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Comprendre la fête de la bienheureuse Marie, Mère de l'Église avec Noémie Bertin et Fr Manuel Rivero O.P.

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Message par Lumen Lun 29 Mai - 15:24

Comprendre la fête de la bienheureuse Marie, Mère de l'Église


Sur décision du pape François en 2018, une mémoire liturgique vient honorer la Vierge le lundi
de Pentecôte. Explications du sens de cette fête.


Comprendre la fête de la bienheureuse Marie, Mère de l'Église avec Noémie Bertin et Fr Manuel Rivero O.P. Renovacao-consagracao-totus-tuus


La Croix, l'hostie et la Vierge

« Le vœu est que cette célébration rappelle que, si nous voulons grandir et être remplis de l’amour de Dieu, il faut planter notre vie sur trois grandes réalités – la Croix, l’hostie et la Vierge. Trois mystères pour structurer, féconder, sanctifier notre vie intérieure et nous conduire vers Jésus. »

Notre-Dame du Suprême Pardon, Reine des Anges, Mère de l’Eucharistie... Les siècles de piété ont honoré la Vierge Marie de centaines de titres. Tirés de l’Écriture, de la Tradition ou de lieux d’apparitions, ces vocables expriment la belle majesté de celle que toutes les générations diront bienheureuse. Le 11 février 2018, Rome est venu inscrire l’un de ces titres dans le calendrier liturgique. La « mémoire obligatoire de la bienheureuse Vierge Marie, mère de l’Église » se célébrera désormais dans le monde entier le lundi de Pentecôte.

Le cardinal Robert Sarah, y voit un « progrès réalisé dans la vénération liturgique réservée à la Vierge Marie, suite à une meilleure compréhension de sa présence dans le mystère du Christ et de l’Église ». Désireux de veiller à « la croissance du sens maternel de l’Église », le pape François désire ainsi, selon ses mots, favoriser une « vraie piété mariale ».



Que signifie cette fête mariale ?

Elle ne traduit pas, strico sensu, une avancée théologique. « Désigner Marie ainsi n’est pas une nouveauté, mais l’Église découvre peu à peu ce que Dieu lui a donné par la Vierge », médite le Père Horacio Brito, vice-recteur du sanctuaire de Lourdes. En Argentine, son pays natal, cette fête existait déjà, comme en Pologne. « L’assemblée des évêques argentins l’a adoptée dès la réforme liturgique, vers 1970 », explique ce concitoyen du pape. Une messe votive « de sancta Maria Ecclesiæ Matre » existe aussi depuis 1975 dans le missel romain. Un peu plus tard, ce titre a été rajouté dans les Litanies de Lorette.

Pour le Père Corrado Maggioni, professeur de mariologie liturgique et sous-secrétaire de la Congrégation pour le culte divin, cette nouveauté manifeste pourtant une « compréhension renouvelée que l’Église a de Marie dans l’économie du salut, à la lumière de la constitution Lumen Gentium du concile Vatican II ». C’est une « maturation du lien qui unit tout baptisé et l’Église tout entière à la Mère du Seigneur », a-t-il confié à Avvenire, le quotidien de la Conférence épiscopale italienne.

Ce chapitre de Lumen gentium, dédié à la Vierge Marie, constitue une référence clé. Le 21 novembre 1964, Paul VI s’apprête à promulguer cette constitution quand il proclame officiellement Marie comme « Mère de l’Église, c’est-à-dire Mère de tout le peuple de Dieu, aussi bien des fidèles que des pasteurs ».Il reprend cette affirmation en 1968 dans son « Credo du peuple de Dieu » : « Nous croyons que la très sainte Mère de Dieu, nouvelle Ève, Mère de l’Église, continue au ciel son rôle maternel à l’égard des membres du Christ, en coopérant à la naissance et au développement de la vie divine dans les âmes des rachetés. »



« Mère de l’Église » depuis le IXe siècle

Où trouver les prémices de cette affirmation ? Saint Augustin et saint Léon le Grand, deux pères de l’Église, en entrevoient les contours. Le premier dit que Marie est « la mère des membres du Christ ». « Toute la communauté des fidèles a été engendrée avec le Christ dans la Nativité », écrit le second. « Cette communauté des fidèles n’est autre que l’Église qui naît du sein de Marie quand naît sa tête, le Christ », explique Mgr Dominique Le Tourneau, auteur du Dictionnaire encyclopédique de Marie. Il cite aussi saint Hilaire de Poitiers qui, au IVe siècle, « souligne le lien entre la naissance du Christ de la Vierge Marie et la genèse spirituelle des chrétiens » : « L’Église a son origine à Bethléem, car elle a commencé à exister dans le Christ » (Tractatus super Psalmos).

Pour saint Ambroise, l’Église naît de façon mystique du sein de la Vierge quand elle donne naissance au Verbe incarné. « L’on dit avec raison que [Marie] était mariée et était vierge, car elle était la figure de l’Église, qui est immaculée, mais mariée. La Vierge nous a conçus spirituellement, et la Vierge nous a mis au monde sans gémissement » (De institutione virginis).

Le premier à utiliser précisément le titre de « Mère de l’Église », estime le prélat, semble être un certain Bérengaud de Ferrières, moine bénédictin du IXe siècle.

À leur suite, les papes ont pris la parole. « L’Église catholique, instruite par le magistère de l’Esprit Saint, a toujours professé la plus haute dévotion envers Marie, en tant que Mère très aimante, qui a été laissée en héritage par la voix même de Jésus, son époux moribond », écrit Benoît XIV dans sa bulle Gloriosæ Dominæ, en 1748. Puis Léon XIII (1878-1903) déclare qu’« elle s’est montrée véritablement Mère de l’Église et a été vraiment maîtresse et reine des Apôtres ». En 2009, Benoît XVI mentionne lui-même ce titre.

Reste à comprendre pourquoi le lundi de Pentecôte a été choisi. « Le choix de ce jour a des racines bibliques, explique le Père Corrado Maggioni dans Avvenire. Les Actes des Apôtres racontent que la Mère de Jésus est présente dans le Cénacle, en prière avec les Apôtres dans l’attente de la venue de l’Esprit Saint. L’Église de la Pentecôte, animée de l’esprit du Ressuscité, avance dans le temps sous la conduite maternelle prévenante de la Vierge. »

Cette présence de Marie au Cénacle « témoigne bien du plan de Dieu de lui attribuer un rôle décisif dans la conduite et la sanctification de l’Église », renchérit Mgr Dominique Le Tourneau. Les paroles de Jésus qui, sur la croix, donne Marie comme mère à l’apôtre Jean, résonnent également. « La Mère en effet, qui était près de la croix (Jn 19, 25), accepta le testament d’amour de son Fils et accueillit tous les hommes, personnifiés par le disciple bien-aimé, comme les enfants qui doivent renaître à la vie divine, devenant ainsi la tendre mère de l’Église que le Christ a générée sur la croix, quand Il rendait l’Esprit », écrit le décret qui instaure la fête.

À Rome, une mosaïque veille sur la place Saint-Pierre depuis 1981. Posée sur une façade du Palais apostolique, une Vierge à l’Enfant habille de son manteau bleu le titre de « Mater Ecclesiae », « Mère de l’Église ». Six mois après son attentat, Jean Paul II l’avait fait placer en action de grâce, sûr de la protection maternelle de Marie. Quelques décennies plus tard, le pape François a choisi pour notre temps cette même « guide prévoyante ».



Qu'est-ce qu'une mémoire obligatoire ?

Le pape n’a pas instauré une nouvelle fête mariale, mais une mémoire. On appelle « mémoire » le degré de célébration liturgique qui vient après la solennité (comme l’Assomption) et la fête (comme la Visitation). La mémoire peut être facultative ou obligatoire. « Marie, Mère de l’Église » est une mémoire obligatoire : en cas de coïncidence dans le calendrier avec une autre mémoire d’un saint ou d’un bienheureux, c’est elle qui prévaut.
Les textes de ce jour ont été publiés en annexes du décret : il s’agit de Genèse 3, 9-15.20, Actes des Apôtres 1, 12-14 et Jean 19, 25-34. Une future édition de l’Ordo lectionum Missae indiquera que ces lectures sont propres, c’est-à-dire qu’elles doivent être adoptées à la place des lectures du jour.




Noémie Bertin
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Comprendre la fête de la bienheureuse Marie, Mère de l'Église avec Noémie Bertin et Fr Manuel Rivero O.P. Empty « La Vierge Marie, Mère de l’Église », par Fr Manuel Rivero O.P.

Message par Lumen Lun 29 Mai - 16:04

« La Vierge Marie, Mère de l’Église »

Mémoire liturgique : lundi de Pentecôte, le 24 mai 2021



Comprendre la fête de la bienheureuse Marie, Mère de l'Église avec Noémie Bertin et Fr Manuel Rivero O.P. Mmde10


C’est le bienheureux pape Paul VI qui a tenu à vénérer la Vierge Marie sous le vocable de « Mère de l’Église » au cours du Concile Vatican II, le 21 novembre 1964, lors du discours d’approbation de la Constitution dogmatique sur l’Église « Lumen Gentium », tout en ne faisant pas partie de celle-ci. De son côté, le Catéchisme de l’Église catholique a intégré officiellement dans la foi catholique ce vocable riche en signification théologique, même s’il n’a pas été le résultat d’un vote lors de ce Concile. Le Catéchisme cite ce vocable dans le commentaire de l’article du Credo sur l’Église : « Je crois à la sainte Église catholique ». À la suite de « Lumen Gentium » au chapitre VIII qui situe la Vierge Marie dans le mystère du Christ et de l’Église, le Catéchisme reprend l’expression « Mère de l’Église » dans le contexte de la vie du Sauveur et au cœur de l’Église. Il convient de se souvenir qu’un certain nombre d’évêques conciliaires avaient souhaité un texte sur la Vierge Marie à part entière. Dans le souffle de l’Esprit, les pères conciliaires choisirent de présenter la Vierge Marie plongée dans le mystère du Christ et comme membre éminent de l’Église.


L’Église, Mère des chrétiens


Au cours des premiers siècles de l’histoire de l’Église, les grands théologiens sont africains. Les Pères de l’Église ont mis en lumière la maternité spirituelle de la Vierge Marie envers les chrétiens. C’est ainsi que saint Cyprien, évêque de Carthage, martyr en 258, déclarait : « On ne peut pas avoir Dieu pour père quand on n’a pas l’Église pour mère[1] ».

Plus tard, saint Augustin (+430) prêchera à ses fidèles : « Nul ne peut compter sur la grâce de Dieu son Père, s’il méprise l’Église sa mère[2] ».

Au VIIIe siècle, en Angleterre, saint Bède le Vénérable, écrira : « Toujours à nouveau l’Église engendre le Christ, chaque jour l’Église engendre l’Église[3] ». Par le sacrement du baptême, par la prédication et le témoignage, l’Église donne naissance au Christ dans le cœur des hommes. En engendrant le Christ, elle s’engendre elle-même.



L’Église, Corps du Christ

Saint Paul, célèbre le Christ « Tête du Corps, c’est-à-dire de l’Église » (Col 1,18). Dans son épître aux Colossiens, l’apôtre des nations appelle l’Église « Corps du Christ » (Col 1,24). L’image du corps humain avec la tête et ses membres correspond au Christ total, qui rassemble dans l’unité le Christ, sa Tête, et les chrétiens, ses membres. Dans son épître aux Corinthiens (1 Cor 12,12.27), saint Paul explique la dépendance des membres du même corps avec ses différentes fonctions, image qui s’applique à l’Église, « le Christ répandu et communiqué », selon la belle formule de Bossuet, où chaque baptisé participe à la vie du Fils de Dieu en tant que membre vivant de son Corps.

Le Christ ressuscité est devenu inséparable de son Église. L’Église n’existe qu’unie au Christ, sa Tête. Le Christ et l’Église forment le Christ total : sa Tête et ses membres. Inutile de parler du Christ sans son Église. Erreur que d’imaginer l’Église comme existant sans le Christ.



La Vierge Marie, Mère du Christ, Mère de l’Église

La foi de l’Église trouve sa naissance dans la Bible. La prière de l’Église manifeste aussi le projet de salut de Dieu pour l’humanité : « Lex orandi, ex credendi » (« La loi de la prière est la loi de la foi »). C’est pourquoi il convient de faire appel à la liturgie de l’Église pour comprendre le mystère de la Vierge Marie. À l’Annonciation, la Vierge Marie est devenue la Mère du Fils de Dieu fait homme, qui recevra le nom de Jésus. L’événement de l’Annonciation représente non seulement la nouveauté de l’Incarnation mais aussi le commencement de l’Église. La liturgie de cette fête appelée par certains Pères de l’Église « la fête de la racine », car cachée et fondatrice, exprime le mystère de l’accueil du Fils de Dieu « par la foi de Marie » et sa tendresse maternelle envers le corps de son fils Jésus (cf. Préface de la messe) tandis que la prière sur les offrandes met en lumière la naissance de l’Église, Corps du Christ : « L’Église n’oublie pas qu’elle a commencé le jour où ton Verbe s’est fait chair ».

Si Marie est mère de Jésus, elle est aussi la mère de l’Église. Étant la Mère de la Tête du Corps elle demeure aussi la Mère du reste du Corps, les membres unis au Christ par la foi et le baptême. S’il n’est pas possible de séparer la Tête du Corps ; il n’est pas possible non plus de séparer la maternité divine de Marie de sa maternité spirituelle envers le Corps de son Fils Jésus, l’Église.

Un théologien du XIIe siècle, Isaac de l’Étoile[4], moine cistercien, a su mettre en valeur l’union du Christ et de l’Église, la maternité de Marie envers le Christ et à l’égard de l’Église : « ʺCe que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare donc pas. Ce mystère est grand, je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Église.ʺ Garde-toi bien de séparer la tête du corps ; n’empêche pas le Christ d’exister tout entier ; car le Christ n’existe nulle part tout entier sans l’Église, ni l’Église sans le Christ. Le Christ total, intégral, c’est la tête et le corps. [5] »

Dans un autre sermon sur l’Assomption, Isaac de l’Étoile élargit sa réflexion à l’union de Marie et de l’Église dont elle est la figure : « Les hommes, en eux-mêmes, par leur naissance selon la chair, sont une multitude ; mais par la seconde naissance, la naissance divine, ils ne sont avec lui qu’un seul. Le seul Christ, unique et total, c’est la tête et le corps.

Et ce Christ unique est le Fils d’un seul Dieu, dans le ciel et d’une seule mère sur la terre. Il y a beaucoup de fils, et il n’y a qu’un seul fils. Et de même que la tête et le corps sont un seul fils et plusieurs fils, de même Marie et l’Église, sont une seule mère et plusieurs mères, une seule vierge et plusieurs vierges. L’une et l’autre ont conçu du Saint-Esprit, sans attrait charnel (…) L’une a engendré, sans aucun péché, une tête pour le corps ; l’autre a fait naître, dans la rémission des péchés, un corps pour la tête. L’une et l’autre sont mères du Christ, mais aucune des deux ne l’enfante tout entier sans l’autre. Aussi c’est à juste titre que, dans les Écritures divinement inspirées, ce qui est dit en général de la vierge mère qu’est l’Église, s’applique en particulier à la Vierge Marie ; et ce qui est dit de la vierge mère qu’est Marie, en particulier, se comprend en général de la vierge mère qu’est l’Église.

De plus, chaque âme croyante est également, à sa manière propre, épouse du Verbe de Dieu, mère, fille et sœur du Christ, vierge et féconde. Ainsi donc c’est la Sagesse même de Dieu, le Verbe du Père, qui désigne à la fois l’Église au sens universel, Marie, dans un sens très spécial et chaque âme croyante en particulier.

C’est pourquoi l’Écriture dit : « Je demeurerai dans l’héritage du Seigneur ». L’héritage du Seigneur, dans sa totalité, c’est l’Église, c’est tout spécialement Marie, et c’est l’âme de chaque croyant en particulier. En la demeure du sein de Marie, le Christ est resté neuf mois ; en la demeure de la foi de l’Église, il restera jusqu’à la fin du monde ; et dans la connaissance et l’amour du croyant, pour les siècles des siècles[6] ».

Au XIIIe siècle, le grand théologien dominicain, saint Thomas d’Aquin voit dans les noces de Cana l’image de l’union mystique du Christ et de l’Église, union commencée à l’Annonciation : « Ces épousailles eurent leur commencement dans le sein de la Vierge, lorsque Dieu le Père unit la nature humaine à son Fils dans l’unité de la personne, en sorte que le lit nuptial de cette union fut le sein virginal … Ce mariage fut rendu public lorsque l’Église s’est unie au Verbe par la foi[7] ».

Le Docteur Angélique s’inspire de la pensée de saint Augustin pour qui le sein de la Vierge Marie est une chambre nuptiale où s’unissent dans la personne du Verbe la nature divine et la nature humaine. Pour saint Augustin, le corps de Jésus s’unit à l’Église formant ainsi « le Christ total, Tête et Corps[8] ».

L’Incarnation comporte une dimension ecclésiale. Marie a accueilli le Verbe au nom de l’humanité et pour l’humanité. Marie, nouvelle Ève, accomplit la prophétie du livre de la Genèse en écrasant la tête du serpent par sa foi (cf. Gn 3,15). Elle est aussi la femme de l’Apocalypse qui enfante une nouvelle humanité (cf. Ap 12).

La Constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps « Gaudium et spes » enseigne que « par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme » (n°22,2). Par conséquent, la Vierge Marie est devenue aussi mère de cette humanité ce qui peut expliquer en partie la dévotion des croyants des religions non chrétiennes qui se rendent en pèlerinage dans les sanctuaires mariaux comme Lourdes ou Notre-Dame de la Garde à Marseille.



Vénérer la Vierge Marie

Plus récemment, le père Marie-Joseph Lagrange (1855-1938), dominicain, fondateur de l’École biblique de Jérusalem notait dans son Journal spirituel au cours de son noviciat au couvent royal de Saint-Maximin : « La bienheureuse Vierge Marie a détruit dans sa personne toutes les hérésies : elle est Mère de Dieu, donc, le Fils de Dieu, Jésus-Christ, n’est qu’une seule Personne, et il a deux natures puisqu’il est aussi vraiment son Fils, né de sa substance[9] ».

L’histoire de l’Église montre aussi comment la fréquentation de la Vierge Marie dans la prière loin d’éloigner les fidèles du Christ les a rapprochés avec justesse de leur mystère.

Aussi le Concile Vatican II exhorte-t-il les chrétiens à vénérer la Vierge Marie avec amour, en lui adressant des prières d’invocation et en cherchant à imiter sa foi[10].

Il arrive que des sociologues s’étonnent de l’impact de la spiritualité mariale auprès des chrétiens qui ont subi la violence, l’emprisonnement, la pauvreté et toutes sortes de persécutions. Avec la Vierge Marie, ils ont gardé la foi au Christ, le seul médiateur entre Dieu et les hommes.

Mère spirituelle des chrétiens, Mère de l’Église, la Vierge Marie, femme au regard pénétrant, active dans son amour, conduit au Christ comme elle l’a fait lors des noces de Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2,5).



_____________________________________________________________

[1] Saint Cyprien de Carthage : « Habere non potest Deum patrem qui ecclesiam non habet matrem », De catholica ecclesiae unitate, 6 (CSEL 3/1,214).

[2] Saint Augustin, Sermo 92 : De Alleluia (Miscellanea Agostiniana I, Rome, 1930, 332-333).

[3] Saint Bède, Expl. Apoc., 11,12 (PL 93, 166D)

[4] Isaac de l’Étoile (1100-1178), moine de Pontigny, puis abbé de l’Étoile en Poitou, ami de saint Thomas Becket.

[5] Sermon d’Isaac de l’Étoile. Liturgie des heures IV. Temps ordinaire. 23e semaine.

[6] Sermon d’Isaac de l’Étoile pour l’Assomption. Marie et l’Église. La liturgie des heures I. Avent – Noël. II Samedi de l’Avent.

[7] Saint Thomas d’Aquin, In Ioan. 1, n°338.

[8] Cf. Jean-Pierre TORRELL, Le Christ en ses mystères. La vie et l’œuvre de Jésus selon saint Thomas d’Aquin, tome I. Paris. Desclée. 1999.  PP. 76-77.

[9] Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel. Paris. Édition du Cerf. 2014. 16 novembre 1880. P. 104.

[10] Concile Vatican II. Lumen gentium. Chapitre VIII. « La bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, dans le mystère du Christ et de l’Église ». n°66-67.



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