Ars fête les 100 ans de canonisation de Saint Jean-Marie Vianney par un Jubilé

par Lumen Jeu 31 Oct 2024 - 20:45

Ars fête les 100 ans de canonisation de Saint Jean-Marie Vianney par un Jubilé

A l’occasion du 100e anniversaire de la canonisation de Saint Jean-Marie Vianney, le sanctuaire d’Ars entre, à partir du 1er novembre, dans un an de Jubilé afin de « réveiller en nous le désir de sainteté, quel que soit notre état de vie ».

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Le sanctuaire d'Ars va vivre à partir du 1er novembre un Jubilé à l'occasion des
cent ans de la canonisation de Saint Jean-Marie Vianney. - Sanctuaire d'Ars

D’une petite figure chétive, comme l’était le curé d’Ars, peuvent venir de grandes choses. L’Eglise l’avait bien compris, en décrétant saint le 31 mai 1925 celui qui travailla sans relâche à faire connaître le Bon Dieu à ce petit village de l’Ain, à une époque encore marquée profondément par les passions révolutionnaires et antichrétiennes. A l’occasion des cent ans de la canonisation de saint Jean-Marie Vianney, le sanctuaire d’Ars lance un Jubilé à partir de ce 1er novembre. « Cent ans après, nous nous réjouissons de ce cadeau toujours actuel et vivant », indique le sanctuaire. Cette année jubilaire aura pour vocation de « réveiller en nous ce désir de sainteté » et de « (re)découvrir la figure de sainteté du Curé d’Ars qui parle à tous ».

« C’est un saint mal connu, avance Monika Richond, assistante du curé-recteur des lieux. On retient de lui une image d’austérité, de jeûne, de pénitences, ou de discours difficiles à entendre, au début de son sacerdoce. En réalité, il avait un vrai charisme auprès des familles, des pauvres, des enfants ou des jeunes filles, dont il favorisa l’éducation. Il avait beaucoup d’avance sur son temps. » Surtout, il avait de l’influence sur tout le monde, par sa vie édifiante et un dévouement sacerdotal particulièrement fécond… jusqu’à mettre sa propre santé en danger, à plusieurs reprises.

Des festivités sur une année

Le 1er novembre, jour de la Toussaint, le Jubilé sera ouvert par l’évêque de Saint-Etienne, Mgr Sylvain Bataille. Ce dernier donnera une conférence sur « La banalité de la sainteté », avant de célébrer la messe solennelle. Puis, une procession, qui marquera le début du parcours jubilaire, partira de l’église souterraine du sanctuaire, jusqu’à la basilique. La flamme du Jubilé sera allumée pour l’année, dans une lanterne. Les mois suivants vivront au rythme du Jubilé des 18-35 ans, en novembre, du Jubilé des diacres et catéchistes en janvier, du Jubilé des servants d’autel en février… En mai aura lieu le Jubilé des familles, des Vianney et Jean-Marie. « Nous avons mis en place un registre, dans lequel les Vianney et les Jean-Marie peuvent inscrire un petit mot, explique Monika Richond. Le 8 mai, ce registre sera mis à l’honneur. Tous les témoignages recueillis indiquent que ces prénoms ont été choisis en hommage au Curé d’Ars. » D’autres événements, accessibles au plus grand nombre, viendront s’ajouter aux festivités : « Les illuminations du 8 décembre, des visites de la Basilique ou du musée de cire, des concerts exceptionnels… » Du 7 au 10 novembre, un spectacle sur saint Jean-Marie Vianney clôturera le Jubilé.

Jean-Marie Vianney naît en 1786 à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de cultivateurs particulièrement fervente. La Révolution française n’entame pas la dévotion de ces pauvres gens, qui assistent à la messe en secret, durant plusieurs années. A 17 ans, le jeune Jean-Marie exprime son souhait de devenir prêtre, « pour sauver beaucoup d’âmes ». De ce prêtre aimant tant le Bon Dieu, qui aurait pu penser que revêtir la soutane lui prendrait des années, pour ses lacunes en latin ? Dépêché à l’âge de 30 ans dans le petit village perdu d’Ars, il rencontre en chemin le jeune Antoine Givre, à qui il confie : « Tu m’as montré le chemin d’Ars, je te montrerai le chemin du Ciel. » Commence alors un lent travail de conversion des habitants, plus attachés au bistrot et au travail le dimanche, qu’à la fréquentation des bancs de l’église. « Il n’y a pas beaucoup d’amour de Dieu là-bas, vous en mettrez » ; qu’à cela ne tienne, le petit curé attire la sympathie des paroissiens, par sa joie, sa bonté, ses homélies percutantes et sa charité, qualités qu’il conservera jusqu’à sa mort.

Louis de La Houplière