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Prophétie de st Louis Marie Grignion de Montfort

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Message par Francesco Lun 4 Jan 2010 - 1:41

J'ai dit que cela arriverait particulièrement à la fin du monde, et bientôt (57), parce que le Très-Haut avec sa sainte mère doivent se former de grands saints qui surpasseront autant en sainteté ]a plupart des autres saints, que les cèdres du Liban surpassent les petits arbrisseaux, comme il a été révélé à une sainte âme dont la vie a été écrite par un grand serviteur de Dieu (5.

Ces grandes âmes, pleines de grâce et de zèle, seront choisies pour s'opposer aux ennemis de Dieu qui frémiront de tous côtés; et elles seront singulièrement dévotes à la très sainte Vierge, éclairées par sa lumière, nourries de son lait, conduites par son esprit, soutenues par son bras et gardées sous sa protection ; en sorte qu'elles combattront d'une main et édifieront de l'autre : d'une main, elles combattront, renverseront, écraseront les hérétiques avec leurs hérésies, les schismatiques avec leurs schismes, les idolâtres avec leurs idolâtries, et les pécheurs avec leurs impiétés; et de l'autre main, elles édifieront le temple du vrai Salomon et la mystique cité de Dieu, c'est-à-dire la très sainte Vierge, appelée par les saints Pères le temple de Salomon et la cité de Dieu. Ils porteront tout le monde, par leurs paroles et leurs exemples, à sa véritable dévotion ; ce qui leur attirera beaucoup d'ennemis, mais aussi beaucoup de victoires et de gloire pour Dieu seul. C'est ce que Dieu a révélé à saint Vincent Ferrier, grand apôtre de son siècle, comme il a suffisamment marqué dans un de ses ouvrages.

C'est que le Saint-Esprit semble avoir prédit dans le Psaume 58e, dont voici les paroles : Et scient quia Dominus dominabitur Jacob et finium terrae ; convertentur ad vesperam, et famem patientur ut canes, et circuibunt civitatem... « Le Seigneur régnera dans Jacob et dans toute la terre ; ils se convertiront sur le soir, et ils souffriront la faim comme des chiens, et ils iront autour de la ville pour trouver de quoi manger. »

Cette ville, que les hommes trouveront à la fin du monde pour se convertir et pour rassasier la faim qu'ils auront de la justice, est la très sainte Vierge qui est appelée par le Saint-Esprit ville et cité de Dieu.

C'est par Marie que le salut du monde a commencé, et c'est par Marie qu'il doit être consommé. Marie n'a presque point paru dans le premier avènement de Jésus-Christ, afin que les hommes, encore peu instruits et éclairés sur la personne de son Fils, ne s'éloignassent pas de la personne de son Fils, en s'attachant trop fortement et trop grossièrement à elle; ce qui apparemment serait arrivé si elle avait été connue, à cause des charmes admirables que le Très-Haut avait mis même en son extérieur : ce qui est si vrai que saint Denys l'Aréopagite nous a laissé par écrit que, quand il la vit, il l'aurait prise pour une divinité, à cause de ses charmes secrets et de sa beauté incomparable, si la foi, dans laquelle il était bien confirmé, ne lui avait appris le contraire; mais, dans le second avènement de Jésus-Christ (59), Marie doit être connue et révélée par le Saint-Esprit, afin de faire par elle connaître, aimer et servir Jésus-Christ. Les raisons qui ont porté le Saint-Esprit à cacher son épouse pendant sa vie, et à ne la révéler que bien peu depuis la prédication de l'Évangile, ne subsistent plus.

Dieu veut donc révéler et découvrir Marie, le chef-d'oeuvre de ses mains, dans ces derniers temps : 1° parce qu'elle s'est cachée dans ce monde et s'est mise plus bas que la poussière par sa profonde humilité, ayant obtenu de Dieu, de ses apôtres et évangélistes, qu'elle ne fût point manifestée ; 2° parce qu'étant le chef-d'oeuvre des mains de Dieu, aussi bien ici-bas par la grâce que dans le ciel par la gloire, il veut en être glorifié et loué sur la terre par les vivants; 3° comme elle est l'aurore qui précède et découvre le Soleil de justice, qui est Jésus-Christ, elle doit être reconnue et aperçue, afin que Jésus-Christ le soit; 4° étant la voie par laquelle Jésus-Christ est venu à nous la première fois, elle le sera encore lorsqu'il viendra la seconde, quoique non pas (60) de la même manière; 5° étant le moyen sûr et la voie droite et immaculée pour aller à Jésus-Christ et le trouver parfaitement, c'est par elle que les saintes âmes, qui doivent éclater en sainteté, doivent le trouver; celui qui trouvera Marie trouvera la vie, c'est-à-dire Jésus-Christ qui est la voie, la vérité et la vie; mais on ne peut trouver Marie qu'on ne la cherche; on ne peut la chercher qu'on ne la connaisse, car on ne cherche ni on ne désire un objet inconnu : il faut donc que Marie soit plus connue que jamais, à la plus grande connaissance et gloire (61) de la très sainte Trinité ; 6° Marie doit éclater, plus que jamais, en miséricorde, en force et en grâce, dans ces derniers temps : en miséricorde, pour ramener et recevoir amoureusement les pauvres pécheurs et dévoyés qui se convertiront et reviendront à l'Église catholique; en force, contre les ennemis de Dieu, les idolâtres, schismatiques, mahométans, juifs et impies endurcis, qui se révolteront terriblement pour séduire et faire tomber, par promesses et menaces, tous ceux qui leur seront contraires; et enfin elle doit éclater en grâce, pour animer et soutenir les vaillants soldats et fidèles serviteurs de Jésus-Christ, qui combattront pour ses intérêts; 7° enfin, Marie doit être terrible au diable et à ses suppôts comme une armée rangée en bataille, principalement dans ces derniers temps, parce que le diable, sachant bien qu'il a peu de temps, et moins que jamais, pour perdre les âmes, redoublera tous les jours ses efforts et ses combats ; Il suscitera bientôt de nouvelles persécutions, et mettra de terribles embûches aux serviteurs fidèles et aux vrais enfants de Marie, qu'il a plus de peine que les autres à surmonter (62).

C'est principalement de ces dernières et cruelles persécutions du diable (63), qui augmenteront tous les jours jusqu'au règne de l'Antéchrist, qu'on doit entendre cette première et célèbre prédiction et malédiction de Dieu, portée dans le paradis terrestre contre le serpent. Il est à propos de l'expliquer ici, pour la gloire de la très sainte Vierge, le salut de ses enfants et la confusion du diable.

Inimicitias ponam inter le et mulierem, et semen tuum et semen illius ; ipsa conteret caput tuum, et tu insidiaberis calcaneo ejus. (Genes. III, 15) « je mettrai des inimitiés entre toi et la femme, et ta race et la sienne ; elle-même t'écrasera la tête et tu mettras des embûches à son talon. »

Jamais Dieu n'a fait et formé qu'une inimitié, mais irréconciliable, qui durera et augmentera même jusqu'à la fin : c'est entre Marie sa digne mère, et le diable; entre les enfants et serviteurs de la sainte Vierge, et les enfants et suppôts de Lucifer; en sorte que la plus terrible des ennemies que Dieu ait faites contre le diable est Marie sa sainte Mère; il lui a même donné, dès le paradis terrestre, quoiqu'elle ne fût encore que dans son idée, tant de haine contre ce maudit ennemi de Dieu, tant l'industrie pour découvrir la malice de cet ancien serpent, tant de force pour vaincre, terrasser et écraser cet orgueilleux impie, qu'il l'appréhende plus, non seulement que tous les anges et les hommes, mais, en un sens, que Dieu même. Ce n'est pas que l'ire (64), la haine et la puissance de Dieu ne soient infiniment plus grandes que celles de la sainte Vierge, puisque les perfections de Marie sont limitées ; mais c'est 1° parce que Satan, étant orgueilleux, souffre infiniment plus d'être vaincu et puni par une petite et humble servante de Dieu; et son humilité l'humilie plus que le pouvoir divin; 2° parce que Dieu a donné à Marie un si grand pouvoir contre les diables, qu'ils craignent plus, comme ils ont été souvent obligés de l'avouer malgré eux par la bouche des possédés, un seul de ses soupirs pour quelque âme, que les prières de tous les saints, et une seule de ses menaces contre eux, que tous les autres tourments.

Ce que Lucifer a perdu par orgueil, Marie l'a gagné par humilité ; ce qu'Ève a damné et perdu par désobéissance, Marie l'a sauvé par obéissance. Ève, en obéissant au serpent, a perdu tous ses enfants avec elle, et les lui a livrés ; Marie, s'étant rendue parfaitement fidèle à Dieu, a sauvé tous ses enfants et serviteurs avec elle, et les a consacrés à sa majesté (65).


Non seulement Dieu a mis une inimitié, mais des inimitiés, non seulement entre Marie et le démon, mais entre la race de la sainte Vierge et la race du démon ; c'est-à-dire que Dieu a mis des inimitiés, des antipathies et haines secrètes entre les vrais enfants et serviteurs de Marie et les enfants et esclaves du diable ; ils ne s'aiment point mutuellement, ils n'ont point de correspondance intérieure (66) les uns avec les autres. Les enfants de Bélial (67), les esclaves de Satan, les amis du monde, (car c'est la même chose), ont toujours persécuté jusqu'ici et persécuteront plus que jamais ceux et celles qui appartiennent à la très sainte Vierge; comme autrefois Caïn persécuta son frère Abel, et Ésaü son frère Jacob, qui sont les figures des réprouvés et des prédestinés; mais l'humble Marie aura toujours la victoire sur cet orgueilleux, et si grande, qu'elle ira jusqu'à lui écraser la tête où réside son orgueil. Elle découvrira toujours sa malice de serpent, elle éventera ses mines infernales et dissipera ses conseils diaboliques, et garantira jusqu'à la fin des temps ses fidèles serviteurs de sa patte cruelle ; mais le pouvoir de Marie sur tous les diables éclatera particulièrement dans les derniers temps où Satan mettra des embûches à son talon, c'est-à-dire à ses humbles esclaves (6 et à ses pauvres enfants qu'elle suscitera pour lui faire la guerre. Ils seront petits et pauvres selon le monde, et abaissés devant tous comme le talon, foulés et persécutés comme le talon l'est à l'égard des autres membres du corps ; mais en échange ils seront riches en grâce de Dieu, que Marie leur distribuera abondamment ; grands et relevés en sainteté devant Dieu ; supérieurs à toute créature par leur zèle animé ; et si fortement appuyés du secours divin, qu'avec l'humilité de leur talon, en union de Marie, ils écraseront la tête du diable et feront triompher Jésus-Christ.
........

Mais qui seront ces serviteurs, esclaves et enfants de Marie ? Ce seront un feu brûlant des ministres du Seigneur qui mettront le feu de l'amour divin partout ; ce seront sicut sagittae in manu potentis, « des flèches aiguës dans la main de la puissante Marie, » pour percer ses ennemis.

Ce seront des enfants de Lévi, bien purifiés par le feu de grande tribulation, et bien collés à Dieu (69), qui porteront l'or de l'amour dans le coeur, l'encens de l'oraison dans l'esprit, et la myrrhe de la mortification dans le corps ; et qui seront partout la bonne odeur de Jésus-Christ aux pauvres et aux petits, tandis qu'ils seront une odeur de mort aux grands, aux riches et aux orgueilleux mondains.

Ce seront des nuées tonnantes et volantes par les airs au moindre souffle du Saint-Esprit, qui, sans s'attacher à rien, ni s'étonner de rien, ni se mettre en peine de rien, répandront la pluie de la parole de Dieu et de la vie éternelle ; ils tonneront contre le péché, ils gronderont contre le monde, ils frapperont le diable et ses suppôts ; et ils perceront d'outre en outre, pour la vie ou pour la mort, avec leur glaive A deux tranchants de la parole de Dieu, tous ceux auxquels ils seront envoyés de la part du Très-Haut.

Ce seront des apôtres véritables des derniers temps, à qui le Seigneur des vertus donnera la parole et la force pour opérer des merveilles et remporter des dépouilles glorieuses sur ses ennemis ; ils dormiront sans or ni argent, et qui plus est, sans soin (70), « au milieu des autres prêtres, ecclésiastiques et clercs », inter medios cleros, et cependant auront les ailes argentées de la colombe pour aller, avec la pure intention de la gloire de Dieu et du salut des âmes, où le Saint-Esprit les appellera; et ils ne laisseront après eux, dans les lieux où ils auront prêché, que l'or de la charité qui est l'accomplissement de toute la loi(71).

Enfin nous savons que ce seront de vrais disciples de Jésus-Christ, qui, marchant sur les traces de sa pauvreté, humilité, mépris du monde et charité, enseigneront la voie étroite de Dieu dans la pure vérité, selon le saint évangile et non selon les maximes du monde, sans se mettre en peine ni faire acception de personne, sans épargner, écouter ni craindre aucun mortel, quelque puissant qu'il soit.

Ils auront dans leur bouche le glaive à deux tranchants de la parole de Dieu ; ils porteront sur leurs épaules l'étendard ensanglanté de la Croix, le Crucifix dans la main droite, le chapelet dans la gauche, les sacrés noms de Jésus et de Marie sur leur coeur, et la modestie et mortification de Jésus-Christ dans toute leur conduite.

Voilà de grands hommes qui viendront : mais Marie sera là par ordre du Très-Haut, pour étendre son empire sur celui des impies, idolâtres et mahométans. Mais quand et comment cela sera-t-il ?... Dieu seul le sait ; c'est à nous de nous taire, de prier, de soupirer et d'attendre
.


Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Francesco
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Message par Francesco Ven 15 Oct 2010 - 2:04

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PROPHETIES DE SAINT LOUIS MARIE GRIGNON DE MONTFORT
PROPHETIES DE



SAINT LOUIS MARIE


RIGNON DE MONTFORT


(1673-1716)















LIRE ICI LES OEUVRES DE SAINT LOUIS-MARIE GRIGNON DE MONTFORT




«Totus tuus», expression de Saint Louis Marie Grignon de Montfort, désormais rendue célèbre par Jean-Paul II qui en avait fait sa devise. Dans son testament ce dernier écrivait de la Vierge :
«Je ressens encore plus profondément que je suis totalement entre les mains de Dieu - et je reste constamment à la disposition de mon Seigneur, me confiant à Lui dans Sa Mère Immaculée (Totus Tuus)».
































BIOGRAPHIE





A 20 ans Saint Louis Marie Grignon de Montfort quitte famille et amis et part à pied pour Paris, ayant le désir d’entrer au séminaire. En chemin, il donne aux pauvres qu’il rencontre, le peu de biens qu’il avait avec lui. Et c’est en haillons mais en se sentant libre et heureux qu’il arrive dans la capitale. Il entre au séminaire pour garçons pauvres. La nuit il veille les morts pour pouvoir payer sa pension. Chargé de la bibliothèque au séminaire, il dévore tout ce qui est écrit sur la sainte Vierge. Il est ordonné prêtre et le 5 juin 1700, il célèbre sa première messe à l’église Saint Sulpice.


Après avoir exercé son ministère à Nantes, il est repris par son désir de servir les pauvres. Il rejoint l'hôpital général de Poitiers où il est nommé aumônier. En 1703, il fonde avec Marie-Louise Trichet, l'institut des sœurs de la Sagesse Divine. Mais ses actions créent des oppositions et des jalousies. L’évêque lui demande de prendre le large.

Il décide de se rendre à pied à Rome et de confier son avenir au Pape. Le 6 juin 1706, il est reçu par le pape Clément XI. Le Pape le nomme «missionnaire apostolique» :
«Vous avez, Monsieur, un assez grand champ en France, pour exercer votre zèle ; n’allez point ailleurs, et travaillez toujours avec une parfaite soumission aux évêques dans les diocèses desquels vous serez appelé : Dieu par ce moyen en donnera bénédiction à vos travaux»

C’est le début de toutes les grandes missions (retraites) que Louis Grignon de Montfort ne cessera plus de donner jusqu’à sa mort. Il invite les croyants à réaffirmer les promesses faites au baptême, et à aller à Jésus par Marie. Car Louis-Marie a découvert que pour lui-même, ce chemin marial avait été un excellent chemin. Personne n'a mieux connu Jésus, personne ne l’a mieux aimé que Marie. Elle a participé à ses joies et à sa douleur. Elle était là à Cana. Elle était là quand son fils mourait sur une croix. Elle est là près de lui dans la gloire, première à rendre grâce, première à implorer pour notre salut à tous.


Les prêches du Père Grignon de Montfort, parfois, dérangent clergé local. Alors il part pour la paroisse ou le diocèse proches. Il reste fidèle à la demande du Pape d’obéir aux Evêques. Il trouvera en Etienne de Champflour, Evêque de la Rochelle, un protecteur efficace.

Il utilise pour sa catéchèse des cantiques populaires qu’il compose, fait ériger des calvaires, constitue des confréries mariales, crée des écoles pour enfants pauvres.

C’est en mission à Saint Laurent sur Sèvres en 1716, qu’il meurt épuisé. Il sera béatifié en 1888 et canonisé par Pie XII en 1947.


































PROPHETIES




TRAITE DE LA VRAIE DEVOTION A LA SAINTE VIERGE




PREMIERE PARTIE




De la dévotion générale à la sainte Verge
Article I. Excellence et nécessité de cette dévotion.


Dieu le Père (42) se veut faire des enfants par Marie jusqu'à la consommation du monde, et il lui dit ces paroles : In Jacob inhabita ! «Demeurez en Jacob,» c'est-à-dire, faites votre demeure et résidence dans mes enfants et prédestinés, figurés par Jacob, et non point dans les enfants du diable et les réprouvés, figurés par Ésaü (43).


Comme dans la génération naturelle et corporelle, il y a un père et une mère ; de même, dans la génération surnaturelle et spirituelle, il y a un père qui est Dieu, et une mère qui est Marie. Tous les vrais enfants de Dieu et prédestinés ont Dieu pour père et Marie pour mère, et qui n'a pas Marie pour mère n'a pas Dieu pour père ; c'est pourquoi les réprouvés, comme les hérétiques, schismatiques, etc., qui haïssent ou regardent avec mépris ou indifférence la très sainte Vierge, n'ont point Dieu pour père, quoiqu'ils s'en glorifient, parce qu'ils n'ont point Marie pour mère ; car s'ils l'avaient pour mère, ils l'aimeraient et l'honoreraient comme un vrai et bon enfant aime naturellement et honore sa mère qui lui a donné la vie


Le signe le plus infaillible et le plus indubitable pour distinguer un hérétique, un homme de mauvaise doctrine, un réprouvé, d'avec un prédestiné, c'est que l'hérétique et le réprouvé n'ont que du mépris ou de l'indifférence pour la très sainte Vierge, tâchant, par leurs paroles et exemples, d'en diminuer le culte et l'amour ouvertement ou en cachette, quelquefois sous de beaux prétextes. Hélas ! Dieu le Père n'a point dit a Marie de faire sa demeure en eux, parce qu'ils sont des Ésaü (44).


Dieu le Fils veut se former et pour ainsi dire s'incarner tous les jours par sa chère Mère dans ses membres, et il lui dit :
In Israël haereditare ..... «Ayez Israël pour héritage ». C'est comme s'il disait : Dieu mon Père m'a donné pour héritage toutes les nations de la terre, tous les hommes bons et mauvais, prédestinés et réprouvés ; je conduirai les uns par la verge d'or et les autres par la verge de fer; je serai le père et l'avocat des uns, le juste vengeur des autres et le juge de tous; mais pour vous, ma chère Mère, vous n'aurez pour votre héritage et possession que les prédestinés figurés par Israël ; et comme leur bonne mère, vous les enfanterez, élèverez ; et comme leur souveraine, vous les conduirez, gouvernerez et défendrez (45).
«Un homme et un homme est né en elle», dit le Saint-Esprit : Homo et konio natus est in ea. Selon l'explication de quelques Pères, le premier homme qui est né en Marie est l'Homme-Dieu, Jésus-Christ ; le second est un homme pur, enfant de Dieu et de Marie par adoption. Si Jésus-Christ, le chef des hommes(46), est né en elle, les prédestinés, qui sont les membres de ce chef, doivent aussi naître en elle par une suite nécessaire : une même mère ne met pas au monde la tête et le chef sans les membres, ni les membres sans la tête, autrement ce serait un monstre de nature ; de même, dans l'ordre de la grâce, le chef et les membres naissent d'une même mère ; et si un membre du corps mystique de Jésus-Christ, c'est-à-dire un prédestiné (47), naissait d'une autre mère que Marie qui a produit le chef, ce ne serait pas un prédestiné ni un membre de Jésus-Christ, mais un monstre dans l'ordre de la grâce.

De plus, Jésus étant à présent autant que jamais le fruit de Marie, comme le ciel et la terre le lui répètent mille et mille fois tous les jours : «Et jésus le fruit de vos entrailles est béni», il est certain que Jésus-Christ est pour chaque homme en particulier qui le possède, aussi véritablement le fruit de l'oeuvre de Marie, que pour tout le monde en général; en sorte que, si quelque fidèle à Jésus-Christ formé dans son coeur, il peut dire hardiment : «Grand merci à Marie ; ce que je possède est son effet et son fruit, et sans elle je ne l'aurais pas» et on peut lui appliquer plus véritablement que saint Paul ne se les applique, ces paroles :
Quos iterum, parturio donec formetur Christus in vobis... «J'enfante tous les jours les enfants de Dieu, jusqu'à ce que Jésus-Christ mon Fils soit formé en eux dans la plénitude de son âge». 48
Saint Augustin, se surpassant soi-même et tout ce que je viens de dire, affirme que tous les prédestinés, pour être conformes à l'image du Fils de Dieu, sont en ce monde cachés dans le sein de la très sainte Vierge où ils sont gardés, nourris, entretenus et agrandis par cette bonne mère, jusqu'à ce qu'elle les enfante à la gloire, après la mort qui est proprement le jour de leur naissance, comme l'Église appelle la mort des justes. Oh ! mystère de grâce inconnu aux réprouvés, et peu connu aux prédestinés !
Dieu le Saint-Esprit veut se former en elle et par elle des élus, et il lui dit :
In eleclis meis mitte radices.. «jetez, ma bien-aimée et mon épouse, les racines de toutes vos vertus dans mes élus»,
afin qu'ils croissent de vertus en vertus et de grâce en grâce. J'ai pris tant de complaisance en vous, lorsque vous viviez sur la terre dans la pratique des plus sublimes vertus, que je désire encore vous trouver sur la terre sans cesser 49 d'être dans le ciel. Reproduisez-vous pour cet effet dans mes élus; que je voie en eux avec complaisance les racines de votre foi invincible, de votre humilité profonde, de votre mortification universelle, de votre oraison sublime, de votre charité ardente, de votre espérance ferme et de toutes vos vertus. Vous êtes toujours mon épouse aussi fidèle, aussi pure et aussi féconde que jamais : que votre foi me donne des fidèles, que votre pureté me donne des vierges, que votre fécondité me donne des élus et des temples.
Quand Marie a jeté ses racines dans une âme, elle y produit des merveilles de grâce qu'elle seule peut produire, parce qu'elle est seule la Vierge féconde qui n'a jamais eu ni n'aura jamais sa semblable en pureté et en fécondité.
Marie a produit, avec le Saint-Esprit, la plus grande chose qui ait été et sera jamais, qui est un Dieu-Homme ; et elle produira conséquemment les plus grandes choses qui seront dans les derniers temps. la formation et l'éducation des grands saints qui seront sur la fin du monde lui est réservée ; car il n'y a que cette Vierge singulière et miraculeuse qui peut produire, en union du Saint-Esprit, les choses singulières et extraordinaires.
Quand le Saint-Esprit, son époux, l'a trouvée dans une âme, il y vole, il y entre pleinement, il se communique à cette âme abondamment et autant qu'elle donne place a son épouse 50 ; et une des grandes raisons pourquoi le Saint-Esprit ne fait pas maintenant des merveilles éclatantes dans nos âmes, c'est qu'il n'y trouve pas une assez grande union avec sa fidèle et indissoluble épouse. je dis : indissoluble épouse ; car depuis que cet Amour substantiel du Père et du Fils a épousé Marie pour produire Jésus-Christ, le chef des élus, et Jésus-Christ dans les élus, il ne l'a jamais répudiée parce qu'elle a toujours été féconde et fidèle.
On doit conclure évidemment de ce que je viens de dire :
1° - que Marie a reçu de Dieu une grande domination dans les âmes des élus ; car elle ne peut pas faire en eux sa résidence, comme Dieu le Père le lui a ordonné, les former en Jésus-Christ et Jésus-Christ en eux, jeter dans leurs coeurs les racines de ses vertus, et être la compagne indissoluble du Saint-Esprit pour tous ses ouvrages de grâce ; elle ne peut pas, dis-je, faire toutes ces choses, qu'elle n'ait droit et domination dans leurs âmes par une grâce singulière du Très-Haut, qui, lui ayant donné puissance sur son Fils unique et naturel, la lui a aussi donnée sur ses enfants adoptifs, non seulement quant au corps, ce qui serait peu de chose, mais aussi quant à l'âme. Marie est la reine du ciel et de la terre par grâce, comme Jésus en est le roi par nature et par conquête : or, comme le royaume de Jésus-Christ consiste principalement dans le coeur et l'intérieur de l'homme, selon cette parole : Le royaume de Dieu est au dedans de vous, de même le royaume de la très sainte Vierge est principalement dans l'intérieur de l'homme, c'est-à-dire son âme, et c'est principalement dans les âmes qu'elle est plus glorifiée avec son Fils que dans toutes les créatures visibles, et nous pouvons l'appeler avec les saints la Reine des coeurs.
2° - Il faut conclure que la très sainte Vierge étant nécessaire à Dieu, d'une nécessité qu'on appelle hypothétique (51), en conséquence de sa volonté, elle est bien plus nécessaire aux hommes pour arriver à leur dernière fin ; il ne faut donc pas mêler la dévotion à la très sainte Vierge avec les dévotions aux autres saints, comme si elle n'était pas plus nécessaire, et que de surérogation (52)
Le docte et pieux Suarez, de la Compagnie de Jésus, le savant et dévot Juste Lipse, docteur de Louvain, et plusieurs autres, ont prouvé invinciblement, en conséquence des sentiments des Pères. entre autres de saint Augustin, de saint Éphrem diacre d'Édesse, de saint Cyrille de Jérusalem, de saint Germain de Constantinople, de saint jean de Damas, de saint Anselme, saint Bernard, saint Bernardin, saint Thomas et saint Bonaventure, que la dévotion à la très sainte Vierge est nécessaire au salut, et que c'est une marque infaillible de réprobation, au sentiment même d'Oecolampade et de quelques autres hérétiques, de n'avoir pas de l'estime et de l'amour pour la sainte Vierge; et qu'au contraire c'est une marque infaillible de prédestination de lui être entièrement et véritablement dévoué ou dévot. 53
Les figures et les paroles de l'Ancien et du Nouveau Testament le prouvent; les sentiments et les exemples des saints le confirment; la raison et l'expérience l'apprennent et le démontrent ; le diable même et ses suppôts, pressés par la force de la vérité, ont été souvent obligés de l'avouer malgré eux. De tous les passages des saints Pères et des Docteurs, dont j'ai fait un ample recueil pour prouver cette vérité, je n'en rapporte qu'un, afin de n'être pas trop long :





Tibi devotum esse, est arma quaedam salutis quae Deus his dat quos vult salvos fieri... «Vous être dévot, ô sainte Vierge ! dit saint Jean Damascène, est une arme de salut que Dieu donne à ceux qu'il veut sauver»




Et je pourrais ici rapporter plusieurs histoires qui prouvent la même chose ; entre autres celle qui est rapportée dans les chroniques de saint Dominique, lorsque quinze mille démons possédant l'âme d'un malheureux hérétique, près de Carcassonne où saint Dominique prêchait le Rosaire, furent obligés, à leur confusion, par le commandement que leur en fit la sainte Vierge, d'avouer plusieurs grandes et consolantes vérités touchant la dévotion à la sainte Vierge, avec tant de force et de clarté, qu'on ne peut pas lire cette histoire authentique et le panégyrique que le diable fit malgré lui de la dévotion à la très sainte Vierge, sans verser des larmes de joie, pour peu qu'on soit dévot à la très sainte Vierge.
Si la dévotion à la très sainte Vierge est nécessaire à tous les hommes pour faire simplement leur salut, elle l'est encore beaucoup plus à ceux qui sont appelés à une perfection particulière ; et je ne crois pas qu'une personne puisse acquérir une union intime avec Notre Seigneur et une parfaite fidélité au Saint-Esprit, sans une très grande union avec la très sainte Vierge et une grande dépendance de son secours.
C'est Marie seule qui a trouvé grâce devant Dieu, sans aide d'aucune autre pure créature 54 : ce n'est que par elle que tous ceux qui ont trouvé grâce devant Dieu l'ont trouvée, et ce n'est que par elle que tous ceux qui viendront ci-après la trouveront. 55 Elle était pleine de grâce quand elle fut saluée par l'archange Gabriel, et elle fut surabondamment remplie de grâce par le Saint-Esprit quand il la couvrit de son ombre ineffable; et elle a tellement augmenté de jour en jour et de moment en moment cette plénitude double, qu'elle est arrivée à un point de grâce immense et inconcevable ; en sorte que le Très-Haut l'a faite l'unique trésorière de ses trésors; et l'unique dispensatrice de ses grâces, pour anoblir, élever et enrichir qui elle veut, pour faire entrer qui elle veut dans la voie étroite du ciel, pour faire passer, malgré tout, qui elle veut par la porte étroite de la vie, et pour donner le trône, le sceptre et la couronne de roi à qui elle veut. Jésus est partout et toujours le fruit et le fils de Marie, et Marie est partout l'arbre véritable qui porte le fruit de la vie, et la vraie mère qui le produit.
C'est Marie seule à qui Dieu a donné les clefs des celliers du divin amour, et le pouvoir d'entrer dans les voies les plus sublimes et les plus secrètes de la perfection, et d'y faire entrer les autres. C'est Marie seule qui donne l'entrée dans le paradis terrestre aux misérables enfants d'Ève l'infidèle, pour s'y promener agréablement avec Dieu, s'y cacher sûrement contre ses ennemis ; et pour s'y nourrir délicieusement, et sans plus craindre la mort, du fruit des arbres de vie et de science du bien et du mal; et pour y boire à longs traits les eaux célestes de cette belle fontaine qui y rejaillit avec abondance. Ou plutôt elle est elle-même ce paradis terrestre ou cette terre vierge et bénie dont Adam et Ève les pécheurs ont été chassés : elle ne donne entrée chez elle qu'à ceux et celles qu'il lui plaît pour les faire devenir saints. 56
Tous les riches du peuple, pour me servir de l'expression du Saint-Esprit, selon l'explication de saint Bernard, tous les riches du peuple supplieront votre visage de siècle en siècle, et particulièrement à la fin du monde ; c'est-à-dire que les plus grands saints, les âmes les plus riches en grâces et en vertus, seront les plus assidus à prier la très sainte Vierge, et l'avoir toujours présente, comme leur parfait modèle pour l'imiter, et leur aide puissante pour les secourir.


Tous les riches du peuple, pour me servir de l'expression du Saint-Esprit, selon l'explication de saint Bernard, tous les riches du peuple supplieront votre visage de siècle en siècle, et particulièrement à la fin du monde ; c'est-à-dire que les plus grands saints, les âmes les plus riches en grâces et en vertus, seront les plus assidus à prier la très sainte Vierge, et l'avoir toujours présente, comme leur parfait modèle pour l'imiter, et leur aide puissante pour les secourir.

J'ai dit que cela arriverait particulièrement à la fin du monde, et bientôt (57), parce que le Très-Haut avec sa sainte mère doivent se former de grands saints qui surpasseront autant en sainteté ]a plupart des autres saints, que les cèdres du Liban surpassent les petits arbrisseaux, comme il a été révélé à une sainte âme dont la vie a été écrite par un grand serviteur de Dieu (58).

Ces grandes âmes, pleines de grâce et de zèle, seront choisies pour s'opposer aux ennemis de Dieu qui frémiront de tous côtés; et elles seront singulièrement dévotes à la très sainte Vierge, éclairées par sa lumière, nourries de son lait, conduites par son esprit, soutenues par son bras et gardées sous sa protection ; en sorte qu'elles combattront d'une main et édifieront de l'autre : d'une main, elles combattront, renverseront, écraseront les hérétiques avec leurs hérésies, les schismatiques avec leurs schismes, les idolâtres avec leurs idolâtries, et les pécheurs avec leurs impiétés; et de l'autre main, elles édifieront le temple du vrai Salomon et la mystique cité de Dieu, c'est-à-dire la très sainte Vierge, appelée par les saints Pères le temple de Salomon et la cité de Dieu. Ils porteront tout le monde, par leurs paroles et leurs exemples, à sa véritable dévotion ; ce qui leur attirera beaucoup d'ennemis, mais aussi beaucoup de victoires et de gloire pour Dieu seul. C'est ce que Dieu a révélé à saint Vincent Ferrier, grand apôtre de son siècle, comme il a suffisamment marqué dans un de ses ouvrages.

C'est que le Saint-Esprit semble avoir prédit dans le Psaume 58e, dont voici les paroles : Et scient quia Dominus dominabitur Jacob et finium terrae ; convertentur ad vesperam, et famem patientur ut canes, et circuibunt civitatem... «Le Seigneur régnera dans Jacob et dans toute la terre ; ils se convertiront sur le soir, et ils souffriront la faim comme des chiens, et ils iront autour de la ville pour trouver de quoi manger.»


Cette ville, que les hommes trouveront à la fin du monde pour se convertir et pour rassasier la faim qu'ils auront de la justice, est la très sainte Vierge qui est appelée par le Saint-Esprit ville et cité de Dieu.


C'est par Marie que le salut du monde a commencé, et c'est par Marie qu'il doit être consommé. Marie n'a presque point paru dans le premier avènement de Jésus-Christ, afin que les hommes, encore peu instruits et éclairés sur la personne de son Fils, ne s'éloignassent pas de la personne de son Fils, en s'attachant trop fortement et trop grossièrement à elle; ce qui apparemment serait arrivé si elle avait été connue, à cause des charmes admirables que le Très-Haut avait mis même en son extérieur : ce qui est si vrai que saint Denys l'Aréopagite nous a laissé par écrit que, quand il la vit, il l'aurait prise pour une divinité, à cause de ses charmes secrets et de sa beauté incomparable, si la foi, dans laquelle il était bien confirmé, ne lui avait appris le contraire; mais, dans le second avènement de Jésus-Christ (59), Marie doit être connue et révélée par le Saint-Esprit, afin de faire par elle connaître, aimer et servir Jésus-Christ. Les raisons qui ont porté le Saint-Esprit à cacher son épouse pendant sa vie, et à ne la révéler que bien peu depuis la prédication de l'Évangile, ne subsistent plus.


Dieu veut donc révéler et découvrir Marie, le chef-d'oeuvre de ses mains, dans ces derniers temps :
1° parce qu'elle s'est cachée dans ce monde et s'est mise plus bas que la poussière par sa profonde humilité, ayant obtenu de Dieu, de ses apôtres et évangélistes, qu'elle ne fût point manifestée ;
2° parce qu'étant le chef-d'oeuvre des mains de Dieu, aussi bien ici-bas par la grâce que dans le ciel par la gloire, il veut en être glorifié et loué sur la terre par les vivants ;
3° comme elle est l'aurore qui précède et découvre le Soleil de justice, qui est Jésus-Christ, elle doit être reconnue et aperçue, afin que Jésus-Christ le soit ;
4° étant la voie par laquelle Jésus-Christ est venu à nous la première fois, elle le sera encore lorsqu'il viendra la seconde, quoique non pas (60)de la même manière ;
5° étant le moyen sûr et la voie droite et immaculée pour aller à Jésus-Christ et le trouver parfaitement, c'est par elle que les saintes âmes, qui doivent éclater en sainteté, doivent le trouver; celui qui trouvera Marie trouvera la vie, c'est-à-dire Jésus-Christ qui est la voie, la vérité et la vie; mais on ne peut trouver Marie qu'on ne la cherche; on ne peut la chercher qu'on ne la connaisse, car on ne cherche ni on ne désire un objet inconnu : il faut donc que Marie soit plus connue que jamais, à la plus grande connaissance et gloire (61)de la très sainte Trinité ;
6° Marie doit éclater, plus que jamais, en miséricorde, en force et en grâce, dans ces derniers temps : en miséricorde, pour ramener et recevoir amoureusement les pauvres pécheurs et dévoyés qui se convertiront et reviendront à l'Église catholique; en force, contre les ennemis de Dieu, les idolâtres, schismatiques, mahométans, juifs et impies endurcis, qui se révolteront terriblement pour séduire et faire tomber, par promesses et menaces, tous ceux qui leur seront contraires; et enfin elle doit éclater en grâce, pour animer et soutenir les vaillants soldats et fidèles serviteurs de Jésus-Christ, qui combattront pour ses intérêts ;
7° enfin, Marie doit être terrible au diable et à ses suppôts comme une armée rangée en bataille, principalement dans ces derniers temps, parce que le diable, sachant bien qu'il a peu de temps, et moins que jamais, pour perdre les âmes, redoublera tous les jours ses efforts et ses combats ; Il suscitera bientôt de nouvelles persécutions, et mettra de terribles embûches aux serviteurs fidèles et aux vrais enfants de Marie, qu'il a plus de peine que les autres à surmonter (62).


C'est principalement de ces dernières et cruelles persécutions du diable (63), qui augmenteront tous les jours jusqu'au règne de l'Antéchrist, qu'on doit entendre cette première et célèbre prédiction et malédiction de Dieu, portée dans le paradis terrestre contre le serpent. Il est à propos de l'expliquer ici, pour la gloire de la très sainte Vierge, le salut de ses enfants et la confusion du diable.

Inimicitias ponam inter le et mulierem, et semen tuum et semen illius ; ipsa conteret caput tuum, et tu insidiaberis calcaneo ejus. (Genes. III, 15) «je mettrai des inimitiés entre toi et la femme, et ta race et la sienne ; elle-même t'écrasera la tête et tu mettras des embûches à son talon.»
Jamais Dieu n'a fait et formé qu'une inimitié, mais irréconciliable, qui durera et augmentera même jusqu'à la fin : c'est entre Marie sa digne mère, et le diable; entre les enfants et serviteurs de la sainte Vierge, et les enfants et suppôts de Lucifer; en sorte que la plus terrible des ennemies que Dieu ait faites contre le diable est Marie sa sainte Mère; il lui a même donné, dès le paradis terrestre, quoiqu'elle ne fût encore que dans son idée, tant de haine contre ce maudit ennemi de Dieu, tant l'industrie pour découvrir la malice de cet ancien serpent, tant de force pour vaincre, terrasser et écraser cet orgueilleux impie, qu'il l'appréhende plus, non seulement que tous les anges et les hommes, mais, en un sens, que Dieu même. Ce n'est pas que l'ire (64), la haine et la puissance de Dieu ne soient infiniment plus grandes que celles de la sainte Vierge, puisque les perfections de Marie sont limitées ; mais c'est
1° parce que Satan, étant orgueilleux, souffre infiniment plus d'être vaincu et puni par une petite et humble servante de Dieu; et son humilité l'humilie plus que le pouvoir divin ;
2° parce que Dieu a donné à Marie un si grand pouvoir contre les diables, qu'ils craignent plus, comme ils ont été souvent obligés de l'avouer malgré eux par la bouche des possédés, un seul de ses soupirs pour quelque âme, que les prières de tous les saints, et une seule de ses menaces contre eux, que tous les autres tourments.


Ce que Lucifer a perdu par orgueil, Marie l'a gagné par humilité ; ce qu'Ève a damné et perdu par désobéissance, Marie l'a sauvé par obéissance. Ève, en obéissant au serpent, a perdu tous ses enfants avec elle, et les lui a livrés ; Marie, s'étant rendue parfaitement fidèle à Dieu, a sauvé tous ses enfants et serviteurs avec elle, et les a consacrés à sa majesté (65).


Non seulement Dieu a mis une inimitié, mais des inimitiés, non seulement entre Marie et le démon, mais entre la race de la sainte Vierge et la race du démon ; c'est-à-dire que Dieu a mis des inimitiés, des antipathies et haines secrètes entre les vrais enfants et serviteurs de Marie et les enfants et esclaves du diable ; ils ne s'aiment point mutuellement, ils n'ont point de correspondance intérieure (66)les uns avec les autres. Les enfants de Bélial (67), les esclaves de Satan, les amis du monde, (car c'est la même chose), ont toujours persécuté jusqu'ici et persécuteront plus que jamais ceux et celles qui appartiennent à la très sainte Vierge; comme autrefois Caïn persécuta son frère Abel, et Ésaü son frère Jacob, qui sont les figures des réprouvés et des prédestinés; mais l'humble Marie aura toujours la victoire sur cet orgueilleux, et si grande, qu'elle ira jusqu'à lui écraser la tête où réside son orgueil. Elle découvrira toujours sa malice de serpent, elle éventera ses mines infernales et dissipera ses conseils diaboliques, et garantira jusqu'à la fin des temps ses fidèles serviteurs de sa patte cruelle ; mais le pouvoir de Marie sur tous les diables éclatera particulièrement dans les derniers temps où Satan mettra des embûches à son talon, c'est-à-dire à ses humbles esclaves (68) et à ses pauvres enfants qu'elle suscitera pour lui faire la guerre. Ils seront petits et pauvres selon le monde, et abaissés devant tous comme le talon, foulés et persécutés comme le talon l'est à l'égard des autres membres du corps ; mais en échange ils seront riches en grâce de Dieu, que Marie leur distribuera abondamment ; grands et relevés en sainteté devant Dieu ; supérieurs à toute créature par leur zèle animé ; et si fortement appuyés du secours divin, qu'avec l'humilité de leur talon, en union de Marie, ils écraseront la tête du diable et feront triompher Jésus-Christ.


Enfin Dieu veut que sa sainte mère soit à présent plus connue, plus aimée, plus honorée que jamais elle n'a été ; ce qui arrivera sans doute si les prédestinés entrent, avec la grâce et la lumière du Saint-Esprit, dans la pratique intérieure et parfaite que je leur découvrirai dans la suite : pour lors, ils verront clairement, autant que la foi le permet, cette belle étoile de la mer ; et ils arriveront à bon port, malgré les tempêtes et les pirates, en suivant sa conduite ; ils connaîtront les grandeurs de cette souveraine, et ils se consacreront entièrement à son service, comme ses sujets et ses esclaves d'amour ; ils éprouveront ses douceurs et ses bontés maternelles, et ils l'aimeront tendrement comme ses enfants bien-aimés ; ils connaîtront les miséricordes dont elle est pleine, et les besoins où ils sont de son secours, et ils auront recours à elle en toutes choses comme à leur chère avocate et médiatrice auprès de Jésus-Christ ; ils sauront qu'elle est le moyen le plus assuré, le plus aisé, le plus court et le plus parfait pour aller à Jésus-Christ, et ils se livreront à elle, corps et âme, sans partage, pour être à Jésus-Christ de même.


Mais qui seront ces serviteurs, esclaves et enfants de Marie ? Ce seront un feu brûlant des ministres du Seigneur qui mettront le feu de l'amour divin partout ; ce seront sicut sagittae in manu potentis, «des flèches aiguës dans la main de la puissante Marie,» pour percer ses ennemis.

Ce seront des enfants de Lévi, bien purifiés par le feu de grande tribulation, et bien collés à Dieu (69), qui porteront l'or de l'amour dans le coeur, l'encens de l'oraison dans l'esprit, et la myrrhe de la mortification dans le corps ; et qui seront partout la bonne odeur de Jésus-Christ aux pauvres et aux petits, tandis qu'ils seront une odeur de mort aux grands, aux riches et aux orgueilleux mondains.

Ce seront des nuées tonnantes et volantes par les airs au moindre souffle du Saint-Esprit, qui, sans s'attacher à rien, ni s'étonner de rien, ni se mettre en peine de rien, répandront la pluie de la parole de Dieu et de la vie éternelle ; ils tonneront contre le péché, ils gronderont contre le monde, ils frapperont le diable et ses suppôts ; et ils perceront d'outre en outre, pour la vie ou pour la mort, avec leur glaive A deux tranchants de la parole de Dieu, tous ceux auxquels ils seront envoyés de la part du Très-Haut.

Ce seront des apôtres véritables des derniers temps, à qui le Seigneur des vertus donnera la parole et la force pour opérer des merveilles et remporter des dépouilles glorieuses sur ses ennemis ; ils dormiront sans or ni argent, et qui plus est, sans soin (70), «au milieu des autres prêtres, ecclésiastiques et clercs», inter medios cleros, et cependant auront les ailes argentées de la colombe pour aller, avec la pure intention de la gloire de Dieu et du salut des âmes, où le Saint-Esprit les appellera; et ils ne laisseront après eux, dans les lieux où ils auront prêché, que l'or de la charité qui est l'accomplissement de toute la loi(71).

Enfin nous savons que ce seront de vrais disciples de Jésus-Christ, qui, marchant sur les traces de sa pauvreté, humilité, mépris du monde et charité, enseigneront la voie étroite de Dieu dans la pure vérité, selon le saint évangile et non selon les maximes du monde, sans se mettre en peine ni faire acception de personne, sans épargner, écouter ni craindre aucun mortel, quelque puissant qu'il soit.
Ils auront dans leur bouche le glaive à deux tranchants de la parole de Dieu ; ils porteront sur leurs épaules l'étendard ensanglanté de la Croix, le Crucifix dans la main droite, le chapelet dans la gauche, les sacrés noms de Jésus et de Marie sur leur coeur, et la modestie et mortification de Jésus-Christ dans toute leur conduite.

Voilà de grands hommes qui viendront : mais Marie sera là par ordre du Très-Haut, pour étendre son empire sur celui des impies, idolâtres et mahométans. Mais quand et comment cela sera-t-il ?... Dieu seul le sait ; c'est à nous de nous taire, de prier, de soupirer et d'attendre

Exspectans exspectavi (72).







(21) Dieu ayant disposé les choses comme il les a disposées.
(22) Son Fils unique.
(23) Et encore ces mérites, ces prières, ces vertus de Marie, n'eurent-ils d'efficacité que par la miséricorde de Dieu, et en conséquence de son dessein de sauver le monde par l'incarnation de son Fils.
(24) Quand l'archange Gabriel fut envoyé à Marie.
(25) La mère de Jésus est aussi la mère adoptive de tous les disciples de Jésus, des membres de l'Église qui est le corps mystique ou moral de Jésus.
(26) Pour ne les révéler complètement.
(27) Marie, en vertu de son droit maternel sur Jésus, a été invitée par Dieu à consentir à ce qu'il fût sacrifié pour notre salut.
(28) Les choses précieuses se gardent, en effet, dans le secret d'un trésor.
(29) Les humiliations du Rédempteur montrent mieux la grandeur de Dieu son père, devant qui il s'abaisse, que les actions éclatantes et pour ainsi dire triomphales qu'il aurait pu faire.
(30)Miracle de grâce, c'est-à-dire, dans l'ordre invisible de la sanctification des âmes ; miracle de nature, c'est-à-dire, dans l'ordre des phénomènes physiques et sensibles.
(31) Marie les sollicite de son Fils et Jésus nous les accorde à sa demande.
(32) D'une façon spirituelle et mystique, par la suréminente sanctification de Marie qui l'associe et l'unit très intimement à l'adorable Trinité.
(33) La production de l'humanité sainte du Sauveur, son union à la personne éternelle du Verbe, la production de la grâce et par conséquent de la ressemblance et présence de Jésus-Christ en nous, sont des oeuvres réellement communes à toute la divine Trinité ; mais elles sont ordinairement et spécialement attribuées, appropriées à l'Esprit-Saint, Esprit d'amour et de perfection.
(34) Il est fort important d'établir ce qu'on doit entendre par la présence de Jésus et de Marie dans les âmes, car notre bienheureux y revient fréquemment comme à l'une des idées fondamentales de son traité. 1° Il ne s'agit pas de la présence eucharistique de Jésus en nous ; cette présence est très réelle, mais seulement passagère, selon la durée des Saintes espèces dans notre poitrine. 2° Il ne s'agit pas d'une présence réelle de son humanité, de son âme, de son corps, dans toutes les personnes qui lui appartiennent par la grâce sanctifiante ; cette sorte de présence, non seulement n'a aucun fondement dans la doctrine catholique, mais pourrait conduire à de graves erreurs. 3° Il ne s'agit donc pas non plus d'une présence réelle de l'âme ou du corps de Marie dans l'âme et le corps des fidèles ; les mêmes raisons s'y opposent et avec plus de force encore. Mais il s'agit simplement : 1° de la présence morale de Jésus en nous et de nous en lui, par notre mutuelle connaissance et par notre mutuel amour ; par la sanctification que sa grâce nous procure et par la ressemblance qu'elle nous donne avec lui ; par son action divine constante sur nous, et par son intercession perpétuelle pour nous ; enfin par l'action que parfois son humanité sainte peut elle-même exercer en notre faveur, soit directement, soit indirectement par la répression de nos ennemis. Il s'agit simplement : 2° de la présence morale de Marie en nous ; et de nous en elle, par notre mutuelle connaissance et notre mutuel amour, par la grâce qui en nous unissant et nous assimilant à son Fils nous unit et nous assimile à elle ; par son intercession continuelle en notre faveur ; enfin par l'action surnaturelle que Dieu veut qu'elle exerce çà et là sur nous ou contre nos ennemis. - Toute autre explication forcerait et fausserait la pensée du bienheureux. On voudra bien s'en souvenir constamment dans la lecture de son ouvrage.
(35) Se rappeler qu'il ne peut être question ici que d'une oeuvre appropriée ou attribuée et non propre au Saint-Esprit. Inconnue aux chrétiens du temps où écrivait Montfort, cette doctrine, dans son sens vrai, est bien connue des théologiens de toute époque. Elle se résume en ceci : 1° Marie est l'instrument dont Dieu s'est servi pour donner an monde un rédempteur et un Sanctificateur. 2° Le Saint-Esprit qui n'est et ne peut être le principe d'aucune personne divine, est principe avec le Père et le Fils, principe unique et indivisible, de l'Incarnation du Verbe et de la divine Maternité de Marie. C'est ainsi que la fécondité, la capacité de produire, qu'il possède par le fait qu'il a la nature divine, se trouve merveilleusement réduite à l'acte, comme dit Montfort, c'est-à-dire, effectivement féconde, effectivement productrice de l'oeuvre la plus sublime qui se puisse imaginer après la génération du Verbe et la procession du Saint-Esprit lui-même.
(36) En latin les mers se disent maria, ce qui ressemble an nom latin de la Sainte Vierge : Maria. Notre ingénieux auteur fait allusion a cette analogie.
(37) Même son propre Fils.
(38) C'est la toute-puissance suppliante dont parlent les saints Docteurs. D'ailleurs la volonté de Marie est en tout et toujours parfaitement soumise à celle de Dieu, suivant l'inspiration et les desseins duquel, nous l'allons voir, elle exerce sa fonction d'intervention.
(39) Ouvrage excellent où Montfort puisait habituellement ses textes et ses considérations sur la Sainte Vierge.
(40) Qui s'appesantissait sur les Israélites.
(41) L'association de Marie à l'oeuvre rédemptrice et réparatrice de Jésus permet de tenir ce langage qui ne diminue en rien l'unique rôle du Sauveur, du rédempteur.
(42) Père de Notre Seigneur selon la nature et la personnalité, divines ; père des justes, père de nos âmes, selon la grâce que Marie implore pour nous afin que nous devenions les enfants adoptifs de Dieu.
(43) Esaü vendit son droit d'aînesse et fut privé de la bénédiction réservée au premier-né. C'est pourquoi il représente les réprouvés quoique, d'ailleurs, rien ne démontre qu'il ait été damné.
(44) Il ne faudrait pas conclure de là que la présence de Marie dans les âmes, entendue comme nous l'avons expliquée précédemment, soit une marque infaillible de salut. Il en va de cette présence comme de la grâce sanctifiante : on peut la perdre et se damner, on peut la recouvrer et se sauver.
(45) Notre auteur ne veut pas dire qu'en cette vie les réprouvés n'aient pas le moyen de se sauver, ni les prédestinés la possibilité de se perdre : ce serait faux. Mais il veut dire qu'avec Marie on est prédestiné, et sans elle, damné.
(46) Pour comprendre ce raisonnement, observer que le mot chef signifie premièrement tête.
(47) Afin d'être scrupuleusement exact, disons que ce ne sont pas les seuls prédestinés qui sont ici-bas membres du corps mystique de Jésus-Christ ; mais tous les justes, parmi lesquels, hélas ! il y aura des réprouvés à cause de leur inconstance dans le bien. Le bienheureux n'a pas pensé différemment.
(48) Cette production ou enfantement des justes par Marie, n'est pas autre chose que leur rédemption et sanctification par Jésus, fils de Marie, avec le concours que cette admirable Vierge a prêté à l'incarnation du Verbe et prêté encore au salut du monde, par sa maternité, ses mérites, ses souffrances, son intercession et son action protectrice. Il ne faut pas chercher autre chose dans ce concours que Montfort écrit si affectueusement, si pieusement, si éloquemment.
(49) Sans que vous cessiez.
(50) Et dans la mesure où cette âme est unie à Marie. On a vu précédemment en quoi consiste cette union, en quoi aussi consiste le mariage mystique du Saint-Esprit, amour personnel et substantiel du Père et du Fils, avec la très sainte Vierge.
(51) Conditionnelle. La condition dont il s'agit est le décret, librement porté par Dieu, de l'incarnation du Verbe dans le sein de Marie. Ce décret une fois porté, Marie devient nécessaire à Dieu, « en conséquence de sa volonté. »
(52) Comme si elle n'était que de surérogation.
(53) Ne pas estimer et ne pas aimer Marie, c'est nier explicitement ou implicitement qu'elle soit la Mère du Dieu rédempteur, et sa coopératrice dans l'oeuvre de notre salut. Or, une telle négation est incompatible avec la foi et avec la grâce. - Au contraire, un dévouement, une dévotion, (ces mots ont la même origine), véritables, sincères et entiers à l'égard de Marie, impliquant la reconnaissance pratique des droits de son divin Fils sur nous, supposent la fidélité la plus complète envers lui, et par conséquent sont « une marque infaillible de prédestination » ; marque toutefois sans valeur si la fidélité envers Jésus et Marie venait à se changer en trahison. Toutefois, dans ce cas-là même, on pourrait encore espérer, pour le pécheur, et en raison de la protection maternelle de Marie, des grâces spéciales de conversion auxquelles malheureusement il aurait toujours aussi le triste pouvoir de se soustraire.
(54) Mais non sans l'aide indispensable de la grâce divine.
(55) Sans elle, en effet, nous n'aurions pas eu Jésus le rédempteur.
(56) Ce qu'il lui plaît de faire, c'est ce qui plaît à Dieu: il plaît à Dieu que tous puissent être sauvé, et que beaucoup aient des grâces privilégiées, même des grâces de haute sainteté. Ni lui ni Marie ne ferment à personne la porte du salut : c'est le seul péché qui la ferme.
(57) C'était donc la pensée de notre bienheureux, comme d'un grand nombre de pieux personnages, que la fin du monde ne tardera guère. Dieu seul le sait.
(58) Une publication faite à Rome, sans doute d'après le manuscrit original soumis A la S. Congrégation des Rites, porte : par M. de Renty, au lieu de : par un grand serviteur de Dieu. Mais il semble bien que la mention de M. de Renty soit une erreur : ce pieux personnage n'ayant, que l'on sache, écrit aucune biographie de ce genre. Nous soupçonnons qu'il pourrait s'agir de la vénérable Mère Agnès de Jésus dont la vie a été écrite par M. de Lantages sur des notes de M. Olier et autres documents.
(59) Qui, d'après l'auteur, est prochain, et dont la préparation commence.
(60) Quoiqu'elle ne doive pas l'être etc.
(61) Pour la plus grande connaissance et la plus grande gloire.
(62) Qu'il surmonte moins facilement qu'il ne surmonte les autres.
(63) On doit convenir que le siècle de révolutions qui s'achève ressemble fort au tableau si vigoureusement dessiné par le saint missionnaire.
(64) La colère.
(65)A la majesté de Dieu.
(66) L'harmonie spirituelle.
(67) Bélial, c'est-à-dire le pervers, le révolté, est un nom donné dans la Bible au démon.
(68) Voici la première rencontre de ces esclaves de Marie dont il sera si souvent question dans ce traité. On en trouvera plus loin l'explication dans le texte de notre bienheureux, et dans nos propres notes.
(69) Bien attachés à sa volonté. C'est ainsi que notre bienheureux entend l'et colabiteos biblique.
(70) Sans sollicitudes terrestres.
(71) La charité ne va pas sans l'accomplissement de la loi divine tout entière, et celle-ci trouve à son tour sa perfection, son accomplissement, dans l'exercice de la charité.
(72) J'ai attendu, j'ai attendu ! » - Cette attente, pleine de désir et de patience, doit être la nôtre comme celle de notre bienheureux, jusqu'à ce qu'il plaise à Dieu de susciter dans son Église cette phalange de grands saints qui prépareront la fin des temps par d'éclatants triomphes de la foi, soutenant ainsi les chrétiens contre de terribles épreuves, et préludant, par les victoires terrestres de la grâce, au règne triomphal de Jésus, de Marie et des saints dans la gloire des cieux. Montfort n'a pas voulu dire autre chose.


Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Francesco
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