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LE CATHOLICISME SOCIAL, UNE OEUVRE ROYALISTE

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LE CATHOLICISME SOCIAL, UNE OEUVRE ROYALISTE Empty LE CATHOLICISME SOCIAL, UNE OEUVRE ROYALISTE

Message par Hervé J. VOLTO Jeu 8 Aoû 2019 - 11:48

Arrive un moment où notre Foi doit être mises en oeuvre.

René de La Tour du Pin a écrit :

-Il y a trois écoles irréductibles en économie sociale: celle ou l’on considère l’homme comme un chose (communisme), celle où l’on le considère comme une bête (libéralisme), et celle où on le considère comme un frère (Catholicisme-Social).

Le Catholicisme Social est un courant de pensée qui a été à l'origine de très nombreuses créations socio-politique. Sa naissance en France est traditionnellement liée à la fondation en 1871 des « Cercles Catholiques d’Ouvriers » et de « l’Union des Oeuvres Ouvrières Catholiques » par Albert de Mun et Maurice Maignen. L’expression « Catholicisme Social » est adoptée même plus tardivement, aux environs de 1890 et elle recouvre depuis des réalités très diverses. On peut cependant adopter la définition donnée aux Semaines Sociales de la France de 1919 à Metz, par Eugène Dutroit : c'est un mouvement qui tend « à diriger toutes les initiatives privées, à orienter les lois, les institutions, les mœurs, les revendications civiques vers une réforme fondamentale de la société moderne d’après les principes Chrétiens » .

Des Aristocrates, CATHOLIQUES PAR TRADITION FAMILIALE, vont se pencher sur la question sociale en vertu du DEVOIR DES CLASSES PRIVILEGIEE ENVERS LES CLASSE LES PLUS HUMBLES. Dans les années qui suivent l‘exil de Charles X, le Vicomte Albin de Villeneuve-Bergeron, préfet du Nord, dans L'ECONOMIE POLITQUE CHRETIENNE en 1834, attire l’attention sur la misère des ouvriers et le problème social, suivi, à partir de 1838, par Armand de Meulun, fondateur de la SOCIETE D'ECONOMIE CHARITABLE.

Sous le Second Empire, le Comte Henri de Chambord entretient des liens réguliers avec les représentants du parti Légitimiste en France, avec lesquels il échange un courrier clandestin. À partir de 1862, il fait connaître ses positions politiques par des manifestes adressés aux Français, se penchant par exemple sur la question sociale dans sa LETTRE SUR LES OUVRIERS, du 20 Avril 1865.
Parmi ceux qui ont influencé la pensée du Comte de Chambord, il faut citer Mrg Louis-Edouard Pie, évêque de Poitiers, et Antoine Blanc de Saint-Bonnet qui, jusqu’à sa mort en 1880, dénoncera la démocratie, la politique du grand Capital et le socialisme anti-Chrétien. Le Comte de Chambord rédigera sa LETTRE A M. DE MUN (28 Novembre 1878) pour expliquer aux vrais Catholiques leurs vrais devoirs, défendant LE SYLLABUS de Pie IX.
Ces exemples vont directement profiter, après l’échec de la Restauration, à deux de ceux que l’on considère comme les fondateurs du Catholicisme Social Français, le Comte Albert de Mun (1841-1914) et le Marquis René de La Tour du Pin (1834-1924).

En 1883, à la mort sans enfants du Comte de Chambord, la majorité des anciens Légitimistes a reconnu comme héritier légitime du Trône de France, l’aîné de la branche cadette d’Orléans, le petit-fils de Louis-Philippe, Philippe d’Orléans, Comte de Paris, Philippe VII, ce qu’on oublie toujours de nous dire. Le Légitimisme cesse d’être un mouvement politique significatif en se fondant avec l’Orléanisme dans le Fusionisme. Une minorité légitimistes de L’Univers tentera d’imposer au Comte de Paris une ligne traditionaliste par la création de la Ligue de la Contrerévolution, mais le flou des positions du petit-fils de Louis-Philippe les incite à se réfugier dans le seul combat Catholique-Social: seul Joseph du Bourg se tournera vers les Bourbons d’Espagne.

Selon Stéphane Rials, il existe une fausse symétrie entre Légitimisme et Orléanisme. Cette tendance poussée à l’extrême, et une désintérêt des Princes Carlistes pour la cause Française, conduira certains Légitimistes au prophétisme et à l’attente du Grand Monarque: de là naîtrons les Providentialistes. On y reviendra...

Vite occupé par son action politique et parlementaire pratiquement ininterrompue de 1876 à 1914 comme député du Morbihan puis du Finistère, son ami Albert de Mun participe à l’œuvre de législation sociale de la III° République soutenant l’existence de syndicats mixtes, la règlementation du travail des femmes en 1888 et leur interdiction de travailler de nuit, l’interdiction du travail des enfants de moins de 13 ans en 1890, les réformes du droit du travail sur les accidents professionnels, l’arbitrage dans les conflits, la législation sociale internationale etc… Sa proposition pour les femmes enceintes d’un arrêt de travail obligatoire et d’une indemnité, rejetée en 1892, est reprise sept ans plus tard.

Cependant, René de La Tour du Pin préconise en précurseur quand à lui la création de caisses d’assurances spéciales alimentées conjointement par les patrons et les ouvriers et propose de substituer à la théorie de la responsabilité délictuelle, le principe du risque professionnel. Il propose également l’organisation de caisses de secours et de retraite pour améliorer le sort des ouvriers âgés. Le Front Populaire reprendra l’idée.
Le mouvement initié par Albert de Mun et René de La tour du Pin est volontairement et systématiquement à la recherche de contacts avec l’étranger, en particulier avec l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie où des cercles d’études similaires, opposés au libéralisme économique et au socialisme existent. Incité peut-être par l’exemple de l’Internationale socialiste, La Tour du Pin et Mrg Gaspard Mermillod, évêque de Lausanne et Genève, ont l’idée de provoquer en 1884 la création d’un comité chargé de coordonner les recherches des différents groupes. Le siège choisi est Fribourg et la présidence en est confiée à Mrg Mermillod.

Les rencontres prennent de l’ampleur puisque cette Union de Fribourg compte soixante membres en 1891. Les Français Louis Milcent et René de la Tour du Pin s’y distinguent, défendant en particulier l’idée de corporatisme ; les princes Karl von Löwenstein et Aloys von Liechtenstein, ainsi que les Comtes Gustav von Blome et Franz von Kuefstein dominent la délégation germano-autrichienne. Parmi les quinze membres suisses, Gaspard Decurtins joue un rôle actif, préconisant entre autres une conférence internationale sur le travail. Il y a aussi le Père Liberatore, jésuite italien, disciple en matière sociale et politique de Taparelli d'Azellio. Des thèmes communs se dégagent de leurs travaux qui abordent de nombreuses questions comme le syndicalisme, le régime corporatif, l’organisation de l’industrie, la question agraire, le salaire, les assurances ouvrières, la réglementation internationale de la production industrielle.

Certains des principes élaborés dans ce centre d’études de Fribourg sont repris au moment de la préparation de l’encyclique de Rerum Novarum : Gaspard Mermillod fait partie du « comité intime » que le pape Léon XIII, soucieux de la misère ouvrière et de la question sociale a mis en place dès 1882 pour étudier le sujet ; le Père Liberatore est choisi pour être le rédacteur de la toute première version de 1890 et le relecteur de la seconde. Cette validation de la part du Saint-Siège (même si toutes les idées de l’Union de Fribourg ne sont pas retenues, comme celle du corporatisme, et que la rédaction finale de Léon XIII garde une indépendance par rapport aux différentes écoles) donne à l’Union le rôle prestigieux d’atelier de la Doctrine Sociale de l'Eglise. Cependant, après la publication de l'encyclique en 1891 et la mort de Mermillod en 1892, l'Union de Fribourg voit son rôle dont l'importance a parfois été surestimée dans la mémoire locale, passer au second plan.

Les rencontres de Fribourg, auxquelles participent donc La Tour du Pin et des Catholiques austro-hongrois et bavarois, inspireront le Pape Léon XIII son encyclique Rerum Novarum : c’est une reconnaissance internationale des Catholiques Sociaux, dont beaucoup sont des Royalistes Français.

Les liens entre Catholicisme ultramontain et Royalisme ne cessent de se renforcer au XIXe siècle. Née des retombées de la guerre de 1870 et de l’Affaire Dreyfus, l’Action Française, et la démarche maurrassienne est marginale dans la tradition Monarchique: même si Charles Maurras prône un retour à la Monarchie -son nationalisme intégral porte au Royalisme- par bien des aspects son Royalisme ne correspond pas à la tradition Monarchiste Orléaniste, ou à la critique de la Révolution de type Légitimiste : son antiparlementarisme l’éloigne de l’Orléanisme et son soutien à la Monarchie et au Catholicisme est explicitement pragmatique et non fondé sur une conception traditionnaliste ou religieuse caractéristique du Légitimisme.

Le grand mérite de Maurras fut de réintroduire, dans le débat politique du XXe siècle, l’exigence d’une Monarchie autoritaire (autorité suprême du Roi), CATHOLIQUE, CORPORATISTE, anti-parlementaire (contre la politique des groupes de pression comme les lobbys capitalistes), décentralisée (réhabilitation d’une autonomie des provinces, des métiers), assise sur l'autorité de l'Eglise…
Le Royalisme Social de Firmin Bacconnier est directement inspiré de la pensée Catholique Sociale reprise par Maurras.

LE CATHOLICISME SOCIAL EST DONC BIEN UNE OEUVRE ROYALISTE.

Des régimes comme ceux de Garcia Moreno en Équateur, de Franco en Espagne, de Salazar au Portugal, et du Maréchal Pétain en France sont autant de tentatives de restauration de véritables institutions :
· Les partis sont interdits car facteurs de divisions.
· Les institutions civiles traditionnelles sont encouragées (politiques familiales, restaurations de corps de métier…)
· Les institutions politiques sont Chrétiennes.

Mais ces édifices s’écroulent à la mort de l’homme fort, la pérennité du bien commun n’est pas assurée, pire : le pays retourne immanquablement à la Révolution.

Nous l’avons compris : il est impossible de faire l’économie d’une réflexion sur les institutions.

Charles Maurras a démontré que la MONARCHIE a celà de bine d'apporter la CONINUITE dans la conduite des affaires, l'ARBITRAGE au-dessus des partis ou des factions, et le RASSEMBLEMENT national. Après l’éclosion, dans les années 1980, de nombreuses associations culturelles proches des néo-Légitimistes qui abandonnent le Fusionisme à cause du ralliement du Comte de Paris à François Mitterrand en 1983, le Légitimisme, le Parmisme, le Survivantisme et le Providentialisme entreprennent chacun de recréer après les évènements du Bicentenaire un grand mouvement politique Royaliste traditionaliste : ce mouvement reprend toute la tradition Catholique défendue par le Comte de Chambord et le Royalisme historique, une tradition qui restaure le droit dynastique de la France et qui s’oppose aux idéologies filles de la Révolution, tout en s‘intéressant à la question sociale et à la défense de l’identité Chrétienne de la France, relevant le parallèle existant entre le déclin progressif de la France et l’abandon par celle-ci de sa vocation Catholique.

Pour la question sociale, le Royalisme a précisé le but et montré la voie.

Aujourd’hui, le Royalisme Social entend continuer l’oeuvre des Catholiques Sociaux et des Camelots du Roi et opposer à la décadence générale ses valeurs Chrétiennes. PRIONS pour le Catholicisme Social et agisons pour le faire connaitre : CATHOLIQUES ET FRANCAIS, TOUJOURS ! ET ROYALISTES PARCE QUE CATHOLIQUES ET FRANCAIS...



Hervé J. VOLTO, CJA



A lire: Antoine Murat, LE CATHOLICISME SOCIAL EN FRANCE (Editions Ulysse)

Hervé J. VOLTO

Date d'inscription : 19/12/2016

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