Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
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Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Pendant le temps de Carême, suivez une retraite éclairée par les saints du Carmel.
Pendant le temps de Carême, suivez une retraite éclairée par les saints du Carmel.
Vivre la miséricorde de Dieu avec les Saints du Carmel
« “A moi, il a donné sa Miséricorde infinie” : cette affirmation célèbre de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus peut s'inscrire dans une tradition carmélitaine. Déjà sainte Thérèse d'Ávila écrivait : “j'attends tout de la miséricorde de Dieu. “ Cette retraite de carême propose une plongée dans la miséricorde divine à l'école de figures carmélitaines : Édith Stein, Jean de la Croix, Laurent de la Résurrection, Élisabeth de la Trinité, Thérèse des Andes, … Ces témoins nous aideront à entrer davantage dans ce mystère central de notre foi et ainsi à vivre plus en profondeur la grâce de Pâques. »
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Mercredi des Cendres : Glorifier la miséricorde Divine
Évangile (Mt 6,1-18)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l'accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. (…) Quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. »
Le Carmel et la Miséricorde
Sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897) a un jour confié à une des novices du monastère du carmel de Lisieux :
« nous autres, nous ne sommes pas des saintes qui pleurons nos péchés, nous nous réjouissons de ce qu'ils servent à glorifier la miséricorde du bon Dieu » (Conseils et souvenirs de Marie de la Trinité 40).
Elle s'est aussi exclamée dans le dernier paragraphe de son autobiographie quelques mois avant son entrée dans la Vie le 30 septembre 1897 : « Ma Mère chérie, maintenant je voudrais vous dire ce que j'entends par l'odeur des parfums du Bien-Aimé. Puisque Jésus est remonté au Ciel, je ne puis le suivre qu'aux traces qu'Il a laissées, mais que ces traces sont lumineuses, qu'elles sont embaumées ! Je n'ai qu'à jeter les yeux dans le Saint Évangile, aussitôt je respire les parfums de la vie de Jésus et je sais de quel côté courir… Ce n'est pas à la première place, mais à la dernière que je m'élance ; au lieu de m'avancer avec le pharisien, je répète, remplie de confiance, l'humble prière du publicain ; mais surtout j'imite la conduite de Madeleine, son étonnante ou plutôt son amoureuse audace qui charme le Cœur de Jésus, séduit le mien. Oui je le sens, quand même j'aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j'irais, le cœur brisé de repentir, me jeter dans les bras de Jésus, car je sais combien Il chérit l'enfant prodigue qui revient à Lui. Ce n'est pas parce que le bon Dieu, dans sa prévenante miséricorde, a préservé mon âme du péché mortel que je m'élève à Lui par la confiance et l'amour. »
Thérèse est bien sûr reconnue dans l'Église comme la sainte de la Miséricorde. Elle l'exprime elle-même en disant : “à moi, il a donné sa Miséricorde infinie”. Sa mission consiste depuis des décennies à nous faire connaître et aimer la Miséricorde pour que nous nous offrions à elle de plus en plus profondément au cœur de toutes les circonstances de notre vie quotidienne. Vivant ainsi dans l'offrande de nous-mêmes à la Miséricorde, nous recevrons d'ouvrir nos cœurs pour que Jésus rejoigne à travers nous beaucoup de nos frères et sœurs.
Bien d'autres figures du Carmel ont aussi témoigné de la puissance de la Miséricorde divine dans leur vie. Pendant cette retraite de carême, nous écouterons le témoignage de six d'entre eux : sainte Thérèse d'Avila, saint Jean de la Croix, Laurent de la Résurrection, sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus bien sûr, mais aussi sainte Élisabeth de la Trinité et une sainte qui nous est moins familière : la petite sainte du Chili, Teresa de Jésus (de los Andes).
A l'écoute de l'évangile selon saint Luc
Pour nous mettre à l'écoute de ces témoins de la Miséricorde, nous ouvrirons nos cœurs à l'Ecriture sainte en méditant les textes évangéliques proposés chaque dimanche du temps de Carême. Cette année, c'est par le témoignage du peintre de la Miséricorde par excellence, l'évangéliste saint Luc, que nous pourrons demander au Saint-Esprit d'ouvrir davantage nos cœurs à l'expérience de la Miséricorde.
Pour saint Luc, le cœur de Jésus est avant tout un cœur de Miséricorde. Dès son premier chapitre, Luc présente la manifestation de la miséricorde du Seigneur (1, 58), une miséricorde qui s'étend d'âge en âge (1, 50). Cette miséricorde, Luc y revient cinq fois dans ce premier chapitre - vous êtes invités à le relire en vous arrêtant aux versets 50, 54, 58, 72 et 78. Une expression est bien caractéristique de Luc : littéralement : les entrailles de miséricorde de notre Dieu. Elle se retrouve plusieurs fois au cours de son évangile : dans le cantique de Zacharie (1,72), auprès de la veuve de Naïm (7, 13), avec le Bon Samaritain (10, 33) et bien sûr au cœur de la parabole dite de l'Enfant prodigue ou plutôt du Père miséricordieux (15, 20). Les récits des cinq miracles qui ne se trouvent que chez Luc sont décrits par lui bien davantage comme des gestes de miséricorde qu'une manifestation de puissance : si vous le désirez, vous pouvez aussi regarder ces passages où les couleurs de Luc se manifestent avec douceur : 7, 11-17 ; 13, 10-17 ; 14, 1-6 ; 17,12-19 et 22, 50-51 pendant la Passion.
Bien sûr, tous les évangélistes témoignent de la miséricorde de Dieu mais Luc y insiste particulièrement comme en 19, 10 : “Le fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu”. Le verbe ‘chercher' est propre à Luc. Luc nous relate aussi quatre rencontres entre Jésus et des pécheurs que l'on ne trouve que dans son évangile : celles avec la pécheresse dans la maison de Simon le pharisien (7, 36-50) ; avec Zachée (19, 1-10) ; en faveur de ses bourreaux (23, 34) ; et surtout l'ultime rencontre avec le bon larron : « aujourd'hui avec moi dans le Paradis » (23, 43). Enfin, au cœur de son évangile se trouvent 3 des 42 paraboles de Luc où s'exprime la joie de Dieu de nous sauver (Lc 15). Nous y reviendrons au cours de ce carême.
Se mettre en prière
Nous vous proposons bien sûr de vous mettre en prière comme le Christ nous y invite dès le premier jour du carême : « Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. » (Mt 6, 6) Que va-t-il nous donner notre Père du Ciel, si ce n'est de goûter plus profondément sa miséricorde offerte en son fils Jésus ? Si nous désirons expérimenter ce que notre Père veut nous donner, demandons-lui d'abord l'éveil de notre désir profond car, comme l'exprime si bien Thérèse dans son offrande à la Miséricorde, « plus vous voulez donner, plus vous faites désirer ». Vous pouvez ainsi prier avec la prière du saint pape Jean Paul II quand il a consacré la basilique sanctuaire de la miséricorde divine à Cracovie le 17 août 2002 :
Dieu, Père miséricordieux,
qui as révélé ton amour dans ton Fils Jésus-Christ,
et l'as répandu sur nous dans l'Esprit Saint Consolateur,
nous te confions aujourd'hui le monde et chaque personne.
Penche-toi sur nous, pécheurs,
guéris notre faiblesse, vaincs tout le mal.
Que tous les habitants de la terre fassent l'expérience de Ta miséricorde,
pour qu'en Toi, Dieu Trinité, ils trouvent toujours la source de l'espérance.
Père Éternel,
par la douloureuse Passion et la Résurrection de Ton Fils,
sois miséricordieux pour nous et pour le monde entier !
Amen.
Nous pouvons aussi avec Thérèse prier chaque semaine ou chaque jour de ce carême la finale de son Offrande à l'Amour Miséricordieux que nous approfondirons pendant la 4ème semaine :
Afin de vivre dans un acte de parfait Amour, je m'offre comme victime d'holocauste à votre Amour miséricordieux, vous suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous et qu'ainsi je devienne Martyre de votre Amour, ô mon Dieu ! (…) Que ce martyre après m'avoir préparée à paraître devant vous me fasse enfin mourir et que mon âme s'élance sans retard dans l'éternel embrassement de Votre Miséricordieux Amour… Je veux, ô mon Bien-Aimé, à chaque battement de mon cœur vous renouveler cette offrande un nombre infini de fois, jusqu'à ce que les ombres s'étant évanouies je puisse vous redire mon Amour dans un Face à Face Éternel.
Au programme du carême
Le programme de la retraite
Au long des semaines du carême, saint Luc et les saints du Carmel nous introduiront dans le mystère de la Miséricorde divine pour nous préparer à vivre la grande nuit de Pâques :
- 1ère semaine : jamais sans le Saint-Esprit ! – avec Thérèse d'Avila
- 2ème semaine : attirés dans la prière – avec Jean de la Croix
- 3ème semaine : « commençons tout de bon ! » - avec Laurent de la Résurrection
- 4ème semaine : oser les mains vides – avec Thérèse de Lisieux
- 5ème semaine : « à cause de son trop grand amour » - avec Elisabeth de la Trinité
- Semaine Sainte : rester et regarder - avec Thérèse des Andes
- Pâques : célébrer la Miséricorde divine
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jeudi 3 mars : choisir la vie
« Celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. » (Lc 9, 24)
« Notre intériorité est remplie de diverses manières (...) à tel point qu'une chose
en chasse toujours une autre. Ma première heure du matin appartient au Seigneur.
La tâche quotidienne qui m'incombe, je veux la mener à bien, et Il me donnera
la force d'en venir à bout. »
(E. Stein, Faire une place à la grâce de Dieu, 12 janvier 1932)
Je choisis de prendre le temps chaque jour pour vivre ce carême avec le Seigneur.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 3 : salut Croix !
« Le sacrifice qui plait à Dieu, c'est un esprit brisé. » (Ps 50, 19)
« Lève les yeux vers le Crucifié. Si tu lui es unie… alors son sang précieux est à toi. [...] C'est sur tous les lieux de souffrance que tu peux être présente par la puissance de la croix ; ton amour miséricordieux, l'amour jailli du cœur de Dieu, te porte partout. »
(E. Stein, Source cachée, ‘Ave Crux')
Je me tourne vers la croix du Christ pour y déposer les intentions que je porte.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 4 : être un en Dieu
« Si tu donnes à celui qui a faim ce que toi tu désires,
si tu combles les désirs du malheureux… » (Is 58, 10)
« Pour un chrétien, il ne peut y avoir d''étranger'. L'amour du Christ
ne connaît pas de frontières, il ne s'arrête jamais. »
(E. Stein, Le mystère de Noël)
De qui puis-je me faire le prochain ?
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Semaine 1 : Jamais sans le Saint-Esprit !
Évangile (Lc 4, 1-2)
En ce temps-là, après son baptême, Jésus, rempli d'Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l'Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable.
A l'écoute de l'Evangile
Luc, évangéliste du Saint-Esprit
C'est bien sûr l'apôtre Paul dont Luc est le disciple qui évoque le plus le Saint-Esprit dans ses lettres. Luc lui nous propose non des lettres mais un évangile en deux tomes, l'Evangile et les Actes des apôtres. Il se révèle l'évangéliste de l'Esprit-Saint mais aussi celui de la mission chrétienne. Marc n'évoque le Saint-Esprit que 6 fois alors que Luc le fait 90 fois (20 fois dans son évangile et 70 fois dans les Actes).
L'Esprit est avant tout la force toute puissante de Dieu. Au long de son évangile, Luc nous montre comment tous les amis de Dieu sont poussés par l'Esprit ou remplis par l'Esprit. C'est le cas par exemple de Marie (1, 35.49), de Jean-Baptiste (1, 15.80), d'Elisabeth (1, 41), de Zacharie (1, 67) et du vieillard Syméon (2, 25.26.27). Jésus surtout est conçu de l'Esprit Saint (1, 35). L'Esprit descend sur lui au baptême (3, 22) et nous en arrivons ainsi à notre évangile du premier dimanche de Carême : Jésus est rempli d'Esprit Saint et c'est avec ce même Esprit qu'il va au désert, nous allons y revenir.
Dans la suite de l'évangile, Jésus retourne en Galilée dans la puissance de l'Esprit (4, 14) et les premiers mots de son premier sermon seront pour témoigner de la présence en lui de l'Esprit (4, 18). Sa mission est de baptiser dans l'Esprit et le feu (3, 16). Jésus tressaille de joie sous l'action de l'Esprit Saint (10, 21) et à la fin il est emporté au ciel par l'Esprit (24, 51), tout en promettant de l'envoyer à ses disciples : l'Esprit est appelé ici la promesse du Père et la force d'en haut (24, 49). Seul Luc nous invite à demander l'Esprit Saint dans la prière (11, 9-13) car c'est explicitement pour lui ce que donne le Père à ceux qui le prient. Rien n'est bien hors Dieu lui-même par son Esprit (18, 19).
Au début de cette retraite, posons-nous cette question personnellement : est-ce que je vis avec l'Esprit toutes mes occupations quotidiennes ? Il n'y a pas de vie chrétienne sans l'Esprit Saint. Si je constate que l'Esprit Saint est peu présent dans ma vie, il n'y a pas à culpabiliser mais au contraire à s'appuyer sur la promesse de Dieu de nous le communiquer. Ce qui n'irait pas en nous, c'est ne pas vouloir recevoir ce que Dieu veut nous donner ! Profitons donc de cette retraite pour choisir un moment de la journée afin d'invoquer l'Esprit, par exemple en utilisant cette très courte prière comme notre respiration : Veni sancte Spiritus ! Viens Esprit Saint !
Ainsi convaincus de l'importance de la présence de l'Esprit dans notre vie, nous pouvons revenir au texte de l'évangile. Et d'énormes surprises nous attendent : c'est l'Esprit Saint qui guide Jésus au désert pour le confronter au manque et à la tentation !
Nous pourrions alors ne pas vouloir nous laisser nous-mêmes guider par un tel Esprit car il va nous révéler combien nous dépendons d'un autre et combien notre combat principal sera de lui faire confiance. Pour nourrir une confiance réelle en quelqu'un et pour que cela ne soit pas de la théorie, des beaux mots ou de bons sentiments, il faut partir d'une situation où vraiment nous avons besoin de secours, où profondément nous expérimentons réellement notre misère, notre perdition radicale sans la présence et l'aide de Dieu.
La Miséricorde chez Thérèse de Jésus
Un chemin de liberté
Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582) a expérimenté une telle libération. Elle vit dans un contexte social bien différent du nôtre. Dans le monde qui est le sien, la femme est particulièrement dévalorisée de fait. La femme est réputée ignorante, faible et l'Eglise elle-même ne compense en rien cette tendance. Thérèse fait alors l'expérience paradoxale d'être socialement marginalisée comme femme et d'être profondément aimée d'un Dieu qui lui fait miséricorde. C'est dans sa relation à Dieu qu'elle reçoit de lui d'être toujours davantage réconciliée avec sa propre nature.
Si Thérèse a bénéficié d'une jeunesse heureuse et privilégiée, elle a dû aussi assumer le choc de la mort de sa maman et un contexte général où morts, maladies, crises économiques pèsent sur la vie quotidienne. La société dans laquelle elle vit est marquée par un pessimisme anthropologique profond. Le bien ne sera réel que pour une minorité après la mort au Ciel ! Un mouvement spirituel dont elle participe va contribuer à atténuer une telle situation. Il est centré sur l'humanité du Christ contemplée dans la prière personnelle.
C'est à l'intérieur d'elle-même que Thérèse va découvrir un espace de liberté. La prière lui donne de découvrir combien est profonde la miséricorde de Dieu et combien elle la rejoint telle qu'elle. La Miséricorde veut la libérer de l'intérieur des différentes formes de misères et d'oppressions qu'elle subit. Thérèse accueille la présence miséricordieuse de Dieu en elle et cette présence est œuvre de salut divin au cœur de tout ce qu'elle peut traverser. A travers sa vie, elle expérimente la miséricorde comme une pédagogie divine. Notons quelques faits de ce chemin.
Dans l'innocence de l'enfance, elle est fortement sensible à Dieu. Elle désire même être martyre car cela lui paraît un moyen court d'être avec Dieu au Ciel. Elle est résolue et absolue. Belle et intelligente, elle marque son entourage familial et son père l'envoie au pensionnat des augustines de Notre-Dame de Grâce tout proche de la maison familiale pour la protéger des tentations de l'adolescence. Dans ce nouveau milieu, elle prend conscience de son infidélité envers Dieu, notamment de son ingratitude envers celui qui lui donne tant de bienfaits. Le pensionnat lui permet de bénéficier du bon exemple des sœurs augustines et cela porte en Thérèse les fruits d'une véritable conversion. Elle désire devenir religieuse mais la crainte servile de Dieu reste encore assez présente. Jésus la conduira peu à peu à un engagement par amour.
Thérèse est aussi marquée par des problèmes de santé chroniques qui vont plus ou moins l'accompagner toute sa vie durant. Elle entre finalement au monastère des carmélites de l'Incarnation en 1535 à 20 ans. Dieu la comble de faveurs spirituelles mais elle doit sortir du monastère après trois ans à cause de ses problèmes de santé. Pendant ce temps de convalescence, elle va découvrir un livre essentiel, un guide de la vie d'oraison : le Troisième Abécédaire de Francisco de Osuna. Mais sa santé se dégrade au point qu'elle voit la mort arriver. Elle choisit de vivre cette épreuve en s'identifiant au Christ souffrant. Son amitié avec Dieu s'intensifie au cœur de la traversée de la maladie. Elle reste malgré tout faible et imparfaite : quittant l'infirmerie, elle fréquente les parloirs et abandonne même la pratique de l'oraison pendant quelques mois en 1540-1541. Cette épreuve lui donne de reconnaître la réalité de ses infidélités et de son incapacité à progresser par elle-même dans la vie spirituelle. Se confiant davantage à la miséricorde, elle reçoit de Dieu le courage de persévérer dans l'oraison. Se prépare alors un événement central de la vie de Thérèse : en 1554, passant devant une représentation du Christ flagellé pendant sa Passion, elle s'abandonne profondément à la grâce de Dieu et reçoit de lui une détermination nouvelle pour le servir et l'aimer.
Le fondement de ce chemin, c'est de se tourner sans cesse vers l'humanité du Christ. Thérèse découvre qu'il est la miséricorde de Dieu et que la principale infidélité est de se détourner de lui. Elle recevra de Dieu de percevoir la réalité de son âme quand elle est séparée de Dieu et pourra donc expérimenter de quelle situation désastreuse Jésus nous libère. Cette grâce appelée communément vision de l'enfer va nourrir son engagement pour le salut des autres. La pratique de l'oraison est le lieu par excellence de l'accueil de la miséricorde. La fondation du monastère de Saint-Joseph en 1562 sera un point d'étape essentiel de l'itinéraire thérésien : elle reçoit de Jésus de vivre dans l'esprit de l'Evangile au cœur d'une petite communauté de sœurs unies pour vivre la miséricorde entre elles et pour l'accueillir pour le monde. Dix ans plus tard, elle reçoit la grâce du mariage spirituel : elle expérimente alors le but de tout l'itinéraire sur lequel Jésus l'a menée : le comble de la miséricorde divine consiste à nous rendre égaux à lui par amour et à nous faire participer à sa propre mission de salut pour tous. Toute la vie de Thérèse a donc été une découverte progressive de la miséricorde. Ses infidélités mettent en lumière la fidélité divine à faire miséricorde. Au cœur de l'abîme entre la misère et la miséricorde se goûtent les fruits que cette miséricorde porte dans une vie humaine marquée par le péché.
« Vous êtes un Dieu de miséricorde » (Chemin de perfection 4, 3)
Quelles sont pour conclure les caractéristiques de la miséricorde divine pour Thérèse ? Imprégnée de la miséricorde divine, Thérèse peut témoigner dans ses écrits de la réalité de la miséricorde : elle est tout d'abord permanente et nous accueille dans tout ce que nous vivons. Elle rattrape le temps que nous avons perdu à nous occuper de nous-mêmes au lieu d'approfondir notre confiance en Dieu. En cela, elle change ce qui nous éloignait de lui, à savoir le mal, en bien et cela sans limites car la miséricorde couvre la multitude des péchés. Pour Thérèse, Dieu ne cesse de nous tendre la main et s'offre à nous comme notre véritable sécurité et providence. Cette miséricorde nous révélant la profondeur de l'amour de Dieu pour nous, nous rend de plus en plus amoureux de Dieu. Voilà donc une porte pour aimer Dieu : le désir d'expérimenter toujours plus sa miséricorde. N'hésitons pas à nous offrir à elle !
Fr. Denis-Marie Ghesquières (couvent de Paris)
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 6 : Appelés à la sainteté
*« L'assomption de la Vierge Marie »,Francesco-Botticini - 1475
« Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint …
Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lv 19, 1.18)
« Jamais le Seigneur ne se fatigue de donner, et ses miséricordes sont inépuisables :
de notre côté, ne nous lassons pas de recevoir. Qu'il soit béni éternellement.
Et que toutes les créatures chantent ses louanges ! Amen. »
(Livre de la Vie 19, 15)
Est-ce que je rends grâce pour cet appel à la sainteté, à aimer, que m'adresse
le Seigneur ? Pour mieux y répondre, je (re)lis les n° 14 à 18 de l'exhortation
« Gaudete et exultate » du pape François.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 7 : Vivre le pardon
« Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes,
votre Père céleste vous pardonnera aussi. » (Mt 6, 14)
« S'il vous arrive de tomber, ne perdez pas courage, mais avancez toujours.
Dieu saura tirer le bien de votre chute même. » (Livre des Demeures 2, 9)
Quelle démarche de pardon puis-je vivre cette semaine ?
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 8 : Implorer miséricorde
« On criera vers Dieu de toute sa force, chacun se détournera de sa conduite
mauvaise et de ses actes de violence. » (Jon 3, 8)
« Il arriva qu'un jour, en entrant dans l'oratoire, je vis une statue rangée là …
Elle représentait un Christ tout couvert de plaies … J'éprouvai un tel regret
d'avoir montré si peu de reconnaissance pour ses plaies que je crus que mon cœur
se brisait et je me jetai devant lui en versant des torrents de larmes, le suppliant
de me fortifier une fois pour toutes afin de ne plus l'offenser. » (Livre de la Vie 9, 1)
Je choisis une représentation du Christ. Chaque jour du carême, je prierai devant
elle, en demandant la grâce de la conversion pour moi et les membres de l'Église.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 9 : Agir avec miséricorde
« Tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous,
faites-le pour eux, vous aussi. » (Mt 7, 12)
« Ma vie entière s'est écoulée en désirs, sans que jamais j'en sois venue aux œuvres.
Je n'ai d'autre recours que la divine miséricorde. » (Livre des Fondations 25, 35)
Prenant conscience du regard de miséricorde du Seigneur sur moi,
je lui demande de devenir miséricordieux envers les autres.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 10 : Se réconcilier avec Dieu et son prochain
« Va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. »
(Mt 5, 24)
« Faites-nous donc voir, mon Dieu, que nous ne nous comprenons pas
et que nous nous présentons devant vous les mains vides. Daignez
par votre pure miséricorde nous accorder le pardon. » (Chemin de perfection 36, 6)
Pour me préparer au sacrement de réconciliation, je lis l'une des deux prières
eucharistiques pour la réconciliation.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 11 : Renouveler l'alliance
« Le Seigneur sera ton Dieu ; toi, tu suivras ses chemins, tu garderas ses décrets,
ses commandements et ses ordonnances, tu écouteras sa voix. » (Dt 26, 17)
« Je suis vôtre, Seigneur, puisque vous m'avez rachetée …
Vôtre, puisque je ne me suis pas perdue. Que voulez-vous faire de moi ? » (Poésie 2)
Je prends un temps de prière pour redire au Père des miséricordes :
« Me voici pour faire ta volonté. »
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Semaine 2 : attirés dans la prière
Évangile (Lc 9, 28-36)
« En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d'une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s'accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s'éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu'il disait. Pierre n'avait pas fini de parler, qu'une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu'ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi : écoutez-le ! » Et pendant que la voix se faisait entendre, il n'y avait plus que Jésus, seul.
Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu'ils avaient vu. »
A l'écoute de l'Evangile
Luc, évangéliste de la prière
Luc met la prière au cœur de son évangile. Il nous a transmis de nombreux textes qui nourrissent la prière quotidienne des chrétiens, ces cantiques nommés dans la tradition par leurs premiers mots dans la traduction latine : le Magnificat (1, 46-55 : « Mon âme exalte le Seigneur »), le Benedictus (1, 68-79 : « Béni soit le Seigneur »), le Nunc Dimittis (2, 29-32 : « Maintenant, Seigneur »), le Gloria (2, 14 : « Gloire à Dieu ») mais aussi le début de l'Ave Maria dans le récit de l'Annonciation et bien sûr le Pater Noster.
L'évangile de Luc s'ouvre par la prière dans le temple de Jérusalem et se termine au même endroit par une prière de louange (24, 53). L'évangéliste a soin de nous dire dès le début que toutes les prières sont entendues par Dieu et donc qu'elles sont exaucées comme Dieu le désire. Quand nous choisissons de prier, il faut avant toutes choses ne pas oublier à qui nous nous adressons et que Dieu va toujours exaucer nos prières. Choisir de prier, c'est déjà vivre l'exaucement de la prière car par elle je choisis le plus essentiel qui soit dans la vie spirituelle : mettre ma confiance en Dieu. Au début de son évangile, Luc nous présente donc deux grands priants qui ont passé leur vie à persévérer dans la prière : Syméon et Anne (2,27.37).
Commence ensuite la vie publique de Jésus : il ne cesse de prier et Luc nous le rappelle à chaque moment important de sa vie, ce que ne font pas les autres évangélistes. Nous pouvons nous arrêter pour rejoindre Jésus dans sa prière et lui demander de nous attirer davantage dans sa prière filiale :
Jésus est en prière quand l'Esprit descend sur lui au Jourdain (3, 21).
Il prie au milieu de son engagement apostolique (5, 16).
Il prie longuement avant de choisir les Douze (6, 12).
Il prie quand il demande à ses disciples : « Pour vous qui suis-je ? » (9, 18).
Il prie au sommet du Thabor (9, 29), nous allons y revenir.
Il est en prière quand ses disciples lui demandent de leur enseigner comment prier (11, 1).
Il prie dans sa Passion et notamment pour Pierre (22, 31-32) alors que celui-ci refuse de prier (21, 36).
Il prie à Gethsémani où il nous invite avec insistance à persévérer dans la prière (22,40.44.46).
Il prie sur la Croix pour ses bourreaux (23, 34).
Enfin, il s'abandonne au Père dans la prière : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit » (23, 46).
Demandons à Jésus de nous attirer dans sa prière ! La prière n'est pas une recette, c'est une vie en relation, c'est le cœur de notre relation à Dieu où nous vivons concrètement notre désir de dépendre de lui, de sa bonté et de sa miséricorde.
La Transfiguration, mystère d'attraction
La Transfiguration nous révèle donc la profondeur de la relation entre Jésus et son Père et cela se manifeste par la lumière. Elle est elle-même indescriptible car elle éveille à une réalité d'une intensité inouïe : la relation d'Amour entre le Père et le Fils. Cette qualité d'Amour est offerte à tous les hommes par l'Incarnation du Verbe qui vient déposer à l'intérieur de chaque vie humaine la semence d'une telle relation. Elle ne peut grandir en nous que si nous nous tournons avec les trois disciples vers Jésus.
Pour que nous communions à l'expérience de Jésus, il a tout d'abord fallu qu'il nous prenne avec lui sur une montagne. Jésus doit nous attirer en sa compagnie : pour cela il nous faut prendre de la distance, de la hauteur par rapport à nos manières habituelles d'être en relation avec ce qui fait le quotidien de nos vies. Nous avons besoin d'un regard neuf. Nous sommes donc invités à demander avec persévérance et insistance à Jésus de nous attirer avec lui à l'écart. Lui seul pourra nous faire entrer plus profondément dans ce qu'il vit lui-même dans son intimité avec le Père. Ce chemin peut paraître long et difficile - nous grimpons ! L'essentiel est de persévérer en demandant à Jésus de nous attirer quoi qu'il arrive. Car au sommet, nous allons être aussi déconcertés. Voilà Moïse et Elie qui conversent avec Jésus de sa Passion et de sa mort sur la Croix.
Pour nous donner de partager sa vie filiale, Jésus va assumer toutes les ténèbres de notre humanité ; péchés, blessures, souffrances … La lumière dans laquelle il vit dans la communion avec son Père, il sait combien nous avons bien du mal à l'accueillir. Il va aller la déposer au cœur des ténèbres par sa Passion et sa Croix. Nous sommes invités à déposer sans cesse nos péchés, nos ténèbres, nos blessures dans le Christ. En échange, nous recevons une capacité nouvelle d'accueillir la lumière de la communion avec le Père dans l'Esprit saint. Ce que vit Jésus avec son Père - et qui nous est révélé dans la lumière du Thabor, nous le recevons en quelque sorte au Calvaire ; lorsque nous remettons dans le cœur transpercé de Jésus toutes nos ténèbres, les nôtres et celles des autres afin de recevoir en son cœur la communion avec le Père, cette communion manifestée en notre faveur dans la Résurrection de Jésus.
Ceci est un long pèlerinage semblable à l'Exode. Souvenons-nous que les Hébreux ont eu du mal à mettre vraiment leur confiance en Dieu. Pierre évoque donc la fête des Tentes (Soukot) qui est pour les Juifs, encore aujourd'hui, une fête de pèlerinage célébrant l'accompagnement par Dieu du peuple pendant l'Exode. Attirés par Jésus au sommet du Thabor, nous recevons de croire au quotidien que Dieu est toujours présent et à l'œuvre dans nos vies pour accomplir en nous sa promesse : nous faire communier à la vie de son Fils. Au sommet du Thabor comme au mont Calvaire, la miséricorde de Dieu nous rejoint.
Tout va ensuite être mis dans la nuit pour que s'ouvrent nos cœurs lorsque retentit la voix du Père qui exprime le don qu'il nous fait au quotidien : Jésus est présent, toujours avec nous et il nous parle. Ses paroles seules ont la puissance de nous éveiller ! La petite Thérèse a pu dire qu'écouter la Parole de Jésus est « l'unique condition de notre bonheur » (cf. LT 165).
Seul Dieu a la puissance de nous faire entrer dans cette nuit pour nous révéler la vraie lumière, la présence de Jésus à l'intérieur, dans notre cœur. Mais cette expérience nous trouble profondément car elle révèle en même temps notre misère et notre péché. Cette révélation ne nous invite pas à la peur, à la culpabilité ou pire à tourner le dos à la lumière. Nous sommes invités à assumer notre faiblesse et à choisir à partir d'elle de renouveler l'expression de notre désir de nous en remettre à la miséricorde de Dieu, cette miséricorde manifestée par la présence de Jésus avec nous.
« Et pendant que la voix se faisait entendre, il n'y avait plus que Jésus, seul. » L'écoute et la vue fusionnent quand il s'agit de la voix du Père et de la présence de Jésus. Le Père nous dit de regarder Jésus. Le regarder, c'est donc aussi l'écouter. Thérèse d'Avila a relayé cette invitation auprès de ses sœurs carmélites : « Je ne vous demande qu'une seule chose, c'est de fixer votre regard sur le Christ. » (Chemin 26,3). Elle nous l'adresse aussi à nous tous ! Plus nous choisirons de le regarder et de l'écouter, d'accueillir sa présence, plus nous recevrons le désir de vivre plus profondément de sa vie. Jésus n'attend que notre désir, aussi faible soit-il au début. Si nous sommes fidèles à rester fixés sur lui, nous ne pourrons plus vivre en dehors de sa présence, de son influence, de son rayonnement. Demandons avec Elisabeth de la Trinité : “fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement.” (Note Intime 15)
2. Jean de la Croix, chantre de la Miséricorde (1542-1591))
Pour venir en aide à une personne en difficulté spirituelle, Jean de Croix écrit une prière qui lui permettra de s'en remettre à la miséricorde de Dieu. Nous sommes aujourd'hui chacun et chacune les heureux destinataires de cette prière. Jean de la Croix nous invite à la faire nôtre. La réalité fondamentale de cette prière est notre incapacité de nous sauver nous-mêmes. Jean de la Croix nous invite à passer du désespoir à la joie. Lisons tout d'abord cette prière avant de la méditer par étapes :
Seigneur Dieu, mon bien aimé !
Si le souvenir de mes péchés t'empêche de faire ce que je te demande, fais à cause d'eux, ta volonté, mon Dieu, car c'est ce que je désire le plus ; manifeste ta bonté et ta miséricorde et par eux tu seras connu. Et si tu attends mes œuvres afin, par ce moyen, d'exaucer ma prière, donne-les-moi, toi, et produis-les en moi, avec les peines que tu voudras bien accepter, et que cela se fasse.
Et si tu n'attends pas mes œuvres, qu'attends-tu, mon très clément Seigneur ? Pourquoi tardes-tu ? Car enfin, si ce que je te demande par ton Fils doit être grâce et miséricorde, prends mon obole, puisque tu la veux, et donne-moi ce bien, puisque toi aussi tu le veux.
Qui pourra se libérer de ses humbles manières et de ses limites si tu ne l'élèves à toi, mon Dieu, en pureté d'Amour ? Comment s'élèvera jusqu'à toi l'homme engendré et créé dans la faiblesse si toi, Seigneur, tu ne l'élèves avec la main qui l'a fait ?
Tu ne me retireras pas, mon Dieu, ce qu'une fois tu m'as donné en ton Fils unique, Jésus-Christ, en qui tu m'as donné tout ce que je veux, c'est pourquoi je me réjouirai que tu ne tardes pas si moi j'attends.
Quels délais attends-tu, puisque dès maintenant tu peux aimer Dieu en ton cœur ?
Miens sont les cieux et mienne la terre ; miens sont les peuples ; les justes sont à moi et à moi les pécheurs ; les anges sont à moi, et la Mère de Dieu et toutes les choses sont à moi et Dieu lui-même est à moi et pour moi parce que le Christ est à moi et pour moi. Alors, que demandes-tu et que cherches-tu mon âme ? Tout cela est à toi et tout est pour toi. Ne te sous-estime pas et ne te contente pas des miettes qui tombent de la table de ton Père.
Sors au-dehors et glorifie-toi dans ta gloire ; cache-toi en elle et réjouis-toi et tu obtiendras ce que ton cœur demande.
Cette prière se compose de 6 parties de longueurs bien inégales. La première est la plus longue :
« Seigneur Dieu, mon bien aimé ! (…) toi aussi tu le veux. » Jean de la Croix part de la description d'un état spirituel d'impuissance, de solitude, de culpabilité. Mais assez vite, il nous donne une lumière dans cette nuit : nos fautes offertes à la miséricorde de Dieu nous donneront de connaître Dieu ! Quel que soit le réel que nous traversons, il peut toujours devenir un chemin si nous nous tournons vers Dieu pour le lui offrir. Nous sommes invités à consentir à partir du réel et à le choisir comme tremplin pour tout miser sur la générosité gratuite de Dieu dont la joie est de donner à tous quelles que soient nos situations. Certainement nous nous sentons bien désemparés comme s'il n'y avait aucune issue. C'est en persévérant dans l'offrande de cela à Dieu que nous allons devenir sensibles à sa présence et à son œuvre de libération au cœur même de notre vie.
« Qui pourra se libérer de ses humbles manières (…) si toi, Seigneur, tu ne l'élèves avec la main qui l'a fait ? » Quelle manière excellente d'exprimer notre problème profond ! Nous sommes incapables par nous-mêmes d'établir avec Dieu une relation vraie si lui-même ne nous la donne pas. La seule solution - et voilà ce qu'il nous faut accepter - est que Dieu fasse ce que lui seul peut et veut faire. Nous sommes invités comme le lépreux de l'évangile à nous appuyer sur le désir de Dieu de nous guérir : « si tu veux, tu peux me purifier ! » Notre appui, c'est le désir de Dieu ! Bref, laissés à nos propres ressources, nous sommes sans espoir. Cette situation devient une invitation qui nous est faite de nous appuyer ailleurs : sur le désir de Dieu.
« Tu ne me retireras pas, mon Dieu, ce qu'une fois tu m'as donné en ton Fils unique, Jésus-Christ, en qui tu m'as donné tout ce que je veux, c'est pourquoi je me réjouirai que tu ne tardes pas si moi j'attends. » Tout s'éclaire d'un seul coup et c'est un renversement complet ! Celui qui demandait la grâce de la guérison en étant toujours confronté à ses esclavages témoigne désormais avec assurance de la victoire de Jésus au cœur de sa misère. L'enfermement et la solitude sont transformés en communion dans la certitude de la présence de Jésus. Voilà l'essentiel de notre collaboration : croire que Jésus est présent et en communion avec nous et qu'il veut nous communiquer ce qu'il est, quel que soit l'état où je me trouve et cela à tous les niveaux - psychologique, physique, moral et spirituel. Ce qui devient alors le cœur de ce qui habite ma conscience, c'est que le Père me donne son Fils et cela sans conditions. Ma journée se déroule à choisir de passer de mes impressions, de mes perceptions ou de mes pensées à la présence de Jésus en moi et pour moi. Ce faisant, je reçois la conviction qu'il n'y a rien à désirer de plus grand, de plus riche que Jésus car ce don excède même mes désirs les plus profonds. Cette condition vécue jour après jour libère en nous l'amour de Dieu :
« Quels délais attends-tu, puisque dès maintenant tu peux aimer Dieu en ton cœur ? (…) Sors au-dehors et glorifie-toi dans ta gloire ; cache-toi en elle et réjouis-toi et tu obtiendras ce que ton cœur demande. » Centrée sur le Christ et sur sa miséricorde offerte quoi qu'il nous arrive, notre relation à toutes les réalités de la vie va se trouver transformée.
Reprenons donc cette prière cette semaine et prions-la en communion avec toutes les personnes qui participent à cette retraite afin de nous offrir ensemble à la miséricorde de Dieu!
Fr. Denis-Marie Ghesquières (couvent de Paris)
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 13 : chercher la beauté
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez, pas et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas,
et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. » (Lc 6,36-37)
« La Divinité miséricordieuse, s'inclinant avec miséricorde vers une âme,
imprime et verse en elle son amour et sa grâce. Cette effusion lui communique
une beauté, une élévation qui la rendent participante de la Divinité elle-même. »
(Cantique Spirituel B 32,4)
Je m'efforce de chercher la beauté dans les personnes que je rencontre aujourd'hui.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 14 : déposer sa faiblesse
« Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé. » (Mt 23,11-12)
« Comment montera jusqu'à toi l'homme engendré, nourri dans les bassesses,
si tu ne l'élèves, Seigneur, de cette même main qui l'a formé ? »
(Prière de l'âme embrasée d'amour)
J'offre au Seigneur une faiblesse qui m'entrave et je lui demande qu'il m'en libère.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 15 : jeter son souci en Dieu
« Toi, Seigneur, fais attention à moi, écoute ce que disent mes adversaires[...]
Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence pour te parler en leur faveur,
pour détourner d'eux ta colère. » (Jr 18,19-20)
« Vivez en foi et espérance, bien que ce soit dans l'obscurité, vu qu'en ces ténèbres
Dieu protège l'âme. Jetez votre souci en Dieu car il a souci de vous. Il ne vous
oubliera pas. Ne pensez pas qu'il vous laisse seul, ce serait lui faire injure. »
(Lettre 24)
Dans ma prière je redis ma foi au Seigneur et je prie avec le Credo.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 16 : donner lieu à la bonté de Dieu
« Rien n'est plus faux que le cœur de l'homme, il est incurable. Qui peut le
connaitre ? Moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs et qui scrute les reins,
afin de rendre à chacun selon sa conduite, selon les fruits de ses actes. » (Jr 17,9)
« Seigneur, mon Bien-Aimé ! Si le souvenir de mes péchés t'empêche de m'accorder
la grâce que je sollicite, accomplis ta volonté, car c'est là ce que je préfère.
Et cependant, j'ose t'en supplier, donne lieu à ta bonté, à ta miséricorde
de resplendir dans le pardon que tu m'accorderas. »
(Prière de l'âme embrasée d'amour)
Est-ce que je me laisse renouveler par le sacrement de réconciliation ?
M'aide-t-il à m'abandonner à la volonté du Seigneur ?
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 17 : se laisser transformer
« En voyant que Jacob leur préférait Joseph, ses autres fils se mirent à détester celui-ci,
et ils ne pouvaient plus lui parler sans hostilité. » (Gn 37,4)
« Dieu qui est toute perfection, lutte contre les habitudes imparfaites de l'âme.
Et ensuite il la pacifiera, il l'éclairera, comme le feu agit à l'égard du bois
dont il s'est emparé. » (Vive Flamme B 1,23)
Je demande au Seigneur de consumer toutes mes passions - jalousie,
colère, orgueil, … - et de faire grandir en moi la charité, la foi et l'espérance.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 18 : Saint Joseph : hériter de Son amour
« Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. » (Lc 15,18-19)
« Infiniment miséricordieux, clément et compatissant, Dieu te fait éprouver
sa clémence et sa compassion … et tu l'entends te dire : je suis à toi et pour toi,
je me réjouis d'être ce que je suis afin de me donner à toi
et d'être tien à jamais. » (Vive Flamme B 3,6)
Est-ce que je reconnais Dieu comme un Père ?
Est-ce que, comme un fils ou une fille, je me sens héritier de son Amour ?
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Semaine 3 : « Commençons tout de bon ! »
Évangile (Lc 9, 28-36)
À ce moment, des gens qui se trouvaient là rapportèrent à Jésus l'affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu'ils offraient.
Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu'elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »
Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu'un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n'en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n'en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?” Mais le vigneron lui répondit : “Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir. Sinon, tu le couperas.” » (Lc 13, 1-9)
A l'écoute de l'Evangile
Luc, évangéliste de la prière
Voici un passage d'évangile assez motivant car il pose bien des questions. Vers la fin du chapitre précédent, Jésus déclarait : « Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu'à ce qu'il soit accompli ! » (12, 50). Il nous proposait ainsi sa manière de vivre la souffrance. Quand nous la traversons, Jésus nous invite à vivre la souffrance comme un baptême, c'est-à-dire en désirant librement nous ouvrir à l'Esprit. Ne l'oublions pas, quand nous entendons le mot baptême, nous écoutons une invitation à nous laisser guider par l'Esprit comme Jésus. Jésus nous dit aussi qu'il y a une fin aux épreuves mais nous ne pouvons l'anticiper ni par nous-mêmes ni en décider la fin. Mais, et c'est très important de le savoir, il y aura le temps de l'accomplissement.
Voilà pour proposer de quoi éclairer l'évangile déconcertant de ce dimanche qui aux dires de Jésus nous invite à une conversion. On rapporte donc à Jésus un fait divers tragique et nous nous posons aussi la question : d'où cela vient-il et pourquoi le mal ? Nous cherchons à répondre à cette question et nous risquons de nouveau de nous retrouver dans une impasse.
Pourquoi tout cela m'arrive-t-il ? ou arrive à tel ou tel ? Le chemin va consister à accepter de ne pas répondre voire même d'abandonner la question en laissant Dieu nous conduire lui-même, comme dans le livre de Job. Souvent, c'est plus fort que nous, nous faisons le lien entre un mal subi et un mal que nous aurions commis. Nous sommes donc spontanément tournés vers le passé, vers les causes probables de ce qui nous arrive.
Jésus nous invite à arrêter de regarder vers le passé pour nous tourner vers l'avenir : voilà une conversion profonde à demander très souvent au Saint-Esprit, tant nous sommes empêtrés dans les filets des liens du passé.
Jésus nous appelle à cesser de vouloir comprendre et donc de maîtriser les choses pour nous engager au contraire dans un agir tourné vers l'avenir ! Il s'agit donc de s'occuper de préparer son avenir. Et comment donc ? En désirant un changement de cœur ! Tout commence là ! Le principal objet, ce qui doit nous retenir, c'est la conversion. Donc, au lieu de chercher le coupable en moi ou chez les autres - et là la liste peut être longue - je suis invité à lâcher ce besoin de tenir le ou les coupables pour donner la place centrale à une question : Que changer dans mon cœur pour que les choses aillent un tout petit peu vers le mieux ? Il ne s'agit pas d'y arriver tout de suite mais d'accepter que cette question s'installe en moi pour, à partir d'elle et parce qu'elle est devenue profonde en moi, demander l'aide du Saint Esprit pour qu'il m'éclaire et me donne d'accueillir un chemin nouveau avec un cœur nouveau.
La miséricorde de Dieu est capable de changer le mal en bien et donc nos cœurs malades en cœurs vivants. Choisissons d'offrir ce cœur malade à la miséricorde et demandons à Jésus qu'il vienne greffer son cœur en nous.
Du figuier au vigneron
Du désir de la greffe, nous accueillons maintenant une situation agricole : un figuier qui ne porte durablement pas de fruits. Peut-être s'agit-il de mon cœur qui a du mal à désirer la conversion et cela depuis pas mal de temps ? Mais à la lecture de la parabole de Jésus, nous sommes peut-être déconcertés : nous pouvions penser qu'elle nous parle d'un figuier qui, malgré tous les soins qui lui sont prodigués par le vigneron, ne porte pas de fruit. En réalité elle me parle de mon ingratitude et de mon habitude à garder pour moi tout ce que par ailleurs j'ai reçu. Ce que me donne Dieu possède en effet un fruit escompté de sa part : me donner moi aussi d'entrer dans la logique du don. Recevoir les dons de Celui qui ne sait que donner, les reconnaître pour apprendre avec l'aide du donateur à me donner moi-même. Voilà l'enjeu !
Aussi la parabole me propose de contempler non plus le pauvre figuier ou même le patron menaçant de le couper mais le vigneron ! Qu'est-ce qui le caractérise ? À y regarder de près, c'est surprenant ! Il s'oppose à l'ordre du maître de couper le figuier ; il désire s'occuper d'un figuier dont les fruits éventuels dans l'avenir ne lui reviendront même pas. Il demande au maître de travailler davantage et en plus pour un figuier stérile. Pour couronner le tout, il affirme que lui, le vigneron, ne coupera jamais ce figuier : si c'est un jour le cas, ce sera au maître de le faire !
Quel profond portrait de Jésus ! c'est comme si cette parabole si angoissante n'avait pour raison d'être que de nous faire reconnaître, par contraste, la bonté sans limites de Jésus miséricordieux. Choisirons-nous de faire confiance à un tel ami ?
Au départ, nous pouvions douter du lien entre ces deux histoires, ces histoires de catastrophes et celle de ce vigneron si dévoué et qui espère tout et fait confiance en tout y compris à la puissance du fumier. La contemplation du vigneron nous indique le bon combat : croire quoi qu'il arrive qu'un bon vigneron s'occupe du figuier que je suis, aussi convaincu que je sois d'être stérile ; regarder vers l'avenir qui manifestera combien les bons soins de la miséricorde en moi m'ont transformé en profondeur et ont produit un fruit mûr : ma pauvreté offerte sans résistance à la miséricorde.
2. Laurent de la Résurrection, pauvre témoin de la Miséricorde
La vie de frère Laurent (1614-1691)
Frère Laurent vous est peut-être moins familier. Je vous propose une courte présentation avant de l'écouter témoigner de son expérience de la miséricorde divine :
Nicolas Herman est né en 1614 en Lorraine, dans une famille profondément chrétienne. À l'âge de 18 ans, il vit une expérience spirituelle décisive en considérant un arbre dépouillé en hiver et en méditant sur la vie qui lui redonnera sa verdeur et sa fécondité au printemps ; désormais le Dieu créateur est pour lui un être personnel et vivant. Il choisit alors le métier de soldat aux côtés du duc de Lorraine. Mais il frôle deux fois la mort et une blessure le force à quitter la carrière militaire alors qu'il a 21 ans. Temps de convalescence où il décide de consacrer sa vie à Dieu ; il devient ermite mais ne trouve pas la paix recherchée. Nicolas part donc pour Paris où il devient laquais d'un conseiller du roi. À 26 ans, il décide d'entrer au couvent des carmes déchaux de la rue de Vaugirard comme frère convers. Il y reçoit le nom de frère Laurent de la Résurrection. Pendant quinze ans, il est cuisinier de la communauté puis cordonnier. Ses dix premières années de vie religieuse sont obscures au niveau spirituel, avec un sentiment vif de ses péchés. Mais il s'abandonne au Seigneur et s'exerce à vivre simplement sous le regard de Dieu en toutes choses et à tout moment de la journée. Il trouve ainsi la paix. Commence alors le temps du rayonnement : il reçoit de nombreuses visites, comme celle de Fénelon. Frère Laurent consume ainsi sa vie dans une relation toute simple au Bon Dieu qu'il rejoint le 12 février 1691 à l'âge de 77 ans. Une biographie rédigée par l'un de ses amis va le faire rapidement connaître à travers son message sur l'exercice de la présence de Dieu. Cet enseignement va se propager très largement, y compris au-delà du catholicisme, notamment dans les milieux anglophones où le rayonnement de Brother Lawrence est durable.
Comme nous venons de l'évoquer, la première partie de la vie de Laurent est bien difficile. Il est confronté à bien des épreuves extérieures et intérieures car, alors même qu'il entre au couvent des carmes de Paris, ce sont les épreuves intérieures qui l'assaillent, notamment une conscience profonde de son péché. Voilà donc quelqu'un qui parle vrai et peut nous proposer un chemin simple et sûr. Écoutons-le un peu longuement nous proposer une route. Le difficile consiste à accepter le réel intérieur et extérieur comme il est, sans vouloir le changer immédiatement pour, à tout moment et à partir de ce vécu parfois bien douloureux, nous remettre à la miséricorde : notre pauvreté et nos misères deviennent des invitations à nous abandonner à la miséricorde. Voilà ce qui compte vraiment !
« Je me regarde comme le plus misérable de tous les hommes, déchiré de plaies, rempli de puanteurs et qui a commis toutes sortes de crimes contre son Roi. Touché d'un sensible regret, je lui déclare toutes mes malices ; je lui en demande pardon, je m'abandonne entre ses mains pour faire de moi ce qu'il lui plaira. Ce Roi plein de bonté et de miséricorde, bien loin de me châtier, m'embrasse amoureusement, me fait manger à sa table, me sert de ses propres mains, me donne les clefs de ses trésors et me traite en tout comme son favori ; il s'entretient et se plaît sans cesse avec moi en mille et mille manières, sans parler de mon pardon ni m'ôter mes premières habitudes. » (Lettre à un conseiller spirituel, 1682-1683)
Cet extrait d'une de ses lettres nous offre un condensé très profond de notre situation et de l'orientation que nous sommes invités à lui donner.
Affronter notre misère
Tout d'abord Laurent ne cherche pas à atténuer en quoi que ce soit son état de pécheur. Voilà bien une tendance qui nous guette ; nous cherchons à minimiser notre responsabilité et la réalité de notre misère. Nous ressemblons à un malade qui souffre mais qui s'empêche de se confier au médecin.
Voilà ce que Laurent choisit : je présente sans honte, j'expose mon état à Dieu et je lui demande simplement qu'il fasse de moi ce que lui veut, ce qui lui fait plaisir à lui : je m'appuie donc sur lui, sur son projet, son désir, son amour, sa bonté, ce qu'il est et comme il veut le manifester en moi.
Cette attitude est décisive et - voilà le difficile - elle est à pratiquer avec persévérance chaque jour durant. Il s'agit de nous tourner vers Dieu à partir de ce qui est vraiment nôtre : notre misère. Il est vrai que nous ne sommes pas que misérables mais tout ce qui n'est pas misère en nous vient de Dieu. En ce sens, c'est notre misère qui nous est propre.
Cette offrande à Dieu de nos misères de tous ordres - spirituel, physique, moral, … - sert à révéler le cœur de Dieu et son attitude permanente à notre égard. Il nous faut consentir à reprendre ce chemin à partir de nos pauvretés car Dieu ne nous retire pas nos faiblesses et “nos premières habitudes”. Simplement désormais nous ne les vivons plus du tout de la même manière ! Nous nous en servons pour que soit manifestée la bonté et la miséricorde de Dieu en nous et comme Dieu veut à travers nous.
Écoutons Laurent nous encourager encore sur cette voie de confiance et d'abandon :
« Pensons souvent que notre unique affaire en cette vie est de plaire à Dieu : que peut être tout le reste que folie et vanité ? Nous avons passé plus de quarante années en religion, les avons-nous employées à aimer et servir Dieu, qui par sa miséricorde nous y avait appelés pour cela ?
Je suis rempli de honte et de confusion quand je réfléchis, d'un côté, sur les grandes grâces que Dieu m'a faites et qu'il continue sans cesse de me faire, et de l'autre, sur le mauvais usage que j'en ai fait, et sur mon peu de profit dans le chemin de la perfection. Puisque par sa miséricorde il nous donne encore un peu de temps, commençons tout de bon ! Réparons le temps perdu.
Retournons avec une entière confiance à ce Père de bonté, qui est toujours prêt à nous recevoir amoureusement. Renonçons, renonçons généreusement pour son amour à tout ce qui n'est point lui, il en mérite infiniment davantage. Pensons à lui sans cesse. Mettons en lui toute notre confiance, je ne doute pas que nous n'en expérimentions bientôt les effets et que nous ne ressentions l'abondance de ses grâces, avec lesquelles nous pouvons tout et sans lesquelles nous ne pouvons que le péché. » (28 mars 1689)
Avec Laurent cette semaine, « commençons tout de bon ! »
Fr. Denis-Marie Ghesquières (couvent de Paris)
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 20 : la joie d'être sauvé
« Baigne-toi, et tu seras purifié. » (2R 5, 13)
« Mon Dieu, me voici tout à vous :
Seigneur, faites-moi selon votre cœur. » (Lettre 1)
Demandons au Seigneur : « Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu.
Rends-moi la joie d'être sauvé. » (Ps 50)
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
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le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
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Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
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maintenant et à l'heure de notre mort.
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 21 : viens à mon aide !
« Ne nous laisse pas dans la honte, agis envers nous selon ton indulgence
et l'abondance de ta miséricorde. » (Dn 3, 42)
« Ah ! Si nous savions la nécessité que nous avons des grâces et des secours de Dieu,
nous ne le perdrions jamais de vue, pas même pour un moment. » (Lettre 3)
N'hésitons pas à appeler le Seigneur avec humilité :
« Dieu, viens à mon aide. Seigneur, à notre secours. »
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 22 : accomplir la loi d'amour
« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes :
je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. » (Mt 5, 17)
« Croyez et comptez pour perdu tout le temps qui
n'est pas employé à aimer Dieu. » (Éloge 48)
Aujourd'hui je vais poser au moins deux actes d'amour gratuit
envers Dieu ou/et le prochain.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
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maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 23 : commencer tout de bon
Ils ne m'ont pas écouté, ils n'ont pas prêté l'oreille,
ils ont raidi leur nuque, ils ont été pires que leurs pères. » (Jérémie 7, 26)
« Puisque par sa miséricorde il nous donne encore un peu de temps,
commençons tout de bon ! Réparons le temps perdu. » (Lettre 8)
Nous sommes à la moitié du carême.
Choisissons un point à convertir qui sera connu de Jésus seul.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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Amen
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 24 : Annonciation du Seigneur : être tout à Lui
« Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » (Lc 1, 28)
« Qu'il fasse de moi ce qui lui plaira, je ne veux que lui et veux être tout à lui. » (Lettre 2)
Avec la Bienheureuse Vierge Marie, comme elle, nous sommes nous aussi comblés
de grâces, sachons exprimer notre gratitude pour l'œuvre
du Salut accomplie par le Christ, notre Rédempteur.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 25 : s'entretenir avec Lui
« Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! » (Lc 18, 13)
« Je me regarde comme le plus misérable de tous les hommes...
qui a commis toutes sortes de crimes contre son Roi... je lui en demande pardon,
je m'abandonne entre ses mains... Ce Roi plein de bonté et de miséricorde...
s'entretient et se plaît avec moi. » (Lettre 2)
Croyons ferme en notre Dieu qui pardonne
toutes nos offenses sans se lasser et osons un humble pas vers Lui.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
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Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Semaine 4 : oser les mains vides
Évangile (Lc 15, 1-3.11-32)
En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Un homme avait deux fils … »
A l'écoute de l'Evangile
L'expérience de la miséricorde : une résurrection !
Il était mort - il est vivant ! La miséricorde de Dieu nous ressuscite donc ! La vie chrétienne est l'expérience d'un tel chemin, elle est mise en route sur ce chemin. Elle donne à la fois le sens de la vie comme ouverture, désir et expérience de revenir de la mort mais aussi une mise en mouvement, comme on le contemple au cœur de la rencontre de Jésus et de la Samaritaine (Jn 4). Cette femme est libérée d'avoir besoin d'être comblée extérieurement. Accueillant dans sa rencontre avec Jésus la promesse de sa présence pour chaque jour, elle se met en route vers les habitants de son propre village pour orienter tout son vécu passé, notamment ses relations avec eux vers Jésus. L'expérience de la miséricorde nous décentre de nous-mêmes pour accueillir la réalité de la communion de l'amour de Jésus toujours offerte quoi qu'il arrive. Ce que nous vivons devient ce que nous sommes invités à offrir. Nous recevrons ainsi par cette offrande de nous offrir en fait nous-mêmes et ainsi de nous accueillir davantage comme un espace intérieur où vit Jésus, où son amour se révèle et nous traverse.
Sur ce chemin, nous sommes parfois très sensibles aux obstacles apparents mais très puissants : nos défauts, nos faiblesses, nos péchés, nos impuissances, nos égarements mais aussi nos épreuves et nos souffrances. Ces réalités si perturbantes et blessantes sont en fait un tremplin auquel il nous faut sans cesse consentir pour, à partir d'elles, approfondir notre désir de la vie nouvelle. Ces obstacles ne nous promettent pas de châtiments, de condamnations, de rejets de la part de Dieu. Ils sont le lieu d'une confrontation concrète pour nous éveiller au lever d'une autre lumière, pour consolider et approfondir l'espérance d'une résurrection, pour surtout nous la faire demander à celui qui seul nous la donne gratuitement : Jésus. C'est en choisissant au cœur de nos esclavages de faire confiance même très pauvrement à la puissance de la miséricorde que nous sommes en quelque sorte déjà libérés. La libération consiste à ce que grandisse en nous ce mouvement de confiance en Jésus. Plus le choix de la confiance vient irriguer nos jours, plus la miséricorde en personne qu'est Jésus nous libère de nous-mêmes et nous fait entrer dans la joie d'être aimés gratuitement.
La confiance dans le Père miséricordieux
Voilà l'itinéraire de l'enfant prodigue. Au début de l'aventure, il n'a d'yeux que pour ce qui extérieurement pourrait le combler : les biens de son père. Le donateur, il ne le voit pas ! Or dans les mains du père, les biens sont un car ce qu'il donne est toujours au service de la communion des personnes. Quand nous sommes prisonniers d'une fausse manière de considérer les biens de tous ordres, nous risquons de les pervertir par notre mauvais usage. Nous oublions en effet à la fois le donateur et la raison pour laquelle les biens nous sont confiés ! Pour la communion et le partage ! Le fils cadet veut se nourrir lui-même en détournant les biens du père. Le père ne sait que donner et avec une telle confiance en la puissance du don qu'il ne résiste pas à la demande de son fils. Il donne tout puisque le fils aîné reçoit alors sa part et il va très vite l'oublier ! Le père est pauvre car il partage !
Le fils prodigue part donc dans l'illusion que son usage des biens va le combler. En plus, il le fait sans reconnaître avec gratitude celui qui les lui donne : il fait ce qu'il veut sans prendre en compte ses relations. Mais plus il entre dans ce mécanisme, plus son désir est inassouvi ! En dehors d'une relation au donateur, les biens sont consommés de manière extérieure car ils ne disent rien de celui qui les donne. Ils sont en fait dévorés et plus la dévoration est intense moins on est vraiment comblé. C'est le tonneau des Danaïdes qui s'ouvre de plus en plus à proportion de ce qu'on y met. À chercher à se combler de l'extérieur, un vide intérieur grandit.
Et voilà le fils ayant tout perdu des biens extérieurs qui se retrouve à communier avec des cochons - animal impur par excellence pour un juif. En effet, il assiste à leur repas et personne ne lui donne ce qui pourrait vraiment le faire vivre. Il n'a personne ; il ne peut plus faire confiance en personne ; il est donc mort. Mais au fond de sa perte, au fond de la tombe surgit la miséricorde qui l'accueille tout en bas. Elle est symbolisée par les caroubes, nourriture des cochons en effet. Si les caroubes nourrissent des animaux impurs, ils servent aussi dans le monde antique à peser les métaux précieux comme l'or ! Le plus précieux est discrètement présent au fond du gouffre. Ce qui nourrit des animaux créés par Dieu va devenir le lieu d'un retournement.
Les caroubes que le fils ne mange pas l'éveillent à un manque profond ; et voilà l'aube de la vie nouvelle. Il considère en lui le manque et ce manque réveille une présence : celle de son père. Certes sa vue est encore trouble : il le voit comme un patron qui va remplir son ventre. Mais peu importe car seul le père a les gestes pour ouvrir son fils à autre chose. Vue troublée ou pas, son regard se tourne vers son père et cela suffit pour qu'il se retrouve sans délai dans ses bras ! Pas un reproche ! Un embrassement ! Le père coupe la parole à son fils quand il va dire qu'il n'est plus digne d'être appelé son fils. Tous les actes du père ressuscitent la relation, comme le manifeste la remise du plus beau des vêtements. Le père ne compare pas ses enfants, chacun, chacune est toujours le plus beau, le plus aimable, le centre de sa joie et de la fête. Combien avons-nous du mal à entrer dans une telle lumière !
Le fils aîné est aussi dehors. Pour lui, son père est déjà un patron et sa vue est aussi troublée. Comme pour le cadet, le père sort le chercher ! Il vient nous chercher tous ! Demandons-lui la grâce de nous laisser embrasser par ses entrailles de miséricorde !
2. Prier avec l'offrande à l'Amour miséricordieux de Thérèse de Lisieux
Comme nous l'avons vécu ensemble avec saint Jean de la Croix la semaine dernière, nous allons entrer en prière cette fois-ci avec Thérèse de Lisieux qui a pu s'exprimer ainsi : “À moi, il a donné sa miséricorde infinie”. Elle est vraiment la sainte de la Miséricorde ! Son offrande à la miséricorde de 1895 est le fruit mûr de tout un cheminement de sainteté. Il témoigne de l'œuvre de Jésus en elle et peut donc nous aider à découvrir ce que Jésus fait aussi dans notre vie.
Thérèse s'est donc offerte à la miséricorde pendant la messe de la solennité de la Sainte Trinité le 9 juin 1895. Elle n'a rédigé cette offrande que lorsqu'elle a reçu la permission de la transmettre à d'autres pour la vivre avec elles. C'est ce qui se passa les jours suivants avec quelques-unes de ses sœurs carmélites. C'est cette expérience de s'offrir avec d'autres qui va la déterminer ensuite à faire valider le texte de son offrande à un théologien. Il est donc essentiel quand nous choisissons de nous offrir à la miséricorde avec la prière de Thérèse de tout d'abord inviter Thérèse auprès de nous : elle prie en communion avec nous. Mais ce n'est pas tout : accueillons aussi bien d'autres personnes et offrons-les à la miséricorde de Jésus. Vous pouvez approfondir votre découverte de la prière grâce au petit commentaire que nous proposons après chaque partie de l'offrande qui synthétise le message de Thérèse.
Offrande de moi-même comme Victime d'Holocauste à l'Amour Miséricordieux du Bon Dieu
Ô mon Dieu ! Trinité Bienheureuse, je désire vous Aimer et vous faire Aimer, travailler à la glorification de la Sainte Église en sauvant les âmes qui sont sur la terre et [en] délivrant celles qui souffrent dans le purgatoire. Je désire accomplir parfaitement votre volonté et arriver au degré de gloire que vous m'avez préparé dans votre royaume, en un mot, je désire être Sainte, mais je sens mon impuissance et je vous demande, ô mon Dieu d'être vous-même ma Sainteté.
Dès l'ouverture, Thérèse exprime son désir. Trois fois, elle le dit « je désire » et son désir consiste à recevoir la sainteté de Jésus, de communier à sa sainteté. Être saint, c'est donc tout d'abord désirer recevoir la vie de Jésus, c'est aimer en communion avec lui, c'est ainsi vivre dans la volonté du Père comme et avec Jésus. L'expression de son désir nourrit sa prière, une prière de demande qui embrasse toutes les demandes de Thérèse : Mon Dieu, soyez vous-même ma sainteté ! Osons exprimer nos désirs à Dieu, soyons fidèles à le faire. C'est de cet élan que jaillit de nous une véritable intercession.
Puisque vous m'avez aimée jusqu'à me donner votre Fils unique pour être mon Sauveur et mon Époux, les trésors infinis de ses mérites sont à moi, je vous les offre avec bonheur, vous suppliant de ne me regarder qu'à travers la Face de Jésus et dans son Cœur brûlant d'Amour.
Je vous offre encore tous les mérites des Saints (qui sont au Ciel et sur la terre) leurs actes d'Amour et ceux des Saints Anges ; enfin je vous offre, ô Bienheureuse Trinité ! L'Amour et les mérites de la Sainte Vierge, ma Mère chérie, c'est à elle que j'abandonne mon offrande la priant de vous la présenter. Son Divin Fils, mon Époux Bien-Aimé, aux jours de sa vie mortelle, nous a dit : « Tout ce que vous demanderez à mon Père, en mon nom, il vous le donnera !» Je suis donc certaine que vous exaucerez mes désirs ; je le sais, ô mon Dieu ! (plus vous voulez donner, plus vous faites désirer).
Au cœur de ce deuxième acte de sa prière, Thérèse rappelle à Dieu les motifs de sa confiance en lui. Ce qui vient en premier est le plus essentiel : le Père nous donne son Fils Jésus. Le plus important est donc de lui faire de la place pour l'accueillir. Puis elle évoque tout ce que Dieu a déjà accompli dans tous les saints connus ou inconnus et notamment en Marie. Thérèse offre à Dieu les œuvres de sa miséricorde et leurs fruits dans toutes les personnes qui ont été sanctifiées en recevant vraiment Jésus que le Père leur a donné, comme à Thérèse, comme à nous. Enfin, le troisième motif de sa confiance se fortifie dans l'écoute confiante des promesses de Dieu écoutées dans sa Parole. Plus nous nous appuyons sur sa Parole, plus notre confiance s'approfondit et se dilate. La confiance en Dieu se nourrit en contemplant Jésus bien sûr mais aussi tous les fruits qu'il porte.
Je sens en mon cœur des désirs immenses et c'est avec confiance que je vous demande de venir prendre possession de mon âme. Ah ! je ne puis recevoir la Sainte Communion aussi souvent que je le désire, mais, Seigneur, n'êtes-vous pas Tout-Puissant ?... Restez en moi, comme au tabernacle, ne vous éloignez jamais de votre petite hostie…
Je voudrais vous consoler de l'ingratitude des méchants et je vous supplie de m'ôter la liberté de vous déplaire, si par faiblesse je tombe quelquefois, qu'aussitôt votre Divin Regard purifie mon âme consumant toutes mes imperfections, comme le feu qui transforme toute chose en lui-même…
Je vous remercie, ô mon Dieu ! de toutes les grâces que vous m'avez accordées, en particulier de m'avoir fait passer par le creuset de la souffrance. C'est avec joie que je vous contemplerai au dernier jour portant le sceptre de la Croix ; puisque vous [avez] daigné me donner en partage cette Croix si précieuse, j'espère au Ciel vous ressembler et voir briller sur mon corps glorifié les sacrés stigmates de votre Passion…
Thérèse fait ensuite mémoire de sa vie et donc des réalités les plus importantes de celle-ci. Elle nomme en premier l'Eucharistie, manifestation de la communion la plus profonde avec Jésus et en lui avec les autres. En communiant, nous recevons d'être attirés et de participer toujours plus à l'offrande de Jésus à son Père. Nous pouvons comme Thérèse offrir en communiant tous ceux qui refusent Jésus. Thérèse l'a bien compris : c'est ce refus de sa miséricorde qui blesse le plus Jésus. Sa pauvreté, sa faiblesse sont au cœur de l'expérience de Thérèse. Elles sont le tremplin permanent pour s'offrir vraiment à Dieu. Que faisons-nous de nos pauvretés, de nos blessures ? Sont-elles pour nous une invitation à nous abandonner tout entier à la miséricorde ? Enfin, elle rappelle une réalité qu'elle n'a pas choisie et qui fait partie de sa vie depuis son enfance. Elle a traversé bien des épreuves : physiques, affectives et spirituelles. Thérèse a choisi étape par étape d'accueillir Jésus souffrant au cœur de ses propres souffrances. Elle s'est ainsi ouverte à l'amour sans limites que Jésus offre, alors même qu'il traverse sa Passion et la mort. Nos blessures offertes sont attirées dans ses blessures et surtout son cœur transpercé duquel coule pour nous sa miséricorde : l'eau et le sang. La puissance de son amour est sans limites : à nous de choisir de tout offrir sans mettre de limites.
Après l'exil de la terre, j'espère aller jouir de vous dans la Patrie, mais je ne veux pas amasser de mérites pour le Ciel, je veux travailler pour votre seul Amour, dans l'unique but de vous faire plaisir, de consoler votre Cœur Sacré et de sauver des âmes qui vous aimeront éternellement.
Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même. Je ne veux point d'autre Trône et d'autre Couronne que Vous, ô mon Bien-Aimé !...
A vos yeux le temps n'est rien, un seul jour est comme mille ans, vous pouvez donc en un instant me préparer à paraître devant vous…
Avant l'expression de son offrande proprement dite, Thérèse témoigne du climat intérieur qui l'habite. Elle dévoile son cœur et révèle ainsi celui de Jésus qui est la source de sa transformation progressive. Elle vit avant tout gratuitement, uniquement pour faire plaisir, libérée du besoin d'obtenir quoi que ce soit en retour. Ses mains sont vides car elles donnent tout et peuvent aussi recevoir pour partager encore. Thérèse est libérée d'elle-même et peut pousser sa confiance en Dieu à l'extrême. Dieu peut tout quand il s'agit de nous configurer à Jésus. Il n'attend de nous que la confiance, une confiance qui croit tout et qui espère tout dans toutes les situations.
Afin de vivre dans un acte de parfait Amour Je m'offre comme victime d'holocauste à votre Amour miséricordieux, vous suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous et qu'ainsi je devienne Martyre de votre Amour, ô mon Dieu !...
Que ce martyre après m'avoir préparée à paraître devant vous me fasse enfin mourir et que mon âme s'élance sans retard dans l'éternel embrassement de Votre Miséricordieux Amour...
Je veux, ô mon Bien-Aimé, à chaque battement de mon cœur vous renouveler cette offrande un nombre infini de fois, jusqu'à ce que les ombres s'étant évanouies je puisse vous redire mon Amour dans un Face à Face Éternel !...
Marie, Françoise, Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face
Rel[igieuse]. Carm[élite]. Ind[igne]
Voilà donc la dernière partie de cette si intense prière où plusieurs dispositions spirituelles se dégagent de l'offrande de Thérèse : désir de vivre d'amour, offrande, volonté et cela à chaque battement de son cœur. Tel est l'engagement de Thérèse : pour recevoir de Dieu d'aimer véritablement, elle s'offre sans cesse et à partir de tout à la Miséricorde divine. Demandons à Thérèse de nous accompagner pour qu'un tel désir s'éveille toujours plus au cœur de notre vie.
Fr. Denis-Marie Ghesquières (couvent de Paris)
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 27 : tout remettre en ses mains
*peinture : « Jésus dormant pendant la tempête » - James Tissot
« Le fonctionnaire royal lui dit : ‘Seigneur, descends, avant que mon enfant
ne meure !' Jésus lui répond : ‘Va, ton fils est vivant.' L'homme crut à la parole que
Jésus lui avait dite, et il partit. » (Jn 4,49-50)
« Vraiment si le Bon Dieu ne se chargeait pas de tout, je ne sais comment je ferais.
Mais j'ai une si grande confiance en Lui qu'il ne pourra pas m'abandonner,
je remets tout entre ses mains. » (Lettre 32)
Je demande au Seigneur d'augmenter en moi la foi en son action dans nos vies.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Dernière édition par Lumen le Jeu 31 Mar 2022 - 13:54, édité 1 fois
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 28 : avec les malades
« Jésus lui dit : ‘Lève-toi, prends ton brancard, et marche'. » (Jn 5, 8)
« Ah! Que sa Miséricorde est grande, je ne pourrai la chanter
qu'au Ciel. » (Ms C, 27 r°)
Je prends un temps de prière pour les malades, les personnes isolées
et seules et les prisonniers.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Dernière édition par Lumen le Jeu 31 Mar 2022 - 13:55, édité 1 fois
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: Carême 2022 – Vivre la miséricorde de Dieu avec le Carmel
Jour 29 : rendre grâce au Dieu d'amour
« Comme le Père, en effet, relève les morts et les fait vivre, ainsi le Fils,
lui aussi, fait vivre qui Il veut. » (Jn 5, 21)
« Je ne puis craindre un Dieu qui s'est fait pour moi si petit…
je l'aime !... car Il n'est qu'amour et miséricorde ! » (Lettre 266)
Dieu m'a aimé le premier : je passe cette journée en Lui rendant grâce.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
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