LA VIE CHRÉTIENNE DANS LE MONDE (dans la vie ordinaire) - L`Enseignement catholique - 19 eme siècle
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LA VIE CHRÉTIENNE DANS LE MONDE (dans la vie ordinaire) - L`Enseignement catholique - 19 eme siècle
La fierté et l`orgueil humain empêche souvent la Foi
Le manque de bonne volonté empêche plusieurs d`avoir la Foi. «Il était la lumière véritable, qui éclaire tout homme.» (Jean 1,9). Il est de la volonté de Dieu que tous les hommes arrivent a la connaissance de la foi. Mais souvent les hommes se ferment eux-même les yeux a la lumière parcequ`ils ne veulent pas changer leur vie qui est dans le mal : « Les homme ont mieux aimé les ténèbres que la lumière car leurs œuvres étaient mauvaises.» (Jean 3,19).
La fierté et orgueil est un grand obstacle pour avoir la foi. Dieu aime utiliser des moyens humbles et simples pour amener les hommes a la connaissance de la Vérité et ce sont des choses que l`orgueil et la fierté rejette tout comme Naaman rejeta le conseil du prophète Élisée de se plonger dans le Jourdain sept fois pour guérir sa lèpre (2 Rois 5,10 - Ancien Testament). Ainsi le Christ a été rejeté par les chefs des Juifs, et surtout des Scribes et des Pharisiens , parce que Il était né dans une famille de parents pauvres et qu`il venait d`une ville de peu d`importance qu`ils méprisaient :«De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon?» (Jean 1,46).
Les classes supérieures de l`Empire Romain ne voulaient pas recevoir la Vérité d`une nation qu`ils méprisaient et de pêcheurs qui n`avaient pas de richesses, de culture ou d`éducation. De nos jours encore, Dieu permet que son Église subisse des persécutions de ceux qui la regarde avec mépris. Il n`y a pas de miracle qui peut convaincre les fiers et les orgueilleux, qui les rejette comme impossible. Dieu cache les secrets de Sa Providence aux fiers et orgueilleux et même plus : « Dieu résiste aux orgueilleux – mais c`est aux humbles qu`il donne Sa Grâce.» (1 Pierre 5,5)
Source : The Catechism Explained – Rev Francis Spirago – Mediatrix Press - 2020
VIE CHRÉTIENNE DANS LE MONDE
Par Msg RAVINET évêque de Troyes – 19 ème siècle
Source:L`Enseignement catholique de 1863
Nos très-chers frères, ce n'est pas seulement l'admiration et la reconnaissance que Dieu attend de nous, c'est surtout l'obéissance du coeur; c'est l`amour et la pratique de sa loi! Jésus-Christ réclamait de ses disciples la foi la plus entière! Il disait à St-Thomas, qui après avoir été incrédule , s'était enfin jeté à ses pieds en s'écriant : « Mon Seigneur et mon Dieu.» ( Jean 20,28)! - Vous avez cru, Thomas, parce que vous avez vu. «Bienheureux ceux qui auront cru sans voir.» (Jean 20,29). Mais il n'en faisait pas moins a tous cette déclaration solennelle : « Ce n`est pas celui qui se sera contenté de me dire : Seigneur: Seigneur! qui entrera dans le royaume des cieux; mais celui qui aura fait la volonté de mon père céleste.» (Matthieu 7,21).
Comme le sage avant de construire un édifice , en creuse les fondements, jusqu'à' ce qu'il rencontre un terrain dont la résistance soit en proportion avec la grandeur et l`importance du monument qu`il veut élever; ainsi Jésus Christ, pour asseoir solidement l'édifice de notre sanctification, a pris soin de lui donner les bases inébranlable de la foi. Il a commencé par dire a la terre ces admirables vérités dont l`abrégé si simple et si court peut être appris pris et redit avec intelligence par le pauvre petit enfant de nos campagnes, et dont les magnificences et la profondeur ont suffi pour exercer les plus grands et les plus puissants génies. Mais le couronnement de cet édifice, quel est- il ? Il se résume en ces mots : «Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.» ( Matthieu 5,48 ) . «Si votre justice n'est plus abondante que celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux» (Matthieu 5,20) . «Car vous êtes une race d'élection, un sacerdoce royal, une nation sainte : vous devez annoncer et reproduire en vous les vertus de Celui qui vous a appelés à son admirable lumière.» ( 1 Pierre 2,9) . Les paroles qui, des lèvres de Jésus -Christ, tombent dans notre cœur, sont des paroles de vie, qui ne peuvent rester sans fruit. Elles sont un trésor dont il demandera un compte sévère à ceux qui les auront reçues . «Malheur au serviteur négligent et paresseux qui aura enfoui ce trésor, sans le faire valoir ; il sera traité à l'égal du serviteur méchant et infidèle : il sera jeté dans les ténèbres extérieures , où il n'y aura que pleurs et grincements de dents.» ( Matthieu 25,30) .
II . — Vous connaissez ces vérités, Chrétiens, Chrétiennes? Oui , tous conviennent que la vocation au christianisme est une vocation à la sainteté . Mais lorsque nous venons, au nom du Seigneur, vous engager à mener une vie sainte et chrétienne , sommes-nous écoutés ? Ne voyons-nous pas, chaque jour encore, se renouveler la parabole du festin de l’Évangile ? « Lorsque tout fut préparé, nous dit Jésus - Christ, le maître envoya ses serviteurs pour dire aux invités : «Tout est prêt, venez au festin . Mais ils s'excusèrent l'un après l'autre, en alléguant : celui- ci, qu'il venait de contracter mariage; celui-là , qu'il avait tout récemment acheté une maison de campagne qu'il allait visiter ; ou des boeufs pour son labourage, qu'il devait essayer.» ( Luc 14,18). Ainsi en est- il de nous, Chrétiens, Chrétiennes; un des écueils les plus habituels que rencontre notre zèle, lorsque nous vous invitons à mener une vie conforme à l’Évangile, et digne du caractère sacré dont vous avez été marqués au jour de votre baptême, ne le trouvons -nous pas dans les nécessités et les entraînements de votre vie habituelle ? comme s'il était impossible de concilier les exigences réelles de votre position avec les devoirs de la vie chrétienne.
Ne voguez - vous pas , s'écrie - t - on, de toutes parts , quelles préoccupations vous envahissent ? Ne savez - vous pas, nous dit l'artisan, ou celui qui travaille péniblement à la terre, ne savez- vous pas que pour suffire à ma tâche et pourvoir aux besoins de ma famille , je dois presque toujours prévenir le soleil lorsque je vais commencer mon rude labeur ; et que souvent encore il me laisse le soir à mes travaux, lorsqu'il abandonne notre horizon pour aller éclairer un autre hémisphère ? Ignorez - vous, nous dit l'homme du commerce et celui qui porte le fardeau des affaires, ignorez-vous à quel prix est pour nous le succès dans les entreprises où nous sommes lancés ; quels soins nous devons prendre pour en combiner les détails ; quelle vigilance, pour en écarter les obstacles qui pourraient les compromettre; quelle persévérance, pour ne pas échouer au port? Ne vous étonnez pas si nous remettons à un autre temps le soin de nos affaires spirituelles . Nous sommes loin de renoncer aux droits et aux prérogatives de notre vocation . Nous savons ce que le titre de chrétien nous impose, et un jour viendra que nous pourrons satisfaire à ces obligations sacrées. Attendez que l'heure du repos ait sonné pour nous ; attendez que nous ayons mené à bien cette affaire , que nous ayons pourvu notre famille. Vous nous trouverez alors dociles à vos conseils, et prêts à réparer le temps perdu.
III . Dangereuse illusion, Chrétiens, Chrétiennes! Ce terme que vous fixez à vos travaux, l'atteindrez - vous jamais ? Tant que vos spéculations seront heureuses, résisterez - vous à l'appât d'augmenter votre fortune ? Si un revers soudain vient à vous frapper, ne vous jetterez - vous pas, avec une ardeur plus impatiente , dans des tentatives nouvelles qui vous permettent de rétablir votre crédit et de réparer vos pertes ? Et ce torrent d'affaires qui vous emporte , croyez -vous pouvoir le maîtriser à votre gré ? Plus vous y aurez été mêlé, et plus vous aurez de liens à rompre . Les services que vous aurez rendus seront des arrhes pour ceux que vos clients, que vos amis, que la patrie peut- être attendront de vous. Et vous- même, qui, dans votre sphère plus humble, vous figurez que le jour du repos arrivera enfin pour vous , et , avec lui , plus de liberté pour vous occuper du service que vous devez à Dieu , le verrez-vous arriver jamais ? Qui donc peut nous garantir que Dieu nous attendra jusqu'au terme qu'il nous plaît de lui fixer ? Et si , au milieu de nos prospérités les plus grandes, nous sommes arrêtés sans avoir encore rien fait pour lui , les terribles lumières de l'éternité nous feront comprendre, trop tard, hélas ! les illusions de notre vie , et l'accablante vérité de l'oracle prononcé par Jésus -Christ : « Que servirait - il à l'homme de gagner l'univers entier, s'il venait à perdre son âme.» ( Matthieu 16,26).
IV. - Mais pourquoi, Chrétiens, Chrétiennes, ferions- nous ainsi deux parts de notre vie, l'une pour la nature et le monde, et l'autre pour le soin de notre âme et le service de Dieu ? Qu'y a -t - il donc d'inconciliable entre les exigences réelles de notre position dans le monde et l'accomplissement des préceptes de la religion ? Où donc avons-nous vu que la vie chrétienne, le soin de notre salut, l'obéissance à la loi de Dieu, constituent une vie a part, en dehors de la carrière que la Providence divine a ouverte devant nous? Non, au contraire, le sentiment religieux et la pratique des devoirs qu'il impose, sont de tous les âges et de toutes les conditions de la vie; et ils suffisent à rendre bonnes et de Dieu toutes les professions que l'honneur et la conscience conscientes avouent. Sans doute , il y aura toujours dans l’Église des âmes magnanimes que Dieu appellera à suivre des vocations exceptionnelles. Il y aura toujours des cœurs disposés à entendre les paroles du renoncement et du sacrifice, qui ne se laisseront pas effrayer lorsque Jésus-Christ leur dira : « Allez, vendez tout ce que vous avez, donnez- le aux pauvres, et venez a ma suite.» ( Matthieu 19,21). Oui, toujours elle se recrutera pleine de vie et de générosité, cette phalange sacrée, dont les membres trouvent dans leur abnégation personnelle et dans l'amour qui les unit à Jésus-Christ, la source de tous les dévouements, et le courage de se consacrer au soulagement de tous les besoins de leurs frères. Et comme , dit le Sauveur : « Tous ne comprennent pas cette parole.» ( Matthieu 19,11), et cependant tous sont appelés au salut. Ils l'obtiendront sans sortir de la vie commune, pourvu qu'ils y fassent pénétrer l'élément divin , et la pensée de Dieu et de son amour.
C'était là ce que Dieu enseignait déjà au peuple ancien lorsqu'il lui disait par Moise ( vers 1200 Av J.C.): «Les préceptes que je vous impose ne sont ni trop élevés au- dessus de vous, ni trop loin de vous . Si je les avais cachés dans les profondeurs des cieux, vous me diriez : Qui donc pourra monter jusque la-haut pour nous en en rapporter la connaissance? S'il fallait traverser les mers, vous vous excuseriez sur l'impossibilité d'un si long voyage. Mais non , ils sont la tout près de vous, et dans votre bouche et dans votre cœur. Quelle excuse auriez si vous étiez infidèle» (Deutéronome 30,11 – Ancien Testament). C'était là aussi ce que le saint Précurseur (St-Jean le Baptiste) prêchait à la foule qui accourait autour de lui dans le désert. Sa voix puissante et inspirée , comme celle des anciens prophètes, pénétrait jusqu'au fond des consciences les plus endurcies et les amenait à la pénitence. Pour échapper à la justice d'un Dieu qui tenait déjà la cognée à la racine de l'arbre , ils venaient lui demander ses conseils , tout prêts à les suivre avec courage. Or, que leur disait St-Jean le Baptiste ? Abandonnez votre état, et venez partager la vie de pénitence que je mène ici, depuis près de trente années, dans la solitude? Non mais plutôt : «Accomplissez religieusement les devoirs de votre état (de votre situation dans la vie). Vous Publicains restez a votre comptoir si vous le voulez mais n`exigez pas plus que ce que la loi autorise a percevoir, Vous, soldats, gardez votre épée pour la défense de la patrie, mais n'abusez pas de votre force contre l`homme faible et désarmé; point de vols, point de rapines contentez-vous de votre solde. Enfin, disait-il tous: «Soyez généreux et charitable que celui qui peut vêtir et nourrir son frère qui est dans le besoin , partage avec lui» (Luc 3,13).
C était ce que saint Paul, le docteur des nations, redisait aux premiers chrétiens. Dans la ferveur de leur conversion , ils semblaient craindre que les devoirs de la condition (travail) qu ils exerçaient lorsqu`ils étaient encore païens, ne fussent pas dignes de leur vie nouvelle et de la sainteté de leur vocation; et ils consultaient l'Apôtre sur ce qu'ils avaient à faire, pour correspondre plus parfaitement au glorieux titre d'enfants de Dieu, qu'ils avaient reçu au baptême. «Bannissez toute inquiétude» ( 1 Corinthiens 7,17), disait-il à ceux de Corinthe (Grèce) qui lui avaient écrit à ce sujet, ou plutôt aux fidèles de toutes les églises, car il répondait à tous de même «Demeurez dans la condition où la grâce de Dieu vous a trouvés.» (1 Corinthiens 7,20) , Étiez-vous dans les liens du mariage? ils deviennent surnaturels et sacrés en Jésus-Christ et en son Église ; vous vous aiderez mutuellement dans l`oeuvre de votre sanctification intérieure et sous l`influence de vos exemples, les enfants que vous donnerez au monde seront saints eux-mêmes. Étiez-vous dans la triste condition de l'esclavage? Ne vous en troublez pas : si Dieu brise vos chaînes, vous l'en bénirez ; sinon, rappelez - vous que libres ou esclaves, nous sommes tous les serviteurs de Jésus Christ, rachetés au prix de son sang divin . «Êtes-vous riches ? Ne vous laissez pas aller a orgueil, ne fondez pas vos espérances sur le sable mouvant de la fortune, mais en Dieu qui a été prodigue envers vous. Faites le bien, devenez riches en bonnes œuvres, donnez facilement, faites-vous un trésor que vous retrouviez dans la vie éternelle qui est la seule véritable vie.» (1 Timothée 6,17).
Et nous aussi Chrétiens, Chrétiennes, nous vous dirons : Ne vous faites pas des obligations de l'état dans lequel la divine Providence vous a placés, un faux prétexte contre Dieu et contre vous-mêmes ; car vous pouvez, sans en sortir, sans nuire à aucun de vos devoirs, sans arrêter aucune de vos légitimes aspirations, y trouver les éléments et la perfection même de la vie chrétienne que Dieu vous demande. Le secret pour y arriver ne sera pas dans le temps plus ou moins long que vous aurez a dérober a vos occupations ; car le temps précis que demandent les exercices religieux est trop peu de chose, pour qu'on puisse le compter sérieusement, comme un obstacle. Le secret est dans les dispositions habituelles du coeur, et dans la tendance de la volonté.
Oui, votre vie sera une vie chrétienne, vous qui gagnez péniblement votre pain à la sueur de votre front, si vous commencez chaque jour votre travail sous l'oeil de Dieu , après l'avoir adoré comme votre souverain Seigneur et maître, après l'avoir béni et invoqué comme le plus tendre et le plus généreux des pères; si vous vous occupez ensuite consciencieusement et avec courage ; si, de retour à la maison, vous cherchez le repos, qui alors sera doux et honorable, dans la compagnie de votre femme et de vos enfants ; si vous consacrez aux besoins de votre famille le fruit de votre travail, qu’une épouse industrieuse et des enfants dévoués augmenteront eux -mêmes de leurs ressources ; si , le dimanche, après avoir payé à Dieu votre dette de reconnaissance et d'amour, vous donnez le reste de ce jour béni aux joies de la vie intérieure et du foyer domestique , exerçant là , d'une manière plus sensible, la bienfaisante influence dont la religion et la nature investissent le père de famille; vous montrant digne de ce titre plein d'honneur qui assure à l'homme des prérogatives magnifiques, en même temps qu'il lui impose des devoirs sacrés. A ces conditions, votre vie sera une vie chrétienne, vous le comprenez facilement.
Eh bien , dites -nous, pour en arriver là, quel temps appréciable aurez - vous soustrait aux exigences de votre état? Faites-en sérieusement l'expérience, et nous vous assurons que, tout compte fait, vous en aurez gagné beaucoup. Vos forces et votre santé, retrempées chaque jour dans ce milieu que Dieu a fait pour le repos du coeur et du corps, doubleront d'énergie; votre âme, dégagée des nombreux soucis qu'engendre trop souvent une vie à laquelle Dieu n'a point de part, sera plus libre , plus ardente, plus ingénieuse au travail; votre existence, que le sentiment chrétien aura rendue plus régulière, sera en même temps plus assurée, et par conséquent plus tranquille. Que d'éléments précieux pour le succès et la fécondité du travail ! Quant au dimanche, que nous réclamons pour Dieu , pour votre santé, pour votre famille, vous l'aurez bientôt regagné sur le travail des autres jours, si vous les employez tous consciencieusement. D'ailleurs, votre corps n'est ni de diamant ni d'acier, il lui faut un peu de repos. Et votre âme, elle n'est pas née de la terre, elle ne peut être absorbée par la terre ; il faut que de temps en temps elle se redresse vers le ciel , et qu'elle apprenne à vivre de cette vie intellectuelle, dont les sources les plus pures et les plus abondantes sont dans la méditation de la loi de Dieu soutenue par la prière.
Ce qui est vrai pour l'artisan ne l'est pas moins pour toutes les autres conditions de la société. Continuez, Chrétiens, Chrétiennes, continuez votre négoce , suivez cette affaire qui vous tient tant à coeur ; travaillez à l'établissement ou même à l'avancement de vos affaires et de votre famille ; appliquez -vous à ces études qui font le charme de votre vie ; servez noblement l'état ou la patrie ; suivez enfin la carrière que Dieu vous a ouverte, et dans laquelle vous espérez vous rendre utile . Ces vocations diverses entrent dans l'ordre général de la divine Providence. C'est elle qui départit à chacun les facultés et les aptitudes qui lui permettent d'espérer le succès de ses efforts. En remplissant les devoirs qui s'y rattachent, vous marchez donc dans une voie qui mène à Dieu . Elle vous y conduira certainement si, tout en poursuivant vos intérêts, vous demeurez toujours fidèle aux lois sacrées de l'honneur, de la justice, de la charité ( aux 10 Commandements); si vous veillez sur votre âme avec assez d'empire pour que le soin des choses de la terre ne vous fasse pas perdre de vue les biens éternels ; si vous allez chaque jour chercher, pendant quelques instants, dans la prière, dans la méditation de la loi de Dieu , et, de temps en temps au moins, dans la participation aux divins sacrements , un peu de repos et de rafraîchissement si nécessaires à votre esprit et à votre cœur, pour ranimer leurs forces et les raffermir, soit contre les déceptions trop communes dans le maniement des affaires, soit même contre l'enivrement du succès.
VIII . Vous recevrez, nous l`espérons, avec confiance les exhortations que nous vous adressons en ce moment. Car enfin , que vous demandons- nous ? D'abandonner de légitimes espérances, de bouleverser votre vie ? Non vraiment, mais de la compléter. Sommes -nous donc seulement les enfants de la terre ? N'avons-nous donc pas d'autres biens à espérer que les biens d'ici -bas ? Depuis que le fils de Dieu a daigné devenir le fils de l'homme, est - ce que les enfants des hommes ne sont pas devenus en même temps les enfants de Dieu ? Pour le chrétien, c'est-à- dire pour l'homme régénéré par la grâce, tout peut être ennobli et sanctifié par la pureté du coeur et la droiture des intentions. Si l'Apôtre nous apprend que les actes mêmes de la vie matérielle peuvent être dirigés à la gloire de Dieu, comme il l'enseigne aux Corinthiens ( 1 Corinthiens 10,31 ) ; combien plus, ces relations de commerce et de famille, ces soins incessants que vous donnez à vos affaires, ces devoirs d'intérieur qui , à chaque instant , exercent votre sollicitude, pour assurer votre bonheur mutuel et diriger l'éducation de vos enfants ! Croyez à la parole du Sauveur qui vous dit : « Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice, le reste vous sera donné par surcroît.» (Matthieu 6,33 ) ; croyez à la parole de son Apôtre, qui ajoute : « La piété est utile à tout: elle a les promesses de la vie présente et celles de la vie future.» (1 Timothée 4,8). - Amen!
Le manque de bonne volonté empêche plusieurs d`avoir la Foi. «Il était la lumière véritable, qui éclaire tout homme.» (Jean 1,9). Il est de la volonté de Dieu que tous les hommes arrivent a la connaissance de la foi. Mais souvent les hommes se ferment eux-même les yeux a la lumière parcequ`ils ne veulent pas changer leur vie qui est dans le mal : « Les homme ont mieux aimé les ténèbres que la lumière car leurs œuvres étaient mauvaises.» (Jean 3,19).
La fierté et orgueil est un grand obstacle pour avoir la foi. Dieu aime utiliser des moyens humbles et simples pour amener les hommes a la connaissance de la Vérité et ce sont des choses que l`orgueil et la fierté rejette tout comme Naaman rejeta le conseil du prophète Élisée de se plonger dans le Jourdain sept fois pour guérir sa lèpre (2 Rois 5,10 - Ancien Testament). Ainsi le Christ a été rejeté par les chefs des Juifs, et surtout des Scribes et des Pharisiens , parce que Il était né dans une famille de parents pauvres et qu`il venait d`une ville de peu d`importance qu`ils méprisaient :«De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon?» (Jean 1,46).
Les classes supérieures de l`Empire Romain ne voulaient pas recevoir la Vérité d`une nation qu`ils méprisaient et de pêcheurs qui n`avaient pas de richesses, de culture ou d`éducation. De nos jours encore, Dieu permet que son Église subisse des persécutions de ceux qui la regarde avec mépris. Il n`y a pas de miracle qui peut convaincre les fiers et les orgueilleux, qui les rejette comme impossible. Dieu cache les secrets de Sa Providence aux fiers et orgueilleux et même plus : « Dieu résiste aux orgueilleux – mais c`est aux humbles qu`il donne Sa Grâce.» (1 Pierre 5,5)
Source : The Catechism Explained – Rev Francis Spirago – Mediatrix Press - 2020
VIE CHRÉTIENNE DANS LE MONDE
Par Msg RAVINET évêque de Troyes – 19 ème siècle
Source:L`Enseignement catholique de 1863
Nos très-chers frères, ce n'est pas seulement l'admiration et la reconnaissance que Dieu attend de nous, c'est surtout l'obéissance du coeur; c'est l`amour et la pratique de sa loi! Jésus-Christ réclamait de ses disciples la foi la plus entière! Il disait à St-Thomas, qui après avoir été incrédule , s'était enfin jeté à ses pieds en s'écriant : « Mon Seigneur et mon Dieu.» ( Jean 20,28)! - Vous avez cru, Thomas, parce que vous avez vu. «Bienheureux ceux qui auront cru sans voir.» (Jean 20,29). Mais il n'en faisait pas moins a tous cette déclaration solennelle : « Ce n`est pas celui qui se sera contenté de me dire : Seigneur: Seigneur! qui entrera dans le royaume des cieux; mais celui qui aura fait la volonté de mon père céleste.» (Matthieu 7,21).
Comme le sage avant de construire un édifice , en creuse les fondements, jusqu'à' ce qu'il rencontre un terrain dont la résistance soit en proportion avec la grandeur et l`importance du monument qu`il veut élever; ainsi Jésus Christ, pour asseoir solidement l'édifice de notre sanctification, a pris soin de lui donner les bases inébranlable de la foi. Il a commencé par dire a la terre ces admirables vérités dont l`abrégé si simple et si court peut être appris pris et redit avec intelligence par le pauvre petit enfant de nos campagnes, et dont les magnificences et la profondeur ont suffi pour exercer les plus grands et les plus puissants génies. Mais le couronnement de cet édifice, quel est- il ? Il se résume en ces mots : «Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.» ( Matthieu 5,48 ) . «Si votre justice n'est plus abondante que celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux» (Matthieu 5,20) . «Car vous êtes une race d'élection, un sacerdoce royal, une nation sainte : vous devez annoncer et reproduire en vous les vertus de Celui qui vous a appelés à son admirable lumière.» ( 1 Pierre 2,9) . Les paroles qui, des lèvres de Jésus -Christ, tombent dans notre cœur, sont des paroles de vie, qui ne peuvent rester sans fruit. Elles sont un trésor dont il demandera un compte sévère à ceux qui les auront reçues . «Malheur au serviteur négligent et paresseux qui aura enfoui ce trésor, sans le faire valoir ; il sera traité à l'égal du serviteur méchant et infidèle : il sera jeté dans les ténèbres extérieures , où il n'y aura que pleurs et grincements de dents.» ( Matthieu 25,30) .
II . — Vous connaissez ces vérités, Chrétiens, Chrétiennes? Oui , tous conviennent que la vocation au christianisme est une vocation à la sainteté . Mais lorsque nous venons, au nom du Seigneur, vous engager à mener une vie sainte et chrétienne , sommes-nous écoutés ? Ne voyons-nous pas, chaque jour encore, se renouveler la parabole du festin de l’Évangile ? « Lorsque tout fut préparé, nous dit Jésus - Christ, le maître envoya ses serviteurs pour dire aux invités : «Tout est prêt, venez au festin . Mais ils s'excusèrent l'un après l'autre, en alléguant : celui- ci, qu'il venait de contracter mariage; celui-là , qu'il avait tout récemment acheté une maison de campagne qu'il allait visiter ; ou des boeufs pour son labourage, qu'il devait essayer.» ( Luc 14,18). Ainsi en est- il de nous, Chrétiens, Chrétiennes; un des écueils les plus habituels que rencontre notre zèle, lorsque nous vous invitons à mener une vie conforme à l’Évangile, et digne du caractère sacré dont vous avez été marqués au jour de votre baptême, ne le trouvons -nous pas dans les nécessités et les entraînements de votre vie habituelle ? comme s'il était impossible de concilier les exigences réelles de votre position avec les devoirs de la vie chrétienne.
Ne voguez - vous pas , s'écrie - t - on, de toutes parts , quelles préoccupations vous envahissent ? Ne savez - vous pas, nous dit l'artisan, ou celui qui travaille péniblement à la terre, ne savez- vous pas que pour suffire à ma tâche et pourvoir aux besoins de ma famille , je dois presque toujours prévenir le soleil lorsque je vais commencer mon rude labeur ; et que souvent encore il me laisse le soir à mes travaux, lorsqu'il abandonne notre horizon pour aller éclairer un autre hémisphère ? Ignorez - vous, nous dit l'homme du commerce et celui qui porte le fardeau des affaires, ignorez-vous à quel prix est pour nous le succès dans les entreprises où nous sommes lancés ; quels soins nous devons prendre pour en combiner les détails ; quelle vigilance, pour en écarter les obstacles qui pourraient les compromettre; quelle persévérance, pour ne pas échouer au port? Ne vous étonnez pas si nous remettons à un autre temps le soin de nos affaires spirituelles . Nous sommes loin de renoncer aux droits et aux prérogatives de notre vocation . Nous savons ce que le titre de chrétien nous impose, et un jour viendra que nous pourrons satisfaire à ces obligations sacrées. Attendez que l'heure du repos ait sonné pour nous ; attendez que nous ayons mené à bien cette affaire , que nous ayons pourvu notre famille. Vous nous trouverez alors dociles à vos conseils, et prêts à réparer le temps perdu.
III . Dangereuse illusion, Chrétiens, Chrétiennes! Ce terme que vous fixez à vos travaux, l'atteindrez - vous jamais ? Tant que vos spéculations seront heureuses, résisterez - vous à l'appât d'augmenter votre fortune ? Si un revers soudain vient à vous frapper, ne vous jetterez - vous pas, avec une ardeur plus impatiente , dans des tentatives nouvelles qui vous permettent de rétablir votre crédit et de réparer vos pertes ? Et ce torrent d'affaires qui vous emporte , croyez -vous pouvoir le maîtriser à votre gré ? Plus vous y aurez été mêlé, et plus vous aurez de liens à rompre . Les services que vous aurez rendus seront des arrhes pour ceux que vos clients, que vos amis, que la patrie peut- être attendront de vous. Et vous- même, qui, dans votre sphère plus humble, vous figurez que le jour du repos arrivera enfin pour vous , et , avec lui , plus de liberté pour vous occuper du service que vous devez à Dieu , le verrez-vous arriver jamais ? Qui donc peut nous garantir que Dieu nous attendra jusqu'au terme qu'il nous plaît de lui fixer ? Et si , au milieu de nos prospérités les plus grandes, nous sommes arrêtés sans avoir encore rien fait pour lui , les terribles lumières de l'éternité nous feront comprendre, trop tard, hélas ! les illusions de notre vie , et l'accablante vérité de l'oracle prononcé par Jésus -Christ : « Que servirait - il à l'homme de gagner l'univers entier, s'il venait à perdre son âme.» ( Matthieu 16,26).
IV. - Mais pourquoi, Chrétiens, Chrétiennes, ferions- nous ainsi deux parts de notre vie, l'une pour la nature et le monde, et l'autre pour le soin de notre âme et le service de Dieu ? Qu'y a -t - il donc d'inconciliable entre les exigences réelles de notre position dans le monde et l'accomplissement des préceptes de la religion ? Où donc avons-nous vu que la vie chrétienne, le soin de notre salut, l'obéissance à la loi de Dieu, constituent une vie a part, en dehors de la carrière que la Providence divine a ouverte devant nous? Non, au contraire, le sentiment religieux et la pratique des devoirs qu'il impose, sont de tous les âges et de toutes les conditions de la vie; et ils suffisent à rendre bonnes et de Dieu toutes les professions que l'honneur et la conscience conscientes avouent. Sans doute , il y aura toujours dans l’Église des âmes magnanimes que Dieu appellera à suivre des vocations exceptionnelles. Il y aura toujours des cœurs disposés à entendre les paroles du renoncement et du sacrifice, qui ne se laisseront pas effrayer lorsque Jésus-Christ leur dira : « Allez, vendez tout ce que vous avez, donnez- le aux pauvres, et venez a ma suite.» ( Matthieu 19,21). Oui, toujours elle se recrutera pleine de vie et de générosité, cette phalange sacrée, dont les membres trouvent dans leur abnégation personnelle et dans l'amour qui les unit à Jésus-Christ, la source de tous les dévouements, et le courage de se consacrer au soulagement de tous les besoins de leurs frères. Et comme , dit le Sauveur : « Tous ne comprennent pas cette parole.» ( Matthieu 19,11), et cependant tous sont appelés au salut. Ils l'obtiendront sans sortir de la vie commune, pourvu qu'ils y fassent pénétrer l'élément divin , et la pensée de Dieu et de son amour.
C'était là ce que Dieu enseignait déjà au peuple ancien lorsqu'il lui disait par Moise ( vers 1200 Av J.C.): «Les préceptes que je vous impose ne sont ni trop élevés au- dessus de vous, ni trop loin de vous . Si je les avais cachés dans les profondeurs des cieux, vous me diriez : Qui donc pourra monter jusque la-haut pour nous en en rapporter la connaissance? S'il fallait traverser les mers, vous vous excuseriez sur l'impossibilité d'un si long voyage. Mais non , ils sont la tout près de vous, et dans votre bouche et dans votre cœur. Quelle excuse auriez si vous étiez infidèle» (Deutéronome 30,11 – Ancien Testament). C'était là aussi ce que le saint Précurseur (St-Jean le Baptiste) prêchait à la foule qui accourait autour de lui dans le désert. Sa voix puissante et inspirée , comme celle des anciens prophètes, pénétrait jusqu'au fond des consciences les plus endurcies et les amenait à la pénitence. Pour échapper à la justice d'un Dieu qui tenait déjà la cognée à la racine de l'arbre , ils venaient lui demander ses conseils , tout prêts à les suivre avec courage. Or, que leur disait St-Jean le Baptiste ? Abandonnez votre état, et venez partager la vie de pénitence que je mène ici, depuis près de trente années, dans la solitude? Non mais plutôt : «Accomplissez religieusement les devoirs de votre état (de votre situation dans la vie). Vous Publicains restez a votre comptoir si vous le voulez mais n`exigez pas plus que ce que la loi autorise a percevoir, Vous, soldats, gardez votre épée pour la défense de la patrie, mais n'abusez pas de votre force contre l`homme faible et désarmé; point de vols, point de rapines contentez-vous de votre solde. Enfin, disait-il tous: «Soyez généreux et charitable que celui qui peut vêtir et nourrir son frère qui est dans le besoin , partage avec lui» (Luc 3,13).
C était ce que saint Paul, le docteur des nations, redisait aux premiers chrétiens. Dans la ferveur de leur conversion , ils semblaient craindre que les devoirs de la condition (travail) qu ils exerçaient lorsqu`ils étaient encore païens, ne fussent pas dignes de leur vie nouvelle et de la sainteté de leur vocation; et ils consultaient l'Apôtre sur ce qu'ils avaient à faire, pour correspondre plus parfaitement au glorieux titre d'enfants de Dieu, qu'ils avaient reçu au baptême. «Bannissez toute inquiétude» ( 1 Corinthiens 7,17), disait-il à ceux de Corinthe (Grèce) qui lui avaient écrit à ce sujet, ou plutôt aux fidèles de toutes les églises, car il répondait à tous de même «Demeurez dans la condition où la grâce de Dieu vous a trouvés.» (1 Corinthiens 7,20) , Étiez-vous dans les liens du mariage? ils deviennent surnaturels et sacrés en Jésus-Christ et en son Église ; vous vous aiderez mutuellement dans l`oeuvre de votre sanctification intérieure et sous l`influence de vos exemples, les enfants que vous donnerez au monde seront saints eux-mêmes. Étiez-vous dans la triste condition de l'esclavage? Ne vous en troublez pas : si Dieu brise vos chaînes, vous l'en bénirez ; sinon, rappelez - vous que libres ou esclaves, nous sommes tous les serviteurs de Jésus Christ, rachetés au prix de son sang divin . «Êtes-vous riches ? Ne vous laissez pas aller a orgueil, ne fondez pas vos espérances sur le sable mouvant de la fortune, mais en Dieu qui a été prodigue envers vous. Faites le bien, devenez riches en bonnes œuvres, donnez facilement, faites-vous un trésor que vous retrouviez dans la vie éternelle qui est la seule véritable vie.» (1 Timothée 6,17).
Et nous aussi Chrétiens, Chrétiennes, nous vous dirons : Ne vous faites pas des obligations de l'état dans lequel la divine Providence vous a placés, un faux prétexte contre Dieu et contre vous-mêmes ; car vous pouvez, sans en sortir, sans nuire à aucun de vos devoirs, sans arrêter aucune de vos légitimes aspirations, y trouver les éléments et la perfection même de la vie chrétienne que Dieu vous demande. Le secret pour y arriver ne sera pas dans le temps plus ou moins long que vous aurez a dérober a vos occupations ; car le temps précis que demandent les exercices religieux est trop peu de chose, pour qu'on puisse le compter sérieusement, comme un obstacle. Le secret est dans les dispositions habituelles du coeur, et dans la tendance de la volonté.
Oui, votre vie sera une vie chrétienne, vous qui gagnez péniblement votre pain à la sueur de votre front, si vous commencez chaque jour votre travail sous l'oeil de Dieu , après l'avoir adoré comme votre souverain Seigneur et maître, après l'avoir béni et invoqué comme le plus tendre et le plus généreux des pères; si vous vous occupez ensuite consciencieusement et avec courage ; si, de retour à la maison, vous cherchez le repos, qui alors sera doux et honorable, dans la compagnie de votre femme et de vos enfants ; si vous consacrez aux besoins de votre famille le fruit de votre travail, qu’une épouse industrieuse et des enfants dévoués augmenteront eux -mêmes de leurs ressources ; si , le dimanche, après avoir payé à Dieu votre dette de reconnaissance et d'amour, vous donnez le reste de ce jour béni aux joies de la vie intérieure et du foyer domestique , exerçant là , d'une manière plus sensible, la bienfaisante influence dont la religion et la nature investissent le père de famille; vous montrant digne de ce titre plein d'honneur qui assure à l'homme des prérogatives magnifiques, en même temps qu'il lui impose des devoirs sacrés. A ces conditions, votre vie sera une vie chrétienne, vous le comprenez facilement.
Eh bien , dites -nous, pour en arriver là, quel temps appréciable aurez - vous soustrait aux exigences de votre état? Faites-en sérieusement l'expérience, et nous vous assurons que, tout compte fait, vous en aurez gagné beaucoup. Vos forces et votre santé, retrempées chaque jour dans ce milieu que Dieu a fait pour le repos du coeur et du corps, doubleront d'énergie; votre âme, dégagée des nombreux soucis qu'engendre trop souvent une vie à laquelle Dieu n'a point de part, sera plus libre , plus ardente, plus ingénieuse au travail; votre existence, que le sentiment chrétien aura rendue plus régulière, sera en même temps plus assurée, et par conséquent plus tranquille. Que d'éléments précieux pour le succès et la fécondité du travail ! Quant au dimanche, que nous réclamons pour Dieu , pour votre santé, pour votre famille, vous l'aurez bientôt regagné sur le travail des autres jours, si vous les employez tous consciencieusement. D'ailleurs, votre corps n'est ni de diamant ni d'acier, il lui faut un peu de repos. Et votre âme, elle n'est pas née de la terre, elle ne peut être absorbée par la terre ; il faut que de temps en temps elle se redresse vers le ciel , et qu'elle apprenne à vivre de cette vie intellectuelle, dont les sources les plus pures et les plus abondantes sont dans la méditation de la loi de Dieu soutenue par la prière.
Ce qui est vrai pour l'artisan ne l'est pas moins pour toutes les autres conditions de la société. Continuez, Chrétiens, Chrétiennes, continuez votre négoce , suivez cette affaire qui vous tient tant à coeur ; travaillez à l'établissement ou même à l'avancement de vos affaires et de votre famille ; appliquez -vous à ces études qui font le charme de votre vie ; servez noblement l'état ou la patrie ; suivez enfin la carrière que Dieu vous a ouverte, et dans laquelle vous espérez vous rendre utile . Ces vocations diverses entrent dans l'ordre général de la divine Providence. C'est elle qui départit à chacun les facultés et les aptitudes qui lui permettent d'espérer le succès de ses efforts. En remplissant les devoirs qui s'y rattachent, vous marchez donc dans une voie qui mène à Dieu . Elle vous y conduira certainement si, tout en poursuivant vos intérêts, vous demeurez toujours fidèle aux lois sacrées de l'honneur, de la justice, de la charité ( aux 10 Commandements); si vous veillez sur votre âme avec assez d'empire pour que le soin des choses de la terre ne vous fasse pas perdre de vue les biens éternels ; si vous allez chaque jour chercher, pendant quelques instants, dans la prière, dans la méditation de la loi de Dieu , et, de temps en temps au moins, dans la participation aux divins sacrements , un peu de repos et de rafraîchissement si nécessaires à votre esprit et à votre cœur, pour ranimer leurs forces et les raffermir, soit contre les déceptions trop communes dans le maniement des affaires, soit même contre l'enivrement du succès.
VIII . Vous recevrez, nous l`espérons, avec confiance les exhortations que nous vous adressons en ce moment. Car enfin , que vous demandons- nous ? D'abandonner de légitimes espérances, de bouleverser votre vie ? Non vraiment, mais de la compléter. Sommes -nous donc seulement les enfants de la terre ? N'avons-nous donc pas d'autres biens à espérer que les biens d'ici -bas ? Depuis que le fils de Dieu a daigné devenir le fils de l'homme, est - ce que les enfants des hommes ne sont pas devenus en même temps les enfants de Dieu ? Pour le chrétien, c'est-à- dire pour l'homme régénéré par la grâce, tout peut être ennobli et sanctifié par la pureté du coeur et la droiture des intentions. Si l'Apôtre nous apprend que les actes mêmes de la vie matérielle peuvent être dirigés à la gloire de Dieu, comme il l'enseigne aux Corinthiens ( 1 Corinthiens 10,31 ) ; combien plus, ces relations de commerce et de famille, ces soins incessants que vous donnez à vos affaires, ces devoirs d'intérieur qui , à chaque instant , exercent votre sollicitude, pour assurer votre bonheur mutuel et diriger l'éducation de vos enfants ! Croyez à la parole du Sauveur qui vous dit : « Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice, le reste vous sera donné par surcroît.» (Matthieu 6,33 ) ; croyez à la parole de son Apôtre, qui ajoute : « La piété est utile à tout: elle a les promesses de la vie présente et celles de la vie future.» (1 Timothée 4,8). - Amen!
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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