Lire l’Apocalypse avec profit et plaisir
2 participants
Page 1 sur 1
Lire l’Apocalypse avec profit et plaisir
Lire l’Apocalypse avec profit et plaisir
Extrait de STELLA MARIS 389
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
«Lire l’apocalypse? J’ai essayé plusieurs fois. Après lecture de quelques lignes ou de plusieurs pages, j’ai abandonné, découragé. Ça fourmille de symboles obscurs et d’images hallucinantes et extravagantes qui vous font refermer le livre avec soulagement.»
Voilà le propos le plus souvent répété par des chrétiens pourtant animés de bonne volonté. Qu’en est-il au juste?
L’apocalypse, un dévoilement révélateur
Le mot vient du grec «apocalypsis» qui signifie révélation, «révélation, dévoilement». Le genre littéraire apocalyptique remonte à l’Ancien Testament. Il s’applique à des écrits impliquant une révélation de secrets divins, ou encore intéressant les destinées lointaines de l’humanité. Plusieurs chapitres d’Isaïe et d’Ezéchiel écrits avant et pendant l’Exil (597–538 av. J. C.) aux approches de l’ère chrétienne relèvent de ce genre qui fleurit surtout, tel le livre de Daniel, ainsi que pendant les premiers siècles de cette ère. L’Apocalypse de Jean est le chef-d’œuvre du genre apocalyptique.
Les auteurs d’Apocalypses de l’Ancien Testament ont conscience de vivre à une époque où la prophétie s’est éteinte. Ils cherchent à prendre la relève des prophètes. Les Apocalypses d’avant l’ère chrétienne sont marquées de pessimisme et de dualisme. Le monde est un champ clos où s’affrontent les armées de Satan et celles de Dieu. Celles-ci seront finalement triomphantes, mais d’après un plan divin arrêté dès l’origine. L’homme n’y est pas libre. Dieu ne dialogue pas avec lui. Il a imposé à l’histoire un déterminisme qui fonctionne avec une logique implacable. Les prophètes avaient une théologie de l’histoire opposée. Ils enseignaient certes, que Dieu avait un plan, mais il s’agissait d’un plan d’amour qui vise le salut des hommes, en laissant à chacun la décision de s’intégrer à ce plan d’amour ou de s’y refuser.
L’Apocalypse de saint Jean innove radicalement
Et d’abord, qui est l’auteur de cette Apocalypse? Les biblistes sont maintenant d’accord: il s’agit de l’apôtre Jean, l’auteur du quatrième Evangile. Longtemps on en débattait, parce que le style de son Evangile et celui de son Apocalypse sont très différents. Cela tient d’abord au genre littéraire; il est narratif pour ce qui est de l’Evangile, ésotérique et d’un symbolisme souvent obscur pour l’Apocalypse. Et puis Jean a rédigé l’Evangile alors qu’il était encore dans la première partie de sa vie, il a eu les visions apocalyptiques dans sa vieillesse sur l’île de Partmos, Mais il s’agit bien de l’apôtre Jean. Il revendique comme seul titre celui d’avoir été le témoin de Jésus (1,1–2). Il rédige le livre à Partmos où il est exilé. Il y est «saisi par l’Esprit». Il a des visions, une voix puissante proclame: «Ce que tu vois, écris-le dans un livre.» (1,10–11)
Voilà la genèse de ce livre qui clôt le Nouveau Testament. Pour bien le comprendre, il faut avoir à l’esprit plusieurs clés de décryptage.
La première, la plus importante et féconde des clés, c’est la figure du Christ. L’Apocalypse dévoile la richesse et la splendeur de la personne de Jésus, ainsi que la signification de l’événement central de l’histoire qu’est sa mort et sa résurrection. L’apôtre Jean en est le témoin privilégié. L’avenir du monde est orienté par la tragédie suivie, trois jours plus tard, par un événement lumineux qui a détruit la mort; cela se passant sur le Golgotha vers l’an 30-35 de notre ère.
Le livre de l’Apocalypse est encadré par la figure du Christ. La vision inaugurale est centrée sur la personne encore mystérieuse se profilant «comme un Fils d’homme» (1,13). Il se présente comme «le Vivant» pour les siècles, revêtu du pouvoir de communiquer la Vie et la Résurrection au terme de l’existence ici-bas. Quant à la vision finale, le Fils d’homme se présente comme «l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le Principe et la fin». A travers les temps à venir, l’Esprit et l’Epouse, c’est-à-dire l’Eglise animée par l’Esprit Saint, réclament avec insistance la venue du Christ Jésus: «l’Esprit et l’épouse disent “viens!”». «Oui, je viens bientôt.»
Ainsi l’Apocalypse de saint Jean s’ouvre et se clôt sur une vision du Christ «Fils de l’homme» au début; «l’Alpha et l’Oméga» à la fin. En langage technique, cela s’appelle une «inclusion», c’est-à-dire que la personne du Christ est présente tout au long du livre. A la personne de Jésus sont donnés de nombreux titres christologiques dans l’Apocalypse, tels que «le témoin fidèle» (1,5); «le Premier-né d’entre les morts» (1,5); «celui qui possède l’épée acérée à double tranchant (2,12); le Fils de Dieu» (2,18); le Saint (3,7); «Celui qui détient la clé de David (3,7); le lion de la tribu de Juda» (5,5); «l’enfant mâle appelé à mener toutes les nations avec un sceptre de fer» (12,5); «le Roi des rois et Seigneur des seigneurs» (19,16); et surtout l’image christologique de l’Agneau qui revient une trentaine de fois; c’est le titre par excellence du Christ dans l’Apocalypse, il se rattache à la tradition de l’agneau pascal. Celui-ci est présent dans le grand événement de salut de l’Ancien Testament: l’Exode. Le thème de l’Exode est omniprésent dans l’Apocalypse. L’agneau christique entraîne dans sa résurrection un peuple — celui des disciples de toutes nations — qu’il conduit vers la terre promise, celle d’une liberté définitive et sans entrave (chap. 21–22). Ainsi la christologie de l’Apocalypse est essentiellement dynamique, elle est tournée vers l’avenir: «Je vais bientôt venir à toi.» (2,16) L’Apocalypse est centrée sur la première venue du Christ, elle est ouverte sur sa seconde venue. Elle nous permet de mieux connaître le Christ.
Un livre prophétique
La seconde clé de décryptage de l’Apocalypse, c’est qu’il s’agit d’un livre prophétique. L’apôtre Jean l’annonce dès le début; «Heureux le lecteur et les auditeurs de ces paroles prophétiques s’ils en retiennent le contenu.» (1,3) En cela Jean s’inspire des auteurs de l’Ancien Testament, plus particulièrement de Daniel, d’Ezéchiel et du troisième Isaïe qui a vécu au 2e siècle av. J.-C. Chez Jean il y a aussi théophanie, vision et audition, ordre d’écrire, sentiment d’indignité personnelle et confirmation de la mission, qui est celle d’un vrai prophète, envoyé par Dieu pour amener son peuple à veiller et à se convertir, et aussi pour se réconforter dans l’épreuve.
Le prophète ne prédit pas les événements à venir. Il est un veilleur (Js 21, 11) au milieu du peuple endormi. Tout en étant enraciné dans l’actualité, il déchiffre où celle-ci mène, si le pouvoir et le peuple ne changent pas d’orientation. La mission du prophète n’est pas celle du devin qui prédit des événements à venir dûment datés.
Ayant été rédigé à la fin du 1er siècle, le livre reflète des événements ou des situations de cette époque. Il permet de mieux connaître l’Eglise du premier siècle.
Le langage symbolique
Il y a dans l’Apocalypse une profusion d’images symboliques, étranges et déroutantes. Les couleurs et les chiffres, pour ne citer que ces deux domaines d’expression symbolique, sont particulièrement nombreux dans le livre. Ainsi le blanc symbolise le monde divin, la Résurrection, la victoire; le noir, le malheur et la détresse; le rouge, la violence et la puissance sanguinaire; le vert, la mort; le pourpre et l’écarlate symbolisent tous deux la débauche.
Quant à la symbolique numérique, le chiffre sept est omniprésent, depuis les sept Eglises, les sept Esprits, jusqu’aux «sept Anges aux sept coupes remplies des sept derniers fléaux» (21, 9). Sept est le chiffre de la perfection et de la plénitude. Déjà la tradition juive l’employait dans ce sens. Sept est la somme du trois et du quatre. Trois étant associé au monde divin et quatre se rapportant au monde habité. Ainsi les sept Eglises symbolisent l’ensemble de l’Eglise du premier siècle.
De même le chiffre «douze» joue un grand rôle dans la symbolique numérique de l’Ancien Testament. Jacob a eu douze fils. Israël compte douze tribus. Douze est le chiffre par excellence du peuple de Dieu. Jésus hérite cette tradition; il appelle à sa suite douze apôtres. Après le miracle de la multiplication des pains, il reste douze paniers pleins, ce qui signifie que Dieu donne en surabondance au nouveau peuple réuni autour de Jésus.
Trois chiffres sont célèbres entre tous: les 144000 «marqués du sceau» (7, 1–8); ce chiffre (12x12x1000) signifie une multitude innombrable, et non pas un petit nombre, Jean y revient: «Voici qu’apparaît à mes yeux une foule immense que nul de pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, des palmes à la main.» (7,9)
Cette foule immense n’est pas sauvée par ses propres mérites, son salut est pure grâce, car «ils sont ceux qui viennent de la grande épreuve, ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau». (7,14) Voilà la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ; sa Résurrection après sa mort sur la croix porte des fruits incommensurables.
Aussi le Dieu de l’Apocalypse est-il un Dieu infiniment généreux et fidèle à ses promesses, il veut que tous soient sauvés. Jean ne prêche par la conversion par la peur, mais la joie de faire partie d’un peuple immense et sans frontières.
Un autre chiffre fameux est celui de la Bête, soit 666. La Bête, c’est évidemment Satan, incarnation absolue du mal. Du temps de Jean, les chrétiens y reconnaissaient l’empereur romain qui se proclamait Dieu. Ainsi la Bête, malgré tous ses efforts et ses instruments humains, pour se faire l’égale de Dieu, reste liée à un pouvoir limité et précaire.
Un dernier exemple du symbolisme des chiffres est celui du règne des mille ans; que signifie ce chiffre «mille»?
L’auteur de l’Apocalypse utilise les chiffres très librement. Mille, ici, signifie non pas une durée limitée à un millénaire, mais une période longue et indéterminée, mais non pas éternelle. Elle annonce la victoire du Christ et de ses disciples sur Satan et ses hordes au service du mal sur terre.
L’Apocalypse magnifie La Bonne Nouvelle
Enfin une dernière clé de décryptage c’est celle de la Bonne Nouvelle apportée par l’Apocalypse de saint Jean. On l’a appelée «l’Evangile de l’Espérance». Elle n’est pas une annonce alarmiste de catastrophes. Jean a cherché à inculquer aux chrétiens du premier siècle la profonde intelligence qu’il avait lui-même du mystère du Christ. Il les invite à se réjouir de la victoire du Ressuscité, la Bonne Nouvelle qui retentira jusqu’à la fin des temps, au long des «mille» ans que durera «la grande épreuve».
Si on lit l’Apocalypse en s’aidant des clés de décryptage, on ne retient pas les spéculations fantaisistes et alarmistes à propos du sort incertain et ténébreux des hommes. Certes, les épreuves parfois cruelles auxquelles sont soumis les peuples, autant que les personnes individuelles, ne seront jamais absentes au long des siècles, et moins encore à l’époque actuelle, avec ses moyens de destruction et de ralliement des esprits assoiffés de sang; cependant pour le chrétien qui met sa foi dans la lumière pascale, le constat affligeant des coups portés contre la Bonne Nouvelle du Ressuscité ne sauraient entamer cette foi, sachant d’ailleurs que l’auteur de ces coups, c’est «le meurtrier de l’homme depuis le commencement» (Jn 8, 44), Satan et ses suppôts sur terre.
Les «béatitudes» de Jean
Dans les Evangiles, il y a deux séries de béatitudes, Matthieu en énumère treize et Luc quinze. Dans l’Apocalypse, il y en a «sept» qui est le chiffre de plénitude.
La première béatitude place l’ensemble du livre sous le signe du bonheur: «Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie, et gardent ce qui s’y trouve écrit, car le temps et proche.» (1, 3) Ce qui signifie que toute âme ouverte à l’accueil des paroles de l’Apocalypse et à leur mise en pratique est conduite au bonheur parfait. Le bonheur n’escamote pas les malheurs redoutables qui surgissent à chaque étape de l’histoire humaine; les chapi-tres 6, 8, 9 et 16 en reflètent la tragédie. Et Jean écrit au souvenir récent des malheurs qui se sont abattus sur les chrétiens depuis les années 60: persécutions, guerres, exil, tortures et mises à mort. Les malheurs ne sont que trop réels, mais ils ne sont ni le premier ni le dernier mot de l’histoire; celle-ci est plongée dans la prière d’intercession de la multitude des saints, qui témoigne de la présence de Dieu parmi les hommes. C’est à Dieu que revient toujours le dernier mot. Et tout ce qui touche à Dieu relève des béatitudes pour l’homme réfugié en son cœur.
Et qu’en est-il de la fin de l’histoire? Les deux derniers chapitres en renvoient l’écho lancinant. Cela n’est pas nouveau: les chapitres 13 de Marc, 24 de Matthieu et 21 de Luc évoquent cette préoccupation. Cependant, Jésus l’a démystifiée; il ne donne pas de date, mais une consigne: «Soyez sur vos gardes et veillez» (Mc 13, 33). Il évoque simplement les douleurs de l’enfantement; ce sera le signe que «votre délivrance est proche» (Lc 21, 28). En somme, la fin du monde est une annonce resplendissante du Règne de Dieu arrivant enfin à sa plénitude sur terre.
Ce sera aussi, pour chacun, l’heure du jugement, du «salaire que je vais payer à chacun en proportion de son travail». (22, 12) La justice de Dieu sera terrible pour les meurtriers de l’amour: «Dehors, les chiens, les sorciers, les impurs, les assassins, les idolâtres et tous ceux qui se plaisent à faire le mal» (22, 15). Seuls ceux-là ont des raisons d’être terrorisés par tout ce qu’évoque le mot «apocalypse». Par contre, ceux qui, par grâce et soutenus par une foi indéfectible, ont été lavés dans le sang du Crucifié, s’associeront au cri de la multitude qu’on ne peut dénombrer: «Le salut à notre Dieu, qui siège sur le trône, ainsi qu’à l’Agneau.». (7, 10)
Jean, un grand prophète
L’apôtre Jean figure ainsi dans la lignée des grands prophètes de l’Ecriture Sainte. Comme eux, il a dénoncé le pouvoir oppresseur des dirigeants et les infidélités du peuple. Comme eux son seul message, c’est celui du salut. Quand le peuple subit des épreuves cruelles, Dieu intervient pour rétablir la justice dans une création nouvelle: «Voici, je fais l’univers nouveau.» (21, 5) Cet univers est celui du rassemblement et de la réconciliation, du bonheur et du salut.
Les deux derniers chapitres de l’Apocalypse se situent admirablement en parallèle aux deux premiers chapitres de la Genèse avec leur contenu: le langage de création et la référence au Jardin des origines avec au centre, un fleuve qui alimente la vie et un arbre unique servant à la guérison des nations, accessible en tout temps à l’homme, sa fécondité étant continuelle. Cet arbre unique est un arbre de vie, il se trouve de part et d’autre du fleuve et fructifie douze fois l’an.
En reproduisant ainsi le langage biblique des commencements, l’apôtre Jean donne aux chrétiens, à tout homme de bonne volonté, un puissant message d’espérance. La fin du monde n’est pas la destruction de l’univers, mais sa création nouvelle où la victoire de la Résurrection du Christ sera complète et définitive.
Deux mille ans après ce message d’espérance, les hommes attendent toujours la libération de la souffrance et de la mort. Deux millénaires, c’est long à observer les affres et les tragédies subies par les peuples et les chrétiens. Mais qu’on n’oublie pas que pour Dieu «mille ans sont comme un jour» (Ps 89, 4), une réalité reprise par saint Pierre, le roc sur lequel est bâtie l’Eglise: «Pour le Seigneur, un jour est comme mille ans.» (2Pi 3,8)
En résumé, l’Apocalypse constitue une lecture, à travers l’Ancien Testament, des événements qui manifestent le projet d’amour que Dieu porte en son Cœur. Ce dessin du salut va de la Création à la Résurrection du Christ.
L’Apocalypse compte quelque 350 citations de l’Ancienne Alliance et allusions à ses textes. Pour l’apôtre Jean, son auteur, l’annonce de la venue du Christ est au cœur de la Révélation de l’Ancienne Alliance. Le but ultime c’est la fondation de l’Eglise, nouveau peuple de Dieu en Jésus, le Messie annoncé par les prophètes. Le Christ est au centre de l’histoire et du cosmos. Il est à la fois accomplissement et dépassement de l’Ancien Testament. A la lumière de l’événement pascal le texte apocalyptique relit l’Ancien Testament, en méditant sur le sens de la venue et de l’itinéraire du Fils de Dieu sur Terre. Luc a médité dans cette perspective, «l’Apocalypse de Jésus-Christ» est non pas le dévoilement d’un événement lointain signalant la fin du monde, mais le couronnement de toute la Révélation biblique. Elle n’est pas une révélation faite par Jésus-Christ; elle a le Christ pour objet. Aussi s’adresse-t-elle à notre temps, à tous les temps passés et à venir. Les sept Eglises auxquelles Jean s’adresse, c’est l’Eglise universelle, sept étant le symbole de la totalité et de la plénitude. L’Eglise catholique dirigée par Pierre a la promesse d’éternité.
* * *
Voilà ouvertes quelques pistes qui devraient vous inviter à lire avec profit et plaisir le dernier et important livre du Nouveau Testament. Ce ne sont cependant que quelques pistes qui exigent d’être approfondies.
René Lejeune
A conseiller:
«Pour lire l’Apocalypse» de J. P. Prévost. Ed. du Cerf, 1997 (réédité);
E 18.– CHF 35.–
«L’apocalypse, le temps des appels», Jacques Magnan
E 13.– CHF 19.50
Note:
1) L’alpha est la première lettre de l’alphabet grec. L’oméga est la dernière.
Extrait de STELLA MARIS 389
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
«Lire l’apocalypse? J’ai essayé plusieurs fois. Après lecture de quelques lignes ou de plusieurs pages, j’ai abandonné, découragé. Ça fourmille de symboles obscurs et d’images hallucinantes et extravagantes qui vous font refermer le livre avec soulagement.»
Voilà le propos le plus souvent répété par des chrétiens pourtant animés de bonne volonté. Qu’en est-il au juste?
L’apocalypse, un dévoilement révélateur
Le mot vient du grec «apocalypsis» qui signifie révélation, «révélation, dévoilement». Le genre littéraire apocalyptique remonte à l’Ancien Testament. Il s’applique à des écrits impliquant une révélation de secrets divins, ou encore intéressant les destinées lointaines de l’humanité. Plusieurs chapitres d’Isaïe et d’Ezéchiel écrits avant et pendant l’Exil (597–538 av. J. C.) aux approches de l’ère chrétienne relèvent de ce genre qui fleurit surtout, tel le livre de Daniel, ainsi que pendant les premiers siècles de cette ère. L’Apocalypse de Jean est le chef-d’œuvre du genre apocalyptique.
Les auteurs d’Apocalypses de l’Ancien Testament ont conscience de vivre à une époque où la prophétie s’est éteinte. Ils cherchent à prendre la relève des prophètes. Les Apocalypses d’avant l’ère chrétienne sont marquées de pessimisme et de dualisme. Le monde est un champ clos où s’affrontent les armées de Satan et celles de Dieu. Celles-ci seront finalement triomphantes, mais d’après un plan divin arrêté dès l’origine. L’homme n’y est pas libre. Dieu ne dialogue pas avec lui. Il a imposé à l’histoire un déterminisme qui fonctionne avec une logique implacable. Les prophètes avaient une théologie de l’histoire opposée. Ils enseignaient certes, que Dieu avait un plan, mais il s’agissait d’un plan d’amour qui vise le salut des hommes, en laissant à chacun la décision de s’intégrer à ce plan d’amour ou de s’y refuser.
L’Apocalypse de saint Jean innove radicalement
Et d’abord, qui est l’auteur de cette Apocalypse? Les biblistes sont maintenant d’accord: il s’agit de l’apôtre Jean, l’auteur du quatrième Evangile. Longtemps on en débattait, parce que le style de son Evangile et celui de son Apocalypse sont très différents. Cela tient d’abord au genre littéraire; il est narratif pour ce qui est de l’Evangile, ésotérique et d’un symbolisme souvent obscur pour l’Apocalypse. Et puis Jean a rédigé l’Evangile alors qu’il était encore dans la première partie de sa vie, il a eu les visions apocalyptiques dans sa vieillesse sur l’île de Partmos, Mais il s’agit bien de l’apôtre Jean. Il revendique comme seul titre celui d’avoir été le témoin de Jésus (1,1–2). Il rédige le livre à Partmos où il est exilé. Il y est «saisi par l’Esprit». Il a des visions, une voix puissante proclame: «Ce que tu vois, écris-le dans un livre.» (1,10–11)
Voilà la genèse de ce livre qui clôt le Nouveau Testament. Pour bien le comprendre, il faut avoir à l’esprit plusieurs clés de décryptage.
La première, la plus importante et féconde des clés, c’est la figure du Christ. L’Apocalypse dévoile la richesse et la splendeur de la personne de Jésus, ainsi que la signification de l’événement central de l’histoire qu’est sa mort et sa résurrection. L’apôtre Jean en est le témoin privilégié. L’avenir du monde est orienté par la tragédie suivie, trois jours plus tard, par un événement lumineux qui a détruit la mort; cela se passant sur le Golgotha vers l’an 30-35 de notre ère.
Le livre de l’Apocalypse est encadré par la figure du Christ. La vision inaugurale est centrée sur la personne encore mystérieuse se profilant «comme un Fils d’homme» (1,13). Il se présente comme «le Vivant» pour les siècles, revêtu du pouvoir de communiquer la Vie et la Résurrection au terme de l’existence ici-bas. Quant à la vision finale, le Fils d’homme se présente comme «l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le Principe et la fin». A travers les temps à venir, l’Esprit et l’Epouse, c’est-à-dire l’Eglise animée par l’Esprit Saint, réclament avec insistance la venue du Christ Jésus: «l’Esprit et l’épouse disent “viens!”». «Oui, je viens bientôt.»
Ainsi l’Apocalypse de saint Jean s’ouvre et se clôt sur une vision du Christ «Fils de l’homme» au début; «l’Alpha et l’Oméga» à la fin. En langage technique, cela s’appelle une «inclusion», c’est-à-dire que la personne du Christ est présente tout au long du livre. A la personne de Jésus sont donnés de nombreux titres christologiques dans l’Apocalypse, tels que «le témoin fidèle» (1,5); «le Premier-né d’entre les morts» (1,5); «celui qui possède l’épée acérée à double tranchant (2,12); le Fils de Dieu» (2,18); le Saint (3,7); «Celui qui détient la clé de David (3,7); le lion de la tribu de Juda» (5,5); «l’enfant mâle appelé à mener toutes les nations avec un sceptre de fer» (12,5); «le Roi des rois et Seigneur des seigneurs» (19,16); et surtout l’image christologique de l’Agneau qui revient une trentaine de fois; c’est le titre par excellence du Christ dans l’Apocalypse, il se rattache à la tradition de l’agneau pascal. Celui-ci est présent dans le grand événement de salut de l’Ancien Testament: l’Exode. Le thème de l’Exode est omniprésent dans l’Apocalypse. L’agneau christique entraîne dans sa résurrection un peuple — celui des disciples de toutes nations — qu’il conduit vers la terre promise, celle d’une liberté définitive et sans entrave (chap. 21–22). Ainsi la christologie de l’Apocalypse est essentiellement dynamique, elle est tournée vers l’avenir: «Je vais bientôt venir à toi.» (2,16) L’Apocalypse est centrée sur la première venue du Christ, elle est ouverte sur sa seconde venue. Elle nous permet de mieux connaître le Christ.
Un livre prophétique
La seconde clé de décryptage de l’Apocalypse, c’est qu’il s’agit d’un livre prophétique. L’apôtre Jean l’annonce dès le début; «Heureux le lecteur et les auditeurs de ces paroles prophétiques s’ils en retiennent le contenu.» (1,3) En cela Jean s’inspire des auteurs de l’Ancien Testament, plus particulièrement de Daniel, d’Ezéchiel et du troisième Isaïe qui a vécu au 2e siècle av. J.-C. Chez Jean il y a aussi théophanie, vision et audition, ordre d’écrire, sentiment d’indignité personnelle et confirmation de la mission, qui est celle d’un vrai prophète, envoyé par Dieu pour amener son peuple à veiller et à se convertir, et aussi pour se réconforter dans l’épreuve.
Le prophète ne prédit pas les événements à venir. Il est un veilleur (Js 21, 11) au milieu du peuple endormi. Tout en étant enraciné dans l’actualité, il déchiffre où celle-ci mène, si le pouvoir et le peuple ne changent pas d’orientation. La mission du prophète n’est pas celle du devin qui prédit des événements à venir dûment datés.
Ayant été rédigé à la fin du 1er siècle, le livre reflète des événements ou des situations de cette époque. Il permet de mieux connaître l’Eglise du premier siècle.
Le langage symbolique
Il y a dans l’Apocalypse une profusion d’images symboliques, étranges et déroutantes. Les couleurs et les chiffres, pour ne citer que ces deux domaines d’expression symbolique, sont particulièrement nombreux dans le livre. Ainsi le blanc symbolise le monde divin, la Résurrection, la victoire; le noir, le malheur et la détresse; le rouge, la violence et la puissance sanguinaire; le vert, la mort; le pourpre et l’écarlate symbolisent tous deux la débauche.
Quant à la symbolique numérique, le chiffre sept est omniprésent, depuis les sept Eglises, les sept Esprits, jusqu’aux «sept Anges aux sept coupes remplies des sept derniers fléaux» (21, 9). Sept est le chiffre de la perfection et de la plénitude. Déjà la tradition juive l’employait dans ce sens. Sept est la somme du trois et du quatre. Trois étant associé au monde divin et quatre se rapportant au monde habité. Ainsi les sept Eglises symbolisent l’ensemble de l’Eglise du premier siècle.
De même le chiffre «douze» joue un grand rôle dans la symbolique numérique de l’Ancien Testament. Jacob a eu douze fils. Israël compte douze tribus. Douze est le chiffre par excellence du peuple de Dieu. Jésus hérite cette tradition; il appelle à sa suite douze apôtres. Après le miracle de la multiplication des pains, il reste douze paniers pleins, ce qui signifie que Dieu donne en surabondance au nouveau peuple réuni autour de Jésus.
Trois chiffres sont célèbres entre tous: les 144000 «marqués du sceau» (7, 1–8); ce chiffre (12x12x1000) signifie une multitude innombrable, et non pas un petit nombre, Jean y revient: «Voici qu’apparaît à mes yeux une foule immense que nul de pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, des palmes à la main.» (7,9)
Cette foule immense n’est pas sauvée par ses propres mérites, son salut est pure grâce, car «ils sont ceux qui viennent de la grande épreuve, ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau». (7,14) Voilà la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ; sa Résurrection après sa mort sur la croix porte des fruits incommensurables.
Aussi le Dieu de l’Apocalypse est-il un Dieu infiniment généreux et fidèle à ses promesses, il veut que tous soient sauvés. Jean ne prêche par la conversion par la peur, mais la joie de faire partie d’un peuple immense et sans frontières.
Un autre chiffre fameux est celui de la Bête, soit 666. La Bête, c’est évidemment Satan, incarnation absolue du mal. Du temps de Jean, les chrétiens y reconnaissaient l’empereur romain qui se proclamait Dieu. Ainsi la Bête, malgré tous ses efforts et ses instruments humains, pour se faire l’égale de Dieu, reste liée à un pouvoir limité et précaire.
Un dernier exemple du symbolisme des chiffres est celui du règne des mille ans; que signifie ce chiffre «mille»?
L’auteur de l’Apocalypse utilise les chiffres très librement. Mille, ici, signifie non pas une durée limitée à un millénaire, mais une période longue et indéterminée, mais non pas éternelle. Elle annonce la victoire du Christ et de ses disciples sur Satan et ses hordes au service du mal sur terre.
L’Apocalypse magnifie La Bonne Nouvelle
Enfin une dernière clé de décryptage c’est celle de la Bonne Nouvelle apportée par l’Apocalypse de saint Jean. On l’a appelée «l’Evangile de l’Espérance». Elle n’est pas une annonce alarmiste de catastrophes. Jean a cherché à inculquer aux chrétiens du premier siècle la profonde intelligence qu’il avait lui-même du mystère du Christ. Il les invite à se réjouir de la victoire du Ressuscité, la Bonne Nouvelle qui retentira jusqu’à la fin des temps, au long des «mille» ans que durera «la grande épreuve».
Si on lit l’Apocalypse en s’aidant des clés de décryptage, on ne retient pas les spéculations fantaisistes et alarmistes à propos du sort incertain et ténébreux des hommes. Certes, les épreuves parfois cruelles auxquelles sont soumis les peuples, autant que les personnes individuelles, ne seront jamais absentes au long des siècles, et moins encore à l’époque actuelle, avec ses moyens de destruction et de ralliement des esprits assoiffés de sang; cependant pour le chrétien qui met sa foi dans la lumière pascale, le constat affligeant des coups portés contre la Bonne Nouvelle du Ressuscité ne sauraient entamer cette foi, sachant d’ailleurs que l’auteur de ces coups, c’est «le meurtrier de l’homme depuis le commencement» (Jn 8, 44), Satan et ses suppôts sur terre.
Les «béatitudes» de Jean
Dans les Evangiles, il y a deux séries de béatitudes, Matthieu en énumère treize et Luc quinze. Dans l’Apocalypse, il y en a «sept» qui est le chiffre de plénitude.
La première béatitude place l’ensemble du livre sous le signe du bonheur: «Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie, et gardent ce qui s’y trouve écrit, car le temps et proche.» (1, 3) Ce qui signifie que toute âme ouverte à l’accueil des paroles de l’Apocalypse et à leur mise en pratique est conduite au bonheur parfait. Le bonheur n’escamote pas les malheurs redoutables qui surgissent à chaque étape de l’histoire humaine; les chapi-tres 6, 8, 9 et 16 en reflètent la tragédie. Et Jean écrit au souvenir récent des malheurs qui se sont abattus sur les chrétiens depuis les années 60: persécutions, guerres, exil, tortures et mises à mort. Les malheurs ne sont que trop réels, mais ils ne sont ni le premier ni le dernier mot de l’histoire; celle-ci est plongée dans la prière d’intercession de la multitude des saints, qui témoigne de la présence de Dieu parmi les hommes. C’est à Dieu que revient toujours le dernier mot. Et tout ce qui touche à Dieu relève des béatitudes pour l’homme réfugié en son cœur.
Et qu’en est-il de la fin de l’histoire? Les deux derniers chapitres en renvoient l’écho lancinant. Cela n’est pas nouveau: les chapitres 13 de Marc, 24 de Matthieu et 21 de Luc évoquent cette préoccupation. Cependant, Jésus l’a démystifiée; il ne donne pas de date, mais une consigne: «Soyez sur vos gardes et veillez» (Mc 13, 33). Il évoque simplement les douleurs de l’enfantement; ce sera le signe que «votre délivrance est proche» (Lc 21, 28). En somme, la fin du monde est une annonce resplendissante du Règne de Dieu arrivant enfin à sa plénitude sur terre.
Ce sera aussi, pour chacun, l’heure du jugement, du «salaire que je vais payer à chacun en proportion de son travail». (22, 12) La justice de Dieu sera terrible pour les meurtriers de l’amour: «Dehors, les chiens, les sorciers, les impurs, les assassins, les idolâtres et tous ceux qui se plaisent à faire le mal» (22, 15). Seuls ceux-là ont des raisons d’être terrorisés par tout ce qu’évoque le mot «apocalypse». Par contre, ceux qui, par grâce et soutenus par une foi indéfectible, ont été lavés dans le sang du Crucifié, s’associeront au cri de la multitude qu’on ne peut dénombrer: «Le salut à notre Dieu, qui siège sur le trône, ainsi qu’à l’Agneau.». (7, 10)
Jean, un grand prophète
L’apôtre Jean figure ainsi dans la lignée des grands prophètes de l’Ecriture Sainte. Comme eux, il a dénoncé le pouvoir oppresseur des dirigeants et les infidélités du peuple. Comme eux son seul message, c’est celui du salut. Quand le peuple subit des épreuves cruelles, Dieu intervient pour rétablir la justice dans une création nouvelle: «Voici, je fais l’univers nouveau.» (21, 5) Cet univers est celui du rassemblement et de la réconciliation, du bonheur et du salut.
Les deux derniers chapitres de l’Apocalypse se situent admirablement en parallèle aux deux premiers chapitres de la Genèse avec leur contenu: le langage de création et la référence au Jardin des origines avec au centre, un fleuve qui alimente la vie et un arbre unique servant à la guérison des nations, accessible en tout temps à l’homme, sa fécondité étant continuelle. Cet arbre unique est un arbre de vie, il se trouve de part et d’autre du fleuve et fructifie douze fois l’an.
En reproduisant ainsi le langage biblique des commencements, l’apôtre Jean donne aux chrétiens, à tout homme de bonne volonté, un puissant message d’espérance. La fin du monde n’est pas la destruction de l’univers, mais sa création nouvelle où la victoire de la Résurrection du Christ sera complète et définitive.
Deux mille ans après ce message d’espérance, les hommes attendent toujours la libération de la souffrance et de la mort. Deux millénaires, c’est long à observer les affres et les tragédies subies par les peuples et les chrétiens. Mais qu’on n’oublie pas que pour Dieu «mille ans sont comme un jour» (Ps 89, 4), une réalité reprise par saint Pierre, le roc sur lequel est bâtie l’Eglise: «Pour le Seigneur, un jour est comme mille ans.» (2Pi 3,8)
En résumé, l’Apocalypse constitue une lecture, à travers l’Ancien Testament, des événements qui manifestent le projet d’amour que Dieu porte en son Cœur. Ce dessin du salut va de la Création à la Résurrection du Christ.
L’Apocalypse compte quelque 350 citations de l’Ancienne Alliance et allusions à ses textes. Pour l’apôtre Jean, son auteur, l’annonce de la venue du Christ est au cœur de la Révélation de l’Ancienne Alliance. Le but ultime c’est la fondation de l’Eglise, nouveau peuple de Dieu en Jésus, le Messie annoncé par les prophètes. Le Christ est au centre de l’histoire et du cosmos. Il est à la fois accomplissement et dépassement de l’Ancien Testament. A la lumière de l’événement pascal le texte apocalyptique relit l’Ancien Testament, en méditant sur le sens de la venue et de l’itinéraire du Fils de Dieu sur Terre. Luc a médité dans cette perspective, «l’Apocalypse de Jésus-Christ» est non pas le dévoilement d’un événement lointain signalant la fin du monde, mais le couronnement de toute la Révélation biblique. Elle n’est pas une révélation faite par Jésus-Christ; elle a le Christ pour objet. Aussi s’adresse-t-elle à notre temps, à tous les temps passés et à venir. Les sept Eglises auxquelles Jean s’adresse, c’est l’Eglise universelle, sept étant le symbole de la totalité et de la plénitude. L’Eglise catholique dirigée par Pierre a la promesse d’éternité.
* * *
Voilà ouvertes quelques pistes qui devraient vous inviter à lire avec profit et plaisir le dernier et important livre du Nouveau Testament. Ce ne sont cependant que quelques pistes qui exigent d’être approfondies.
René Lejeune
A conseiller:
«Pour lire l’Apocalypse» de J. P. Prévost. Ed. du Cerf, 1997 (réédité);
E 18.– CHF 35.–
«L’apocalypse, le temps des appels», Jacques Magnan
E 13.– CHF 19.50
Note:
1) L’alpha est la première lettre de l’alphabet grec. L’oméga est la dernière.
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Lire l’Apocalypse avec profit et plaisir
Il est vrai que la lecture et la compréhension de l'apocalypse est pénible.Il y a tant d'interprétation différente.
C'est pouquoi la lecture des écrits des peres et docteurs de l'église en ce qui a trait a l'eschatologie,la lecture des prophéties des saints et celle des messages de Marie ds ses apparitions reconnues sont si importantes.Elles nous aident a démystifier la question de la fin des temps et du monde....
C'est pouquoi la lecture des écrits des peres et docteurs de l'église en ce qui a trait a l'eschatologie,la lecture des prophéties des saints et celle des messages de Marie ds ses apparitions reconnues sont si importantes.Elles nous aident a démystifier la question de la fin des temps et du monde....
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Sujets similaires
» L'Horloge de l'Apocalypse
» Article sur l'apocalypse
» La nouvelle histoire officielle de l'Europe efface le christianisme au profit de l'islam
» Le coffre fort de l'apocalypse
» L'EI et le désir de l'Apocalypse
» Article sur l'apocalypse
» La nouvelle histoire officielle de l'Europe efface le christianisme au profit de l'islam
» Le coffre fort de l'apocalypse
» L'EI et le désir de l'Apocalypse
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum