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La France et le Sacré-Cœur de Jésus : une magnifique histoire

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La France et le Sacré-Cœur de Jésus : une magnifique histoire Empty La France et le Sacré-Cœur de Jésus : une magnifique histoire

Message par Lumen Lun 13 Juin 2022 - 23:08

La France et le Sacré-Cœur de Jésus : une magnifique histoire

MAGAZINE – La basilique de Montmartre et le sanctuaire de Paray-le-Monial sont dédiés au Sacré-Cœur de Jésus. Durant l’insurrection, les Vendéens l’ont arboré. À l’approche du 19 juin, solennité de la fête du Cœur de Jésus, promenade à travers la France pour retisser le fil rouge de ce bel héritage.

La France et le Sacré-Cœur de Jésus : une magnifique histoire Mgr-aupetit-benit-paris
C.PETIT TESSON - MAXPPP


Un ostensoir élevé depuis le mont des Martyrs. Une hostie, lumière sur les toits d’un Paris silencieux, d’une France bouleversée par l’épidémie. Ce Jeudi saint dernier, l’archevêque Mgr Michel Aupetit bénissait la ville avec le Saint-Sacrement depuis le parvis du Sacré-Cœur de Montmartre. « Protège-nous et garde-nous dans la tendresse infinie de ton Cœur », a-t-il prié. Dans la basilique, c’est un Christ au « cœur brûlant d’amour » qui attire les foules. « Au Cœur très saint de Jésus, la France fervente, pénitente et reconnaissante », lit-on en latin sous la mosaïque d’or et d’azur. La formule sonne juste. En avril, des laïcs ont adressé aux évêques une supplique pour qu’en ces temps troublés, le pays soit consacré au Cœur du Christ. En juin 2019, une telle demande avait déjà été formulée dans le sillage du jubilé de Montmartre, qui fête les 100 ans de sa consécration. Les fidèles n’ont donc pas oublié leur Sacré-Cœur, manifesté de manière singulière en terre de France. Trésor transmis au fil des évangélisations et des périls, refuge des saints et des pêcheurs, piété du peuple et des rois.

Montmartre en quelques dates

• 1875 : pose de la première pierre.
• 1885 : début de l’adoration eucharistique perpétuelle.
• 1889 : Charles de Foucauld vient s’y consacrer au Sacré-Cœur.
• 1895 : une cloche de 19 tonnes est offerte par la Savoie (patrie de saint François de Sales), la « Savoyarde », nommée « Françoise-Marguerite ».
• 1919 : consécration de la basilique par l’archevêque de Paris.

Il y a cent cinquante ans, Montmartre témoignait déjà de cet héritage spirituel. Aucun laïcard ne put dissuader les dix millions de donateurs d’offrir leurs 46 millions de francs pour sa construction. À l’origine de l’idée, deux pères de famille, Alexandre Legentil et Hubert Rohault de Fleury, persuadés en décembre 1870 que les malheurs du pays ont une cause spirituelle. « En cette fin du XIXe, la spiritualité du Sacré-Cœur est très répandue, commente Mgr Jean Laverton, recteur de la basilique. On lui bâtit ici un véritable sanctuaire. » L’œil du visiteur y remarque une présence : celle de sainte Marguerite-Marie. Ici une statue, là un vitrail, et dans le maître-autel des reliques.

Il faut prendre la route. Cheminer vers la Bourgogne, jusqu’à la basilique romane de Paray-le-Monial. C’est au monastère de la Visitation que Jésus est apparu à cette Sœur, dont l’Église fête les 100 ans de la canonisation. « Pourquoi la vérité sur le Cœur de Jésus nous a-t-elle été confirmée singulièrement ici, au XVIIe siècle, au seuil des Temps modernes ? », a interrogé le pape Jean-Paul II lors d’une visite au sanctuaire, en 1986. « C’est qu’une religieuse a connu le mystère bouleversant de l’amour divin. »

Une fête dédiée dès 1856

« Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier... », révèle Jésus à Marguerite-Marie en 1673. Telle l’apôtre Jean, Il la fait reposer sur son Cœur. Quatre siècles plus tôt, une religieuse allemande, sainte Gertrude, a vécu elle aussi cette étreinte. « Elle s’étonne que l’apôtre Jean ait gardé dans son évangile un si profond silence sur le mystère de ces très douces palpitations », écrit le Père jésuite Édouard Glotin. On lui répond que « la douce éloquence de ces pulsations a été gardée en réserve pour les temps actuels, afin que leur écho réchauffe l’amour engourdi que porte à Dieu le monde vieillissant. »

Aujourd’hui, dix-sept visitandines vivent cloîtrées à Paray-le-Monial. « La mission qui a complètement déconcerté sainte Marguerite-Marie, c’est de faire connaître au monde cette dévotion, explique l’une d’elles, la bien nommée Sœur Marguerite-Marie. Les jésuites missionnaires, par le biais du Père Claude La Colombière, son confesseur, la portent à l’extérieur des monastères et dans le monde entier ! » Le Christ demande qu’une fête soit instaurée en l’honneur de son Cœur, le vendredi qui suit la Fête-Dieu. Pie IX l’étendra définitivement à l’Église universelle en 1856, sur requête de l’épiscopat français.

Une « fournaise ardente »

Lors d’une autre apparition, Jésus confie à la visitandine que son Cœur « veut régner dans le palais du roi de France, être peint dans ses étendards et gravé sur ses armes ». « Je prépare à la France un déluge de grâces lorsqu’elle sera consacrée à mon divin Cœur », dit le Seigneur, qui nomme le roi « fils aîné de son Sacré-Cœur ». Tout sauf accessoire, « le message de Jésus est profondément enraciné dans le mystère de la Croix, précise le Père Benoît Guédas, recteur des sanctuaires de Paray-le-Monial. Sainte Marguerite-Marie voit d’ailleurs une fournaise ardente, pas un cœur de bœuf comme on peut parfois l’imaginer. Elle voit la blessure du côté, la charité, les fleuves de miséricorde. »


Je prépare à la France un déluge de grâces lorsqu’elle sera consacrée à mon divin Cœur. 

Le Christ à sainte Marguerite-Marie

Un cœur figurait déjà sur l’emblème de l’ordre de la Visitation, comme si les apparitions du Christ avaient été préparées. Pour comprendre, il nous faut rejoindre la Savoie et y rencontrer saint François de Sales (1567-1622), fondateur de la congrégation visitandine, qu’il décrit comme « un ouvrage du Cœur de Jésus et de Marie ». « Le Sauveur nous a enfantés par l’ouverture de son Sacré-Cœur », confie-t-il. « En 1877, Pie IX affirme que cette dévotion se trouve déjà en germe dans sa correspondance », détaille Chantal Touvet, historienne. En 1590, réchappant d’une grave maladie, il écrit une règle de vie afin qu’il « dorme en toute assurance sur l’aimable poitrine, voire dans le cœur amoureux de l’amoureux Sauveur. » Il aime méditer sur la Passion. « À cette époque où les âmes sont violentées par les idées protestantes, il apporte la douceur et l’humilité du Cœur de Jésus, ajoute l’historienne. Plutôt que de croire qu’il sera damné, François choisit d’aimer et de “tout faire par amour”. »

Plus tard, un autre évangélisateur mène un apostolat de feu, le normand saint Jean Études (1601-1680). On lui doit la première messe et le premier office en l’honneur du Sacré-Cœur (ainsi que du saint cœur de Marie), en 1672, peu avant les apparitions de Paray-le-Monial. Le voilà qui prêche l’amour et la miséricorde de Dieu, bien trop ignorés par le jansénisme, lors de ses missions. D’abord dans sa région natale, puis en Bretagne, en Champagne et jusqu’à la cour de France.️ La dévotion entre ainsi dans la famille royale, de Louis XIV à Louis XVI. Ce dernier a pour confesseur un prêtre eudiste. Emprisonné au Temple, le roi rédige vers 1792 un « vœu » par lequel il dévoue sa personne, sa famille et son royaume au Sacré-Cœur.

Aujourd’hui, seul un département arbore cet emblème sur son armorial officiel. La Vendée, en mémoire des écussons sang cousus sur les habits des insurgés royalistes (1793-1796). « Au moment de l’insurrection, ces hommes cherchent à la fois une protection et un code, raconte Reynald Sécher (1). Par un hasard de circonstance, les visitandines de Nantes leur donnent des sacrés-cœurs, qu’ils cousent sur leur tenue. » Marqués par la spiritualité d’un saint Louis-Marie Grignon de Montfort, « les Vendéens sont mariaux », rappelle l’historien. « À Jésus par Marie. Quelle est ici l’église qui n’abrite pas un Sacré-Cœur aux côtés de la Vierge ? »

En cette année 2020, le moment est-il venu pour l’Église de consacrer à nouveau la France au Cœur du Christ ? Il revient aux évêques d’en aviser. « Nous devons d’abord nous préparer, entamer une profonde démarche intérieure de retour au Seigneur », estime Mgr Jean Laverton, depuis Montmartre. En écho, le recteur des sanctuaires de Paray-le-Monial acquiesce. « Ce renouveau passera par une conversion personnelle. La France a tant reçu, elle a une exigence de réponse. Plutôt que du Sacré-Cœur et de la France, il s’agit d’abord du Sacré-Cœur et des Français, et de moi-même ! Qu’Il triomphe sur mon cœur. »


« Venite adorare »
« Ce mystère de l’amour du Christ, c’est le mystère de la sainte eucharistie, centre de notre foi, centre du culte miséricordieux du Christ manifesté dans son Sacré-Cœur. » Ainsi méditait Jean-Paul II le 1er juin 1980, à Montmartre. Ici, l’adoration y est perpétuelle depuis 1885. Dès ses débuts, la spiritualité du Cœur de Jésus a été profondément liée au Saint-Sacrement. « Les grandes révélations de Paray-le-Monial se sont toutes déroulées devant le tabernacle, indique Sœur Marguerite-Marie, de la Visitation. Jésus Lui-même a demandé que la fête de son Cœur ait lieu après la Fête-Dieu. Il a évoqué aussi toutes les ingratitudes commises envers son Corps. Alors que l’on communie rarement, le Seigneur demande à la visitandine [sainte Marguerite-Marie, Ndlr] de Le recevoir autant qu’elle le peut. »



Noémie Bertin
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