Un nouveau saint patron des journalistes ? Titus Brandsma
Page 1 sur 1
Un nouveau saint patron des journalistes ? Titus Brandsma
Un nouveau saint patron des journalistes ?
Dans une lettre ouverte au pape François, une soixantaine de Vaticanistes proposent de nommer Titus Brandsma co-patron des journalistes. Ce prêtre et journaliste néerlandais mort à Dachau en 1942 sera canonisé ce dimanche à Rome.
Titus Brandsma était un frère carmélite néerlandais, prêtre catholique et professeur de philosophie. Brandsma était farouchement opposé à l'idéologie nazie et s'y est opposé à plusieurs reprises avant la Seconde Guerre mondiale. - World History Archive/ABACAPRESS.COM
Dans une lettre ouverte au pape François, une soixantaine de Vaticanistes proposent de nommer Titus Brandsma co-patron des journalistes. Ce prêtre et journaliste néerlandais mort à Dachau en 1942 sera canonisé ce dimanche à Rome.
Titus Brandsma était un frère carmélite néerlandais, prêtre catholique et professeur de philosophie. Brandsma était farouchement opposé à l'idéologie nazie et s'y est opposé à plusieurs reprises avant la Seconde Guerre mondiale. - World History Archive/ABACAPRESS.COM
A l’initiative de quatre journalistes néerlandais, une soixantaine de journalistes du monde entier accrédités au Vatican demandent, dans une lettre ouverte au pape François, de nommer Titus Brandsma comme co-patron des journalistes, en complément de saint François de Sales. Canonisé ce dimanche 15 mai prochain à Rome, le père carmélite néerlandais Titus Brandsma (1881-1942) est très connu aux Pays-Bas pour ses travaux journalistiques.
Premier opposant aux « fake news »
« Il a été rédacteur en chef d'un journal, s'est consacré à la modernisation et à la professionnalisation de la presse quotidienne catholique aux Pays-Bas, et s'est efforcé d'obtenir de meilleures conditions de travail et la mise en place d'une formation professionnelle pour les journalistes », énumèrent les signataires de la lettre ouverte, parmi lesquels Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille Chrétienne. Surtout, saint Titus Bradsma s’est opposé, en paroles et en actes, à la diffusion de l’idéologie nazie dans les journaux catholiques de son pays. « Il s'est opposé au langage de la haine et de la division qui devenait courant à l'époque. (…) Ce que nous qualifions aujourd'hui de « fake news » ne devait pas être toléré dans la presse catholique », poursuivent les signataires.
En effet, en 1941, alors que les patrons de presse chrétienne subissent une forte pression pour accueillir la propagande officielle du régime nazi dans les colonnes de leurs journaux, le carme écrit à tous les journalistes catholiques pour les exhorter à la résistance. Dans le même but, l’année suivante, il se déplace auprès de quatorze rédactions. Cette activité alerte les services de renseignement de la SS qui l’emprisonnent. L’officier chargé de l’interroger ordonne au religieux de rédiger les raisons pour lesquelles l’Église s’oppose au pouvoir hitlérien. « Les deux mouvements [nazis], allemand et néerlandais, ignorent les meilleures parties de leur culture et de leur héritage. Les idées philosophiques néo-hégéliennes distordent la nature de l’humanité et négligent la dignité et la beauté de l’individu, ce qui engendre l’élimination des saines influences religieuses sur la société », écrit le carme. « Fermement opposé à la politique du régime. Doit être considéré comme dangereux », conclut son geôlier. Le Frère Titus est déporté à Dachau, où une infirmière lui administre une injection létale, le 26 juillet 1942, « le dimanche où les évêques hollandais firent lire dans toutes les églises leur courageuse protestation contre les déportations de Juifs. »
Un co-patron plus aguerri
Dans saint Titus Brandsma, la soixantaine de journalistes catholiques y reconnaissent « un pair professionnel, un confrère d'une réputation considérable (…) un ami et un défenseur de notre profession. Quelqu'un qui partageait la mission profonde qui devrait animer le journalisme des temps modernes : la recherche de la vérité et de la véracité, la promotion de la paix et du dialogue entre les peuples. » Cette demande d’officialiser l’office de ce saint patron pour les journalistes ne remplace pas le patronage de saint François de Sales, mais le complète en quelque sorte. « [Saint François de Sales] est sans aucun doute un saint homme de foi et de grand mérite, mais il n'était pas journaliste au sens moderne du terme. Titus Brandsma l'était », estiment les signataires.
Un co saint patron plus aguerri en somme. « L'engagement envers la vérité et l'humanité est extrêmement dangereux en ces temps de désinformation et de polarisation. Cela nécessite de toute urgence un saint intercesseur qui en a personnellement fait l'expérience - et qui a passé l'épreuve avec brio », ajoutent les journalistes de la lettre ouverte. Le pape François, qui avait plaidé en 2018 pour « un journalisme de paix, un journalisme véridique et opposé aux mensonges, aux slogans rhétoriques et aux gros titres sensationnels », ne sera probablement pas insensible à la demande de ces Vaticanistes reconnus.
Antoine Pasquier
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Un saint pour un pays sécularisé
Le procès du premier martyr du national-socialisme est ouvert en 1952. Jean Paul II le proclame bienheureux le 3 novembre 1985. Puis en novembre 2021, l’Église reconnaît un second miracle qui ouvre la voie à sa canonisation. En 2004 en effet, à Palm Beach, aux États-Unis, un prêtre carme fut miraculeusement guéri après avoir invoqué le bienheureux et placé une relique de celui-ci sur les parties de son corps atteintes par une grave inflammation.
Cette canonisation est « une grande joie pour les Pays-Bas », confie Hendro Munsterman. Un tel événement n’arrive pas tous les jours dans ce pays très sécularisé, où catholiques et protestants sont minoritaires et où l’on n’a guère recours au culte des saints.
Titus Brandsma est « le premier journaliste canonisé », souligne encore le théologien. Et d’expliquer : « Il a été arrêté pour son journalisme, pour le fait qu’il combattait l’idéologie nazie dans ses publications. Il a quelque chose à dire sur la recherche de la vérité, sur la façon de s’engager dans la communication sans avoir peur. Il y a une authenticité dans cet homme qui nous parle aujourd’hui. »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
Sujets similaires
» Saint Michel Archange, le saint patron de Kiev et de l’Ukraine
» Martyr de Saint-André apôtre, patron des Écossais
» SAINT JUDE : PATRON DES CAUSES DÉSESPÉRÉES...
» Fête de saint Benoit, patron de l'Europe
» Fête de saint Benoît, abbé, patron de l'Europe
» Martyr de Saint-André apôtre, patron des Écossais
» SAINT JUDE : PATRON DES CAUSES DÉSESPÉRÉES...
» Fête de saint Benoit, patron de l'Europe
» Fête de saint Benoît, abbé, patron de l'Europe
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum