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Qui est Don Amorth, « L'Exorciste du Vatican » interprété par Russell Crowe ?

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Message par Lumen Sam 27 Mai 2023 - 22:38

Qui est Don Amorth, « L'Exorciste du Vatican »
interprété par Russell Crowe ?


Incarné par Russell Crowe dans L’Exorciste du Vatican, en salles le 10 mai, le Père Gabriele Amorth (1925-2016), exorciste du diocèse de Rome pendant trente ans, continue de fasciner... mais peu connaissent son histoire.

Qui est Don Amorth, « L'Exorciste du Vatican » interprété par Russell Crowe ? Don_amorth
Exorciste du diocèse de Rome entre 1986 et 2016, Don Gabriele Amorth (ici en 2012) a eu auparavant une vie riche en missions les plus diverses, en particulier dans la presse catholique - Vandeville Eric/ABACA


Comment devient-on l’exorciste le plus célèbre du monde ? C’est peu dire que pour Don Amorth, rien dans son itinéaire ne laisser penser à cette destinée hors du commun. Modène, 1925 : l’Italie est dirigée depuis trois ans par Mussolini quand Gabriele voit le jour au sein d’une famille pieuse et engagée. Le destin de cet élève brillant, membre de l’Action catholique, est bouleversé par la rencontre à l’âge de 17 ans avec le Père Giacomo Alberione. Ce petit prêtre piémontais, très dynamique, vient de fonder la Société Saint-Paul, une communauté au sein de laquelle il propose d’annoncer l’Évangile en s’emparant des moyens de communication moderne. Le jeune Gabriele est immédiatement convaincu.

L’adolescent se prépare alors à entrer au séminaire, mais, en 1943, la guerre gagne son Émilie natale, où s’affrontent partisans catholiques et communistes d’une part, nazis et fascistes de l’autre. Il décide de mettre en pause sa formation religieuse et de s’inscrire à l’université en droit pour pouvoir s’engager aux côtés des résistants catholiques. Pendant deux ans, sous le nom de code « Alberto », il dirige des unités d’un réseau clandestin de plusieurs centaines de partisans. Il est capturé par des fascistes, mais s’échappe. Alors qu’il vient d’avoir 18 ans, voilà un futur prêtre qui fréquente les maquis et porte le fusil-mitrailleur en bandoulière mais ne s’en sert pas.

Son héroïsme lui vaudra la médaille du courage militaire, ainsi qu’une certaine renommée qui lui ouvre les portes d’une brillante carrière politique à la fin de la guerre. Nommé vice-délégué national du mouvement des jeunes de la Démocratie chrétienne par le futur président du Conseil Giulio Andreotti son ami toute sa vie, Amorth se lie aussi aux futurs cadres du parti, notamment Aldo Moro ou Giorgio La Pira, le « saint maire » de Florence. Excellent juriste, il organise l’Assemblée constituante de son pays en 1946. On lui propose même de devenir secrétaire de la présidence du Conseil. Or, soudainement, il refuse et tourne le dos à la politique. Il veut en effet respecter le « pacte » qu’il a fait avec Dieu et se mettre à son service. En 1954, c’est chose faite : il devient prêtre.



Les six étapes de l’exorcisme selon le Père Amorth

1. L’exorciste doit percevoir dans la personne possédée la présence démoniaque, qui agit de manière souvent invisible.

2. Il doit forcer la présence démoniaque à se révéler et à donner son nom.

3. Le « point de rupture » : la présence démoniaque profère des insultes et des menaces.

4. La présence maléfique transforme sa voix en des tonalités inhumaines et l’exorciste lui impose le silence.

5. « L’affrontement » : l’exorciste doit « attaquer » la présence en lui posant des questions.

6. « L’expulsion » : la présence maléfique disparaît. Le possédé ne se souvient de rien mais se sent libre.


La Vierge en hélicoptère

Mais un prêtre pas comme les autres : en bon Paulinien (membre de la société Saint-Paul), il se lance dans la grande aventure de la presse catholique. Dans le Piémont, à Alba, il participe à l’éclosion du tout nouveau quotidien phare de sa communauté, Famiglia Cristiana, un feuillet religieux qui connaît alors un incroyable succès. En 1958, le Père Amorth prend la tête d’un autre poids lourd de la presse catholique italienne, le journal de Bologne L’Avvenire d’Italia aujourd’hui L’Avvenire. Sa connaissance de la presse lui ouvrira bien des portes lorsqu’il commencera à écrire sur l’exorcisme, des années plus tard.

Amorth rejoint ensuite Rome, où il rédige de nombreux ouvrages de mariologie, lui qui a une piété toute particulière pour la Madone, comme son mentor Padre Pio. C’est d’ailleurs à ce moment-là qu’il met sur pied un projet fou : consacrer l’Italie au Cœur immaculé de Marie. Il gagne l’appui du cardinal Giacomo Lercaro, archevêque de Bologne, de la Conférence des évêques d’Italie, qui vient tout juste d’être créée, et reçoit finalement la bénédiction de Jean XXIII. Il se voit ensuite confier l’organisation de la consécration : il fait venir la statue de la Madone de Fatima et, à bord d’un petit hélicoptère que lui a prêté le gouvernement, la fait circuler dans toute l’Italie. « L’épisode le plus beau de ma vie sacerdotale », confiera Don Amorth, expliquant s’être alors senti « instrument d’une chose plus grande que lui ».

En 1959 est aussi annoncée l’ouverture du concile Vatican II, et le Père Amorth prend la tête de deux instituts pauliniens à Rome, dont il va s’occuper pendant dix-sept ans, avant de devenir délégué provincial de sa congrégation puis de prendre la direction de Madre di Dio, la revue mariale des Pauliniens. « En 86, ma vie a changé. » Le cardinal Ugo Poletti, vicaire de Jean-Paul II pour le diocèse de Rome, le convoque et lui impose, sans lui demander son avis, de devenir assistant du vieil exorciste de la capitale, le Père Candido Amantini. Amorth tente de refuser, se croyant incapable de chasser Satan. Le cardinal tient bon. Et c’est dans la prière, le même jour, qu’il trouve la réponse : « Le démon ne se combat pas avec notre propre force mais avec celle du Ciel. »



Une nouvelle mission

Pris sous l’aile du Père Amantini, Don Amorth cesse toutes ses activités de journaliste pour se consacrer pleinement à sa nouvelle tâche. En Italie, l’exorcisme n’est alors plus pratiqué que par une vingtaine de prêtres, dont le vieil exorciste romain, qui a demandé du renfort au cardinal, ne pouvant plus faire face aux nombreuses sollicitations. À son apprenti de 61 ans, il transmet les « trucs du métier », rapporte Amorth, qui apprend alors les vingt et une règles de l’exorcisme, consignées dans un ouvrage confidentiel en latin, réservé aux prêtres chargés de chasser le diable.

Face à un de ses premiers cas, le Paulinien rapporte avoir entendu une voix démoniaque lui dire : « Va-t’en, prêtre, va-t’en, contre toi je ne peux rien faire. » Selon Don Amorth, c’est la Vierge qui le protège dans sa nouvelle mission. Il commence alors sa « bonne bataille », qui lui vaudra trente ans de travail intense pendant lesquels il affirme avoir pratiqué plusieurs dizaines de milliers d’exorcismes. La plupart ont lieu dans le sanctuaire de la Scala Santa, à deux pas de la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome, où il assiste le Père Amantini jusqu’à la mort de ce dernier en 1992. « Libérer un possédé, cela prend des années, beaucoup d’années », confiera le prêtre. « Je suis un mariologue, pas un mariole », aimait-il plaisanter.



« Un exorciste raconte » 

Ce travail de l’ombre, alors presque inconnu du grand public, va pourtant être popularisé par Don Amorth lorsqu’il fait paraître Un exorciste raconte, en 1991. Une vingtaine d’autres livres suivront, traduits dans le monde entier le dernier en français est Moi, l’exorciste du Vatican, qui paraît ce mois-ci aux éditions Presses du Châtelet. Excellent narrateur et doté d’un sens certain de la formule, le prêtre fascine les lecteurs et les journalistes avec qui il multiplie les entretiens dans la presse, à la radio, à la télévision. Le réalisateur du célèbre film américain L’Exorciste, William Friedkin, tournera même un documentaire sur lui. Sa célébrité accroît sérieusement sa charge de travail, les fidèles se pressent à la Scala Santa pour le rencontrer.

« C’était le « numéro 1 » , affirme Paolo Vizzacchero, un laïc romain qui confie avoir eu beaucoup de mal à lui présenter sa sœur, tourmentée par une présence maléfique au début des années 2000. Don Amorth, assure celui qui a été son assistant dans les dernières années de sa vie, était « très prudent » : il envoyait chez le psychiatre ceux qui lui demandaient son aide, afin de vérifier qu’il ne s’agissait pas de troubles mentaux. Pour le Père Gaultier de Chaillé, auteur de Petite conversation sur le diable (Mame, 2022), Amorth a cependant été « starifié dans les dernières de sa vie », notamment par certains éditeurs. Ce sont ces derniers qui ont créé « l’exorciste du Vatican » titre qui n’existe pas ou ont particulièrement mis en avant ses propos les plus « sensationnalistes ».

Don Amorth reconnaît volontiers que ses livres sur l’exorcisme ne sont pas à mettre entre toutes les mains en particulier de celles des personnes fragiles mais explique mener une double bataille : contre Lucifer et contre ceux qui, au sein de l’Église, n’y croient pas. Amorth prend donc la plume pour corriger des théologiens, des intellectuels et même parfois des cardinaux qui diminuent voire nient l’existence du Malin.



Exorcistes de tous les pays...

Le diable, confiait Amorth à la fin de sa vie, s’en prend en particulier aux papes. « Jean-Paul II a été fondamental pour nous, exorcistes. Il nous a rendu notre place dans l’Église après qu’elle fut tombée dans l’oubli pendant des siècles. » Le prêtre affirmait d’ailleurs que le diable haïssait particulièrement le pontife polonais qui, selon lui, pratiquait des exorcismes tout comme Benoît XVI et François, qui ont mis en garde contre le démon tout au long de leur pontificat.

Au long des années, le prêtre aura marqué l’Église de son influence et consolidé la « profession ». En 1990, le Vatican publie sans préavis un nouveau règlement pour les exorcistes. Ce dernier est « rempli d’erreurs macroscopiques », s’affole Don Amorth. Il décide de fédérer autour de lui tous ses confrères et fonde une association qui obtient, en 1998, avec l’appui de Jean-Paul II, la publication d’un nouveau texte conforme à leurs attentes. Entretemps, son mouvement prend de l’ampleur, devenant l’Association internationale des exorcistes (AIE).

Amorth dirige cette entité jusqu’en 2000, puis en devient président d’honneur. Après l’élection de François, l’AIE est officiellement reconnue par la congrégation pour le Clergé. La « bonne bataille » de Don Amorth prend alors fin : il meurt à Rome en 2016, à l’âge de 91 ans.




Envoyé spécial Camille Dalmas et Agence I.Media
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