LA LEGENDE DU ROI-PRETRE JEAN - Préfiguration du mythe du Grand Monarque
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LA LEGENDE DU ROI-PRETRE JEAN - Préfiguration du mythe du Grand Monarque
LA LEGENDE DU ROI-PRETRE JEAN
Pendant tout le Moyen-Age, le Royaume du Roi-Prêtre Jean, contrée mythique, fit rêver l'Europe Chrétienne, jusqu'à ce que l'on finiesse par l'identifier avec l'Abyssinnie, à l'aube de la Renaissance.
Tout commence par une lettre, en 1165, écrite en latin et signé d'un certain Roi-Prêtre Jean et adressée à Manuel Comnène, Empereur de Byzance, à Frédéric Barberoussse, Souverain du Saint-Empire Romain Germanique et à Louis VII le Jeune, Roi de France. Elle fait état d'un Royaume Chrétien situé aux indes, au-delà de la Perse et de l'Arménie, en butte aux incursions des indfidèles et réclamant l'aide des Francs.
Sa description a de quoi enflammer les immaginations et exciter la cupidité :
-L'or et l'argent s'y trouvent en abondance et auusi les prirres précieuses : émeraudes, jaspes, rubis, sardoines, escarboucles; toutes ont des pouvoirs magiques.
Y vivraient des animaux fabuleux : griffons, dragons, phoenix, entre autres... En cette époque de Croisades, les Souverains européens mesurent l'intéret d'une alliance avec cet homologue partageant la même religion et qui pourrait prendre l'ennemi sarrasin à revers, créant un double front, l'Etau du Christ !
Dès lors, les supputations et les hypothèses se multiplient pour localiser le mystérieux Roi-Prêtre Jean, ses richesse et ses armées. En 1177, le pape Alexandre III rédige une réponse à Johanni illustri et magnifico indoroum Rex (à Jean, illustre et magnifique Roi des indes). Des émissaires, mi-explorateurs, mi-aventuriers, sont détachés sur les chemins d'orient. Partout, on signale la présence de Chrétiens (notemment des Nestoriens) derrière les lignes de l'islam : en Arménie, en Perse, en Chine. En vain. En fait, le dit Royaume existe bien, mais plus au Sud, au-delà des Pyramides et d'assouan, dans cette Afrique que l'oin ne connait pas encore, continant supposé sauvage et hostile. Il s'est constitué au pays de Pount, sur les plateaux d'Abyssinne, à 2500 mètres d'altitude, là où les aigles tutoient le Ciel...
Figure mythique, le Roi-Prêtre Jean représente pour les Occidentaux un puissant Souverain Chrétien, à la fois Roi et prêtre, régnant au-delà des territoires qui leur paraissent accessibles. Cette figure paraît s'être formée à partir d'éléments divers, dans l'Orient latin, au contact des Chrétiens orientaux (A.D. Von den Brincken, Nationes christianorum orientalum, 1973). Le nom même pourrait venir de celui de l'Empereur d'Ethiopie (Jean désignant l'Empereur, qui recevait une ordination), d'après la conjecture de M. Marinesco : les pèlerins éthiopopiens fréquentaient le Saint Sépulcre.
La première mention du Roi-Prêre Jean apparait au milieu du XII° siècle dans la Chronique l'évêque alllemand Otthon de Freising : il y est fait mention d'un prêtre syrien nommé Hugues de Gabala, arrivé en Occident pour y annoncer la chute de la ville d'Edesse, tombée aux maisn des musulmans, le premier revers sérieux des Croisés en Terre Sainte. Hugues raconte également que :
-Un certain prêtre Jean habitant en Extrême-Orient, au-delà de la Perse et de l'Arménie, Roi et prêtre, Chrétien mais Nestorien, il aurait fait la guerre aux Rois perses qui eux-même avait fait appel aux Sarmiades, et les aurait chassés de leur capitale (Maire-Paule Caire-Jabinet, Le Royaume du Prêtre Jean, p. 37).
Vers 1165, commence à circuler dans l'entourage des Rois Chrétiens une lettre en latin adressée aux Francs : elle décrit l'existance d'un Royaume Chrétien fabuleux, tout y est :
-Au-delà de la Perse et de l'Arménie, s'étend un merveilleux Royaume dirigé par le Roi-Prêtre Jean. Cette terre est traversée par un fleuve provenant du Paradis, chariant émeraudes, saphirs et rubis. Toutes les valeurs Chrétennes sont respectées à la lettre : le vol, la cupidité, le mensonge y sont inconnus. Il n'y a pas de pauvres. Surtout pas le Roi-Prêtre Jean dont le palais sans fenêtre est écairé de l'intérieur par toute les pierres précieuses dont il est paré.
A l'époque des Croisades, le mythe du Roi-Prêtre Jean prend de l'ampleur. Il pourrait devenir un soutient potentiel de l'Europe contre les musulmans. Au cours des dernières Croisades, des écrivains considèrent son existence comme certaine.
Guillaume de Rubrouk, dont le voyage en asie date de 1253-1254, rapporte (on peut lire en ligne Deux voyages en Asie, dans l'édition de 1888, pp. 59-61) :
-Du temps que les Francais prirent Antioche (1097), il y avait un Monarque en ces parties septentironales (Rubrouk vient de traverser la Volga) un Prince nommé Ken-Khan. [...] Au dedans de certaines montagnes par où j'ai passé vivait un seigneur d'un peuple nommé Nayman, tous Chrétiens nestoriens. Ce Ken-Khan étant mort, le prêtre Nestorien se leva et se fit Roi. Tous les Nestoriens l'appellait le prêre Jean, et disait de lui des choses merveilleuses, mais beaucoups plus qu'il n' y avait en effet. [...] Le Roi-Prêtre Jean étant mort à son tour sans enfant, son frêre Vut lui succéda et se fit appeler Khan. [...] Gengis-Khan le vainquit en bataille.
Gnegis-Khan prit une de des filles de Vut pour la donner pour femme à l'un de ses fils, qui devint ainsi père du grand Khan Mangu, qui règne aujourd'hui.
Marco Polo, dans ses souvenirs, dictés entre 1296 et 1299, un certain Rusta de Pise alors qu'il était incarcéré à Gènes, mentionne l'existance de communautés Nestoriennes dans de multiples régions de la Chine, situe la capitale du Royaume mythique, sans doute en raison d'une confusion linguistique le conduisant à assimiler la légende à un potentat loca, en une ville qui s'appelle Ciorcia (qui serait en chinois Iou-Tchi, en Mongolie extérieure) et le précise comme vassal de Gengis-Khan. Jean de joinville est convaincu que le Royaume du Roi-Prêtre Jean a existé mais qu'il a été vaincu récemment par les peuples tartares (mongols) environnants.
Par la suite, les conquêtes ottomanes, notamment la chute de Constantinople en 1453, donnèrent aux Européens l'impression d'être assiégés. La perspective d'une terre Chrétienne au-delà des terres musulmanes permettait d'envisager de prendre les infidèles en tenaille. La recherche de ce Royaume poussa les Européens à s'avancer vers les Indes, persuadés d'y trouver un soutien Chrétien.
Au fil du temps, on cherche à reconnaître le Roi-Prêtre Jean dans des personnages historiques : le Roi de Géorgie, celui d’Arménie, voire même Gengis Khan.
L’unité entre les pouvoirs spirituel et temporel se retrouve quant à elle dans le personnage du Roi-Prêtre Jean, symbole d’une harmonie eschatologique. On s’inscrirait ainsi dans une double tradition prophétique :
augustinienne –la prophétie comme vision intellectuelle– et la prophétie comme guide pour rappeler aux hommes leurs devoirs envers Dieu et envers les autres hommes. On utiliserait alors la description qui est faite de ce souverain Chrétien oriental pour servir d’exemple aux hommes de son temps et leur révéler la voie qu’ils doivent emprunter pour leur salut, menacé par leurs luttes intestines.
Le caractère messianique du Roi-Prêtre Jean est d'abord lié à la définition sacerdotale de son pouvoir et à la dimension Sacrale de son Royaume. Au Début, de sa lettre, l'Empereur de Constantinople, le Roi-Prêtre Jean se présente ainsi :
-Presbiter Johannes, potentia et vitue Dei et domini nostri Ihesus Chrisiti dominus dominatuim : Prêtre Jean, Roi des Rois et seigneur des seigneurs par la puissance et la vertu de Dieu et de Notre Seigneur Jésus-Christ.
La dimension sacerdotale l'emporte donc et est garante de l'harmonie qui règne sur ses terres. La définition spaciale du Royaume et le traitement de la richesse du Souvrain, topos de la description du Royaume oriental, sont à cet égard révélateurs.
Plutôt qu'un exemple supplémentaire de littérature des merveilles et des Romans d'Alexandre, la Lettre du Roi-Prêtre Jean développe un modèle Mythique et Chrétien du gouvernement. Alliant souveraineté sacerdotale et gouvernement politique.
Les Portugais, en particulier, n'auront de cesse de le chercher, et leurs missions atteindront finalement l'Ethiopie Chrétienne du Négus.
En 1323, dans ses Mirabilia, Jourdin de Sévererac, identitife le Roi-Prêtre Jean au Négus, Emepereur de la lointaine Ethiopie et souverain des monophysistes. Vers la fin du XV° siècle, des missions portugaises atteignent l'Ethiopie. Parmi les membres de cette expédition se trouve notemment Pedro da Covilha qui arrive en Ethiopie en 1490 et présente au Négus qui est Chrétien une lettre du Roi du Portugal, adressée au Roi-Prêtre Jean.
Le mythique Royaume du Roi-Prêtre Jean fascina l'Occident pendant tout le Moyen-Âge. Jusqu'à ce qu'on l'identifie avec l'Ethiopie Chrétienne du Négus. Celle des églises de pierre et des îles-monastères, terre de légendes et de miracles.
La figure du Prêtre Jean : immage Royale de Saint-Jean l'Evangéliste ? les mutations d’une prophétie ? Souverain Chrétien idéal ? figure providentielle ou paradigme de l’orientalisme médiéval ? En fait le Roi-Prêtre Jean pourrait être plus simplement l'idéal du Roi Sacré Chrétien. Et la préfiguration du Grand Monarque à venir...
Hervé J. VOLTO, CJA
Pendant tout le Moyen-Age, le Royaume du Roi-Prêtre Jean, contrée mythique, fit rêver l'Europe Chrétienne, jusqu'à ce que l'on finiesse par l'identifier avec l'Abyssinnie, à l'aube de la Renaissance.
Tout commence par une lettre, en 1165, écrite en latin et signé d'un certain Roi-Prêtre Jean et adressée à Manuel Comnène, Empereur de Byzance, à Frédéric Barberoussse, Souverain du Saint-Empire Romain Germanique et à Louis VII le Jeune, Roi de France. Elle fait état d'un Royaume Chrétien situé aux indes, au-delà de la Perse et de l'Arménie, en butte aux incursions des indfidèles et réclamant l'aide des Francs.
Sa description a de quoi enflammer les immaginations et exciter la cupidité :
-L'or et l'argent s'y trouvent en abondance et auusi les prirres précieuses : émeraudes, jaspes, rubis, sardoines, escarboucles; toutes ont des pouvoirs magiques.
Y vivraient des animaux fabuleux : griffons, dragons, phoenix, entre autres... En cette époque de Croisades, les Souverains européens mesurent l'intéret d'une alliance avec cet homologue partageant la même religion et qui pourrait prendre l'ennemi sarrasin à revers, créant un double front, l'Etau du Christ !
Dès lors, les supputations et les hypothèses se multiplient pour localiser le mystérieux Roi-Prêtre Jean, ses richesse et ses armées. En 1177, le pape Alexandre III rédige une réponse à Johanni illustri et magnifico indoroum Rex (à Jean, illustre et magnifique Roi des indes). Des émissaires, mi-explorateurs, mi-aventuriers, sont détachés sur les chemins d'orient. Partout, on signale la présence de Chrétiens (notemment des Nestoriens) derrière les lignes de l'islam : en Arménie, en Perse, en Chine. En vain. En fait, le dit Royaume existe bien, mais plus au Sud, au-delà des Pyramides et d'assouan, dans cette Afrique que l'oin ne connait pas encore, continant supposé sauvage et hostile. Il s'est constitué au pays de Pount, sur les plateaux d'Abyssinne, à 2500 mètres d'altitude, là où les aigles tutoient le Ciel...
Figure mythique, le Roi-Prêtre Jean représente pour les Occidentaux un puissant Souverain Chrétien, à la fois Roi et prêtre, régnant au-delà des territoires qui leur paraissent accessibles. Cette figure paraît s'être formée à partir d'éléments divers, dans l'Orient latin, au contact des Chrétiens orientaux (A.D. Von den Brincken, Nationes christianorum orientalum, 1973). Le nom même pourrait venir de celui de l'Empereur d'Ethiopie (Jean désignant l'Empereur, qui recevait une ordination), d'après la conjecture de M. Marinesco : les pèlerins éthiopopiens fréquentaient le Saint Sépulcre.
La première mention du Roi-Prêre Jean apparait au milieu du XII° siècle dans la Chronique l'évêque alllemand Otthon de Freising : il y est fait mention d'un prêtre syrien nommé Hugues de Gabala, arrivé en Occident pour y annoncer la chute de la ville d'Edesse, tombée aux maisn des musulmans, le premier revers sérieux des Croisés en Terre Sainte. Hugues raconte également que :
-Un certain prêtre Jean habitant en Extrême-Orient, au-delà de la Perse et de l'Arménie, Roi et prêtre, Chrétien mais Nestorien, il aurait fait la guerre aux Rois perses qui eux-même avait fait appel aux Sarmiades, et les aurait chassés de leur capitale (Maire-Paule Caire-Jabinet, Le Royaume du Prêtre Jean, p. 37).
Vers 1165, commence à circuler dans l'entourage des Rois Chrétiens une lettre en latin adressée aux Francs : elle décrit l'existance d'un Royaume Chrétien fabuleux, tout y est :
-Au-delà de la Perse et de l'Arménie, s'étend un merveilleux Royaume dirigé par le Roi-Prêtre Jean. Cette terre est traversée par un fleuve provenant du Paradis, chariant émeraudes, saphirs et rubis. Toutes les valeurs Chrétennes sont respectées à la lettre : le vol, la cupidité, le mensonge y sont inconnus. Il n'y a pas de pauvres. Surtout pas le Roi-Prêtre Jean dont le palais sans fenêtre est écairé de l'intérieur par toute les pierres précieuses dont il est paré.
A l'époque des Croisades, le mythe du Roi-Prêtre Jean prend de l'ampleur. Il pourrait devenir un soutient potentiel de l'Europe contre les musulmans. Au cours des dernières Croisades, des écrivains considèrent son existence comme certaine.
Guillaume de Rubrouk, dont le voyage en asie date de 1253-1254, rapporte (on peut lire en ligne Deux voyages en Asie, dans l'édition de 1888, pp. 59-61) :
-Du temps que les Francais prirent Antioche (1097), il y avait un Monarque en ces parties septentironales (Rubrouk vient de traverser la Volga) un Prince nommé Ken-Khan. [...] Au dedans de certaines montagnes par où j'ai passé vivait un seigneur d'un peuple nommé Nayman, tous Chrétiens nestoriens. Ce Ken-Khan étant mort, le prêtre Nestorien se leva et se fit Roi. Tous les Nestoriens l'appellait le prêre Jean, et disait de lui des choses merveilleuses, mais beaucoups plus qu'il n' y avait en effet. [...] Le Roi-Prêtre Jean étant mort à son tour sans enfant, son frêre Vut lui succéda et se fit appeler Khan. [...] Gengis-Khan le vainquit en bataille.
Gnegis-Khan prit une de des filles de Vut pour la donner pour femme à l'un de ses fils, qui devint ainsi père du grand Khan Mangu, qui règne aujourd'hui.
Marco Polo, dans ses souvenirs, dictés entre 1296 et 1299, un certain Rusta de Pise alors qu'il était incarcéré à Gènes, mentionne l'existance de communautés Nestoriennes dans de multiples régions de la Chine, situe la capitale du Royaume mythique, sans doute en raison d'une confusion linguistique le conduisant à assimiler la légende à un potentat loca, en une ville qui s'appelle Ciorcia (qui serait en chinois Iou-Tchi, en Mongolie extérieure) et le précise comme vassal de Gengis-Khan. Jean de joinville est convaincu que le Royaume du Roi-Prêtre Jean a existé mais qu'il a été vaincu récemment par les peuples tartares (mongols) environnants.
Par la suite, les conquêtes ottomanes, notamment la chute de Constantinople en 1453, donnèrent aux Européens l'impression d'être assiégés. La perspective d'une terre Chrétienne au-delà des terres musulmanes permettait d'envisager de prendre les infidèles en tenaille. La recherche de ce Royaume poussa les Européens à s'avancer vers les Indes, persuadés d'y trouver un soutien Chrétien.
Au fil du temps, on cherche à reconnaître le Roi-Prêtre Jean dans des personnages historiques : le Roi de Géorgie, celui d’Arménie, voire même Gengis Khan.
L’unité entre les pouvoirs spirituel et temporel se retrouve quant à elle dans le personnage du Roi-Prêtre Jean, symbole d’une harmonie eschatologique. On s’inscrirait ainsi dans une double tradition prophétique :
augustinienne –la prophétie comme vision intellectuelle– et la prophétie comme guide pour rappeler aux hommes leurs devoirs envers Dieu et envers les autres hommes. On utiliserait alors la description qui est faite de ce souverain Chrétien oriental pour servir d’exemple aux hommes de son temps et leur révéler la voie qu’ils doivent emprunter pour leur salut, menacé par leurs luttes intestines.
Le caractère messianique du Roi-Prêtre Jean est d'abord lié à la définition sacerdotale de son pouvoir et à la dimension Sacrale de son Royaume. Au Début, de sa lettre, l'Empereur de Constantinople, le Roi-Prêtre Jean se présente ainsi :
-Presbiter Johannes, potentia et vitue Dei et domini nostri Ihesus Chrisiti dominus dominatuim : Prêtre Jean, Roi des Rois et seigneur des seigneurs par la puissance et la vertu de Dieu et de Notre Seigneur Jésus-Christ.
La dimension sacerdotale l'emporte donc et est garante de l'harmonie qui règne sur ses terres. La définition spaciale du Royaume et le traitement de la richesse du Souvrain, topos de la description du Royaume oriental, sont à cet égard révélateurs.
Plutôt qu'un exemple supplémentaire de littérature des merveilles et des Romans d'Alexandre, la Lettre du Roi-Prêtre Jean développe un modèle Mythique et Chrétien du gouvernement. Alliant souveraineté sacerdotale et gouvernement politique.
Les Portugais, en particulier, n'auront de cesse de le chercher, et leurs missions atteindront finalement l'Ethiopie Chrétienne du Négus.
En 1323, dans ses Mirabilia, Jourdin de Sévererac, identitife le Roi-Prêtre Jean au Négus, Emepereur de la lointaine Ethiopie et souverain des monophysistes. Vers la fin du XV° siècle, des missions portugaises atteignent l'Ethiopie. Parmi les membres de cette expédition se trouve notemment Pedro da Covilha qui arrive en Ethiopie en 1490 et présente au Négus qui est Chrétien une lettre du Roi du Portugal, adressée au Roi-Prêtre Jean.
Le mythique Royaume du Roi-Prêtre Jean fascina l'Occident pendant tout le Moyen-Âge. Jusqu'à ce qu'on l'identifie avec l'Ethiopie Chrétienne du Négus. Celle des églises de pierre et des îles-monastères, terre de légendes et de miracles.
La figure du Prêtre Jean : immage Royale de Saint-Jean l'Evangéliste ? les mutations d’une prophétie ? Souverain Chrétien idéal ? figure providentielle ou paradigme de l’orientalisme médiéval ? En fait le Roi-Prêtre Jean pourrait être plus simplement l'idéal du Roi Sacré Chrétien. Et la préfiguration du Grand Monarque à venir...
Hervé J. VOLTO, CJA
Hervé J. VOLTO- Date d'inscription : 19/12/2016
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