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Fête de tous les Saints (La Toussaint). Fête le 1er Novembre.

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Message par Lumen Ven 1 Nov 2024 - 19:20

Fête de tous les Saints (La Toussaint). Fête le 1er Novembre.


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Fête de tous les Saints - icône du Monastère d'Aghiou Pavlou - XIXème siècle.

La Toussaint, Fête de tous les Saints

"Toi seul es Saint" car c'est en Lui que se trouve réalisée la plénitude de la sanctification de l'homme par Lui, avec Lui et en Lui, toute Gloire de Dieu. "Toi qui es la source de toute sainteté" disons-nous en chaque Prière Eucharistique 2.
La multitude des Baptisés de toutes races, de toutes langues, de toutes nations, qui sont fils adoptifs par la Grâce Divine et participant de la vie trinitaire, cette multitude est anonyme aux yeux des hommes; Dieu seul la connaît lui qui les a appelés.

Elle déborde les calendriers de toutes Églises. Dès le 4ème s. l'Église syrienne consacrait un jour à fêter tous les martyrs dont le nombre était devenu si grand qu'il rendait impossible toute commémoration individuelle.
Trois siècles plus tard, dans son effort pour christianiser les traditions païennes, le Pape Boniface IV transformait un temple romain dédié à tous les dieux, le Panthéon, en une église consacrée à tous les Saints.
Cette coutume se répandit en Occident, mais chaque Église locale les fêtait à des dates différentes, jusqu'en 835, où elle fut fixée au 1er Novembre.
Dans l'Église byzantine, c'est le Dimanche après la Pentecôte qui est Consacré à la Fête de tous les Saints.



Fête de tous les Saints (La Toussaint). Fête le 1er Novembre. Tous-les-Saints


BENOÎT XVI
Pape émérite
São Bernardo do Campo-SP
Jeudi 1er Novembre 2012

(Traduction internet).
Aujourd'hui, nous avons la joie de la réunion sur la Solennité de la Toussaint. Ce jour de Fête nous aide à réfléchir sur le double horizon de l'humanité, qui nous expriment symboliquement avec les mots « Terre » et « Ciel »: la Terre représente le voyage d'histoire, de l'éternité de Ciel, de la plénitude de la Vie en Dieu.
Et donc ce jour de Fête nous aide à penser à l'Église dans sa double dimension : l'Église voyageant dans le temps et l'Église qui célèbre la Fête sans fin, la Jérusalem Céleste.
Ces deux dimensions sont unies par la réalité de la « Communion des Saints »: une réalité qui commence ici sur Terre et qui atteint son accomplissement dans le Ciel.

Sur Terre, l'Église est le commencement de ce mystère de communion qui unit l'humanité, un mystère totalement centrée sur Jésus Christ : c'est Lui qui a introduit cette nouvelle dynamique à l'humanité, un mouvement qui mène vers Dieu et en même temps vers l'unité, vers la Paix dans son sens le plus profond.
Jésus-Christ — dit l'Évangile de Jean (11:52) — mort afin "de rassembler en un seul les enfants de Dieu qui sont dispersés à l'étranger" et ses travaux se poursuivent dans l'Église qui est inséparablement "une", "Sainte" et "Catholique".

Être Chrétien, faire partie de l’Église signifie être ouvert à cette communion, comme une graine qui meurt dans le sol, germe et pousse vers le haut, vers le Ciel.
Les Saints — ceux proclamés par l'Église et dont nous célébrons aujourd'hui la Fête et aussi ceux connus seulement à Dieu — vivent intensément cette dynamique.

Dans chacun d'eux, d'une façon très personnelle, Christ fait présent, grâce à son esprit qui agit par le biais de l'Écriture et les sacrements.
En fait, être Uni au Christ, dans l'Église, ne nie pas sa personnalité, mais il ouvre, il transforme avec la puissance de l'Amour et confère à ce sujet, déjà ici sur Terre, une dimension éternelle.

En substance, cela signifie être conforme à l'image de fils de Dieu (cf. RM 08:29), remplir le plan de Dieu qui créa l'homme à son image et ressemblance.
Mais cette insertion dans Le Christ nous ouvre aussi — comme je l'ai dit — à la communion avec tous les autres membres de son Corps Mystique qui est l'Église, une communion qui est parfaite dans le « Ciel », où il n'y a aucune isolation, pas la concurrence ou la séparation.

À la Fête d'aujourd'hui, nous avons un avant-goût de la beauté de cette Vie entièrement ouverte au regard de l'Amour de Dieu et du prochain, où nous sommes sûrs d'atteindre Dieu dans chacun des autres en Dieu.
Avec cet espoir rempli de Foi, nous honorons tous les Saints, et nous nous apprêtons à commémorer demain les fidèles qui nous ont quittés.

Dans les Saints, nous voyons la victoire de l'Amour sur l'égoïsme et de la mort : on voit que suivre Le Christ conduit à la Vie, la Vie éternelle et donne un sens à l'heure actuelle, à chaque instant qui passe, car il est rempli d'Amour et d'Espérance.

Seule la Foi en la Vie éternelle qui nous rend vraiment libre d’aimer l'histoire et le présent, mais sans attachement, avec la liberté du pèlerin, qui aime la Terre car son cœur est défini dans le Ciel.
La Vierge Marie peut obtenir pour nous la grâce de croire fermement en la Vie éternelle et de nous sentir en véritable communion avec nos proches décédés.



Fête de tous les Saints (La Toussaint). Fête le 1er Novembre. Todos-los-santos-630x350-1


Qu'est-ce-que la Toussaint ?

Comme son nom l'indique, la Toussaint est la Fête de tous les Saints. Chaque 1er Novembre, l'Église honore ainsi la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ.

Si un certain nombre d'entre eux ont été officiellement reconnus, à l'issue d'une procédure dite de « Canonisation », et nous sont donnés en modèles, l'Église sait bien que beaucoup d'autres ont également vécu dans la fidélité à l'Evangile et au service de tous.
C'est bien pourquoi, en ce jour de la Toussaint, les chrétiens célèbrent tous les Saints, connus ou inconnus.
Cette Fête est donc aussi l'occasion de rappeler que tous les hommes sont appelés à la sainteté, par des chemins différents, parfois surprenants ou inattendus, mais tous accessibles.

La sainteté n'est pas une voie réservée à une élite : elle concerne tous ceux et celles qui choisissent de mettre leurs pas dans ceux du Christ.
Le Pape Jean-Paul II nous l'a fait comprendre en Béatifiant et Canonisant un grand nombre de personnes, parmi lesquelles des figures aussi différentes que le Père Maximilien Kolbe, Edith Stein, Padre Pio ou Mère Térésa...

La vie de ces Saints constitue une véritable catéchèse, vivante et proche de nous. Elle nous montre l'actualité de la Bonne nouvelle et la présence agissante de L'Esprit Saint parmi les hommes.
Témoins de l'Amour de Dieu, ces hommes et ces femmes nous sont proches aussi par leur cheminement - ils ne sont pas devenus saints du jour au lendemain -, par leurs doutes, leurs questionnements... en un mot : leur humanité.
La Toussaint a été longtemps Célébrée à proximité des Fêtes de Pâques et de la Pentecôte. Ce lien avec ces deux grandes Fêtes donne le sens originel de la Fête de la Toussaint : goûter déjà à la Joie de ceux qui ont mis Le Christ au centre de leur vie et vivre dans l'espérance de la Résurrection.


Qu'est-ce que la sainteté ?

Le texte des Béatitudes, qui est l'Evangile lu au cours de la messe de la Toussaint, nous dit à sa manière, que la sainteté est accueil de la Parole de Dieu, fidélité et confiance en Lui, Bonté, Justice, Amour, Pardon et Paix.

« Quand Jésus vit toute la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait :
"Heureux les pauvres de coeur : le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise !
Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice: ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde !
Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu !
Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux !
Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux !" » (Matthieu 5, 1-12a).



Fête de tous les Saints (La Toussaint). Fête le 1er Novembre. Z0ac2pcq-2
Peinture de Fra Angelico.
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Tous les Saints

La Toussaint, Fête de tous les Saints

La multitude des Baptisés de toutes races, de toutes langues, de toutes nations, qui sont fils adoptifs par la Grâce Divine et participant de la Vie Trinitaire, cette multitude est anonyme aux yeux des hommes; Dieu seul la connaît lui qui les a appelés.
Elle déborde les calendriers de toutes Églises. Dès le IVe s. l’Église syrienne consacrait un jour à fêter tous les martyrs dont le nombre était devenu si grand qu'il rendait impossible toute commémoration individuelle.

Trois siècles plus tard, dans son effort pour christianiser les traditions païennes, le Pape Boniface IV transformait un temple romain dédié à tous les dieux, le Panthéon, en une église consacrée à tous les saints.
Cette coutume se répandit en Occident, mais chaque Église locale les fêtait à des dates différentes, jusqu'en 835, où elle fut fixée au 1er Novembre.

Dans l’Église byzantine, c'est le Dimanche après la Pentecôte qui est consacré à la Fête de tous les Saints.
"Toi seul es saint" car c'est en Lui que se trouve réalisée la plénitude de la sanctification de l'homme par Lui, avec Lui et en Lui, toute Gloire de Dieu. "Toi qui es la source de toute sainteté" disons-nous en chaque Prière Eucharistique 2(*).
(*) prière eucharistique.

Voir aussi

- Communion des saints.
- le dossier Toussaint sur le site de l'Eglise Catholique en France.
- sur le site du Cybercuré: sens de la fête de la Toussaint, histoire de la fête, liturgie de la fête, tradition de la fête, documentation sur la Toussaint.
- sur le site du diocèse de Nanterre: prier avec les saints.
- célébrer la Toussaint avec les enfants: les images à télécharger (diocèse de Paris)
- Toussaint – Tous saints? Yes we can! (à lire sur le blog jeunes cathos)
Solennité de Tous les Saints. Dans la joie d’une Fête unique, la sainte Église, encore en marche sur la terre, vénère tous ceux qui vivent dans le Ciel avec Le Christ, est incitée à suivre leur exemple, se réjouit de leur intercession et est couronnée de leur triomphe.
Martyrologe romain

"Saints et saintes de Dieu, vitraux de la Lumière Divine,
parlez-nous de Lui.
Vous qui n’avez pas trouvé de date dans nos calendriers,
mais qui avez reçu de Dieu une place éternelle, priez pour nous."

Charles Delhez, Prier N° 236



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Peinture de Fra Angelico.
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SOLENNITÉ DE TOUS LES SAINTS

Homélie du Pape Benoît XVI
Basilique Vaticane
(Mercredi 1er Novembre 2006)

Chers frères et sœurs,

Notre Célébration Eucharistique s'est ouverte par l'exhortation "Réjouissons-nous tous dans le Seigneur". La Liturgie nous invite à partager l'exultation Céleste des saints, à en goûter la joie. Les saints ne constituent pas une caste restreinte d'élus, mais une foule innombrable, vers laquelle la Liturgie nous invite aujourd'hui à élever le regard.
Dans cette multitude, il n'y a pas seulement les saints officiellement reconnus, mais les Baptisés de chaque époque et nation, qui se sont efforcés d'accomplir avec Amour et fidélité la volonté Divine.
Nous ne connaissons pas le visage ni même le nom de la plupart d'entre eux, mais avec les yeux de la Foi, nous les voyons resplendir, tels des astres emplis de gloire, dans le firmament de Dieu.

Aujourd'hui, l'Église fête sa dignité de "mère des saints, image de la cité Céleste" (A. Manzoni), et manifeste sa beauté d'épouse immaculée du Christ, source et modèle de toute sainteté.
Elle ne manque certes pas de fils contestataires et rebelles, mais c'est dans les saints qu'elle reconnaît ses traits caractéristiques, et c'est précisément en eux qu'elle goûte sa joie la plus profonde.
Dans la première Lecture, l'auteur du Livre de l'Apocalypse les décrit comme "une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue" (Ap 7, 9).
Ce peuple comprend les saints de l'Ancien Testament, à partir d'Abel le juste et du fidèle Patriarche Abraham, ceux du Nouveau Testament, les nombreux martyrs du début du Christianisme, les bienheureux et saints des siècles successifs, jusqu'aux témoins du Christ de notre époque.
Ils sont tous unis par la volonté d'incarner l'Évangile dans leur existence, sous l'impulsion de l'éternel animateur du Peuple de Dieu qu'est l'Esprit Saint.

Mais "à quoi sert notre louange aux saints, à quoi sert notre tribut de gloire, à quoi sert cette solennité elle-même ?".
C'est par cette question que commence une célèbre homélie de saint Bernard pour le jour de la Toussaint.
C'est une question que nous pourrions nous poser également aujourd'hui. Et la réponse que le saint nous donne est tout aussi actuelle : "Nos saints - dit-il - n'ont pas besoin de nos honneurs et ils ne reçoivent rien de notre culte. Pour ma part, je dois confesser que, lorsque je pense aux saints, je sens brûler en moi de grands désirs" (Disc. 2; Opera Omnia Cisterc. 5, 364sqq).
Telle est donc la signification de la Solennité d'aujourd'hui : en regardant l'exemple lumineux des saints, réveiller en nous le grand désir d'être comme les saints : heureux de vivre proches de Dieu, dans sa Lumière, dans la grande famille des amis de Dieu.
Être saint signifie : vivre dans la proximité de Dieu, vivre dans sa famille. Et telle est notre vocation à tous, répétée avec vigueur par le Concile Vatican II, et reproposée aujourd'hui de façon solennelle à notre attention.

Mais comment pouvons-nous devenir saints, amis de Dieu ? On peut répondre à cette interrogation tout d'abord par une négation : pour être saint, il n'est pas nécessaire d'accomplir des actions et des œuvres extraordinaires, ni de posséder des charismes exceptionnels.
On peut ensuite répondre par une affirmation : il est nécessaire avant tout d'écouter Jésus, et de le suivre sans se décourager face aux difficultés.
"Si quelqu'un me sert - nous avertit-Il - qu'il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera" (Jn 12, 26).
Celui qui a confiance en Lui et l'aime d'un amour sincère, comme le grain de blé tombé en terre, accepte de mourir à lui-même.
En effet, il sait que celui qui veut garder sa vie pour lui-même la perd, et que celui qui se donne, se perd, et trouve précisément ainsi la Vie. (cf. Jn 12, 24-25).

L'expérience de l'Eglise démontre que toute forme de sainteté, tout en suivant des parcours différents, passe toujours par le chemin de la Croix, le chemin du renoncement à soi-même. Les biographies des saints décrivent des hommes et des femmes qui, dociles aux desseins divins, ont parfois affronté des épreuves et des souffrances indescriptibles, des persécutions et le martyre.
Ils ont persévéré dans leur engagement, "ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve - lit-on dans l'Apocalypse - ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau" (v. 14).
Leurs noms sont inscrits dans le livre de la Vie (cf. Ap 20, 12) ; leur demeure éternelle est le Paradis.
L'exemple des saints est pour nous un encouragement à suivre les mêmes pas, à ressentir la joie de celui qui a confiance en Dieu, car l'unique cause véritable de tristesse et de malheur pour l'être humain est de vivre loin de Lui.

La sainteté exige un effort constant, mais elle est à la portée de tous car, plus que l'œuvre de l'homme, elle est avant tout un don de Dieu, trois fois Saint (cf. Is 6, 3).
Dans la seconde Lecture, l'Apôtre Jean observe : "Voyez quelle manifestation d'amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes !" (1 Jn 3,1).
C'est donc Dieu qui nous a aimés en premier et qui, en Jésus, a fait de nous ses fils adoptifs. Dans notre vie, tout est don de son Amour : comment demeurer indifférents face à un si grand mystère ?
Comment ne pas répondre à l'Amour du Père Céleste par une vie de fils reconnaissants ? Dans Le Christ, il nous a fait Don de tout son être, et nous appelle à une relation personnelle et profonde avec Lui.
C'est pourquoi, plus nous imitons Jésus et demeurons unis à Lui, plus nous entrons dans le mystère de la sainteté Divine.
Nous découvrons qu'Il nous aime de façon infinie, et cela nous pousse à notre tour à aimer nos frères.
Aimer implique toujours un acte de renoncement à soi-même, de "se perdre soi-même" et, précisément ainsi, cela nous rend heureux.

Ainsi, nous sommes arrivés à l'Évangile de cette Fête, à l'annonce des Béatitudes que nous venons d'entendre retentir dans cette Basilique.
Jésus dit : Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, heureux les doux, heureux les affligés, heureux les affamés et les assoiffés de justice, les miséricordieux, heureux les cœurs purs, les artisans de paix, les persécutés pour la justice (cf. Mt 5, 3-10).
En vérité, le Bienheureux par excellence est uniquement Lui, Jésus. En effet, c'est Lui qui a véritablement une âme de pauvre, l'affligé, le doux, l'affamé et assoiffé de la Justice, le Miséricordieux, le cœur Pur, l'artisan de Paix ; c'est Lui le persécuté pour la Justice.
Les Béatitudes nous montrent la physionomie spirituelle de Jésus, et expriment ainsi son mystère, le mystère de Mort et de Résurrection, de Passion, et de joie de la Résurrection.
Ce mystère, qui est le mystère de la véritable Béatitude, nous invite à suivre Jésus et, ainsi, à nous acheminer vers elle.
Dans la mesure où nous accueillons sa proposition et nous nous plaçons à sa suite - chacun selon ses conditions -, nous aussi, nous pouvons participer à sa Béatitude.
Avec Lui, l'impossible devient possible et même un chameau peut passer par le trou d'une aiguille (cf. Mc 10, 25); avec son aide, et uniquement avec son aide, il est possible de devenir parfaits comme Le Père Céleste est parfait (cf. Mt 5, 48).

Chers frères et sœurs, entrons à présent dans le cœur de la Célébration Eucharistique, encouragement et aliment de sainteté.
Dans quelques instants deviendra présent de la façon la plus élevée Le Christ, véritable Vigne, à laquelle, en tant que sarments, sont unis les fidèles qui sont sur terre et les saints du Ciel. Ainsi se renforcera la communion de l'Église en pèlerinage dans le monde avec l'Église triomphante dans la Gloire.
Dans la Préface, nous proclamerons que les saints sont pour nous des amis et des modèles de vie.
Invoquons-les afin qu'ils nous aident à les imiter et engageons-nous à répondre avec générosité, comme ils l'ont fait, à l'appel Divin.
Invoquons en particulier Marie, Mère du Seigneur et miroir de toute sainteté. Qu'Elle, la Toute Sainte, fasse de nous de fidèles disciples de son Fils Jésus Christ ! Amen.

C Copyright 2006 - Libreria Editrice Vaticana



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Homélie (St Bernard)

Pourquoi notre louange à l’égard des Saints, pourquoi notre chant à leur gloire, pourquoi cette Fête même que nous Célébrons ?
Que leur font ces honneurs terrestres, alors que le Père du Ciel, en réalisant la promesse du Fils, les honore lui-même ?
De nos honneurs les saints n’ont pas besoin, et rien dans notre culte ne peut leur être utile. De fait, si nous vénérons leur mémoire, c’est pour nous que cela importe, non pour eux. Pour ma part, je l’avoue, je sens que leur souvenir allume en moi un violent désir.

Le premier désir, en effet, que la mémoire des saints éveille, ou plus encore, stimule en nous, le voici : nous réjouir dans leur communion tellement désirable et obtenir d’être concitoyens et compagnons des esprits bienheureux, d’être mêlés à l’assemblée des patriarches, à la troupe des prophètes, au groupe des apôtres, à la foule immense des martyrs, a la communauté des confesseurs, au chœur des vierges, bref d’être associés à la joie et à la communion de tous les saints.
Cette Église des premiers-nés nous attend, et nous n’en aurions cure ! Les saints nous désirent et nous n’en ferions aucun cas ! Les justes nous espèrent et nous nous déroberions !

Réveillons-nous enfin, frères ; Ressuscitons avec Le Christ, cherchons les réalités d’en-haut ; ces réalités, savourons-les.
Désirons ceux qui nous désirent, courons vers ceux qui nous attendent, et puisqu’ils comptent sur nous, accourons par nos désirs spirituels.
Ce qu’il nous faut souhaiter, ce n’est pas seulement la compagnie des saints, mais leur bonheur, si bien qu’en désirant leur présence, nous ayons l’ambition aussi de partager leur gloire, avec toute l’ardeur et les efforts que cela suppose. Car cette ambition-là n’a rien de mauvais : nul danger à se passionner pour une telle gloire.

Et voici le second désir dont la commémoration des saints nous embrase : voir, comme eux, Le Christ nous apparaître, lui qui est notre Vie, et paraître nous aussi avec Lui dans la Gloire.
Jusque là, il ne se présente pas à nous comme il est en Lui-même, mais tel qu’il s’est fait pour nous : notre Tête, non pas couronnée de gloire, mais ceinte par les épines de nos péchés.
Il serait honteux que, sous cette tête couronnée d’épines, un membre choisisse une vie facile, car toute la pourpre qui le couvre doit être encore non pas tant celle de l’honneur que celle de la dérision.
Viendra le jour de l’avènement du Christ : alors on n’annoncera plus sa mort de manière à nous faire savoir que nous aussi sommes morts et que notre vie est cachée avec lui.
La Tête apparaîtra dans la Gloire, et avec elle, les membres resplendiront de Gloire, lorsque Le Christ restaurera notre corps d’humilité pour le configurer à la Gloire de la Tête, puisque c’est lui la Tête.

Cette Gloire, il nous faut la convoiter d’une absolue et ferme ambition. Et vraiment, pour qu’il nous soit permis de l’espérer, et d’aspirer à un tel Bonheur, il nous faut rechercher aussi, avec le plus grand soin, l’aide et la Prière des saints, afin que leur intercession nous obtienne ce qui demeure hors de nos propres possibilités.

Saint Bernard.



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Méditation sur la Toussaint (Fénelon)


L'intention de l'Eglise est d'honorer aujourd'hui tous les Saints ensemble. Je les aime, je les invoque, je m'unis à eux, je joins ma voix aux leurs pour louer Celui qui les a faits saints. Que volontiers je m'écrie avec cette Eglise Céleste : Saint, Saint, Saint, à Dieu seul la Gloire ! que tout s'anéantisse devant Lui !

Je vois des saints de tous les âges, de tous les tempéraments, de toutes les conditions : il n'y a donc ni âge, ni tempérament, ni condition qui excluent de la sainteté.
Ils ont eu au dehors les mêmes obstacles, les mêmes combats que nous : ils ont eu au dedans les mêmes répugnances, les mêmes sensibilités, les mêmes tentations, les mêmes révoltes de la nature corrompue ; ils ont eu des habitudes tyranniques à détruire, des rechutes à réparer, des illusions à craindre, des relâchements flatteurs à rejeter, des prétextes plausibles à surmonter, des amis à redouter, des ennemis à aimer, un orgueil à saper par le fondement, une humeur à réprimer, un amour-propre à poursuivre sans relâche, jusque dans les derniers replis du cœur.

Ah ! Que j'aime à voir les Saints faibles comme moi, toujours aux prises avec eux-mêmes ! J'en vois dans la retraite, livrés aux plus cruelles tentations ; j'en vois dans les prospérités les plus redoutables et dans le commerce du siècle le plus empesté.
O grâce du Sauveur, vous éclatez partout, pour mieux montrer votre puissance, et pour ôter toute excuse à ceux qui vous résistent. Il n'y a ni habitude enracinée, ni tempérament violent ou fragile, ni croix accablante, ni prospérités empoisonnées qui puissent nous excuser si nous ne pratiquons pas l'Evangile.

Dirai-je avec le monde insensé : Je veux bien me sauver, mais je ne prétends pas être un saint.
Ah ! Qui peut opérer son Salut sans la sainteté ? Rien d'impur n'entrera au Royaume des Cieux ; aucune tache n'y peut entrer : si légère qu'elle puisse être, il faut qu'elle soit effacée, et que tout soit Purifié jusque dans le fond par le feu vengeur de la Justice Divine, ou en ce monde, ou en l'autre.
O sainteté de Mon Dieu, aux yeux duquel les astres mêmes ne sont pas assez purs ! O Dieu juste ! Qui jugerez toutes nos justices imparfaites, mettez la vôtre au dedans de mes entrailles pour me rendre pur.

Fénelon



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Prière attribuée à St Augustin


Reine de tous les saints, glorieux Apôtres et Evangélistes, Martyrs invincibles, généreux Confesseurs, savants Docteurs, illustres Anachorètes, dévoués Moines et Prêtres, Vierges pures et pieuses femmes, je me réjouis de la gloire ineffable à laquelle vous êtes élevés dans le Royaume de Jésus-Christ, notre Divin Maître.

Je Bénis le Très-Haut des dons et des faveurs extraordinaires dont il vous a comblés et du rang sublime où il vous élève. O amis de Dieu !

O vous qui buvez à longs traits au torrent des délices éternelles, et qui habitez cette patrie immortelle, cette heureuse cité, où abondent les solides richesses !
Puissants Protecteurs, abaissez vos regards sur nous qui combattons, qui gémissons encore dans l'exil, et obtenez-nous la force et les secours que sollicite notre faiblesse pour atteindre vos vertus, perpétuer vos triomphes et partager vos couronnes.

O Vous tous, bienheureux habitants du Ciel, saints amis de Dieu qui avez traversé la mer orageuse de cette vie périssable, et qui avez mérité d'entrer dans le port tranquille de la Paix souveraine et de l'éternel repos !

O saintes âmes du paradis, vous qui, maintenant à l'abri des écueils et des tempêtes, jouissez d'un Bonheur qui ne doit pas finir, je vous en conjure, au nom de la Charité qui remplit votre cœur, au nom de Celui qui vous a choisis et qui vous a faits tels que vous êtes, écoutez ma Prière.

Prenez part à nos travaux et à nos combats, vous qui portez sur vos fronts vainqueurs une couronne incorruptible de Gloire ; ayez pitié de nos innombrables misères, vous qui êtes à jamais délivrés de ce triste exil ; souvenez-vous de nos tentations, vous qui êtes affermis dans la Justice ; intéressez-vous à notre Salut, vous qui n'avez plus rien à redouter pour le vôtre ; tranquillement assis sur la montagne de Sion, n'oubliez pas ceux qui gisent encore couchés dans la vallée des larmes.

Puissante armée des saints, troupe bienheureuse des apôtres et évangélistes, des martyrs, des confesseurs, des docteurs, des anachorètes et des moines, des prêtres, des saintes femmes et des vierges pures, priez sans cesse pour nous misérables pécheurs.
Tendez-nous une main secourable, détournez de nos têtes coupables la justice irritée de Dieu ; faites entrer par vos Prières notre frêle navire dans le port de la bienheureuse éternité.



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Lecture

La Fête de tous les Saints que nous Célébrons aujourd’hui est vraiment un mémorial de l’automne glorieux de l’Église. C’est la Fête contre la solitude et tout isolement qu’éprouve le cœur de l’homme.
Aujourd’hui, nous devrions chanter : « Nous ne sommes pas seuls, nous sommes une Communion !».
Aujourd’hui il nous faudrait prendre à nouveau le chant pascal, car, si à Pâques nous Contemplions Le Christ vivant pour toujours à la droite du Père, aujourd’hui, grâce aux énergies de Résurrection délivrées par la Pâque, nous contemplons ceux qui sont en Christ à la droite du Père : les saints.
A Pâques, nous chantions que vivante était la vigne, qu’elle s’était relevée ; aujourd’hui, l’Église nous fait chanter que les sarments ont donné leur fruit, que les sarments, émondés et entés par Le Père sur la vigne qu’est Le Christ, ont produit une abondante vendange et que ces grappes, ces fruits de la vigne ne font qu’un seul vin : celui du Royaume de Dieu.
S’il n’y avait pas les saints, si nous ne croyions pas à la Communion des Saints du Ciel et de la Terre, nous serions enfermés dans une solitude désespérée et désespérante.

Un Moine de l’Église d’Occident



Prière pour la Toussaint :

Seigneur, donne-nous des Saints :
pas seulement des hommes dévoués et généreux
mais des hommes de Dieu,
des hommes pour qui Dieu est tout.

Pas seulement des hommes fraternels,
attentifs à toutes les misères
mais des hommes qui ne vivent que pour Toi,
des hommes qu'on ne pourrait regarder sans te voir,
qu'on ne pourrait écouter sans t'entendre.

Aie pitié de nous, Seigneur.
Nous avons besoin de saints.
Seigneur, donne-nous des saints.



Fête de tous les Saints (La Toussaint). Fête le 1er Novembre. Apocalypse-2

L'ORIGINE DE LA TOUSSAINT:


Dès le 4ième siècle les Églises d'Orient célébraient en une Fête commune tous les martyrs de la Terre.
Saint Éphrem composa pour cette circonstance une hymne où l'on voit qu'à Edesse cette Fête était fixée au 13 mai.

En Syrie, elle était placée au vendredi après Pâques. Dans une homélie sur les martyrs, Saint Jean Chrysostome précise qu'il parle le premier Dimanche après la Pentecôte; cet usage a été conservé jusqu'à nos jours par l'Église Byzantine, qui a par une évolution normale transformé la Fête des "Martyrs de toute la Terre" en celle de "Tous les Saints".

Le choix de ces différentes dates est significatif : on a voulu associer les Saints au triomphe du Christ ou à l'effusion de L'Esprit; suivant la poétique formule de l'empereur Léon le Sage (886-911), l'Église Célèbre les fleurs produites par la terre arrosées des fleuves du Saint-Esprit.

Comme souvent, l'Orient a montré la voie à l'Occident. C'est probablement le 13 mai 609 que le Pape de Rome Boniface IV (608-615), muni de l'autorisation de l'empereur Phocas (602-610), transforma le Panthéon en "une église de la Bienheureuse Marie toujours Vierge et de tous les martyrs".
Dans l'antiquité, la Fête de la dédicace d'une église était considérée comme une Fête du Saint titulaire; c'est ainsi que la Messe de Saint Michel au 29 Septembre est celle qui fut composée pour la dédicace de sa Basilique romaine.

La dédicace de la nouvelle, église Sainte-Marie-aux-Martyrs devait donc entraîner la composition d'une Messe en l'honneur des martyrs; les oraisons en effet sollicitaient leur intercession et l'épître tirée de l'Apocalypse de saint Jean (7, 2-12) décrivait la gloire des élus de toutes les nations, réunis dans le Ciel; l'évangile racontant la visite de Jésus à Zachée (Luc., 19, 1-10) rappelait l'universalité du Salut, mais il atteignait en même temps un autre but : quand Le Christ disait "Le Salut est entré aujourd'hui dans cette maison", les assistants appliquaient cette parole à la maison où ils étaient assemblés, au Panthéon qui, de temple païen, était devenu église.

On n'avait encore jamais vu à Rome une telle transformation, il fallait affirmer solennellement la prise de possession par le culte Chrétien.
Dès l'entrée on chantait : "Terribilis est..". "Ce lieu est terrible, c'est la maison de Dieu et la porte du Ciel, on l'appellera la Demeure de Dieu".
Plus audacieusement encore on osait ajouter au graduel "Ce lieu a été fait par Dieu, inestimable mystère, il est sans nul reproche".
Et ces louanges n'avaient rien de déplacé : le Panthéon offre une réussite miraculeuse en sa voûte surbaissée éclairée seulement par son centre où pénètrent la lumière et le ciel; cette architecture dépouillée est d'une valeur religieuse si profonde que sa désaffectation n'a pu la lui retirer.
Son aspect extérieur est peu satisfaisant depuis que, par suite de l'exhaussement du sol, il est entouré d'un fossé où les chats viennent en troupe se chauffer au soleil; mais ce défaut ne fait que renforcer l'impression produite en entrant dans ce chef-d’œuvre parfait qui a enchanté autant l'Antiquité, le Moyen Age ou la Renaissance que les temps modernes.

Les chants et l'Évangile de la Messe composée pour la dédicace de Sainte-Marie-aux-Martyrs, la première addition faite à l'antiphonaire de Saint Grégoire (+ 604) appartiennent aujourd'hui au commun de la dédicace des églises, emploi qui leur fait perdre le relief particulier que leur donnait leur application à l'ancien Panthéon.
Cette utilisation moderne ne doit pas faire oublier que dans la pensée de Boniface IV, le 13 Mai était une véritable Toussaint; le choix de la date est révélateur: nous avons vu que dès le temps de Saint Ephrem, Édesse célébrait sa Toussaint en ce jour.
La Fête romaine eut dès l'origine une particularité : on devait la Célébrer un Dimanche.

Les influences orientales se firent sentir de multiples façons au 7ième siècle : la station du vendredi dans l'octave de Pâques fut fixée à l'ancien Panthéon, ce que ne justifiait pas le propre de cette Messe plus ancienne, mais le désir de se conformer à l'usage syrien où la Toussaint était Célébrée en ce jour.
Enfin, au moins dans certaines Églises de Gaule, hospitalières aux usages byzantins, le fameux passage de l'Apocalypse fut lu le premier Dimanche après la Pentecôte.

Les Irlandais célébraient le 17 Avril tous les martyrs du monde, le 20 tous les Saints et les vierges d'Irlande, de Bretagne et d'Europe.
Bien qu'on ait cru le contraire, ils n'adoptèrent la Fête du 1er Novembre que bien après sa parution sur le continent.
Leur ancien usage concordait avec ceux d'Orient en ce sens qu'ils avaient placé leur Toussaint aux environs de Pâques.

L'idée d'une commémoraison de tous les Saints devenait populaire en Occident. Par un énorme anachronisme, la légende raconta que Boniface IV avait transporté au Panthéon 28 chariots pleins d'ossements de martyrs; en réalité les grandes translations ont commencé plus d'un siècle après, au moment où le Pape de Rome Grégoire III (731-741) érigea dans Saint-Pierre une chapelle en l'honneur du Sauveur et de sa Sainte Mère, et y déposa "des reliques des Saints Apôtres, de tous les Saints, martyrs et confesseurs, ainsi que des justes reposant par toute la Terre".

Des martyrs seuls vénérés d'abord, l'idée de la Toussaint s'étendait aux confesseurs et même à tous les justes.
La fondation et l'organisation de Grégoire III visaient à régler les suffrages à adresser quotidiennement aux Saints et non à créer une nouvelle Fête en leur honneur, ce qui fut au contraire la préoccupation d'un certain Kathvulf, Anglo-Saxon qui écrivit en 775 à Charlemagne pour lui demander la réalisation de son désir. On ignore la réponse, mais peu après on enregistre une nouveauté.
Le premier Archevêque de Salzbourg, Arno (785-821), dans un Concile réuni en 798 à Riesbach, dressa la liste des Fêtes chômées au nombre desquelles il plaça "aux kalendes de Novembre la Fête de Tous les Saints".
De ce qu'il a précisé le jour, alors qu'il a négligé de le faire pour la Fête de saint Laurent, doit-on en conclure que cette précaution, superflue dans le second cas, était nécessaire pour une Fête nouvelle?

Arno était disciple et ami d'Alcuin avec lequel il entretenait une correspondance suivie et Alcuin lui donnait volontiers des conseils; au début de l'année 800, il le félicita d'avoir fixé la Fête de Tous les Saints aux kalendes de Novembre "comme nous l'avions dit" et il lui recommanda de ne pas omettre de la Célébrer chaque année : car si Elie avait pu ouvrir et fermer le Ciel, que ne pourraient tous les Saints du Nouveau Testament? Cette Solennité, ajouta-t-il, doit être préparée par 3 jours de jeûne, la Prière et l'aumône.

Il est curieux de constater que les sacramentaires de l'Abbaye de Saint-Martin de Tours, dont Alcuin fut Abbé de 796 jusqu'à sa mort en 804, sont les seuls qui encore à la fin du 9ième siècle contenaient plusieurs formulaires pour la Fète de la Toussaint. Faut-il y voir une autre preuve de l'intérêt que portait Alcuin à cette Fête?
Elle a de bien anciennes attestations en Angleterre, pays natal d'Alcuin, et plus spécialement à York où il fit ses études.

Le calendrier de Ripon (appelé autrefois martyrologe poétique de D'Achery), qui fait place au 1er Novembre à la Toussaint, date au plus tard du début du 9ième siècle, peut-être de la fin du 8ième.
Serait-ce dans cette direction que nous devrions chercher l'origine de la Fête du 1er Novembre? Peut-être. En tout cas c'est en Angleterre et en Gaule que nous la trouvons d'abord mentionnée, en commençant par les martyrologes qui sur ce point ont une certaine avance sur les autres livres liturgiques dès la fin du 8ième siècle, elle était dans ceux de la seconde famille de Bède, puis dans Florus et dans Adon: Ce dernier, qui écrivit entre 850 et 859-860, expliqua que la Toussant célébrée à Rome le 1er novembre dès le temps de Boniface IV (608-615) n'avait été prescrite en Gaule que par l'empereur Louis le Pieux (814-840), à la demande du Pape de Rome Grégoire 4 (827-844).

Une fois de plus le "vénérable et très ancien martyrologe romain" vient confirmer ce qù'Adon présente comme un vieil usage romain. Malheureusement on sait maintenant que ce "vénérable martyrologe" est un faux fabriqué par Adon lui-même et on ne trouve trace nulle part du décret de Louis le Pieux.
Faut-il supposer qu'Adon n'a pu inventer ou déformer un fait presque contemporain? Ce serait mal le connaître : assistant à la diffusion de la fête de la Toussaint au 1er Novembre, il a raconté pour l'expliquer une petite histoire qui ne doit pas nous inquiéter.
Sigebert de Gembloux (+ 1112) reprenant les assertions d'Adon précisa encore en plaçant l'ordonnance de Grégoire IV et de Louis le Pieux en 835, date passée ensuite dans tous les manuels, bien qu'elle ne soit qu'une conjecture arbitraire.
Le Père Pasquale Brugnani, dans la révision du martyrologe romain de 1922, a corrigé l'annonce du 13 mai pour y introduire Grégoire IV, curieux hommage rendu à l'invention d'Adon.
En fait la Toussaint s'est répandue progressivement dans l'Empire franc au milieu du 9ième siècle; Alcuin au début est une exception; à l'inverse Rodolphe de Bourges (845-866) et Walter d'Orléans (vers 871) qui l'ignorent dans leurs capitulaires sont retardataires.

Rome n'a connu longtemps que sa Fête du 13 mai et n'a reçu celle du 1er novembre qu'au moment où elle s'est ouverte aux influences gallicanes.

La vigile est apparue en même temps que la Fête. L'octave a été instituée par le Pape de Rome Sixte IV (1471-1484).



Pourquoi a-t-on choisi le 1er Novembre ?

L'expression "temps de Toussaint" évoque le brouillard et le froid, le début de l'hiver; les religions ont toujours aimé à marquer par des fêtes le rythme des saisons, le Christianisme n'y a pas manqué.
Chez les Celtes le 1er Novembre était un jour de grande Solennité; faut-il en conclure que la Toussaint a été instituée pour Christianiser des cérémonies chères aux Anglo-Saxons ou aux Francs?
Bien que cette idée ne répugne pas, il faudrait un commencement de preuve pour l'étayer. Il est curieux de remarquer qu'en Gaule on avait, du 6ième au 8ième siècle, essayé de mettre une Fête de Saint au 1er Novembre en lui assignant des personnages dont l'anniversaire était inconnu : Saint Bénigne de Dijon, Saint Ludre de Déols, Saint Mathurin de Larchant, Saint Austremoine d'Auvergne, Saint Vigor de Bayeux, etc.
Le martyrologe romain en a gardé la trace et au martyrologe hiéronymien les additions gauloises sont plus nombreuses qu'en tout autre jour.

La Toussaint complétée par la commémoraison des fidèles défunts est devenue rapidement très populaire.
Les coutumes et usages qui s'y rattachent tiennent d'ailleurs autant à la dévotion aux saints qu'à la commodité de la date du 1er Novembre.
Relativement tardive, la Messe de la Toussaint fut en partie composée d'emprunts, ce qui ne l'empêche pas d'être parfaitement belle : l'introït de Sainte Agathe, le graduel de Saint Cyriaque, l'offertoire adapté sur celui de Saint Michel s'allient heureusement à l'Alleluia et à la Communion tirés de textes évangéliques. L'Évangile est celui des Béatitudes, choix assez clair par lui-même.

De la vieille Fête du 13 Mai, le 1er Novembre n'a conservé que l'Épître qui, reprise dans les antiennes de l'office, donne une magnifique vision de la Gloire des élus.



Fête de tous les Saints (La Toussaint). Fête le 1er Novembre. 1441446-10200821515516026-1990592802-n

Méditation personnelle de Pierre Perrot (Auteur de ce beau fil)

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