Les triomphes de la noble amour – Jean Bouchet de Poitiers – année 1545 – Paris ( doctrine chrétienne et vie courante)
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Les triomphes de la noble amour – Jean Bouchet de Poitiers – année 1545 – Paris ( doctrine chrétienne et vie courante)
Les triomphes de la noble amour – Jean Bouchet de Poitiers – année 1545 – Paris ( doctrine chrétienne et vie courante)
A la très noble et très prudente dame Éléonore de l`impériale maison d`Autriche, reine de France et reine douairière de Portugal.
Extraits de ce livre de 800 pages contenant la doctrine chrétienne appliquée à la vie courante.
En traversant les voies périlleuses de ce monde ou j`ai cheminé jusqu`a cinquante ans de mon âge, j`ai vu par livres et par expérience de nombreux humains être sujets à diverses tentations que je puis appeler comme Job, des guerres spirituelles, a raison des défauts qui nous livre une bataille continuelle mettant en danger nos corps et biens, et nos nobles âmes.
Qui est celui qui peut affirmer que par le seul usage de sa raison qu` il passe une seule journée sans quelques alarmes venants des tentations de la chair, du monde, ou de l`esprit de malice, et je porterai témoignage de mon exemple pour dire sans mentir combien de fois mon âme a été blessée jusqu`à être en danger de mort éternelle sans le remède du très grand et souverain médecin, notre Dieu et Sauveur.
La délectation nous combat, la luxure nous abat, l`ambition nous fait la guerre, l`avarice nous surmonte, l`envie nous envahie, la colère nous surprend. Si l`un de ces vices est vaincu, l`autre recommence la bataille, vous ne verrez autre chose par les voies et les sentiers que hommes et femmes abattues par tous ces voleurs, insidieux brigands et assassins des âmes à cause du manque de résistance.
De l`homme intérieur et de l`homme extérieur
Si nous considérons les chrétiens ordinaires, nous verrons que la plupart d`entre eux obéissent à leur sensuelles affections sans connaitre la différence entre la chair et l`esprit. Il leur semble que l`homme a seulement un corps, qu`ils touchent et voient par le dehors sans considérer que il y a une âme à l`intérieur du corps. L`homme est composé de deux natures, l`une spirituelle et l`autre corporelle. La spirituelle est l`âme faite à l`image de Dieu et que l`on appelle l`homme intérieur. La corporelle est le corps qui est composée des éléments de la terre que l`on appelle l`homme extérieur. C`est de cela que parle St-Paul et la Sainte Écriture dans les termes de la chair et l`esprit.
L`esprit est la partie supérieure à cause de sa similitude avec la nature divine et en laquelle Dieu inculpe sa loi éternelle de droiture et honnêteté c`est à dire la raison dont parle St-Paul dans son épitre aux Romains. L`âme est éternelle mais non le corps.
Les œuvres de la chair sont comme l`a écrit St-Paul : fornication, impudicité, luxure, empoisonnement, inimitié, contentions, émulations, colères, chicanes, dissensions, ennuies, homicides, ébriété et autres choses semblables. Les œuvres de l`esprit sont charité, joie, paix, patience, bénignité, longanimité, mansuétude, foi, modestie, continence et chasteté. L`esprit nous rend homme et la chair nous fait bêtes.
L`Église catholique consiste principalement en la congrégation des vrais chrétiens et est appelée militante parce que les fidèles doivent constamment faire la lutte aux péchés et passions humaines et n`auront de paix après avoir triomphé de leurs ennemis (péchés ,passions, tribulations) et reçu la couronne du triomphe en l`Église triomphante c`est-à-dire en Paradis.
Désirant l`érudition de mes enfants et de tous ceux qui n`ont pas les livres des saintes Écritures, ou ne veulent prendre le labeur de les lires j`ai entrepris de faire un manuel de doctrine chrétienne nécessaire pour batailler contre les vices et en avoir victoire afin que nous puissions atteindre finalement le port de salut tout fondé sur l`amour et la dilection charitable. Ce livre ne contient que des écrit venant de la Sainte Bible, et des opinions et sentences des docteurs catholiques. Pour les questions corporelles et morales les références sont Platon, Socrate, Aristote, Sénèque, Cicéron, et autres auteurs doctes en sciences humaines. Le tout a été amendé et vérifié par un docteur en théologie de l`ordre de St-François.
De quoi procède les guerres spirituelles et de la beauté et de la noblesse de l`âme.
L`homme est agité par les assauts et les tourments du monde comme l`écrit St-Jean en ses épitres soit la concupiscence de la chair, celles des yeux et l`orgueil de la vie en bataillant jour et nuit contre eux par guerre continuelle. L`inclination naturelle au péché est tellement naturellement en nous que nous sommes comme captif.
Il a trois affections qui se nomme autrement passions qui induisent les hommes et les femmes aux vices et péchés, à savoir, la colère, la convoitise, la volupté. La colère désire la vengeance, la convoitise les honneurs et les richesses, la volupté désire la luxure et toutes délices corporelles et sensuelles mais Dieu Tout-Puissant y a mis des limites et des modérations qu`il ne convient pas de transgresser autrement on succomberait en toute abominations de péchés et de corruption de vie.
Les limites sont que l`affection de colère est en nous pour reprendre et punir nos vices, offenses et délits et ceux des autres qui sont sous notre pouvoir. C`est-à-dire a ce que une droite discipline a ceux qui sont plus jeunes que nous et moins vertueux afin que ils soient induits a une plus grandes vertus et justice et bonne conduite ( devenir gentilhomme) car les fils qui ne sont pas empêchés par crainte et menaces de la licence de mal faire fait que ils auront une audace de devenir mauvais en toute infirmité et difformité de péchés et ils utilisent la colère et la vengeance , transgressent les lois de justice et d`humanité et détruisent leur semblable.
La volupté corporelle nous est donné pour engendrer et avoir lignée par loyal mariage. La convoitise est en nous pour désirer toutes choses salutaires à savoir les biens corporels, spirituels et temporels pour servir Dieu et faire notre salut et non pas pour mal faire par colère contre nos semblables et des innocents, ces choses qui engendre, les disputes, procès malveillants, guerres, homicides, clameurs et parjures. De la convoitise vient les tromperies, fraudes, vols, usures, pillages et injustices. De la volupté corporelle procède le stupre, les incestes, adultères, viols, fornications, pensées mauvaises, amour de soi et amour du monde, vilains attouchements, gourmandise, paresse, et vices charnels.
Contre toutes ces mauvaises choses nous devons batailler par la Foi, l`Espérance, la Charité, la Prudence, la Force et la Tempérance (Modération).
L`âme est une substance invisible semblable au Dieu immortel et fut mise dans le corps corruptible de l`homme par Dieu. L`âme doit passer le repaire de la vie humaine et a été faite pure, belle, aimable, joyeuse et pour faire tout biens. Dieu lui a donné cinq serviteurs qui sont nos cinq sens – les yeux, les oreilles, les mains ( le toucher), le gout, le nez et l`odorat afin de mériter pour la vie éternelle et de ne pas pécher. L`âme est incorporée au corps au début de la vie avec les cinq sens et par le baptême est revêtue de la robe de l`innocence et de la pureté. L`âme promit alors à Jésus de garder loyauté, de l`aimer et de le servir, de suivre Sa loi.
Comment l`âme après son enfance est conduite à l`adolescence.
La terre de l`adolescence va jusqu`à 25 ans d’âge ou ils sont en grande compagnie de gens.
Ceux de la dite compagnie sont – entendement – Mémoire et Volonté – Raison – Sensualité – Sagesse théorique et pratique –Théologie – Foi – Espérance – Charité – Justice – Prudence – Force – Tempérance.
La volonté est la grande maitresse du palais de l`âme car sans elle l`âme ne peut mériter ni pécher. Mémoire est son conseillé principal et directeur. Entendement est son chancelier, la Raison sa gouvernante et la sensualité est sa servante.
Avec l`entendement se trouve trois autres conseillers qui sont savoir et sagesse pratique et mécanique. La sagesse est suivie de théologie, de physique et mathématique. On trouve aussi la grammaire, rhétorique, logique, médecine, arithmétique, géométrie et musique.
La sagesse pratique est pour apprendre à l`adolescent à modérer la concupiscence de son âme et ses passions et lui enseigner les choses vertueuses regardant la conduite civile suivie par la Justice, Force et tempérance. Il doit apprendre la prudence religieuse, économique et politique.
Les institutions de prudence et comment on peut et doit être prudent.
Celui qui veut passer honnêtement le repaire de vie humaine doit vivre droitement, par raison et connaitre la nature des choses, leur qualité, leur quantité et utilité. Certaines choses semblent être bonnes et ne le sont pas, d`autres semblent ne pas être bonnes et le sont.
La personne prudente prend le temps de vérifier et ne change pas par grande adversité ou prospérité. Elle ne fait rien de conséquence sans conseils et ne croit pas facilement les choses fausses et mauvaises. Elle ne juge pas définitivement les choses ambiguës et douteuses sans avoir la vérité.
Il y a des choses qu`on ne doit jamais commencer et celui qui les commence et y persévère s`en trouve en grand dommage et perte de biens et de réputation. La parole de la personne prudente ne doit pas être vaine soit en conseil, en commandement ou en correction. On doit porter témoignage de vérité. Elle doit louer autrui modérément et ne pas s`indigner par colère. Une louange excessive est suspecte d`adulation et de flatterie et l`indignation excessive de malice, de colère ou ennui.
La personne prudente doit bien réfléchir avant de promettre pour voir si la chose est raisonnable.
La personne prudente pense aux choses du passé comme exemple pour se guider, elle pense à ordonner le présent et pense à l`avenir afin de prévenir les maux futurs.
La personne prudente ne doit pas toujours être en travaux mais doit aussi garder du temps pour la récréation de corps et d`esprit et cependant ce repos doit être plein de bonnes intentions. On ne doit pas chercher à plaire à tous mais regarder la chose utile et devant les gens honnêtes et devant Dieu.
Des cinq manières de prudence
Madame Prudence dit à l`âme, vous dites merveilles. Dites-moi s`il vous plait comment on peut se gouverner par prudence en tout état de vie.
La Prudence répondit : Pour bien savoir ce qu`est la prudence il convient de considérer que tout homme sensé doit être instruit en trois savoir qui sont : la perfection de lui-même, le gouvernement de sa famille et la communication avec le prochain.
Pour la première (perfection de lui-même) il convient d`avoir une prudence religieuse pour le Salut, pour le second ( gouvernement de la famille) il faut une prudence économique et pour la troisième ( communication avec son prochain) il faut savoir que tout homme est sujet ou citoyen d`un État, d`un gouvernement, d`un roi ou prince et que il convient d`avoir une prudence politique, pour celui qui est en charge ou qui gouverne il faut une prudence de gouvernance et aussi une prudence militaire.
La prudence de Salut ( prudence religieuse)
La prudence religieuse est nécessaire à toute créature raisonnable pour bien se gouverner en se gardant de faire le mal et pour obéir aux Commandements de Dieu comme l`écrivait St-Paul a ceux de Delphes qu`il donnait en exemple non pas comme ignorants mais comme sages et prudents. L`homme prudent doit considérer de quoi il est, qui il est, et comment il est. L`homme est une créature composée d`un corps et d`une âme. Cette âme est faite à la semblance de Dieu et le corps des éléments de la terre. En cette comparaison il est infiniment mieux d`aimer en premier son âme plus que son corps car la vie éternelle en Paradis n`est pas garantie et l`enfer existe.
Il doit encore réfléchir s’il sera maitre où serviteur et si il est instruit ou ignorant.
Pour mettre ordre à tout cela il y a neuf règles
La première concerne l`intention d`une personne au commencement de toute action. Une action peut être jugée bonne ou mauvaise mais les actions qui sont interdites par la Foi ne peuvent pas être bonnes comme : l`adultère, la fornication, le pillage, vols, blasphèmes, ect Les autres actions seront jugées bonnes par l`intention de ceux qui les font comme de servir Dieu, de jeuner, de donner des aumônes, d`être humble, être libéral, chaste, pudique, loyal, diligent, aimable, gracieux et autres choses semblables.
Ceux qui font ces action seulement pour l`honneur mondain ou pour l`argent n`auront pas de récompenses céleste. Mais ceux qui font de tels biens en se gardant de mal faire et le font par grand amour et charité pour Dieu et leur prochain pour l`amour de Dieu mériterons envers Dieu qui prend plaisir aux bonnes œuvres.
La seconde règle est de bien réfléchir avant l`action ( Cogitation). Trois choses à savoir qui sont la bonne et honnête fin de l`action, la faisabilité et l`humilité. Celui qui gouverne ses enfants et sa famille doit conduire ses enfants à acquérir un métier et à avoir quelques biens temporels nécessaires. En ce type de réflexion on doit chercher à vivre honnêtement en ce monde sans faire de tort à autrui et non pas à vivre pour la gloire et la volupté. Les réflexions doivent être stables et fermes et elles doivent être simples et humbles.
On doit réfléchir à comment ce monde est plein de misère et combien instable et variable est l`esprit de l`homme qui change au gré des opinions et des intérêts. On doit réfléchir à la vie de Jésus-Christ en ses peines, labeurs, sa Passion et résurrection.
Vient ensuite le fait de discerner si la chose à quoi on pense est bonne ou mauvaise par connaissance. La personne doit discerner le vrai du faux et le bon du mauvais. Pour avoir ce discernement et cette connaissance il faut lire les Évangiles et autres Saintes-Écritures qui expliquent le bien et le mal. Il faut aussi savoir donner le bon exemple et l`édification de son prochain en trois manières.
La première est de se garder de pécher afin de ne pas scandaliser son prochain et de lui donner occasion de faire quelques faux jugements comme par exemple de chercher les querelles, de fréquenter de mauvais endroits et mauvaises personnes.
La deuxième est que l`on doit donner bon exemple à sa femme et aux enfants de la famille et à ses voisins par fréquentation des bonnes œuvres et en se montrant vertueux.
Troisièmement il faut donner exemple et corriger avec discernement et discrétion ceux qui font scandale afin qu’ils retournent sur le bon chemin et ne retournent pas à leurs scandales. C`est ce que faisait Jésus-Christ quand il fut corporellement en ce monde car quelquefois il reprenait, quelquefois il se taisait, quelquefois il faisait un miracle, quelquefois il jeunait ou il mangeait faisant tout cela dans le but de l`édification. Il faut être prudent en reprenant une personne afin de ne pas causer scandale, blasphème ou homicide.
La personne prudente doit être tardive à parler et se garder de quatre choses. La première est que toute parole doit être dite en charité c`est-à-dire a l`honneur et la gloire de Dieu et à l`édification du salut de son prochain. On ne doit pas médire et on ne doit pas utiliser de paroles scandaleuses ou donner occasion à ceux qui entende de mal juger.
La parole doit être dite au profit et non pas pour la perte et dommage d`autrui.
Il faut aussi choisir le meilleur propos et se garder de mal parler.
Il faut se garder de mentir qui est toujours un péché au moins véniel et quelquefois mortel.
On doit être diligent au travail, et penser aux choses nécessaires pour ceux qui sont sous notre charge, se garder de l`excès de boisson, de nourriture, de vêtements ou de tout autres choses.
On doit penser aux temps passés et comment on a vécu et penser aux temps futurs et a ce qui peut advenir.
Donc la personne prudente doit avoir deux affections. La première est celle des sens et permet de nourrir et entretenir le corps, les enfants, sa famille pour la nécessité. Le seconde est spirituelle en faisant toutes choses qui plaisent à Dieu en désirant le servir et l`aimer et en aimant son prochain.
La prudence économique.
La prudence économique est nécessaire pour gouverner une famille. La bonne coopération entre le mari et sa femme dans toutes les affaires de la maison. La famille doit être entretenue honnêtement en vivres et vêtements mais sans excès. Le mari et la femme doivent bien se conduire et éviter les conduites scandaleuses. Ils doivent être fidèles et loyaux l`un a l`autre. Il faut mettre ses occupations aux enfants et affaires de la famille.
Voilà pourquoi les décisions de mariages doivent avoir regard sur la prudence et la discrétion – les prudents font et édifient une maison et les imprudents la défont et la détruise.
Maitre Guillaume de Paris écrit qu’il y a cinq choses à penser avant le mariage.
La premier e est d`éviter les comportements vilains qui vont détruire un mariage.
Le second est que le mariage est pour subvenir aux besoins communs même en temps mauvais de maladies et de tribulations.
La troisième est pour édifier la famille afin que tous puisse vivre de façon vertueuse et faire leur salut en Paradis.
La quatrième est pour travailler et trouver un moyen honnête de gagner sa vie et de soutenir ses enfants.
Le cinquième est pour avoir une lignée et des enfants.
Comment il faut prudemment gouverner ses enfants.
Les enfants sont naturellement enclins à trois choses dont les parents doivent les retirer.
La première est la puissance et sensibilité des passions qui les incitent à suivre leurs pulsions et concupiscences sans prudence. Pour les en retirer il faut les garder occuper et avoir un œil sur eux.
La seconde est que les jeunes gens sont rapide à parler et médire en paroles, injurieux, cachotiers et détracteurs. Il faut chercher à les détourner intelligemment des vices pour les tourner vers les bonnes choses par légère et amoureuse corrections et exemples quotidiens.
Troisièmement les jeunes gens sont opiniâtres et arrêtez dans leurs paroles et délibérations et disent facilement des choses fausses et impertinentes qu`ils soutiennent par orgueil et aussi par présomption et par manque d`expérience de la vie. Si ils commettent quelques fautes qu`ils soutiennent et défendent sans raison alors on peut les mettre en charge de responsabilités difficiles ou ardues et garder un œil sur eux afin qu`ils prennent une expérience directe de la vie réelle.
Les enfants doivent aller aux écoles. Les hommes apprennent à mal faire en ne faisant rien. Il faut apprendre et savoir un métier honnête. On doit exercer un enfant aux travaux domestiques et corporels en foyer afin qu’il soit sain et fort. La paresse ou trop long repos hébète l`esprit, rend le corps faible et nourrit les vices. Les enfants doivent avoir des jeux honnêtes et laborieux pour la récréation de leur esprit après les études. On doit garder les enfants sous surveillance et empêcher les mauvaises compagnies. On doit chercher des compagnons honnêtes et bien instruit en droiture.
De la prudence de gouvernement et militaire.
Nous ne tiendrons pas de long propos à ce sujet. La vertu de prudence doit être exercée par tous ceux qui commande ou qui gouverne qui doivent garder quatre choses.
La première est d`aimer, étudier, servir et complaire à Dieu et a son Église.
Le seconde est de satisfaire ses sujets en les gardant en paix et bonne justice et d`avoir des officier qui sont gens de biens, de ne pas être avare, de gouverner par le conseil ceux qui sont justes et les sages, de récompenser ceux qui font le bien et de punir les mauvais.
La troisième est de bien étudier la chose publique afin de bien la diriger.
La quatrième est que le gouvernant doit protéger son peuple des exactions et violences. Il ne doit pas faire de guerre sauf en toute justice et prudence bellique ordonnée à la défense du bien commun. Il doit agir avec prudence, sans colère et sans hâte mais selon le temps et il doit surtout se garder d`être déloyal, inhumain, plein d`avarice et sans foi.
De la vertu de Force
La vertu de Force est une dame de moyenne grandeur, humble et avec une hardiesse modérée. Elle a quatre compagnes qui sont demoiselles Magnanimité, Magnificence, Patience et Persévérance.
La force donne le courage aux hommes et fermeté et assurance a la femme pour soutenir et résister a toutes choses difficiles selon dame Raisonnable afin de vivre en liberté, joyeusement en sûreté et sans crainte.
Trois choses sont dignes de louanges.
La première est de réfléchir un peu sur les adversités de ce monde. Il convient de savoir que en cette vie humaine à certains endroits où moment ou trouve des états de guerre, de discorde et de querelles. Il faut réfléchir au fait que la chair, le monde et les anges déchus ne vous laisseront guère vivre en paix. Vous serez contrainte de batailler ou de succomber contre les passions de la chair, contre les malices du monde et contre les tentations des anges déchus. Toutefois avec la force et le courage vous pourrez les surmonter.
La seconde vertu louable est que je vous rendrai consciente du bien commun car ceux qui ont la vertu de force sont vertueux, libéraux, utiles, forts et hardis et abandonne discrètement leurs intérêts personnels pour le bien commun et public.
La troisième propriété que l`on doit bien estimer est d`avoir conscience de la malice des tyrans et des hérétiques. C`est la vertu de force qui a conduit tant de st-martyres à leur cruelle mort qu`ils ont patiemment endurés pour l`amour de Jésus-Christ et de Son Église.
Comment la guerre corporelle est licite
Il me semble dit l`âme a dame Force avoir vu que la guerre corporelle est défendue et prohibée en l`Évangile car Dieu commande paix et elle est laissée a ceux qui le veulent fuir en commandant de laisser la moitié de son manteau. Et davantage on fait en temps de guerre tant de vilains crimes et péchés, Dieu y est blasphémé, renié et détesté, les églises sont profanées et pillées, les villes détruites et brulées, les hommes tués et les femmes violées, les biens sont ravis on ne trouve la ni foi, ni loi, aucun amour, humanité, humilité, charité sobriété et choses honnêtes mais plutôt orgueil, ambition, arrogance, cruauté, désobéissance, avarice, vols, pillage, fraude, impiété, fureur, haine, vengeance et toute autre vilénies.
La guerre est une chose terrible qui fait malheureusement partie des choses de ce monde. St-Jean le Baptiste a dit aux gens de guerre en l`Évangile qu`ils ne fassent aucune concussion, se contente de leur paye mais il convient que la guerre soit juste.
Pour qu’une guerre soit juste il faut trois choses.
La première est l`autorité du Prince par laquelle on fait cette guerre. Une personne privée sans autorité légitime ne peut pas faire la guerre pour recouvrer un bien mais demander restitution. Un Roi ou un Prince a aussi le droit de défendre son autorité légitime et il lui est permis de faire la guerre pour le bien de son pays et sa défense. Ceci est montré en l`Ancien Testament quand les enfants d`Israël ne voulurent guerroyer sans chefs ce que Dieu leur donna.
La seconde chose requise est une cause juste. Ceux contre qui ont la guerre doivent avoir commis quelques fautes comme par exemple avoir agressé sans raison une ville ou ses habitants ou encore contre des sujets révoltés et déloyaux qui utilisent la violence.
La troisième chose est une intention droite. Ce qui veut dire que la guerre est faite pour éviter un plus grand mal comme le dit St-Augustin. Les batailles ne doivent pas être faites pour la convoitise et l`avarice mais pour avoir la paix, punir et extirper les vicieux et les mauvais. On doit essayer de réduire les pertes de vie et cruautés et chercher la paix.
En temps de guerres plusieurs gens de bien et bonne vie qui n`ont rien à voir dans ces conflits perdent leurs vies avec les coupables. Je vous le confesse dit dame Force mais sachez que les gens de bonne vie qui meurent, perdent leurs biens et sont victimes de persécutions seront récompensés en Paradis dans l`autre monde tandis que les délinquants seront persécuté en enfer.
Il n`est pas permis aux gens d`Église de faire la guerre.
De la Magnanimité – première fille de Force.
Le magnanime est l`homme d`honneur proche de la vertu. Le Roi David dans l`Ancien Testament est un exemple d`homme humble et magnanime. Il fut humble devant Dieu en considérant sa faiblesse devant son Dieu et il fut magnanime alors que sachant que il avait été désigné par Dieu comme Roi d`Israël à travers l`onction de l`homme de Dieu Samuel il évita tous les astuces et malices du roi Saul qui l`expulsa de sa maison par autorité royale.
Le magnanime peut être connu a plusieurs choses.
La première est qu’il est lent à cheminer et il est ferme et diversifié dans son courage.
Le seconde est que le magnanime ne se délecte pas à recevoir un plaisir d`autrui qu`il ne lui en fait un plus grand et il se retrouve plus à donner qu`à prendre.
La troisième est que le magnanime ne s`immisce pas aux choses qui n`appartiennent pas à son état.
La quatrième est que le magnanime montre un grand courage.
Le cinquième est qu’il est familier de la fréquentation des gens mais ne veut pas entendre les flatteurs.
Le sixième est qu`il préfère les choses honnêtes aux choses profitables et aime plus les vertueux que les riches.
De la Magnificence – seconde fille de Force.
Elle appartient principalement aux riches et puissants pour faire des choses magnifiques servant principalement les choses publiques communes comme les hôpitaux par exemple. La magnificence implique de se garder d`excéder en trop grande somptuosité et magnificence car cela donnerait un exemple de mal, tant pour le murmure que pour le mauvais exemple.
De la patience – troisième fille de Force.
C`est une vertu par laquelle on porte toutes adversités et maux sans perturbation de tristesse et sur laquelle St-Paul a écrit à ceux de Corinthe en disant «Exhibons nous comme ministres de Dieu en grande patience», c`est-à-dire que tous doivent être patient en toutes tribulations et injures concernant la renommée, les biens temporels et les personnes et qu`on se doit de supporter pauvreté, injure, violence, guerre, procès, maladie, dissension et autre adversités. Et si on doit nous même garder patience nous devons aussi induire notre prochain à la patience.
Comme ministre de Dieu cette patience doit encore être spirituelle, c’est-à-dire de supporter toutes les adversités et autres pour l`honneur de Dieu et non pour les biens temporels seulement comme le font de nombreux hommes de différents, qui travaillent fort et qui prennent des risques pour de l`argent avec grand tourments et peines.
St-Jean de Chrysostome a écrit ceci : « Pour ce qui est d`être patient en ses propres œuvres cela est choses fort louable, mais c`est chose impiteuse et abominable que de souffrir injure qui est faite à Dieu.»
Quand une injure est faite a quelque personne en ses biens ou réputation seulement on doit le porter patiemment, mais quand elle fait injure à Dieu et à son Église on doit demander réparation de la dite injure par zèle de Justice et non par vengeance.
Et comment doit-on entendre donc ce que Jésus-Christ a dit en l`Évangile de St-Mathieu « Si quelqu`un te frappe sur l`une de tes joues, présente lui l`autre joue.» St-Augustin a écrit que l`homme juste et piteux doit être prêt à supporter les malices et injures de ceux qu`il cherche à rendre bon. Il convient d`entendre que l`on doit garder les douleurs et la patience et le courage dans son cœur pour l`amour et l`honneur de Dieu tandis que par le dehors des choses doivent être faites qui profite au salut de celui qui a dit ou fait injure auquel nous devons désirer tout bien.
En ce qui est écrit en l`Évangile de St-Jean ou Notre Seigneur Jésus-Christ a été frappé sur une jour devant le grand prêtre Caïphe, il ne présenta pas l`autre joue mais répondit « Si j`ai mal parlé, reprend moi mais si j`ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?» car Notre Seigneur ne reprit pas ce malheureux par indignation et vengeance de l`injure qu`il lui avait faite, laquelle il porta patiemment dans son cœur, mais parce que il avait offensé Dieu et justice.
Par cet exemple on voit que si on doit porter l`injure soit verbale ou réelle patiemment dans son cœur pour l`honneur de Dieu, on peut en demander réparation par justice pour la correction de l`offense et du délinquant sans appétit de vengeance et non pas en voulant détruire le prochain et néanmoins la réparation civile est requise et doit être traitable et gracieuse.
L`âme dit : Cela est facile à dire que il faut prendre patience mais cela est très difficile à faire à cause de nos tendance naturelle dans la chair. Cela est vrai répondit dame Force mais considéré que la patience doit être dans l`entendement, dans l`esprit et dans la volonté. Il est impossible d`être si patient que les sens de la personne ne se perturbe comme fut effrayé l`humanité de Jésus-Christ en prévoyant sa douloureuse et cruelle mort et passion.
Considérations sur la patience
La première est de réfléchir à la vie de Notre Seigneur Jésus-Christ pour montrer que les biens de la vie présente sont à mépriser et soutenir les adversités de ce monde. Si Jésus-Christ avait voulu fuir les douleurs de ce monde, chacun serait heureux de faire comme lui et si il aurait voulu fuir les maux et adversités, les hommes et les femmes auraient en horreur la pauvreté, infirmité, injure, ect.
La seconde considération est la douleur et tribulations des martyrs, confesseurs, vierges et saints et saintes qui sont par tribulations entrés en Paradis.
La troisième est de penser au nombre innombrables de grands péchés que l`on a commis contre Dieu ( chaque jour, nous péchons en pensées, paroles et actions) et que tous les tourments du monde ne pourrait suffire à les racheter sans le mérite de la passion de notre Seigneur Jésus-Christ pour le monde entier.
La quatrième est de penser que ceux qui sont sans tribulations et adversités abusent des biens de ce monde et de la prospérité mondaine en commettant plusieurs offenses.
La cinquième est de penser à la mutabilité et l`état de la vie présente et de toutes ses adversités, amertumes, maladies et misères ce que Dieu m`ordonne de penser qu`il ne faut pas trop aimer ce monde et qu`il y en a un meilleur.
Le sixième est de penser la douceur de la Miséricorde divine, que Dieu châtie et pardonne et que ceux que Dieu aime il les châtie. A ce propos le Roi David disait « Mon Dieu ta verge et ton bâton me donnent consolation.»
Le septième est de réfléchir au fait que Dieu laisse prospérer des gens qui refusent Dieu en ce monde et avoir toutes choses à leurs souhait et après leur trépas ils auront peine éternelle.
La huitième considération est que la prospérité mondaine aveugle les gens de sorte qu’ils ne voient plus leurs péchés et ne les considèrent plus comme graves et comme des offenses à Dieu. Ils ne voient pas que ils sont peut-être sur la route de damnation éternelle car un homme vivant dans la sensualité applique totalement son esprit aux douceurs de ce monde et ne pense pas à la mort, au Paradis, au démon ou à l`enfer.
La neuvième considération est le temps que dure une maladie ou adversités au regard de l`éternité. On passe quatre-vingts ans en ce monde et on en dort la moitié.
La dixième considération est de penser que les adversités ne peuvent blesser l`âme mais seulement le corps quand on veut les porter patiemment et que l`âme est plus noble que le corps.
La onzième est de peser comment certains hommes font de travaux pour acquérir les honneurs et biens de ce monde qui sont des biens passager sans rien faire pour avoir les biens du monde à venir.
La douzième est de considérer la tristesse et la colère qui vient de l`impatience.
La treizième est de penser que les tribulations mènent souvent au Paradis comme il est dit dans les Actes des Apôtres.
La quatorzième est de penser que la Sagesse divine ordonne tout doucement selon la sapience divine et que connaissant la vertu de chaque homme, les adversités sont pesées de façon à corriger une personne et la guider vers son salut. Le médecin céleste ne donne à son patient que la dose nécessaire comme remède à sa maladie spirituelle et ses trop nombreux péchés.
La quinzième considération est de penser aux fruits qui viendront de cette tribulation qui sont la correction de l`homme ou de la femme aveuglé par ses péchés, la mutation de sa volonté dépravée et le frein à sa concupiscence.
De la persévérance – quatrième fille de Force.
La persévérance dit dame Force est un dame par laquelle toutes choses bien considérée on demeure stable et jusqu`à la fin en l`accomplissement d`une opération sans laquelle une personne ne saurait être dite forte. Je vous ai dit comment on a la Force par la magnanimité, par magnificence et par patience mais ce n`est rien sans la persévérance car celui qui persévérera jusqu`à la fin fera son salut.
Pour l`avoir il faut se garder de deux choses. La première est la facilité de se divertir a bien faire comme quand le peuple d`Israël commença a murmurer à cause des fatigues des chemins du désert et que les explorateurs de la terre promise voulurent retourner en Égypte. L`autre est opiniâtreté ce qui est une personne qui veut toujours tenir tête à tout prix pour ses opinions ce qui est une espèce d`orgueil.
Il arrive que des gens qui par grands travaux ont appris la science, les vertus ou les biens temporels perdent tout par nonchalance ou faute de persévérer.
Satan s`attaque toujours a la persévérance comme le dit St-Bernard car il sait que par elle toute vertu amène des couronnes.
Donc âmes dévotes considérer ceci : si vous voulez la vertu de force soyez persévérant.
De la tempérance ( Modération) et des vertus morales
Plusieurs demoiselles suivent dame tempérance incluant la Pudeur, l`Honnêteté, l`Abstinence, la Sobriété, la Chasteté, la Clémence, la Modestie, la Studiosité et l`Humilité.
L`âme dévote qui suis la Tempérance retire l`appétit des désirs contre l`honnêteté, sais se dominer modérément et garder raison fermement sur la volupté. Elle sait se dominer et réprimer les délectations et concupiscences désordonnées de vins, viandes et des luxures.
L`humilité réfrène et modère les mouvements de fol espoir et d`audace qui aide à réprimer les appétits désordonnés des hommes et des femmes et les assauts des passions sensuelles.
La mansuétude dicte la clémence et réfrène les mouvements de colère qui poussent à la vengeance.
De la Pudeur ( Vergogne) première fille de Tempérance.
La pudeur ( vergogne)est une espèce de vertu qui fait avoir crainte de faire chose vilaine.
La principale honte qu`on doit avoir est que la personne qui est tenté de pécher doit considérer la honte qui lui adviendra devant Dieu et devant le monde comme le fait la chaste Suzanne dans l`Ancien Testament. Il est écrit en l`Ecclésiastique (Ancien Testament) que la personne doit rougir et avoir pudeur de seize choses.
Un homme ou une femme doit avoir honte des choses suivantes :
La première est la honte de fornication qui comprend l`adultère, le stupre, l`inceste et toute autre espèce de luxure.
Le deuxième est la honte d`être menteur et de continuer de dire des mensonges.
La troisième est la honte d`être négligent et paresseux.
La quatrième est la honte de contracter de prêts usuraires.
Le cinquième la honte d`être trompeur en vendant ou achetant.
Le sixième est la honte d`être voleur.
Le septième est la honte de refuser de croire au St-Évangile.
Le huitième est la honte d`être vilain mangeur à table.
Le neuvième la honte de donner une chose à regret.
La dixième la honte de ne pas rendre salut a ceux qui saluent.
La onzième il doit avoir honte devant la luxure.
La douzième la honte de ne pas aider ses proches parents.
La treizième est la honte de retenir le bien d`autrui.
La quatorzième la honte de désirer la femme d`autrui.
La quinzième est que l`on doit rougir en corrigeant son ami car admonester ou être admonester doit être sans flatterie et par vraie amitié et sans injure.
La seizième est la honte de reprocher à un autre un bienfait ou un plaisir.
Il faut réfléchir au fait que une des tactiques du démon est d`enlever toute honte de façon à empêcher la confession qui peut sauver l`âme d`une personne.
L`Honnêteté seconde fille de Tempérance
L`honnêteté est une vertu qui consiste dans les choses intérieures, c`est-à-dire le cœur, l`esprit en la pensée et en la volonté. En la conversation extérieure de la personne car on connait le dedans du cœur, de la pensée ou de la volonté par les actes extérieurs, et par les choses que l`on fait visiblement et celle-ci est dite honnête et digne d`honneur par une conduite vertueuse qui évite les opérations vicieuses, scandaleuses et déshonnêtes.
A ce propos, St-Paul disait aux Corinthiens : Toutes choses soient faites en vous honnêtement et par ordre. Pour vivre en honnêteté et être beau devant Dieu et honorable devant le monde, il est requis de faire toutes bonnes choses, et ne penser ne faire par délibération dépravée aucun vice, mais se gouverner entièrement par raison.
Abstinence et Sobriété – filles de Tempérance.
La sobriété rend l`âme claire, facilite la mémoire et aiguise l`entendement. Le Seigneur Jésus-Christ avait dit à ses Apôtres et Disciples, « Gardez que vos cœur ne soient aggravés par trop de boisson et de nourriture.»
Le corps gouverné par l`abstinence sera une porte de vertus pour entrer au cœur de la personne et la préparer pour recevoir le St-Esprit.
La trop grande abondance et l`excès dans la nourriture, l`alcool (et la drogue au 21 eme siècle) engendre des maladies et produisent ennui et mollesse.
Plusieurs ont péris à cause de ces abus.
Pour avoir abstinence il convient de trois choses.
Ne pas offenser Dieu par gloutonnie.
La première est de trop manger ou de trop consommer d`alcool. Notre Seigneur Jésus-Christ disait « Jean le Baptiste est venu et il ne buvait et ne mangeait pas comme les autres. Les scribes et les pharisiens disaient qu’il avait le diable en lui. Et le fils de la vierge est venu, mangeant et buvant comme on fait communément, et ils disent c`est un dévorateur et un buveur de vin.» Ses Apôtres ont connu la sagesse de Notre Seigneur Jésus-Christ qui étant juste et saint, mangeant et buvant modérément. St-Augustin dit que Notre Seigneur Jésus-Christ a montré par ces paroles que les enfants de sagesses entendent justice en alternance en mangeant, mais aussi en supportant la faim et indigence et en tempérant l`abondance par un même vouloir, c`est à dire en acceptant aussi volontairement l`abstinence que l`abondance.
Deuxièmement on doit se garder de viandes ou de vins trop exquis et dispendieux dont le mauvais riche est repris en l`Évangile. Toutefois on peut en consommer a l`occasion de banquets et fêtes mais pas de façon courante et quotidienne.
Troisièmement on ne doit pas anticiper les heures de repas et de garder modération.
Le Sage dit : Le boire pris par sobriété est la santé de l`âme et du corps mais le vin pris par superflue cause a plusieurs irritations, scandales, blasphèmes, lubricité, attouchements déshonnêtes, ôte la mémoire, dissipe le bon sens, bloque l`entendement, offusque l`esprit, corrompt la santé, diminue la vie et risque le salut corporel et spirituel.
De la Chasteté et de la Continence - filles de Tempérance
Premièrement : Les hommes et les femmes sont tentés par la concupiscence charnelle mais le Dieu Tout-Puissant y a mis des limites par les Commandements. Ils doivent donc utiliser les vertus pour résister.
Deuxièmement : La chasteté et continence soumet à la raison toute ses forces car on voit souvent que une personne luxurieuse ne prend aucun plaisir aux prédications et autres paroles divines contrairement à la personne chaste et pudique.
La troisième propriété est que la chasteté soumet la chair à l`esprit.
La quatrième est que la chasteté dispose entre toutes les vertus à acquérir la science de Dieu en gardant l`âme pure.
La chasteté rend la personne familière a Dieu car la pureté de cœur et de pensée est la chose qui plait le plus à Dieu et qui dispose le plus a être aimé de Dieu pourvu que l`humilité soit sa compagne. ( La mère du Christ était chaste – l`apôtre préféré St-Jean était chaste – St-Jean le Baptiste le précurseur était chaste, ect)
Comment entretenir la chasteté et continence
La première chose est de garder le corps occuper au travail du corps ou de l`esprit car le grand repos et l`inactivité lui sont contraire.
La seconde est la bonne compagnie car la fréquentation des gens impudiques rend la personne semblable tandis que la fréquentation des gens de bien et vertueux la garde dans le bon chemin. Le Sage dit : Qui touche la poix en sera maculé qui se tient avec personne honnête se décharge.
La troisième est de parler de bonnes choses et de ne pas prêter l`oreille aux mauvaises comme le dit St-Paul. Les mauvaises paroles corrompent les bonnes mœurs.
La quatrième est de fuir les occasions qui induisent les hommes et les femmes en fol amour destructeur et déshonnête.
De la chasteté conjugale et virginale
Prudence vous dit que on doit être chaste en mariage tout comme St-Paul le dit en écrivant aux Hébreux le nomment mariage honorable quand il est immaculé, c`est-à-dire que le mari et la femme gardent fidélité l`un a l`autre. Touchant la chasteté virginale si elle n`est pas un commandement toutefois elle est conseillée et plus excellente que la chasteté conjugale comme l`écrit St-Paul aux Corinthiens. Il y a pour cela plusieurs raisons.
La première est que Notre Seigneur Jésus Christ a voulu naître et prendre corps d`une vierge et a voulu vivre et mourir vierge et recommanda sa mère a St-Jean l`Évangéliste qui était vierge.
La seconde est que St-Paul conseille la virginité comme le plus grand bien en elle dans son Épître aux Corinthiens. Or la virginité est ordonnée pour le bien divin, a savoir pour servir Dieu (les personnes qui servent dans les ordres) et dans le mariage pour le bien des hommes, la multiplication des humains. La virginité appartient à la vie contemplative et les vierges prennent leur notable étude à prier Dieu, a l`aimer et ont pensé comment elles pourront lui complaire.
Les gens mariés vaquent aux occupations de la vie courante comme de nourrir leurs enfants, de travailler, entretenir leur famille, de gouverner leur maison ou ils ont plusieurs tribulations comme le dit St-Paul en son épître.
De la Clémence – fille de Tempérance (modération)
La Clémence laquelle par bénignité retient le courage de celui qui par haine veut nuire à autrui, non que Clémence modère la haine, mais la peine, c`est la mansuétude qui modère la colère, de laquelle procède la haine. Sénèque en parlant de clémence dit que ceux qui sont appelés cruels peuvent avoir raison de punir mais ne savent pas se modérer. On ne doit pas punir plus que par la loi ce qui est équité La clémence modère l`affection du courage du Prince ou du juge sur la puissance de infliger la peine. Elle s`accorde avec la Charité par laquelle on pourchasse le bien de son prochain et on empêche son mal. Cette vertu est utile a tous mais particulièrement au Princes et a ceux qui dirige car par Clémence les Princes sont en sureté. Leur trône, royaume, principauté et seigneurie sont en sureté par clémence et prospère.
De la Modestie – fille de Tempérance (modération)
La modestie doit se garder dans les actes extérieurs. Elle conduit les mouvements corporels et opérations des personnes afin qu`ils savent se tenir décemment en vêtement, jeux et passetemps de sorte que ceux qui les regardent ne soient pas scandalisés et offensés. Pour l`avoir il faut plusieurs choses comme la qualité de la personne qui fait telle chose, avec quelle personne il l`a fait, le lieu et le temps car certaines choses sont convenables a aucune personnes qui ne le soit aux autres. Job permettait à ses enfants de faire festins entre eux afin que ils nourrissent par fréquentation leur amour naturelle, et toutefois Job n`y allait pas.
En cela il regardait sa vieillesse, la jeunesse de ses enfants, et considérait que les jeunes vivent autrement que les vieux et anciens. Il y a des choses qui sont honnêtes aux enfants et qui sont répréhensibles aux pères et il y a des choses permises de faire aux hommes, qui sont défendues aux femmes comme de prêcher et d`interpréter les Écritures comme le dit St-Paul. Les jeunes gens doivent travailler leur corps et être gouvernés par les anciens et les anciens doivent reposer leur corps et travailler leurs entendements pour conseiller et conduire les jeunes gens et leurs amis et quoique la luxure soit reprochable à toute gens, toutefois elle est plus détestable aux vieilles personnes comme le dit Cicéron en ses Offices.
Il convient de regarder les temps et les lieux comme le dit le Sage; Il y a un temps pour pleurer, un temps pour rire, un temps de repos, un temps de labeur. Et quant aux lieux, certains sont pour prier Dieu comme les églises, les autres pour s`occuper des choses familières, les autres pour apprendre et les autres pour enseigner.
Par Modestie on évite toute indigence de paroles et de rires ou de mouvement de corps indécents. A ce propos Sénèque dit : Abstenez-vous de paroles vilaines, que vous paroles soient utiles et joyeuses. Quand vous faites vos passetemps et jeux soyez modérés sans moqueries et tumultes. Prenez sobre repos et ne soyez pas paresseux, ne soyez pas curieux de vous enquérir des faits d`autrui qui ne sont pas de vos affaires. Si vous reprenez quelqu`un, faite le doucement et sans opprobre et qu`on prévienne celui que l`on veut reprendre de quelque joyeux propos.
Si par erreur quelqu`un a failli envers vous, pardonné lui légèrement. Gardez-vous de trop loué autrui et encore plus d`en médire. Si on vous interroge répondez sobrement. Gardez-vous de tomber en exécration et noises. Parlez peu, et écoutez patiemment parler les autres.
La modestie implique aussi de gouverner ses sens comme les yeux de façon à ce qu`ils n`offensent personne par un regard lascif. A ce propos le Sage disait : Mon œil a dérobé mon âme. Le mauvais œil incite à la luxure, la colère, les ennuis, l`indignation, les moqueries, la convoitise et l`ambition. A ce propos Notre Seigneur a dit : Si ton œil est mauvais, ton corps sera ténébreux. Car les ténèbres de péchés procèdent de l`immodestie et de l`intempérance des regards faux. Il ne faut pas user des vêtements par affection désordonnée et mauvaise fin soit par orgueil et lubricité mais par suffisance et simplicité. On doit porter un habit convenable a son état mais sans superfluité.
De la Studiosité et comment parvenir à la Science de Sagesse
La studiosité est une vertu contraire à la curiosité réfrénant le courage de toute affection désordonnée de connaitre. Son office est de modérer les mouvements qui tendent vers la chose laquelle il convoite naturellement. Comme le corps désire naturellement de se délecter dans les vins, boisons, viandes et relations charnelles, l`esprit a un désir naturel de toutes connaissances. Ce désir, il convient de le tempérer et de le modérer ce qui appartient à la vertu de Studiosité, laquelle ordonne votre entendement a vous appliquer par étude et à fuir les curiosités inutiles. Aussi elle induit à avoir l`intention d`acquérir la science.
Or me déclare l`Entendement, comment peut-on parvenir à la science? Par Studiosité.
Elle vous y fera monter par six degrés à la science de la Sainte Écriture.
Le premier degré est par pureté de conscience, comme le dit le Sage : La Sapience ( Sagesse) n`entrera pas dans une âme maligne, c`est-à-dire en état de péchés. A cause de cela la pureté doit avoir la crainte filiale de Dieu qui est très utile car comme l`a écrit le Sage : le commencement de la Sagesse est la crainte de Dieu.
Le second degré est de fréquenter oraison ( prières et messes). A ce propos St-Jacques a écrit : Qui voudra avoir sapience la demande a Dieu. Et le roi Salomon ( fils du roi David et roi d`Israël vers 900 Av JC) a dit : J`ai invoqué Dieu et l`esprit de Sapience est venu en moi. Et à la vérité la sagesse fut donnée au Roi Salomon après l`avoir demandé très souvent par prières. Plusieurs docteurs de l`Église et saintes personnes ont reçu la sagesse et la science par oraisons et longues études des Écritures comme St-Bonaventure et St-Bernard.
Le troisième degré est l`humilité. Comme le dit Ptolémée ; entre les sages, celui qui est le plus estimé est souvent le plus humble. Cette humilité doit consister en quatre choses. La première est de ne mépriser aucun enseignement et aucune science si elle n`est approuvée comme bonne par les vrais chrétiens et d`éviter les sciences ( religieuse) réprouvées par les vrais chrétiens. La seconde est de ne pas avoir honte d`apprendre de personne de toutes conditions. La troisième est de ne pas avoir honte de dire que l`on ignore une réponse ou une chose. La quatrième est de ne pas mépriser la personne humble et de chercher à acquérir l`humilité de la Sainte Écriture et autres livres de foi.
Le quatrième degré est d`entendre a correction et amendement des livres qu`on veut étudier.
Le cinquième degré est de garder une droite interprétation des Écritures saintes selon l`autorité des Écritures, par les interprétations des Grands Docteurs de l`Église et des Saints. On doit se garder de témérité en interprétant les Écritures selon sa propre volonté plutôt que en suivant les meilleurs guides car on tombe facilement en erreur et péchés par présomption et mauvaise compréhension des Écritures.
En cette prudence dans l`interprétation des Écritures il convient de se garder de quatre choses. La première est la curiosité pour les choses qui ne sont pas de grande utilité et de ne pas y mettre trop de labeur. Sénèque disait ; Pourquoi te tourmentes-tu en cette question ? La seconde est que il vaut mieux éviter l`instabilité et la multitude de livres traitant de diverses sciences. La troisième est que on ne doit pas chercher une grande subtilité d`arguments dialectiques et de syllogismes. La quatrième est que en lisant trop de livres et en cherchant la vérité on passe trop légèrement par-dessus sans bien comprendre ce que l`on lit.
Le sixième degré pour parvenir à la science est une continuelle étude car on oubli facilement ce que nous avons appris.
De l`Humilité et de ses fruits et par quel moyen on peut l`avoir
La vertu d`humilité est celle par laquelle une personne se connait et s`estime moins. Elle se retient de se croire trop élevée. Elle contrôle notre tendance naturelle à nous croire meilleur que nous sommes.
Par humilité doit-on se soumettre à tous?
A cela il convient de considérer deux choses. L`une qui est Dieu et l`autre qui est l`homme et la femme. Tout ce qui est de l`homme est défectueux et tout ce qui est de Dieu a perfection de salut. Comme Dieu le dit par le Prophète Osée : Israël ta perdition vient de toi et ton aide procède de moi.
Or l`humilité emporte une révérence par lequel l`homme est soumis à Dieu et a son prochain pour l`amour de Dieu. Et par cette raison toute personne doit se soumettre aux autres en ce qu`ils ont quelque chose de Dieu en eux, comme le sont les vertus; toutefois si on sent avoir quelque chose de Dieu en soi, l`humilité dit de se soumettre à ce qui apparait être de Dieu comme par exemple a un chrétien qui a reçu le pardon de Dieu et la vrai foi. Mais il ne doit pas se soumettre à un infidèle, ni penser que un infidèle est meilleur que lui. Mais si un homme pieux voit un homme mondain, il doit penser par humilité qu’il y a quelque bien en ce mondain ou quelques vices secrets.
De plus nous devons par humilité révérer non seulement Dieu en lui-même mais aussi ce qui est de lui en toutes autres choses pour l`honneur de lui.
Les fruits de l`humilité
Le premier est qu’elle plait à Dieu et aux hommes.
Le second est qu’elle rend les oraisons des humbles agréables à Dieu.
Le troisième est qu`elle délivre du mal et de la peine de péché que l`on doit porter en ce monde et en purgatoire.
La quatrième est que l`humilité exalte l`homme temporellement, car de bas lieu elle le fait monter haut. (Dieu exalte les humbles et abaisse les orgueilleux)
Le cinquième est qu’elle induit a gloire et honneur. Car il est écrit en l`Évangile : Qui s`humiliera sera exalté.
Le sixième qu`elle rend la personne digne de l`apparition des anges.
Le septième est qu`elle introduit les personnes à la sagesse.
La huitième est qu`elle délivre les humbles de la tentation comme il fut révélé au bon Hermite St-Antoine, lequel environné de plusieurs tentations disait : Ah bon Dieu qui m`en délivrera et un ange lui répondit : Ce sera par humilité.
Le neuvième est que humilité est nourrice de dilection car les humbles sont aimés de tous.
Le dixième est que l`humilité triomphe de Satan et des anges déchus et que le bon Hermite Machaire vainquit le diable qui le tentait.
Le onzième est que elle appelle le pécheur a pénitence.
La douzième est qu’elle engendre et nourrit paix, union et concorde.
La treizième est de s`accorder facilement à l`opinion des sages sans être opiniâtre ou impertinent.
La quatorzième est la mode de se vêtir de sorte que la personne n`a pas à s`estimer plus que les autres par ses vêtements.
La quinzième est de craindre Dieu et avoir mémoire de toutes choses qu`il a commandé.
Souvenons-nous que les mouvements de la chair se rebelles et font la guerre à l`esprit.
De la Justice – quatrième vertu morale
Une grande dame s`avance, son regard est pénétrant, son port est sévère afin de montrer son autorité. Dans une de ses mains elle tient une épée nue et en l`autre une balance, sa tête avait une couronne d`or. En sa compagnie marchaient quinze demoiselles, ses filles engendrées par elle sans corruption. Elles se nomment – Innocence – Religion – Oraison – Pitié – Observance – Obédience – Grace, autrement dit gratitude – Vindication – Pénitence – Vérité – Fidélité – Libéralité – Miséricorde – Équité – et Amitié.
On me dit que c`était Dame Justice qui commença à parler à l`âme accompagnée de entendement, mémoire, volonté et dire.
La justice diversifiée distribue a chacun ce qui lui appartient sans faire tort à autrui, méprisant sa propre utilité privée pour l`égalité commune et le bien commun.
La justice commutative cherche à pondérer les différents et à trouver des accords entre deux parties ou factions privées et singulières personnes afin qu’ils trouvent un juste accord et une balance juste.
De Innocence, Religion et Oraison ( prières) – trois premières filles de Justice.
La première est Innocence qui est aimée de Dieu autant que vertu qui fait que la personne peut faire quatre choses pour son salut, et pour être innocente.
La première est de détesté le péché et l`iniquité.
La seconde est de ne blesser aucun car comme le dit St-Augustin la vrai innocence est de ne nuire ni à soi ni à autrui. L`innocence d`Abel a été recommandée par Dieu.
La troisième est de punir les délinquants quand on a le pouvoir de réprimer tous vices et de reprouver les pécheurs en temps et lieu propres pour ce faire.
La quatrième est de se garder de juger en mauvaise part les choses douteuses car à Dieu seul appartient de juger des pensées et volonté des humains.
La seconde fille est Religion et elle suit Innocence
Par Innocence vous saurez quel honneur, vénération et exhibition de service vous devez faire à Dieu de trois façons qui est de cœur et de bouche – des œuvres en soi – et en espérance et en charité.
Quant à la vénération du cœur et de la pensée, qui est la principale, elle consiste principalement en la connaissance et dilection de Dieu et en la subjection qu`on lui doit. Et par cette connaissance on croit en Dieu pour l`amour de Lui surtout comme la première vérité. Croyons en lui, souveraine puissance, souveraine sagesse, souveraine bonté et a savoir que il est le créateur de tous biens, le gouverneur de ce monde, le rédempteur des humains, le très libéral rétributeur de ceux qui servent, le correcteur et punisseur merveilleux de ceux qui persistent en leur iniquité et qui sont rebelles, sans correction, ni amendement. Et par une telle connaissance croyons et jugeons que à lui seul est du l`honneur souverain et la foi. Aussi par cette connaissance qu`on a de Dieu on croit avec confiance de ce que par sa puissance il peut pardonner et délivrer toute personne du mal et de la misère. Que par sa sagesse, il connait la fragilité, la variation, la mobilité, l`imperfection, la fiction et la misère de tous les humains. Sa souveraine bonté est propre à avoir pitié et miséricorde des pécheurs et de leur pardonner et de donner sa grâce et sa gloire en paradis qui par son immense libéralité a fait toutes choses et cela est espérance. Et conséquemment par cette connaissance on a amour de Dieu aussi grande que la fragilité humaine peut l`avoir. Par cet amour on aime Dieu parc que il est souverainement bon et digne d`être aimé et que il est la fontaine de tous les biens que nous avons, prenons et prendront et la source de tous les biens que nous avons eu et que nous aurons. Et voilà quant au cœur ou pensée.
Sur la question de la vénération ou si on veut la pensée de la bouche, c`est une reconnaissance vocale de la divine majesté que les bons chrétiens font souvent en priant Dieu non seulement de cœur mais de bouche, en louant Dieu, en lui rendant grâce ce qu`on nomme Oraison qui est la troisième fille qui suit Innocence.
De Oraison – troisième fille de Justice.
L`Oraison est ou vénération vocale ne plait à Dieu que si elle vient premièrement du cœur et de la bouche du juste, c`est-à-dire que la prière de celui qui est en état de péché mortel déplait à Dieu et que il doit se corriger par contrition, par confession à Dieu au prêtre en temps et lieu avec une ferme intention de ne plus pécher mortellement et de satisfaire. Toutefois on ne doit pas avoir cette présomption de penser que nous sommes juste et digne mais on doit se présenter devant Dieu pour le prier et ne lui faire aucune requête avant d`avoir confessé être un pécheur et de demander à Dieu pardon pour ses péchés et ne pas penser obtenir rémission par ses mérites et prières mais par le très bon Jésus-Christ notre sauveur et rédempteur.
Après cela la personne doit rendre grâce à Dieu des biens que il lui a fait et pour ses proches et finalement de lui faire ses autres requêtes en protestant de vouloir conformer son vouloir a la volonté de Dieu.
La vénération de l`œuvre
Elle est en reconnaissance que Dieu est le Seigneur devant qui tous doivent se prosterner et mettre genoux devant lui qui est une adoration extérieure et l`adoration intérieure est celle qu`on lui fait du cœur comme principe de toutes choses. Pour le corps, les jeûnes et abstinences. Et quant aux biens de la terre en faisant oblation à Dieu et aux Églises en donnant des aumônes aux indigents selon notre pouvoir et tout cela a l`honneur de Dieu et non pas pour en avoir nous-même des éloges mondaines.
Comme des personnes sont dites saintes, combien aussi que les choses sont dites saintes lesquelles sont appliquées au service divin et à la vénération de Dieu et de son église, comme les commandements de la loi, les croix, calices, reliques et autres choses sacrées.
De la vertu de Pitié – quatrième fille de Justice et honorer son père et sa mère
La pitié est souvent prise pour miséricorde comme le dit St-Augustin mais cette vertu est prise pour l`honneur que l`on doit à ses parents et à son pays. Il faut considérer que nous sommes en dette à l`autre de plusieurs manières selon les divers bénéfices reçu d`eux qui sont la nourriture et le gouvernement.
En ces choses, Dieu est le souverain, car il est le premier principe de notre être et nous sommes en premier et principalement nourris et gouvernés par Lui. Les pères et les mères, le pays et les gouvernants sont après.
On doit honneur à nos parents en trois manières :
La première en les saluant et en leur parlant humblement, en supportant les défauts de leur vieillesses et ne pas les contrister comme il est écrit en l`Ecclésiastique et au quatrième commandement de Dieu.
La seconde en obéissant au père et à la mère en ce qui appartient aux bonnes mœurs, régime de famille et maison. Il est à noter que l`on ne doit pas obéir à père et mère et gouvernants si les choses demandés vont contre les commandements de Dieu ou qui font commettre le péché ou encore les choses qui empêche le salut des enfants et des sujets, comme d`entrer en religion, de garder chasteté et ou de se marier.
Le troisième est que l`on doit subvenir à père et mère si ils sont incapable de le faire.
Ainsi le commande St-Paul aux Hébreux, et Jésus-Christ en l`Évangile quand il reprend les scribes et les pharisiens qui induisaient les enfants à leur faire oblations des biens qu`ils devaient donner à leurs père et mère. Et qui honore père et mère par pitié, vivra longtemps, sera entendu dans ses prières et console les enfants qu`il aura et ses biens spirituels et temporels multiplieront comme le dit l`Ecclésiastique.
A la très noble et très prudente dame Éléonore de l`impériale maison d`Autriche, reine de France et reine douairière de Portugal.
Extraits de ce livre de 800 pages contenant la doctrine chrétienne appliquée à la vie courante.
En traversant les voies périlleuses de ce monde ou j`ai cheminé jusqu`a cinquante ans de mon âge, j`ai vu par livres et par expérience de nombreux humains être sujets à diverses tentations que je puis appeler comme Job, des guerres spirituelles, a raison des défauts qui nous livre une bataille continuelle mettant en danger nos corps et biens, et nos nobles âmes.
Qui est celui qui peut affirmer que par le seul usage de sa raison qu` il passe une seule journée sans quelques alarmes venants des tentations de la chair, du monde, ou de l`esprit de malice, et je porterai témoignage de mon exemple pour dire sans mentir combien de fois mon âme a été blessée jusqu`à être en danger de mort éternelle sans le remède du très grand et souverain médecin, notre Dieu et Sauveur.
La délectation nous combat, la luxure nous abat, l`ambition nous fait la guerre, l`avarice nous surmonte, l`envie nous envahie, la colère nous surprend. Si l`un de ces vices est vaincu, l`autre recommence la bataille, vous ne verrez autre chose par les voies et les sentiers que hommes et femmes abattues par tous ces voleurs, insidieux brigands et assassins des âmes à cause du manque de résistance.
De l`homme intérieur et de l`homme extérieur
Si nous considérons les chrétiens ordinaires, nous verrons que la plupart d`entre eux obéissent à leur sensuelles affections sans connaitre la différence entre la chair et l`esprit. Il leur semble que l`homme a seulement un corps, qu`ils touchent et voient par le dehors sans considérer que il y a une âme à l`intérieur du corps. L`homme est composé de deux natures, l`une spirituelle et l`autre corporelle. La spirituelle est l`âme faite à l`image de Dieu et que l`on appelle l`homme intérieur. La corporelle est le corps qui est composée des éléments de la terre que l`on appelle l`homme extérieur. C`est de cela que parle St-Paul et la Sainte Écriture dans les termes de la chair et l`esprit.
L`esprit est la partie supérieure à cause de sa similitude avec la nature divine et en laquelle Dieu inculpe sa loi éternelle de droiture et honnêteté c`est à dire la raison dont parle St-Paul dans son épitre aux Romains. L`âme est éternelle mais non le corps.
Les œuvres de la chair sont comme l`a écrit St-Paul : fornication, impudicité, luxure, empoisonnement, inimitié, contentions, émulations, colères, chicanes, dissensions, ennuies, homicides, ébriété et autres choses semblables. Les œuvres de l`esprit sont charité, joie, paix, patience, bénignité, longanimité, mansuétude, foi, modestie, continence et chasteté. L`esprit nous rend homme et la chair nous fait bêtes.
L`Église catholique consiste principalement en la congrégation des vrais chrétiens et est appelée militante parce que les fidèles doivent constamment faire la lutte aux péchés et passions humaines et n`auront de paix après avoir triomphé de leurs ennemis (péchés ,passions, tribulations) et reçu la couronne du triomphe en l`Église triomphante c`est-à-dire en Paradis.
Désirant l`érudition de mes enfants et de tous ceux qui n`ont pas les livres des saintes Écritures, ou ne veulent prendre le labeur de les lires j`ai entrepris de faire un manuel de doctrine chrétienne nécessaire pour batailler contre les vices et en avoir victoire afin que nous puissions atteindre finalement le port de salut tout fondé sur l`amour et la dilection charitable. Ce livre ne contient que des écrit venant de la Sainte Bible, et des opinions et sentences des docteurs catholiques. Pour les questions corporelles et morales les références sont Platon, Socrate, Aristote, Sénèque, Cicéron, et autres auteurs doctes en sciences humaines. Le tout a été amendé et vérifié par un docteur en théologie de l`ordre de St-François.
De quoi procède les guerres spirituelles et de la beauté et de la noblesse de l`âme.
L`homme est agité par les assauts et les tourments du monde comme l`écrit St-Jean en ses épitres soit la concupiscence de la chair, celles des yeux et l`orgueil de la vie en bataillant jour et nuit contre eux par guerre continuelle. L`inclination naturelle au péché est tellement naturellement en nous que nous sommes comme captif.
Il a trois affections qui se nomme autrement passions qui induisent les hommes et les femmes aux vices et péchés, à savoir, la colère, la convoitise, la volupté. La colère désire la vengeance, la convoitise les honneurs et les richesses, la volupté désire la luxure et toutes délices corporelles et sensuelles mais Dieu Tout-Puissant y a mis des limites et des modérations qu`il ne convient pas de transgresser autrement on succomberait en toute abominations de péchés et de corruption de vie.
Les limites sont que l`affection de colère est en nous pour reprendre et punir nos vices, offenses et délits et ceux des autres qui sont sous notre pouvoir. C`est-à-dire a ce que une droite discipline a ceux qui sont plus jeunes que nous et moins vertueux afin que ils soient induits a une plus grandes vertus et justice et bonne conduite ( devenir gentilhomme) car les fils qui ne sont pas empêchés par crainte et menaces de la licence de mal faire fait que ils auront une audace de devenir mauvais en toute infirmité et difformité de péchés et ils utilisent la colère et la vengeance , transgressent les lois de justice et d`humanité et détruisent leur semblable.
La volupté corporelle nous est donné pour engendrer et avoir lignée par loyal mariage. La convoitise est en nous pour désirer toutes choses salutaires à savoir les biens corporels, spirituels et temporels pour servir Dieu et faire notre salut et non pas pour mal faire par colère contre nos semblables et des innocents, ces choses qui engendre, les disputes, procès malveillants, guerres, homicides, clameurs et parjures. De la convoitise vient les tromperies, fraudes, vols, usures, pillages et injustices. De la volupté corporelle procède le stupre, les incestes, adultères, viols, fornications, pensées mauvaises, amour de soi et amour du monde, vilains attouchements, gourmandise, paresse, et vices charnels.
Contre toutes ces mauvaises choses nous devons batailler par la Foi, l`Espérance, la Charité, la Prudence, la Force et la Tempérance (Modération).
L`âme est une substance invisible semblable au Dieu immortel et fut mise dans le corps corruptible de l`homme par Dieu. L`âme doit passer le repaire de la vie humaine et a été faite pure, belle, aimable, joyeuse et pour faire tout biens. Dieu lui a donné cinq serviteurs qui sont nos cinq sens – les yeux, les oreilles, les mains ( le toucher), le gout, le nez et l`odorat afin de mériter pour la vie éternelle et de ne pas pécher. L`âme est incorporée au corps au début de la vie avec les cinq sens et par le baptême est revêtue de la robe de l`innocence et de la pureté. L`âme promit alors à Jésus de garder loyauté, de l`aimer et de le servir, de suivre Sa loi.
Comment l`âme après son enfance est conduite à l`adolescence.
La terre de l`adolescence va jusqu`à 25 ans d’âge ou ils sont en grande compagnie de gens.
Ceux de la dite compagnie sont – entendement – Mémoire et Volonté – Raison – Sensualité – Sagesse théorique et pratique –Théologie – Foi – Espérance – Charité – Justice – Prudence – Force – Tempérance.
La volonté est la grande maitresse du palais de l`âme car sans elle l`âme ne peut mériter ni pécher. Mémoire est son conseillé principal et directeur. Entendement est son chancelier, la Raison sa gouvernante et la sensualité est sa servante.
Avec l`entendement se trouve trois autres conseillers qui sont savoir et sagesse pratique et mécanique. La sagesse est suivie de théologie, de physique et mathématique. On trouve aussi la grammaire, rhétorique, logique, médecine, arithmétique, géométrie et musique.
La sagesse pratique est pour apprendre à l`adolescent à modérer la concupiscence de son âme et ses passions et lui enseigner les choses vertueuses regardant la conduite civile suivie par la Justice, Force et tempérance. Il doit apprendre la prudence religieuse, économique et politique.
Les institutions de prudence et comment on peut et doit être prudent.
Celui qui veut passer honnêtement le repaire de vie humaine doit vivre droitement, par raison et connaitre la nature des choses, leur qualité, leur quantité et utilité. Certaines choses semblent être bonnes et ne le sont pas, d`autres semblent ne pas être bonnes et le sont.
La personne prudente prend le temps de vérifier et ne change pas par grande adversité ou prospérité. Elle ne fait rien de conséquence sans conseils et ne croit pas facilement les choses fausses et mauvaises. Elle ne juge pas définitivement les choses ambiguës et douteuses sans avoir la vérité.
Il y a des choses qu`on ne doit jamais commencer et celui qui les commence et y persévère s`en trouve en grand dommage et perte de biens et de réputation. La parole de la personne prudente ne doit pas être vaine soit en conseil, en commandement ou en correction. On doit porter témoignage de vérité. Elle doit louer autrui modérément et ne pas s`indigner par colère. Une louange excessive est suspecte d`adulation et de flatterie et l`indignation excessive de malice, de colère ou ennui.
La personne prudente doit bien réfléchir avant de promettre pour voir si la chose est raisonnable.
La personne prudente pense aux choses du passé comme exemple pour se guider, elle pense à ordonner le présent et pense à l`avenir afin de prévenir les maux futurs.
La personne prudente ne doit pas toujours être en travaux mais doit aussi garder du temps pour la récréation de corps et d`esprit et cependant ce repos doit être plein de bonnes intentions. On ne doit pas chercher à plaire à tous mais regarder la chose utile et devant les gens honnêtes et devant Dieu.
Des cinq manières de prudence
Madame Prudence dit à l`âme, vous dites merveilles. Dites-moi s`il vous plait comment on peut se gouverner par prudence en tout état de vie.
La Prudence répondit : Pour bien savoir ce qu`est la prudence il convient de considérer que tout homme sensé doit être instruit en trois savoir qui sont : la perfection de lui-même, le gouvernement de sa famille et la communication avec le prochain.
Pour la première (perfection de lui-même) il convient d`avoir une prudence religieuse pour le Salut, pour le second ( gouvernement de la famille) il faut une prudence économique et pour la troisième ( communication avec son prochain) il faut savoir que tout homme est sujet ou citoyen d`un État, d`un gouvernement, d`un roi ou prince et que il convient d`avoir une prudence politique, pour celui qui est en charge ou qui gouverne il faut une prudence de gouvernance et aussi une prudence militaire.
La prudence de Salut ( prudence religieuse)
La prudence religieuse est nécessaire à toute créature raisonnable pour bien se gouverner en se gardant de faire le mal et pour obéir aux Commandements de Dieu comme l`écrivait St-Paul a ceux de Delphes qu`il donnait en exemple non pas comme ignorants mais comme sages et prudents. L`homme prudent doit considérer de quoi il est, qui il est, et comment il est. L`homme est une créature composée d`un corps et d`une âme. Cette âme est faite à la semblance de Dieu et le corps des éléments de la terre. En cette comparaison il est infiniment mieux d`aimer en premier son âme plus que son corps car la vie éternelle en Paradis n`est pas garantie et l`enfer existe.
Il doit encore réfléchir s’il sera maitre où serviteur et si il est instruit ou ignorant.
Pour mettre ordre à tout cela il y a neuf règles
La première concerne l`intention d`une personne au commencement de toute action. Une action peut être jugée bonne ou mauvaise mais les actions qui sont interdites par la Foi ne peuvent pas être bonnes comme : l`adultère, la fornication, le pillage, vols, blasphèmes, ect Les autres actions seront jugées bonnes par l`intention de ceux qui les font comme de servir Dieu, de jeuner, de donner des aumônes, d`être humble, être libéral, chaste, pudique, loyal, diligent, aimable, gracieux et autres choses semblables.
Ceux qui font ces action seulement pour l`honneur mondain ou pour l`argent n`auront pas de récompenses céleste. Mais ceux qui font de tels biens en se gardant de mal faire et le font par grand amour et charité pour Dieu et leur prochain pour l`amour de Dieu mériterons envers Dieu qui prend plaisir aux bonnes œuvres.
La seconde règle est de bien réfléchir avant l`action ( Cogitation). Trois choses à savoir qui sont la bonne et honnête fin de l`action, la faisabilité et l`humilité. Celui qui gouverne ses enfants et sa famille doit conduire ses enfants à acquérir un métier et à avoir quelques biens temporels nécessaires. En ce type de réflexion on doit chercher à vivre honnêtement en ce monde sans faire de tort à autrui et non pas à vivre pour la gloire et la volupté. Les réflexions doivent être stables et fermes et elles doivent être simples et humbles.
On doit réfléchir à comment ce monde est plein de misère et combien instable et variable est l`esprit de l`homme qui change au gré des opinions et des intérêts. On doit réfléchir à la vie de Jésus-Christ en ses peines, labeurs, sa Passion et résurrection.
Vient ensuite le fait de discerner si la chose à quoi on pense est bonne ou mauvaise par connaissance. La personne doit discerner le vrai du faux et le bon du mauvais. Pour avoir ce discernement et cette connaissance il faut lire les Évangiles et autres Saintes-Écritures qui expliquent le bien et le mal. Il faut aussi savoir donner le bon exemple et l`édification de son prochain en trois manières.
La première est de se garder de pécher afin de ne pas scandaliser son prochain et de lui donner occasion de faire quelques faux jugements comme par exemple de chercher les querelles, de fréquenter de mauvais endroits et mauvaises personnes.
La deuxième est que l`on doit donner bon exemple à sa femme et aux enfants de la famille et à ses voisins par fréquentation des bonnes œuvres et en se montrant vertueux.
Troisièmement il faut donner exemple et corriger avec discernement et discrétion ceux qui font scandale afin qu’ils retournent sur le bon chemin et ne retournent pas à leurs scandales. C`est ce que faisait Jésus-Christ quand il fut corporellement en ce monde car quelquefois il reprenait, quelquefois il se taisait, quelquefois il faisait un miracle, quelquefois il jeunait ou il mangeait faisant tout cela dans le but de l`édification. Il faut être prudent en reprenant une personne afin de ne pas causer scandale, blasphème ou homicide.
La personne prudente doit être tardive à parler et se garder de quatre choses. La première est que toute parole doit être dite en charité c`est-à-dire a l`honneur et la gloire de Dieu et à l`édification du salut de son prochain. On ne doit pas médire et on ne doit pas utiliser de paroles scandaleuses ou donner occasion à ceux qui entende de mal juger.
La parole doit être dite au profit et non pas pour la perte et dommage d`autrui.
Il faut aussi choisir le meilleur propos et se garder de mal parler.
Il faut se garder de mentir qui est toujours un péché au moins véniel et quelquefois mortel.
On doit être diligent au travail, et penser aux choses nécessaires pour ceux qui sont sous notre charge, se garder de l`excès de boisson, de nourriture, de vêtements ou de tout autres choses.
On doit penser aux temps passés et comment on a vécu et penser aux temps futurs et a ce qui peut advenir.
Donc la personne prudente doit avoir deux affections. La première est celle des sens et permet de nourrir et entretenir le corps, les enfants, sa famille pour la nécessité. Le seconde est spirituelle en faisant toutes choses qui plaisent à Dieu en désirant le servir et l`aimer et en aimant son prochain.
La prudence économique.
La prudence économique est nécessaire pour gouverner une famille. La bonne coopération entre le mari et sa femme dans toutes les affaires de la maison. La famille doit être entretenue honnêtement en vivres et vêtements mais sans excès. Le mari et la femme doivent bien se conduire et éviter les conduites scandaleuses. Ils doivent être fidèles et loyaux l`un a l`autre. Il faut mettre ses occupations aux enfants et affaires de la famille.
Voilà pourquoi les décisions de mariages doivent avoir regard sur la prudence et la discrétion – les prudents font et édifient une maison et les imprudents la défont et la détruise.
Maitre Guillaume de Paris écrit qu’il y a cinq choses à penser avant le mariage.
La premier e est d`éviter les comportements vilains qui vont détruire un mariage.
Le second est que le mariage est pour subvenir aux besoins communs même en temps mauvais de maladies et de tribulations.
La troisième est pour édifier la famille afin que tous puisse vivre de façon vertueuse et faire leur salut en Paradis.
La quatrième est pour travailler et trouver un moyen honnête de gagner sa vie et de soutenir ses enfants.
Le cinquième est pour avoir une lignée et des enfants.
Comment il faut prudemment gouverner ses enfants.
Les enfants sont naturellement enclins à trois choses dont les parents doivent les retirer.
La première est la puissance et sensibilité des passions qui les incitent à suivre leurs pulsions et concupiscences sans prudence. Pour les en retirer il faut les garder occuper et avoir un œil sur eux.
La seconde est que les jeunes gens sont rapide à parler et médire en paroles, injurieux, cachotiers et détracteurs. Il faut chercher à les détourner intelligemment des vices pour les tourner vers les bonnes choses par légère et amoureuse corrections et exemples quotidiens.
Troisièmement les jeunes gens sont opiniâtres et arrêtez dans leurs paroles et délibérations et disent facilement des choses fausses et impertinentes qu`ils soutiennent par orgueil et aussi par présomption et par manque d`expérience de la vie. Si ils commettent quelques fautes qu`ils soutiennent et défendent sans raison alors on peut les mettre en charge de responsabilités difficiles ou ardues et garder un œil sur eux afin qu`ils prennent une expérience directe de la vie réelle.
Les enfants doivent aller aux écoles. Les hommes apprennent à mal faire en ne faisant rien. Il faut apprendre et savoir un métier honnête. On doit exercer un enfant aux travaux domestiques et corporels en foyer afin qu’il soit sain et fort. La paresse ou trop long repos hébète l`esprit, rend le corps faible et nourrit les vices. Les enfants doivent avoir des jeux honnêtes et laborieux pour la récréation de leur esprit après les études. On doit garder les enfants sous surveillance et empêcher les mauvaises compagnies. On doit chercher des compagnons honnêtes et bien instruit en droiture.
De la prudence de gouvernement et militaire.
Nous ne tiendrons pas de long propos à ce sujet. La vertu de prudence doit être exercée par tous ceux qui commande ou qui gouverne qui doivent garder quatre choses.
La première est d`aimer, étudier, servir et complaire à Dieu et a son Église.
Le seconde est de satisfaire ses sujets en les gardant en paix et bonne justice et d`avoir des officier qui sont gens de biens, de ne pas être avare, de gouverner par le conseil ceux qui sont justes et les sages, de récompenser ceux qui font le bien et de punir les mauvais.
La troisième est de bien étudier la chose publique afin de bien la diriger.
La quatrième est que le gouvernant doit protéger son peuple des exactions et violences. Il ne doit pas faire de guerre sauf en toute justice et prudence bellique ordonnée à la défense du bien commun. Il doit agir avec prudence, sans colère et sans hâte mais selon le temps et il doit surtout se garder d`être déloyal, inhumain, plein d`avarice et sans foi.
De la vertu de Force
La vertu de Force est une dame de moyenne grandeur, humble et avec une hardiesse modérée. Elle a quatre compagnes qui sont demoiselles Magnanimité, Magnificence, Patience et Persévérance.
La force donne le courage aux hommes et fermeté et assurance a la femme pour soutenir et résister a toutes choses difficiles selon dame Raisonnable afin de vivre en liberté, joyeusement en sûreté et sans crainte.
Trois choses sont dignes de louanges.
La première est de réfléchir un peu sur les adversités de ce monde. Il convient de savoir que en cette vie humaine à certains endroits où moment ou trouve des états de guerre, de discorde et de querelles. Il faut réfléchir au fait que la chair, le monde et les anges déchus ne vous laisseront guère vivre en paix. Vous serez contrainte de batailler ou de succomber contre les passions de la chair, contre les malices du monde et contre les tentations des anges déchus. Toutefois avec la force et le courage vous pourrez les surmonter.
La seconde vertu louable est que je vous rendrai consciente du bien commun car ceux qui ont la vertu de force sont vertueux, libéraux, utiles, forts et hardis et abandonne discrètement leurs intérêts personnels pour le bien commun et public.
La troisième propriété que l`on doit bien estimer est d`avoir conscience de la malice des tyrans et des hérétiques. C`est la vertu de force qui a conduit tant de st-martyres à leur cruelle mort qu`ils ont patiemment endurés pour l`amour de Jésus-Christ et de Son Église.
Comment la guerre corporelle est licite
Il me semble dit l`âme a dame Force avoir vu que la guerre corporelle est défendue et prohibée en l`Évangile car Dieu commande paix et elle est laissée a ceux qui le veulent fuir en commandant de laisser la moitié de son manteau. Et davantage on fait en temps de guerre tant de vilains crimes et péchés, Dieu y est blasphémé, renié et détesté, les églises sont profanées et pillées, les villes détruites et brulées, les hommes tués et les femmes violées, les biens sont ravis on ne trouve la ni foi, ni loi, aucun amour, humanité, humilité, charité sobriété et choses honnêtes mais plutôt orgueil, ambition, arrogance, cruauté, désobéissance, avarice, vols, pillage, fraude, impiété, fureur, haine, vengeance et toute autre vilénies.
La guerre est une chose terrible qui fait malheureusement partie des choses de ce monde. St-Jean le Baptiste a dit aux gens de guerre en l`Évangile qu`ils ne fassent aucune concussion, se contente de leur paye mais il convient que la guerre soit juste.
Pour qu’une guerre soit juste il faut trois choses.
La première est l`autorité du Prince par laquelle on fait cette guerre. Une personne privée sans autorité légitime ne peut pas faire la guerre pour recouvrer un bien mais demander restitution. Un Roi ou un Prince a aussi le droit de défendre son autorité légitime et il lui est permis de faire la guerre pour le bien de son pays et sa défense. Ceci est montré en l`Ancien Testament quand les enfants d`Israël ne voulurent guerroyer sans chefs ce que Dieu leur donna.
La seconde chose requise est une cause juste. Ceux contre qui ont la guerre doivent avoir commis quelques fautes comme par exemple avoir agressé sans raison une ville ou ses habitants ou encore contre des sujets révoltés et déloyaux qui utilisent la violence.
La troisième chose est une intention droite. Ce qui veut dire que la guerre est faite pour éviter un plus grand mal comme le dit St-Augustin. Les batailles ne doivent pas être faites pour la convoitise et l`avarice mais pour avoir la paix, punir et extirper les vicieux et les mauvais. On doit essayer de réduire les pertes de vie et cruautés et chercher la paix.
En temps de guerres plusieurs gens de bien et bonne vie qui n`ont rien à voir dans ces conflits perdent leurs vies avec les coupables. Je vous le confesse dit dame Force mais sachez que les gens de bonne vie qui meurent, perdent leurs biens et sont victimes de persécutions seront récompensés en Paradis dans l`autre monde tandis que les délinquants seront persécuté en enfer.
Il n`est pas permis aux gens d`Église de faire la guerre.
De la Magnanimité – première fille de Force.
Le magnanime est l`homme d`honneur proche de la vertu. Le Roi David dans l`Ancien Testament est un exemple d`homme humble et magnanime. Il fut humble devant Dieu en considérant sa faiblesse devant son Dieu et il fut magnanime alors que sachant que il avait été désigné par Dieu comme Roi d`Israël à travers l`onction de l`homme de Dieu Samuel il évita tous les astuces et malices du roi Saul qui l`expulsa de sa maison par autorité royale.
Le magnanime peut être connu a plusieurs choses.
La première est qu’il est lent à cheminer et il est ferme et diversifié dans son courage.
Le seconde est que le magnanime ne se délecte pas à recevoir un plaisir d`autrui qu`il ne lui en fait un plus grand et il se retrouve plus à donner qu`à prendre.
La troisième est que le magnanime ne s`immisce pas aux choses qui n`appartiennent pas à son état.
La quatrième est que le magnanime montre un grand courage.
Le cinquième est qu’il est familier de la fréquentation des gens mais ne veut pas entendre les flatteurs.
Le sixième est qu`il préfère les choses honnêtes aux choses profitables et aime plus les vertueux que les riches.
De la Magnificence – seconde fille de Force.
Elle appartient principalement aux riches et puissants pour faire des choses magnifiques servant principalement les choses publiques communes comme les hôpitaux par exemple. La magnificence implique de se garder d`excéder en trop grande somptuosité et magnificence car cela donnerait un exemple de mal, tant pour le murmure que pour le mauvais exemple.
De la patience – troisième fille de Force.
C`est une vertu par laquelle on porte toutes adversités et maux sans perturbation de tristesse et sur laquelle St-Paul a écrit à ceux de Corinthe en disant «Exhibons nous comme ministres de Dieu en grande patience», c`est-à-dire que tous doivent être patient en toutes tribulations et injures concernant la renommée, les biens temporels et les personnes et qu`on se doit de supporter pauvreté, injure, violence, guerre, procès, maladie, dissension et autre adversités. Et si on doit nous même garder patience nous devons aussi induire notre prochain à la patience.
Comme ministre de Dieu cette patience doit encore être spirituelle, c’est-à-dire de supporter toutes les adversités et autres pour l`honneur de Dieu et non pour les biens temporels seulement comme le font de nombreux hommes de différents, qui travaillent fort et qui prennent des risques pour de l`argent avec grand tourments et peines.
St-Jean de Chrysostome a écrit ceci : « Pour ce qui est d`être patient en ses propres œuvres cela est choses fort louable, mais c`est chose impiteuse et abominable que de souffrir injure qui est faite à Dieu.»
Quand une injure est faite a quelque personne en ses biens ou réputation seulement on doit le porter patiemment, mais quand elle fait injure à Dieu et à son Église on doit demander réparation de la dite injure par zèle de Justice et non par vengeance.
Et comment doit-on entendre donc ce que Jésus-Christ a dit en l`Évangile de St-Mathieu « Si quelqu`un te frappe sur l`une de tes joues, présente lui l`autre joue.» St-Augustin a écrit que l`homme juste et piteux doit être prêt à supporter les malices et injures de ceux qu`il cherche à rendre bon. Il convient d`entendre que l`on doit garder les douleurs et la patience et le courage dans son cœur pour l`amour et l`honneur de Dieu tandis que par le dehors des choses doivent être faites qui profite au salut de celui qui a dit ou fait injure auquel nous devons désirer tout bien.
En ce qui est écrit en l`Évangile de St-Jean ou Notre Seigneur Jésus-Christ a été frappé sur une jour devant le grand prêtre Caïphe, il ne présenta pas l`autre joue mais répondit « Si j`ai mal parlé, reprend moi mais si j`ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?» car Notre Seigneur ne reprit pas ce malheureux par indignation et vengeance de l`injure qu`il lui avait faite, laquelle il porta patiemment dans son cœur, mais parce que il avait offensé Dieu et justice.
Par cet exemple on voit que si on doit porter l`injure soit verbale ou réelle patiemment dans son cœur pour l`honneur de Dieu, on peut en demander réparation par justice pour la correction de l`offense et du délinquant sans appétit de vengeance et non pas en voulant détruire le prochain et néanmoins la réparation civile est requise et doit être traitable et gracieuse.
L`âme dit : Cela est facile à dire que il faut prendre patience mais cela est très difficile à faire à cause de nos tendance naturelle dans la chair. Cela est vrai répondit dame Force mais considéré que la patience doit être dans l`entendement, dans l`esprit et dans la volonté. Il est impossible d`être si patient que les sens de la personne ne se perturbe comme fut effrayé l`humanité de Jésus-Christ en prévoyant sa douloureuse et cruelle mort et passion.
Considérations sur la patience
La première est de réfléchir à la vie de Notre Seigneur Jésus-Christ pour montrer que les biens de la vie présente sont à mépriser et soutenir les adversités de ce monde. Si Jésus-Christ avait voulu fuir les douleurs de ce monde, chacun serait heureux de faire comme lui et si il aurait voulu fuir les maux et adversités, les hommes et les femmes auraient en horreur la pauvreté, infirmité, injure, ect.
La seconde considération est la douleur et tribulations des martyrs, confesseurs, vierges et saints et saintes qui sont par tribulations entrés en Paradis.
La troisième est de penser au nombre innombrables de grands péchés que l`on a commis contre Dieu ( chaque jour, nous péchons en pensées, paroles et actions) et que tous les tourments du monde ne pourrait suffire à les racheter sans le mérite de la passion de notre Seigneur Jésus-Christ pour le monde entier.
La quatrième est de penser que ceux qui sont sans tribulations et adversités abusent des biens de ce monde et de la prospérité mondaine en commettant plusieurs offenses.
La cinquième est de penser à la mutabilité et l`état de la vie présente et de toutes ses adversités, amertumes, maladies et misères ce que Dieu m`ordonne de penser qu`il ne faut pas trop aimer ce monde et qu`il y en a un meilleur.
Le sixième est de penser la douceur de la Miséricorde divine, que Dieu châtie et pardonne et que ceux que Dieu aime il les châtie. A ce propos le Roi David disait « Mon Dieu ta verge et ton bâton me donnent consolation.»
Le septième est de réfléchir au fait que Dieu laisse prospérer des gens qui refusent Dieu en ce monde et avoir toutes choses à leurs souhait et après leur trépas ils auront peine éternelle.
La huitième considération est que la prospérité mondaine aveugle les gens de sorte qu’ils ne voient plus leurs péchés et ne les considèrent plus comme graves et comme des offenses à Dieu. Ils ne voient pas que ils sont peut-être sur la route de damnation éternelle car un homme vivant dans la sensualité applique totalement son esprit aux douceurs de ce monde et ne pense pas à la mort, au Paradis, au démon ou à l`enfer.
La neuvième considération est le temps que dure une maladie ou adversités au regard de l`éternité. On passe quatre-vingts ans en ce monde et on en dort la moitié.
La dixième considération est de penser que les adversités ne peuvent blesser l`âme mais seulement le corps quand on veut les porter patiemment et que l`âme est plus noble que le corps.
La onzième est de peser comment certains hommes font de travaux pour acquérir les honneurs et biens de ce monde qui sont des biens passager sans rien faire pour avoir les biens du monde à venir.
La douzième est de considérer la tristesse et la colère qui vient de l`impatience.
La treizième est de penser que les tribulations mènent souvent au Paradis comme il est dit dans les Actes des Apôtres.
La quatorzième est de penser que la Sagesse divine ordonne tout doucement selon la sapience divine et que connaissant la vertu de chaque homme, les adversités sont pesées de façon à corriger une personne et la guider vers son salut. Le médecin céleste ne donne à son patient que la dose nécessaire comme remède à sa maladie spirituelle et ses trop nombreux péchés.
La quinzième considération est de penser aux fruits qui viendront de cette tribulation qui sont la correction de l`homme ou de la femme aveuglé par ses péchés, la mutation de sa volonté dépravée et le frein à sa concupiscence.
De la persévérance – quatrième fille de Force.
La persévérance dit dame Force est un dame par laquelle toutes choses bien considérée on demeure stable et jusqu`à la fin en l`accomplissement d`une opération sans laquelle une personne ne saurait être dite forte. Je vous ai dit comment on a la Force par la magnanimité, par magnificence et par patience mais ce n`est rien sans la persévérance car celui qui persévérera jusqu`à la fin fera son salut.
Pour l`avoir il faut se garder de deux choses. La première est la facilité de se divertir a bien faire comme quand le peuple d`Israël commença a murmurer à cause des fatigues des chemins du désert et que les explorateurs de la terre promise voulurent retourner en Égypte. L`autre est opiniâtreté ce qui est une personne qui veut toujours tenir tête à tout prix pour ses opinions ce qui est une espèce d`orgueil.
Il arrive que des gens qui par grands travaux ont appris la science, les vertus ou les biens temporels perdent tout par nonchalance ou faute de persévérer.
Satan s`attaque toujours a la persévérance comme le dit St-Bernard car il sait que par elle toute vertu amène des couronnes.
Donc âmes dévotes considérer ceci : si vous voulez la vertu de force soyez persévérant.
De la tempérance ( Modération) et des vertus morales
Plusieurs demoiselles suivent dame tempérance incluant la Pudeur, l`Honnêteté, l`Abstinence, la Sobriété, la Chasteté, la Clémence, la Modestie, la Studiosité et l`Humilité.
L`âme dévote qui suis la Tempérance retire l`appétit des désirs contre l`honnêteté, sais se dominer modérément et garder raison fermement sur la volupté. Elle sait se dominer et réprimer les délectations et concupiscences désordonnées de vins, viandes et des luxures.
L`humilité réfrène et modère les mouvements de fol espoir et d`audace qui aide à réprimer les appétits désordonnés des hommes et des femmes et les assauts des passions sensuelles.
La mansuétude dicte la clémence et réfrène les mouvements de colère qui poussent à la vengeance.
De la Pudeur ( Vergogne) première fille de Tempérance.
La pudeur ( vergogne)est une espèce de vertu qui fait avoir crainte de faire chose vilaine.
La principale honte qu`on doit avoir est que la personne qui est tenté de pécher doit considérer la honte qui lui adviendra devant Dieu et devant le monde comme le fait la chaste Suzanne dans l`Ancien Testament. Il est écrit en l`Ecclésiastique (Ancien Testament) que la personne doit rougir et avoir pudeur de seize choses.
Un homme ou une femme doit avoir honte des choses suivantes :
La première est la honte de fornication qui comprend l`adultère, le stupre, l`inceste et toute autre espèce de luxure.
Le deuxième est la honte d`être menteur et de continuer de dire des mensonges.
La troisième est la honte d`être négligent et paresseux.
La quatrième est la honte de contracter de prêts usuraires.
Le cinquième la honte d`être trompeur en vendant ou achetant.
Le sixième est la honte d`être voleur.
Le septième est la honte de refuser de croire au St-Évangile.
Le huitième est la honte d`être vilain mangeur à table.
Le neuvième la honte de donner une chose à regret.
La dixième la honte de ne pas rendre salut a ceux qui saluent.
La onzième il doit avoir honte devant la luxure.
La douzième la honte de ne pas aider ses proches parents.
La treizième est la honte de retenir le bien d`autrui.
La quatorzième la honte de désirer la femme d`autrui.
La quinzième est que l`on doit rougir en corrigeant son ami car admonester ou être admonester doit être sans flatterie et par vraie amitié et sans injure.
La seizième est la honte de reprocher à un autre un bienfait ou un plaisir.
Il faut réfléchir au fait que une des tactiques du démon est d`enlever toute honte de façon à empêcher la confession qui peut sauver l`âme d`une personne.
L`Honnêteté seconde fille de Tempérance
L`honnêteté est une vertu qui consiste dans les choses intérieures, c`est-à-dire le cœur, l`esprit en la pensée et en la volonté. En la conversation extérieure de la personne car on connait le dedans du cœur, de la pensée ou de la volonté par les actes extérieurs, et par les choses que l`on fait visiblement et celle-ci est dite honnête et digne d`honneur par une conduite vertueuse qui évite les opérations vicieuses, scandaleuses et déshonnêtes.
A ce propos, St-Paul disait aux Corinthiens : Toutes choses soient faites en vous honnêtement et par ordre. Pour vivre en honnêteté et être beau devant Dieu et honorable devant le monde, il est requis de faire toutes bonnes choses, et ne penser ne faire par délibération dépravée aucun vice, mais se gouverner entièrement par raison.
Abstinence et Sobriété – filles de Tempérance.
La sobriété rend l`âme claire, facilite la mémoire et aiguise l`entendement. Le Seigneur Jésus-Christ avait dit à ses Apôtres et Disciples, « Gardez que vos cœur ne soient aggravés par trop de boisson et de nourriture.»
Le corps gouverné par l`abstinence sera une porte de vertus pour entrer au cœur de la personne et la préparer pour recevoir le St-Esprit.
La trop grande abondance et l`excès dans la nourriture, l`alcool (et la drogue au 21 eme siècle) engendre des maladies et produisent ennui et mollesse.
Plusieurs ont péris à cause de ces abus.
Pour avoir abstinence il convient de trois choses.
Ne pas offenser Dieu par gloutonnie.
La première est de trop manger ou de trop consommer d`alcool. Notre Seigneur Jésus-Christ disait « Jean le Baptiste est venu et il ne buvait et ne mangeait pas comme les autres. Les scribes et les pharisiens disaient qu’il avait le diable en lui. Et le fils de la vierge est venu, mangeant et buvant comme on fait communément, et ils disent c`est un dévorateur et un buveur de vin.» Ses Apôtres ont connu la sagesse de Notre Seigneur Jésus-Christ qui étant juste et saint, mangeant et buvant modérément. St-Augustin dit que Notre Seigneur Jésus-Christ a montré par ces paroles que les enfants de sagesses entendent justice en alternance en mangeant, mais aussi en supportant la faim et indigence et en tempérant l`abondance par un même vouloir, c`est à dire en acceptant aussi volontairement l`abstinence que l`abondance.
Deuxièmement on doit se garder de viandes ou de vins trop exquis et dispendieux dont le mauvais riche est repris en l`Évangile. Toutefois on peut en consommer a l`occasion de banquets et fêtes mais pas de façon courante et quotidienne.
Troisièmement on ne doit pas anticiper les heures de repas et de garder modération.
Le Sage dit : Le boire pris par sobriété est la santé de l`âme et du corps mais le vin pris par superflue cause a plusieurs irritations, scandales, blasphèmes, lubricité, attouchements déshonnêtes, ôte la mémoire, dissipe le bon sens, bloque l`entendement, offusque l`esprit, corrompt la santé, diminue la vie et risque le salut corporel et spirituel.
De la Chasteté et de la Continence - filles de Tempérance
Premièrement : Les hommes et les femmes sont tentés par la concupiscence charnelle mais le Dieu Tout-Puissant y a mis des limites par les Commandements. Ils doivent donc utiliser les vertus pour résister.
Deuxièmement : La chasteté et continence soumet à la raison toute ses forces car on voit souvent que une personne luxurieuse ne prend aucun plaisir aux prédications et autres paroles divines contrairement à la personne chaste et pudique.
La troisième propriété est que la chasteté soumet la chair à l`esprit.
La quatrième est que la chasteté dispose entre toutes les vertus à acquérir la science de Dieu en gardant l`âme pure.
La chasteté rend la personne familière a Dieu car la pureté de cœur et de pensée est la chose qui plait le plus à Dieu et qui dispose le plus a être aimé de Dieu pourvu que l`humilité soit sa compagne. ( La mère du Christ était chaste – l`apôtre préféré St-Jean était chaste – St-Jean le Baptiste le précurseur était chaste, ect)
Comment entretenir la chasteté et continence
La première chose est de garder le corps occuper au travail du corps ou de l`esprit car le grand repos et l`inactivité lui sont contraire.
La seconde est la bonne compagnie car la fréquentation des gens impudiques rend la personne semblable tandis que la fréquentation des gens de bien et vertueux la garde dans le bon chemin. Le Sage dit : Qui touche la poix en sera maculé qui se tient avec personne honnête se décharge.
La troisième est de parler de bonnes choses et de ne pas prêter l`oreille aux mauvaises comme le dit St-Paul. Les mauvaises paroles corrompent les bonnes mœurs.
La quatrième est de fuir les occasions qui induisent les hommes et les femmes en fol amour destructeur et déshonnête.
De la chasteté conjugale et virginale
Prudence vous dit que on doit être chaste en mariage tout comme St-Paul le dit en écrivant aux Hébreux le nomment mariage honorable quand il est immaculé, c`est-à-dire que le mari et la femme gardent fidélité l`un a l`autre. Touchant la chasteté virginale si elle n`est pas un commandement toutefois elle est conseillée et plus excellente que la chasteté conjugale comme l`écrit St-Paul aux Corinthiens. Il y a pour cela plusieurs raisons.
La première est que Notre Seigneur Jésus Christ a voulu naître et prendre corps d`une vierge et a voulu vivre et mourir vierge et recommanda sa mère a St-Jean l`Évangéliste qui était vierge.
La seconde est que St-Paul conseille la virginité comme le plus grand bien en elle dans son Épître aux Corinthiens. Or la virginité est ordonnée pour le bien divin, a savoir pour servir Dieu (les personnes qui servent dans les ordres) et dans le mariage pour le bien des hommes, la multiplication des humains. La virginité appartient à la vie contemplative et les vierges prennent leur notable étude à prier Dieu, a l`aimer et ont pensé comment elles pourront lui complaire.
Les gens mariés vaquent aux occupations de la vie courante comme de nourrir leurs enfants, de travailler, entretenir leur famille, de gouverner leur maison ou ils ont plusieurs tribulations comme le dit St-Paul en son épître.
De la Clémence – fille de Tempérance (modération)
La Clémence laquelle par bénignité retient le courage de celui qui par haine veut nuire à autrui, non que Clémence modère la haine, mais la peine, c`est la mansuétude qui modère la colère, de laquelle procède la haine. Sénèque en parlant de clémence dit que ceux qui sont appelés cruels peuvent avoir raison de punir mais ne savent pas se modérer. On ne doit pas punir plus que par la loi ce qui est équité La clémence modère l`affection du courage du Prince ou du juge sur la puissance de infliger la peine. Elle s`accorde avec la Charité par laquelle on pourchasse le bien de son prochain et on empêche son mal. Cette vertu est utile a tous mais particulièrement au Princes et a ceux qui dirige car par Clémence les Princes sont en sureté. Leur trône, royaume, principauté et seigneurie sont en sureté par clémence et prospère.
De la Modestie – fille de Tempérance (modération)
La modestie doit se garder dans les actes extérieurs. Elle conduit les mouvements corporels et opérations des personnes afin qu`ils savent se tenir décemment en vêtement, jeux et passetemps de sorte que ceux qui les regardent ne soient pas scandalisés et offensés. Pour l`avoir il faut plusieurs choses comme la qualité de la personne qui fait telle chose, avec quelle personne il l`a fait, le lieu et le temps car certaines choses sont convenables a aucune personnes qui ne le soit aux autres. Job permettait à ses enfants de faire festins entre eux afin que ils nourrissent par fréquentation leur amour naturelle, et toutefois Job n`y allait pas.
En cela il regardait sa vieillesse, la jeunesse de ses enfants, et considérait que les jeunes vivent autrement que les vieux et anciens. Il y a des choses qui sont honnêtes aux enfants et qui sont répréhensibles aux pères et il y a des choses permises de faire aux hommes, qui sont défendues aux femmes comme de prêcher et d`interpréter les Écritures comme le dit St-Paul. Les jeunes gens doivent travailler leur corps et être gouvernés par les anciens et les anciens doivent reposer leur corps et travailler leurs entendements pour conseiller et conduire les jeunes gens et leurs amis et quoique la luxure soit reprochable à toute gens, toutefois elle est plus détestable aux vieilles personnes comme le dit Cicéron en ses Offices.
Il convient de regarder les temps et les lieux comme le dit le Sage; Il y a un temps pour pleurer, un temps pour rire, un temps de repos, un temps de labeur. Et quant aux lieux, certains sont pour prier Dieu comme les églises, les autres pour s`occuper des choses familières, les autres pour apprendre et les autres pour enseigner.
Par Modestie on évite toute indigence de paroles et de rires ou de mouvement de corps indécents. A ce propos Sénèque dit : Abstenez-vous de paroles vilaines, que vous paroles soient utiles et joyeuses. Quand vous faites vos passetemps et jeux soyez modérés sans moqueries et tumultes. Prenez sobre repos et ne soyez pas paresseux, ne soyez pas curieux de vous enquérir des faits d`autrui qui ne sont pas de vos affaires. Si vous reprenez quelqu`un, faite le doucement et sans opprobre et qu`on prévienne celui que l`on veut reprendre de quelque joyeux propos.
Si par erreur quelqu`un a failli envers vous, pardonné lui légèrement. Gardez-vous de trop loué autrui et encore plus d`en médire. Si on vous interroge répondez sobrement. Gardez-vous de tomber en exécration et noises. Parlez peu, et écoutez patiemment parler les autres.
La modestie implique aussi de gouverner ses sens comme les yeux de façon à ce qu`ils n`offensent personne par un regard lascif. A ce propos le Sage disait : Mon œil a dérobé mon âme. Le mauvais œil incite à la luxure, la colère, les ennuis, l`indignation, les moqueries, la convoitise et l`ambition. A ce propos Notre Seigneur a dit : Si ton œil est mauvais, ton corps sera ténébreux. Car les ténèbres de péchés procèdent de l`immodestie et de l`intempérance des regards faux. Il ne faut pas user des vêtements par affection désordonnée et mauvaise fin soit par orgueil et lubricité mais par suffisance et simplicité. On doit porter un habit convenable a son état mais sans superfluité.
De la Studiosité et comment parvenir à la Science de Sagesse
La studiosité est une vertu contraire à la curiosité réfrénant le courage de toute affection désordonnée de connaitre. Son office est de modérer les mouvements qui tendent vers la chose laquelle il convoite naturellement. Comme le corps désire naturellement de se délecter dans les vins, boisons, viandes et relations charnelles, l`esprit a un désir naturel de toutes connaissances. Ce désir, il convient de le tempérer et de le modérer ce qui appartient à la vertu de Studiosité, laquelle ordonne votre entendement a vous appliquer par étude et à fuir les curiosités inutiles. Aussi elle induit à avoir l`intention d`acquérir la science.
Or me déclare l`Entendement, comment peut-on parvenir à la science? Par Studiosité.
Elle vous y fera monter par six degrés à la science de la Sainte Écriture.
Le premier degré est par pureté de conscience, comme le dit le Sage : La Sapience ( Sagesse) n`entrera pas dans une âme maligne, c`est-à-dire en état de péchés. A cause de cela la pureté doit avoir la crainte filiale de Dieu qui est très utile car comme l`a écrit le Sage : le commencement de la Sagesse est la crainte de Dieu.
Le second degré est de fréquenter oraison ( prières et messes). A ce propos St-Jacques a écrit : Qui voudra avoir sapience la demande a Dieu. Et le roi Salomon ( fils du roi David et roi d`Israël vers 900 Av JC) a dit : J`ai invoqué Dieu et l`esprit de Sapience est venu en moi. Et à la vérité la sagesse fut donnée au Roi Salomon après l`avoir demandé très souvent par prières. Plusieurs docteurs de l`Église et saintes personnes ont reçu la sagesse et la science par oraisons et longues études des Écritures comme St-Bonaventure et St-Bernard.
Le troisième degré est l`humilité. Comme le dit Ptolémée ; entre les sages, celui qui est le plus estimé est souvent le plus humble. Cette humilité doit consister en quatre choses. La première est de ne mépriser aucun enseignement et aucune science si elle n`est approuvée comme bonne par les vrais chrétiens et d`éviter les sciences ( religieuse) réprouvées par les vrais chrétiens. La seconde est de ne pas avoir honte d`apprendre de personne de toutes conditions. La troisième est de ne pas avoir honte de dire que l`on ignore une réponse ou une chose. La quatrième est de ne pas mépriser la personne humble et de chercher à acquérir l`humilité de la Sainte Écriture et autres livres de foi.
Le quatrième degré est d`entendre a correction et amendement des livres qu`on veut étudier.
Le cinquième degré est de garder une droite interprétation des Écritures saintes selon l`autorité des Écritures, par les interprétations des Grands Docteurs de l`Église et des Saints. On doit se garder de témérité en interprétant les Écritures selon sa propre volonté plutôt que en suivant les meilleurs guides car on tombe facilement en erreur et péchés par présomption et mauvaise compréhension des Écritures.
En cette prudence dans l`interprétation des Écritures il convient de se garder de quatre choses. La première est la curiosité pour les choses qui ne sont pas de grande utilité et de ne pas y mettre trop de labeur. Sénèque disait ; Pourquoi te tourmentes-tu en cette question ? La seconde est que il vaut mieux éviter l`instabilité et la multitude de livres traitant de diverses sciences. La troisième est que on ne doit pas chercher une grande subtilité d`arguments dialectiques et de syllogismes. La quatrième est que en lisant trop de livres et en cherchant la vérité on passe trop légèrement par-dessus sans bien comprendre ce que l`on lit.
Le sixième degré pour parvenir à la science est une continuelle étude car on oubli facilement ce que nous avons appris.
De l`Humilité et de ses fruits et par quel moyen on peut l`avoir
La vertu d`humilité est celle par laquelle une personne se connait et s`estime moins. Elle se retient de se croire trop élevée. Elle contrôle notre tendance naturelle à nous croire meilleur que nous sommes.
Par humilité doit-on se soumettre à tous?
A cela il convient de considérer deux choses. L`une qui est Dieu et l`autre qui est l`homme et la femme. Tout ce qui est de l`homme est défectueux et tout ce qui est de Dieu a perfection de salut. Comme Dieu le dit par le Prophète Osée : Israël ta perdition vient de toi et ton aide procède de moi.
Or l`humilité emporte une révérence par lequel l`homme est soumis à Dieu et a son prochain pour l`amour de Dieu. Et par cette raison toute personne doit se soumettre aux autres en ce qu`ils ont quelque chose de Dieu en eux, comme le sont les vertus; toutefois si on sent avoir quelque chose de Dieu en soi, l`humilité dit de se soumettre à ce qui apparait être de Dieu comme par exemple a un chrétien qui a reçu le pardon de Dieu et la vrai foi. Mais il ne doit pas se soumettre à un infidèle, ni penser que un infidèle est meilleur que lui. Mais si un homme pieux voit un homme mondain, il doit penser par humilité qu’il y a quelque bien en ce mondain ou quelques vices secrets.
De plus nous devons par humilité révérer non seulement Dieu en lui-même mais aussi ce qui est de lui en toutes autres choses pour l`honneur de lui.
Les fruits de l`humilité
Le premier est qu’elle plait à Dieu et aux hommes.
Le second est qu’elle rend les oraisons des humbles agréables à Dieu.
Le troisième est qu`elle délivre du mal et de la peine de péché que l`on doit porter en ce monde et en purgatoire.
La quatrième est que l`humilité exalte l`homme temporellement, car de bas lieu elle le fait monter haut. (Dieu exalte les humbles et abaisse les orgueilleux)
Le cinquième est qu’elle induit a gloire et honneur. Car il est écrit en l`Évangile : Qui s`humiliera sera exalté.
Le sixième qu`elle rend la personne digne de l`apparition des anges.
Le septième est qu`elle introduit les personnes à la sagesse.
La huitième est qu`elle délivre les humbles de la tentation comme il fut révélé au bon Hermite St-Antoine, lequel environné de plusieurs tentations disait : Ah bon Dieu qui m`en délivrera et un ange lui répondit : Ce sera par humilité.
Le neuvième est que humilité est nourrice de dilection car les humbles sont aimés de tous.
Le dixième est que l`humilité triomphe de Satan et des anges déchus et que le bon Hermite Machaire vainquit le diable qui le tentait.
Le onzième est que elle appelle le pécheur a pénitence.
La douzième est qu’elle engendre et nourrit paix, union et concorde.
La treizième est de s`accorder facilement à l`opinion des sages sans être opiniâtre ou impertinent.
La quatorzième est la mode de se vêtir de sorte que la personne n`a pas à s`estimer plus que les autres par ses vêtements.
La quinzième est de craindre Dieu et avoir mémoire de toutes choses qu`il a commandé.
Souvenons-nous que les mouvements de la chair se rebelles et font la guerre à l`esprit.
De la Justice – quatrième vertu morale
Une grande dame s`avance, son regard est pénétrant, son port est sévère afin de montrer son autorité. Dans une de ses mains elle tient une épée nue et en l`autre une balance, sa tête avait une couronne d`or. En sa compagnie marchaient quinze demoiselles, ses filles engendrées par elle sans corruption. Elles se nomment – Innocence – Religion – Oraison – Pitié – Observance – Obédience – Grace, autrement dit gratitude – Vindication – Pénitence – Vérité – Fidélité – Libéralité – Miséricorde – Équité – et Amitié.
On me dit que c`était Dame Justice qui commença à parler à l`âme accompagnée de entendement, mémoire, volonté et dire.
La justice diversifiée distribue a chacun ce qui lui appartient sans faire tort à autrui, méprisant sa propre utilité privée pour l`égalité commune et le bien commun.
La justice commutative cherche à pondérer les différents et à trouver des accords entre deux parties ou factions privées et singulières personnes afin qu’ils trouvent un juste accord et une balance juste.
De Innocence, Religion et Oraison ( prières) – trois premières filles de Justice.
La première est Innocence qui est aimée de Dieu autant que vertu qui fait que la personne peut faire quatre choses pour son salut, et pour être innocente.
La première est de détesté le péché et l`iniquité.
La seconde est de ne blesser aucun car comme le dit St-Augustin la vrai innocence est de ne nuire ni à soi ni à autrui. L`innocence d`Abel a été recommandée par Dieu.
La troisième est de punir les délinquants quand on a le pouvoir de réprimer tous vices et de reprouver les pécheurs en temps et lieu propres pour ce faire.
La quatrième est de se garder de juger en mauvaise part les choses douteuses car à Dieu seul appartient de juger des pensées et volonté des humains.
La seconde fille est Religion et elle suit Innocence
Par Innocence vous saurez quel honneur, vénération et exhibition de service vous devez faire à Dieu de trois façons qui est de cœur et de bouche – des œuvres en soi – et en espérance et en charité.
Quant à la vénération du cœur et de la pensée, qui est la principale, elle consiste principalement en la connaissance et dilection de Dieu et en la subjection qu`on lui doit. Et par cette connaissance on croit en Dieu pour l`amour de Lui surtout comme la première vérité. Croyons en lui, souveraine puissance, souveraine sagesse, souveraine bonté et a savoir que il est le créateur de tous biens, le gouverneur de ce monde, le rédempteur des humains, le très libéral rétributeur de ceux qui servent, le correcteur et punisseur merveilleux de ceux qui persistent en leur iniquité et qui sont rebelles, sans correction, ni amendement. Et par une telle connaissance croyons et jugeons que à lui seul est du l`honneur souverain et la foi. Aussi par cette connaissance qu`on a de Dieu on croit avec confiance de ce que par sa puissance il peut pardonner et délivrer toute personne du mal et de la misère. Que par sa sagesse, il connait la fragilité, la variation, la mobilité, l`imperfection, la fiction et la misère de tous les humains. Sa souveraine bonté est propre à avoir pitié et miséricorde des pécheurs et de leur pardonner et de donner sa grâce et sa gloire en paradis qui par son immense libéralité a fait toutes choses et cela est espérance. Et conséquemment par cette connaissance on a amour de Dieu aussi grande que la fragilité humaine peut l`avoir. Par cet amour on aime Dieu parc que il est souverainement bon et digne d`être aimé et que il est la fontaine de tous les biens que nous avons, prenons et prendront et la source de tous les biens que nous avons eu et que nous aurons. Et voilà quant au cœur ou pensée.
Sur la question de la vénération ou si on veut la pensée de la bouche, c`est une reconnaissance vocale de la divine majesté que les bons chrétiens font souvent en priant Dieu non seulement de cœur mais de bouche, en louant Dieu, en lui rendant grâce ce qu`on nomme Oraison qui est la troisième fille qui suit Innocence.
De Oraison – troisième fille de Justice.
L`Oraison est ou vénération vocale ne plait à Dieu que si elle vient premièrement du cœur et de la bouche du juste, c`est-à-dire que la prière de celui qui est en état de péché mortel déplait à Dieu et que il doit se corriger par contrition, par confession à Dieu au prêtre en temps et lieu avec une ferme intention de ne plus pécher mortellement et de satisfaire. Toutefois on ne doit pas avoir cette présomption de penser que nous sommes juste et digne mais on doit se présenter devant Dieu pour le prier et ne lui faire aucune requête avant d`avoir confessé être un pécheur et de demander à Dieu pardon pour ses péchés et ne pas penser obtenir rémission par ses mérites et prières mais par le très bon Jésus-Christ notre sauveur et rédempteur.
Après cela la personne doit rendre grâce à Dieu des biens que il lui a fait et pour ses proches et finalement de lui faire ses autres requêtes en protestant de vouloir conformer son vouloir a la volonté de Dieu.
La vénération de l`œuvre
Elle est en reconnaissance que Dieu est le Seigneur devant qui tous doivent se prosterner et mettre genoux devant lui qui est une adoration extérieure et l`adoration intérieure est celle qu`on lui fait du cœur comme principe de toutes choses. Pour le corps, les jeûnes et abstinences. Et quant aux biens de la terre en faisant oblation à Dieu et aux Églises en donnant des aumônes aux indigents selon notre pouvoir et tout cela a l`honneur de Dieu et non pas pour en avoir nous-même des éloges mondaines.
Comme des personnes sont dites saintes, combien aussi que les choses sont dites saintes lesquelles sont appliquées au service divin et à la vénération de Dieu et de son église, comme les commandements de la loi, les croix, calices, reliques et autres choses sacrées.
De la vertu de Pitié – quatrième fille de Justice et honorer son père et sa mère
La pitié est souvent prise pour miséricorde comme le dit St-Augustin mais cette vertu est prise pour l`honneur que l`on doit à ses parents et à son pays. Il faut considérer que nous sommes en dette à l`autre de plusieurs manières selon les divers bénéfices reçu d`eux qui sont la nourriture et le gouvernement.
En ces choses, Dieu est le souverain, car il est le premier principe de notre être et nous sommes en premier et principalement nourris et gouvernés par Lui. Les pères et les mères, le pays et les gouvernants sont après.
On doit honneur à nos parents en trois manières :
La première en les saluant et en leur parlant humblement, en supportant les défauts de leur vieillesses et ne pas les contrister comme il est écrit en l`Ecclésiastique et au quatrième commandement de Dieu.
La seconde en obéissant au père et à la mère en ce qui appartient aux bonnes mœurs, régime de famille et maison. Il est à noter que l`on ne doit pas obéir à père et mère et gouvernants si les choses demandés vont contre les commandements de Dieu ou qui font commettre le péché ou encore les choses qui empêche le salut des enfants et des sujets, comme d`entrer en religion, de garder chasteté et ou de se marier.
Le troisième est que l`on doit subvenir à père et mère si ils sont incapable de le faire.
Ainsi le commande St-Paul aux Hébreux, et Jésus-Christ en l`Évangile quand il reprend les scribes et les pharisiens qui induisaient les enfants à leur faire oblations des biens qu`ils devaient donner à leurs père et mère. Et qui honore père et mère par pitié, vivra longtemps, sera entendu dans ses prières et console les enfants qu`il aura et ses biens spirituels et temporels multiplieront comme le dit l`Ecclésiastique.
Dernière édition par MichelT le Ven 17 Déc 2021 - 14:37, édité 1 fois
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Les triomphes de la noble amour – Jean Bouchet de Poitiers – année 1545 – Paris ( doctrine chrétienne et vie courante)
De la vertu d`Observance – quelle personne on doit honorer – cinquième fille de justice.
La vertu d`Observance désigne les honneurs et dignités rendu à ceux qui précèdent les autres en dignité. C`est à dire que par la vertu d`Observance on doit révérer et honorer les rois, princes et ceux qui ont autorité et dignité tant en l`Église qui dans le monde séculier.
Nous leur devons observance en trois choses :
Honneur à cause de leur dignité et prélature.
Crainte à cause de la puissance qu`ils ont de corriger et d`enseigner.
Obéissance à cause du gouvernement qu`ils ont de leurs sujets.
A cause de cette obéissance on doit leur payer les droits accoutumés selon ce que disait St-Paul en son épitre aux Romains ou il dit :« Toute personne se rende sujette à ceux qui sont en autorité et ont la puissance, car la puissance est ordonnée par Dieu et que ceux qui résiste à ceux qui ont autorité et puissance résiste à l`ordonnance de Dieu, car les princes sont ordonnés pour punir les mauvais et soutenir les bons.»
A cause de cela rendez a chacun ce qui lui est dû, à savoir les impôts à ceux à qui on le doit, la crainte et l`honneur à ceux qu`on doit honorer.
D’Obédience – sixième fille de Justice –
Obédience est une vertu par laquelle on obéit aux supérieurs selon la règle de la Sainte Écriture, par laquelle on laisse volontiers sa propre volonté.
Pour bien le faire il faut observer plusieurs choses.
La première est de volontairement obéir sans contrainte ni contradiction.
La deuxième est d`obéir sans discussion.
La troisième est d`obéir joyeusement et sans murmure.
La quatrième est de faire tranquillement ce qui est commandé sans retard.
La cinquième est de faire ce qui est commandé virilement sans craindre la mort et autre danger.
La sixième est de faire humblement ce qui est commandé sans présomption ni orgueil.
La septième est de persévérer en obéissance car comme le dit St-Grégoire : Le bien est fait en vain si on le laisse avant de mourir.
L`Obéissance plait beaucoup à Dieu et la désobéissance lui déplait car toutes choses doivent être obéissantes à Dieu. Les choses spirituelles et temporelles doivent obéir à Dieu comme les Anges, les hommes, les femmes comme toutes les opérations naturelles terrestres le font.
L`Obéissance fait de l`homme un ami de Dieu comme le dit Notre Seigneur Jésus-Christ a ses Apôtres : « Vous serez mes amis si vous faites ce que je vous commande.»
L`obéissance fait de ceux qui obéissent à Dieu des frères de Jésus-Christ comme le dit St-Matthieu. L`obéissance fait de l`âme la maison de Dieu dit St-Augustin.
L`Obéissance fait exaucer les oraisons et prières.
St-Grégoire disait : «Si nous obéissons à nos supérieurs, Dieu obéira à nos oraisons.» L`Obéissance délivre du danger et du péril et fait triompher contre les ennemis. L`Obéissance produit la paix et invite les bénédictions divines. L`obéissance rend la personne digne de prélature. A ce propos Jésus-Christ disait : « Qui veut avoir la vie éternelle garde par puissance les commandements de Dieu.»
De la Grace dite gratuite – septième fille de justice.
C`est une vertu par laquelle on garde mémoire et reconnaissance des bénéfices, bienfaits et amitiés qu`on a reçu d`autrui avec volonté de les reconnaître et de remercier.
Cette première reconnaissance doit se faire à Dieu comme l`auteur premier et principal de tous nos biens.
En deuxième, a père et mère.
En troisième aux princes, maîtres et supérieurs.
En quatrième, à nos bienfaiteurs par lequel nous avons reçu quelque bienfait et plaisir particulier.
Pour Dieu, plusieurs choses doivent nous inciter et nous induire a lui rendre grâces de cœur, de bouche et de fait.
La première est la multitude des faits et écritures car l`Ancien et le Nouveau Testament en sont tous pleins. Savoir est de cœur par bonne pensées et cogitations. De bouche par louanges, cantiques et oraisons, et de fait par aumônes, jeûnes, abstinence et oblations.
La deuxième est la diversité des créatures qui nous incite à rendre grâce à Dieu parce que toutes les créatures ont été faites pour l`homme. Et en considérant la beauté, la vertu, la diversité, de celles-ci, et que elles sont sous l`homme sauf les anges, l`homme doit bien être excité à rendre grâce à Dieu.
La troisième est la qualité du temps où nous sommes invité à rendre grâce à Dieu parce que c`est le temps de grâce ( le temps de notre vie est laissé pour rendre nos devoir à Dieu, après il est trop tard pour regretter, c`est le jugement...) lequel temps ne doit pas être gaspiller en vain comme le dit St-Paul. En vain veut dire quand on ne reconnait pas les biens que Dieu nous a fait par son incarnation, sa mort, sa passion, sa résurrection et son ascension de son éternel fils Jésus-Christ, en mettent en pratique et exécution par bonnes œuvres la doctrine évangélique.
En quels biens devons-nous rendre grâce à Dieu?
En les bénéfices généraux, les spéciaux et les singuliers.
Les bénéfices généraux de Dieu sont la Création, la nourriture et la rédemption.
Les bénéfices spéciaux sont expectation, justification et conservation.
Regardons comment Dieu attire a Lui les pécheurs afin de les convertir et de faire pénitence et quelle grâce il leur a fait de les attendre alors que pour un seul péché il pourrait les damner et que au moyen de un seul moment de pénitence, ils peuvent être sauvé. ( expectation)
Nous devons aussi peser le nombre et la gravité des péchés que Dieu lui a pardonnés que plusieurs de ces péchés pardonnés méritent damnation éternelle. Penser que de son ennemi Dieu le fait son ami par le pardon des péchés. (justification)
La conservation est de réfléchir à la difficulté de rester en état de grâce.
Lucifer était un des anges les plus puissant mais il tomba en disgrâce a cause de son orgueil insensé. Adam était en état de grâce en Paradis et sans corruption mais il céda devant les propositions de l`ange déchu. Judas était en compagnie de Jésus-Christ et des apôtres mais il tomba par avarice.
Les êtres humains sont dans une bataille continuelle pour rester en état de grâce ( hors du péché mortel qui risque la damnation en enfer). Une guerre continuelle en ce monde contre les vices et les péchés.
Comme le dit Job à ce propos : « Que la vie de l`homme est un combat» contre le péché.[/b] (Job 7,1).
La troisième difficulté est la fragilité de l`homme et de la femme, qui est si grande que un simple regard peut amener une personne ver s le péché mortel, comme il arriva au Roi David ( Roi d`Israël vers 900 Av JC) en regardant Bethsabée nue, ( qui la conduit à un adultère et par la mort de son mari.) et aussi une simple parole. A ce propos le Psalmiste parlant des humains dit : «Leurs voies et chemins est une chose lubrique.»
La quatrième est la puissance et les astuces de Satan et des anges déchus, ennemi du genre humain. A ce propos Job disait qu`il n`y avait aucune puissance au monde qui se comparait leur puissance.
Le cinquième est la variété des périls et dangers ou sont les hommes et les femmes, car il y en a tant que en cherchant à en éviter un on tombe dans l`autre.
Les bénéfices particuliers de Dieu dont on doit lui rendre grâces sont la vie, l`entendement, la mémoire, la volonté, le mouvement, la parole, le toucher, le gout, l`odorat, les œuvres méritoires, les biens temporels, comme l`argent, l`or, le blé, les vins, les terres, maisons, possessions, nos femmes, nos maris, nos enfants, dignités, autorités et choses semblables.
En toutes choses nous devons rendre grâce à Dieu car tout vient de lui et aussi des saint-sacrements, de bonne doctrine chrétienne et il envoi quelquefois des adversités a des personnes afin que elles retrouvent le droit chemin et évitent leur perdition chose qui leur est plus utile que grande prospérité matérielle.
Comment on doit reconnaître les bienfaits envers les hommes et les femmes et de l`ingratitude.
Vous devez reconnaître les bienfaits à votre égard de cœur en reconnaissant le bienfait, de bouche, en louant le bienfaiteur sans flatterie et d`œuvres par plaisirs et services.
Premièrement on doit le faire aux pères et mères comme nous avons déjà dit si on a la puissance de le faire. Car il suffit aux indigents et pauvres qui n`ont pas la puissance pour reconnaître un bienfait par opération de le reconnaître de cœur par bienveillance, et de bouche, par louange, révérence, honneur et signes d`amitié.
Gardez-vous des ingratitudes : car c`est toujours péché, a la raison de ce que elle manque au devoir de reconnaissance qui est un devoir de charité, comme le dit le Sage. «Le malheur restera toujours en la maison de celui qui rend le mal pour le bien, et l`espérance de la personne ingrate périra aussitôt que la glace d`une nuit.» ( Sagesse 16).
L`ingratitude, comme l`a écrit St-Bernard, est ennemie de la grâce et du salut et l`ingratitude déplait à Dieu. Il est bien de remercier celui qui vont a fait plaisir.
Se garder de sept choses.
La première est de ne pas oublier les bienfaits reçus.
La seconde est de ne pas faire injure ou diffamer son bienfaiteur.
La troisième est de rendre le bienfait par orgueil trop soudain.
La quatrième est de faire un trop grand délai avant de reconnaitre un bienfait que l`on a reçu.
La cinquième est de ne pas trouver de malicieuse excuse comme celle de Antigonus qui répliqua a un homme qui lui demandait un talent d`or, que c`était un trop grand don pour un indigent. Et quand cet homme lui demanda alors un talent d`argent, il lui dit que sa demande était trop petite pour un si riche prince.
La sixième est de reprocher à celui qui demande plaisir, qu`il a été ingrat des bienfaits précédents.
La septième est de regarder si la plaisir que l`on veut faire a quelqu`un lui est nuisible, comme a celui qui prête de l`argent aux prodigues et dissipateurs de biens ou a celles qui pour faire plaisir abandonnent leur corps aux lubriques. St-Augustin dit : « Mieux vaut soustraire le pain à un indigent que de lui en donner si il vit injustement.» L`Ecclésiastique dit : «Fait du bien a la personne juste, et ne donne rien au pécheur.» St-Ambroise disait : « Si l`on ne peut subvenir et aider à quelqu`un sans que un autre en subisse un dommage il vaut mieux s`abstenir.»
De la vertu de Vindication – de punir les crimes en droiture – huitième fille de Justice.
En pensant à Vindication je ne peux croire que cette vertu soit entre les hommes puisque Dieu s`est réservé la vengeance qui n`appartient pas aux humains, comme l`a écrit St-Paul. Si cela est fait de la manière que je vous dirai répond Dame Justice cette Vindication comme procédant de la Justice, toute violence, injure et chose pernicieuse et intolérable est rejeté sinon je ne pourrais être obéit.
La Vindication est donc nécessaire a ceux qui ont autorité, puissance et prélature pour punir les crimes, comme l`a écrit St-Pierre en sa première épître. Pour répondre à ce que dit St-Paul , que Dieu a retenu à lui seul la vengeance de toutes injures. Cela est vrai comme le souverain rétributeur du bien et du mal mais il est à considérer que la vindication de laquelle il parle n`est autre chose que une peine infligé à la personne pour son délit, offense ou crime par celui qui a la puissance, à savoir par le Prince, juge ou autre supérieur ayant juridiction comme l`écrivait St-Paul aux Romains.
Celui qui punit le crime doit bien se garder de mauvaise volonté et affection. Car il fait cette punition du crime nous pas pour nuire et déplaire au délinquant mais principalement parce que celui-ci offense Dieu et parce que se délecter du mal d`autrui appartient à la haine et la malveillance qui est contre la charité et que tous les hommes et les femmes doivent avoir amour charitable les uns pour les autres.
Nous ne pouvons désirer le mal parce que quelqu`un m`a fait des maux injustement ou retourner le mal pour la mal car ce serait être vaincu par le mal ce qui est prohibé et défendu par l`épitre que St-Paul a écrit aux Romains ou il dit : « Garde toi de te laisser vaincre par le mal et surmonte le mal par le bien.» ( Romains 12)
Toutefois, celui qui a pouvoir et juridiction peut punir le crime du délinquant, a savoir pour l`amendement du criminel, pour empêcher qu`il offense encore plus, ou pour le repos et la sureté des autres et aussi pour l`honneur de Dieu et l`autorité de la justice.
La vindication est juste, licite et raisonnable et elle n`est pas contre l`autorité de Dieu qui retient pour lui-même la vengeance, a la raison que celui qui est en autorité et a juridiction n`usurpe pas l`autorité divine mais use de la puissance qui est concédée par Dieu.
De la Pénitence – neuvième fille de Justice et des biens qui en procède.
La Pénitence selon la commune opinion des théologiens est un des sacrements de la St-Église. Il est vrai dit dame Justice que les philosophes moraux païens n`ont pas fait mention de cette vertu parce que ils n`avaient pas conscience du péché comme étant expiable et purgatif par pénitence, mais les théologiens catholiques on eut connaissance de la pénitence comme vertu procédant de la vindication, en ce que par pénitence on punit son péché et par vindication le péché d`autrui.
A ce propos dit St-Augustin, que pénitence est une vengeance d`un homme en colère qui se punit du mal qu`il se repent d`avoir commis.
Considérons qu’un homme a doublement des dettes envers un autre car il lui a pris des choses volontairement par prêts et achats. Et deuxièmement il a retenu le bien d`autrui par pillage, larcin, déception, violence et vol. Ainsi cet homme est maintenant en dette envers Dieu de deux manières.
La première dette est de ce qu’il a reçu de Dieu, comme la création, la rédemption, la nourriture et tous les autres biens naturels, spirituels et temporels que les humains reçoivent de Dieu. A cause de ces biens, l`homme doit à Dieu l`honneur, l`adoration, oblation, sacrifices et oraisons.
La deuxième dette vient du péché commis devant et contre Dieu. A cause de ce geste nous avons soustrait notre obéissance et révérence à Dieu et à cause de cette dette on doit alors payer par pénitence qui consiste à avoir horreur et déplaisir de son péché, de s`en confesser à Dieu au prêtre, avec ferme intention de ne pas recommencer, de restituer et de satisfaire par pénitence et de plus offenser Dieu et son prochain.
Ce sont deux moyens par lesquels on paye ses dettes a Dieu, qui doivent inciter les pécheurs a l`amour de Dieu sur toute chose, lequel se contente de tant de petit et léger paiement pour de si grosses dettes qui condamneraient les débiteurs a la damnation éternelle si ce n`était de l`infinie miséricorde de Dieu.
Quels sont les biens et les fruits de la pénitence
Le premier est que toutes les vertus perdues par le péché sont rendues et restituées par pénitence, car le pénitence est vu comme chose très bonne qui retourne les défauts a perfection.
La seconde est que tous les mérites acquis par bonnes opérations faites en état de grâce, et depuis perdues et mortifiées par péché mortel sont restituées par pénitence accompagnée de vraie foi.
Le troisième fruit est que par pénitence accompagnée de foi, on a rémission de tous péchés comme il est écrit en l`Évangile de St-Luc ou il est dit : Il est convenable que Jésus-Christ souffrit mort et ressuscitait au troisième jour et de prêcher en son nom la pénitence et la rémission des péchés. ( Luc 7 – Actes 3)
La quatrième est que la pénitence rétablit l`âme en sa première force car l`âme en péché est par ce moyen débilitée, aggravée et affaiblie à la manière des vieilles gens de sorte que elle ne peut pas faire d`opérations qui sont plaisantes à Dieu mais renouvelée par la pénitence et le pardon elle devient forte a bien faire, belle en bon espoir et utile aux bonnes opérations.
Le cinquième fruit de pénitence est que par elle on évite les tribulations et adversités comme la peste, la famine, la guerre que Dieu permet pour expier les péchés des peuples comme il y a beaucoup d`exemple en l`Ancien Testament. A ce propos, St-Jérôme disait : «Dieu promet les choses prospères si nous faisons pénitence.»
Le sixième fruit est la participation de tous les bienfaits de St-Église, car par vrai pénitence le pécheur est réincorporé en la Sainte Église. Les vrais pénitents participent en tous les bienfaits de l`Église militante.
Le septième fruit est la préparation de l`éternel loyer ainsi que le promit Notre Seigneur Jésus-Christ en la première prédication qu`il fit en ce monde, disant : « Faites pénitence, et le Royaume des Cieux s`approchera de vous.» ( Matthieu 4). A ce propos notons que par pénitence on n`entre pas incontinent en paradis, car il faut grande contrition et être si plaisant à Dieu que la peine du est effacée, mais on approche du paradis comme ceux qui sont en purgatoire et qui purgent leurs âmes. Le Roi David fit vrai pénitence après son grave péché d`adultère avec la belle Bethsabée et il tomba aussi en grave péché après avoir fait recenser son peuple ce qui lui fut aussi pardonné moyennant la pénitence.
De la Vérité – dixième fille de Justice
Dites-nous Dame Justice s`il vous plait, de quoi vous sert votre fille Vérité dont Notre Seigneur Jésus-Christ a tant parler par les Saintes Évangiles.
La Vérité doit être considérée de trois manières.
La première pour Dieu Éternel, et par appropriation pour son Fils Notre Seigneur Jésus-Christ dont il est fait mention dans les Évangiles.
La seconde pour une chose qui est véritable.
La troisième est une vertu par laquelle la personne dit la vérité en disant une chose qui est véritable.
La vertu de vérité est nécessaire pour faire justice par la rectitude de la loi qui est nécessaire pour distribuer le droit à qui il appartient. La vérité en justice ne regarde pas aux personnes à savoir si elles sont riches ou pauvres, parents ou étrangers, aimés ou détestés mais elle est véritable en jugeant, en parlant et en portant témoignage.
St-Jérôme a écrit qu’il y a vérité de vie et vérité de doctrine.
La vérité de vie consiste en trois choses.
La vérité de pensée
La première est la vérité de pensée, car celui qui estimerait que le pain est de la boue parce que il a la même semblance de couleur est dans l`erreur. Celui qui estimerait que les choses temporelles comme la richesse, les honneurs mondains, la volupté comme des biens plus grands et dirait que les vertus et la sagesse n`ont aucune valeur serait dans une fausse pensée. Ce gendre de penseur serait un faussaire en son cœur et selon le Psalmiste ( Psaumes 14) n`entrera jamais en Paradis. Au contraire, celui qui estimera les biens de ce monde comme vains et transitoires, parlera vérité en son cœur, et par telle vérité, il aimera vertu et n`aimera pas les vices.
Deuxièmement pour la vérité de vie il est requis de tenir vérité en parole. A ce propos St-Paul disait : «Parlez l`un a l`autre en vérité, car tous ensemble nous sommes membres de Dieu, et un membre ne doit pas décevoir un autre membre par le mensonge.» La bouche est ordonnée pour exprimer ce que le cœur pèse et non pour autre chose et pour cette raison, mentir est un vice contre nature, et est toujours péché. Mentir peut devenir péché mortel si il est pernicieux, scandaleux et très dommageable, et véniel seulement quand il est moins dommageable. Les riches et les puissants ont en défaut qu`ils souffrent difficilement qu`un homme leur dise la vérité sur eux-mêmes.
Troisièmement, la vérité de vie est requise pour avoir droite opération afin que la personne se garde de mauvaise intention, de dissimulation et fausseté qui détourne la vérité.
La Vérité de doctrine
Elle consiste en la manifestation et déclaration des choses que l`on sait et connait. Celui qui prêche, qui conseille, exhorte et admoneste doit toujours dire la vérité.
Les prédicateurs, les maitres, les conseillers de doivent pas cesser de dire la vérité par menaces, faveurs, promesses, crainte de mort. A ce propos Notre Seigneur Jésus-Christ disait a ses apôtres qu`il envoyait prêcher : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps.» St-Jean de Chrysostome disait : « Non seulement est traitre de vérité celui qui transgresse en disant manifestement mensonge, mais aussi celui qui tait et cache la vérité qu`il convient d`annoncer franchement et sans crainte.» Toutefois le prédicateur ne doit pas toujours dire ce qu`il sait être véritable mais seulement ce qu`il connait être nécessaire pour le salut des âmes des auditeurs.
J`ai grand peur que le temps soit venu ou St-Paul disait a Timothée : « Un temps viendra ou les prédicateurs ne soutiendront plus la véritable doctrine mais détourneront la vérité et se convertiront a des fables et choses pernicieuses. »
Il n`est pas défendu de se servir en prédication des dits moraux des gentils ou de se faire aider par les sciences humaines mais non par ostentation et orgueil, mais pour confirmer la vérité de théologie.
De la Fidélité – Onzième fille de Justice.
La vertu de Fidélité appartient a la vertu de Justice et que l`une ne va pas sans l`autre, mais Fidélité est seulement en chose promise ou commise et doit être spécialement gardée de trois manières de gens.
Par l`ami, le messager et par le serviteur a son maître et seigneur.
Pour le premier il est écrit qu`il n`y a nulle chose à comparer à l`ami fidèle, parce que il est la médecine de la vie, car ainsi que par médecine le malade recouvre la vie, aussi par le conseil et secours d`un ami fidèle on recouvre souvent la vie du corps et de l`âme et cette fidélité est connue en trois choses, en conseil, en secret et en adversité. ( Eccl 6)
L`homme se montre fidèle quand il donne bon et salutaire conseil a son ami.
Quant au secret, il est écrit : Celui qui chemine en cherchant à tromper et par fraude révèle les secrets, mais l`ami fidèle, ce qu`il sait de celui qu`il aime il ne le révèle pas.
On connait la fidélité de son ami en adversité, car l`ami aime en tout temps en santé comme en maladie, en pauvreté comme en richesse, en adversité comme en prospérité comme le dit l`Ecclésiastique.
De la fidélité du messager, de l`ambassadeur ou du légat, il est écrit par le Sage que un Légat fidèle produit de bons fruits pour son Prince tandis que le légat infidèle engendre douleur aux autres et par lui il advient des dommages au bien public et aux personnes privées.
Sur la fidélité des serviteurs, l`Ecclésiastique dit : Si tu as un serviteur fidèle, garde le comme ta vie, et traite le comme ton frère. La fidélité du serviteur est contenue en trois choses.
La première quand il ne dissipe pas et perd inutilement les biens de son maître. Et à ce propos disait Notre Seigneur Jésus-Christ en parabole, que le serviteur qui avait reçu quelques terres et seigneurie fut diffame envers son maître et privé de sa réception parce que il avait dissipé et gâté les biens de son maître.
Le seconde est que le serviteur doit se garder de frauder ou retenir injustement les biens de son maître comme le fit Judas qui portait la bourse des aumônes qu’on faisait à Notre Seigneur Jésus-Christ son maître desquelles aumônes il soustrayait et retenait une partie pour nourrir lui et sa famille.
Et à ce propos St-Bernard disait :« Le serviteur mérite être dit fidèles si des deniers de son maître passant entre ses mains il ne retient aucune chose.»
La troisième est que le fidèle serviteur ne doit pas seulement conserver et garder les biens de son maître mais aussi les augmenter et multiplier a son pouvoir licitement sans offenser personne, comme le fit Jacob des biens de Laban, le père de sa femme. Et Joseph, ceux du Roi et Pharaon d`Égypte son seigneur et maître.
De la vertu de Libéralité – douzième filles de Justice.
Les théologiens disent que la libéralité est une vertu par laquelle on disperse ses richesses en bons usages profitables à soi, aux siens, aux autres.
Sénèque a écrit que celui qui veut être libéral doit premièrement se garder d`être dur, mais doit être prompt et prêt à donner ce qu`il veut volontiers et sans regrets, sans montrer un visage ou contenance triste à celui qui le requiert.
Deuxièmement on ne doit prendre de délais pour donner et celui qui doute et craint de donner aucune chose ressemble à celui qui ne veut pas donner. La grâce du bénéfice est d`autant diminuée que on retarde à le faire.
La libéralité ne consiste pas seulement en dons et biens temporels mais aussi des choses spirituelles et corporelles comme pour bonne doctrine, bon conseil, bon exemple, bonne exhortation, employant son corps, sa parole et sa vie pour le bien d`autrui. Certains sont dissipateurs et d`autres libéraux. Les dissipateurs sont ceux qui dépensent leurs biens et richesses en banquets, festins excessifs, gourmandise, danses, jeux, femmes impudiques, édifices somptueux et autres choses semblables scandaleuse et pernicieuses.
Les vrais libéraux sont ceux qui de leurs biens temporels rachètent les prisonniers, entretiennent des pupilles aux écoles ou a métier, nourrissent les veuves, aident les personnes âgées ou infirmes, personnes employant leurs biens, corps et entendement au bien public, à décorer et doter les églises, couvents, monastère. Ou encore à conseiller autrui, conduire ses affaires, aller et venir pour lui. Le libéral se garde de donner à ceux qui offensent les autres.
La libéralité doit être faite par justice tellement que personne ne soit offensé. Il convient de garder le moyen qui est ordonné selon la faculté de la personne et sa puissance.
De la Miséricorde – treizième fille de Justice – comment et à qui on doit faire aumône et restitution.
St-Augustin dit que Miséricorde est une compassion que la personne a en son cœur de la misère d`autrui, par laquelle compassion on est contraint de lui subvenir et aider si l`on peut.
Pour mieux comprendre la Miséricorde ou doit se souvenir de la triple misère des humains. La misère du péché, la misère de nature et la misère de fortune.
La misère de la coulpe est quand la personne est en péché et s`abandonne aux vices et en ce cas on doit avoir miséricorde de lui et se mettre en devoir de bon conseil, exhortations et autre choses en son pouvoir pour le retirer de ses vices et péchés. A ce propos, St-Grégoire disait que on devait avoir pitié d`un pécheur et non le mépriser.
La misère de nature sont les maladies du corps et des membres, et aussi de la mort. Et à ce propos dit St-Luc évangéliste que Notre Seigneur fut motivé par miséricorde de ressusciter l`enfant mort de la femme veuve, ( Luc - 7)qui nous donne exemple d`avoir miséricorde et compassion de ceux qui sont affligés en leurs corps et mettre peine a les secourir et les aider.
La misère de fortune est pauvreté, indigence de biens temporels dont aussi on doit avoir pitié, compassion et miséricorde et subvenir aux indigents par aumônes et autres bienfaits. Et à ce propos disait Tobie : « Soit miséricordieux tant que tu pourras et ne détourne pas ta face des pauvres mais aident les a sortir de leur indigence.»
La manière d`avoir pitié et miséricorde
Dites-moi comment la personne doit avoir compassion de cette misère et comment on connaitra cette compassion?
On la connaitra par la douleur et la tristesse en son cœur de telle misère avec la volonté d`aider.
Comment y subvenir en justice sans offenser Dieu, comme aider un indigent et pardonner a un pénitent. Il convient de corriger le pécheur de son péché et d`avoir pitié et miséricorde de lui parce que il est homme et fragile de sa nature.
De quels gens on a communément pitié
Plusieurs autres choses induisent a miséricorde comme l`amitié, la jeunesse, la vieillesse, la débilité, la timidité.
Il est impossible que une personne n`aie pas pitié de la misère et de l`adversité de son ami si il y a entre eux une vraie amitié et vous trouverez peu de gens qui n`aient compassion de l`inconvénient d`un homme ou d`une femme de leur état ou connaissance ou en considérant par prudence que un tel inconvénient pourrait un jour leur advenir et ayant crainte d`y tomber.
On a aussi pitié des personnes âgées, des débiles et personnes malades.
Quant à l`effet extérieur de la miséricorde c`est de faire aumônes par lesquelles on subvient aux misères des autres. Car l`aumône est une œuvre par lequel on donne à l`indigent par compassion pour l`amour de Dieu qui est œuvre de charité qu`on fait par miséricorde.
E a ce propos St-Jean disait : « Si quelqu`un a des biens de ce monde, voit son prochain en nécessité et se retire de lui, et ne veut rien lui donner, comment peut-il demeurer dans la charité? ( 1 Jean 3)
Aussi une aumône est un acte de justice, qu`on fait pour satisfaction de nos péchés comme l`a écrit Daniel : « Rachète tes péchés par aumônes.» (Daniel 4)
Des sept œuvres de miséricorde corporelles
Il y a sept œuvres de miséricorde corporelles et autant de spirituelles.
La première œuvre de miséricorde corporelles est de donner à manger a ceux qui ont faim et n`ont pas de quoi vivre. Comme le dit Isaïe :« Donne ton pain à celui qui a faim.»
La seconde est de donner à boire a ceux qui ont soif comme l`écrit le Sage dans ses Proverbes «Si ton ennemi a soif, donne lui a boire.»
La troisième est de vêtir celui qui n`a pas de vêtements comme l`écrit St-Luc :«Qui a des vêtements qui surpasse la nécessité qu`il en donne a ceux qui n`en ont pas.»
La quatrième est de loger les pauvres qui n`ont pas de maison comme l`apôtre l`a écrit à propos de l`hospitalité.
Le cinquième est de visiter les malades dont parle Job en disant : « Visite ton semblable en infirmité et maladie.»
Le sixième est de racheter les prisonniers détenus pour rançon comme le dit St-Ambroise quand il dit : « L`une des choses sacrée est la rédemption des captifs.»
La septième est d`ensevelir les morts pour l`honneur de Dieu et du sacrement de baptême qu`ils ont reçu.
Les sept œuvres de miséricorde spirituelles sont :
La première est d`enseigner les ignorants pour l`amour de Dieu dont parle l`apôtre en disant : « Qui enseigne par doctrine doit subvenir à son prochain.»
La seconde est de donner des conseils a ceux qui en ont affaire, car par bon conseil on peut acquérir mérite en cette vie et rémunération en l`autre.
La troisième est de consoler ceux qui sont en tristesse par douces paroles et bonnes remontrances.
La quatrième est de corriger les pécheurs comme l`a écrit St-Matthieu : « Si ton frère a péché, va le corriger entre lui et toi.»
La cinquième est de remettre toute offense pour l`amour de Dieu et du salut de son prochain, dont il est écrit en l`Évangile : « Remettez et Dieu vous remettra.»
La sixième est de supporter les imperfections et fragilités les uns des autres en suivant la doctrine de St-Paul qui écrivait aux Romains que ceux qui étaient fervent et constant devaient porter les infirmités des autres.
La septième est de faire prière a Dieu les uns pour les autres, comme a écrit St-Jacques : « Priez Dieu l`un pour l`autre afin que vous soyez sauvé.»
Comment doit-on faire aumône?
On doit la faire en joyeusement, sans contrainte et d`un cœur droit, simplement et en humilité pour l`honneur de Dieu car comme l`a écrit St-Paul : « Dieu aime celui qui donne quelque chose joyeusement pour l`amour de lui.»
On doit aussi le faire simplement et aucune haine ou rancune, car ce serait chose perdue que de donner aumône a celui que l`on n`aime pas et duquel on souhaite ennui et dommage. Pour bien le faire on doit avoir le cœur net donc sans aucune volonté de mal faire.
Il faut faire l`aumône pour l`amour de Dieu et non pour en avoir louange du monde, autrement comme l`a écrit St-Matthieu on serait payé seulement par cette louange mondaine. Notre Seigneur Jésus-Christ a dit à ce propos que la main gauche ne doit pas savoir ce que faisait la main droite, c`est-à-dire de ne pas faire publiquement les aumônes pour en avoir l`honneur du monde, toutefois, les aumônes publiques faites avec les conditions susdites sans appétit de louange plaisent à Dieu.
On doit faire les aumônes de ses propres biens et non pas du bien d`autrui. A ce propos, le roi Salomon disait en ses proverbes : «Honore Dieu de ta substance, car l`oblation faite du bien d`autrui est maculée et souillée de péché et déplaît à Dieu.» Les biens mal acquis par usure, pillage, exaction, vols, ect seraient tenus au jugement de Dieu sur la conscience. Il faut les retourner à leurs propriétaires légitimes et les restituer.
Le Seigneur Jésus-Christ conseille en l`Évangile de faire des amis par aumônes et bienfaits.
On doit faire aumône a tous les indigents si on a quelque chose à donner mais on doit toutefois préférer les indigents bons et justes avant ceux qui sont pécheurs et les indigents qui sont près de nous avant ceux qui sont étrangers- on doit aussi donner aux prêtres pour leur entretiens.
De la vertu d`Équité - quatorzième fille de Justice
Les actes humains sur lesquels ont été faites les lois, statuts, ordonnances, et décrets consistent en choses singulières et particulières, contingentes, c`est-à-dire qui peuvent advenir et qui peuvent aussi ne jamais arriver. Parce que les choses change et varie par d`infinis moyens il est impossible d`avoir des lois, décrets et statuts qui soient parfait selon les cas.
Par exemple, la loi dit et ordonne que l`on rende ce qui a été mis en dépôt et c`est aussi la raison commune, toutefois une restitution ne doit pas en aucun cas être nuisible. Si par exemple un fou furieux avait avant sa fureur mis son épée en dépôt ou à la garde de quelqu`un et que en état du fureur il demande que on lui rende son épée afin de satisfaire sa fureur, violence et rage, ce ne serait pas une chose équitable que de lui donner son épée afin que il puisse causer dommages et nuire au bien public.
L`Équité fait que le juge utilise la raison dans l`interprétation de la loi, comme l`écrit St-Thomas et interprète la loi au mieux.
L`Équité vient principalement de Dieu. A ce propos le Psalmiste disait : «Mon jugement vient de toi mon Dieu, je te prie que mes yeux regarde l`équité.»
Et le Sage disait : «Je te mènerai par les voies et sentier d`équité.»( Proverbes 4) Et cela arrive quand on interprète les lois, décrets, statuts ou commandements humains de bien en mieux.
Il y a une triple équité :
La première est en l`application équitable des lois dans laquelle les juges doivent faire leur jugements en miséricorde et vérité, comme le dit Cassiodore.
Le second appartient à la justice commutative ou on doit garder justice et équité dans les contrats comme était commandé aux enfants d`Israël d`avoir une balance et des mesures juste et raisonnables dans le commerce.
Le troisième est dans la participation des biens, des offices et dignités et qu’elles soient distribuées également à ceux qui sont capable de les exercer soit dans le domaine spirituel que temporel.
De la vertu d`Amitié – quinzième fille de Justice.
C`est une vertu fondée sur la communication de biens corporels et temporels par laquelle on converse avec les autres hommes et femmes ainsi qu`il appartient par paroles et faits extérieurs.
Par ceci on montre les signes de parfait et familier amour aux gens que l`on ne connait pas comme à ceux qui nous sont familier, comme a des voisins et des compagnons. Vous entendez que tout homme naturel est ami a tous les hommes par amour général comme l`enseigne l`Ecclésiastique ( Ecclé 23). Les faits et paroles montrent l`amitié ou amour général et naturel sans simulation.
Il y a d`autres signes d`amour plus familiers que on montre en faits et en dits, honnêtement, paisiblement, et joyeusement avec d`autres personnes d`une rue, d`une paroisse, d`une ville, d`un bourg, d`un village, d`une communauté comme d`aller boire et manger ensemble sans gourmandise, se fréquenter sans être dissolu, tenir compagnie par consolation, déclarer son ennui, entendre celui de son ami, et le conforter et autres choses semblables.
Et sous le signe de l`affabilité et amitié nous devons bien nous gouverner par joyeuse et honnête conversation envers autrui à savoir ses voisins et compagnons, selon le devoir d`honnêteté procédant des vertus de celui qui est affable ami.
Il y a quatre raisons pourquoi il est nécessaire d`avoir et acquérir amitié.
La première est que c`est une vertu.
La seconde est que par amitié on fait profit l`un a l`autre.
La troisième est que par elle on est conservée.
La quatrième est que par amitié on subvient a toute nécessité.
L`amitié est utile et nécessaire aux riches comme aux pauvres, aux jeunes comme aux vieux, a ceux qui sont en tribulation, aux parfaits et aux heureux.
L`amitié est nécessaire aux riches car ils communiquent leurs biens et par leurs biens acquièrent des amis, sans lesquels ils ne sauraient garder leurs richesses, au moyen des envieux et ennemis que les richesses leurs suscitent
Pour les pauvres, les jeunes enfants, les vieilles personnes en leur vieillesse, et ceux qui sont en adversité et tribulations corporelles et spirituelles il n`y a pas de meilleures consolations que de vrais amis. C`est une grande allégeance pour une personne désolée et troublée d`avoir un ami véritable auquel est peut se confier en sûreté et le véritable ami allège le mal et la tristesse.
Ceux qui ont une vie heureuse trouve aussi l`amitié utile et nécessaire car il est impossible de vivre en ce monde sans avoir des ennuis, des tribulations que se présentent un jour et elles sont mieux ôtées, chassées ou supportées par le conseil et la consolation d`un loyal ami.
L`Ecclésiastique dit que il n`y a pas de comparaison avec l`ami fidèle, car c`est une chose heureuse, un honneur, une gloire et une aide d`avoir un vrai ami et d`être avec lui.
Les raisons de cesser une amitié :
Quand il y a simulation en amitié pour avoir des biens ou autres choses délectables.
Quand l`ami devient un malhonnête, sans vertu, lubrique, mauvais et ne cherche pas à se corriger vraiment.
Les personnes âgées doivent être aimées par bienveillance, par bon conseil, consolation, direction, bonne doctrine et subvention de biens.
Il est difficile de trouver une personne ayant des tas de vertus et on les aime malgré les quelques vices qui déplaise par charité car on doit aimer pour l`amour de Dieu toutes les créatures raisonnables.
La vrai amitié est acquise par honnêteté et vertu morale et non pas pour le profit particulier et même si une telle amitié est vraie, elle n`est parfaite que si elle est fondée en charité par foi, car amitié fondée en la charité de Notre Seigneur Jésus-Christ avec les conditions ci-dessus est déclarée vrai, parfaite et complète.
Si vous voulez une vraie, parfaite et véritable amitié fondez la en Jésus-Christ, c`est-a-dire premièrement vous aimez Dieu avant toutes choses, votre prochain après pour l`amour de Dieu et aussi pour les vertus. Et vous vous gardez de l`amour folle procédant de la délectation, avarice, ambition, car elle est déception, feinte et mauvaise.
Fin
La vertu d`Observance désigne les honneurs et dignités rendu à ceux qui précèdent les autres en dignité. C`est à dire que par la vertu d`Observance on doit révérer et honorer les rois, princes et ceux qui ont autorité et dignité tant en l`Église qui dans le monde séculier.
Nous leur devons observance en trois choses :
Honneur à cause de leur dignité et prélature.
Crainte à cause de la puissance qu`ils ont de corriger et d`enseigner.
Obéissance à cause du gouvernement qu`ils ont de leurs sujets.
A cause de cette obéissance on doit leur payer les droits accoutumés selon ce que disait St-Paul en son épitre aux Romains ou il dit :« Toute personne se rende sujette à ceux qui sont en autorité et ont la puissance, car la puissance est ordonnée par Dieu et que ceux qui résiste à ceux qui ont autorité et puissance résiste à l`ordonnance de Dieu, car les princes sont ordonnés pour punir les mauvais et soutenir les bons.»
A cause de cela rendez a chacun ce qui lui est dû, à savoir les impôts à ceux à qui on le doit, la crainte et l`honneur à ceux qu`on doit honorer.
D’Obédience – sixième fille de Justice –
Obédience est une vertu par laquelle on obéit aux supérieurs selon la règle de la Sainte Écriture, par laquelle on laisse volontiers sa propre volonté.
Pour bien le faire il faut observer plusieurs choses.
La première est de volontairement obéir sans contrainte ni contradiction.
La deuxième est d`obéir sans discussion.
La troisième est d`obéir joyeusement et sans murmure.
La quatrième est de faire tranquillement ce qui est commandé sans retard.
La cinquième est de faire ce qui est commandé virilement sans craindre la mort et autre danger.
La sixième est de faire humblement ce qui est commandé sans présomption ni orgueil.
La septième est de persévérer en obéissance car comme le dit St-Grégoire : Le bien est fait en vain si on le laisse avant de mourir.
L`Obéissance plait beaucoup à Dieu et la désobéissance lui déplait car toutes choses doivent être obéissantes à Dieu. Les choses spirituelles et temporelles doivent obéir à Dieu comme les Anges, les hommes, les femmes comme toutes les opérations naturelles terrestres le font.
L`Obéissance fait de l`homme un ami de Dieu comme le dit Notre Seigneur Jésus-Christ a ses Apôtres : « Vous serez mes amis si vous faites ce que je vous commande.»
L`obéissance fait de ceux qui obéissent à Dieu des frères de Jésus-Christ comme le dit St-Matthieu. L`obéissance fait de l`âme la maison de Dieu dit St-Augustin.
L`Obéissance fait exaucer les oraisons et prières.
St-Grégoire disait : «Si nous obéissons à nos supérieurs, Dieu obéira à nos oraisons.» L`Obéissance délivre du danger et du péril et fait triompher contre les ennemis. L`Obéissance produit la paix et invite les bénédictions divines. L`obéissance rend la personne digne de prélature. A ce propos Jésus-Christ disait : « Qui veut avoir la vie éternelle garde par puissance les commandements de Dieu.»
De la Grace dite gratuite – septième fille de justice.
C`est une vertu par laquelle on garde mémoire et reconnaissance des bénéfices, bienfaits et amitiés qu`on a reçu d`autrui avec volonté de les reconnaître et de remercier.
Cette première reconnaissance doit se faire à Dieu comme l`auteur premier et principal de tous nos biens.
En deuxième, a père et mère.
En troisième aux princes, maîtres et supérieurs.
En quatrième, à nos bienfaiteurs par lequel nous avons reçu quelque bienfait et plaisir particulier.
Pour Dieu, plusieurs choses doivent nous inciter et nous induire a lui rendre grâces de cœur, de bouche et de fait.
La première est la multitude des faits et écritures car l`Ancien et le Nouveau Testament en sont tous pleins. Savoir est de cœur par bonne pensées et cogitations. De bouche par louanges, cantiques et oraisons, et de fait par aumônes, jeûnes, abstinence et oblations.
La deuxième est la diversité des créatures qui nous incite à rendre grâce à Dieu parce que toutes les créatures ont été faites pour l`homme. Et en considérant la beauté, la vertu, la diversité, de celles-ci, et que elles sont sous l`homme sauf les anges, l`homme doit bien être excité à rendre grâce à Dieu.
La troisième est la qualité du temps où nous sommes invité à rendre grâce à Dieu parce que c`est le temps de grâce ( le temps de notre vie est laissé pour rendre nos devoir à Dieu, après il est trop tard pour regretter, c`est le jugement...) lequel temps ne doit pas être gaspiller en vain comme le dit St-Paul. En vain veut dire quand on ne reconnait pas les biens que Dieu nous a fait par son incarnation, sa mort, sa passion, sa résurrection et son ascension de son éternel fils Jésus-Christ, en mettent en pratique et exécution par bonnes œuvres la doctrine évangélique.
En quels biens devons-nous rendre grâce à Dieu?
En les bénéfices généraux, les spéciaux et les singuliers.
Les bénéfices généraux de Dieu sont la Création, la nourriture et la rédemption.
Les bénéfices spéciaux sont expectation, justification et conservation.
Regardons comment Dieu attire a Lui les pécheurs afin de les convertir et de faire pénitence et quelle grâce il leur a fait de les attendre alors que pour un seul péché il pourrait les damner et que au moyen de un seul moment de pénitence, ils peuvent être sauvé. ( expectation)
Nous devons aussi peser le nombre et la gravité des péchés que Dieu lui a pardonnés que plusieurs de ces péchés pardonnés méritent damnation éternelle. Penser que de son ennemi Dieu le fait son ami par le pardon des péchés. (justification)
La conservation est de réfléchir à la difficulté de rester en état de grâce.
Lucifer était un des anges les plus puissant mais il tomba en disgrâce a cause de son orgueil insensé. Adam était en état de grâce en Paradis et sans corruption mais il céda devant les propositions de l`ange déchu. Judas était en compagnie de Jésus-Christ et des apôtres mais il tomba par avarice.
Les êtres humains sont dans une bataille continuelle pour rester en état de grâce ( hors du péché mortel qui risque la damnation en enfer). Une guerre continuelle en ce monde contre les vices et les péchés.
Comme le dit Job à ce propos : « Que la vie de l`homme est un combat» contre le péché.[/b] (Job 7,1).
La troisième difficulté est la fragilité de l`homme et de la femme, qui est si grande que un simple regard peut amener une personne ver s le péché mortel, comme il arriva au Roi David ( Roi d`Israël vers 900 Av JC) en regardant Bethsabée nue, ( qui la conduit à un adultère et par la mort de son mari.) et aussi une simple parole. A ce propos le Psalmiste parlant des humains dit : «Leurs voies et chemins est une chose lubrique.»
La quatrième est la puissance et les astuces de Satan et des anges déchus, ennemi du genre humain. A ce propos Job disait qu`il n`y avait aucune puissance au monde qui se comparait leur puissance.
Le cinquième est la variété des périls et dangers ou sont les hommes et les femmes, car il y en a tant que en cherchant à en éviter un on tombe dans l`autre.
Les bénéfices particuliers de Dieu dont on doit lui rendre grâces sont la vie, l`entendement, la mémoire, la volonté, le mouvement, la parole, le toucher, le gout, l`odorat, les œuvres méritoires, les biens temporels, comme l`argent, l`or, le blé, les vins, les terres, maisons, possessions, nos femmes, nos maris, nos enfants, dignités, autorités et choses semblables.
En toutes choses nous devons rendre grâce à Dieu car tout vient de lui et aussi des saint-sacrements, de bonne doctrine chrétienne et il envoi quelquefois des adversités a des personnes afin que elles retrouvent le droit chemin et évitent leur perdition chose qui leur est plus utile que grande prospérité matérielle.
Comment on doit reconnaître les bienfaits envers les hommes et les femmes et de l`ingratitude.
Vous devez reconnaître les bienfaits à votre égard de cœur en reconnaissant le bienfait, de bouche, en louant le bienfaiteur sans flatterie et d`œuvres par plaisirs et services.
Premièrement on doit le faire aux pères et mères comme nous avons déjà dit si on a la puissance de le faire. Car il suffit aux indigents et pauvres qui n`ont pas la puissance pour reconnaître un bienfait par opération de le reconnaître de cœur par bienveillance, et de bouche, par louange, révérence, honneur et signes d`amitié.
Gardez-vous des ingratitudes : car c`est toujours péché, a la raison de ce que elle manque au devoir de reconnaissance qui est un devoir de charité, comme le dit le Sage. «Le malheur restera toujours en la maison de celui qui rend le mal pour le bien, et l`espérance de la personne ingrate périra aussitôt que la glace d`une nuit.» ( Sagesse 16).
L`ingratitude, comme l`a écrit St-Bernard, est ennemie de la grâce et du salut et l`ingratitude déplait à Dieu. Il est bien de remercier celui qui vont a fait plaisir.
Se garder de sept choses.
La première est de ne pas oublier les bienfaits reçus.
La seconde est de ne pas faire injure ou diffamer son bienfaiteur.
La troisième est de rendre le bienfait par orgueil trop soudain.
La quatrième est de faire un trop grand délai avant de reconnaitre un bienfait que l`on a reçu.
La cinquième est de ne pas trouver de malicieuse excuse comme celle de Antigonus qui répliqua a un homme qui lui demandait un talent d`or, que c`était un trop grand don pour un indigent. Et quand cet homme lui demanda alors un talent d`argent, il lui dit que sa demande était trop petite pour un si riche prince.
La sixième est de reprocher à celui qui demande plaisir, qu`il a été ingrat des bienfaits précédents.
La septième est de regarder si la plaisir que l`on veut faire a quelqu`un lui est nuisible, comme a celui qui prête de l`argent aux prodigues et dissipateurs de biens ou a celles qui pour faire plaisir abandonnent leur corps aux lubriques. St-Augustin dit : « Mieux vaut soustraire le pain à un indigent que de lui en donner si il vit injustement.» L`Ecclésiastique dit : «Fait du bien a la personne juste, et ne donne rien au pécheur.» St-Ambroise disait : « Si l`on ne peut subvenir et aider à quelqu`un sans que un autre en subisse un dommage il vaut mieux s`abstenir.»
De la vertu de Vindication – de punir les crimes en droiture – huitième fille de Justice.
En pensant à Vindication je ne peux croire que cette vertu soit entre les hommes puisque Dieu s`est réservé la vengeance qui n`appartient pas aux humains, comme l`a écrit St-Paul. Si cela est fait de la manière que je vous dirai répond Dame Justice cette Vindication comme procédant de la Justice, toute violence, injure et chose pernicieuse et intolérable est rejeté sinon je ne pourrais être obéit.
La Vindication est donc nécessaire a ceux qui ont autorité, puissance et prélature pour punir les crimes, comme l`a écrit St-Pierre en sa première épître. Pour répondre à ce que dit St-Paul , que Dieu a retenu à lui seul la vengeance de toutes injures. Cela est vrai comme le souverain rétributeur du bien et du mal mais il est à considérer que la vindication de laquelle il parle n`est autre chose que une peine infligé à la personne pour son délit, offense ou crime par celui qui a la puissance, à savoir par le Prince, juge ou autre supérieur ayant juridiction comme l`écrivait St-Paul aux Romains.
Celui qui punit le crime doit bien se garder de mauvaise volonté et affection. Car il fait cette punition du crime nous pas pour nuire et déplaire au délinquant mais principalement parce que celui-ci offense Dieu et parce que se délecter du mal d`autrui appartient à la haine et la malveillance qui est contre la charité et que tous les hommes et les femmes doivent avoir amour charitable les uns pour les autres.
Nous ne pouvons désirer le mal parce que quelqu`un m`a fait des maux injustement ou retourner le mal pour la mal car ce serait être vaincu par le mal ce qui est prohibé et défendu par l`épitre que St-Paul a écrit aux Romains ou il dit : « Garde toi de te laisser vaincre par le mal et surmonte le mal par le bien.» ( Romains 12)
Toutefois, celui qui a pouvoir et juridiction peut punir le crime du délinquant, a savoir pour l`amendement du criminel, pour empêcher qu`il offense encore plus, ou pour le repos et la sureté des autres et aussi pour l`honneur de Dieu et l`autorité de la justice.
La vindication est juste, licite et raisonnable et elle n`est pas contre l`autorité de Dieu qui retient pour lui-même la vengeance, a la raison que celui qui est en autorité et a juridiction n`usurpe pas l`autorité divine mais use de la puissance qui est concédée par Dieu.
De la Pénitence – neuvième fille de Justice et des biens qui en procède.
La Pénitence selon la commune opinion des théologiens est un des sacrements de la St-Église. Il est vrai dit dame Justice que les philosophes moraux païens n`ont pas fait mention de cette vertu parce que ils n`avaient pas conscience du péché comme étant expiable et purgatif par pénitence, mais les théologiens catholiques on eut connaissance de la pénitence comme vertu procédant de la vindication, en ce que par pénitence on punit son péché et par vindication le péché d`autrui.
A ce propos dit St-Augustin, que pénitence est une vengeance d`un homme en colère qui se punit du mal qu`il se repent d`avoir commis.
Considérons qu’un homme a doublement des dettes envers un autre car il lui a pris des choses volontairement par prêts et achats. Et deuxièmement il a retenu le bien d`autrui par pillage, larcin, déception, violence et vol. Ainsi cet homme est maintenant en dette envers Dieu de deux manières.
La première dette est de ce qu’il a reçu de Dieu, comme la création, la rédemption, la nourriture et tous les autres biens naturels, spirituels et temporels que les humains reçoivent de Dieu. A cause de ces biens, l`homme doit à Dieu l`honneur, l`adoration, oblation, sacrifices et oraisons.
La deuxième dette vient du péché commis devant et contre Dieu. A cause de ce geste nous avons soustrait notre obéissance et révérence à Dieu et à cause de cette dette on doit alors payer par pénitence qui consiste à avoir horreur et déplaisir de son péché, de s`en confesser à Dieu au prêtre, avec ferme intention de ne pas recommencer, de restituer et de satisfaire par pénitence et de plus offenser Dieu et son prochain.
Ce sont deux moyens par lesquels on paye ses dettes a Dieu, qui doivent inciter les pécheurs a l`amour de Dieu sur toute chose, lequel se contente de tant de petit et léger paiement pour de si grosses dettes qui condamneraient les débiteurs a la damnation éternelle si ce n`était de l`infinie miséricorde de Dieu.
Quels sont les biens et les fruits de la pénitence
Le premier est que toutes les vertus perdues par le péché sont rendues et restituées par pénitence, car le pénitence est vu comme chose très bonne qui retourne les défauts a perfection.
La seconde est que tous les mérites acquis par bonnes opérations faites en état de grâce, et depuis perdues et mortifiées par péché mortel sont restituées par pénitence accompagnée de vraie foi.
Le troisième fruit est que par pénitence accompagnée de foi, on a rémission de tous péchés comme il est écrit en l`Évangile de St-Luc ou il est dit : Il est convenable que Jésus-Christ souffrit mort et ressuscitait au troisième jour et de prêcher en son nom la pénitence et la rémission des péchés. ( Luc 7 – Actes 3)
La quatrième est que la pénitence rétablit l`âme en sa première force car l`âme en péché est par ce moyen débilitée, aggravée et affaiblie à la manière des vieilles gens de sorte que elle ne peut pas faire d`opérations qui sont plaisantes à Dieu mais renouvelée par la pénitence et le pardon elle devient forte a bien faire, belle en bon espoir et utile aux bonnes opérations.
Le cinquième fruit de pénitence est que par elle on évite les tribulations et adversités comme la peste, la famine, la guerre que Dieu permet pour expier les péchés des peuples comme il y a beaucoup d`exemple en l`Ancien Testament. A ce propos, St-Jérôme disait : «Dieu promet les choses prospères si nous faisons pénitence.»
Le sixième fruit est la participation de tous les bienfaits de St-Église, car par vrai pénitence le pécheur est réincorporé en la Sainte Église. Les vrais pénitents participent en tous les bienfaits de l`Église militante.
Le septième fruit est la préparation de l`éternel loyer ainsi que le promit Notre Seigneur Jésus-Christ en la première prédication qu`il fit en ce monde, disant : « Faites pénitence, et le Royaume des Cieux s`approchera de vous.» ( Matthieu 4). A ce propos notons que par pénitence on n`entre pas incontinent en paradis, car il faut grande contrition et être si plaisant à Dieu que la peine du est effacée, mais on approche du paradis comme ceux qui sont en purgatoire et qui purgent leurs âmes. Le Roi David fit vrai pénitence après son grave péché d`adultère avec la belle Bethsabée et il tomba aussi en grave péché après avoir fait recenser son peuple ce qui lui fut aussi pardonné moyennant la pénitence.
De la Vérité – dixième fille de Justice
Dites-nous Dame Justice s`il vous plait, de quoi vous sert votre fille Vérité dont Notre Seigneur Jésus-Christ a tant parler par les Saintes Évangiles.
La Vérité doit être considérée de trois manières.
La première pour Dieu Éternel, et par appropriation pour son Fils Notre Seigneur Jésus-Christ dont il est fait mention dans les Évangiles.
La seconde pour une chose qui est véritable.
La troisième est une vertu par laquelle la personne dit la vérité en disant une chose qui est véritable.
La vertu de vérité est nécessaire pour faire justice par la rectitude de la loi qui est nécessaire pour distribuer le droit à qui il appartient. La vérité en justice ne regarde pas aux personnes à savoir si elles sont riches ou pauvres, parents ou étrangers, aimés ou détestés mais elle est véritable en jugeant, en parlant et en portant témoignage.
St-Jérôme a écrit qu’il y a vérité de vie et vérité de doctrine.
La vérité de vie consiste en trois choses.
La vérité de pensée
La première est la vérité de pensée, car celui qui estimerait que le pain est de la boue parce que il a la même semblance de couleur est dans l`erreur. Celui qui estimerait que les choses temporelles comme la richesse, les honneurs mondains, la volupté comme des biens plus grands et dirait que les vertus et la sagesse n`ont aucune valeur serait dans une fausse pensée. Ce gendre de penseur serait un faussaire en son cœur et selon le Psalmiste ( Psaumes 14) n`entrera jamais en Paradis. Au contraire, celui qui estimera les biens de ce monde comme vains et transitoires, parlera vérité en son cœur, et par telle vérité, il aimera vertu et n`aimera pas les vices.
Deuxièmement pour la vérité de vie il est requis de tenir vérité en parole. A ce propos St-Paul disait : «Parlez l`un a l`autre en vérité, car tous ensemble nous sommes membres de Dieu, et un membre ne doit pas décevoir un autre membre par le mensonge.» La bouche est ordonnée pour exprimer ce que le cœur pèse et non pour autre chose et pour cette raison, mentir est un vice contre nature, et est toujours péché. Mentir peut devenir péché mortel si il est pernicieux, scandaleux et très dommageable, et véniel seulement quand il est moins dommageable. Les riches et les puissants ont en défaut qu`ils souffrent difficilement qu`un homme leur dise la vérité sur eux-mêmes.
Troisièmement, la vérité de vie est requise pour avoir droite opération afin que la personne se garde de mauvaise intention, de dissimulation et fausseté qui détourne la vérité.
La Vérité de doctrine
Elle consiste en la manifestation et déclaration des choses que l`on sait et connait. Celui qui prêche, qui conseille, exhorte et admoneste doit toujours dire la vérité.
Les prédicateurs, les maitres, les conseillers de doivent pas cesser de dire la vérité par menaces, faveurs, promesses, crainte de mort. A ce propos Notre Seigneur Jésus-Christ disait a ses apôtres qu`il envoyait prêcher : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps.» St-Jean de Chrysostome disait : « Non seulement est traitre de vérité celui qui transgresse en disant manifestement mensonge, mais aussi celui qui tait et cache la vérité qu`il convient d`annoncer franchement et sans crainte.» Toutefois le prédicateur ne doit pas toujours dire ce qu`il sait être véritable mais seulement ce qu`il connait être nécessaire pour le salut des âmes des auditeurs.
J`ai grand peur que le temps soit venu ou St-Paul disait a Timothée : « Un temps viendra ou les prédicateurs ne soutiendront plus la véritable doctrine mais détourneront la vérité et se convertiront a des fables et choses pernicieuses. »
Il n`est pas défendu de se servir en prédication des dits moraux des gentils ou de se faire aider par les sciences humaines mais non par ostentation et orgueil, mais pour confirmer la vérité de théologie.
De la Fidélité – Onzième fille de Justice.
La vertu de Fidélité appartient a la vertu de Justice et que l`une ne va pas sans l`autre, mais Fidélité est seulement en chose promise ou commise et doit être spécialement gardée de trois manières de gens.
Par l`ami, le messager et par le serviteur a son maître et seigneur.
Pour le premier il est écrit qu`il n`y a nulle chose à comparer à l`ami fidèle, parce que il est la médecine de la vie, car ainsi que par médecine le malade recouvre la vie, aussi par le conseil et secours d`un ami fidèle on recouvre souvent la vie du corps et de l`âme et cette fidélité est connue en trois choses, en conseil, en secret et en adversité. ( Eccl 6)
L`homme se montre fidèle quand il donne bon et salutaire conseil a son ami.
Quant au secret, il est écrit : Celui qui chemine en cherchant à tromper et par fraude révèle les secrets, mais l`ami fidèle, ce qu`il sait de celui qu`il aime il ne le révèle pas.
On connait la fidélité de son ami en adversité, car l`ami aime en tout temps en santé comme en maladie, en pauvreté comme en richesse, en adversité comme en prospérité comme le dit l`Ecclésiastique.
De la fidélité du messager, de l`ambassadeur ou du légat, il est écrit par le Sage que un Légat fidèle produit de bons fruits pour son Prince tandis que le légat infidèle engendre douleur aux autres et par lui il advient des dommages au bien public et aux personnes privées.
Sur la fidélité des serviteurs, l`Ecclésiastique dit : Si tu as un serviteur fidèle, garde le comme ta vie, et traite le comme ton frère. La fidélité du serviteur est contenue en trois choses.
La première quand il ne dissipe pas et perd inutilement les biens de son maître. Et à ce propos disait Notre Seigneur Jésus-Christ en parabole, que le serviteur qui avait reçu quelques terres et seigneurie fut diffame envers son maître et privé de sa réception parce que il avait dissipé et gâté les biens de son maître.
Le seconde est que le serviteur doit se garder de frauder ou retenir injustement les biens de son maître comme le fit Judas qui portait la bourse des aumônes qu’on faisait à Notre Seigneur Jésus-Christ son maître desquelles aumônes il soustrayait et retenait une partie pour nourrir lui et sa famille.
Et à ce propos St-Bernard disait :« Le serviteur mérite être dit fidèles si des deniers de son maître passant entre ses mains il ne retient aucune chose.»
La troisième est que le fidèle serviteur ne doit pas seulement conserver et garder les biens de son maître mais aussi les augmenter et multiplier a son pouvoir licitement sans offenser personne, comme le fit Jacob des biens de Laban, le père de sa femme. Et Joseph, ceux du Roi et Pharaon d`Égypte son seigneur et maître.
De la vertu de Libéralité – douzième filles de Justice.
Les théologiens disent que la libéralité est une vertu par laquelle on disperse ses richesses en bons usages profitables à soi, aux siens, aux autres.
Sénèque a écrit que celui qui veut être libéral doit premièrement se garder d`être dur, mais doit être prompt et prêt à donner ce qu`il veut volontiers et sans regrets, sans montrer un visage ou contenance triste à celui qui le requiert.
Deuxièmement on ne doit prendre de délais pour donner et celui qui doute et craint de donner aucune chose ressemble à celui qui ne veut pas donner. La grâce du bénéfice est d`autant diminuée que on retarde à le faire.
La libéralité ne consiste pas seulement en dons et biens temporels mais aussi des choses spirituelles et corporelles comme pour bonne doctrine, bon conseil, bon exemple, bonne exhortation, employant son corps, sa parole et sa vie pour le bien d`autrui. Certains sont dissipateurs et d`autres libéraux. Les dissipateurs sont ceux qui dépensent leurs biens et richesses en banquets, festins excessifs, gourmandise, danses, jeux, femmes impudiques, édifices somptueux et autres choses semblables scandaleuse et pernicieuses.
Les vrais libéraux sont ceux qui de leurs biens temporels rachètent les prisonniers, entretiennent des pupilles aux écoles ou a métier, nourrissent les veuves, aident les personnes âgées ou infirmes, personnes employant leurs biens, corps et entendement au bien public, à décorer et doter les églises, couvents, monastère. Ou encore à conseiller autrui, conduire ses affaires, aller et venir pour lui. Le libéral se garde de donner à ceux qui offensent les autres.
La libéralité doit être faite par justice tellement que personne ne soit offensé. Il convient de garder le moyen qui est ordonné selon la faculté de la personne et sa puissance.
De la Miséricorde – treizième fille de Justice – comment et à qui on doit faire aumône et restitution.
St-Augustin dit que Miséricorde est une compassion que la personne a en son cœur de la misère d`autrui, par laquelle compassion on est contraint de lui subvenir et aider si l`on peut.
Pour mieux comprendre la Miséricorde ou doit se souvenir de la triple misère des humains. La misère du péché, la misère de nature et la misère de fortune.
La misère de la coulpe est quand la personne est en péché et s`abandonne aux vices et en ce cas on doit avoir miséricorde de lui et se mettre en devoir de bon conseil, exhortations et autre choses en son pouvoir pour le retirer de ses vices et péchés. A ce propos, St-Grégoire disait que on devait avoir pitié d`un pécheur et non le mépriser.
La misère de nature sont les maladies du corps et des membres, et aussi de la mort. Et à ce propos dit St-Luc évangéliste que Notre Seigneur fut motivé par miséricorde de ressusciter l`enfant mort de la femme veuve, ( Luc - 7)qui nous donne exemple d`avoir miséricorde et compassion de ceux qui sont affligés en leurs corps et mettre peine a les secourir et les aider.
La misère de fortune est pauvreté, indigence de biens temporels dont aussi on doit avoir pitié, compassion et miséricorde et subvenir aux indigents par aumônes et autres bienfaits. Et à ce propos disait Tobie : « Soit miséricordieux tant que tu pourras et ne détourne pas ta face des pauvres mais aident les a sortir de leur indigence.»
La manière d`avoir pitié et miséricorde
Dites-moi comment la personne doit avoir compassion de cette misère et comment on connaitra cette compassion?
On la connaitra par la douleur et la tristesse en son cœur de telle misère avec la volonté d`aider.
Comment y subvenir en justice sans offenser Dieu, comme aider un indigent et pardonner a un pénitent. Il convient de corriger le pécheur de son péché et d`avoir pitié et miséricorde de lui parce que il est homme et fragile de sa nature.
De quels gens on a communément pitié
Plusieurs autres choses induisent a miséricorde comme l`amitié, la jeunesse, la vieillesse, la débilité, la timidité.
Il est impossible que une personne n`aie pas pitié de la misère et de l`adversité de son ami si il y a entre eux une vraie amitié et vous trouverez peu de gens qui n`aient compassion de l`inconvénient d`un homme ou d`une femme de leur état ou connaissance ou en considérant par prudence que un tel inconvénient pourrait un jour leur advenir et ayant crainte d`y tomber.
On a aussi pitié des personnes âgées, des débiles et personnes malades.
Quant à l`effet extérieur de la miséricorde c`est de faire aumônes par lesquelles on subvient aux misères des autres. Car l`aumône est une œuvre par lequel on donne à l`indigent par compassion pour l`amour de Dieu qui est œuvre de charité qu`on fait par miséricorde.
E a ce propos St-Jean disait : « Si quelqu`un a des biens de ce monde, voit son prochain en nécessité et se retire de lui, et ne veut rien lui donner, comment peut-il demeurer dans la charité? ( 1 Jean 3)
Aussi une aumône est un acte de justice, qu`on fait pour satisfaction de nos péchés comme l`a écrit Daniel : « Rachète tes péchés par aumônes.» (Daniel 4)
Des sept œuvres de miséricorde corporelles
Il y a sept œuvres de miséricorde corporelles et autant de spirituelles.
La première œuvre de miséricorde corporelles est de donner à manger a ceux qui ont faim et n`ont pas de quoi vivre. Comme le dit Isaïe :« Donne ton pain à celui qui a faim.»
La seconde est de donner à boire a ceux qui ont soif comme l`écrit le Sage dans ses Proverbes «Si ton ennemi a soif, donne lui a boire.»
La troisième est de vêtir celui qui n`a pas de vêtements comme l`écrit St-Luc :«Qui a des vêtements qui surpasse la nécessité qu`il en donne a ceux qui n`en ont pas.»
La quatrième est de loger les pauvres qui n`ont pas de maison comme l`apôtre l`a écrit à propos de l`hospitalité.
Le cinquième est de visiter les malades dont parle Job en disant : « Visite ton semblable en infirmité et maladie.»
Le sixième est de racheter les prisonniers détenus pour rançon comme le dit St-Ambroise quand il dit : « L`une des choses sacrée est la rédemption des captifs.»
La septième est d`ensevelir les morts pour l`honneur de Dieu et du sacrement de baptême qu`ils ont reçu.
Les sept œuvres de miséricorde spirituelles sont :
La première est d`enseigner les ignorants pour l`amour de Dieu dont parle l`apôtre en disant : « Qui enseigne par doctrine doit subvenir à son prochain.»
La seconde est de donner des conseils a ceux qui en ont affaire, car par bon conseil on peut acquérir mérite en cette vie et rémunération en l`autre.
La troisième est de consoler ceux qui sont en tristesse par douces paroles et bonnes remontrances.
La quatrième est de corriger les pécheurs comme l`a écrit St-Matthieu : « Si ton frère a péché, va le corriger entre lui et toi.»
La cinquième est de remettre toute offense pour l`amour de Dieu et du salut de son prochain, dont il est écrit en l`Évangile : « Remettez et Dieu vous remettra.»
La sixième est de supporter les imperfections et fragilités les uns des autres en suivant la doctrine de St-Paul qui écrivait aux Romains que ceux qui étaient fervent et constant devaient porter les infirmités des autres.
La septième est de faire prière a Dieu les uns pour les autres, comme a écrit St-Jacques : « Priez Dieu l`un pour l`autre afin que vous soyez sauvé.»
Comment doit-on faire aumône?
On doit la faire en joyeusement, sans contrainte et d`un cœur droit, simplement et en humilité pour l`honneur de Dieu car comme l`a écrit St-Paul : « Dieu aime celui qui donne quelque chose joyeusement pour l`amour de lui.»
On doit aussi le faire simplement et aucune haine ou rancune, car ce serait chose perdue que de donner aumône a celui que l`on n`aime pas et duquel on souhaite ennui et dommage. Pour bien le faire on doit avoir le cœur net donc sans aucune volonté de mal faire.
Il faut faire l`aumône pour l`amour de Dieu et non pour en avoir louange du monde, autrement comme l`a écrit St-Matthieu on serait payé seulement par cette louange mondaine. Notre Seigneur Jésus-Christ a dit à ce propos que la main gauche ne doit pas savoir ce que faisait la main droite, c`est-à-dire de ne pas faire publiquement les aumônes pour en avoir l`honneur du monde, toutefois, les aumônes publiques faites avec les conditions susdites sans appétit de louange plaisent à Dieu.
On doit faire les aumônes de ses propres biens et non pas du bien d`autrui. A ce propos, le roi Salomon disait en ses proverbes : «Honore Dieu de ta substance, car l`oblation faite du bien d`autrui est maculée et souillée de péché et déplaît à Dieu.» Les biens mal acquis par usure, pillage, exaction, vols, ect seraient tenus au jugement de Dieu sur la conscience. Il faut les retourner à leurs propriétaires légitimes et les restituer.
Le Seigneur Jésus-Christ conseille en l`Évangile de faire des amis par aumônes et bienfaits.
On doit faire aumône a tous les indigents si on a quelque chose à donner mais on doit toutefois préférer les indigents bons et justes avant ceux qui sont pécheurs et les indigents qui sont près de nous avant ceux qui sont étrangers- on doit aussi donner aux prêtres pour leur entretiens.
De la vertu d`Équité - quatorzième fille de Justice
Les actes humains sur lesquels ont été faites les lois, statuts, ordonnances, et décrets consistent en choses singulières et particulières, contingentes, c`est-à-dire qui peuvent advenir et qui peuvent aussi ne jamais arriver. Parce que les choses change et varie par d`infinis moyens il est impossible d`avoir des lois, décrets et statuts qui soient parfait selon les cas.
Par exemple, la loi dit et ordonne que l`on rende ce qui a été mis en dépôt et c`est aussi la raison commune, toutefois une restitution ne doit pas en aucun cas être nuisible. Si par exemple un fou furieux avait avant sa fureur mis son épée en dépôt ou à la garde de quelqu`un et que en état du fureur il demande que on lui rende son épée afin de satisfaire sa fureur, violence et rage, ce ne serait pas une chose équitable que de lui donner son épée afin que il puisse causer dommages et nuire au bien public.
L`Équité fait que le juge utilise la raison dans l`interprétation de la loi, comme l`écrit St-Thomas et interprète la loi au mieux.
L`Équité vient principalement de Dieu. A ce propos le Psalmiste disait : «Mon jugement vient de toi mon Dieu, je te prie que mes yeux regarde l`équité.»
Et le Sage disait : «Je te mènerai par les voies et sentier d`équité.»( Proverbes 4) Et cela arrive quand on interprète les lois, décrets, statuts ou commandements humains de bien en mieux.
Il y a une triple équité :
La première est en l`application équitable des lois dans laquelle les juges doivent faire leur jugements en miséricorde et vérité, comme le dit Cassiodore.
Le second appartient à la justice commutative ou on doit garder justice et équité dans les contrats comme était commandé aux enfants d`Israël d`avoir une balance et des mesures juste et raisonnables dans le commerce.
Le troisième est dans la participation des biens, des offices et dignités et qu’elles soient distribuées également à ceux qui sont capable de les exercer soit dans le domaine spirituel que temporel.
De la vertu d`Amitié – quinzième fille de Justice.
C`est une vertu fondée sur la communication de biens corporels et temporels par laquelle on converse avec les autres hommes et femmes ainsi qu`il appartient par paroles et faits extérieurs.
Par ceci on montre les signes de parfait et familier amour aux gens que l`on ne connait pas comme à ceux qui nous sont familier, comme a des voisins et des compagnons. Vous entendez que tout homme naturel est ami a tous les hommes par amour général comme l`enseigne l`Ecclésiastique ( Ecclé 23). Les faits et paroles montrent l`amitié ou amour général et naturel sans simulation.
Il y a d`autres signes d`amour plus familiers que on montre en faits et en dits, honnêtement, paisiblement, et joyeusement avec d`autres personnes d`une rue, d`une paroisse, d`une ville, d`un bourg, d`un village, d`une communauté comme d`aller boire et manger ensemble sans gourmandise, se fréquenter sans être dissolu, tenir compagnie par consolation, déclarer son ennui, entendre celui de son ami, et le conforter et autres choses semblables.
Et sous le signe de l`affabilité et amitié nous devons bien nous gouverner par joyeuse et honnête conversation envers autrui à savoir ses voisins et compagnons, selon le devoir d`honnêteté procédant des vertus de celui qui est affable ami.
Il y a quatre raisons pourquoi il est nécessaire d`avoir et acquérir amitié.
La première est que c`est une vertu.
La seconde est que par amitié on fait profit l`un a l`autre.
La troisième est que par elle on est conservée.
La quatrième est que par amitié on subvient a toute nécessité.
L`amitié est utile et nécessaire aux riches comme aux pauvres, aux jeunes comme aux vieux, a ceux qui sont en tribulation, aux parfaits et aux heureux.
L`amitié est nécessaire aux riches car ils communiquent leurs biens et par leurs biens acquièrent des amis, sans lesquels ils ne sauraient garder leurs richesses, au moyen des envieux et ennemis que les richesses leurs suscitent
Pour les pauvres, les jeunes enfants, les vieilles personnes en leur vieillesse, et ceux qui sont en adversité et tribulations corporelles et spirituelles il n`y a pas de meilleures consolations que de vrais amis. C`est une grande allégeance pour une personne désolée et troublée d`avoir un ami véritable auquel est peut se confier en sûreté et le véritable ami allège le mal et la tristesse.
Ceux qui ont une vie heureuse trouve aussi l`amitié utile et nécessaire car il est impossible de vivre en ce monde sans avoir des ennuis, des tribulations que se présentent un jour et elles sont mieux ôtées, chassées ou supportées par le conseil et la consolation d`un loyal ami.
L`Ecclésiastique dit que il n`y a pas de comparaison avec l`ami fidèle, car c`est une chose heureuse, un honneur, une gloire et une aide d`avoir un vrai ami et d`être avec lui.
Les raisons de cesser une amitié :
Quand il y a simulation en amitié pour avoir des biens ou autres choses délectables.
Quand l`ami devient un malhonnête, sans vertu, lubrique, mauvais et ne cherche pas à se corriger vraiment.
Les personnes âgées doivent être aimées par bienveillance, par bon conseil, consolation, direction, bonne doctrine et subvention de biens.
Il est difficile de trouver une personne ayant des tas de vertus et on les aime malgré les quelques vices qui déplaise par charité car on doit aimer pour l`amour de Dieu toutes les créatures raisonnables.
La vrai amitié est acquise par honnêteté et vertu morale et non pas pour le profit particulier et même si une telle amitié est vraie, elle n`est parfaite que si elle est fondée en charité par foi, car amitié fondée en la charité de Notre Seigneur Jésus-Christ avec les conditions ci-dessus est déclarée vrai, parfaite et complète.
Si vous voulez une vraie, parfaite et véritable amitié fondez la en Jésus-Christ, c`est-a-dire premièrement vous aimez Dieu avant toutes choses, votre prochain après pour l`amour de Dieu et aussi pour les vertus. Et vous vous gardez de l`amour folle procédant de la délectation, avarice, ambition, car elle est déception, feinte et mauvaise.
Fin
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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