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Nuits de Noël et du Nouvel An : 5 initiatives pour que personne ne reste seul

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Message par Lumen Lun 26 Déc 2022 - 23:32

Nuits de Noël et du Nouvel An : 5 initiatives pour que personne ne reste seul

Dans la capitale comme dans divers coins de France, le tissu associatif ou paroissial s’active pour placer Noël et les festivités du Nouvel An sous le signe d’une véritable espérance.

Nuits de Noël et du Nouvel An : 5 initiatives pour que personne ne reste seul Misericordia
« En organisant un dîner de Noël pour les pauvres, on veut valoriser la dignité de chacun, et
créer une fraternité », explique l’une des missionnaires du centre Misericordia d’Aubervilliers. - DR


À Aubervilliers, un dîner festif, missionnaire et solidaire
LE CENTRE MISERICORDIA VEUT DONNER À TOUS LA JOIE DE NOËL.


Marie, Joseph, un véritable âne et des enfants déguisés en anges, bergers ou petits pages pour un défilé dans les rues d’Aubervilliers le 24 décembre : avec la paroisse Saint-Paul-du-Montfort, le centre Misericordia, une œuvre d’Église qui vit la compassion et l’évangélisation en périphérie des métropoles, a vu les choses en grand pour annoncer la joie de Noël aux habitants du quartier où il est implanté. « À chaque arrêt, on raconte l’histoire de Noël et on prie micro en main pour des intentions spécifiques, telles que les personnes qui souffrent de dépendance, les pères de famille, les mères et les enfants du quartier. On espère ainsi toucher les cœurs de tous ceux qui nous entendent depuis les tours des cités que nous traversons », explique Alexandra Dabas, missionnaire cette année au sein de Misericordia.

Cette crèche vivante est aussi l’occasion d’inviter à la messe de Noël, qui sera suivie d’un dîner préparé pour plus de cent cinquante voisins, paroissiens et amis du centre (1). Saumon fumé, bûche au chocolat et distribution de cadeaux pour les enfants, l’ambiance se veut à la fois familiale et festive. « Jésus est né pauvre, donc en organisant un dîner de Noël pour les pauvres, on veut valoriser la dignité de chacun, et créer une fraternité », poursuit Alexandra. Des invités de toutes confessions religieuses peuvent participer à la bénédiction des familles devant la crèche. « Quel que soit leur éloignement culturel, religieux, ou leurs difficultés matérielles, nous aimerions qu’ils puissent vivre les grâces de Noël et nous leur annonçons la venue de Jésus dans le monde ! »  (Anne-Françoise de Taillandier)

(1) Une initiative similaire est prévue par Misericordia à Nantes le 25 décembre, misericordia.fr.



À Paris, solidarité au centre pénitentiaire de la Santé
LA SOCIÉTÉ SAINT-VINCENT-DE-PAUL AUPRÈS DES DÉTENUS « INDIGENTS ».


Fournir des colis alimentaires de Noël aux détenus « indigents » de la maison d’arrêt de la Santé, à Paris, c’est l’engagement de la Société Saint-Vincent-de-Paul (SSVP) avec d’autres associations de solidarité dont la Cimade, les Petits Frères des Pauvres et le Secours catholique. « Indigents », parce que, ne recevant pas de visites de leur famille, ils sont les plus isolés parmi tous les détenus, « On nous a dit, au début, qu’il faudrait 200 colis. Ensuite, ça a été un peu plus. Maintenant, on est à 280 », explique Jérôme Perrin, le plus haut responsable parisien de la SSVP. Cette année, son association prend en charge soixantecinq de ces paquets. À l’intérieur, des biscuits, tablettes de chocolat, fruits secs, miel en tube, papillotes et autres victuailles accompagnées d’une carte de vœux. Dans la perspective de la réouverture de la prison, en janvier 2019, l’administration pénitentiaire avait souhaité mobiliser le secteur associatif.

L’engagement de l’association vient de là, en lien avec le vicariat diocésain à la Solidarité, et au titre de liens historiques entre cette prison et la conférence Saint-Vincent-de-Paul la plus proche, lesquels sont désormais étendus aux conférences d’autres arrondissements de la capitale. Cette cinquième édition de l’opération aura un côté inédit : pour la première fois, les bénévoles remettront directement les colis aux détenus plutôt que de le faire par l’intermédiaire du service pénitentiaire d’insertion et de probation. « Cela permettra de leur dire un petit mot et de leur adresser un regard, se réjouit par avance Jérôme Perrin. Rien de tel qu’un regard, car c’est par là que passe la fraternité. » (Guilhem Dargnies)



En Charente, le réveillon du 31 décembre dans un futur tiers-lieu chrétien
DES PAROISSIENS OUVRENT À TOUS LEUR FUTUR BAR ASSOCIATIF.


À Barbezieux-Saint-Hilaire, village du sud-ouest de la Charente de moins de cinq mille âmes, les auditeurs de RCF ont pu recevoir l’information, de même que les personnes localement en contact avec les associations de solidarité : des paroissiens fêteront le passage à la nouvelle année avec tous ceux qui voudront se joindre à eux. Repas, jeux, musique et danses seront proposés ce soir-là. Mais, en réalité, le programme est ouvert : « Ce sera suivant les participants », explique Thomas Masurel, un des chefs d’orchestre, qui propose aussi un temps d’adoration de 18 h à 19 h 30, avant que n’ouvre le lieu alloué à l’événement. En fait, ce réveillon s’inscrit parmi les activités de l’association organisatrice Le Fraternel, dont les statuts ont été déposés cet été. Son projet ultime ? Transformer la salle paroissiale dédiée en un café ouvert à tous, sur le modèle revendiqué des tiers-lieux chrétiens, tels Le Simone à Lyon ou Le Dorothy à Paris (1). Avec, à l’avenir, des soirées à thème, des débats et du théâtre.  « Ça sera un peu différent, car on est à la campagne. »

« Le but, c’est d’essayer de tisser des liens dans la paroisse entre les différentes générations et aussi d’être ouvert sur notre bourg et les petits villages alentour », indique Thomas Masurel. Ce dernier associe la démarche de son association à de l’évangélisation « indirecte ». Quelque chose selon lui de « tout simple » qui part d’une « belle » idée qui n’a rien de nouveau : « Retrouver la simplicité de la relation à l’autre. » La demande, elle, est déjà là : les jours de marché, durant lesquels l’association y assure une permanence avec des membres formés à l’écoute. « Des personnes de tous âges passent déjà. »
(1) Une aide au financement est possible. Renseignements : 07 81 99 95 27. (Guilhem Dargnies)



À Montligeon, des sessions spi et amicales
FÊTER NOËL OU LA SAINT-SYLVESTRE AVEC LA COMMUNAUTÉ SAINT-MARTIN


Parents solos, personnes éprouvées par un deuil, célibataires, familles isolées... Pour tous ceux que l’arrivée des fêtes de Noël et du Nouvel An plonge dans l’angoisse et la tristesse, le sanctuaire de Montligeon, dans le Perche, ouvre grand ses portes. « Avec la montée de l’individualisme, ces périodes sont de plus en plus douloureuses pour de plus en plus de personnes », note don Paul Denizot, le recteur des lieux. Douleur des parents solo qui n’ont pas la garde de leurs enfants, des personnes endeuillées dont l’absence d’un proche est alors plus cruellement ressentie, ou de celles dont les relations familiales sont difficiles ou inexistantes... « La solitude est la pauvreté de nos pays occidentaux, poursuit le prêtre de la Communauté Saint-Martin. Je suis allé à Calcutta et en Afrique. La pauvreté existe, mais les gens prennent soin les uns les autres. Regardez les Libanais qui traversent une crise économique profonde : ils sont soudés, soutenus par la diaspora. S’il arrivait la même chose en France, ce serait effroyable. Ce dont notre monde occidental a d’abord besoin, c’est de présence, de communion. » Deux sessions, ouvertes à tous, sont organisées : du 23 au 26 décembre pour fêter Noël, du 30 décembre au 1er janvier pour passer le nouvel an. Au programme : enseignements, offices, promenades, veillées, jeux, réveillons. « Les personnes se rencontrent, des amitiés se créent. Tout cela se passe avec une grande délicatesse et dans la joie, souligne don Paul. Nous sommes les premiers à déplorer le fait que Noël soit devenu une fête commerciale. Avoir le souci des personnes isolées est un moyen de le rechristianiser ! » Et y a-t-il plus belle façon que de commencer l’année par la messe de la Solennité de Marie Mère de Dieu ? (Élisabeth Caillemer)
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Une croisière sur la Seine à travers la capitale
LA MAGIE DE NOËL EN COMPAGNIE DU SECOURS CATHOLIQUE


Un réveillon du 24 décembre à bord d’une péniche parisienne, c’est la promesse faite par le Secours catholique à plus de six cents personnes accueillies dans les différentes structures franciliennes de l’association. Une promesse tenue depuis 2010,  à l’exception des interruptions liées au Covid. « On veut apporter la magie de Noël aux personnes qu’on rencontre. Réveillonner à bord d’une péniche sur la Seine y contribue pleinement », explique Myriam Longomba, qui est chargée de l’événementiel au sein de l’association. Le Secours catholique organise des réveillons de Noël depuis dix-huit ans. « Venir au pied de la tour Eiffel qui s’illumine pour ensuite monter à bord des bateaux, c’est de la magie. Tout le monde a des étoiles dans les yeux ! Surtout les familles qui, quelquefois, ne sont jamais venues à Paris, alors qu’elles n’habitent pas très loin. »

Cette année, six péniches devraient appareiller du port Debilly, près du métro Iéna, faire le tour de l’île Saint-Louis et revenir, après une heure et demie de navigation. Dès l’après-midi, des bénévoles de l’association se rendront sur place pour décorer les bateaux-mouches. Les familles y seront attendues à partir de 18 h pour un apéro vin chaud ou un thé à la menthe. Puis, ce sera le départ pour la croisière fluviale au cours de laquelle aura lieu le dîner, avant une soirée dansante. Quelques animations sont aussi prévues avec un partage autour du thème de Noël. Les années précédentes, on lisait un texte. Les familles qui le souhaitaient pouvaient écrire à leurs proches, l’association se chargeant d’acheminer ces courriers parfois loin des frontières du pays.

Myriam Longomba attire aussi l’attention sur deux péniches qui, contrairement aux quatre autres, n’accueillent à leur bord que très peu de bénévoles : ce sont les invités eux-mêmes qui prennent part à l’organisation de la soirée ! Elle se souvient d’une année où, parmi eux, se trouvaient des personnes au parcours migratoire chaotique. « Ils s’étaient faits très beaux et, toute la soirée, ils avaient été attentifs aux autres, malgré leurs histoires compliquées. » Ainsi se perpétue l’esprit des premiers réveillons du Secours catholique après la guerre, lorsque son fondateur, le Père Jean Rodhain, allait avec ses équipes sous les ponts de la capitale porter un repas aux sans-abri. Avec toujours la même idée en tête : ne laisser personne seul la nuit et le jour de Noël.
(Guilhem Dargnies)




Anne-Françoise de Taillandier et Guilhem Dargnies
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Lumen
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