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La venue du Christ : quatre manières de s’y préparer

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La venue du Christ : quatre manières de s’y préparer Empty La venue du Christ : quatre manières de s’y préparer

Message par Lumen Ven 3 Déc 2021 - 22:45

La venue du Christ : quatre manières de s’y préparer

À l’image des vierges sages de l’Évangile, voici quatre huiles parmi les plus saintes pour alimenter la lampe de notre cœur et ne pas la laisser s’éteindre .

La venue du Christ : quatre manières de s’y préparer 10_Virgenes

Publié le 27/11/2018 à 11:46


Le recueillement : Se ressaisir pour suivre l’Époux

« Éparpillé par petits bouts façon puzzle… » Nos vies ressemblent souvent à cette réplique célèbre des Tontons flingueurs. On s’disperse, on s’ventile… Or, « rien n’éloigne Dieu d’un cœur comme la dissipation ». Eh oui ! nos yeux sont plus souvent tournés vers nos écrans que vers le Très-Grand… L’antidote pour ne pas devenir aussi linottes que les vierges folles ? Le recueillement. Pas une affection mièvre et passive, mais la ferme résolution de se rassembler – nous, nos morceaux de puzzle et toute l’attention qui va avec – pour nous recentrer sur l’essentiel : Dieu, Dieu, et encore Dieu.

La racine latine de « recueillir », recolligere, parle aussi de se ressaisir. Se reprendre (en mains et par la main) pour suivre l’Époux tout de suite de peur qu’Il ne nous réponde : « Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas » (Mt 25, 12).

Il n’est jamais trop tard, nous presse Bossuet : « Votre foi est endormie, mais non pas éteinte ; excitez ce peu qui vous reste. Que ne vous éveillez-vous donc et que n’entreprenez-vous votre salut ? » (Sermon sur le culte de Dieu).

Pour cela, les maîtres spirituels nous ont enseigné deux méthodes simples et efficaces. L’oraison mentale tout d’abord, cet « entretien fréquent, seul à seul, avec Celui dont nous nous savons aimés », disait sainte Thérèse d’Avila. Pour Bossuet, ce tête-à-tête avec Dieu est le recueillement par excellence : « Rappelez en vous-même toutes vos pensées ; et montez attentif et recueilli en cette haute partie de vous-même où Dieu veut être invoqué. » L’oraison est comme ces flacons d’huile que les vierges sages de l’Évangile ont emportés pour alimenter leur lampe. « Cette relation intime avec Dieu me permet de me connecter en continu avec Dieu », confirme le Père Antoine d’Augustin. Connexion et conversion très haut débit assurées ! « À chaque acte de foi, à chaque désir exprimé vers Lui, Dieu va transfigurer mon cœur », poursuit le curé-recteur de Notre-Dame-des-Victoires, à Paris.

Ce dernier donne quelques conseils pratiques pour entrer dans ce « processus de christification » (saint Bernard). Quand ? « Les maîtres spi enseignent de faire oraison très régulièrement, tous les jours, pendant un temps très réduit au départ. Cinq minutes, même moins, pendant lesquelles j’apprends juste à faire un acte de foi et à reconnaître la présence de Dieu » (ne pas oublier d’inscrire ce rendez-vous dans son agenda). Où ? « Dans un endroit confortable, paisible, où je ne pourrai ni dormir, ni me distraire, ni être dérangé. » Saint François de Sales comparait l’oraison au « resserrement du hérisson ou de la tortue, que ces animaux peuvent faire partout et en tout temps ». Comment ? « Un livre peut être utilisé comme un tremplin. Ça peut être aussi une image, la nature… À partir du moment où ça m’élève vers Dieu. »

L’autre méthode conseillée est une retraite spirituelle, une récollection (du latin recolligere évoqué plus haut), intérieure celle-ci. Saint François de Sales en parlait à merveille : « Ressouvenez-vous donc, Philothée, de faire toujours plusieurs retraites en la solitude de votre cœur, pendant que corporellement vous êtes parmi les conversations et affaires ; et cette solitude mentale ne peut nullement être empêchée par la multitude de ceux qui vous sont autour, car ils ne sont pas autour de votre cœur, mais autour de votre corps, et votre cœur demeure lui tout seul en la présence de Dieu seul. » Sainte Catherine de Sienne conseillait de se faire une chambre dans le cœur et d’y demeurer.

Mais pas question de se recueillir avec mollesse. La ferveur est exigée, insistait Bossuet. « L’Esprit prie en nous avec des gémissements inexplicables (Rm 8, 26). Il faut donc que nous répondions par notre ferveur à cette sainte violence ; autrement nous ne prions pas, nous n’adorons pas en esprit. » « Spiritu ferventes » (« Fervents en esprit »), clame saint Paul. Et nous avec.



Les sacrifices : une discipline de « faire »

Saint Paul ne lirait probablement pas L’Équipe. Voir tant d’athlètes s’imposer une discipline aussi sévère pour « recevoir une couronne de laurier qui va faner »… « Moi, si je cours, ce n’est pas sans fixer le but ; si je fais de la lutte, ce n’est pas en frappant dans le vide », mais c’est pour recevoir « une couronne qui ne se fane pas » (1 Co 9, 25). Pour cela, il traitait « durement [son] corps pour éviter qu’après avoir proclamé l’Évangile à d’autres, [il soit lui-même] disqualifié ».

S’ils ne veulent pas à leur tour être disqualifiés au Dernier Jour, les chrétiens ont intérêt à ne pas oublier de faire leurs exercices (« ascèse » signifie « qui s’exerce » en latin), de peur que leurs oraisons ne soient que des vœux pieux et sans effets. Autrement dit, à se faire ascètes pour devenir des athlètes de Dieu. « L’ Avent est un entraînement intense qui nous oriente de façon décidée vers Celui qui est déjà venu, qui viendra et qui vient sans cesse », disait saint Jean-Paul II. Ceux qui jamais ne tiennent leurs « bonnes résolutions » de début d’année, l’ascèse les oblige à passer des paroles aux actes.

Attention ! Pas nos paroles, mais Sa parole. « Dans l’oraison, grâce au silence et à l’action de l’Esprit Saint, nous saisissons les exigences que Dieu nous donne pour nos vies », explique le Père Henri Vallançon, prêtre du diocèse de Coutances et professeur d’étude biblique au séminaire de Rennes. « L’ ascèse ne doit pas être conçue comme une série de résolutions que je prends à titre personnel, mais comme une lumière dont Dieu m’éclaire afin de conformer ma vie et mes gestes à ce qu’Il veut. » Sachons Lui ouvrir nos yeux, nos oreilles et notre cœur !



Le grand ménage de l’Avent !

Il y aura bien sûr des efforts à faire, mais aussi pour se défaire. Les sacrifices font partie de cette ascèse. « Ils consistent en des renoncements à des habitudes qui sont contraires à la volonté de Dieu ou qui font obstacle entre Lui et nous », détaille le Père Vallançon. « Le but de l’Avent est de vivre Noël comme une nouvelle naissance, et le dépouillement est le seul moyen de laisser plus de la place en nous au Christ. » Le grand ménage de l’Avent !

Se dépouiller de ses péchés et de ses vices, mais pas seulement, prévient Bossuet : « Aux jours du déluge, il n’est pas dit : ils tuent, ils commettaient des adultères, et le reste (Lc 17, 26-37). Il parle des occupations les plus ordinaires et les plus innocentes de la vie : parce qu’elles occupent, elles embarrassent, elles accablent, elles enchantent, elles attachent, elles trompent, en nous menant d’un soin à un autre et d’une affaire à une autre. Il ne suffit donc pas d’éviter les actions criminelles ; mais il faut encore prendre garde à ne pas se laisser jeter par les autres dans cet esprit d’empressement et d’occupation, qui fait qu’on n’est jamais à soi » (Méditations sur l’Évangile).

Renoncement à la bonne chère et au confort ? Aux cadeaux à gogo ? Aux couronnes de laurier qui fanent, qu’elles soient sportives, professionnelles ou personnelles ? À une vie bien tranquille, mais sans charité ? Quels sacrifices sommes-nous prêts à faire par amour pour le Christ ?


« La liturgie est parousie »

Dans son œuvre La Mort et l’au-delà, Joseph Ratzinger établit un lien étroit entre la Parousie et la liturgie.

Pour le futur Benoît XVI, « la Parousie est le degré suprême d’intensité et de plénitude de la liturgie ; et la liturgie est Parousie, événement parousial parmi nous ». Un thème qu’il a approfondi dans une conférence donnée à l’abbaye de Fontgombault en 2001 : « Dans l’eucharistie s’accomplit dès maintenant la Parousie, mais cela, en nous allongeant en direction du Seigneur qui vient, précisément en nous apprenant à clamer : Viens, Seigneur Jésus. Et elle nous laisse toujours à nouveau percevoir sa réponse et en éprouver la vérité : oui, je viens bientôt (Ap 22,17-20). » L’orientation de la liturgie a elle aussi un lien avec la Parousie puisque « l’est – l’oriens – est en même temps symbole de la résurrection à cause du soleil levant […], et signe de l’espérance de la Parousie » (Ratzinger, La Célébration de la foi).



L’abandon : « C’est à Toi d’y penser, Seigneur ! »

Fichu orgueil ! Toujours là pour glisser un petit caillou dans nos engrenages spirituels. Vous aurez beau vous recueillir, lutter contre vos péchés et sacrifier vos petits plaisirs pour le Christ, il sommeillera toujours en vous un orgueilleux prêt à vous poignarder dans le dos.

Préférer le Christ, ce n’est pas seulement mettre de l’ordre dans sa vie spirituelle et donner un bon coup de balai dans son âme, c’est consentir à abandonner la partie ; son propre parti ! Posons-nous la question : pour quoi et pour qui sommes-nous prêts à faire tant d’efforts à l’approche de Noël et en vue de la Parousie ? Pour la gloire de Dieu, ou plutôt pour la nôtre ? Ne sommes-nous pas parfois comme ces deux disciples qui demandent à Jésus, alors que leur vie terrestre n’est pas achevée, de siéger l’un à sa droite, l’autre à sa gauche ? « Mondanité des mondanités ! », pourrait s’écrier l’Ecclésiaste. Gardons-nous de tirer quelque gloire de notre préparation spirituelle au retour du Christ ! Préférer Dieu à toute autre chose, c’est reconnaître que nous sommes peu de chose et que Lui est tout. Et s’Il est tout pour nous, nous ne pouvons que nous effacer devant Lui. Bossuet (lui encore) développe de magnifiques passages sur cet acte d’abandon : « Je ne veux point paraître quand mon Sauveur ne paraîtra pas. Je ne veux de gloire qu’avec Lui ; tant qu’Il sera caché, je le veux être […]. Quand on est bien abandonné à Dieu, on s’oublie, on se perd ; et c’est là la plus parfaite pénitence qu’on puisse faire, que cet entier oubli de soi-même : car toute conversion ne consiste qu’à bien se renoncer et s’oublier, pour s’occuper de Dieu et se remplir de Lui. »

Avec une sain(t)e provocation, nous pouvons faire nôtre l’acte d’abandon du Padre Dolindo Ruotolo, franciscain napolitain (1882-1970), dont le procès en béatification est en cours : « Oh ! Jésus, je m’abandonne à Toi, c’est à Toi d’y penser ! » Efficacité garantie pour les âmes agitées… et les parents débordés ! « S’abandonner à Lui ne signifie pas se tourmenter, s’inquiéter et désespérer en Lui adressant une prière agitée pour qu’Il agisse selon votre souhait ; mais c’est changer l’agitation en prière », ajoutait-il. Se mettre en présence de Dieu et… attendre. « Expectans expectavi Dominum ; J’ai attendu le Seigneur en L’attendant, écrit encore Bossuet. Attendre en attendant, c’est attendre en simplicité, sans rien faire, comme pour violenter l’Époux céleste : ce qu’il faut faire uniquement, c’est de se séparer, se laisser tirer à l’écart hors de la foule, hors des distractions, des amusements, des vaines satisfactions, etc., et là attendre en attendant ce que ’Époux voudra faire. » N’ayons donc crainte de baisser les bras pour mieux les lever.



Les oraisons jaculatoires : des flèches lancées enflammées vers Dieu

Vous n’avez jamais été doué pour le tir à l’arc ? Lancez-vous dans les oraisons jaculatoires – ou plutôt lancez-les vers le Ciel –, et vous serez assuré de mettre dans le mille. En fins archers de la foi, les Pères de l’Église conseillaient vivement ces brèves et brûlantes prières que l’on darde (du latin jaculare) vers Dieu en tout temps et en tout lieu pour s’unir constamment à Lui.

« Flèches admirables, s’extasiait saint Jean Cassien, votre extrémité est d’un or très pur et bien aiguisée, et vous blessez le cœur de Dieu aussi doucement que vous l’atteignez sûrement. » Elles expriment mieux que toute autre prière la profonde aspiration à vouloir rejoindre le Très-Haut dès à présent en attendant sa Parousie. Ainsi s’écriait saint Bonaventure : « Ô Seigneur, quand est-ce que je vous serrerai étroitement dans mes bras ! » Pour mijoter de belles oraisons, quatre recettes.



Courtes et ferventes

Elles doivent être courtes. Quelques mots à peine. « Seigneur, secourez-moi ! », « Mon Dieu et mon tout » (saint François d’Assise). « Peu et bon », résumait en huit lettres saint François de Sales. Tout l’inverse des païens qui « s’imaginent, dit Jésus, qu’à force de paroles ils seront exaucés » (Mt 6, 7).

Cette brièveté est un remède « aisé, efficace et puissant », estime saint Bourdaloue, pour les esprits dissipés ou accaparés par une multitude d’affaires. Vous pouvez les jeter aussi bien en pleine réunion de travail, au beau milieu d’une conversation ennuyeuse, ou en poireautant à l’arrêt d’autobus. « Cet exercice se peut entrelacer en toutes nos affaires et occupations, sans aucunement les incommoder », suggérait saint François de Sales.

Elles doivent être ferventes pour devenir des « oraisons de feu ». « Ô très sainte Trinité ! » (saint François Xavier), « Mon Dieu, je me donne tout à vous ! » (saint Alphonse de Liguori). Plus que des flèches, elles sont « des traits enflammés que les soldats du Christ, excités par la véhémente ardeur de leurs désirs, dirigent sans cesse vers le Ciel » (saint Laurent Justinien). Cette ardeur doit être alimentée. Comment ? En ayant toujours faim et soif de Dieu.  Vous manquez de carburant ? Écoutez Bossuet : « Ô Jésus-Christ ! ô Jésus-Christ ! ô Jésus-Christ ! Qu’y a-t-il de plus grand que ce cri d’amour ? »

Elles doivent être substantielles. Peu de mots, mais pas n’importe lesquels. « Cœur sacré de Jésus, je crois à votre amour pour moi » (saint Pie X). Ou encore : « Jésus, Marie, Joseph. »

Les oraisons jaculatoires ne sont ni un slogan publicitaire ni un effet de manche. Elles sont une expression vivante du cœur et de l’intelligence. Pour leur donner de la substance, puisez-les dans les Évangiles – à commencer par le Notre Père et ses sept formules « jaculatoires » – ou dans les Psaumes ; deux sources vives et sûres !

Elles doivent enfin être émises dans le but de convertir notre cœur en vue de notre union avec Dieu. « Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre », « Cœur eucharistique de Jésus, enflammez nos cœurs d’amour pour vous ».

Sans Dieu rien n’est possible. Quand nous Lui décochons une flèche, « Il en tire cent en retour à sa créature », affirmait Richelieu. « Ses flèches sont toutes d’amour, disait saint Ambroise, elles donnent la vie au cœur en le frappant à mort. » N’ayons pas peur de crier vers Dieu : « Voici mon cœur, déchirez-le, brûlez-le avec vos flèches d’amour » (1).

En apprendre par cœur, pourquoi pas. « Prononcez, ou de cœur ou de bouche, celles que l’amour vous suggérera sur-le-champ, car il vous en fournira tant que vous voudrez », préconise plutôt saint François de Sales. En réalité, le plus difficile avec les prières jaculatoires, c’est d’y penser ! Quand on ouvre une porte, quand on fait démarrer sa voiture, que l’on prend son smartphone en main… chaque geste est une occasion d’oraison. Et chaque oraison est comme un fil tendu vers Dieu : pour qu’Il nous attire à Lui et que nous Le tirions à nous. « Maranatha, viens, Seigneur Jésus. »



Les trois venues du Christ : Une seule foi, un seul Seigneur, mais trois avènements.

Saint Bernard médite sur ce point dans ses sept sermons sur l’Avent, et notamment dans le cinquième. « Dans le premier avènement, le Christ vient en chair et infirmité ; dans le second [dit intermédiaire, Ndlr], il vient en esprit et en puissance ; dans le troisième, il vient en gloire et en majesté. » Cette approche originale de l’abbé de Clairvaux insiste sur cette venue intermédiaire, invisible, contrairement aux deux autres. Elle est cachée : « Seuls les élus Le voient, au-dedans d’eux-mêmes, et leur âme en est sauvée. »  Cet avènement intermédiaire est, affirme-t-il, « comme un chemin par lequel on marche du premier au dernier », un processus de christification. « Dans le premier avènement, le Christ a été rédemption ; dans le dernier, Il apparaîtra comme notre vie ; dans celui-ci, Il est notre repos et notre consolation. »



Antoine Pasquier
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