Grand Signe eschatologique

Livre de Jérémie 31 : 7à9

Le retour des survivants d’Israël

07 Car ainsi parle le Seigneur : Poussez des cris de joie pour Jacob, acclamez la première des nations ! Faites résonner vos louanges et criez tous : « Seigneur, sauve ton peuple, le reste d'Israël ! »
08 Voici que je les fais revenir du pays du Nord,et que je les rassemble des extrémités du monde.Il y a même parmi eux l'aveugle et le boiteux,la femme enceinte et la jeune accouchée ;c'est une grande assemblée qui revient.
09 Ils étaient partis dans les larmes, dans les consolations je les ramène ; je vais les conduire aux eaux courantes par un bon chemin où ils ne trébucheront pas.Car je suis un père pour Israël, Éphraïm est mon fils aîné.Parole du Seigneur.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - AELF, Paris

Ce passage de la Bible fait clairement référence au retour des juifs en Israel;prophétie qui s'est réalisée en 1967 je crois.C'est un grand signe eschatologique qui est presque passé innapercu.....Et pourtant c'est un signe clair de la fin des temps......on parle ici d'un enseignement théologique solide et reconnu par l'église.

Petite précision, 67 c’est la juste libération de Jérusalem, le retour en Israël date de plus longtemps : officiellement 1948 (déclaration de l’état d’Israël), mais en fait c’est le fruit d’un processus marqué par plusieurs « aliyoth » (élévations, i.e. migrations dans le bon sens) depuis la fin du 19eme siècle. C’est au départ un mouvement laïc socialiste, sous l’impulsion de Théodore Hertzl. A noter que certains religieux orthodoxes y voient une opposition à la volonté de Dieu (qui seul est en droit de décider du retour de Son peuple). Certains sont même allés jusqu’à faire de la Shoah un châtiment divin pour cette initiative populaire.
Pour ma part, l’origine laïque ne me pose pas de problèmes : ce n’est pas la première fois que Dieu passe par des non religieux pour servir Ses plans : par exemple le païen Cyrus pour libérer les Juifs de Babylone (ce qui fut d’ailleurs le sens premier, au niveau exégétique, de la prophétie de Jérémie, qui a vécu à l’époque de la prise de Jérusalem par Nabucco).

Bonsoir Abel, la réponse est : les trois !
En fait, les paroles de l’Ecriture ont souvent trois, voire quatre niveaux d’interprétation :

1. Le niveau temporel (ou exégétique) : celui-ci se rapporte à l’époque où le récit se déroule, et est donc contextuel.
2. Le niveau allégorique (spirituel), qui rapproche le récit antique du temps christique (ce niveau concerne surtout l’AT).
3. Le niveau moral (au sens de la doctrine chrétienne).
4. Le niveau eschatologique enfin, rapproche le récit de la fin des temps.

En l’occurrence,

1. Le peuple Juif reviendra en Israël après l’exil à Babylone.
2. Les peuples de la terre, après l’exil d’Eden, seront rassemblés par Jésus.
3. On ne revient vers Jésus qu’avec la conscience de nos péchés (larmes) et de notre rédemption (consolation).
4. Après la dispersion terrestre (fausses religions, sectes, gnose, athéisme etc.) le peuple de Dieu qui aura reconnu Jésus sera récapitulé par Lui devant le Père (Jérusalem céleste).

Voilà du moins comment je le comprends (j’espère qu’il n’y a pas trop de bêtises !)
Deux exemples par un vrai théologien : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Messages d’A.Dumouch du Sam 25 Oct 2008

Une bonne fois pour toutes: de qui parle t-on lorsque l'on évoque Israël à travers une lecture eschatologique de l'ancien testament ?

En fait,dans l'ancien testament,Israel est la nation juive;ie les juifs qui étaient le peuple élu de Dieu.

Abel a écrit:Merci Elqana c'est d'une grande clarté. Au passage félicitation à Arnaud Dumouch ! Et honte à moi de ne pas avoir lu ce passage de son forum que je lis assez ( trop ) rarement je dois l'avouer.

Moi aussi j’y vais souvent, en « auditeur libre », j’ai songé à m’inscrire mais devant le niveau des joutes verbales je reste assis bien sagement, comme un écolier du quartier latin devait faire jadis devant les duels de saint Bernard et Abélard !
Mais un jour j’oserai franchir le pas !

Abel a écrit:Quant à votre interprétation du texte proposé par Francesco elle me parait assez juste mais là encore quid de l'identité juive :

Le retour sur la terre d'Israel après la Shoah est probablement l'un des plus grand symboles eschatologique de l'histoire humaine mais en 1948 est ce le peuple Juif, "peuple de Dieu" qui est rentré en Palestine, territoire dont la légitime occupation par les israéliens contemporains suscite encore de vives controverses ?

Le peuple juif est en lui-même un grand mystère… Le Premier ministre britannique B.Disraeli disait à la reine Victoria qu’il justifiait de par sa propre existence celle de Dieu… Etre Juif est à la fois appartenir à un peuple, à une culture, à une religion et à une histoire.
Tous les peuples ont une histoire, mais seul le peuple juif se définit par elle : parce qu’elle témoigne, sur trois millénaires, à la fois de la justice et de la miséricorde de Dieu. La justice par les châtiments lors des trahisons (idolâtries) alors même que ce peuple savait que la main protectrice de Dieu était sur lui ; miséricorde car chaque repentance rétablissait l’alliance avec Dieu. Entre parenthèses, c’est cette alliance sans cesse renouvelée qui se trouve prolongée dans le sacrement de Réconciliation, sans cesse renouvelée elle aussi.
De même ce peuple se définit par sa religion, lui qui fut le peuple élu (et l’est toujours, quoique d’une autre manière, à mon humble opinion), choisi pour être le berceau du salut de l’humanité : un tel choix par le Créateur ne peut pas être superficiel et de facto identifie le peuple avec sa religion.
Mais alors quid du retour sur la Terre promise ? Il est clair que ce sont les aliyoth laïques, et non les religieuses, qui ont conduit à la fondation de l’état hébreu sous la houlette de D. Ben Gourion, lui-même socialiste et peu religieux. Mais l’identité du peuple juif avec sa religion d’une part, et d’autre par son histoire, fait que finalement ces deux aspects n’en font qu’un, et même si les motivations premières ne sont pas religieuses, au final c’est bien le plan de Dieu qui se réalise.
Quant à la controverse, elle était prévisible car de tous temps le peuple de Dieu a été source de contradictions, tout comme ensuite Son Eglise !

Abel a écrit:Election ou élitisme ? La question n'est pas nouvelle mais là encore délicate. Le texte résumé plus haut apporte peut être un début de réponse.

A mon avis, élection plutôt qu’élitisme. Elitisme suppose un certain nombre de privilèges, élection suppose un équilibre des droits et devoirs (théoriquement…) : plus de devoirs = plus de droits et réciproquement. La tâche confiée par Dieu au peuple juif lui a valu cette protection immanente contre vents et marées. Mais cela n’en fait pas pour autant un peuple supérieur.