Articles sur l`Agriculture au Québec
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Articles sur l`Agriculture au Québec
«Chez toutes les nations, l'agriculture est la source la plus pure de la prospérité publique.» Chaptal.
L'agriculture, qui est le fondement de la vie humaine, est la source de tous les vrais biens. Fénelon
Un millier de marcheurs bravent le froid pour l’agriculture
CAROLINE MORNEAU Journaliste - La Terre
6 décembre 2023
QUÉBEC – « On veut être au cœur de la solution! », « On existe ! », « Crions plus fort pour que personne ne nous ignore! » : environ 1 000 producteurs agricoles des quatre coins de la province ont scandé à répétition ces slogans, le 6 décembre, en marchant vers le parlement de Québec, pancartes à la main. « Je viens pour mon fils. Pour qu’il ait des conditions gagnantes pour reprendre l’entreprise que son père a bâtie », a lancé, avec beaucoup d’émotion, Suzanne Laplante, productrice de volailles, d’œufs, de fraises et de maïs sucré, en Outaouais. Elle explique que son conjoint est décédé il y a quelques mois et qu’elle pilote désormais l’entreprise seule, avec l’aide de son fils.
Patricia Poulin et Marie-Soleil Morin sont venues en autobus de Sainte-Marie, en Beauce, pour faire entendre la voix des producteurs porcins. « On veut des solutions pour la relève, on veut plus de concurrence dans l’abattage », a résumé Mme Poulin. Producteur de bleuets de La Doré, au Lac-Saint-Jean, Steeve Lepage a bravé le froid avec ses deux garçons. Pendant que l’un portait fièrement sa pancarte, l’autre prenait plaisir à faire sonner sa cloche. « C’est pour eux autres que je suis là. C’est pour ma relève! » a exprimé leur père.
Ambiance festive
Malgré le ras-le-bol des producteurs rassemblés, la mobilisation était teintée d’une ambiance festive, le 6 décembre. Sur l’air de la chanson Tant qu’on aura de l’amour des Cowboys fringants, les marcheurs ont sillonné les rues de Québec en chantant joyeusement des paroles modifiées pour mettre de l’avant l’importance de l’agriculture.
« Vous êtes vraiment beaux », a répété au micro la présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec, Julie Bissonnette, lors d’un bref discours devant le parlement. Rapidement, elle a rappelé la dure réalité des producteurs qu’elle représente, faisant valoir que « la limite est atteinte ». « Des jeunes qui remettent en question leur entreprise, qui remettent en question l’agriculture, c’est inacceptable! » a martelé la porte-parole de la relève devant les marcheurs rassemblés.
Le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Martin Caron, a aussi pris la parole. « Il faut que ça change! a-t-il affirmé. Nous autres, on est ici pour représenter les 42 000 producteurs agricoles et forestiers qui sont restés sur les fermes pour faire une job essentielle au Québec. » Quatre producteurs, soit Philippe Leguerrier (maraîcher), Andréane Dupont (lait), Mathieu Pilote (porcs) et Anne Gauthier (acéricole et forestier) ont lu un manifeste (voir l’encadré) qui a ensuite été remis aux députés provinciaux, dont le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, présent durant la lecture.
Extraits du manifeste
« Nous sommes aujourd’hui à un tournant de notre histoire : plus que jamais, la pérennité de nos fermes est remise en question »;
« Nous, les 42 000 productrices et producteurs agricoles et forestiers du Québec, interpellons le gouvernement afin de prioriser notre mission si névralgique pour la société québécoise, à travers une nouvelle politique bioalimentaire forte et adaptée à l’ampleur de ces nouvelles règles économiques, environnementales et sociales, dans un contexte mondialisé déloyal et marqué par les changements climatiques »;
« Nous incitons les autorités publiques à nous placer réellement au centre des orientations déterminantes à prendre. Nous devons être au cœur des solutions! »
Ce qu’ils ont dit…
Il faut que les gens consomment localement, consomment au Québec. Il faut que l’agriculture soit mise de l’avant, qu’elle soit soutenue. Il faut qu’on puisse vivre de l’agriculture, parce que souvent, les agriculteurs ont deux travails pour être capables d’arriver. Camille Lussier, productrice maraîchère biologique de Cookshire-Eaton, en Estrie
Je suis fier de représenter la relève agricole. Pour moi, c’est important de venir marcher et de démontrer que ça n’a pas de bon sens, qu’il faut que le gouvernement fasse quelque chose, qu’il nous écoute. J’ai la pancarte du ministre Lamontagne dans les mains et il y en a plein qui me l’ont dit tout à l’heure : « C’est le seul Lamontagne qu’on a vu avec une colonne. » Maxime Lafond, producteur laitier et de foin de commerce de Weedon, en Estrie
La relève, c’est essentiel. Il ne faut pas juste en parler; il faut faire des choses concrètes pour eux. Il faut aller plus loin que ce qu’on fait en ce moment. Notre message n’est malheureusement pas sexy, mais il faut faire arrêter les belles paroles et faire des choses concrètes. Personne n’est contre la relève, mais il faut maintenant poser des gestes. Pierre Cormier, producteur acéricole, à Dunham, en Estrie
L’agriculture, c’est un projet de société. C’est important d’être présents et de soutenir l’agriculture au Québec. On est venus marcher pour leur apporter notre soutien. Les agronomes œuvrent en étroite collaboration avec les producteurs et on les soutient. On souhaite vraiment que le message soit entendu. Martine Giguère, présidente de l’Ordre des agronomes du Québec
Le dinosaure, ça représente la voie d’extinction. C’est pour dire : « Demain, qui va nous nourrir? » Marjolaine Beauregard, copropriétaire du Potager Mont-Rouge, à Rougemont, en Montérégie
Dernière édition par MichelT le Dim 17 Déc 2023 - 15:09, édité 2 fois
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Articles sur l`Agriculture au Québec
«Chez toutes les nations, l'agriculture est la source la plus pure de la prospérité publique.» Chaptal.
L'agriculture, qui est le fondement de la vie humaine, est la source de tous les vrais biens. Fénelon
En congrès, l’UPA réclame un meilleur soutien financier du gouvernement
Article de Flavie Sauvageau • Radio-Canada - Décembre 2023
Lancé mardi, le congrès de l’Union des producteurs agricoles (UPA) clôt une année difficile, marquée notamment par des événements climatiques extrêmes et par une forte hausse des coûts de production. Dans ce contexte, son président Martin Caron demande un meilleur soutien financier de Québec. Nos coûts sont plus élevés, on s'endette plus, pour moins de profit. C'est ça la réalité, a-t-il déploré lors de son allocution devant les membres mardi matin.
Depuis 2015, la dette des agriculteurs québécois a plus que doublé, connaissant une hausse de 115 %, pour atteindre 29,4 milliards de dollars. Sur la même période, leurs revenus ont baissé de 38 %, d’après des données de la Financière agricole citées par Martin Caron. Déjà au printemps, l’UPA estimait que le cinquième de ses membres se trouvaient dans une situation financière difficile. Près d’une famille agricole sur deux dépendrait aussi d’un revenu extérieur, une proportion en baisse depuis quelques années.
Des événements météo extrêmes
À ces pressions économiques se sont ajoutés les événements environnementaux extrêmes de l’été. Gel tardif au printemps, feux de forêt, sécheresse ou pluies abondantes ont affecté les récoltes, selon les régions. D’après un sondage interne auquel 250 membres de l’UPA ont répondu, 59 % des superficies étaient impactées par rapport à ces quantités d'eau là et on parle d'une perte de 42 % , explique M. Caron.
Plaidoyer pour un meilleur financement du gouvernement
Martin Caron estime que les gouvernements fédéraux et provinciaux doivent accroître la part de leur budget consacré à l’agriculture. D’après des données de l’UPA, cette proportion était de 1,47 % au fédéral en 2013, elle est passée à 0,42 %. Au provincial, la proportion du budget réservée à l'agriculture et à l’agroalimentaire est passée de 1,47 % il y a 10 ans à 0,98 % aujourd’hui. Des baisses qui provoquent la consternation de Martin Caron.
On parle de projet de société, on parle d'alimenter nos citoyens, on parle d'autonomie alimentaire, pis on pense faire ça avec des budgets qui représentent moins de 1 % du budget total. C'est tu vraiment ça qu'on appelle un projet de société?, s’est-il exclamé sur la scène du Centre des congrès de Québec.
Il estime aussi que l’État doit prêcher par l’exemple en matière de protection du territoire agricole, en ayant une réglementation aussi sévère pour les entreprises, notamment celles de la filière batterie, que pour les producteurs agricoles.
Pour des programmes adaptés aux besoins des régions
Pour Yves Laurencelle, président de l’UPA pour les régions de la Capitale-Nationale et de la Côte-Nord, l’aide du gouvernement devra surtout être adaptée à la protection du territoire agricole partout en province. Les principaux défis, c'est les programmes adaptés à la réalité pis à la distance de nos régions puis l'accaparement du territoire. Avoir le droit de produire dans notre région sans avoir peur d'être empiété, estime-t-il. D’après lui, l’aide du gouvernement est essentielle pour que les producteurs puissent continuer à développer puis à travailler sans avoir le stress de se demander : "Est-ce qu'on va se rendre à vendredi?". Son homologue de Chaudière-Appalaches, James Allen, s’inquiète du fait que de plus en plus de familles agricoles doivent trouver un salaire additionnel à l’extérieur de la ferme.
On retourne dans le temps de mes parents puis de mes grands-parents, déplore-t-il. Que nos producteurs puissent vivre de la production, c'est mon plus grand souhait. C'est pas normal que les producteurs soient obligés de travailler à l'extérieur pour réussir à vivre d'agriculture, croit-il.
Aide réclamée pour la restructuration du secteur porcin
Martin Caron a aussi profité de son allocution devant ses membres pour aborder les enjeux reliés à la restructuration de la filière porcine. Rappelant que son organisation a déjà demandé l’aide Québec dans ce dossier, il a expliqué qu’il était encore en attente. Présentement, la facture qu’on refile par rapport à cette restructuration-là, c’est les producteurs qui la reçoivent , a-t-il déploré.
Des agriculteurs néo-brunswickois peinent à s’élever au-dessus du seuil de la pauvreté
Article de CBC/Radio-Canada • Février 2024
En Europe et au Québec, plusieurs agriculteurs sont descendus dans la rue récemment pour protester contre leurs dures conditions de travail. Selon un agriculteur de Bouctouche, la situation n’est guère enviable au Nouveau-Brunswick. Pénurie de main-d’œuvre, inflation, coût de production qui continue de s’élever, changements climatiques; dans la province, de nombreux agriculteurs peinent à s’élever au-dessus du seuil de la pauvreté. Le copropriétaire de la ferme Michaud à Bouctouche, Christian Michaud, souligne que les défis auxquels font face les agriculteurs d’ici sont les mêmes que ceux de l’industrie agricole québécoise. J’oserai dire que la seule chose au Nouveau-Brunswick [c’est] qu’on a moins d’aide financière qu’eux. Nos défis sont peut-être encore un petit peu plus grands, avance-t-il. Ancien vice-président de l’Alliance agricole du Nouveau-Brunswick, Christian Michaud est bien au fait de l’ampleur du problème dans la province. J’ai entendu un producteur laitier, deux semaines passées, me dire que ça faisait des années qu’il n’avait pas pris de salaires, relate-t-il. [Un autre m’a dit] qu’il avait calculé comment il se faisait de l’heure et c’était à peu près ça, 3 $ ou 4 $.
Faudra que le gouvernement s’en mêle
L’agriculture au Nouveau-Brunswick a connu dans la dernière décennie une réduction de production de légumes que Christian Michaud qualifie de dramatique. Les voix des agriculteurs se sont élevées de nombreuses fois, ces dernières années, pour demander de l’aide gouvernementale. Si la province, selon Christian Michaud, a récemment été plus réceptive et encline à offrir de l’aide financière, il reste néanmoins beaucoup de chemin à faire. L’assurance, ça aide, mais ça ne répond pas aux vrais besoins [contre] les changements climatiques, explique-t-il. Ça prend juste une soirée de grêle ou de grosse tempête et boum, tout le travail est parti. La province enregistre également un manque criant de relève. Ça aussi c’est un gros problème, dit Christian Michaud. C’est très dispendieux à acheter l’équipement et la terre pour avoir une ferme et tu n’es pas payé assez pour ce que ça va te coûter.
L'agriculture, qui est le fondement de la vie humaine, est la source de tous les vrais biens. Fénelon
En congrès, l’UPA réclame un meilleur soutien financier du gouvernement
Article de Flavie Sauvageau • Radio-Canada - Décembre 2023
Lancé mardi, le congrès de l’Union des producteurs agricoles (UPA) clôt une année difficile, marquée notamment par des événements climatiques extrêmes et par une forte hausse des coûts de production. Dans ce contexte, son président Martin Caron demande un meilleur soutien financier de Québec. Nos coûts sont plus élevés, on s'endette plus, pour moins de profit. C'est ça la réalité, a-t-il déploré lors de son allocution devant les membres mardi matin.
Depuis 2015, la dette des agriculteurs québécois a plus que doublé, connaissant une hausse de 115 %, pour atteindre 29,4 milliards de dollars. Sur la même période, leurs revenus ont baissé de 38 %, d’après des données de la Financière agricole citées par Martin Caron. Déjà au printemps, l’UPA estimait que le cinquième de ses membres se trouvaient dans une situation financière difficile. Près d’une famille agricole sur deux dépendrait aussi d’un revenu extérieur, une proportion en baisse depuis quelques années.
Des événements météo extrêmes
À ces pressions économiques se sont ajoutés les événements environnementaux extrêmes de l’été. Gel tardif au printemps, feux de forêt, sécheresse ou pluies abondantes ont affecté les récoltes, selon les régions. D’après un sondage interne auquel 250 membres de l’UPA ont répondu, 59 % des superficies étaient impactées par rapport à ces quantités d'eau là et on parle d'une perte de 42 % , explique M. Caron.
Plaidoyer pour un meilleur financement du gouvernement
Martin Caron estime que les gouvernements fédéraux et provinciaux doivent accroître la part de leur budget consacré à l’agriculture. D’après des données de l’UPA, cette proportion était de 1,47 % au fédéral en 2013, elle est passée à 0,42 %. Au provincial, la proportion du budget réservée à l'agriculture et à l’agroalimentaire est passée de 1,47 % il y a 10 ans à 0,98 % aujourd’hui. Des baisses qui provoquent la consternation de Martin Caron.
On parle de projet de société, on parle d'alimenter nos citoyens, on parle d'autonomie alimentaire, pis on pense faire ça avec des budgets qui représentent moins de 1 % du budget total. C'est tu vraiment ça qu'on appelle un projet de société?, s’est-il exclamé sur la scène du Centre des congrès de Québec.
Il estime aussi que l’État doit prêcher par l’exemple en matière de protection du territoire agricole, en ayant une réglementation aussi sévère pour les entreprises, notamment celles de la filière batterie, que pour les producteurs agricoles.
Pour des programmes adaptés aux besoins des régions
Pour Yves Laurencelle, président de l’UPA pour les régions de la Capitale-Nationale et de la Côte-Nord, l’aide du gouvernement devra surtout être adaptée à la protection du territoire agricole partout en province. Les principaux défis, c'est les programmes adaptés à la réalité pis à la distance de nos régions puis l'accaparement du territoire. Avoir le droit de produire dans notre région sans avoir peur d'être empiété, estime-t-il. D’après lui, l’aide du gouvernement est essentielle pour que les producteurs puissent continuer à développer puis à travailler sans avoir le stress de se demander : "Est-ce qu'on va se rendre à vendredi?". Son homologue de Chaudière-Appalaches, James Allen, s’inquiète du fait que de plus en plus de familles agricoles doivent trouver un salaire additionnel à l’extérieur de la ferme.
On retourne dans le temps de mes parents puis de mes grands-parents, déplore-t-il. Que nos producteurs puissent vivre de la production, c'est mon plus grand souhait. C'est pas normal que les producteurs soient obligés de travailler à l'extérieur pour réussir à vivre d'agriculture, croit-il.
Aide réclamée pour la restructuration du secteur porcin
Martin Caron a aussi profité de son allocution devant ses membres pour aborder les enjeux reliés à la restructuration de la filière porcine. Rappelant que son organisation a déjà demandé l’aide Québec dans ce dossier, il a expliqué qu’il était encore en attente. Présentement, la facture qu’on refile par rapport à cette restructuration-là, c’est les producteurs qui la reçoivent , a-t-il déploré.
Des agriculteurs néo-brunswickois peinent à s’élever au-dessus du seuil de la pauvreté
Article de CBC/Radio-Canada • Février 2024
En Europe et au Québec, plusieurs agriculteurs sont descendus dans la rue récemment pour protester contre leurs dures conditions de travail. Selon un agriculteur de Bouctouche, la situation n’est guère enviable au Nouveau-Brunswick. Pénurie de main-d’œuvre, inflation, coût de production qui continue de s’élever, changements climatiques; dans la province, de nombreux agriculteurs peinent à s’élever au-dessus du seuil de la pauvreté. Le copropriétaire de la ferme Michaud à Bouctouche, Christian Michaud, souligne que les défis auxquels font face les agriculteurs d’ici sont les mêmes que ceux de l’industrie agricole québécoise. J’oserai dire que la seule chose au Nouveau-Brunswick [c’est] qu’on a moins d’aide financière qu’eux. Nos défis sont peut-être encore un petit peu plus grands, avance-t-il. Ancien vice-président de l’Alliance agricole du Nouveau-Brunswick, Christian Michaud est bien au fait de l’ampleur du problème dans la province. J’ai entendu un producteur laitier, deux semaines passées, me dire que ça faisait des années qu’il n’avait pas pris de salaires, relate-t-il. [Un autre m’a dit] qu’il avait calculé comment il se faisait de l’heure et c’était à peu près ça, 3 $ ou 4 $.
Faudra que le gouvernement s’en mêle
L’agriculture au Nouveau-Brunswick a connu dans la dernière décennie une réduction de production de légumes que Christian Michaud qualifie de dramatique. Les voix des agriculteurs se sont élevées de nombreuses fois, ces dernières années, pour demander de l’aide gouvernementale. Si la province, selon Christian Michaud, a récemment été plus réceptive et encline à offrir de l’aide financière, il reste néanmoins beaucoup de chemin à faire. L’assurance, ça aide, mais ça ne répond pas aux vrais besoins [contre] les changements climatiques, explique-t-il. Ça prend juste une soirée de grêle ou de grosse tempête et boum, tout le travail est parti. La province enregistre également un manque criant de relève. Ça aussi c’est un gros problème, dit Christian Michaud. C’est très dispendieux à acheter l’équipement et la terre pour avoir une ferme et tu n’es pas payé assez pour ce que ça va te coûter.
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Articles sur l`Agriculture au Québec
Un nouveau cri du cœur des agriculteurs de Charlevoix
Radio-Canada - 16 Mars 2024
«Notre fin sera votre faim ! », affichaient des tracteurs, déambulant sur la route 138 dans Charlevoix, vendredi matin. Une fois de plus, des agriculteurs québécois ont manifesté dans la rue pour demander l’aide financière du gouvernement provincial afin d’assurer la survie du secteur agricole.
Ils étaient près d’une centaine de producteurs agricoles rassemblés à Clermont avec leur machinerie. Un convoi d’une soixantaine de tracteurs s’est rendu jusqu’à La Malbaie, près du bureau de la députée de Charlevoix–Côte-de-Beaupré, Kariane Bourassa. Êtes-vous satisfaits du budget ? Non! Êtes-vous satisfaits des programmes d’aide financière ? Non! Pensez-vous que le premier ministre François Legault veut prioriser l’agriculture ? Non! Voulez-vous être payés pour ce que vous faites ? Oui !, scandaient les manifestants.
Devant le contexte économique difficile marqué par l’inflation et les taux d’intérêt élevés, combiné aux aléas de la météo causé par le réchauffement climatique, les agriculteurs dénoncent leurs conditions de travail, de plus en plus difficiles.
Le revenu net de l’agriculture en 2022 était de 959 millions dollars. L'année dernière, il a chuté à 437 millions et cette année on s’attend à ce qu'il chute à 66 millions. Si on ne fait rien pour notre agriculture, peut-être que dans 5, 10 ans il sera trop tard, alerte le président de l’Union des producteurs agricoles de Charlevoix-Ouest, Nicol Simard. Il souhaiterait que le gouvernement soutienne davantage les travailleurs agricoles, comme réclamé en France.
À la Ferme du Cran blanc à Saint-Urbain, on craint que l’entreprise familiale, depuis 5 générations, ne survive pas au contexte actuel. Comme c’est là, c’est pas assez rentable pour faire des investissements. Nous, on est une entreprise en fonction depuis 1869. Je suis la cinquième génération et je ne suis pas sûr qu’il y va y en avoir une sixième, avoue le propriétaire de la ferme, Carl Gilbert.
On veut vivre de notre profession au même titre que les autres Québécois et ne pas avoir 3,4 jobs pour faire vivre nos familles, soutient Yves Laurencelle. Le ministre responsable de l’Agriculture, André Lamontagne, doit prendre la parole au Congrès de la Fédération de la relève agricole du Québec, vendredi après-midi, à Shawinigan. Une pétition symbolique, soit une balle de foin signée par des producteurs agricoles, doit aussi être remise à Kariane Bourassa. Le mouvement de contestation qui était à Rimouski la semaine dernière, pourrait se déplacer en Beauce et en Abitibi dans les prochains jours.
Avec les informations de Colin Côté-Paulette
Des agriculteurs du Lac-Saint-Jean sonnent l’alarme
Article de Laurie Gobeil - Mars 2024 - Radio-Canada
Des agriculteurs du Lac-Saint-Jean lancent un cri du cœur face à l’augmentation fulgurante des coûts de production. Ils ont installé de la machinerie agricole et des banderoles sur un terrain privé entre Normandin et Albanel afin de faire pression sur les gouvernements provincial et fédéral. Comme l'Union des producteurs agricoles (UPA), ces agriculteurs réclament des mesures spécifiques et un meilleur soutien financier provenant des deux paliers gouvernementaux. Ça fait des années que j’explique que nous ne sommes pas subventionnés tant que ça. Au Canada, au G20, nous sommes les derniers, pour les subventions. Donc arrêtez-moi ça, a soutenu le producteur laitier de Girardville, Pierre Gagné, en entrevue à l’émission C’est jamais pareil. Sur les banderoles, les agriculteurs disent avoir été trahis par les politiciens, notamment en ce qui concerne la gestion de l’offre.
On voit dans les autres pays ce qui se passe, ça va être le temps que les gouvernements réagissent. C’est sûr que ça ne passera pas. Les 40 % d’intrants et les taux qui s’en viennent, ajoute-t-il
L’agriculteur se préoccupe plus spécifiquement des jeunes qui veulent se lancer dans cette industrie. Si la relève n’a pas vraiment de lumière au bout du tunnel, je ne sais pas ce qui va arriver. Ça va être un "clash" bientôt au Canada, c’est 58 ans la moyenne d’âge au Canada. Dans 10 ans, s’il n’y a pas de production agricole au Québec, ce sont nos enfants qui vont manquer de nourriture, indique-t-il. On ne veut pas perdre notre belle image d'agriculture. Je n’ai pas envie de franchir des lignes que des Européens franchissent. Mais, est-ce qu’il va falloir se rendre là? questionne-t-il, mentionnant ne plus faire confiance aux élus pour les représenter.
De jeunes agriculteurs préoccupés par l’augmentation de la valeur des terres agricoles
Article de Ernst Jeudy • Mars 2024 - Radio-Canada
Le prix des terres agricoles explose un peu partout au pays, selon le dernier rapport de Financement agricole Canada (FAC). Un agriculteur et un professeur en sociologie estiment que cette tendance est inquiétante pour l'avenir du secteur agricole, car il est de plus en plus difficile pour les jeunes agriculteurs d'acquérir des terres. L'agriculteur Joël Denis a une ferme familiale à Saint-Denis. Il estime que le prix élevé des terres agricoles crée une pression chez les agriculteurs. Selon lui, cela pourrait ralentir les projets à court terme ou rendre l'achat d'une terre plus difficile pour les jeunes qui travaillent dans ce domaine. C’est négatif pour moi qui veux augmenter les acres, déplore-t-il. C'est 2000 $ à 3000 $ l'acre. Quand tu as un étang de cinq acres, cela fait presque 15000 $ juste pour nettoyer le terrain. Joël Denis espère toutefois tirer profit de l’augmentation du prix des terres agricole à long terme. Si la valeur de la terre reste forte, à long terme c'est un bénéfice pour moi, affirme-t-il. Cette hausse des prix s’explique par plusieurs facteurs, affirme André Magnan, professeur de sociologie à l’Université de Regina.On peut expliquer la hausse selon les tendances d'offre et de demande.
C’est sûr qu'il y a toujours des agriculteurs qui cherchent de nouvelles terres à exploiter, indique-t-il. Il y a aussi de l'autre côté des investisseurs qui s'intéressent à acheter des terres agricoles. M. Magnan partage les préoccupations de Joël Denis et indique que cela va être compliqué pour les agriculteurs qui commencent leur carrière. Même si on a hérité de grandes superficies de terres de nos parents, souvent on cherche à faire grandir l'exploitation, indique-t-il. On ne peut jamais prévoir avec grande certitude le climat, la météo, les prix des grandes cultures, les taux d'intérêt. Donc il y a beaucoup de facteurs qui sont imprévisibles et difficiles à contrôler. Malgré certaines inquiétudes, Joël Denis pense que la Saskatchewan reste toujours attrayante pour les agriculteurs au niveau du prix des terres. André Magnan indique, pour sa part, que les terres agricoles de la Saskatchewan sont très attrayantes pour les investisseurs. On n'a pas vu une chute dans la valeur des terres agricoles en Saskatchewan depuis plus de dix ans, dit-il.
Avec les informations de David Houle et Pier-Olivier Nadeau
François Legault: «il y a une crise en agriculture actuellement»
Article de The Canadian Press • La presse canadienne - Mars 2024
HENRYVILLE, Qc — Le premier ministre François Legault qualifie désormais de «crise» les difficultés que traversent les agriculteurs du Québec et compte les aider davantage, notamment en assouplissant certaines règles et en fournissant de «l’aide financière de transition». Une vingtaine d’agriculteurs attendaient François Legault, jeudi matin à Henryville en Montérégie, devant un centre communautaire où le premier ministre rencontrait des élus de cette région agricole. Certains agriculteurs qui dénoncent l’inflation, la réglementation et la chute de leurs revenus avaient utilisé leur machinerie agricole pour attirer l’attention du premier ministre. «L’agriculture, enfant, on y rêve, mais adulte, on en crève», pouvait-on lire sur une pancarte transportée par un tracteur. Après une rencontre avec des élus de la circonscription, François Legault s’est présenté devant les manifestants. «Je suis très conscient que l'été 2023 a été catastrophique. Je sais aussi que l'inflation dans les intrants, ça vous coûte cher. Les augmentations de taux d'intérêt, ça coûte cher», a reconnu le premier ministre en indiquant que la Financière agricole les aidera. Il faisait ainsi référence à l’organisme qui assure la production des agriculteurs et qui versera 1 milliard $ pour compenser les pertes de 2023 des producteurs. Émilie Bellefroid, qui produit de grandes cultures, des produits maraîchers et qui élève des animaux, mais qui peine à se payer un salaire, a expliqué au premier ministre «qu’avec un salaire minimum de 15,75 $ de l’heure pour la main-d’œuvre», il n’y «a aucune façon d’être compétitif» avec les producteurs agricoles de l’étranger «qui paient leurs employés 6 $ la journée».
«C’est la même botte d'oignons verts, la même tonne de maïs, la même récolte» et «on parle juste des salaires, on ne parle pas de tous les intrants et de tous les autres facteurs qui entrent en compte», a fait valoir l’agricultrice avant de lancer au premier ministre: «C’est bien d’en parler, mais avez-vous une solution?» En premier lieu, a répondu François Legault, «on a donné de l’aide, mais il va falloir en donner plus», ensuite, «à moyen terme, le coût de la main-d’œuvre va augmenter ailleurs aussi», a indiqué le premier ministre en ajoutant que le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, «regarde» des façons «d’offrir de l’aide directe pour la transition».
«Le papier, on ne peut pas se nourrir avec»
Les agriculteurs s’inquiètent également des modifications proposées dans un projet de loi omnibus qui concerne 24 règlements sous la responsabilité du ministère de l’Environnement, incluant le Règlement sur les exploitations agricoles (REA), le Code de gestion des pesticides, le Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation des pesticides ainsi que le Règlement sur les espèces floristiques menacées ou vulnérables et leurs habitats. Ces changements obligeront les agriculteurs à modifier leurs façons de travailler. «Les délais pour ces changements sont beaucoup trop courts», a expliqué Émilie Bellefroid, qui se plaint, comme les autres agriculteurs qui l’accompagnaient, de toute la «paperasse» que les producteurs doivent remplir chaque semaine. «Les gens sont tannés de faire de la paperasse. Le papier, on ne peut pas se nourrir avec», a lancé l'agricultrice. Un autre agriculteur s'est plaint de devoir consacrer une journée chaque semaine entièrement à «la paperasse».
Assouplissement des règles
Les agriculteurs dénoncent la concurrence des producteurs de pays étrangers où les salaires sont moins élevés, mais aussi où les normes environnementales sont moins strictes. Le premier ministre a fait référence à ces doléances lors d’un point de presse avant de rencontrer les agriculteurs. «Il y a beaucoup trop de paperasse, beaucoup trop de règlements et c'est difficile pour les producteurs québécois d'être compétitifs avec les producteurs ontariens, américains, les producteurs d'autres provinces ou pays qui ont des normes environnementales moins strictes qu'au Québec», a-t-il dit. François Legault propose donc «d’assouplir certaines règles», sans préciser lesquelles, et demande aussi au gouvernement fédéral d’intervenir. «J'en ai profité en fin de semaine dernière pour en parler avec Justin Trudeau, parce qu'évidemment ça touche le gouvernement fédéral. Doit-on augmenter les exigences sur les produits importés? Doit-on assouplir nos règles? Je pense qu’il faut faire les deux.» Durant ce point de presse, François Legault a utilisé le mot «crise» pour parler de la situation en agriculture. «Je vais être bien claire, là, il y a une crise en agriculture actuellement.» Les agriculteurs sont confrontés à une baisse désastreuse de leurs revenus et à des événements climatiques extrêmes et des manifestations ont eu lieu dans différentes régions de la province dans les dernières semaines. Selon les prévisions du ministère fédéral de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, le revenu net agricole québécois passera de 959 millions $ en 2022 à 66 millions $ en 2024, du jamais vu depuis 1938.
Stéphane Blais, La Presse Canadienne
Des agriculteurs réclament une aide urgente de Québec
Radio-Canada - Estrie - 1 Avril 2024
Des agriculteurs manifestent partout au Québec depuis les dernières semaines, réclamant au gouvernement Legault une intervention urgente pour régler la crise agricole actuelle. À Sherbrooke, une manifestation est prévue le 22 avril, Jour de la Terre. À cette occasion, la Fédération de l'UPA-Estrie invite le plus d'agriculteurs possible à se joindre au mouvement. Sur sa page Facebook, l'organisation demande à ses membres de venir en tracteur, mais prévient qu'il ne s'agit pas d'un convoi.
De passage à l'émission Tout le monde en parle, dimanche, un agriculteur de Magog s'est exprimé sur l'épreuve que traversent actuellement les agriculteurs québécois. David Beauvais, président de la Fédération de la relève agricole du Québec, est propriétaire de la ferme ovine Berge Air de Magog. Aux côtés de la productrice maraîchère biologique de Sainte-Geneviève-de-Batiscan, Florence Lefebvre St-Arnaud, il a notamment pointé la hausse des coûts de production ainsi que la flambée des taux d'intérêt comme grands problèmes de l'industrie agricole. Les dépenses ont explosé, et les revenus ont un petit peu baissé aussi. Il ne reste presque plus de revenus nets agricoles. Les impacts, on les ressent depuis déjà un an ou deux. Les gens sont fatigués [...] On choisit le domaine agricole parce que ça nous passionne, par conviction. On ne le fait pas pour la paie et la rentabilité. Cependant, où on est rendus aujourd'hui, il n'y a plus de rentabilité, a affirmé David Beauvais.
On paie pour nourrir les gens.
Une citation de David Beauvais, producteur de Magog
On prévoit que les revenus nets des fermes québécoises vont chuter de 86 % en 2024. Selon le producteur magogois, cette crise fait particulièrement mal aux jeunes agriculteurs, qui peinent à se lancer en entreprise. Il y a deux semaines, on avait notre congrès de la relève agricole, et des jeunes venaient au micro pour dire que leurs parents ne voulaient pas leur vendre l'entreprise parce que ce n'est pas viable dans les conditions actuelles, a-t-il raconté.
Un deuxième emploi nécessaire
Cette hausse des dépenses combinée à une baisse des revenus forcerait d'ailleurs de nombreux producteurs à se trouver un deuxième emploi. David Beauvais, par exemple, occupe aussi un poste dans le domaine de la génétique bovine laitière. C'est une réalité qui a beaucoup changé depuis les dernières années. En fait, 44 % des jeunes de la relève ont un emploi à l'extérieur de leur entreprise. On sait que dans le domaine agricole, on fait beaucoup d'heures, donc ce n'est pas normal. Il n'y a aucun autre domaine dans lequel près de la moitié des jeunes ont deux emplois. Il faut se poser la question. Moi, mon foin me coûte le double cette année à cause de la météo. Je travaille plus à l'extérieur pour compenser. C'est un non-sens. Il faudrait être capable de vivre de notre agriculture; on n'aurait pas besoin de travailler à l'extérieur, a-t-il renchéri.
Solutions concrètes demandées
À long terme, le groupe d'agriculteurs demande à la société entière de faire un choix : celui d'adapter son mode de vie pour encourager le local. Si on veut des produits d'ici dans nos marchés, il faut que ça vienne du consommateur aussi, qui doit se réapproprier l'agriculture québécoise dans sa saisonnalité, dans tout ce qu'elle a de beau, de bon et de qualité à offrir. Notre plus grand souhait, c'est que les gens soient aussi fiers d'acheter local qu'on est fiers de produire pour eux, a mentionné Florence Lefebvre St-Arnaud. À court terme, les taux d'intérêt nous écrasent. Un plafonnement des taux à 3 % nous aiderait. C'est beaucoup plus de liquidités pour les entreprises en difficulté, a ajouté David Beauvais.
Québec - Territoire agricole - La part des grands propriétaires grossit
Environ 1 % des propriétaires agricoles détiennent 13 % des terres cultivables au Québec, montre une compilation inédite réalisée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Ces 350 grands propriétaires possèdent ensemble une superficie plus de huit fois supérieure à celle de l’île de Montréal.
Mis à jour le 25 février
DAPHNÉ CAMERON
La Presse
La concentration croissante des terres entre les mains d’un nombre restreint de grands propriétaires inquiète l’Union des producteurs agricoles (UPA) au point qu’elle demande à Québec de limiter la superficie que toute personne ou entité peut acquérir par année à des fins agricoles. « C’est sûr que ç’a un impact sur le modèle d’agriculture qu’on a ici, qui est un modèle d’agriculture familial », souligne Martin Caron, président de l’UPA, le syndicat qui représente tous les agriculteurs de la province. Le choix social qui a été fait au Québec, note-t-il, « c’est d’avoir des entreprises à dimension humaine et familiale comparativement à d’autres pays où c’est beaucoup plus industrialisé ». En 2023, les 350 plus grands propriétaires de terres agricoles au Québec possédaient 404 000 des 3,1 millions d’hectares de terres agricoles enregistrées au MAPAQ, soit 13 %. En 2007, cette proportion était de 9 %.
À titre comparatif, l’île de Montréal a une superficie d’environ 48 000 hectares.
Ces superficies sont majoritairement détenues par des exploitants agricoles (321 000 hectares).
En 2023, 32 870 propriétaires de terres agricoles ont été répertoriés dans la province.
Ces chiffres sont tirés d’un rapport publié récemment dans le cadre de la consultation nationale visant à moderniser la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles, adoptée il y a 45 ans.
« C’est un indicateur intéressant de la concentration de la propriété foncière au Québec. Cette concentration, elle est d’une part en quelque sorte logique dans la mesure où on sait qu’il y a des fermes qui sont engagées dans une croissance de leur entreprise et qui cherchent constamment à s’agrandir, mais ça interroge aussi la capacité de la loi sur la protection du territoire agricole à faire en sorte que tout le monde ait accès à la terre, et pas seulement les plus gros propriétaires », estime Patrick Mundler, professeur du département d’agroéconomie et des sciences de la consommation de l’Université Laval.
De plus en plus gros
Les 20 entreprises agricoles avec le plus de terres au Québec possédaient ensemble 113 600 hectares en 2023, contre 47 100 hectares en 2007, montre une seconde compilation effectuée par le MAPAQ pour La Presse. La superficie moyenne possédée par chaque propriétaire dans ce groupe a aussi plus que doublé, passant de 2400 hectares en 2007 à 5700 hectares en 2023.
Dans ses compilations, le MAPAQ ne nomme pas les plus grands propriétaires de terres agricoles. En 2023, le plus grand propriétaire de terres agricoles au Québec possédait 12 200 hectares alors que le plus grand propriétaire en 2007 en possédait 6000. « Une telle concentration n’est pas sans conséquence puisqu’elle réduit l’accessibilité aux terres pour la relève agricole », estime pour sa part Carole-Anne Lapierre, porte-parole de l’Alliance SaluTERRE, une coalition qui vise à protéger les terres agricoles au Québec.
« De plus, la concentration est liée à une spécialisation accrue des activités sur une ferme visant alors les marchés d’exportation, phénomène qui tend à détacher les entreprises agricoles de leurs liens avec les communautés locales et réduit leur apport à la vitalité économique des régions », ajoute-t-elle.
Tendance « alarmante »
Au Québec, la valeur des terres agricoles a triplé depuis 10 ans, montrent des données colligées par la Financière agricole du Québec. Dans le mémoire qu’elle vient de déposer à la consultation nationale sur les terres agricoles, l’UPA demande à Québec de mettre en place un registre détaillé consignant la propriété et les transactions relatives au foncier agricole au Québec. Pour mettre un frein à la tendance « alarmante » vers la concentration croissante des terres, le syndicat demande aussi de limiter la superficie qu’il est possible d’acheter annuellement à des fins agricoles autres que le transfert intergénérationnel. « Les grands propriétaires fonciers agricoles risquent d’attirer l’attention d’investisseurs agricoles tels que les fonds d’investissement. En effet, la capitalisation de ces grands propriétaires est telle qu’en cas de vente de leurs entreprises (ou de leur actif), seuls des investisseurs disposant de ressources financières conséquentes seront en mesure de les acquérir », peut-on lire dans le mémoire de l’UPA, que La Presse a obtenu.
« De plus, pour les investisseurs cherchant à diversifier leur portefeuille d’actifs en intégrant des terres agricoles, l’acquisition des actions ou des actifs de ces grands propriétaires fonciers agricoles représente une solution clé en main, bien plus simple et rapide que l’achat de parcelles agricoles individuelles », prévient le syndicat.
Radio-Canada - 16 Mars 2024
«Notre fin sera votre faim ! », affichaient des tracteurs, déambulant sur la route 138 dans Charlevoix, vendredi matin. Une fois de plus, des agriculteurs québécois ont manifesté dans la rue pour demander l’aide financière du gouvernement provincial afin d’assurer la survie du secteur agricole.
Ils étaient près d’une centaine de producteurs agricoles rassemblés à Clermont avec leur machinerie. Un convoi d’une soixantaine de tracteurs s’est rendu jusqu’à La Malbaie, près du bureau de la députée de Charlevoix–Côte-de-Beaupré, Kariane Bourassa. Êtes-vous satisfaits du budget ? Non! Êtes-vous satisfaits des programmes d’aide financière ? Non! Pensez-vous que le premier ministre François Legault veut prioriser l’agriculture ? Non! Voulez-vous être payés pour ce que vous faites ? Oui !, scandaient les manifestants.
Devant le contexte économique difficile marqué par l’inflation et les taux d’intérêt élevés, combiné aux aléas de la météo causé par le réchauffement climatique, les agriculteurs dénoncent leurs conditions de travail, de plus en plus difficiles.
Le revenu net de l’agriculture en 2022 était de 959 millions dollars. L'année dernière, il a chuté à 437 millions et cette année on s’attend à ce qu'il chute à 66 millions. Si on ne fait rien pour notre agriculture, peut-être que dans 5, 10 ans il sera trop tard, alerte le président de l’Union des producteurs agricoles de Charlevoix-Ouest, Nicol Simard. Il souhaiterait que le gouvernement soutienne davantage les travailleurs agricoles, comme réclamé en France.
À la Ferme du Cran blanc à Saint-Urbain, on craint que l’entreprise familiale, depuis 5 générations, ne survive pas au contexte actuel. Comme c’est là, c’est pas assez rentable pour faire des investissements. Nous, on est une entreprise en fonction depuis 1869. Je suis la cinquième génération et je ne suis pas sûr qu’il y va y en avoir une sixième, avoue le propriétaire de la ferme, Carl Gilbert.
On veut vivre de notre profession au même titre que les autres Québécois et ne pas avoir 3,4 jobs pour faire vivre nos familles, soutient Yves Laurencelle. Le ministre responsable de l’Agriculture, André Lamontagne, doit prendre la parole au Congrès de la Fédération de la relève agricole du Québec, vendredi après-midi, à Shawinigan. Une pétition symbolique, soit une balle de foin signée par des producteurs agricoles, doit aussi être remise à Kariane Bourassa. Le mouvement de contestation qui était à Rimouski la semaine dernière, pourrait se déplacer en Beauce et en Abitibi dans les prochains jours.
Avec les informations de Colin Côté-Paulette
Des agriculteurs du Lac-Saint-Jean sonnent l’alarme
Article de Laurie Gobeil - Mars 2024 - Radio-Canada
Des agriculteurs du Lac-Saint-Jean lancent un cri du cœur face à l’augmentation fulgurante des coûts de production. Ils ont installé de la machinerie agricole et des banderoles sur un terrain privé entre Normandin et Albanel afin de faire pression sur les gouvernements provincial et fédéral. Comme l'Union des producteurs agricoles (UPA), ces agriculteurs réclament des mesures spécifiques et un meilleur soutien financier provenant des deux paliers gouvernementaux. Ça fait des années que j’explique que nous ne sommes pas subventionnés tant que ça. Au Canada, au G20, nous sommes les derniers, pour les subventions. Donc arrêtez-moi ça, a soutenu le producteur laitier de Girardville, Pierre Gagné, en entrevue à l’émission C’est jamais pareil. Sur les banderoles, les agriculteurs disent avoir été trahis par les politiciens, notamment en ce qui concerne la gestion de l’offre.
On voit dans les autres pays ce qui se passe, ça va être le temps que les gouvernements réagissent. C’est sûr que ça ne passera pas. Les 40 % d’intrants et les taux qui s’en viennent, ajoute-t-il
L’agriculteur se préoccupe plus spécifiquement des jeunes qui veulent se lancer dans cette industrie. Si la relève n’a pas vraiment de lumière au bout du tunnel, je ne sais pas ce qui va arriver. Ça va être un "clash" bientôt au Canada, c’est 58 ans la moyenne d’âge au Canada. Dans 10 ans, s’il n’y a pas de production agricole au Québec, ce sont nos enfants qui vont manquer de nourriture, indique-t-il. On ne veut pas perdre notre belle image d'agriculture. Je n’ai pas envie de franchir des lignes que des Européens franchissent. Mais, est-ce qu’il va falloir se rendre là? questionne-t-il, mentionnant ne plus faire confiance aux élus pour les représenter.
De jeunes agriculteurs préoccupés par l’augmentation de la valeur des terres agricoles
Article de Ernst Jeudy • Mars 2024 - Radio-Canada
Le prix des terres agricoles explose un peu partout au pays, selon le dernier rapport de Financement agricole Canada (FAC). Un agriculteur et un professeur en sociologie estiment que cette tendance est inquiétante pour l'avenir du secteur agricole, car il est de plus en plus difficile pour les jeunes agriculteurs d'acquérir des terres. L'agriculteur Joël Denis a une ferme familiale à Saint-Denis. Il estime que le prix élevé des terres agricoles crée une pression chez les agriculteurs. Selon lui, cela pourrait ralentir les projets à court terme ou rendre l'achat d'une terre plus difficile pour les jeunes qui travaillent dans ce domaine. C’est négatif pour moi qui veux augmenter les acres, déplore-t-il. C'est 2000 $ à 3000 $ l'acre. Quand tu as un étang de cinq acres, cela fait presque 15000 $ juste pour nettoyer le terrain. Joël Denis espère toutefois tirer profit de l’augmentation du prix des terres agricole à long terme. Si la valeur de la terre reste forte, à long terme c'est un bénéfice pour moi, affirme-t-il. Cette hausse des prix s’explique par plusieurs facteurs, affirme André Magnan, professeur de sociologie à l’Université de Regina.On peut expliquer la hausse selon les tendances d'offre et de demande.
C’est sûr qu'il y a toujours des agriculteurs qui cherchent de nouvelles terres à exploiter, indique-t-il. Il y a aussi de l'autre côté des investisseurs qui s'intéressent à acheter des terres agricoles. M. Magnan partage les préoccupations de Joël Denis et indique que cela va être compliqué pour les agriculteurs qui commencent leur carrière. Même si on a hérité de grandes superficies de terres de nos parents, souvent on cherche à faire grandir l'exploitation, indique-t-il. On ne peut jamais prévoir avec grande certitude le climat, la météo, les prix des grandes cultures, les taux d'intérêt. Donc il y a beaucoup de facteurs qui sont imprévisibles et difficiles à contrôler. Malgré certaines inquiétudes, Joël Denis pense que la Saskatchewan reste toujours attrayante pour les agriculteurs au niveau du prix des terres. André Magnan indique, pour sa part, que les terres agricoles de la Saskatchewan sont très attrayantes pour les investisseurs. On n'a pas vu une chute dans la valeur des terres agricoles en Saskatchewan depuis plus de dix ans, dit-il.
Avec les informations de David Houle et Pier-Olivier Nadeau
François Legault: «il y a une crise en agriculture actuellement»
Article de The Canadian Press • La presse canadienne - Mars 2024
HENRYVILLE, Qc — Le premier ministre François Legault qualifie désormais de «crise» les difficultés que traversent les agriculteurs du Québec et compte les aider davantage, notamment en assouplissant certaines règles et en fournissant de «l’aide financière de transition». Une vingtaine d’agriculteurs attendaient François Legault, jeudi matin à Henryville en Montérégie, devant un centre communautaire où le premier ministre rencontrait des élus de cette région agricole. Certains agriculteurs qui dénoncent l’inflation, la réglementation et la chute de leurs revenus avaient utilisé leur machinerie agricole pour attirer l’attention du premier ministre. «L’agriculture, enfant, on y rêve, mais adulte, on en crève», pouvait-on lire sur une pancarte transportée par un tracteur. Après une rencontre avec des élus de la circonscription, François Legault s’est présenté devant les manifestants. «Je suis très conscient que l'été 2023 a été catastrophique. Je sais aussi que l'inflation dans les intrants, ça vous coûte cher. Les augmentations de taux d'intérêt, ça coûte cher», a reconnu le premier ministre en indiquant que la Financière agricole les aidera. Il faisait ainsi référence à l’organisme qui assure la production des agriculteurs et qui versera 1 milliard $ pour compenser les pertes de 2023 des producteurs. Émilie Bellefroid, qui produit de grandes cultures, des produits maraîchers et qui élève des animaux, mais qui peine à se payer un salaire, a expliqué au premier ministre «qu’avec un salaire minimum de 15,75 $ de l’heure pour la main-d’œuvre», il n’y «a aucune façon d’être compétitif» avec les producteurs agricoles de l’étranger «qui paient leurs employés 6 $ la journée».
«C’est la même botte d'oignons verts, la même tonne de maïs, la même récolte» et «on parle juste des salaires, on ne parle pas de tous les intrants et de tous les autres facteurs qui entrent en compte», a fait valoir l’agricultrice avant de lancer au premier ministre: «C’est bien d’en parler, mais avez-vous une solution?» En premier lieu, a répondu François Legault, «on a donné de l’aide, mais il va falloir en donner plus», ensuite, «à moyen terme, le coût de la main-d’œuvre va augmenter ailleurs aussi», a indiqué le premier ministre en ajoutant que le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, «regarde» des façons «d’offrir de l’aide directe pour la transition».
«Le papier, on ne peut pas se nourrir avec»
Les agriculteurs s’inquiètent également des modifications proposées dans un projet de loi omnibus qui concerne 24 règlements sous la responsabilité du ministère de l’Environnement, incluant le Règlement sur les exploitations agricoles (REA), le Code de gestion des pesticides, le Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation des pesticides ainsi que le Règlement sur les espèces floristiques menacées ou vulnérables et leurs habitats. Ces changements obligeront les agriculteurs à modifier leurs façons de travailler. «Les délais pour ces changements sont beaucoup trop courts», a expliqué Émilie Bellefroid, qui se plaint, comme les autres agriculteurs qui l’accompagnaient, de toute la «paperasse» que les producteurs doivent remplir chaque semaine. «Les gens sont tannés de faire de la paperasse. Le papier, on ne peut pas se nourrir avec», a lancé l'agricultrice. Un autre agriculteur s'est plaint de devoir consacrer une journée chaque semaine entièrement à «la paperasse».
Assouplissement des règles
Les agriculteurs dénoncent la concurrence des producteurs de pays étrangers où les salaires sont moins élevés, mais aussi où les normes environnementales sont moins strictes. Le premier ministre a fait référence à ces doléances lors d’un point de presse avant de rencontrer les agriculteurs. «Il y a beaucoup trop de paperasse, beaucoup trop de règlements et c'est difficile pour les producteurs québécois d'être compétitifs avec les producteurs ontariens, américains, les producteurs d'autres provinces ou pays qui ont des normes environnementales moins strictes qu'au Québec», a-t-il dit. François Legault propose donc «d’assouplir certaines règles», sans préciser lesquelles, et demande aussi au gouvernement fédéral d’intervenir. «J'en ai profité en fin de semaine dernière pour en parler avec Justin Trudeau, parce qu'évidemment ça touche le gouvernement fédéral. Doit-on augmenter les exigences sur les produits importés? Doit-on assouplir nos règles? Je pense qu’il faut faire les deux.» Durant ce point de presse, François Legault a utilisé le mot «crise» pour parler de la situation en agriculture. «Je vais être bien claire, là, il y a une crise en agriculture actuellement.» Les agriculteurs sont confrontés à une baisse désastreuse de leurs revenus et à des événements climatiques extrêmes et des manifestations ont eu lieu dans différentes régions de la province dans les dernières semaines. Selon les prévisions du ministère fédéral de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, le revenu net agricole québécois passera de 959 millions $ en 2022 à 66 millions $ en 2024, du jamais vu depuis 1938.
Stéphane Blais, La Presse Canadienne
Des agriculteurs réclament une aide urgente de Québec
Radio-Canada - Estrie - 1 Avril 2024
Des agriculteurs manifestent partout au Québec depuis les dernières semaines, réclamant au gouvernement Legault une intervention urgente pour régler la crise agricole actuelle. À Sherbrooke, une manifestation est prévue le 22 avril, Jour de la Terre. À cette occasion, la Fédération de l'UPA-Estrie invite le plus d'agriculteurs possible à se joindre au mouvement. Sur sa page Facebook, l'organisation demande à ses membres de venir en tracteur, mais prévient qu'il ne s'agit pas d'un convoi.
De passage à l'émission Tout le monde en parle, dimanche, un agriculteur de Magog s'est exprimé sur l'épreuve que traversent actuellement les agriculteurs québécois. David Beauvais, président de la Fédération de la relève agricole du Québec, est propriétaire de la ferme ovine Berge Air de Magog. Aux côtés de la productrice maraîchère biologique de Sainte-Geneviève-de-Batiscan, Florence Lefebvre St-Arnaud, il a notamment pointé la hausse des coûts de production ainsi que la flambée des taux d'intérêt comme grands problèmes de l'industrie agricole. Les dépenses ont explosé, et les revenus ont un petit peu baissé aussi. Il ne reste presque plus de revenus nets agricoles. Les impacts, on les ressent depuis déjà un an ou deux. Les gens sont fatigués [...] On choisit le domaine agricole parce que ça nous passionne, par conviction. On ne le fait pas pour la paie et la rentabilité. Cependant, où on est rendus aujourd'hui, il n'y a plus de rentabilité, a affirmé David Beauvais.
On paie pour nourrir les gens.
Une citation de David Beauvais, producteur de Magog
On prévoit que les revenus nets des fermes québécoises vont chuter de 86 % en 2024. Selon le producteur magogois, cette crise fait particulièrement mal aux jeunes agriculteurs, qui peinent à se lancer en entreprise. Il y a deux semaines, on avait notre congrès de la relève agricole, et des jeunes venaient au micro pour dire que leurs parents ne voulaient pas leur vendre l'entreprise parce que ce n'est pas viable dans les conditions actuelles, a-t-il raconté.
Un deuxième emploi nécessaire
Cette hausse des dépenses combinée à une baisse des revenus forcerait d'ailleurs de nombreux producteurs à se trouver un deuxième emploi. David Beauvais, par exemple, occupe aussi un poste dans le domaine de la génétique bovine laitière. C'est une réalité qui a beaucoup changé depuis les dernières années. En fait, 44 % des jeunes de la relève ont un emploi à l'extérieur de leur entreprise. On sait que dans le domaine agricole, on fait beaucoup d'heures, donc ce n'est pas normal. Il n'y a aucun autre domaine dans lequel près de la moitié des jeunes ont deux emplois. Il faut se poser la question. Moi, mon foin me coûte le double cette année à cause de la météo. Je travaille plus à l'extérieur pour compenser. C'est un non-sens. Il faudrait être capable de vivre de notre agriculture; on n'aurait pas besoin de travailler à l'extérieur, a-t-il renchéri.
Solutions concrètes demandées
À long terme, le groupe d'agriculteurs demande à la société entière de faire un choix : celui d'adapter son mode de vie pour encourager le local. Si on veut des produits d'ici dans nos marchés, il faut que ça vienne du consommateur aussi, qui doit se réapproprier l'agriculture québécoise dans sa saisonnalité, dans tout ce qu'elle a de beau, de bon et de qualité à offrir. Notre plus grand souhait, c'est que les gens soient aussi fiers d'acheter local qu'on est fiers de produire pour eux, a mentionné Florence Lefebvre St-Arnaud. À court terme, les taux d'intérêt nous écrasent. Un plafonnement des taux à 3 % nous aiderait. C'est beaucoup plus de liquidités pour les entreprises en difficulté, a ajouté David Beauvais.
Québec - Territoire agricole - La part des grands propriétaires grossit
Environ 1 % des propriétaires agricoles détiennent 13 % des terres cultivables au Québec, montre une compilation inédite réalisée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Ces 350 grands propriétaires possèdent ensemble une superficie plus de huit fois supérieure à celle de l’île de Montréal.
Mis à jour le 25 février
DAPHNÉ CAMERON
La Presse
La concentration croissante des terres entre les mains d’un nombre restreint de grands propriétaires inquiète l’Union des producteurs agricoles (UPA) au point qu’elle demande à Québec de limiter la superficie que toute personne ou entité peut acquérir par année à des fins agricoles. « C’est sûr que ç’a un impact sur le modèle d’agriculture qu’on a ici, qui est un modèle d’agriculture familial », souligne Martin Caron, président de l’UPA, le syndicat qui représente tous les agriculteurs de la province. Le choix social qui a été fait au Québec, note-t-il, « c’est d’avoir des entreprises à dimension humaine et familiale comparativement à d’autres pays où c’est beaucoup plus industrialisé ». En 2023, les 350 plus grands propriétaires de terres agricoles au Québec possédaient 404 000 des 3,1 millions d’hectares de terres agricoles enregistrées au MAPAQ, soit 13 %. En 2007, cette proportion était de 9 %.
À titre comparatif, l’île de Montréal a une superficie d’environ 48 000 hectares.
Ces superficies sont majoritairement détenues par des exploitants agricoles (321 000 hectares).
En 2023, 32 870 propriétaires de terres agricoles ont été répertoriés dans la province.
Ces chiffres sont tirés d’un rapport publié récemment dans le cadre de la consultation nationale visant à moderniser la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles, adoptée il y a 45 ans.
« C’est un indicateur intéressant de la concentration de la propriété foncière au Québec. Cette concentration, elle est d’une part en quelque sorte logique dans la mesure où on sait qu’il y a des fermes qui sont engagées dans une croissance de leur entreprise et qui cherchent constamment à s’agrandir, mais ça interroge aussi la capacité de la loi sur la protection du territoire agricole à faire en sorte que tout le monde ait accès à la terre, et pas seulement les plus gros propriétaires », estime Patrick Mundler, professeur du département d’agroéconomie et des sciences de la consommation de l’Université Laval.
De plus en plus gros
Les 20 entreprises agricoles avec le plus de terres au Québec possédaient ensemble 113 600 hectares en 2023, contre 47 100 hectares en 2007, montre une seconde compilation effectuée par le MAPAQ pour La Presse. La superficie moyenne possédée par chaque propriétaire dans ce groupe a aussi plus que doublé, passant de 2400 hectares en 2007 à 5700 hectares en 2023.
Dans ses compilations, le MAPAQ ne nomme pas les plus grands propriétaires de terres agricoles. En 2023, le plus grand propriétaire de terres agricoles au Québec possédait 12 200 hectares alors que le plus grand propriétaire en 2007 en possédait 6000. « Une telle concentration n’est pas sans conséquence puisqu’elle réduit l’accessibilité aux terres pour la relève agricole », estime pour sa part Carole-Anne Lapierre, porte-parole de l’Alliance SaluTERRE, une coalition qui vise à protéger les terres agricoles au Québec.
« De plus, la concentration est liée à une spécialisation accrue des activités sur une ferme visant alors les marchés d’exportation, phénomène qui tend à détacher les entreprises agricoles de leurs liens avec les communautés locales et réduit leur apport à la vitalité économique des régions », ajoute-t-elle.
Tendance « alarmante »
Au Québec, la valeur des terres agricoles a triplé depuis 10 ans, montrent des données colligées par la Financière agricole du Québec. Dans le mémoire qu’elle vient de déposer à la consultation nationale sur les terres agricoles, l’UPA demande à Québec de mettre en place un registre détaillé consignant la propriété et les transactions relatives au foncier agricole au Québec. Pour mettre un frein à la tendance « alarmante » vers la concentration croissante des terres, le syndicat demande aussi de limiter la superficie qu’il est possible d’acheter annuellement à des fins agricoles autres que le transfert intergénérationnel. « Les grands propriétaires fonciers agricoles risquent d’attirer l’attention d’investisseurs agricoles tels que les fonds d’investissement. En effet, la capitalisation de ces grands propriétaires est telle qu’en cas de vente de leurs entreprises (ou de leur actif), seuls des investisseurs disposant de ressources financières conséquentes seront en mesure de les acquérir », peut-on lire dans le mémoire de l’UPA, que La Presse a obtenu.
« De plus, pour les investisseurs cherchant à diversifier leur portefeuille d’actifs en intégrant des terres agricoles, l’acquisition des actions ou des actifs de ces grands propriétaires fonciers agricoles représente une solution clé en main, bien plus simple et rapide que l’achat de parcelles agricoles individuelles », prévient le syndicat.
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Articles sur l`Agriculture au Québec
Canada - Ontario - Un groupe agricole accuse le gouvernement canadien d’essayer de blâmer l’agriculture pour le « changement climatique »
Le président de Grain Farmers of Ontario, Jeff Harrison, soutient que l'objectif du gouvernement de réduire les émissions n'est pas réaliste et que la « stratégie de diffamation » cause encore plus de consternation aux agriculteurs.
Farming group accuses Canadian gov’t of trying to blame agriculture for ‘climate change
10 mai 2024 - traduction automatique
(LifeSiteNews) – L'un des plus grands groupes agricoles du Canada a déclaré que le gouvernement fédéral libéral du premier ministre Justin Trudeau s'en prend directement aux agriculteurs via une « stratégie de diffamation » sous couvert de « changement climatique » et qu'un récent rapport du vérificateur général le prouve.
Le président de Grain Farmers of Ontario, Jeff Harrison, a récemment déclaré que la demande du gouvernement Trudeau aux agriculteurs de réduire leurs émissions n’est pas réaliste et qu’elle ne fait que créer davantage de problèmes pour les agriculteurs canadiens.
« En décrivant ce tableau climatique comme étant la faute de l’agriculture, cela vilipende les agriculteurs », a déclaré Harrison, soulignant qu’il s’agit d’une « stratégie de diffamation » visant à rejeter la faute sur les agriculteurs. « Le fait que l’on attende d’eux qu’ils accomplissent l’impossible fait partie du stress supplémentaire imposé aux agriculteurs. On attend d’eux qu’ils résolvent un problème qu’ils n’ont pas nécessairement créé », a-t-il observé.
Les commentaires de Harrison ont été faits après qu’un récent rapport du vérificateur général intitulé « Agriculture et atténuation du changement climatique » ait mis en pièces l’objectif volontaire de réduction des émissions de 30 pour cent du gouvernement Trudeau d’ici 2030 en réduisant l’utilisation d’engrais pour les agriculteurs.
Les Nations Unies ont déclaré la guerre à l’azote, affirmant que son utilisation doit être ralentie car il s’agit de « l’un des problèmes de pollution les plus importants auxquels sont confrontés les humains ». Cependant, l’azote, présent dans les engrais, représente environ 70 % de l’air terrestre et est essentiel aux plantes. Le rapport du vérificateur général souligne qu'il existe une mauvaise gestion généralisée ainsi qu'un manque de transparence de la part des programmes fédéraux. Il y a notamment eu un manque de consultation des parties prenantes du secteur agricole, ainsi que des associations agricoles, avant que le gouvernement ne mette en place des objectifs aléatoires de réduction des émissions d’engrais. Harrison a noté que de tels objectifs de réduction sont « des objectifs irréalisables et irréalistes »,
La guerre contre les agriculteurs n’est pas propre au Canada
Les agriculteurs du monde entier sont confrontés à une pression croissante de la part des gouvernements et des groupes d’intérêts spéciaux liés aux organisations mondialistes telles que le Forum économique mondial de Davos pour réduire l’utilisation d’engrais. En effet, comme l’a récemment observé le Dr Joseph Mercola avec LifeSiteNews, la campagne mondiale visant à se débarrasser des agriculteurs « est menée par des ONG, qui sont principalement financées par le gouvernement, ce qui en fait des extensions du gouvernement ».
"Le véritable programme, cependant, remonte au Club de Rome, un groupe de réflexion aligné sur le néo-malthusianisme – l'idée selon laquelle une population trop nombreuse décimerait les ressources – et qui avait l'intention de mettre en œuvre un programme mondial de dépopulation", a déclaré Mercola. a écrit.
« Une fois les agriculteurs réduits, les mondialistes suggèrent que manger des insectes protégera la planète en éliminant le besoin d’élevage, en réduisant l’utilisation des terres agricoles et en protégeant l’environnement. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture encourage également la consommation d’insectes et d’aliments à base d’insectes, et la dynamique visant à éloigner les agriculteurs de leurs terres continue de prendre de l’ampleur. Le gouvernement Trudeau tente d’imposer une réglementation carboneutre à toutes les provinces canadiennes, notamment en matière de production d’électricité, dès 2035. Les provinces de l’Alberta et de la Saskatchewan sont catégoriquement opposées aux objectifs du P.M. Trudeau pour 2035.
Les objectifs environnementaux actuels du gouvernement Trudeau, qui sont en phase avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies, comprennent l’élimination progressive des centrales électriques au charbon, la réduction de l’utilisation d’engrais et la réduction de l’utilisation du gaz naturel au cours des prochaines décennies. La pression exercée sur les agriculteurs par le gouvernement fédéral intervient au moment même où ils sont confrontés à de nombreux problèmes,
En ce qui concerne les agriculteurs canadiens, ils sont déjà sous pression avec l’augmentation des coûts du carburant, sans parler de tous les produits et articles de base nécessaires au fonctionnement d’une ferme, en raison d’une inflation élevée due en partie aux dépenses excessives du gouvernement fédéral.
Plus inquiétant encore, les pressions accrues exercées sur les agriculteurs pour qu’ils réduisent leur utilisation d’engrais et soient ainsi confrontés à des rendements plus faibles surviennent au moment même où des études récentes révèlent des pensées suicidaires parmi les agriculteurs à des niveaux extrêmement élevés. L’étude de 2022 de l’Université de Guelph, en Ontario, révèle que près d’un tiers des agriculteurs ont « eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois ». Ces chiffres sont plus de deux fois supérieurs à ceux de la population générale du Canada. Selon l’étude, environ les trois quarts des agriculteurs participants souffrent « de stress modéré à élevé et la moitié souffrent d’anxiété ou de dépression ».
Pour ajouter à leur stress, le 1er avril, la taxe sur le carbone du Canada, qui a été introduite par le gouvernement Trudeau en 2019, est passée de 65 $ à 85 $ la tonne malgré que sept des dix premiers ministres provinciaux se soient opposés à cette augmentation et que 70 % des Canadiens affirment qu'ils sont contre cette taxe.
Le P.M.Trudeau est resté catégorique sur le fait qu’il ne suspendrait pas les hausses. Il a présenté sa taxe sur le carbone comme le meilleur moyen de réduire les soi-disant émissions de carbone. Cependant, la taxe a ajouté un fardeau financier supplémentaire aux ménages, malgré des centaines de dollars de réductions par famille.
Pour atteindre l’objectif de zéro émission nette de Trudeau d’ici 2050, il faudrait que la taxe sur le carbone atteigne 350 $ la tonne.
La réduction et l’élimination éventuelle de l’utilisation des « combustibles fossiles » et la transition vers une énergie « verte » peu fiable ont été poussées par le Forum économique mondial (WEF) – le groupe mondialiste à l’origine du programme socialiste de « Grande réinitialisation » dans lequel Trudeau et certains membres de son cabinet sont impliqués.
Le président de Grain Farmers of Ontario, Jeff Harrison, soutient que l'objectif du gouvernement de réduire les émissions n'est pas réaliste et que la « stratégie de diffamation » cause encore plus de consternation aux agriculteurs.
Farming group accuses Canadian gov’t of trying to blame agriculture for ‘climate change
10 mai 2024 - traduction automatique
(LifeSiteNews) – L'un des plus grands groupes agricoles du Canada a déclaré que le gouvernement fédéral libéral du premier ministre Justin Trudeau s'en prend directement aux agriculteurs via une « stratégie de diffamation » sous couvert de « changement climatique » et qu'un récent rapport du vérificateur général le prouve.
Le président de Grain Farmers of Ontario, Jeff Harrison, a récemment déclaré que la demande du gouvernement Trudeau aux agriculteurs de réduire leurs émissions n’est pas réaliste et qu’elle ne fait que créer davantage de problèmes pour les agriculteurs canadiens.
« En décrivant ce tableau climatique comme étant la faute de l’agriculture, cela vilipende les agriculteurs », a déclaré Harrison, soulignant qu’il s’agit d’une « stratégie de diffamation » visant à rejeter la faute sur les agriculteurs. « Le fait que l’on attende d’eux qu’ils accomplissent l’impossible fait partie du stress supplémentaire imposé aux agriculteurs. On attend d’eux qu’ils résolvent un problème qu’ils n’ont pas nécessairement créé », a-t-il observé.
Les commentaires de Harrison ont été faits après qu’un récent rapport du vérificateur général intitulé « Agriculture et atténuation du changement climatique » ait mis en pièces l’objectif volontaire de réduction des émissions de 30 pour cent du gouvernement Trudeau d’ici 2030 en réduisant l’utilisation d’engrais pour les agriculteurs.
Les Nations Unies ont déclaré la guerre à l’azote, affirmant que son utilisation doit être ralentie car il s’agit de « l’un des problèmes de pollution les plus importants auxquels sont confrontés les humains ». Cependant, l’azote, présent dans les engrais, représente environ 70 % de l’air terrestre et est essentiel aux plantes. Le rapport du vérificateur général souligne qu'il existe une mauvaise gestion généralisée ainsi qu'un manque de transparence de la part des programmes fédéraux. Il y a notamment eu un manque de consultation des parties prenantes du secteur agricole, ainsi que des associations agricoles, avant que le gouvernement ne mette en place des objectifs aléatoires de réduction des émissions d’engrais. Harrison a noté que de tels objectifs de réduction sont « des objectifs irréalisables et irréalistes »,
La guerre contre les agriculteurs n’est pas propre au Canada
Les agriculteurs du monde entier sont confrontés à une pression croissante de la part des gouvernements et des groupes d’intérêts spéciaux liés aux organisations mondialistes telles que le Forum économique mondial de Davos pour réduire l’utilisation d’engrais. En effet, comme l’a récemment observé le Dr Joseph Mercola avec LifeSiteNews, la campagne mondiale visant à se débarrasser des agriculteurs « est menée par des ONG, qui sont principalement financées par le gouvernement, ce qui en fait des extensions du gouvernement ».
"Le véritable programme, cependant, remonte au Club de Rome, un groupe de réflexion aligné sur le néo-malthusianisme – l'idée selon laquelle une population trop nombreuse décimerait les ressources – et qui avait l'intention de mettre en œuvre un programme mondial de dépopulation", a déclaré Mercola. a écrit.
« Une fois les agriculteurs réduits, les mondialistes suggèrent que manger des insectes protégera la planète en éliminant le besoin d’élevage, en réduisant l’utilisation des terres agricoles et en protégeant l’environnement. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture encourage également la consommation d’insectes et d’aliments à base d’insectes, et la dynamique visant à éloigner les agriculteurs de leurs terres continue de prendre de l’ampleur. Le gouvernement Trudeau tente d’imposer une réglementation carboneutre à toutes les provinces canadiennes, notamment en matière de production d’électricité, dès 2035. Les provinces de l’Alberta et de la Saskatchewan sont catégoriquement opposées aux objectifs du P.M. Trudeau pour 2035.
Les objectifs environnementaux actuels du gouvernement Trudeau, qui sont en phase avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies, comprennent l’élimination progressive des centrales électriques au charbon, la réduction de l’utilisation d’engrais et la réduction de l’utilisation du gaz naturel au cours des prochaines décennies. La pression exercée sur les agriculteurs par le gouvernement fédéral intervient au moment même où ils sont confrontés à de nombreux problèmes,
En ce qui concerne les agriculteurs canadiens, ils sont déjà sous pression avec l’augmentation des coûts du carburant, sans parler de tous les produits et articles de base nécessaires au fonctionnement d’une ferme, en raison d’une inflation élevée due en partie aux dépenses excessives du gouvernement fédéral.
Plus inquiétant encore, les pressions accrues exercées sur les agriculteurs pour qu’ils réduisent leur utilisation d’engrais et soient ainsi confrontés à des rendements plus faibles surviennent au moment même où des études récentes révèlent des pensées suicidaires parmi les agriculteurs à des niveaux extrêmement élevés. L’étude de 2022 de l’Université de Guelph, en Ontario, révèle que près d’un tiers des agriculteurs ont « eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois ». Ces chiffres sont plus de deux fois supérieurs à ceux de la population générale du Canada. Selon l’étude, environ les trois quarts des agriculteurs participants souffrent « de stress modéré à élevé et la moitié souffrent d’anxiété ou de dépression ».
Pour ajouter à leur stress, le 1er avril, la taxe sur le carbone du Canada, qui a été introduite par le gouvernement Trudeau en 2019, est passée de 65 $ à 85 $ la tonne malgré que sept des dix premiers ministres provinciaux se soient opposés à cette augmentation et que 70 % des Canadiens affirment qu'ils sont contre cette taxe.
Le P.M.Trudeau est resté catégorique sur le fait qu’il ne suspendrait pas les hausses. Il a présenté sa taxe sur le carbone comme le meilleur moyen de réduire les soi-disant émissions de carbone. Cependant, la taxe a ajouté un fardeau financier supplémentaire aux ménages, malgré des centaines de dollars de réductions par famille.
Pour atteindre l’objectif de zéro émission nette de Trudeau d’ici 2050, il faudrait que la taxe sur le carbone atteigne 350 $ la tonne.
La réduction et l’élimination éventuelle de l’utilisation des « combustibles fossiles » et la transition vers une énergie « verte » peu fiable ont été poussées par le Forum économique mondial (WEF) – le groupe mondialiste à l’origine du programme socialiste de « Grande réinitialisation » dans lequel Trudeau et certains membres de son cabinet sont impliqués.
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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