Plongez dans les écrits qui retracent L'ETRANGE DESTINEE de PADRE PIO
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Plongez dans les écrits qui retracent L'ETRANGE DESTINEE de PADRE PIO
Plongez dans les écrits qui retracent L'ETRANGE DESTINEE de PADRE PIO
Une compassion large comme le monde ! Les purs verront Dieu. Pio de Pietrelcina l'est de cœur et de corps et le restera.
Du monde entier, on se bouscule pour se confesser à lui. Afin que tout pécheur repentant ait accès à la grâce de son discernement, Dieu lui accorde le don d'ubiquité : envoyé là où la compassion l'appelle, il va et intercède pour les âmes comme pour les corps meurtris.
A l'image des plaies de Jésus sur la Croix, Padre Pio porte les stigmates de notre rédemption.
L'existence de Padre Pio fut une succession de phénomènes extraordinaires qui dérangent encore aujourd'hui la communauté scientifique. En effet la vie entière de Padre Pio reste un prodige dont la science ne peut expliquer le mystère.
Programme
Vous recevrez 2 fois par semaine, les samedis et les mercredis, un extrait de quelques minutes (en écrit et en audio) du livre Padre Pio : Témoin de l'amour crucifié, de Fr. Pio Murat et Fr. Eric Bidot, aux Editions de l'Emmanuel, qui retrace son incroyable existence.
Cette biographie captivante nous propose une vraie rencontre avec l'un des plus grands saints et mystiques du XXe siècle.
De son enfance pauvre dans les Pouilles à la construction d'un des plus performants hôpitaux d'Europe, en passant par des persécutions de la part de responsables de l'Église elle-même, nous découvrons l'incroyable histoire de celui qui ne voulait être « qu'un frère qui prie ».
En s'appuyant sur les écrits du capucin stigmatisé, les auteurs nous dévoilent les secrets de sa vie spirituelle : passionné des âmes, passionné du Christ, il contempla si profondément les mystères de l'Amour crucifié qu'il finit par lui ressembler.
Frère Éric Bidot, ministre provincial des capucins pour la France, est l'auteur de La Création retrouvée (Emmanuel) et Prier 15 jours avec saint Bonaventure (Nouvelle Cité). Frère Pio Murat, conseiller général de l'Ordre, consacra plusieurs années à recueillir des témoignages concernant Padre Pio et à étudier sa spiritualité. Il est un des auteurs de Prier 15 jours avec saint Antoine de Padoue (Nouvelle Cité).
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
Mets tes délices dans le Seigneur et il t'accordera ce que ton cœur demande.
Révèle au Seigneur ta voie et espère en lui, et il fera selon tes désirs.
Ainsi soit-il.
---
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: Plongez dans les écrits qui retracent L'ETRANGE DESTINEE de PADRE PIO
Plongez dans les écrits qui retracent L'ETRANGE DESTINEE de PADRE PIO
Jour 1 - Une jeunesse ordinaire
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Dernière édition par Lumen le Ven 6 Sep 2024 - 14:32, édité 1 fois
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: Plongez dans les écrits qui retracent L'ETRANGE DESTINEE de PADRE PIO
(SUITE)
Texte de l'audio
« Le Français, même profondément croyant, reste fils de Descartes: ce qu'il aime dans la sainteté, c'est l'équilibre plutôt que le merveilleux », écrivait un prêtre de Saint Sulpice, professeur de séminaire, le père René Hamel.
En 1954, il se rendit à San Giovanni Rotondo, devenu haut lieu de pèlerinage, pour en avoir le cœur net : Padre Pio était-il un cas pathologique, comme notre chroniqueur l'entendit dire alors qu'il était en voyage ? Un vrai curé d'Ars qui lisait dans les âmes ? Fallait-il être méfiant ?
C'est le récit de la vie de ce capucin du XXe siècle, qui ne demandait rien d'autre que d'être « un frère qui prie », que nous allons entreprendre, le suivant de Pietrelcina, son village d'origine, à San Giovanni Rotondo, dans la province des Pouilles, sur la colline aride du mont Gargano, où est apparu l'archange saint Michel en 490.
Il y fut nommé en 1916 et y resta une cinquantaine d'années, jusqu'à sa mort, en 1968. Étrange destinée que celle de ce religieux issu d'une famille modeste d'une région pauvre du sud de l'Italie.
Padre Pio, dans le siècle Francesco Forgione, est le fils de Grazio Maria Forgione, un homme bien campé sur ses jambes, au regard droit et malicieux, décidé, quelque peu têtu, et de Maria Giuseppa Di Nunzio, à la figure à la fois noble et résignée, habituée à travailler sans se plaindre. Ils se marièrent en 1881 et se consacrèrent à leur petite propriété terrienne qui leur permettait de vivre : ils travaillaient dans leurs champs avec leurs propres bras. Ils s'installèrent, très vite après leur mariage, dans la ruelle de Vico Storto Valle, du village de Pietrelcina, gros bourg aux allures médiévales construit sur un éperon rocheux dominant la vallée, à sept kilomètres de la ville de Benevento.
Dans la petite maison familiale, Francesco naquit le 25 mai 1887, second garçon du couple; trois filles naquirent ensuite, ainsi que trois enfants qui moururent en bas âge. Il fut baptisé le lendemain dans l'église du village, dédiée à santa Maria degli Angeli. De figure, Francesco a plutôt les traits de sa mère, mais avec le temps, les traits paternels l'emporteront. L'enfant pleurait jour et nuit, agaçant le père fatigué par ses journées de travail aux champs. Une fois, alors que Francesco pleurait, il le prit dans ses bras, puis, perdant patience, il le lança sur le lit en criant : « Mais celui-là est le diable qui est entré dans ma maison ! » Aux funérailles de son père, Padre Pio racontera le fait et sa conclusion: il ne pleura plus !
Sa petite enfance se passa paisiblement dans cette famille plus que modeste, mais chrétienne et travailleuse, la maman inculquant à ses enfants l'esprit de prière et de don de soi. Cependant, vers l'âge de 5 ans, racontera-t-il plus tard, au moment où lui vint la pensée de se consacrer à Dieu, il eut des visions célestes et commença à être tenté par le démon. Il n'en parla à personne, pensant que c'était normal ! Pas étonnant qu'il eût souvent envie de se rendre à l'église du village, matin et soir.
Dans son enfance, dès qu'il le put, Francesco eut quelques responsabilités, comme conduire et surveiller le petit troupeau familial de trois ou quatre moutons et d'une chèvre. D'un naturel plutôt solitaire et réservé, Francesco ne cherchait pas forcément la compagnie des autres enfants de son âge, sans la fuir pour autant. Ainsi, à plusieurs, ils gardaient les animaux dans les champs. Aucune parole mauvaise ne sortait de sa bouche ; en revanche, il était mal à l'aise avec ceux de ses amis qui juraient ou parlaient mal. Le sérieux et la droiture de Francesco contrastaient avec la malice, voire l'incorrection des autres jeunes de son âge ! Une fois, un de ses compagnons écrivit, pour se moquer, une lettre d'amour signée « Francesco » à la fille du chef de gare. La fillette apporta le billet au maître d'école qui se mit en colère. Ce dernier retint Francesco en classe et le battit avec une longue baguette d'olive en le grondant : « Scélérat ! Comment oses-tu ? » Francesco répondit que ce n'était pas vrai et il essaya de se mettre à l'abri des coups en se cachant sous les bancs. La vérité fut connue plus tard. Francesco pardonna.
La vie chrétienne à Pietrelcina était simple et marquée par une succession de fêtes de saints, enchaînant messes, neuvaines, processions nombreuses. C'est dans le champ de Piana Romana, non loin de Pietrelcina, que Francesco Forgione eut la révélation de sa vocation. C'était l'été. Apparut un frère capucin, frère Camillo, venu de la ville de Morcone. Il était frère quêteur: son service consistait à demander aux paysans des produits de la terre, tels que du blé, de l'huile, du vin… qu'il rapportait au couvent pour la subsistance des autres frères. En réalité, les frères quêteurs avaient ainsi l'occasion de faire de nombreuses rencontres; ils devenaient des confidents appréciés et finissaient souvent par être attendus comme de bons amis que l'on est heureux d'accueillir chez soi. Voyant s'éloigner le capucin, Francesco dit à son papa: « Moi aussi, je veux devenir moine ! » Grazio ne sut que répondre. Sa maman suggéra, quant à elle, qu'il rejoigne plus tard la communauté des frères mineurs de Paduli, village voisin de Pietrelcina, « comme cela, nous te verrons souvent ». « Non, répondit Francesco, je veux devenir moine avec la barbe ! ». Les capucins, suivant la tradition de l'ermitage et des moines du désert, portaient de longues barbes en signe de pénitence et d'austérité. En fait, la première idée concrète de sa vocation, Francesco l'avait eue auparavant, à l'église paroissiale, lors d'un sermon prononcé par un très jeune prêtre, don Giuseppe Orlando, que Padre Pio reverra plus tard. Il pourra alors lui dire : « Si je suis prêtre, je te le dois. J'ai entendu l'appel en écoutant ta prédication sur saint Michel. » Grazio alla à Morcone parler avec les capucins, puis Angelantonio, l'oncle de Francesco, emmena ce dernier au couvent de Benevento chez les frères mineurs, mais le jeune garçon, décidé, ne voulut pas rester, redisant : « Ils ne me plaisent pas parce qu'ils n'ont pas la barbe. »
[...]
Vers ses 10 ans, Francesco commença à fréquenter la petite école voisine de la maison. Il aimait étudier et le faisait bien. En général, au mieux, les enfants suivaient trois années de cours: c'était toute l'instruction qu'ils recevaient. Pour entrer dans la vie religieuse, les garçons devaient avoir étudié davantage et avoir 15 ans. Pour les études, les parents trouvèrent un homme barbu et mélancolique, Domenico Tizzani, ancien prêtre désormais marié, qui s'y connaissait en latin et dans quelques autres matières. Il fallait lui payer 5 lires par mois. À cela s'ajoutait l'achat des livres et le tout représentait une somme importante pour la famille Forgione. Pour payer ces études et pour subvenir aux besoins de la famille, Grazio, le papa, décida d'émigrer aux États-Unis, à deux reprises, de 1898 à 1903 puis de 1910 à 1917. L'émigration était ouverte depuis quelques années avec des fortunes diverses pour ceux qui s'y lançaient. Il trouva une ferme où être embauché et en devint assez vite le responsable, car il était travailleur et déterminé. Seul de la famille à savoir écrire, Francesco maintenait le lien avec son père émigré. Il lui partageait les nouvelles de la famille et du village, l'informait des cultures et des récoltes, et signait toujours, invariablement: « Votre fils très obéissant ».
La question de l'argent résolue, un autre problème se fit jour: Francesco n'avançait pas dans les études. Selon son maître, l'enfant était peu intelligent et rêveur. « C'est un chiot, dit-il à sa mère, tout juste bon à garder les moutons. » Elle ne s'arrêta pas là, retira Francesco de l'étude de ce maître et le confia à un autre, Angelo Caccavo. Auprès de lui, Francesco se révéla intelligent et volontaire. Le nouveau maître n'élevait pas la voix, était bon et compétent, voire scrupuleux. Vers l'âge de 10 ans, selon la coutume de l'époque, Francesco communia pour la première fois et, le 27 septembre 1899, il reçut le sacrement de la confirmation
A propos du livre
Frère Éric Bidot, ministre provincial des capucins pour la France, est l'auteur de La Création retrouvée (Emmanuel) et Prier 15 jours avec saint Bonaventure (Nouvelle Cité). Frère Pio Murat, conseiller général de l'Ordre, consacra plusieurs années à recueillir des témoignages concernant Padre Pio et à étudier sa spiritualité. Il est un des auteurs de Prier 15 jours avec saint Antoine de Padoue (Nouvelle Cité).
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
Mets tes délices dans le Seigneur et il t'accordera ce que ton cœur demande.
Révèle au Seigneur ta voie et espère en lui, et il fera selon tes désirs.
Ainsi soit-il.
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Texte de l'audio
« Le Français, même profondément croyant, reste fils de Descartes: ce qu'il aime dans la sainteté, c'est l'équilibre plutôt que le merveilleux », écrivait un prêtre de Saint Sulpice, professeur de séminaire, le père René Hamel.
En 1954, il se rendit à San Giovanni Rotondo, devenu haut lieu de pèlerinage, pour en avoir le cœur net : Padre Pio était-il un cas pathologique, comme notre chroniqueur l'entendit dire alors qu'il était en voyage ? Un vrai curé d'Ars qui lisait dans les âmes ? Fallait-il être méfiant ?
C'est le récit de la vie de ce capucin du XXe siècle, qui ne demandait rien d'autre que d'être « un frère qui prie », que nous allons entreprendre, le suivant de Pietrelcina, son village d'origine, à San Giovanni Rotondo, dans la province des Pouilles, sur la colline aride du mont Gargano, où est apparu l'archange saint Michel en 490.
Il y fut nommé en 1916 et y resta une cinquantaine d'années, jusqu'à sa mort, en 1968. Étrange destinée que celle de ce religieux issu d'une famille modeste d'une région pauvre du sud de l'Italie.
Padre Pio, dans le siècle Francesco Forgione, est le fils de Grazio Maria Forgione, un homme bien campé sur ses jambes, au regard droit et malicieux, décidé, quelque peu têtu, et de Maria Giuseppa Di Nunzio, à la figure à la fois noble et résignée, habituée à travailler sans se plaindre. Ils se marièrent en 1881 et se consacrèrent à leur petite propriété terrienne qui leur permettait de vivre : ils travaillaient dans leurs champs avec leurs propres bras. Ils s'installèrent, très vite après leur mariage, dans la ruelle de Vico Storto Valle, du village de Pietrelcina, gros bourg aux allures médiévales construit sur un éperon rocheux dominant la vallée, à sept kilomètres de la ville de Benevento.
Dans la petite maison familiale, Francesco naquit le 25 mai 1887, second garçon du couple; trois filles naquirent ensuite, ainsi que trois enfants qui moururent en bas âge. Il fut baptisé le lendemain dans l'église du village, dédiée à santa Maria degli Angeli. De figure, Francesco a plutôt les traits de sa mère, mais avec le temps, les traits paternels l'emporteront. L'enfant pleurait jour et nuit, agaçant le père fatigué par ses journées de travail aux champs. Une fois, alors que Francesco pleurait, il le prit dans ses bras, puis, perdant patience, il le lança sur le lit en criant : « Mais celui-là est le diable qui est entré dans ma maison ! » Aux funérailles de son père, Padre Pio racontera le fait et sa conclusion: il ne pleura plus !
Sa petite enfance se passa paisiblement dans cette famille plus que modeste, mais chrétienne et travailleuse, la maman inculquant à ses enfants l'esprit de prière et de don de soi. Cependant, vers l'âge de 5 ans, racontera-t-il plus tard, au moment où lui vint la pensée de se consacrer à Dieu, il eut des visions célestes et commença à être tenté par le démon. Il n'en parla à personne, pensant que c'était normal ! Pas étonnant qu'il eût souvent envie de se rendre à l'église du village, matin et soir.
Dans son enfance, dès qu'il le put, Francesco eut quelques responsabilités, comme conduire et surveiller le petit troupeau familial de trois ou quatre moutons et d'une chèvre. D'un naturel plutôt solitaire et réservé, Francesco ne cherchait pas forcément la compagnie des autres enfants de son âge, sans la fuir pour autant. Ainsi, à plusieurs, ils gardaient les animaux dans les champs. Aucune parole mauvaise ne sortait de sa bouche ; en revanche, il était mal à l'aise avec ceux de ses amis qui juraient ou parlaient mal. Le sérieux et la droiture de Francesco contrastaient avec la malice, voire l'incorrection des autres jeunes de son âge ! Une fois, un de ses compagnons écrivit, pour se moquer, une lettre d'amour signée « Francesco » à la fille du chef de gare. La fillette apporta le billet au maître d'école qui se mit en colère. Ce dernier retint Francesco en classe et le battit avec une longue baguette d'olive en le grondant : « Scélérat ! Comment oses-tu ? » Francesco répondit que ce n'était pas vrai et il essaya de se mettre à l'abri des coups en se cachant sous les bancs. La vérité fut connue plus tard. Francesco pardonna.
La vie chrétienne à Pietrelcina était simple et marquée par une succession de fêtes de saints, enchaînant messes, neuvaines, processions nombreuses. C'est dans le champ de Piana Romana, non loin de Pietrelcina, que Francesco Forgione eut la révélation de sa vocation. C'était l'été. Apparut un frère capucin, frère Camillo, venu de la ville de Morcone. Il était frère quêteur: son service consistait à demander aux paysans des produits de la terre, tels que du blé, de l'huile, du vin… qu'il rapportait au couvent pour la subsistance des autres frères. En réalité, les frères quêteurs avaient ainsi l'occasion de faire de nombreuses rencontres; ils devenaient des confidents appréciés et finissaient souvent par être attendus comme de bons amis que l'on est heureux d'accueillir chez soi. Voyant s'éloigner le capucin, Francesco dit à son papa: « Moi aussi, je veux devenir moine ! » Grazio ne sut que répondre. Sa maman suggéra, quant à elle, qu'il rejoigne plus tard la communauté des frères mineurs de Paduli, village voisin de Pietrelcina, « comme cela, nous te verrons souvent ». « Non, répondit Francesco, je veux devenir moine avec la barbe ! ». Les capucins, suivant la tradition de l'ermitage et des moines du désert, portaient de longues barbes en signe de pénitence et d'austérité. En fait, la première idée concrète de sa vocation, Francesco l'avait eue auparavant, à l'église paroissiale, lors d'un sermon prononcé par un très jeune prêtre, don Giuseppe Orlando, que Padre Pio reverra plus tard. Il pourra alors lui dire : « Si je suis prêtre, je te le dois. J'ai entendu l'appel en écoutant ta prédication sur saint Michel. » Grazio alla à Morcone parler avec les capucins, puis Angelantonio, l'oncle de Francesco, emmena ce dernier au couvent de Benevento chez les frères mineurs, mais le jeune garçon, décidé, ne voulut pas rester, redisant : « Ils ne me plaisent pas parce qu'ils n'ont pas la barbe. »
[...]
Vers ses 10 ans, Francesco commença à fréquenter la petite école voisine de la maison. Il aimait étudier et le faisait bien. En général, au mieux, les enfants suivaient trois années de cours: c'était toute l'instruction qu'ils recevaient. Pour entrer dans la vie religieuse, les garçons devaient avoir étudié davantage et avoir 15 ans. Pour les études, les parents trouvèrent un homme barbu et mélancolique, Domenico Tizzani, ancien prêtre désormais marié, qui s'y connaissait en latin et dans quelques autres matières. Il fallait lui payer 5 lires par mois. À cela s'ajoutait l'achat des livres et le tout représentait une somme importante pour la famille Forgione. Pour payer ces études et pour subvenir aux besoins de la famille, Grazio, le papa, décida d'émigrer aux États-Unis, à deux reprises, de 1898 à 1903 puis de 1910 à 1917. L'émigration était ouverte depuis quelques années avec des fortunes diverses pour ceux qui s'y lançaient. Il trouva une ferme où être embauché et en devint assez vite le responsable, car il était travailleur et déterminé. Seul de la famille à savoir écrire, Francesco maintenait le lien avec son père émigré. Il lui partageait les nouvelles de la famille et du village, l'informait des cultures et des récoltes, et signait toujours, invariablement: « Votre fils très obéissant ».
La question de l'argent résolue, un autre problème se fit jour: Francesco n'avançait pas dans les études. Selon son maître, l'enfant était peu intelligent et rêveur. « C'est un chiot, dit-il à sa mère, tout juste bon à garder les moutons. » Elle ne s'arrêta pas là, retira Francesco de l'étude de ce maître et le confia à un autre, Angelo Caccavo. Auprès de lui, Francesco se révéla intelligent et volontaire. Le nouveau maître n'élevait pas la voix, était bon et compétent, voire scrupuleux. Vers l'âge de 10 ans, selon la coutume de l'époque, Francesco communia pour la première fois et, le 27 septembre 1899, il reçut le sacrement de la confirmation
A propos du livre
Frère Éric Bidot, ministre provincial des capucins pour la France, est l'auteur de La Création retrouvée (Emmanuel) et Prier 15 jours avec saint Bonaventure (Nouvelle Cité). Frère Pio Murat, conseiller général de l'Ordre, consacra plusieurs années à recueillir des témoignages concernant Padre Pio et à étudier sa spiritualité. Il est un des auteurs de Prier 15 jours avec saint Antoine de Padoue (Nouvelle Cité).
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
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Révèle au Seigneur ta voie et espère en lui, et il fera selon tes désirs.
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Jour 2 - L'entrée dans l'ordre des capucins
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En 1914, à l'occasion d'une autre cérémonie de confirmation, Padre Pio se souviendra avec émotion de la sienne :
Cette cérémonie m'a tellement réconforté que j'en pleurais intérieurement ; elle m'a rappelé ce que le Saint-Esprit Paraclet m'avait alors fait éprouver; ce fut une journée très spéciale, inoubliable pour toute la vie. Ce jour-là, l'Esprit consolateur a suscité en moi de bien douces motions intérieures ! À la pensée de ce jour, j'ai l'impression d'être tout entier dévoré par une flamme très vive qui brûle et détruit sans faire souffrir .
Ce simple souvenir, exprimé quinze ans plus tard, révèle la grande sensibilité religieuse du jeune Francesco et ce qu'il pouvait vivre intérieurement : des « motions intérieures » et cette « flamme », signe d'un amour grand et brûlant qui perdure et ne détruit pas. Au fil des années, le désir de la vocation se renforça, confirmant que le meilleur lieu pour servir le Seigneur serait le cloître et la bandiera del Poverello d'Assisi (« la bannière du Pauvre d'Assise »). Mais Francesco était aussi conscient du dur combat à mener, comme il l'avouera plus tard: « J'ai entendu deux forces en moi qui s'affrontaient: le mal qui me voulait pour lui et Dieu qui m'appellait à une nouvelle vie. » La perception de ces deux forces en lui, l'une l'attaquant, l'autre l'attirant, sera source d'angoisses profondes. « Je sentais la voix du devoir qui me poussait à t'obéir, ô Dieu vrai et bon! Mais tes et mes ennemis me tyrannisaient, me disloquaient les os, me tournaient en dérision et me tordaient les entrailles. » Alors qu'il s'apprêtait à entrer dans la vie religieuse capucine, Francesco Forgione, lucide et résolu, entendait rester attentif, dans les tourments possibles, à la présence de Dieu.
Le 3 janvier 1903, à l'âge de 15 ans, Francesco quitta Pietrelcina, son pays natal, pour rejoindre le noviciat des capucins à Morcone. Ce départ fut un arrachement pour lui comme pour sa mère. Avant de partir, Mamma Giuseppa le serra contre elle et lui donna un chapelet en disant : « Mon enfant, en ce moment ne pense pas à la douleur de ta mère… Je sens mon cœur se briser, cependant saint François t'appelle et tu dois lui répondre. »
Pour aller à Morcone – à 30 kilomètres de distance environ –, Francesco voyagea en charrette, accompagné de don Salvatore Pannullo, son curé, et de son maître d'école, Angelo Caccavo, tous deux protecteurs et bienfaiteurs du jeune garçon. C'est frère Camillo qui accueillit les voyageurs à la porterie du couvent.
Quinze jours après son arrivée, le jeune candidat reçut la bure de saint François et son nouveau nom de religieux. Ainsi, Francesco Forgione, dans le siècle, devint Fra Pio da Pietrelcina. Ce nom lui fut donné en hommage au pape régnant, saint Pie X, mais aussi à cause de Padre Pio da Benevento (1842-1908), le père provincial alors en exercice. Ce dernier était tenu en grande estime par les religieux de la province. Préfet des études à Rome, missionnaire en Angleterre, au terme de la suppression de la vie religieuse commandée par Joseph Bonaparte , Padre Pio da Benevento se dédia sans réserve à rétablir la vie capucine dans les provinces du sud de l'Italie. Il récupéra les uns après les autres les couvents confisqués, réinstalla des communautés capucines et organisa la formation religieuse des candidats qui, malgré l'abolition antérieure de la vie consacrée, étaient devenus forts nombreux. La renaissance de la vie religieuse, surtout chez les capucins, était alors animée par une forte volonté de retour à la stricte observance.
Cela explique le climat extrêmement rigoureux et austère du noviciat de Morcone. La vie communautaire était dure: silence perpétuel, prière de nuit et des longues heures d'oraison, usage de la discipline et pénitences diverses, longues périodes de jeûne et nourriture parcimonieuse, manque de chauffage, absence totale de contact avec l'extérieur.
On exigeait des frères en formation une obéissance absolue. La pédagogie visait surtout à briser la volonté propre ou l'orgueil qui pouvait se nicher chez les futurs religieux. Au moindre manquement au règlement, les novices recevaient la « coulpe », c'est-à-dire une correction publique, ce qui aujourd'hui peut nous sembler humiliant et infantilisant.
Se souvenant de Fra Pio, ses compagnons de noviciat diront qu'il s'agissait d'un novice exemplaire fort discret et affable avec tous. Son amour du silence impressionnait, cependant, lors des récréations communautaires, il était heureux d'être en compagnie des frères et les frères étaient contents de sa présence. Fra Pio se distinguait par son goût de la prière. Avec la permission de ses supérieurs, en dehors des moments prévus par le règlement, il passait des heures au chœur. Plusieurs frères remarquèrent que le jeune novice avait le don des larmes . Lors de la célébration de la messe ou à l'oraison, Fra Pio versait des larmes abondantes jusqu'à former des petites flaques sur le plancher. Chahuté par l'un ou l'autre à ce sujet, et afin d'éviter d'être remarqué, il prit l'habitude d'étendre son mouchoir devant lui pour éponger ses pleurs.
Des années plus tard, son maître des novices, le père Gabriele, dira de lui: « Il fut toujours un novice exemplaire, ponctuel dans l'observance, précis en tout afin de ne pas donner le moindre motif d'être repris. » Lors d'une récréation communautaire, se souvenant de son noviciat, Padre Pio racontera une anecdote qui décrit bien l'ambiance d'un noviciat de cette époque:
Quand mon frère et mon père vinrent me voir, je descendis avec le maître des novices pour les saluer. Alors, il était interdit de parler et de lever les yeux sans la permission du maître. L'impression et l'appréhension de mes parents devinrent vives lorsqu'ils constatèrent que je ne parlais pas et ne les regardais pas… car je n'avais pas encore reçu l'autorisation du maître. Ils pensaient que j'étais devenu idiot alors que j'aurais aimé me jeter à leur cou pour les embrasser .
Prière du Padre Pio
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Jour 3 - La prononciation des voeux
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Au bout d'un an et un jour, comme prévu par le droit canon, Fra Pio termina son noviciat et, après le vote favorable de la communauté, il fut admis à la profession temporaire. Un de ses compagnons, Padre Guglielmo, nota ces impressions : « Je ne peux oublier les neuf jours qui ont précédé sa première profession religieuse, passés en pratiques de piété, en prières, en larmes, afin de se préparer dignement au moment solennel où il devait prononcer ses vœux, qui, dans sa pensée, avaient certainement un caractère perpétuel. »
Le 22 janvier 1904, dans la chapelle du couvent, en présence de Padre Francesco-Maria, gardien de la communauté de Morcone, Fra Pio prononça ses vœux à genoux devant le maître-autel, en disant la formule de profession : « Moi, frère Pio de Pietrelcina, je fais vœu et promesse à Dieu Tout-Puissant, à la bienheureuse Vierge Marie, au bienheureux Père saint François, à tous les saints et à vous, mon Père, d'observer la règle des frères mineurs, confirmée par le pape Honorius, en vivant dans l'obéissance, sans rien en propre et dans la chasteté. » Conformément au rituel, le Père gardien reçut ses vœux en disant : « Et moi, de la part de Dieu, si vous observez ces choses, je vous promets la vie éternelle. » Après la cérémonie, Fra Pio put saluer sa mère, son frère Michele et son oncle, venus pour la circonstance. Émue jusqu'aux larmes, sa mère lui chuchota : « Mon fils, maintenant, tu es totalement fils de saint François, puisse-t-il te bénir. »
Quelques jours après les vœux, en compagnie de quelques-uns de ses compagnons de noviciat, il fut envoyé au couvent de Sant'Elia a Pianisi pour parfaire ses humanités.
Chez les capucins, outre les humanités, le cursus de formation initial comprenait des études de philosophie et de théologie sur plusieurs années. Bien qu'enseignées dans les couvents de la province, les leçons étaient assurées par des professeurs qualifiés.
Dans ce contexte, que faut-il retenir du Fra Pio, étudiant ? De lui, nous possédons quelques dissertations scolastiques qui le révèlent comme quelqu'un de sérieux et d'appliqué dans son travail. Un de ses professeurs, le Père Bernardino, décrivit ainsi la personnalité de l'étudiant: d'intelligence moyenne, il ne se distinguait pas par une ingéniosité hors du commun. Cependant, à la différence de ses camarades bruyants et dissipés, ce qui le caractérisait était son silence et son calme, son attitude humble, douce et obéissante. Un autre professeur, le Père Agostino da San Marco in Lamis, qui fut aussi son directeur spirituel, précise que, bien que studieux, Fra Pio était maladif et n'avait pas beaucoup d'aptitude pour les études . Ces observations corroborent celles d'un de ses compagnons d'étude : « D'intelligence commune, il connaissait toujours la matière enseignée bien qu'il donnât l'impression d'étudier peu… Je pourrais dire que c'était un frère de prière continue, qui pleurait souvent; il suffisait de regarder ses yeux pour comprendre que les larmes lui étaient ordinaires. »
Le 27 janvier 1907, à l'âge de 19 ans, Fra Pio fut admis aux vœux perpétuels qu'il prononça à Sant'Elia a Pianisi, entre les mains du gardien de la communauté. Dans un autographe, conservé dans les archives de ce même couvent, Fra Pio déclare « être à jamais lié par les vœux à l'ordre des capucins, sous la règle du séraphique Père saint François d'Assise, dans le seul et unique but de veiller au bien de son âme et de se consacrer entièrement au service de Dieu ». Évoquant le jour de son engagement définitif dans l'ordre, Padre Pio note : « À partir de ce jour, une crainte sacrée et un saint amour pour Dieu prirent en moi une proportion vertigineuse. »
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
Mets tes délices dans le Seigneur et il t'accordera ce que ton cœur demande.
Révèle au Seigneur ta voie et espère en lui, et il fera selon tes désirs.
Ainsi soit-il.
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Jour 4 - La spiritualité franciscaine de Padre Pio
Jour 4 - La spiritualité franciscaine de Padre Pio
Les années de formation à la vie religieuse capucine enracinèrent Padre Pio dans la spiritualité franciscaine. Cela fut possible, tout d'abord, grâce au renouveau que connut l'ordre au seuil du XXe siècle. La personnalité charismatique du Père Bernard d'Andermatt (1837-1909), ministre général pendant vingt-quatre ans, y est pour beaucoup : il eut le mérite d'adapter l'ordre aux défis de la modernité. Il restructura les provinces, développa les missions, organisa la formation et les études, renouvela les constitutions. Lors de ses années de sa formation, Padre Pio participa à ce nouveau printemps de l'ordre, notamment en vivant avec des frères qui furent les innovateurs enthousiastes du charisme franciscain. L'exemple de ces frères à la charpente spirituelle solide, la vitalité des couvents en cohérence avec l'esprit franciscain contribuèrent à cimenter l'appartenance de Padre Pio à l'ordre de saint François. Une lettre de 1922, adressée à une de ses filles spirituelles, en témoigne: « Où pourrais-je mieux te servir, ô Seigneur, sinon dans le cloître et sous la bannière du Pauvre d'Assise ? [Que Jésus] me fasse la grâce d'être un fils moins indigne de saint François, afin que je puisse être un exemple pour mes confrères, de telle sorte que la ferveur continue toujours à croître en moi pour faire de moi un parfait capucin. »
Sans avoir reçu une formation académique en matière de spiritualité franciscaine, ni avoir écrit explicitement sur le sujet, Padre Pio suivit ardemment l'itinéraire tracé par François d'Assise. On le perçoit surtout dans sa correspondance, qui constitue pratiquement la totalité de ses écrits. Quelques thèmes récurrents méritent d'être signalés. La conformité au Christ crucifié, qui exprime la quintessence de l'itinéraire franciscain, est aussi au cœur de la spiritualité de Padre Pio. « Notre Père Séraphique, écrivait-il, a bien compris que sans amour pour la Croix on ne peut pas faire beaucoup de profit dans les voies de la perfection chrétienne et c'est pourquoi il a continuellement porté sa Passion et sa mort gravées dans son âme. » C'est à travers la contemplation de la Croix que Padre Pio lut et déchiffra son aventure spirituelle comme un chemin de configuration au Christ. Comme saint François, le premier saint stigmatisé de l'histoire, Padre Pio était bouleversé par l'abaissement que vécut le Fils de Dieu dans la Croix, mais aussi dans le mystère de son Incarnation et dans le sacrement de l'eucharistie.
La science de la Croix fit de Padre Pio, à l'instar du Poverello d'Assise, un véritable amant de Dame Pauvreté. De même que saint François, par des dépouillements successifs, suivit nu le Christ nu, ainsi, pour Padre Pio, la vraie pauvreté spirituelle consista à s'abandonner totalement à la volonté de Dieu. Ce thème de l'abandon revient régulièrement dans ses lettres. « Je ressens un besoin toujours plus grand de m'abandonner avec davantage de confiance à la miséricorde divine et de faire reposer toute mon espérance en Dieu seul. » Son désir d'une vie simple et pauvre est concrètement perceptible quand il déplore des initiatives allant contre l'esprit de pauvreté. Constatant, chez certains confrères, le souci d'une vie plus commode, il s'exclame : « Comme nos frères offensent Jésus ! […] Où est donc leur vœu de pauvreté ? Que d'âmes ils scandalisent en transgressant les vœux dont ils ont fait profession ! » Cette exigence constante, il l'appliqua d'abord à lui-même, quand, par exemple, il s'opposa à la fin de sa vie à l'installation d'un lavabo et d'un radiateur dans sa pauvre cellule, en demandant : « Qu'en dirait notre Séraphique Père saint François ? »
La béatitude de la pauvreté broyait le cœur de Padre Pio pour le sort des pauvres et des malheureux. Son attention aux souffrances humaines et le zèle qu'elles engendraient chez lui trouvèrent leur expression la plus forte dans la fondation d'une structure hospitalière qu'il appela Casa Sollievo della Sofferenza – « Maison du Soulagement de la Souffrance ». Cette œuvre grandiose, réalisée par un frère pauvre pour les pauvres dans une région pauvre fut qualifiée de « miracle de la charité ».
Dans une lettre à son directeur spirituel, Padre Pio exposa de façon poignante son amour des plus pauvres:
Il me semble qu'au fond de mon âme Dieu a déversé beaucoup de grâces de compassion pour les misères d'autrui, spécialement pour les pauvres nécessiteux. La très grande compassion que ressent l'âme à la vue d'un pauvre fait naître, au plus profond d'elle, un très véhément désir de le secourir et, si je n'écoutais que ma volonté, je serais poussé à me dépouiller même de mes vêtements pour l'en revêtir. Si je sais qu'une personne est dans l'affliction, que ce soit dans son âme ou dans son corps, que ne ferais-je auprès du Seigneur pour la voir libérée de ses maux ? Je prendrais volontiers sur moi, pour qu'elle soit sauvée, toutes les afflictions, abandonnant en sa faveur les fruits de mes souffrances, si le Seigneur me le permettait.
Convaincu de la richesse de la spiritualité franciscaine, Padre Pio promouvra infatigablement le tiers-ordre franciscain « afin que l'humanité puisse revenir à la lumière de la foi et aux principes sains de la morale chrétienne ». Assumant pendant de nombreuses années la responsabilité de directeur spirituel du tiers-ordre, il forma de nombreux laïcs à vivre l'Évangile selon l'esprit de saint François, et il les incitait à faire connaître la spiritualité franciscaine. Encourageant dans ce sens une de ses filles spirituelles, il écrivait : « Ne cesse pas de promouvoir le tiers-ordre et de procurer, par ce moyen, à tous la vraie vie. Fais connaître à tous saint François et son véritable esprit. »
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
Mets tes délices dans le Seigneur et il t'accordera ce que ton cœur demande.
Révèle au Seigneur ta voie et espère en lui, et il fera selon tes désirs.
Ainsi soit-il.
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Jour 5 - L'ordination
Jour 5 - L'ordination
Le 10 août 1910, fête de saint Laurent, martyr romain, c'était le grand jour: Fra Pio, âgé de 23 ans, était ordonné prêtre, sans solennité particulière, à 6 heures du matin, dans la chapelle des chanoines de la cathédrale de Benevento. L'ordination était loin d'être acquise, du fait de son jeune âge et de sa santé fragile. En effet, après ses vœux définitifs prononcés le 27 janvier 1907, le capucin avait commencé ses études en théologie, mais, en 1909, il fut autorisé à revenir à Pietrelcina pour prendre un temps de repos. Le 18 juillet de cette même année, il fut ordonné diacre au couvent de Morcone. Puis, après l'avoir « examiné », c'est-à-dire jugé apte à l'ordination sacerdotale, et estimant ses jours comptés, ses supérieurs en anticipèrent la date. Écrivant au Père Agostino, Padre Pio se souviendra, deux ans plus tard, de ce « beau jour » de son ordination: « Demain, fête de saint Laurent. […] J'ai commencé à ressentir de nouveau la joie de ce jour, qui est sacré pour moi. Depuis ce matin, j'ai un avant-goût de paradis […]. C'est en cette fête de saint Laurent que mon cœur fut le plus brûlant d'amour pour Jésus. Comme j'ai été heureux, comme je me suis réjoui en cette belle journée. »
Le 14 août 1910, Padre Pio dit sa première messe à Pietrelcina, et, pour l'occasion, il écrivit quelques mots : « Souvenir de ma première messe. Jésus, mon souffle et ma vie, aujourd'hui, en tremblant, je t'élève dans un mystère d'amour. Qu'avec toi, je sois, dans le monde, Voie, Vérité et Vie et, pour toi, prêtre saint, victime parfaite. » C'est comme un programme de vie sacerdotale que nous découvrons dans ces lignes: une mission d'intercession pour le monde, comme Jésus, Voie, Vérité et Vie, et, pour Jésus ou aussi par Jésus, victime offerte par amour. La messe, pour Padre Pio, fut souvent liée à des événements mystiques importants, comme il en témoigne par exemple en 1912 :
Dieu seul sait combien de douceurs j'ai éprouvées, surtout après la messe, à tel point que je les ressens encore en moi. La tête et le cœur me brûlaient, mais c'était d'un feu qui me faisait du bien… Que Jésus me rend joyeux ! Comme son esprit est doux ! Je suis plein de confusion et ne sais rien faire d'autre que pleurer et répéter: Jésus, ma nourriture !
Après ses premiers vœux en 1904, Fra Pio fut comme immergé dans une existence mystique ininterrompue qui se poursuivra jusqu'à sa mort en 1968. Les années 1910-1918 furent particulièrement ardues, provoquant en lui des troubles physiques et spirituels et suscitant l'incompréhension, voire la malveillance de son entourage. Lors de cette période sombre, il fut atteint de diverses maladies, assailli par des tentations et des vexations diaboliques et en même temps réconforté par des dons célestes. Ceux qui ont étudié la correspondance de cette époque estiment qu'à travers ces événements qui échappent à la raison humaine, Dieu préparait Padre Pio à sa future mission.
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
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Jour 6 - La longue et mystérieuse maladie de Fra Pio
Jour 6 - La longue et mystérieuse maladie de Fra Pio
Sur une très longue durée, Padre Pio fut éprouvé dans sa santé. Ces maladies, inexplicables pour les médecins, ses supérieurs et lui-même, apparaissaient et disparaissaient à l'improviste. Tantôt il s'agissait de bronchites ou de gastrites chroniques, tantôt de coliques néphrétiques, de rhinites, d'inflammations diverses (notamment des yeux). Les fièvres allant parfois jusqu'à 48 degrés et les nausées étaient devenues comme un état habituel. En proie à ces souffrances diverses et changeantes, Fra Pio fut contraint de différer ses études et de changer fréquemment de couvent. Dépités face à une si douloureuse situation, les supérieurs multiplièrent les consultations médicales et cherchèrent par tous les moyens à soulager les souffrances du jeune religieux. À certains moments, ils pensèrent même que leur jeune frère n'en avait plus pour longtemps et que ses jours étaient comptés.
Constatant que l'air du pays natal lui donnait un certain répit, les supérieurs décidèrent de l'envoyer à Pietrelcina auprès des siens. Cette permission provisoire se prolongea de 1910 à 1916. Padre Pio aidait le curé de la paroisse dans la célébration des messes et des rares mariages ou obsèques, sans confesser, tout au moins au début, pour des raisons de santé, mais aussi parce que le supérieur provincial n'avait pas la preuve de ses connaissances en morale. Il visitait les malades, catéchisait les enfants, et il commença aussi l'accompagnement spirituel de quelques paysans du lieu.
Lorsque sa santé montrait quelques signes d'amélioration, le père provincial s'empressait de l'assigner à un couvent. Cependant, comme son état se détériorait bien vite, Fra Pio rentrait à la maison. C'est ainsi que pour des périodes très brèves il séjourna dans plusieurs couvents de la province. L'interminable convalescence à Pietrelcina finit par irriter les supérieurs qui le pressèrent de reprendre la vie conventuelle. Malgré leur insistance et la volonté sincère de Fra Pio d'obéir, le retour était sans cesse entravé et différé. Dans une lettre, Padre Benedetto, le ministre provincial, expose avec force d'arguments l'obligation de revenir au couvent quelles que soient la maladie et les conséquences qui peuvent en découler.
Quand te décideras-tu à revenir au couvent ? Tu as fait, désormais, l'expérience que l'air de ton village natal […] ne te guérit pas… Je ne trouve rien d'extraordinaire […] à ce que tu rentres au couvent, et cela même si tu étais certain que ton état allait s'aggraver […]. Sommes-nous donc entrés dans l'ordre séraphique pour vivre et être en bonne santé et avons-nous fait profession d'y rester seulement si l'on ne doit pas tomber malade et mourir ? Dans ce cas, tous devraient partir en famille lorsqu'ils vont mal, et personne ne devrait mourir en communauté.
Après différentes tentatives, parfois affables et parfois sévères, voyant que la maladie se prolongeait, le père provincial obtint pour Fra Pio, un bref d'exclaustration [une séparation temporaire et partielle de sa communauté] avec possibilité de porter l'habit. La décision fut terrible pour l'intéressé, ainsi qu'il le confia au Père Agostino :
Mon Père, quelle humiliation de me voir presque séparé de l'ordre ! J'avais beau y être préparé, j'ai ressenti une douleur atroce lorsque m'est arrivée la lettre du provincial qui m'annonçait les décisions prises ! J'ai versé tant de larmes que ma santé en a été grièvement atteinte et que j'ai été obligé de me mettre au lit, où je me trouve encore. Que la volonté de Dieu soit faite !… Je suis prêt à tout.
Les souffrances physiques et psychiques, l'impossibilité de vivre la vie religieuse au couvent portèrent souvent Padre Pio à désespérer de la vie. À la manière de Job hurlant de découragement, des psaumes de lamentations, il crie son désespoir. Dans sa correspondance, il fait fréquemment siennes les paroles du psaume 29: « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné ? » Pensant que le mal qui l'atteint est un châtiment dû à ses péchés, il est persuadé que Dieu n'écoute pas ses prières. Plus d'une fois, il demandera au Seigneur la grâce de mettre fin à sa situation en le délivrant par la mort. « Je n'en peux plus, ou peu s'en faut: la main de Dieu s'est appesantie sur moi; je serais bien soulagé de mourir. »
Ses directeurs spirituels, les Padre Benedetto et Padre Agostino, témoins de son chemin de croix, essayèrent de l'accompagner, de lui donner des arguments spirituels pour lui apporter un peu de sérénité. Leurs propos, face à l'inédit de la situation, sont à la fois indécis et prudents, mais aussi inspirés. L'on perçoit leur difficulté à accompagner quelqu'un sur un chemin aussi abrupt, accidenté et à l'issue incertaine. Une lettre de Padre Benedetto illustre sa pensée hésitante quant à l'utilité de multiplier les consultations médicales et aussi la nécessité de saisir la volonté de Dieu. « Je crois inutile de consulter des médecins: je suis persuadé que tes souffrances sont directement et expressément voulues par Dieu et qu'il n'y a aucun remède. Mais si mon jugement ne te paraît pas satisfaisant, alors fais ce que te conseillent les experts. »
Avec le temps, Padre Pio accueillit de plus en plus ses souffrances comme une participation à la Passion du Christ. Dans un véritable abandon, il consentit à être victime pour les pécheurs. Une lettre au Padre Agostino en témoigne :
Ne vous ai-je pas dit que Jésus veut que je souffre sans aucun réconfort ? Ne m'a-t-il peut-être pas demandé d'être l'une de ses victimes, ne m'a-t-il pas choisi pour cela ? Notre très doux Jésus m'a fait comprendre tout ce que cela signifie. Il me faut, mon Père, atteindre le « tout est consommé » et le « entre tes mains » [du Christ sur la Croix].
Apprenant l'offrande que Padre Pio fit de lui-même, le Père Benedetto – habituellement parcimonieux dans ses propos – confirma de bonne grâce cette aspiration :
Réjouis-toi, mon fils, car je te dis la vérité: de toute ta vie, jamais tu n'as été aussi bien spirituellement que maintenant. Et ne crois pas non plus que tu souffres en réparation d'une faute, mais seulement pour orner le diadème des joyaux que le Seigneur a décrété de te donner. Et, enfin, si tu t'es offert avec Jésus comme victime pour les pécheurs du monde, à quel autre destin peux-tu t'attendre sinon à celui que Jésus a connu ? Mais après le Calvaire vient le Thabor.
Prière du Padre Pio
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Jour 7 - Les assauts diaboliques
Jour 7 - Les assauts diaboliques
Durant ses années de maladie, Padre Pio fut en même temps victime de nombreuses et violentes agressions de la part du démon, le père du mensonge. Si les problèmes de santé étaient déjà une énigme pour lui et pour son entourage, les assauts diaboliques l'étaient davantage.
Dans un récit autobiographique, Padre Pio raconte que, dans une vision, il fut prévenu que sa vie serait un rude combat contre Satan et ses suppôts. C'était à la veille de son entrée au noviciat : un personnage extrêmement beau et resplendissant comme le soleil (plus tard, il dira que c'était le Christ) le conduisit sur un terrain ou étaient rassemblés deux groupes de personnes. Les premières, aux visages gracieux, étaient vêtues de blanc, les secondes, hideuses, étaient habillées en noir. Un géant odieux et extrêmement grand – « sa tête touchait les nuages » –, sortant du groupe ténébreux, se rua sur le futur novice.
L'être lumineux qui l'accompagnait lui signifia qu'il devait affronter cet adversaire redoutable. Face à la panique qui le paralysait, le personnage céleste lui dit : « Toute résistance est vaine, il te convient d'entrer dans la bagarre. Sois confiant dans la lutte, avance avec courage, je serai à tes côtés et je t'aiderai; je ne permettrai pas que tu sois vaincu. En échange, je te donnerai une couronne splendide. » Malgré la brutalité du combat, tout se passa comme le personnage céleste le lui avait promis et il reçut une couronne d'une beauté indescriptible. Celui-ci lui promit une couronne encore plus éblouissante en le prévenant que le combat allait continuer de plus belle, mais qu'il ne devait pas se laisser gagner par la peur, car il serait toujours à ses côtés.
Ces faits surnaturels nous amènent à nous interroger sur ce que l'Église pense en la matière. Le Magistère, fidèle aux Saintes Écritures et à la Tradition, présente l'existence des anges et des démons comme une vérité de la foi. « Un dur combat contre les puissances des ténèbres passe à travers toute l'histoire des hommes; commencé dès les origines, il durera, le Seigneur nous l'a dit, jusqu'au dernier jour. Engagé dans cette bataille, l'homme doit sans cesse combattre pour s'attacher au bien; et ce n'est qu'au prix de grands efforts, avec la grâce de Dieu, qu'il parvient à réaliser son unité intérieure. »
L'homme, au long de sa vie terrestre, doit renoncer aux séductions du Prince de ce monde, rejeter ses tentations insidieuses et résister au péché. Les stratagèmes de l'Ennemi occulte s'adaptent à la nature de chaque personne. Esprit intelligent et rusé, il connaît les points faibles de chacun et s'y adapte. Généralement, le démon se manifeste à travers des actions ordinaires (les tentations) et celles qualifiées d'actions extraordinaires. Les actions ordinaires, les tentations de toutes sortes, incitent à faire le mal et donc à pécher. Bien que communes à tous, elles sont nocives car leur but est de miner la relation à Dieu. Les actions extraordinaires, telles que les agressions physiques externes ou les vexations diaboliques, sont beaucoup plus rares et visent à déstabiliser leurs victimes. Dans son existence, Padre Pio dut affronter les unes comme les autres formes d'actions diaboliques.
Assailli continuellement par les tentations, Padre Pio expliqua qu'il s'agissait de manœuvres destinées à l'arracher des mains de Jésus. Elles prirent des formes multiples, l'incitant à l'impureté, au manque de foi, à la désobéissance. Sa correspondance avec ses directeurs spirituels rapporte fréquemment ces assauts du démon :
Il est aussi vrai, cependant, que le démon ne peut s'accorder de répit tant qu'il ne m'a pas fait perdre la paix de l'âme et qu'il n'a pas affaibli la confiance si grande que j'ai dans la divine miséricorde. Il s'efforce d'obtenir cela essentiellement par de continuelles tentations contre la sainte pureté qu'il suscite dans mon imagination et quelquefois même au simple regard de choses, je ne dis pas saintes, mais du moins indifférentes.
À certains moments, je suis assailli par de violentes tentations contre la foi. J'ai beau être certain que ma volonté n'y consent pas, mon imagination est si enflammée et donne des couleurs si vives à la tentation qui agite mon esprit, qu'elle présente le péché comme une chose non seulement indifférente, mais même agréable.
De là naissent encore toutes ces pensées de découragement, de méfiance, de désespoir, et même, n'en soyez pas horrifié, mon Père, je vous en prie, des pensées de blasphème ! Un tel combat m'épouvante, je tremble et je me fais violence sans cesse. Je suis certain que, si je n'y succombe pas, c'est par grâce de Dieu.
Au milieu de la tempête des tentations, Padre Pio était certain que ce qui lui permettait de ne pas sombrer ni faire naufrage, c'était l'obéissance sans réserve à ses directeurs spirituels. Ne pouvant compter sur lui-même, il savait qu'en obéissant il accomplissait la volonté de Dieu. Même lorsqu'il n'était pas en mesure de comprendre la portée des conseils qui lui étaient donnés, il faisait confiance, sachant qu'il s'agit de la voie sûre à suivre. Il écrivit ainsi au Padre Benedetto :
J'agis seulement pour vous obéir car le Bon Dieu m'a appris que c'est ce qui lui est le plus agréable, et, pour moi, le seul moyen d'espérer le salut et de chanter victoire… L'obéissance est tout pour moi et je n'éprouve aucun réconfort à m'y soumettre. Que Dieu me garde si je voulais contrevenir de mon plein gré et si peu que ce soit à celui qui m'a été désigné comme juge pour le for externe et le for interne.
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
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Jour 8 - L'exaspération du Diable
Jour 8 - L'exaspération du Diable
Exaspéré par cette attitude et sachant qu'il s'agit de l'obstacle par excellence à son action, Satan chercha par tous les moyens à détruire ce lien. À certains moments, à bout de forces, Padre Pio eut peur de ne plus avoir le courage de résister aux tentations et craignit de faillir ainsi à l'obéissance.
La finalité des actions extraordinaires du diable était d'abattre sa volonté et d'affaiblir sa résistance. Même s'il n'est pas possible d'être exhaustif sur ce sujet, quelques exemples peuvent illustrer la nature de ces attaques diaboliques. Le premier phénomène que Padre Pio connut remontait au début de ses études et il le raconta lui-même.
C'était une nuit d'été suffocante. Dans la cellule voisine, j'entendis le bruit des pas de quelqu'un qui marchait. Pensant que mon pauvre voisin Anastasio n'arrivait également pas à dormir, j'ouvris la fenêtre pour l'appeler et échanger quelques mots. À ce moment, un chien monstrueux entra par le rebord de la fenêtre voisine. À la vue de cette bête à la gueule fumante, je suis tombé sur mon lit de terreur, alors que j'entendais une voix qui disait : « C'est lui, c'est lui. » Ensuite, je vis l'animal faire un bond, sauter sur le toit d'en face et disparaître .
Très souvent, Padre Pio fut battu et roué de coups par Satan. « J'étais encore au lit lorsque les “cosaques” vinrent me rendre visite ; ils me frappèrent d'une façon si barbare que je considère comme une grâce d'avoir pu le supporter sans en mourir. C'était une épreuve, mon Père, bien supérieure à mes force. »
Frappé avec des barres de fer, couvert de crachats, traîné au sol, balancé contre les parois de sa cellule, les vêtements arrachés, il endura les vociférations, les injures obscènes et les rires infernaux de l'Ennemi. Les sons effrayants qui venaient de sa chambre épouvantaient à tel point les religieux du couvent que le supérieur lui demanda, par amour de ses frères, de prier le Christ d'empêcher ces manifestations diaboliques.
Padre Agostino confirma que, pour faire succomber Padre Pio à la tentation, le démon se présentait à lui en prenant des apparences diverses, comme celles de ses directeurs spirituels ou de personnes de sa connaissance ; il n'hésitait pas non plus à singer une apparition de la Vierge Marie, de saints ou de son ange gardien.
Un jour, Padre Pio demanda au Padre Agostino de le confesser. Celui-ci, pris par une tâche urgente, s'excusa en proposant de remettre le rendez-vous à plus tard. Padre Pio était à peine rentré dans sa cellule que Padre Agostino se présenta à lui en disant qu'il avait fini son travail et qu'il était prêt à écouter sa confession. Ayant remarqué une tache sur le front dudit confesseur et flairant quelque chose d'étrange, Padre Pio lui proposa de dire : « Vive Jésus ! » Le faux Padre Agostino – le diable – se mit en rage devant ce nom et disparut. Lorsque le Padre Agostino, comme convenu, vint le trouver, Padre Pio l'invita à dire « Vive Jésus ». Alors, l'un comme l'autre comprirent que la visite précédente était une manifestation du Malin.
Quelle était l'attitude de Padre Pio face à ces vexations incessantes ? Naturellement, il connut l'épouvante, l'angoisse, l'épuisement, la douleur – physique et morale – et surtout la peur de ne pas pouvoir y résister. « À certains moments, je suis seulement attristé de ne pas être certain de pouvoir résister dès le premier assaut de l'ennemi. »
Nonobstant cette crainte, jamais il ne baissa les bras ni n'abdiqua. Il consentit aux tourments et aux tribulations de toutes sortes, pourvu qu'il pût rester fidèle à l'amour de Dieu et ne pas déplaire à Jésus.
Dans une lettre, il confia « ne rien craindre sinon que d'offenser Dieu », préférant mourir plutôt que de « déplaire à son cher Christ » par un seul péché, même léger. Son intimité avec le Christ – nourrie par une prière continuelle – rendait inébranlable sa confiance en la grâce de Dieu, dont à chaque instant il faisait l'expérience. « S'il ne m'avait pas tendu la main, qui sait combien de fois ma foi aurait vacillé, mon espérance et ma charité se seraient affaiblies. Et mon intelligence se serait obscurcie si Jésus, soleil éternel, ne l'avait pas illuminée. »
Padre Pio use généralement de surnoms burlesques pour désigner le diable : Barbe bleue, le cosaque, le moustachu, le coquin, la bête… Ces surnoms montrent indirectement que, malgré le farouche combat engagé par Satan, Padre Pio refuse d'être intimidé et le traite avec morgue. Les tentations et les vexations diaboliques de Padre Pio, qui est presque notre contemporain, rappellent que le démon n'est pas un être imaginaire ; il ne s'agit pas d'une figure inventée pour symboliser le mal. Saint Pierre mettait en garde les premiers chrétiens en disant: « Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant cherchant qui dévorer » (1 P 5, 8). Il ne s'agit ni de minimiser ni d'absolutiser son action dans le monde. Ne pas en tenir compte serait laisser le champ libre à ses agissements; y donner trop d'importance consisterait à oublier qu'il s'agit d'une créature déchue qui ne peut aucunement être l'égale de Dieu. L'action du Malin vise par tous les moyens à entraver le projet d'amour de Dieu, mais la Résurrection du Christ a brisé définitivement son pouvoir. Du fait de sa foi profonde, tout en étant soucieux de sa capacité de résister aux tentations, Padre Pio était certain que le Malin n'aurait pas raison de lui, ainsi que le rappelle saint Paul: « L'épreuve qui vous a atteints n'a pas dépassé la mesure humaine. Dieu est fidèle : il ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces. Mais avec l'épreuve il donnera le moyen d'en sortir et la force de la supporter » (1 Co, 10-13).
En définitive, le choix du bien ou du mal dépend exclusivement du libre consentement de l'homme. Personne ne va au paradis de façon aléatoire ou par hasard. Jusqu'au dernier moment de l'existence, il est possible de choisir le salut ou la perdition éternelle.
Lors d'une apparition, le Christ confia à Padre Pio que personne n'ira à sa perte sans se rendre compte qu'il a emprunté le mauvais chemin et qu'en conséquence, jusqu'au dernier moment de la vie terrestre, la miséricorde de Dieu offre la possibilité de changer de route. Les maladies chroniques et multiformes ainsi que les tentations et vexations diaboliques ne présument pas de la sainteté d'une personne. Nombreux sont ceux qui sont les cibles du démon et encore plus nombreux ceux qui traversent de longues et douloureuses maladies.
Cependant, ces phénomènes dans la vie de Padre Pio prennent une signification particulière du fait qu'ils sont liés à son itinéraire mystique exceptionnel. Chez lui, ce sont des éléments de la mystérieuse pédagogie de Dieu en vue de la mission à laquelle il était destiné. L'itinéraire jusqu'ici décrit serait sans doute sans pertinence si l'on ne tenait pas compte des phénomènes mystiques que relate sa correspondance. Ce qui permit au Padre Pio de tenir debout, c'était la grâce de Dieu, qui dans son cas se manifestait par des consolations célestes exceptionnelles. Ainsi, à travers désolations et consolations, il avança sur le chemin de l'union à Dieu. Les épreuves comme les grâces spirituelles se succédèrent ainsi simultanément sur plusieurs années, sinon sur toute la vie de Padre Pio.
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
Mets tes délices dans le Seigneur et il t'accordera ce que ton cœur demande.
Révèle au Seigneur ta voie et espère en lui, et il fera selon tes désirs.
Ainsi soit-il.
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Jour 9 - L'union à Dieu
Jour 9 - L'union à Dieu
La vie mystique de Padre Pio, en ces années 1910-1918, se caractérisa en effet aussi par des moments de grande union à Dieu. Ainsi, en 1913, il écrivit au Padre Benedetto :
Voici la manière ordinaire dont se passe mon oraison : je commence à peine à prier que je sens immédiatement mon âme commencer à se recueillir dans une paix, une tranquillité inexprimables. Mes sens semblent momentanément en suspens […]. En un instant, me voilà transformé du tout au tout, enrichi de grâces surnaturelles et tellement comblé de forces que je pourrais défier tout le royaume de Satan. Ce que je puis dire de cette oraison, c'est qu'il me semble que mon âme se perd complètement en Dieu, […] et je n'y suis pour rien.
Un grand bonheur se lit ici, dépassant ce que l'on peut habituellement éprouver, et comparable à une forme d'ivresse insatiable, difficilement communicable, et dont on ne veut plus se passer. L'âme reconnaît que c'est par pure bonté que cela s'opère, sans mérite de sa part. À nouveau, dans une lettre du 19 décembre 1913, adressée cette fois au Padre Agostino, Padre Pio décrivit avec clarté et précision ce bonheur d'être avec Dieu: « Dieu veut épouser l'âme dans la foi et l'âme qui doit célébrer ces noces célestes doit marcher dans la foi pure, car c'est le seul et unique moyen de parvenir à une telle union d'amour. »
Or, pour marcher dans la foi pure, selon la doctrine classique de saint Jean de la Croix qu'il connaissait, comme en témoignent les annotations de sa main sur ses livres, des purifications sont nécessaires pour toujours mieux correspondre à ce bonheur de l'union. Ce mouvement de purification passe par le moyen de la nuit des sens, puis de la nuit de l'esprit. L'esprit est dégagé de toutes sortes d'affections naturelles, tandis que la personne y contribue par la garde du cœur et de ses sens. Pendant ce temps, Dieu dépouille l'âme de ses attaches par la souffrance et les forces qu'il lui envoie. Nous comprenons dès lors la lettre que Padre Pio écrivit au Padre Benedetto, le 4 mai 1914: « Pour mon âme, c'est la nuit noire. Elle est dans un état d'affliction extrême et connaît des souffrances intérieures mortelles. » Vie passée et présente, péchés et manquements, amertume : tout concourrait à la souffrance de son âme qui s'éprouvait loin de Dieu. « En moi, autour de moi, tout n'est que ténèbres: mon intelligence s'est obscurcie, ma volonté est accablée, ma mémoire pleine d'angoisses », pouvait-on lire sous sa plume en 1915.
Dans sa correspondance, nombreux sont les passages où Padre Pio évoque ces purifications en se découvrant loin du Dieu qu'il voulait aimer : « Tous mes péchés sont mis à nu et mon âme ne voit rien d'autre que sa perversité, portée au paroxysme. En même temps, elle se voit clairement et absolument éloignée de cette union à Dieu à laquelle elle ne cesse d'aspirer », écrivit-il, par exemple, en 1916. En 1918, il reconnaissait alors de manière implacable : « Je suis seul, complètement seul, sans aucune connaissance de la bonté suprême, hormis un désir fort, certes, mais stérile d'aimer cette bonté suprême. » Ces quelques expressions décrivent l'angoisse mortelle qui étreint l'âme qui s'éprouve abandonnée, rejetée, écrasée. Toute consolation avait disparu, tout était vide ! Plus loin, dans la même lettre, il se décrivit ainsi : « Complètement fermé à la lumière du jour, sans la moindre étincelle pour dissiper ma nuit perpétuelle, je rampe dans la poussière de mon néant, je me démène en vain, impuissant dans la boue de mes misères de toute sorte […]. J'ai l'impression d'être en enfer, sans le moindre répit, même pour un instant. »
Les mots étaient forts: ils disaient la douleur et l'absence de recours. La prière, la parole des directeurs spirituels, la mémoire de la présence de Dieu et le désir de continuer, malgré tout, à chercher sa volonté étaient toutefois les ressorts qui le tenaient en ces circonstances dramatiques.
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
Mets tes délices dans le Seigneur et il t'accordera ce que ton cœur demande.
Révèle au Seigneur ta voie et espère en lui, et il fera selon tes désirs.
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Jour 10 - Padre Pio et son ange gardien
Jour 10 - Padre Pio et son ange gardien
Au milieu de ses épreuves physiques, psychiques, spirituelles, Padre Pio n'hésitait pas appeler son ange gardien avec lequel il entretenait une tendre relation d'amitié et de compagnonnage. Son ange gardien veillait sur lui et le protégeait par mandat du Seigneur. Toujours à ses côtés, il l'éclairait en le prévenant des pièges du tentateur et en le conseillant, il lui chantait de douces mélodies pour apaiser ses angoisses. En revanche, en raison de leur grande familiarité, Padre Pio n'hésitait pas non plus à lui faire des reproches lorsque son ange semblait ne pas répondre à ses prières.
Samedi, j'ai vraiment cru qu'ils [les puissances des ténèbres] voulaient m'achever, je me suis alors tourné vers mon ange gardien : après s'être fait attendre quelque peu, il est enfin venu voleter autour de moi en chantant de sa voix angélique des hymnes à la divine majesté. Je lui fis alors une scène, lui reprochant de s'être fait attendre aussi longtemps… Mais lui, le pauvre, s'approcha de moi en pleurant presque: « Mais je suis toujours auprès de toi, mon jeune bien-aimé, me dit-il, je t'entoure sans cesse de l'affection qu'a fait naître ta reconnaissance envers le Bien-aimé de ton cœur. Mon affection pour toi ne s'éteindra jamais, pas même à ta mort…»
Padre Pio conclut la lettre en s'exclamant : « Mon pauvre ange gardien ! Il est trop bon. Qui parviendra à me faire connaître ce devoir important qu'est la gratitude ? » Dans le même temps, Padre Pio entendait des locutions et avait des visions mystiques. Leur but ? L'édification spirituelle, la consolation et la force dans les épreuves, la croissance de son amour pour Dieu et le prochain. Dans une lettre au Padre Benedetto – septique et exigeant par nature – lui demandant des précisions, Padre Pio tenta d'exprimer ces phénomènes que la raison ne pouvait saisir et que les mots ne pouvaient expliquer. Concernant les visions et locutions, il écrivit:
L'âme voit les secrets célestes, les perfections et les attributs divins bien plus nettement que nous ne voyons notre image dans un miroir. J'ai beau m'efforcer de douter de leur réalité, je ne parviens qu'à renforcer mon âme dans sa conviction […]. Mon âme parvient à s'exprimer tant soit peu à ce sujet, mais elle préférerait s'enfermer dans un mutisme total, parce que, en le faisant, elle souffre de voir la grande distance qui sépare la vision qu'elle garde à l'esprit de ce qu'elle peut en dire.
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
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Jour 11 - De grandes grâces
Jour 11 - De grandes grâces
Étape par étape, par le moyen de grâces surnaturelles, le Seigneur initiait Padre Pio aux secrets de son cœur. Ainsi, par exemple, dans une vision, le Christ souffrant lui confia son amertume face au comportement indigne des hommes, notamment des personnes qui lui sont consacrées. Il lui révéla que le mystère de sa Passion n'est pas terminé, mais qu'il durera jusqu'à la fin du monde, et il l'invita à être à ses côtés pour veiller avec lui.
« Pendant le temps de mon agonie, il ne faut pas dormir, car mon âme a besoin de quelques larmes de pitié humaine. Hélas, les hommes me laissent seul sous le poids de leur indifférence… Comme ils répondent mal à mon amour ! Ce qui m'afflige le plus, c'est qu'à leur indifférence, ils ajoutent mépris et incrédulité… »
À ces descriptions d'expériences spirituelles intérieures fortes, les pères spirituels répondirent par des encouragements, des mises en garde, des paroles de réconfort… À deux reprises, Padre Benedetto explicita en termes simples ce que vivait son confrère capucin. Ainsi, dès septembre 1910, un mois après l'ordination sacerdotale de Padre Pio, il écrivit :
Je vois clairement qu'il t'a choisi pour être près de lui bien que tu n'en aies aucun mérite. Désormais, tu peux être sûr qu'il veut prendre totalement possession de ton cœur et qu'il le désire transpercé de douleur et d'amour comme le sien. Les infirmités, les caresses, les flammes saintes, les tentations, les aridités et les désolations sont des traits de son ineffable charité et quand le malin veut te persuader que tu es victime de ses assauts et de l'abandon divin, ne le crois pas, car il veut te tromper.
Appuyant ses dires, le 3 octobre 1910, il commença sa lettre par ces mots : « Mon très cher fils, veux-tu savoir ce que Jésus veut de toi ? La réponse est facile. Il veut te secouer, te remuer, te battre et te cribler comme le grain afin que ton esprit arrive à cette pureté qu'il désire. » Le Seigneur travaillait Padre Pio en tous sens pour le purifier, comme l'argile entre les mains du potier. Dans quel but ? Cela devint très vite clair, comme l'expliqua Padre Benedetto le 1er décembre 1910 :
Je sais que la croix est douloureuse, et pour ceux qui aiment elle s'avère insupportable quand elle éprouve au risque d'offenser celui qu'on aime et qu'on adore […]. Fais donc l'offrande dont tu me parles, elle sera très agréable au Seigneur. Étends, toi aussi, les bras sur ta croix, offre au Père le sacrifice de toi-même en union avec le très tendre Sauveur; souffre, gémis et prie pour les pécheurs de la terre et pour les malheureux de l'autre vie, si dignes de notre compassion dans leurs patientes et ineffables angoisses.
Fidèle à cette offrande de lui-même et s'exprimant de manière prémonitoire, Padre Pio écrivit finalement le 8 novembre 1916 : « Je te supplie, ô mon Dieu, d'être ma vie, ma barque et mon port. Tu m'as fait monter sur la Croix de ton Fils, et moi, je m'efforce de m'y adapter de la meilleure manière : je suis convaincu que je n'en descendrai jamais et que jamais je ne reverrai un air plus serein. »
Padre Pio fut le bénéficiaire de nombreuses grâces mystiques. Il y eut la fusion des cœurs qu'il rapporta le 18 avril 1912 :
Si vous me passez l'expression, mon cœur et celui de Jésus ont fusionné. Il n'y avait plus deux cœurs qui battaient, mais un seul. Le mien avait disparu comme une goutte d'eau dans la mer. Jésus était son paradis, son roi. La joie était en moi si intense, si profonde, que je n'ai pas pu me contenir : mon visage était inondé des larmes les plus délicieuses.
Une blessure d'amour est rapportée le 26 août 1912 :
Écoutez ce qu'il m'est arrivé vendredi dernier. J'étais à l'église en train de faire mon action de grâces après la messe, quand je me sentis tout à coup le cœur transpercé par un javelot de feu si vif et si ardent que je crus en mourir.
Et dans une lettre du 18 mars 1915: « Je suis crucifié d'amour ! Je n'en peux plus, vraiment ! […] La pauvre [âme] ne parvient pas à s'adapter à cette nouvelle manière d'agir du Seigneur. Le baiser et le toucher, pour ainsi dire substantiel, que le Père des Cieux, dans son amour, imprime sur l'âme, lui causent encore une souffrance intense. » Ces manifestations dépassent l'entendement et ce qu'une âme ordinaire connaît et reconnaît. Fusion des cœurs, blessure d'amour intérieur, toucher substantiel, baiser d'amour… provoquent joies surabondantes provenant de la douceur de l'amour divin et douleur de ne pas en posséder davantage. Ce sont des « sentiments spirituels délicieux imprimés dans la volonté par une sorte de contact divin et qui sont accompagnés d'une vive lumière pour l'intelligence ».
Dans ces mêmes années 1910, Padre Pio entra en contact avec Raffaelina Cerase, tertiaire franciscaine, aristocrate de Foggia, connue de Padre Agostino. Cette rencontre illustrait la tendance grandissante des Padri Agostino et Benedetto à évoquer avec leur jeune frère des situations de discernement spirituel pour recueillir de lui conseil et orientation à partager avec les fidèles qu'ils accompagnaient. Durant une vingtaine de mois, Padre Pio et «Donna Raffaelina » échangèrent des lettres dans lesquelles s'expriment divergences et convictions. Padre Pio aura toujours le souci de l'avancement spirituel de la jeune femme, dans le détachement de toute complaisance, pour s'en remettre définitivement à l'initiative divine sur son âme. Ressentant les premiers symptômes du mal qui allait l'emporter, elle s'engagea sans retour sur le chemin de la conversion. Quand il apprit qu'elle était au plus mal, Padre Pio rejoignit le couvent de Foggia, le 17 février 1916, pour l'accompagner jusqu'à sa mort qui eut lieu le 25 mars: « Raffaelina a accompli son parcours, elle a célébré les noces avec l'Époux divin. Elle s'est endormie dans le Seigneur avec un sourire de dédain pour ce monde. » D'une certaine manière, Raffaelina joua un rôle décisif dans le retour de Padre Pio à la vie régulière et conventuelle, car celui-ci prolongea son séjour au couvent de Foggia après la mort de sa dirigée.
Prière du Padre Pio
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Jour 12 - Guerre et problèmes de santé
Jour 12 - Guerre et problèmes de santé
Au cours de cette épopée mystique, le 6 novembre 1915, ce fut l'appel sous les drapeaux : Francesco Forgione quitta Pietrelcina et fut incorporé dans la 10e compagnie de santé à Naples. Pour le capucin, la guerre était un châtiment qui s'abattait sur l'Italie du fait de son infidélité à la loi de la charité. À plusieurs reprises, il parlera des « horreurs de la guerre », tout en entrevoyant la possibilité d'un réveil de la foi. Il servit comme infirmier dans la compagnie militaire de l'hôpital Sainte-Trinité de Naples. Il fut au final appelé trois fois par l'armée, mais, à chaque fois, sa santé se dégradait. Ces temps de service militaire lui pesaient, éloigné qu'il était alors d'une certaine solitude et d'un climat de prière. Une photo le montre en uniforme, amaigri, portant une vareuse trop grande. La messe lui manquait particulièrement, elle qui constituait son unique réconfort ! En août 1917, il subit des examens pulmonaires et, début septembre, il fut cependant jugé apte à des services internes. Hospitalisé quelques jours plus tard, il eut de la fièvre et son estomac ne retenait aucune nourriture. Il put revenir au couvent, mais, en mars 1918, il fut à nouveau convoqué pour des examens et diagnostiqué comme souffrant d'une bronchite alvéolaire chronique. Les médecins le réformèrent finalement fin 1918 pour tuberculose pulmonaire.
Padre Pio fit un premier séjour à San Giovanni Rotondo du 28 juillet au 5 août 1916. Sa santé semblant s'améliorer, il y fut nommé le 4 septembre, à 29 ans; il pensait que ce n'était que pour quelque temps. Il y resta cependant définitivement, cinquante-deux années durant, sauf lors des retours sous les drapeaux auxquels il dut satisfaire en 1917 et 1918 ! Ce couvent, localisé en un lieu assez désertique des Pouilles, portait le surnom de « couvent de la désolation ». Il abritait une communauté de six frères que Padre Pio qualifia très vite d'édifiante. Il se situait à l'écart du village, les gens y venaient peu. Quelques chèvres et moutons paissaient dans les collines avoisinantes.
Le nouveau venu s'y occupait des jeunes de l'« école séraphique » voisine, sorte de petit séminaire dirigé par les capucins : il confessait les enfants et leur donnait quelques conférences sur des thèmes spirituels, insistant sur l'importance de la relation personnelle de l'âme avec Dieu. Il accompagnait également le groupe du tiers-ordre et quelques personnes. C'étaient là des ministères adaptés à quelqu'un de malade. Toutefois, dans ce quotidien régulier et ordinaire, le Seigneur continuait de visiter son âme de manière assidue, avec les mêmes caractéristiques : Padre Pio pensait habiter « les tentes des pécheurs », connaissait les désolations et les épreuves, affirmant que « Dieu est bon » et concluant : « quel mystère je suis à moi-même ! »
Prière du Padre Pio
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Jour 13 - Prélude de l'apparition des stigmates
Jour 13 - Prélude de l'apparition des stigmates
Du 5 au 7 août 1918, Padre Pio reçut finalement une sorte d'assaut amoureux du Seigneur qui embrasa son âme et la transperça profondément :
Le 5 au soir, j'étais en train de confesser nos garçons quand je fus saisi soudain d'une terreur extrême à la vue d'un personnage céleste qui se présentait à l'œil de mon intelligence. Il tenait à la main une sorte d'objet semblable à une très longue lame de fer dont la pointe était bien effilée; on aurait dit que du feu jaillissait de cette pointe. […] Au plus intime de l'âme, je sens une blessure toujours ouverte qui me fait souffrir constamment.
Cette ultime blessure fut le prélude à la réception des stigmates, véritables plaies d'amour.
Ce dernier phénomène, appelé « transverbération », n'est pas inconnu dans l'histoire de la mystique. Il s'agit au sens strict d' « une blessure dans l'âme par une plaie au côté », en référence à la plaie du Christ en croix, vue comme la source de son amour.
Thérèse d'Avila, réformatrice du Carmel, fut plusieurs fois gratifiée de ce phénomène. Elle vit une fois un ange, apparu dans une forme corporelle, lui enfoncer dans le cœur jusqu'aux entrailles « un long dard en or, avec, au bout de la lance, me semblait-il, un peu de feu ». Le fer et le feu mentionnés par Padre Pio sont des éléments symboles de l'amour et de sa force. Le personnage qui lui apparut semble être Jésus, si l'on compare avec l'apparition de ce même personnage le 20 septembre suivant, lors de la stigmatisation. L'instrument est le même que celui évoqué par la sainte espagnole, sans toutefois la mention de l'or. Leur blessure fut-elle physique, ou métaphorique et spirituelle ?
D'après le Padre Pio faisant lui-même le récit, des années plus tard, de ce fameux 5 août 1918, notons que « depuis lors la blessure du cœur ne s'est plus fermée et chaque matin il doit changer le bout de tissu qu'il garde sur la blessure ». Il s'agit donc d'une blessure physique qui atteint l'âme, préparant le corps du capucin à la stigmatisation.
Selon la doctrine classique de Jean de la Croix, l'âme blessée sent au-dedans d'elle-même « un feu d'amour vif et ardent […] et dans cette ardeur l'amour montre à un si haut degré, qu'il forme comme un océan de feu, pénétrant les hauteurs et les profondeurs et les remplissant d'amour. Alors il semble à l'âme que l'univers entier n'est plus qu'un océan d'amour dans lequel elle-même est immergée ». Cela est confirmé par Padre Pio dans une lettre au Padre Benedetto, le 5 septembre 1918 :
« Je me vois plongé dans un océan de feu. La blessure qui a été rouverte en moi saigne encore et toujours. » Padre Benedetto, le 27 août, en donna l'explication :
Tout ce qui vous arrive est un effet de l'amour, c'est une épreuve, c'est un appel à collaborer à l'œuvre du Christ, notre Rédempteur […]. Lui l'amour patient, souffrant, avide, accablé, écrasé et oppressé dans le cœur, dans les viscères, au plus fort de l'ombre de la nuit et de la désolation du Jardin de Gethsémani, il est associé à votre douleur et vous associe à la sienne.
Progressivement, Padre Pio fut en quelque sorte préparé, par toutes sortes d'événements touchant l'âme et les sens, à ce qui devait marquer une étape décisive dans sa suite du Christ : la réception des stigmates, en 1918.
La réception des stigmates marque le tournant décisif de l'itinéraire spirituel de Padre Pio. Il y a un avant et un après cet événement. À partir de cette date, l'humble frère sera exposé aux regards de tous comme le Christ élevé sur la croix. À l'instar de son Seigneur, désormais, son existence se déroulera sous le signe de la contradiction et de la division. Considéré par certains comme une âme privilégiée, un saint vivant parmi eux, il sera soupçonné par d'autres – même des frères – de maladie psychologique ou même accusé d'être un manipulateur. L'identification au Christ inclut aussi cette expérience d'accueil ou de rejet qui parcourt tout l'Évangile.
[...] nous avons essayé de voir comment, étape par étape, Dieu a préparé Padre Pio à la mission à laquelle il le destinait. Cette pédagogie divine échappe à l'entendement dans un monde rationaliste ou encore hermétique à la transcendance comme le nôtre. Cela étant, même pour un croyant, les voies que trace le Seigneur demeurent souvent incompréhensibles. Padre Pio lui-même n'hésitait pas à dire qu'il était «un mystère pour lui-même». Pour parler de la stigmatisation de Padre Pio, dans un premier temps, il est indispensable de lire un large extrait de la lettre où lui-même décrit les faits tels qu'il les a vécus. Ensuite, à la lumière de ce que l'Église dit des stigmates, nous chercherons à saisir leur signification pour le cas précis de Padre Pio.
Prière du Padre Pio
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Jour 14 - La réception des stigmates
Jour 14 - La réception des stigmates
L'événement de la stigmatisation eut lieu le 20 septembre 1918 au matin, dans le chœur du couvent de San Giovanni Rotondo, alors que Padre Pio faisait son action de grâce après la messe. L'apparition des stigmates, après la vision d'un « personnage mystérieux », provoqua en lui une souffrance physique et morale indicible. Épouvanté, incapable de marcher, il se traîna le long du couloir pour s'enfermer dans sa cellule et ainsi se soustraire aux regards des autres. Cependant, malgré sa volonté de dissimuler ce qui lui arrivait, les frères s'en rendirent compte très vite et informèrent le père provincial. À la demande insistante de ce dernier, le 22 octobre 1918, Padre Pio accepta, à contrecœur, de parler de sa stigmatisation. Le temps relativement long – plus d'un mois – qu'il mit à en référer à son supérieur et en même temps à son directeur spirituel montre la répulsion qu'il ressentait à en parler. Voici donc les termes par lesquels il en fit le récit pour la première fois. Ce témoignage autobiographique mérite d'être cité intégralement et commenté par la suite.
Que vous dire pour répondre à ce que vous me demandez au sujet de ma crucifixion ? Mon Dieu, quelle confusion et quelle humiliation… J'étais au chœur, dans la matinée du 20 du mois dernier, après la célébration de la sainte messe, lorsque j'ai été surpris par un repos semblable à un doux sommeil. Tous mes sens intérieurs et extérieurs, et pas seulement les facultés de l'âme, se sont trouvés dans une quiétude indescriptible… Tout cela s'est passé en un clin d'œil. Et pendant que tout cela se passait, j'ai vu devant moi un mystérieux personnage, semblable à celui vu le soir du 5 août, qui s'en différenciait seulement en ce qu'il avait les mains, les pieds et le côté qui saignaient. Sa vue m'a atterré ; je ne saurais vous dire ce que j'ai ressenti à cet instant; je me sentais mourir, et je serais mort en effet si le Seigneur n'était pas intervenu pour me soutenir le cœur, que je sentais bondir hors de ma poitrine. Ce personnage disparut de ma vue et je me suis aperçu que mes mains, mes pieds et mon côté étaient transpercés et laissaient couler du sang. Imaginez le supplice que j'ai alors éprouvé, et que j'éprouve continuellement presque tous les jours. La blessure du cœur saigne constamment, spécialement du jeudi soir au samedi. Mon Père, je meurs de douleur, tant par le supplice que par la confusion qui s'ensuit au plus profond de mon âme. J'ai peur de mourir exsangue si le Seigneur n'écoute pas les gémissements de mon pauvre cœur et ne cesse cette opération. Jésus, qui est si bon, me fera-t-il cette grâce ? M'enlèvera-t-il au moins la confusion que j'éprouve devant ces signes extérieurs ? J'élèverai fortement la voix vers lui et je ne cesserai pas de le conjurer de me retirer, en vertu de sa miséricorde, non pas la torture, ni la douleur car je vois que c'est impossible… mais ces signes extérieurs qui sont pour moi d'une confusion et d'une humiliation indescriptibles, insoutenables.
La première impression qui se dégage du récit est celle d'un grand bouleversement. Plus d'un mois après l'événement, au moment où il écrit, Padre Pio semble encore totalement consterné, perdu. La douleur qui l'anéantit est si puissante qu'il se sent mourir. Elle le brise moralement, spirituellement et physiquement. Pour qualifier la peine insoutenable qu'il endure, Padre Pio n'hésite pas à parler de sa « crucifixion ». Les stigmates reproduisent réellement – dans son esprit, son âme et son corps – le drame de la crucifixion au Calvaire. Le cri du stigmatisé rappelle celui du Christ dans sa Passion, un cri de déréliction et de confiance : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? », « Entre tes mains, je remets mon esprit ». Le « mystérieux personnage » qui lui apparaît fait naturellement penser au Christ à cause des blessures qu'il portait sur les mains, les pieds et de son côté transpercé. La vision est rapide, sans paroles entendues ou échangées. La relation est établie par la vision. Ceci fait pressentir que tout se passe dans un acte de profonde de contemplation. Car, comme l'Évangile le suggère, voir, c'est aussi contempler : « Qui me voit, voit le Père » (Jn 14, 9). Ce croisement des regards, chargé de douleur et d'amour, provoque un impact insoutenable dans le cœur (centre de l'affect) de Padre Pio et entraîne l'apparition de plaies visibles. Parlant des stigmates, saint Jean de la Croix emploie les termes « blessures d'amour ».
Le phénomène eut lieu après la célébration eucharistique, lors de l'action de grâce. Cette précision n'est pas un simple détail. Le contexte eucharistique donne sens à ce qui advint. Padre Pio s'était déjà offert comme victime et renouvelait chaque jour cette offrande ; les stigmates rendent visible ce qu'il vivait et célébrait lors de la messe.
Padre Luciano Lotti écrit qu'une des plus grandes confusions que Padre Pio éprouva avec l'apparition des stigmates était liée au fait qu'il comprit que son corps serait désormais le lieu de la manifestation de Dieu. Son corps ne lui appartenait donc plus, c'était « un corps donné », offert pour que le Seigneur puisse s'y manifester. Désormais, Padre Pio sera comme un signe vivant pour faire voir et donner à comprendre ce que l'Eucharistie représente: « Ceci est mon corps livré… ceci est mon sang versé pour la multitude. »
Le récit des stigmates évoque les douleurs morales que causent ces blessures. Celles-là, Padre Pio veut bien les accepter à condition que les blessures visibles lui soient enlevées. Son humiliation et sa confusion sont grandes que les plaies soient exposées aux yeux de tous. Les stigmates – dont il sera marqué presque cinquante ans – ne sont pas un sujet de fierté, comme des distinctions, mais le motif d'une vraie humiliation. Plusieurs années après sa stigmatisation, Padre Pio confiait à Fra Modestino, originaire, lui aussi, de Pietrelcina :
Il me semble être comme un grand coupable. On me suit à chaque pas. Je vais à l'église, je trouve du monde ; certains demandent conseil, d'autres veulent connaître l'avenir, d'autres cherchent à fureter dans mes plaies. Ils se jettent sur mes mains pour les embrasser et me causent des douleurs insoutenables. Il y en a qui glissent leurs doigts sous mon gant pour explorer… Le prisonnier a un peu de temps à lui. On ne m'accorde pas une minute de liberté, de jour et de nuit je suis surveillé.
Est-il nécessaire de rappeler que les stigmates étaient des plaies toujours ouvertes, avec des pertes de sang quotidiennes (environ l'équivalent d'une tasse par jour, me confia un frère), et qui provoquaient de grandes douleurs au moindre mouvement de son corps ? Une poignée de main trop appuyée, un faux pas qui faisait heurter son pied déclenchaient de très vives souffrances.
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
Mets tes délices dans le Seigneur et il t'accordera ce que ton cœur demande.
Révèle au Seigneur ta voie et espère en lui, et il fera selon tes désirs.
Ainsi soit-il.
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Re: Plongez dans les écrits qui retracent L'ETRANGE DESTINEE de PADRE PIO
Plongez dans les écrits qui retracent L'ETRANGE DESTINEE de PADRE PIO
Jour 15 - Ce que l'Eglise dit des stigmates
Jour 15 - Ce que l'Eglise dit des stigmates
Sur la question des stigmates, l'Église est toujours réservée et prudente quand il s'agit de se prononcer. Nous le savons, les stigmatisés ne sont pas forcément des saints et les saints – tant s'en faut – ne sont pas nécessairement stigmatisés. Les stigmates peuvent avoir une origine divine, mais ils peuvent aussi être la conséquence d'une maladie psychique ou névrotique, ou encore d'une autre raison indéfinie.
Ce qui détermine la sainteté d'une personne, c'est l'exemplarité de sa vie chrétienne, qu'elle soit stigmatisée ou non. L'étude de l'héroïcité des vertus, requise pour une canonisation, évalue tous les efforts d'une personne pour accueillir la grâce de Dieu et vivre conformément à l'Évangile. Cette héroïcité est beaucoup plus importante que les faits extraordinaires ou miraculeux attribués à une personne au cours de sa vie.
Quand il s'agit de reconnaître la sainteté d'une personne stigmatisée, le procès en vue de la canonisation revêt une investigation plus exigeante afin de vérifier l'authenticité des stigmates. C'est pourquoi, entre autres raisons, l'élévation de Padre Pio à l'honneur des autels fut un chemin plus laborieux que d'ordinaire. L'enquête en vue de déterminer la véracité des stigmates explore à la fois la nature de ces plaies (dimensions médicale et scientifique) ainsi que leurs répercussions dans la vie du stigmatisé (aspects psychique et éthique). Durant toute sa vie, et même après sa mort, Padre Pio fut soumis à toutes sortes d'examens et d'investigations. Face à ces enquêtes, parfois humiliantes, malveillantes voire mensongères, il obéit toujours humblement et patiemment, dans le silence. À ses confrères, parfois exaspérés à sa place, il lui arrivait même d'adresser quelques mots d'apaisement pour les calmer.
La canonisation de Padre Pio aurait été simplement impossible si ses stigmates avaient posé le moindre doute aux rigoureuses commissions de médecins, de théologiens et d'évêques. Certes, Padre Pio n'a pas été déclaré saint parce qu'il fut marqué des stigmates. Mais l'Église, après un long et minutieux travail de discernement, reconnut qu'ils étaient un don de la grâce divine et qu'ils étaient, pour le peuple de Dieu, comme un signe vivant de la Passion et de la Résurrection du Seigneur. Les paroles les plus autorisées concernant l'authenticité des stigmates de Padre Pio, saint Jean-Paul II les prononça devant plus de six cent mille personnes le jour de sa béatification :
Les personnes qui se rendaient à San Giovanni Rotondo pour participer à sa messe, pour lui demander conseil ou pour se confesser, découvraient en lui une image vivante du Christ souffrant et ressuscité. Sur le visage du Padre Pio resplendissait la lumière de la Résurrection. Son corps, marqué par les « stigmates », faisait apparaître la relation profonde entre la mort et la Résurrection, qui caractérise le mystère pascal. Pour le Bienheureux de Pietrelcina, la participation à la Passion a eu des accents d'une intensité toute spéciale : les dons singuliers qui lui furent accordés et les souffrances intérieures et mystiques qui les accompagnaient lui permirent de faire l'expérience d'être associé constamment aux souffrances du Seigneur, avec une conscience permanente que le Calvaire est la montagne des saints.
Quelle est la portée spirituelle des stigmates de Padre Pio, pour lui-même et pour l'Église ? La question est complexe, mais on ne peut pas l'éviter. Sans entrer dans une réflexion ardue, l'on peut avancer deux pistes. Les stigmates sont, d'une part, le signe d'une communion d'amour au Christ crucifié. D'autre part, ils témoignent d'une offrande totale de soi-même pour le salut de ses frères humains. Padre Pio, dans une lettre du 21 novembre 1921, synthétise de manière simple et limpide ces deux dimensions, disant : « Je suis dévoré par l'amour de Dieu et du prochain. »
Comme nous l'avons vu, c'est à travers ce que la théologie mystique appelle la nuit des sens, où alternent les désolations et les consolations spirituelles, que Padre Pio s'est laissé modeler à l'image du Christ crucifié. La stigmatisation est comme le sceau de cette union au Christ par la souffrance et par l'amour. Le mot « passion » n'évoque-t-il pas à la fois la souffrance et l'amour ? Jésus lui-même, bien avant le don des stigmates, alors qu'il initiait Padre Pio à son destin, lui avait dit : « Mon fils, c'est dans la souffrance que l'on reconnaît l'amour ; tu le ressentiras avec acuité en esprit, et plus encore dans ton corps. » À l'époque de ces locutions surnaturelles, Padre Pio – ainsi qu'il le confiait à son père spirituel – ne comprenait pas ce que ces révélations voulaient signifier.
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
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Jour 16 - Souffrir pour les autres
Jour 16 - Souffrir pour les autres
Pour Padre Pio, la souffrance fut comme une vocation. Pas à pas, il pénétra le mystère de la Croix du Christ qui confère à la souffrance un sens, une dimension nouvelle : celui de l'amour. Certes, personne ne cherche la souffrance pour elle-même, mais lorsqu'elle est acceptée et offerte à Dieu par amour, elle devient un chemin pascal, un moyen de configuration au Christ mort et à jamais vivant. « Jésus, m'a offert ce calice ; je l'ai accepté, et voilà pourquoi il ne m'épargne pas… J'ai été trouvé digne de souffrir avec et comme Jésus. » Dans ces lignes adressées au Padre Agostino, où Padre Pio exprime son plein consentement à la volonté de Dieu, les mots souffrir « avec » et « comme » Jésus, sont à souligner. Souffrir « avec » indique son désir d'union à la Croix du Christ ; souffrir « comme » exprime son consentement à éprouver les douleurs que Jésus endura dans sa passion. Associé, par grâce et sans aucun mérite de sa part, à l'œuvre de la Rédemption du Christ, Padre Pio se sentit privilégié par Dieu, même dans la souffrance. Puisque la Croix est le moyen de vivre et d'aimer avec le Christ, il déclare :
« Je ne désire pas le moins du monde voir ma croix allégée, parce que je tiens à souffrir avec Jésus. Quand je contemple la croix sur ses épaules, je me sens fortifié et je déborde d'une sainte joie. » La Croix comme un livre lui enseigne ce que signifie aimer et jusqu'où va l'amour. « Je sais parfaitement, écrit-il, que la Croix est la preuve de l'amour, les arrhes du pardon, et que l'amour qui n'est pas nourri par la Croix n'est pas authentique ; ce n'est qu'un feu de paille. »
Comme le Christ subit la Passion par amour des hommes, de même Padre Pio, épousant les sentiments de son Seigneur, porta sa croix pour le salut de ses frères pécheurs. Dans les débuts de son itinéraire mystique, Padre Pio était comme en haute mer, essuyant de violentes tempêtes. Angoissé par ces tourments, il était surtout préoccupé de la nature de sa relation à Dieu. Toutes ces souffrances avaient elles un sens ? Étaient-elles la conséquence de l'abandon de Dieu à cause de ses péchés ? Cette question revient abondamment et de différentes manières sous sa plume.
Après le don des stigmates, son ton changera progressivement ; se décentrant de lui-même, Padre Pio consentira toujours plus à ses souffrances pour le salut de ses frères. Durant une période, il connaîtra même un vrai tiraillement entre le désir de quitter cette terre et celui de continuer à souffrir comme victime pour le salut des hommes.
Cette disposition intérieure rappelle celle de saint Paul : « Je me sens pris entre les deux: je désire partir pour être avec le Christ, car c'est bien préférable ; mais, à cause de vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire » (Ph 1, 23-24).
Comprenant le déchirement existentiel que Padre Pio vivait, entre la perspective d'offrir ses souffrances pour le salut du prochain et son désir de consommer définitivement son union avec le Christ, le Padre Benedetto lui écrivit une lettre déterminante. Ces paroles l'aidèrent à comprendre la volonté de Dieu et à y répondre : «Ta mission n'est pas encore achevée et, plus que d'être absorbé en Dieu, tu dois avoir soif du salut de tes frères : “J'ai soif.” L'œuvre de médiateur peut aussi se continuer de là-haut; mais je suis persuadé que les saints s'intéressent plus aux misères des autres quand ils sont sur la terre. »
Dans le même sens, Padre Agostino lui rappela que si les stigmates sont un don du Seigneur pour lui, ils le sont aussi « pour la sanctification des autres ».
Le don que Dieu fait à quelqu'un n'est pas uniquement destiné à la personne qui le reçoit, mais il est en vue du bien de tous.
Au terme de l'écartèlement « de deux forces absolument contraires, celle de vivre pour être utile à [ses] frères d'exil et celle de [s]'unir à l'Époux », Padre Pio s'abandonna totalement à la mission que Dieu lui confiait. Renonçant à ce qui lui semblait un gain pour lui, il se consacra sans réserve et jusqu'au bout au salut de ses frères.
Avec la crainte de ne pas être digne de la mission que le Seigneur lui confiait, il dira : « Je suis prêt à tout, pourvu que Jésus soit content de moi et sauve les âmes de mes frères, spécialement celles qu'il m'a confiées. »
Padre Benedetto, avec l'aplomb de son expérience de directeur des âmes, formula en quelques mots lapidaires la vocation de Padre Pio : « Tout ce qui vous arrive est un effet de l'amour, c'est une épreuve, c'est une vocation a corredimere : c'est par conséquent une source de gloire. J'affirme cela comme étant certain et indubitable. » Les mots italiens « a corredimere » sont parfois traduits par « à être co-rédempteur », ce qui est inexact. Jésus-Christ étant l'unique et seul Rédempteur, « corredimere » signifie participer, prendre part à l'œuvre de la Rédemption.
À partir du don des stigmates, Padre Pio vécut toute sa vie dans cette perspective de don de soi pour le prochain, réalisant ce que saint Paul écrivait aux Colossiens : « Maintenant je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l'accomplis pour son corps qui est l'Église » (Col 1, 24).
Dans ses lettres à ses fils et filles spirituelles, Padre Pio exprime clairement sa vocation à offrir ses souffrances pour soulager celles des autres, qu'elles soient physiques, matérielles, morales ou spirituelles. Il compare volontiers sa mission à celle de Simon de Cyrène qui aida Jésus à porter sa croix. Ainsi, à une de ses filles spirituelles, il écrit : « Le Cyrénéen a gravi le Calvaire à ta place, […] ne te laissant que le chemin de la plaine à parcourir. Es-tu contente ? Demande cependant à Jésus, au nom de la sainte obéissance, qu'il te rende la santé, autrement le Cyrénéen n'aura même pas la consolation de t'avoir remplacée dans la rude montée du Calvaire. »
Immergé dans le mystère de la souffrance, Padre Pio étonnait cependant ses frères et les personnes qui le visitaient par sa sérénité, sa joie et son sens de l'humour. Il faisait bon être en sa compagnie tout imprégnée de paix franciscaine. Il est important de souligner ce fait pour corriger l'image d'un saint grave et sévère que l'on se fait parfois de lui. Bien qu'intimement associé à la Passion du Christ, il n'est pas tombé dans le piège de l'adage bien connu selon lequel un saint triste est un triste saint. Un jour, don Pierino Galeone, un fils spirituel, lui dit: « Padre, comment pouvez-vous tant souffrir et avoir un visage toujours serein et joyeux ? Alors que moi, à la moindre difficulté, je ne sais pas comment cacher la douleur sur mon visage ? » Padre Pio lui répondit: « Mon fils, commence par accueillir les revers et les afflictions avec une douce résignation, et le Seigneur ne manquera pas de mettre dans ton cœur la sérénité, la paix, la joie et, par conséquent, la béatitude de la souffrance. »
Prière du Padre Pio
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Jour 17 - Remise en question et persécutions
Jour 17 - Remise en question et persécutions
Ce 20 septembre 1918 ne marqua pas seulement la vie de Padre Pio, cette date fut aussi un tournant pour le petit couvent de San Giovanni Rotondo.
En effet, pèlerins, curieux, journalistes commencèrent à converger vers le village jusque-là isolé et bien tranquille des Pouilles. La rumeur enflait, sans les réseaux sociaux, mais par le bouche-à-oreille, ce qui revient au même. Le stigmatisé du Gargano faisait la une de certains journaux. D'autres visiteurs étaient envoyés à dessein : cardinaux, médecins et spécialistes venaient examiner les stigmates. Jusqu'en 1923, la vie du capucin s'organisa autour de la vie commune avec les autres frères, l'accompagnement des jeunes de l'école séraphique voisine et la présence au confessionnal. Le 3 juin 1919, il écrivit au Père Benedetto : « Tout mon temps se passe à délier mes frères des liens de Satan», et il ajouta : « Ici, viennent d'innombrables personnes de toutes classes et des deux sexes dans le seul but de se confesser et on me réclame pour cela. »
Ainsi, il ne pouvait écrire ni répondre aux lettres de plus en plus nombreuses que tard dans la soirée : « Minuit sonne et, épuisé par les travaux absorbants que j'ai soutenus toute la journée, je prends la plume pour vous écrire. »
À partir de 1923 cependant, Padre Pio connut des périodes de mises à l'écart que d'aucuns ont pu qualifier de véritables persécutions. Simulateur, escroc, corrupteur, libertin… on l'accusa d'être tout cela ; rien ne lui fut épargné, souvent par jalousie ou calomnie gratuite. Des témoignages remontaient jusqu'aux papes qui, alternativement, condamnaient ou réhabilitaient le capucin de San Giovanni Rotondo. Mal renseignés, Pie XI et Jean XXIII furent hostiles au Padre Pio. Benoît XV, Pie XII et Paul VI lui furent plutôt favorables puis Jean-Paul II, venu visiter le capucin lorsqu'il était encore le cardinal Karol Wojtyla durant le concile Vatican II, lui voua une grande confiance : il lui demanda la guérison d'une amie proche qui en a témoigné.
Wanda Poltawska ayant été frappée par un cancer grave nécessitant une opération chirurgicale, Mgr Wojtyla envoya une lettre le 17 novembre 1962 au Padre Pio pour lui demander la guérison de cette « mère de quatre enfants ». Le 28 novembre 1962, il lui écrivit une lettre de remerciement : « La femme de Cracovie […] a été soudainement guérie le 21 novembre, avant son opération. »
Le Saint-Office, actuelle Congrégation pour la doctrine de la foi, émit plusieurs décrets négatifs contre lui en 1923, 1924, 1926 et 1931. Isolement; interdiction de célébrer publiquement et de confesser entre 1931 et 1934; éloignement des pèlerins et limites d'action entre 1961 et 1964. Padre Pio fut alors mis au courant d'un ordre le nommant en un autre couvent, mais les habitants de San Giovanni Rotondo, apprenant la nouvelle, s'y opposèrent, occupant la route jour et nuit et manifestant bruyamment leur opposition. Il resta donc. Grâce au travail de certains historiens, nous pouvons reconstituer le chemin de ces persécutions, particulièrement vives durant la décennie 1920. L'évêque de Manfredonia, Mgr Pasquale Gagliardi, porta une responsabilité particulière dans ce climat de persécution. Connu pour ses frasques, il fut un acteur « zélé » sur ce chemin : dans son diocèse, chantages et prévarications étaient monnaie courante de la part de ceux qui composaient son administration. Or, à San Giovanni Rotondo, un véritable renouveau spirituel était à l'œuvre. Dès lors, les dénigrements furent légion, remontant jusqu'au Saint-Office, dont le secrétaire était le cardinal Merry del Val. Celui-ci prit la plume le 21 juillet 1922 pour dénoncer des bagarres dans le couvent à cause de l'argent qui provenait des offrandes nombreuses et accuser les frères de faire le mur, la nuit, pour rejoindre des femmes. D'où venaient ces calomnies ? De Mgr Gagliardi, en visite au Vatican le 2 juillet 1922, où se trouvaient certains de ses amis ! Dès le début de l'année, Padre Pio avait senti monter les hostilités. Il avait alors écrit au Padre Benedetto :
La tempête est sur le point de me submerger et je crains parfois de l'être réellement. Rien ne parvient à dissiper les ténèbres épaisses dans lesquelles je suis plongé. Il me semble que les eaux de la tribulation doivent m'étouffer d'un moment à l'autre. Je me sens exténué, tant du point de vue physique que moral; je prie, mais aucun rayon de lumière ne vient d'en haut: la demande d'aide que je profère continuellement au Très-Haut me dessèche la gorge. Mon Dieu, qui me délivrera de cette dure prison, de cet enfer double ?
Le 2 juin, une note du Saint-Office prenait des mesures disciplinaires contre Padre Pio, ordonnant notamment l'arrêt de tout échange épistolaire avec ses directeurs spirituels, l'ouverture de son courrier, la célébration de la messe tôt le matin et le respect strict de la vie conventuelle. Ces mesures contraignirent Padre Pio à célébrer dans la chapelle intérieure du couvent, nommée le sacellum. À partir de ce moment, notre capucin ne verra jamais plus et n'aura plus aucun contact avec le Padre Benedetto. L'objectif était ici clairement d'isoler Padre Pio et de l'empêcher d'avoir des contacts avec les pèlerins ou des personnes de l'extérieur.
Un an plus tard, le 31 mai 1923, un décret fut pris par le Saint-Office contre Padre Pio: « Il ne constate pas de caractère surnaturel aux faits attribués à Padre Pio. » Ce décret a sans doute été influencé par le pseudo-rapport du médecin Gemelli. Le frère mineur Agostino Gemelli, médecin réputé, ami personnel de Pie XI et fondateur de l'université du Sacré Cœur à Rome, s'était rendu le 18 avril 1920 à San Giovanni Rotondo. Cependant, comme le Saint-Office avait décidé que personne ne pourrait voir les stigmates sans autorisation écrite, Padre Pio avait répondu au frère médecin qu'il n'était pas autorisé à les lui montrer. Cela n'empêcha pas ce dernier de faire un rapport affirmant la dimension naturelle et somatique des stigmates. Fra Gemelli publia d'ailleurs en 1924 un article sur les stigmates de saint François, à l'occasion de leurs huit cents ans, où il affirmait que « le diagnostic d'hystérie a un fondement raisonnable […]. Chez les individus hystériques, les stigmates sont produits artificiellement, quand bien même de façon inconsciente ».
Voilà qui était dit et fut confirmé par la réponse de ce même Gemelli à un Monsignore qui lui demandait ce qu'il pensait de Padre Pio : « masochiste, escroc, psychopathe ». Dans cette ambiance, les fidèles et amis de Padre Pio eux-mêmes ne furent pas toujours patients ou constructifs. Chicaneries, fausses confidences, débordements fréquents, impression d'une image souvenir représentant Padre Pio, découpe de son habit voire du siège où il s'était assis… Son père spirituel, Padre Agostino, dans son journal, commente : « À peine le Seigneur l'a-t-il fait connaître au monde que Satan a entrepris aussitôt une autre lutte contre la réputation de sainteté de Padre Pio, spécialement par le moyen de la presse… et des fanatiques et de femmes hystériques. » Une visite apostolique du diocèse de Manfredonia eut lieu en 1928 qui mit noir sur blanc une liste de turpitudes et d'exactions bien renseignées.
Avertissements, notifications, décrets s'accumulèrent et, le 23 mai 1931, Padre Pio fut interdit de célébration publique, de confession et de tout contact avec l'extérieur. Il était prisonnier au couvent, reclus au nom de l'obéissance. Ce n'est que le mardi 16 mai 1933 qu'il put à nouveau descendre à l'église.
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
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Jour 18 - L'obéissance chrétienne
Jour 18 - L'obéissance chrétienne
Déjà, la mort de sa mère venue passer Noël à San Giovanni Rotondo en 1929 et qui succomba à une pneumonie lui avait été un coup terrible. Ce 3 janvier 1929, à 5h29, près du corps sans vie de sa chère Mamma, Padre Pio manifesta sa douleur avec force larmes. Quelqu'un, pour le consoler, lui dit : « Mais cher Padre Pio, vous nous avez appris vous-même que la douleur ne doit être qu'une expression d'amour et qu'il faut l'offrir à Dieu. Alors pourquoi pleurez-vous ainsi ? » Padre Pio lui répondit : « Mais ce sont précisément des larmes d'amour, rien que de l'amour. »
Les funérailles de sa maman eurent lieu le lendemain; elle fut enterrée au cimetière de San Giovanni Rotondo, dans la chapelle des frères capucins. Ces mots furent gravés sur sa tombe : « Comme pour vaincre l'obscurité de la nuit, le soleil se lève au creux de l'aube, du sein de la mère, une étoile de lumière, le fils prêtre est né et, sur l'obscurité du péché, sur les ténèbres de toutes les douleurs humaines, il apporte la lumière de Dieu. »
Même s'il fut abasourdi par la dureté de la sanction vaticane du 23 mai 1931, Padre Pio obéit : « Que la volonté de Dieu soit faite » furent ses seules paroles lorsque le supérieur local lui apprit la nouvelle.
Le pape Jean-Paul II, lors de l'homélie de sa béatification, le 2 mai 1999, est revenu sur ces douloureuses circonstances : « Dans l'histoire de la sainteté, il arrive que l'élu, par une permission spéciale de Dieu, soit l'objet d'incompréhensions. Quand cela se vérifie, l'obéissance devient pour lui un creuset de purification, un chemin d'assimilation progressive aux Christ. » Nous en sommes convaincus, Padre Pio a souffert pour l'Église et par l'Église, « par des gens d'Église, qui alourdissent la communauté, animée par l'Esprit du Christ et sacrement admirable de salut, du poids de leurs misères, de leur avidité, de leurs ambitions, de leurs étroitesses et de leurs déviations. Il a senti l'amertume des procédures arbitraires, des mesures très dures, injurieuses, méchantes, sans réagir, sans réclamer… ». En tout cela, le silence de Padre Pio fut conforme à celui de Jésus en sa Passion et il le garda par amour : « En Padre Pio – pauvre frère du Gargano, connu et admiré du monde entier –, rien n'est peut-être aussi grand que son silence persistant, presque obstiné, si ce n'est son amour humble pour l'Église, sa fidélité à l'Église. »
Comprenons bien : il ne s'agit pas d'excuser les erreurs possibles des gens d'Église, mais Padre Pio, au faîte de sa notoriété, comprit que ces accusations acceptées sans chercher à se défendre pouvaient être pour lui un chemin bénéfique d'humilité.
Le décret sur la vertu de sainteté publié par la Congrégation des saints à l'occasion de la béatification de Padre Pio dit ceci : « Il fut obéissant en tout aux ordres des supérieurs, même lorsque ceux-ci étaient lourds. Son obéissance était surnaturelle dans l'intention, universelle dans l'extension et intégrale dans l'exécution. » L'obéissance ici relève d'un acte de foi vécu dans une profondeur spirituelle vertigineuse. Il ne sentait aucun réconfort dans la soumission et pourtant elle était tout pour lui : obéir à l'autorité légitime sans tout comprendre était le seul lieu objectif qui le confirmait dans la vérité de son chemin d'offrande. L'obéissance chrétienne n'a d'autre modèle que le Christ. Au jardin des Oliviers et sur la Croix, le Seigneur n'a eu d'autre réconfort que la certitude de ne cesser d'être dans le regard du Père. En acceptant ce chemin dans l'aridité et la nuit, l'humble capucin de Pietrelcina était entré dans la logique de l'Évangile.
Jusqu'à présent, la correspondance de Padre Pio avec ses directeurs spirituels a beaucoup été citée. Ces nombreuses lettres, parfois quotidiennes, sont une source précieuse d'information sur les pensées, les tourments, les interrogations et plus généralement sur la vie intérieure de l'homme de Dieu.
Toutefois, à partir de 1923, cette correspondance dut cesser sur ordre du Saint-Office. Dès lors, c'est par les témoignages extérieurs que la vie de Padre Pio nous est connue. Durant les décennies qui suivirent, interdictions et permissions alternèrent, conduisant Padre Pio à être plus ou moins « prisonnier » au couvent. Mais il fut autorisé à se présenter de nouveau à la chapelle extérieure du couvent et là, il fut possible de le rencontrer à l'autel, dès juillet 1933, ou au confessionnal, à partir du 25 mars 1934.
Prière du Padre Pio
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our 19 - La messe par Padre Pio
our 19 - La messe par Padre Pio
Dès 4h30 du matin, la chapelle se remplit. La plupart des hommes se rendent à la sacristie pour saluer Padre Pio. Il revêt lentement les ornements pour célébrer la messe, « l'événement » dans la journée de Padre Pio et pour ceux qui, nombreux, viennent désormais à San Giovanni Rotondo. Il se recueille devant la croix et là, ses traits se crispent parfois : « Une sorte de détresse se lit sur son visage », écrit René Hamel, ce prêtre français sulpicien qui fit le voyage à la rencontre du célèbre capucin en décembre 1954. C'est avec ce témoin privilégié que nous allons suivre « la messe » de Padre Pio. Rien de spectaculaire, rapporte d'abord notre témoin, si ce n'est que « cet homme a le don de faire prier ». Cette première mention est capitale : Padre Pio veut conduire les autres à Dieu et non les retenir à lui. Il ne veut pas être le centre des regards, mais entend emmener les fidèles à Jésus, centre de son attention et de sa vie, Jésus aimé, Jésus annoncé.
La messe dure… entre 1h15 et 2 heures, mais c'est après que l'on s'en aperçoit car, au cours de la célébration, nulle envie de regarder sa montre ! Tôt le matin, Padre Pio sort de la sacristie et s'avance de son pas traînant, les épaules un peu voûtées. Ses mains entrouvertes se touchent par le bout des doigts, tendues en une prière fervente. Le début de la messe se déroule sans notation particulière. D'une voix lente, il introduit la célébration par le signe de croix et récite le Confiteor, « je confesse à Dieu », d'une voix alors suppliante, s'inclinant au moment de demander pardon. Lors de la lecture de l'Évangile, qui est, ce jour-là, celle de l'apparition de Jésus à Thomas, le prêtre sulpicien note que le visage du capucin, d'abord serein et recueilli, s'anime d'étonnement, comme s'il l'entendait pour la première fois, puis de trouble et d'angoisse. « Des sanglots mal réprimés le secouent : des larmes coulent sur ses joues. Pour lui, ce n'est plus un récit. C'est une page vivante de l'Évangile vivant. » Les larmes viennent exprimer l'émotion et la tristesse : Dieu converse avec ses créatures et celles-ci font preuve d'ingratitude et d'incrédulité.
Cela fait dire à notre témoin: « Cet homme a la foi ! »
L'offertoire est dit lentement, très lentement: l'élévation de la patène et du calice dure bien une dizaine de minutes. Puis suit un silence. Une nouvelle étape s'inaugure, « sous le signe de la souffrance », écrit le Père Hamel. Les prières silencieuses continuent.
« On a l'impression que le Père essaye de retarder le plus possible le dénouement du sacrifice, comme si, à mesure qu'approche la consécration, une panique se développait en lui. » Ses mains se crispent, les traits de son visage expriment la douleur. « On ne peut s'empêcher d'évoquer l'agonie. » Effectivement, un jour, une fille spirituelle de Padre Pio, Cleonice Morcaldi, osa poser la question:
– Père, comment êtes-vous à l'autel ?
– Comme le Christ sur la croix, lui répondit Padre Pio.
– Tout le temps de la messe vous êtes suspendu à la croix ?
– Oui, et comment veux-tu que j'y sois ?
– Alors, à la sainte messe, vous mourez ?
– Mystiquement dans la sainte communion.
– Par douleur ou par amour, Père ?
– Par l'un et par l'autre : mais plus par amour .
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
Mets tes délices dans le Seigneur et il t'accordera ce que ton cœur demande.
Révèle au Seigneur ta voie et espère en lui, et il fera selon tes désirs.
Ainsi soit-il.
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Plongez dans les écrits qui retracent L'ETRANGE DESTINEE de PADRE PIO
Jour 20 - En communion avec le Christ
Jour 20 - En communion avec le Christ
Voilà qui explique le drame qui se joue à chaque messe. Padre Pio participe d'une manière unique à la douleur et à l'amour de Jésus, du Cénacle au Calvaire, en passant par Gethsémani. Lorsque Padre Pio invite les fidèles à la prière, il ouvre ses mains et les fidèles découvrent ses plaies sanglantes: « Priez, frères, que ce sacrifice qui est aussi le vôtre soit agréable à Dieu. » « Que le Seigneur accepte de vos mains ce sacrifice », répond l'assemblée. Le visage du célébrant est alors d'une pâleur lumineuse. Quand sonne l'élévation de l'hostie puis du calice, Padre Pio s'immobilise dans la contemplation pendant de longues minutes, « dix, douze, davantage peut-être », rapporte un autre témoin de la messe matinale. C'est l'heure de la puissance des ténèbres qu'il semble revivre sous les yeux des fidèles présents. Jésus s'offre à la gloire du Père pour le salut de tous. Padre Pio, en agonie, réalise ce qu'il avait écrit sur son image d'ordination sacerdotale : « Jésus, mon souffle et ma vie, aujourd'hui, en tremblant, je t'élève dans un mystère d'amour. Qu'avec toi, je sois, dans le monde, Voie, Vérité et Vie et, pour toi, prêtre saint, victime parfaite. » Présence au pied de la croix, présence sur la croix. Puis vient la descente de la croix: la communion de Padre Pio semble exprimer « la paix » du Crucifié. « Son visage n'exprime plus la souffrance. Il appuie ses coudes sur l'autel : “Seigneur, je ne suis pas digne…” Les yeux sont fixés sur l'hostie. C'est la prière de celui qui espère contre toute espérance. Ayant communié, il reste immobile. Il semble hors du temps, absent du monde, perdu dans la contemplation. » De retour à la sacristie, la fatigue se lit sur le visage du capucin.
La messe était le grand moment de la journée, « le plus grand moment de communion avec Jésus prêtre et victime », dira saint Jean-Paul II au lendemain de sa béatification. Autel et Calvaire semblent s'identifier. La correspondance de Padre Pio rend compte de sa foi profonde au Christ présent dans l'hostie. Ainsi, bien avant les stigmates, dans une lettre du 21 mars 1912, nous lisons :
Dieu seul sait combien de douleur j'ai éprouvé surtout après la messe, de sorte que je les ressens encore en moi. La tête et le cœur me brûlaient, mais c'était un feu qui me faisait du bien. Ma bouche éprouvait la douceur du Corps immaculé du Fils de Dieu. […] À quel point Jésus me rend heureux ! Que son esprit est doux ! Je suis plein de confusions et je ne sais rien d'autre que pleurer et répéter : « Jésus, ma nourriture » .
Cette délectation alla grandissante : l'union avec le Christ transforma l'être sacerdotal de Padre Pio au point de ne laisser voir que le mémorial du sacrifice de la Croix et de ne renvoyer qu'à la personne même du Sauveur dans l'acte rédempteur.
Après la messe matinale, à la tribune de la chapelle qui était le chœur des capucins, Padre Pio faisait une longue action de grâce. C'était d'ailleurs à ce moment de la journée qu'il reçut plusieurs grâces mystiques, dont les stigmates. « Jésus, ma nourriture », répétait-il alors que sa bouche avait goûté la chair du Fils de Dieu. « Il vient en moi chaque matin et déverse dans mon pauvre cœur toutes les effusions de sa bonté. » En dehors de la messe à laquelle il tenait particulièrement, Padre Pio recommandait aussi l'adoration eucharistique. Il en parlait ainsi souvent : « Entre dans l'église en silence et avec un profond respect, te considérant indigne de comparaître devant la majesté du Seigneur. À peine es-tu en présence du Saint Sacrement, fais dévotement la génuflexion. Ayant trouvé une place, agenouille-toi et rends à Jésus Hostie le tribut de ta prière et de ton adoration. » La pensée de Jésus au Saint Sacrement occupait souvent l'esprit du capucin, tout au long de ses journées.
Prière du Padre Pio
Espère dans le Seigneur, fais le bien et tu habiteras la terre. Et tu seras rassasié de ses richesses.
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Jour 21 - Confesser du matin au soir
Jour 21 - Confesser du matin au soir
Toujours au lendemain de la béatification, saint Jean-Paul II eut ces mots à propos de la vie de Padre Pio : « Sa vie, un combat incessant, soutenu par les armes de la prière, centrée autour des gestes quotidiens sacrés de la confession et de l'Eucharistie » : pendant plus de cinquante ans, Padre Pio a été ministre du pardon de Dieu au confessionnal et ministre du salut à l'autel. « Il disait la messe, confessait du matin au soir et était – c'est difficile à dire – le représentant de Notre Seigneur, marqué des plaies de notre Rédemption. Un homme de prière et de souffrance », dira Paul VI. Voilà les raisons de sa renommée.
Chaque année, ce furent des milliers de personnes qui entrèrent dans le confessionnal, de toutes classes sociales, de tous âges, hommes et femmes.
Certains attendaient depuis 2 heures du matin devant l'église, jusqu'à ce qu'on instaure des tickets avec numéros instituant un ordre de passage pour éviter la confusion. « Il y a de splendides conversions », confia Padre Pio dans une lettre de 1919. Ces confessions demandaient au capucin toute sa disponibilité, souvent plus de 10 heures par jour. Il puisait son énergie dans la prière, particulièrement après la messe ou par la récitation du chapelet, et bien sûr dans la célébration de la messe, y trouvant les forces et les grâces nécessaires pour son ministère.
Dès les premiers mots qu'il adressait à son pénitent, en détachant bien les syllabes : « Quand t'es-tu confessé pour la dernière fois ? », on comprenait qu'il attendait une confession claire, brève, complète, sincère. À ceux qui ne s'étaient pas confessés depuis longtemps, il ajoutait volontiers : « Vous avez bien fait de venir. » Cinq ou six minutes lui suffisaient pour transformer toute une existence et pour recentrer sur Dieu une vie parfois dissolue.
Ses paroles étaient brèves, elles aussi, et concises. Certains venaient en curieux et pouvaient repartir transformés par leur confession, telle la richissime Luisa V., venue « pour voir », mais qui, à peine entrée dans la chapelle de San Giovanni Rotondo, fondit en larmes, envahie de douleur par la conscience de ses péchés; Padre Pio se fit rassurant et lui dit : « Calmez-vous, la miséricorde de Dieu n'a pas de borne et le sang du Christ lave tous les crimes du monde. » Elle se prépara pour la confession et revint le lendemain. Cependant, une fois dans le confessionnal, ce fut le blanc : Padre Pio vint alors à son aide et fit l'inventaire de ses péchés, puis il demanda si la femme n'avait rien à ajouter. Effectivement, elle avait encore un péché grave à confesser. Padre Pio attendit, Luisa se ressaisit puis fit l'aveu de ce « dernier » péché, et le capucin lui donna l'absolution.
Il arrivait qu'il renvoyât le pénitent avant la fin : « Dehors ! Va-t'en ! Je ne veux pas te voir avant tel jour… » Le ton devenait impérieux et sévère.
Padre Pio a laissé le souvenir d'un prêtre pouvant traiter avec une certaine dureté les pénitents ou faisant preuve d'impatience, à la manière d'un saint Philippe Néri, impitoyable avec ceux qui minimisaient leurs péchés. Son attitude ne satisfaisait pas le capucin ; il écrivit ainsi en 1920 : « Je déplore que, sans le vouloir et sans le prévoir, il m'arrive d'élever un peu la voix en ce qui concerne la correction. Je reconnais que c'est une faiblesse répréhensible. » L'impatience est cependant aussi un moyen inspiré de mettre le pénitent sur le chemin de la conversion, en le tirant du sommeil ou de l'hypocrisie. Padre Pio perdait patience avec ceux qui s'excusaient ou se justifiaient, avec ceux qui s'enfermaient dans leur péché et ne voulaient pas changer. Il savait que le « renvoi » du confessionnal peut être la mesure salutaire qui va secouer le pécheur, le « retourner », le contraindre à un effort pour une conversion. « Pourquoi traitez-vous vos enfants si durement ? » lui demanda-t-on un jour. Il répondit : « J'enlève ce qui est vieux et j'y mets du neuf. »
Mais la souffrance de Padre Pio quand il recourait à de telles méthodes était grande : « Si tu savais quelles flèches ont d'abord transpercé mon cœur ! avoua-t-il un jour à un confrère après avoir renvoyé un pénitent mal disposé. Mais, si je ne fais pas ainsi, il y en a tant qui ne se convertiront pas à Dieu ! »
Prière du Padre Pio
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Jour 22 - La clinique des âmes
Jour 22 - La clinique des âmes
Le confessionnal devint une véritable « clinique pour les âmes ». Là, l'adversaire était le péché et Satan qui en est l'auteur. Padre Pio y payait de sa personne le pardon qu'il offrait au pécheur : on le voyait sangloter. La raison ? Il la donna un jour avec ces mots : « On ne comprendra jamais ce que signifie se révolter contre Dieu. » Participant lui-même d'une manière exceptionnelle, dans son corps et dans son âme, aux souffrances de la Rédemption, il percevait avec une acuité particulière la gravité du péché. Un homme d'âge mûr, qui ne s'était pas confessé depuis l'âge de 7 ans, s'agenouilla un jour au confessionnal de Padre Pio. Peu à peu, tandis que sa conscience s'allégeait, il vit le capucin pâlir et transpirer. Certains pénitents affirmèrent qu'ils avaient vu des gouttes de sang perler à son front tandis qu'ils décrivaient leurs infidélités. « Âmes, âmes ! Quel prix coûte votre salut ! » s'écria-t-il un jour.
De nombreux fidèles venus se confesser au Padre Pio ont noté son don de discernement des esprits : il rappelait des faits négligés ou oubliés, il appelait des clarifications profondes et nécessaires. Ce don de lecture des âmes est connu : ceux qui ont l'esprit purifié ont des facilités pour connaître ce que les autres ont dans leur cœur; avec des indices extérieurs minces et ténus, ils peuvent comprendre et aider : « Je sais tout dans la lumière de Dieu », disait volontiers Padre Pio. Il faut ici également mentionner le bon sens paysan du capucin. Ses conseils simples et en même temps profonds déculpabilisaient et rendaient courage aux plus faibles.
Par exemple : « Ne t'étonne pas de tes faiblesses, accepte-toi plutôt comme tu es; rougis de tes infidélités envers Dieu, mais fais-lui confiance et abandonne-toi tranquillement à lui, comme un petit enfant dans les bras de sa mère. » Ou encore: « Veille à ne jamais perdre courage quand tu te vois accablé de faiblesses d'ordre spirituel. Si Dieu permet que tu fasses quelque chute, ce n'est pas qu'il t'abandonne, mais c'est pour t'apprendre l'humilité et te rendre vigilant pour l'avenir. »
Là où il ne trouvait pas d'hypocrisie, mais de la sincérité, il était bienveillant, d'une bienveillance qui dilatait le cœur du pénitent.
À une personne qui lui avoua ne pas croire en Dieu, Padre Pio répondit: « Mais Dieu croit en vous ! » Il accueillait, en fait, chacun selon ses besoins, sans plan préconçu. Il lui arrivait d'être plus indulgent à l'égard d'un grand pécheur qui l'émouvait par ignorance qu'à l'égard d'un croyant qui était paresseux dans sa prière et son amour du Seigneur.
Il invitait à la patience, à la constance et à la générosité. Le pénitent s'en allait avec des prières brèves, à réciter souvent, pour s'habituer à prier régulièrement. La confession se terminait par la formule d'absolution, dite lentement, la main levée, mais lourde, comme déployant un effort surhumain pour vaincre dans les âmes le prince de ce monde : « Moi, je te pardonne… »
Fra Flavio Carraro, qui fut ministre général des capucins, rencontra plusieurs fois Padre Pio quand il était encore jeune frère: il eut l'occasion de se confesser au saint capucin « toujours disponible à ses demandes ». À chaque fois, il remarqua « la souffrance que Padre Pio mettait dans la formule de l'absolution, participant à l'acte de pardon qui appartient à Dieu » et, à la fin de la confession, il éprouvait un sentiment de paix et de sérénité qui le faisait se sentir proche du Dieu bon et miséricordieux.
Comme le curé d'Ars, comme saint Léopold Mandic, un capucin de Padoue, Padre Pio a offert sa vie au service de la réconciliation des pécheurs avec leur Dieu. Il eut toute sa vie un sens aigu de ce sacrement dont il était le ministre. Répandre la rémission des péchés, obtenue par le sang du Christ, est une mission grandiose, un miracle permanent, quand on y pense sérieusement. Padre Pio confia souvent sa crainte de ne pas être digne d'une mission si haute. Non seulement Padre Pio dispensa la miséricorde de Dieu dans les sacrements, mais il eut également à cœur que, par des œuvres de miséricorde, le plus grand nombre soit touché.
Prière du Padre Pio
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Jour 23 - La naissance d'un projet d'envergure
Jour 23 - La naissance d'un projet d'envergure
La sainteté de Padre Pio n'était pas désincarnée. Il chercha passionnément à la partager et à la communiquer. Sa fécondité spirituelle fut particulièrement éloquente à travers la Casa Sollievo della Sofferenza (« Maison du Soulagement de la Souffrance »), les Groupes de prière qui portent son nom et son accompagnement spirituel. Les deux premières initiatives florissantes encore aujourd'hui réunissent des milliers de personnes à travers le monde. L'Église, par la voix des papes – de Pie XII à François –, n'a jamais cessé de les soutenir et de les encourager.
Déjà indigente, l'Italie méridionale fut réduite à la misère par la Première Guerre mondiale. Outre de nombreux jeunes qui revenaient mutilés des champs de bataille, les épouses restées veuves et le cortège d'orphelins, San Giovanni Rotondo était terrassé par des cascades d'épidémies endémiques (grippe espagnole, tuberculose, méningites, etc.). Beaucoup de familles, n'ayant pas les moyens de soigner les leurs, se résignaient à attendre que la mort fasse son œuvre.
En 1925, bouleversé par cette déchéance, Padre Pio, avec l'autorisation de ses supérieurs et l'aide de quelques notables du pays, réussit à ouvrir une petite unité de soins dans un couvent abandonné. Le dispensaire Saint François, avec le concours de deux médecins, de quelques religieuses et de jeunes bénévoles, avait une capacité de vingt lits. Cependant, en 1937, un séisme détruisit complètement l'édifice. Le tremblement de terre ne put abattre pour autant le projet de Padre Pio. Le 9 janvier 1940, dans sa petite cellule de quelques mètres carrés, entouré de quelques fils et filles spirituels proches, le frère capucin donna le coup d'envoi pour la création d'un « grand hôpital ». Voulant inciter ses interlocuteurs à la confiance en la Providence et à la générosité, il tira de sa poche une petite pièce d'or qu'il avait reçue et dit : « Moi aussi, je veux faire mon obole. » Son exemple incita les compagnons de cette aventure à faire de même.
Ayant une vision claire de ce qu'il voulait, Padre Pio appela son hôpital Casa Sollievo della Sofferenza (« Maison du Soulagement de la Souffrance »). Le choix du nom voulait signifier qu'il ne s'agissait pas seulement d'une unité thérapeutique modèle mais d'une « maison » – donc un contexte familial – où le malade serait accompagné dans toutes les dimensions de son existence. Saint Jean-Paul II exprima avec clarté le projet de la Casa Sollievo :
Padre Pio a voulu en faire un hôpital de première catégorie, mais surtout il se préoccupa qu'on y pratique une médecine vraiment humanisée, où les relations avec les malades soient empreintes de la sollicitude la plus chaleureuse et de l'accueil le plus cordial. Il savait bien que ceux qui sont malades et qui souffrent ont besoin non seulement d'une utilisation correcte des moyens thérapeutiques, mais aussi et surtout d'un climat humain et spirituel qui leur permette de se retrouver eux-mêmes dans la rencontre avec l'amour de Dieu et la tendresse de leurs frères.
Le projet fut néanmoins retardé à cause de la Seconde Guerre mondiale et ce n'est qu'en 1947 que fut posée et bénie la première pierre de l'édifice. Padre Pio lança le chantier en comptant sur la Providence, sans avoir vraiment les moyens d'aller au bout de son rêve. Les 967 lires recueillies à cet effet ne pouvaient suffire à la construction d'un hôpital de deux cent cinquante lits. L'entreprise était d'autant plus dispendieuse que, suivant les instructions de Padre Pio, la construction devait s'élever près du couvent sur un terrain montagneux et rocheux qu'il fallait niveler. À vue humaine, son initiative relevait d'une vraie folie mais, en fait, il s'agissait de la folie de la charité.
À un moment où l'on frôlait l'impasse économique, la Providence sourit au Padre Pio en la personne de Barbara Ward. Chargée d'un reportage sur l'aide américaine après la guerre en Italie, cette journaliste anglaise, ayant entendu parler du chantier de la Casa Sollievo, voulut s'y rendre et connaître le Padre Pio. Barbara demanda au capucin stigmatisé la grâce de convertir son fiancé. Celui-ci lui répondit: « Si le Seigneur le veut, il se convertira ! Même maintenant si Dieu le veut. » Face à cette affirmation, la jeune journaliste resta un peu dubitative, mais lorsqu'elle revint à Londres, elle apprit que son futur époux s'était converti à l'heure même de sa conversation avec Padre Pio. Cet événement fut décisif et, grâce aux relations de son fiancé, délégué de l'UNRRA , Barbara réussit à obtenir les subventions nécessaires pour la réalisation du projet de Padre Pio.
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Jour 24 - L'inauguration de la Casa Sollievo della Sofferenza
Jour 24 - L'inauguration de la Casa Sollievo della Sofferenza
Parmi les sourires de la Providence, la conversion du docteur Sanguinetti mérite d'être racontée. Pour l'hôpital dont il rêvait, Padre Pio avait besoin non seulement d'une structure bien équipée mais aussi d'un médecin capable d'animer un tel projet. Le docteur Sanguinetti, qui exerçait sa profession en Toscane, était un médecin anticlérical déclaré qui ne manquait pas une occasion pour « broyer du curé ». Or, un jour, pour la paix de son foyer, il accepta de conduire son épouse à San Giovanni Rotondo en précisant: « J'y vais mais uniquement comme chauffeur de Madame ! » Une fois sur place, par curiosité, il se faufila dans la foule pour observer le célèbre capucin. Alors, du milieu de la foule, Padre Pio l'interpella par son nom en lui disant : « Toi, tu dois venir habiter ici et m'aider à construire un grand hôpital. » Bouleversé, Sanguinetti se mit à rire nerveusement. Dans un premier temps, il se rebiffa et résista jusqu'à ce que Padre Pio revienne à la charge le lendemain. Alors, le docteur accepta de parler avec le Padre, il se confessa, se convertit, quitta sa ville et sa situation pour s'installer à San Giovanni Rotondo, se jetant corps et âme dans l'aventure. L'anticlérical Sanguinetti devint ainsi le plus proche collaborateur, le confident, l'ami intime de Padre Pio. Sans le dévouement du docteur Sanguinetti, la Casa Sollievo serait peut-être restée une belle utopie. À la mort du docteur, Padre Pio, inconsolable, pleura la disparition de son compagnon de route.
Grâce à l'aide américaine et à la générosité de beaucoup, la première tranche de l'hôpital fut inaugurée le 5 mai 1956. Avec 250 lits, la Casa Sollievo était dotée de services de médecine générale, de chirurgie, de gynécologie, de pédiatrie, d'orthopédie, de radiologie et de laboratoires d'analyse médicale.
Le jour de l'inauguration, Padre Pio présenta l'hôpital comme « un lieu de prière et de science où le genre humain pourra se retrouver dans le Christ mort sur la Croix, comme un seul troupeau mené par un seul berger ». Un an plus tard, développant davantage sa pensée, il ajoutera: « Ici [à la Casa Sollievo], patients, médecins et prêtres seront des réserves d'amour: plus il sera abondant chez les uns et plus il sera communiqué aux autres. Les prêtres et les médecins, engagés dans leur service de charité envers les corps malades, sentiront le besoin ardent de rester eux aussi dans l'amour de Dieu, afin qu'eux tous et leurs malades trouvent en Lui une unique demeure qui est Amour et Lumière. »
Padre Pio concrétisa ses propos par son exemple. Accompagné des médecins, il visitait souvent les malades. Son regard compatissant, son tendre sourire, ses paroles simples, un geste amical suscitaient chez les malades comme dans le corps soignant le courage et l'espérance, ainsi que la foi en Jésus-Christ, médecin des âmes et des corps.
Le pape Pie XII salua avec des paroles élogieuses la naissance de la Casa Sollievo.
La presse fit un grand écho à cet hôpital, l'un des plus en pointe sur tout le territoire italien. La reconnaissance générale suscita un grand mouvement de générosité et par le fait même l'amplification de la structure hospitalière. Dans un premier temps, l'hôpital avait été conçu comme une entité légale dépendant du tiers-ordre franciscain de San Giovanni Rotondo. Mais, face aux développements inattendus et à une gestion devenue complexe, Padre Pio – ainsi que nous le verrons plus tard – sera contraint de confier son œuvre à la gestion du Saint-Siège, lequel en est toujours propriétaire.
Avec plus de cinquante-sept mille admissions par an, l'hôpital possède aujourd'hui plus de quarante pôles, unités et services spécialisés. Dotée d'appareils de diagnostic d'avant garde, la Casa Sollievo est aussi reconnue internationalement pour ses performances en matière de recherche scientifique. Quelque cent médecins et deux mille cinq cents agents continuent à garder vivante la flamme de la charité allumée par Padre Pio.
Le 22 décembre 2021, s'adressant au personnel de la Casa Sollievo, le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Parolin, disait : « J'ai perçu aujourd'hui qu'ici l'on travaille non seulement de manière sérieuse et techniquement excellente, mais surtout qu'il y a un grand esprit, celui de Padre Pio, qui continue à vivre et à être présent en chacun de vous. Je vous invite vraiment à préserver ce charisme pour que cette structure, cette institution puisse continuer à être signe de la présence et de l'action de l'Église. »
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