putréfaction qui brûle avec de la poix, du souffre… un mélange qui ne peut se comparer à rien au monde.
« Tout cela, je l’ai senti comme les autres fois et bien que ces tourments soient terribles, ce ne serait rien si l’âme ne souffrait pas. Mais elle souffre d’une manière qui ne peut se dire. Jusqu’à présent, quand je descendais en enfer, j’avais une intense douleur parce que je croyais être sortie de la religion et damnée pour cette cause. Mais cette fois, non. J’étais en enfer avec un signe spécial de religieuse, celui d’une âme qui a connu et aimé son Dieu, et je voyais d’autres âmes de religieux et de religieuses qui portaient ce même signe. Je ne saurai pas dire à quoi il se reconnaît, peut-être à ce que les autres damnés et les démons les insultent d’une façon spéciale… beaucoup de prêtres aussi ! Je ne puis expliquer ce qu’a été cette souffrance, très différente de celle que j’ai éprouvée d’autres fois, car si le tourment d’une âme du monde est terrible, il n’est rien cependant à côté de celui d’une âme religieuse. Sans cesser un instant, ces trois mots : Pauvreté, chasteté, obéissance s’impriment dans l’âme comme un remords poignant. »
« - Pauvreté ! Tu étais libre et tu as promis ! Pourquoi alors te procurais-tu ce bien être ? – Pourquoi restais-tu attachée à cet objet qui n’était pas à toi ? – Pourquoi donnais-tu cette commodité à ton corps ? – Pourquoi prenais-tu cette liberté de disposer des choses qui étaient le bien de la Communauté ? – Ne savais –tu pas que tu n’avais plus aucun droit de posséder ? que tu y avais renoncé toi-même librement ? – Pourquoi ces murmures quand quelque chose te manquait ou qu’il te semblait être traitée moins bien que
d’autres ?... Pourquoi ?
« - Chasteté ! Toi-même tu en as fait le Vœu, librement et en pleine connaissance de ce qu’il exigeait… Toi-même tu t’es obligé… toi-même tu l’as voulu… Et après, comment l’as-tu gardé ?... Pourquoi alors n’être pas restée là où tu pouvais t’accorder jouissances et plaisirs ? »
[Dans un mariage catholique, il est saint de s'unir entre époux pour faire des enfants et aussi pour permettre aux époux de se sanctifier dans la chasteté (ne pas confondre avec la continence laquelle est l'absence de toute union ou acte sexuel), l'union conjugale entre mari et femme catholiques est un acte saint et méritoire quand l'intention de vaincre la luxure, de témoigner sa tendresse ou d'accueillir une nouvelle vie.]
« Et l’âme répond sans cesse dans une torture inexprimable :
« - Oui, j’ai fait ce Vœu et j’étais libre… j’aurais pu ne pas le faire, mais moi-même je l’ai fait et j’étais libre !... »
« Il n’y a pas de parole qui puisse exprimer le martyre de ce remords – écrit Josefa – joint aux insultes des autres damnés ! » Et elle poursuit :
« - Obéissance ! Toi-même tu t’es obligée à obéir à ta Règle, à tes Supérieurs librement. Alors pourquoi jugeais-tu ce qu’on t’ordonnait ? – Pourquoi désobéissais-tu à la voix du règlement ? – Pourquoi te dispensais-tu de cette obligation de la vie commune ?... Rappelle-toi la suavité de ta Règle… et tu n’en as pas voulu !... Et maintenant, rugissent les voix infernales, tu dois nous obéir à nous, et non pour un jour, non pour un an, non pour un siècle… mais pour toujours… pour l’éternité !... C’est toi qui l’as voulu : tu étais libre ! »
« L’âme se souvient sans cesse qu’elle avait choisi son Dieu pour Epoux et qu’elle L’aimait au-dessus de tout… que pour Lui elle avait renoncé aux plaisirs les plus légitimes et à tout ce qu’elle avait de plus cher au monde, qu’au début de sa vie religieuse elle avait goûté les douceurs, la force et la pureté de cet Amour divin, et maintenant, pour une passion désordonnée… elle doit haïr éternellement ce Dieu qui l’avait élue pour L’aimer !
« Cette nécessité de haïr est une soif qui la consume… Pas un souvenir qui puisse lui donner le plus léger soulagement…
« Un de ses tourments les plus grands – ajoute-t-elle – c’est la honte qui l’enveloppe. Il semble que toutes les âmes damnées qui l’entourent lui crient sans cesse :
« - Que nous nous soyons perdues, nous qui n’avions pas les mêmes secours que toi, quoi d’extraordinaire ?... Mais toi ! que te manquait-il ? Toi qui vivais dans le Palais du Roi… toi qui mangeais à la Table des choisis… »
« Tout ce que j’écris – conclut-elle – n’est rien qu’une ombre à côté de ce que l’âme souffre, car il n’y a pas de mots qui puissent expliquer un semblable tourment. » (4 septembre 1922.)
P.S. : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]c'est parce que leurs péchés ont plus de malice que ceux des simples fidèles. Saint Jean Chrysostome explique la difficulté de la vie de prêtre comparée à celle d'un simple catholique en disant qu'il s'agit de franchir l'océan au lieu de franchir un fleuve. La confession fait plonger les prêtres dans le désespoir et le relativisme moral, ensuite ils s'accordent des plaisirs en pensant que Dieu ne peut pas damner tant de monde. Dieu n'a jamais condamné personne, seul le péché condamne les âmes. En enfer, les damnés n'accusent pas Dieu, ils s'accusent eux-mêmes. Beaucoup de prêtres sont damnés pour avoir trompé les catholiques en masquant les véritables exigences de l'Evangile notamment en matière sexuelle et affective.
Soeur Josefa Menendez étant décédée depuis plus de 70 ans, ses écrits sont dans le domaine public (ses écrits dont cet extrait, publié en 1938 mais retiré des éditions suivantes de son livre Un APPEL à l'AMOUR, le sont également.)
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