Six candidats à la présidentielle nous répondent sur la fin de vie
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Six candidats à la présidentielle nous répondent sur la fin de vie
Six candidats à la présidentielle nous répondent sur la fin de vie
D’Eric Zemmour à Jean-Luc Mélenchon, en passant par Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, Famille Chrétienne a interrogé six candidats à l’élection présidentielle sur leur programme concernant la fin de vie. Légalisation de l’euthanasie, du suicide assisté, développement des soins palliatifs… Aucune question n’a été éludée.
D’Eric Zemmour à Jean-Luc Mélenchon, en passant par Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, Famille Chrétienne a interrogé six candidats à l’élection présidentielle sur leur programme concernant la fin de vie. Légalisation de l’euthanasie, du suicide assisté, développement des soins palliatifs… Aucune question n’a été éludée.
L’élection présidentielle est un moment vital pour notre pays. Un moment de tension et de débat y compris parmi les catholiques pratiquants. Famille Chrétienne n’a pas vocation à prendre un engagement partisan. En revanche, la Rédaction ne peut se désengager. La Doctrine sociale de l’Église nous oblige dans plusieurs domaines et pas uniquement dans le domaine sociétal. À défaut d’embrasser tous les sujets, FC a voulu se concentrer sur quatre thématiques décisives pour ses lecteurs : la fin de vie, les pauvretés cachées, l’identité nationale et l’école. Cette série dédiée à l’élection présidentielle va se déployer, chaque semaine, jusqu’à la veille du premier tour, le 10 avril.
Son principe sera toujours le même. Une série d’entretiens (ou de propos rapportés par l’un d’entre eux) avec six des douze candidats à la magistrature suprême : Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour. Suivi d’une analyse critique des positions des candidats par un expert spécialisé dans la thématique. Cette semaine, c'est le philosophe Damien Le Guay, auteur de Quand l'euthanasie sera là (Salvator), qui répond aux candidats sur la fin de vie. Enfin, un reportage sur le terrain qui montre en quoi nos interrogations constituent des enjeux réels de la présidentielle, non seulement pour les catholiques mais aussi pour tous les Français.
Jean-Luc Mélenchon : « Oui je suis artisan de la légalisation du suicide assisté »
Le candidat de la France Insoumise est un défenseur de longue date de l’euthanasie.
Il persiste et signe.
Quelle est votre position personnelle concernant l’euthanasie et le suicide assisté ?
Je partage avec le christianisme la conviction de la position cruciale du libre arbitre comme fondement de la dignité de l’être humain et de son absolu responsabilité devant ses œuvres. Mais le christianisme donne un horizon et une mission à cette liberté : le salut. Mon option personnelle laisse ouverte et pour ainsi dire masquée la question du sens de l’existence. Elle fait du tâtonnement modeste et appliqué de Sisyphe le motif ultime d’une plénitude raisonnablement accessible. Ma conviction philosophique s’enracine dans l’Humanisme et à son affirmation de l’être humain seul auteur de son histoire. Pour moi, la possibilité d’éteindre la lumière représente une parousie de cet idéal de pleine possession de soi.
Oui je suis artisan de la légalisation du suicide assisté. Mais bien entendu, je n’oblige personne à partager ma boussole morale et philosophique. Je ne compte pas faire, comme Président de la République, la promotion du suicide assisté. Je propose de créer un droit, une liberté strictement et très intimement personnelle. À partir de là, chacun peut conserver et mettre en œuvre ses propres principes. Accueillir et supporter comme chemin de rédemption ? Ou bien sagement refuser d’être dominé par ce contre quoi on ne peut rien et nie notre liberté fondatrice. Ce n’est pas là un égoïsme et encore moins un hédonisme nombriliste. Epargner aux autres la contagion de sa souffrance est une preuve d’amour sans équivalent. Répétons-le : reconnaitre un droit ne revient nullement à obliger quiconque, ni à faire la promotion de cet acte. La liberté humaniste n’est jamais une menace pour personne.
Avez-vous un plan d’action en faveur du développement des soins palliatifs ?
Nous n'opposons pas droit à mourir dans la dignité et soins palliatifs. Le choix doit être possible pour chacun. Cela signifie que l'accès aux soins palliatifs doit être garanti. Les moyens que nous donnerons à l'hôpital public permettra de rouvrir des lits, notamment adaptés aux soins palliatifs. L'inégalité est également territoriale. Nous rouvrirons les services et hôpitaux de proximité avec des capacités adaptées. Tout hôpital devra compter une unité pour de tels soins.
La réponse de Damien Le Guay à Jean-Luc Mélenchon
« Cette manière d’aborder le sujet de l’euthanasie et du suicide assisté est biaisée. Il y aurait d’un coté « le salut » chrétien et de l’autre la liberté humaine. Comme si le chrétien n’était pas « responsable de sa vie », alors que l’humaniste, lui, le serait. Son idéal est donc le suivant : « la possibilité d’éteindre la lumière représente une parousie de cet idéal de pleine possession de soi ». Le suicide assisté pose deux questions, qui ne porte pas sur le suicide en tant que tel – qui reste une liberté pour tout le monde, même si elle est toujours un aveux d’échec, une impasse. 1/ L’assistance. Aider ceux qui veulent se suicider n’est-ce pas là être complice d’un auto-meurtre et ne rien faire pour lutter contre toutes les raisons qui conduisent à l’idée du suicide. 2/ Les survivants. Nous ne sommes pas seuls au monde. Nous dépendons des autres et d’autres dépendent de nous. Quel sens, ou non-sens, un « suicide » peut-il avoir pour les survivants ? »
(A SUIVRE)
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Re: Six candidats à la présidentielle nous répondent sur la fin de vie
Yannick Jadot : « Je suis favorable à une avancée par rapport aux lois existantes pour faciliter l’euthanasie »
Fidèle aux valeurs de son parti Europe-Ecologie Les Verts,
Yannick Jadot propose la légalisation de l’euthanasie via une
convention citoyenne. Il se dit plus réservé sur le suicide assisté.
Êtes-vous favorable à la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté ?
Je distingue les deux sujets : il y a l’euthanasie et le suicide assisté. Je souhaite que des personnes en situation de souffrance très lourdes, physiques mais parfois psychiques, - qui vivent les derniers moments de leur vie – puissent choisir plus facilement l’euthanasie, comme l’affirmation d’un choix. Du point de vue législatif, je suis favorable à une avancée par rapport aux lois existantes pour faciliter l’euthanasie. Cela reste un choix de vie, même si c’est la mort. Faire le choix de mon dernier moment, cela me parait juste.
La question du suicide assisté est à mes yeux différente. Poussé à l’extrême, cela consisterait à assister une personne suicidaire. Cela suppose une réflexion éthique et morale très lourde pour notre société. Ce geste n’a rien à voir avec une fin de vie inéluctable qu’on souhaite alléger. A ce stade, il ne faut pas ouvrir ces débats-là.
La légalisation de l’euthanasie pourrait se faire par le biais d’une convention citoyenne, avec des citoyens tirés au sort qui consulteraient les acteurs de la société qui seraient concernés par la question. Cette méthode permettrait d’évoluer collectivement. Il nous faut construire un débat apaisé sur ces sujets. Ce qui me gêne en France, c’est le manichéisme, comme si tout était blanc ou noir. Il n’y a jamais deux cas identiques. Concernant l’euthanasie, le processus de décision est presque aussi important que la fin. C’est la noblesse de la politique d’offrir un cadre qui ne fait pas peser la responsabilité sur des gens qui ne peuvent pas en porter le fardeau, comme la communauté médicale ou la famille
Quelle est votre position sur les soins palliatifs ?
Nous voulons doubler le nombre de lits de soins palliatifs. Il faut multiplier sur le terrain les unités de soin. La question de la géographie est très importante : celle des proches, du domicile, parfois des animaux de compagnie.
J’ai récemment visité une entreprise qui produit du cannabis thérapeutique. Ce produit peut être prescrit pour les soins palliatifs, pour la sclérose en plaque, pour des cancers, etc… Il peut être plus efficace et génère moins de dégâts que d’autres médicaments antidouleurs. Ce n’est pas interdit en France mais on empêche son développement parce qu’au fond, il y a un côté – je ne veux pas le dire de manière péjorative – un peu paysan, dur à la douleur quoi !
(A SUIVRE)
Fidèle aux valeurs de son parti Europe-Ecologie Les Verts,
Yannick Jadot propose la légalisation de l’euthanasie via une
convention citoyenne. Il se dit plus réservé sur le suicide assisté.
Êtes-vous favorable à la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté ?
Je distingue les deux sujets : il y a l’euthanasie et le suicide assisté. Je souhaite que des personnes en situation de souffrance très lourdes, physiques mais parfois psychiques, - qui vivent les derniers moments de leur vie – puissent choisir plus facilement l’euthanasie, comme l’affirmation d’un choix. Du point de vue législatif, je suis favorable à une avancée par rapport aux lois existantes pour faciliter l’euthanasie. Cela reste un choix de vie, même si c’est la mort. Faire le choix de mon dernier moment, cela me parait juste.
La question du suicide assisté est à mes yeux différente. Poussé à l’extrême, cela consisterait à assister une personne suicidaire. Cela suppose une réflexion éthique et morale très lourde pour notre société. Ce geste n’a rien à voir avec une fin de vie inéluctable qu’on souhaite alléger. A ce stade, il ne faut pas ouvrir ces débats-là.
La légalisation de l’euthanasie pourrait se faire par le biais d’une convention citoyenne, avec des citoyens tirés au sort qui consulteraient les acteurs de la société qui seraient concernés par la question. Cette méthode permettrait d’évoluer collectivement. Il nous faut construire un débat apaisé sur ces sujets. Ce qui me gêne en France, c’est le manichéisme, comme si tout était blanc ou noir. Il n’y a jamais deux cas identiques. Concernant l’euthanasie, le processus de décision est presque aussi important que la fin. C’est la noblesse de la politique d’offrir un cadre qui ne fait pas peser la responsabilité sur des gens qui ne peuvent pas en porter le fardeau, comme la communauté médicale ou la famille
Quelle est votre position sur les soins palliatifs ?
Nous voulons doubler le nombre de lits de soins palliatifs. Il faut multiplier sur le terrain les unités de soin. La question de la géographie est très importante : celle des proches, du domicile, parfois des animaux de compagnie.
J’ai récemment visité une entreprise qui produit du cannabis thérapeutique. Ce produit peut être prescrit pour les soins palliatifs, pour la sclérose en plaque, pour des cancers, etc… Il peut être plus efficace et génère moins de dégâts que d’autres médicaments antidouleurs. Ce n’est pas interdit en France mais on empêche son développement parce qu’au fond, il y a un côté – je ne veux pas le dire de manière péjorative – un peu paysan, dur à la douleur quoi !
La réponse de Damien Le Guay à Yannick Jadot
« Un choix, est-il un choix quand une personne est en extrême faiblesse, en extrême dépendance et surtout quand elle est même absente (dans le coma) et que d’autres décident pour elle ? L’écologie suppose de laisser la nature aller jusqu’au bout et de refuser un trop grand interventionnisme de l’homme et de sa volonté. Ne faut-il pas appliquer cet esprit écologique à la fin de vie et ne pas mettre « un choix » et donc une volonté qui vient contrecarrer l’élan vital de la nature en train de s’achever ?
Un financement important des soins palliatifs va dans le bon sens et permet de lutter contre l’inégalité face à la mort. Mais, les professionnels des soins palliatifs considèrent qu’il y a incompatibilité entre les soins-palliatifs et l’euthanasie. Accompagner la mort est une chose, la donner en est une autre. L’euthanasie ne devrait pas pouvoir devenir un «soin » proposé à l’hopital – comme c’est le cas à l’étranger, et au Canada en particulier. Ceci ajoute de la confusion dans l’offre médicale.»
(A SUIVRE)
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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