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Prophéties de la soeur de la nativité(Jeanne Le Royer)

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Prophéties de la soeur de la nativité(Jeanne Le Royer) - Page 2 Empty Prophéties de la soeur de la nativité(Jeanne Le Royer)

Message par Rémi Mar 14 Sep 2010 - 15:34

Rappel du premier message :

Début d'un texte de 51 pages des révélations prophétiques de Jeanne Le Royer que je vais placé sur ce post un peu à chaque jour.

Jeanne le Royer, dite en religion soeur de la nativité.

Née, le 23 janvier 1731, au village de Beaulot, proche de Fougères, en Bretagne, entrée au couvent des Urbanistes, le 8 juillet 1852, à l'âge de 21 ans. On raconte d'elle que dès son plus jeune âge, elle bénéficiait de visions, toutes plus remarquables les unes que les autres. Son éducation fut rudimentaire ayant appris à lire, mais ne sachant pas ècrire.Visions, extases, prophéties jalonnent, de plus en plus nombreuses la vie de Jeanne. Un jour elle voit le tabernacle comme une fournaise. Mais ce qui est le plus étonnant, ce sont les révélations concernant l'avenir. Elle annonce la révolution française : <>. Cette révolution qu'elle avait entrevue, elle va la vivre, douloureusement. Elle prévoit la mort du Roi <> Elle pense que le siècle qui commencera de l'an 2000 ne se terminera pas sans que le jugement dernier n'arrive. Avant cela, le monde sera marqué par des guerres sanglantes. Elle prévoit également la fin des monarchies et leur remplacement par des républiques. Jeanne le Royer, mourut en odeur de Sainteté, le 15 août 1798. (Extrait. " Fougères. Le pays et les hommes, par Bernard Heudré. 1980.)




Création de l'âme de J.C.


" Dans le même instant, par un souffle, ou par un acte fécond de sa volonté toute-puissante, la Sainte Trinité tira du néant la plus belle âme et la plus sainte qui eut encore existé, et qui pu jamais exister. Cette belle et sainte âme, à peine créée et sortie des mains de son Auteur, s'unit étroitement au corps qui lui était destiné; et soudain, par un acte simultané, la Divinité du Verbe Éternel, s'unit si étroitement à ces deux substances, qu'elle ne peut plus en être séparée. Cette union est vraiment hypostatique, suivant le terme de l'école, et bien plus étroite encore que celle du corps et de l'âme, puisqu'elle est indivisible, au lieu que cela peuvent se diviser; de manière qu'on ne peut en Jésus-Christ, séparer l'homme d'avec Dieu, ni Dieu d'avec l'homme. C'est ce qu'on appelle le "Verbe incarné", "l'homme-Dieu" pour le "Dieu-homme", le vrai Théandre; en un mot, mon Père, ces deux natures divines et humaine sont si étroitement unies ensemble, qu'elles ne forment qu'une seule et même personne en Jésus-Christ, notre divin Sauveur"



Nos doux et si chers Anges Gardiens




Moyens de salut que Dieu donne à tous les hommes.
Sollicitude des Anges gardiens


Dès l’instant de la conception de chaque homme en
particulier, et sans aucune exception, Dieu, non content de communiquer son secours à l’âme et au corps réunis, comme il s’y est obligé par pure bonté, et indépendamment de sa prescience, députe un de ses Anges à la garde et conservation de cette nouvelle créature (ce qui sera constaté à l’égard des réprouvés), les païens n’en sont point exemptés.

Leurs bons Anges sont spécialement chargés de les disposer, par tous
les moyens possibles à recevoir les lumières de la révélation ; aussi c’est
que sans ce secours de ces Anges tutélaires, il périrait une infinité plus d’âmes et de corps parmi les païens. Que ne font-ils point pour leur procurer les connaissances du vrai Dieu et de sa loi ? Ils en ont soin avant et après leur naissance, pendant tout le cours de la vie et jusqu’après leur mort, pour qu’elles ne soient pas malheureuses.

L’âme s’unit au corps aussi promptement qu’elle s’en sépare. En s’y
unissant elle met en mouvement les veines, les artères, les muscles, les humeurs, en quoi consiste la vie personnelle, sensitive et spirituelle, jusqu’à ce que Dieu lui ordonne de quitter ce poste ; et c’est encore son bon Ange qui est chargé de lui annoncer et tirer parti de tout, pour écarter les dangers et lui procurer une bonne mort autant qu’il est en son pouvoir……….


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Message par Rémi Mer 27 Oct 2010 - 21:22

Malédictions de J.C. contre les réprouvés ;
sa dernière sentence contre eux,
et leur ensevelissement dans les enfers.



« Le sort des petits enfants ne nous a rien offert d’effrayant ni de bien pénible à la nature ; mais quelle épouvantable scène se prépare à leur occasion !… Je vois Satan qui soulève sa tête orgueilleuse et prétend qu’ils lui appartiennent de plein droit, et que Dieu ne peut les lui enlever sans injustice. Tous les réprouvés et les démons imitent l’audace et appuient les prétentions de leur chef. Je vois une infinité de monstres infernaux rangés du même parti… Je vois les corps des réprouvés dont j’ai parlé ailleurs, ces corps hideux et mille fois plus épouvantables depuis qu’ils sont ranimés ; je les vois couchés tout de leur long, la face contre la terre qu’ils battent de leur tête, tâchant à différentes reprises de se soulever contre Dieu qu’ils accusent d’injustice à leur égard… Ils lui reprochent un excès de rigueur pour eux et un excès de bonté pour les siens. Leur rage implacable les jette dans des convulsions horribles, et leur fait vomir des blasphèmes et des imprécations atroces…
Ils font de vains efforts pour se soulever contre Dieu, dont la main les accable de son poids pour les confondre davantage et mieux tirer vengeance de leur audace… Jésus-Christ dispense alors son Eglise du secret inviolable de leurs consciences, et les ministres du sacré tribunal dévoilent à la face du Ciel les crimes qu’ils n’ont pas voulu expier par la pénitence. Ils leur reprochent leur hypocrisie, leurs forfaits, leurs sacrilèges, leurs abominations secrètes, leurs habitudes déréglées et honteuses, l’abus qu’ils ont fait de leurs avis, leurs injustices criantes, leur orgueil de démon, leurs dispositions diaboliques… : »Justice rigoureuse, Seigneur, s’écrient-ils tous à la fois, vengeance prompte et entière contre ces malheureux qui osent encore blasphémer contre vous ».
Alors le souverain Juge, leur imposant à tous silence, donnera à plusieurs reprises différentes malédictions qui seront comme autant d’adieux que les réprouvés seront obligés d’entendre jusqu’à la dernière ; malédictions par lesquelles il leur ordonnera de sortir pour toujours de sa présence et de s’éloigner à jamais de lui… Qui pourrait vous dire, mon Père, tout ce que cet ordre a d’accablant !… Juste ciel ! qui ne frémirait !… J’entends le son de sa voix épouvantable qui s’adresse d’abord à Lucifer, le chef des réprouvés, et lui dit d’un ton capable de l’anéantir, s’il pouvait l’être : »Comment ! horrible bête, comment ! monstre d’iniquité, oses-tu penser à te révolter encore après la chute épouvantable qui t’a précipité du haut des cieux jusqu’au fond des abîmes où ma main toute-puissante ne cessera de te punir de ton insolent orgueil ? Néant coupable, mais écrasé par la foudre du Très-Haut, comment penses-tu encore te faire craindre ?… Va, maudit de mon Père, je te maudis mille et mille fois, et les terribles effets de cette malédiction que je te donne demeureront sur ta tête coupable pendant l’éternité… »
A ce coup de foudre, toute la nature tremble ; les pôles du monde sont ébranlés. La cour céleste est saisie de crainte, les Anges sont troublés ; les Saints frémissent ; il faut pour les rassurer que Jésus-Christ leur adresse encore une fois la parole : »Pour vous, mes amis, leur dit-il, avec un air doux et amoureux, ne craignez point. Ce n’est pas sur vous que doivent tomber les coups de ma colère.. Vous êtes bénis de mon Père, et ma bénédiction vous accompagnera éternellement. Venez en moi, qui suis votre Roi, votre Père, et votre Chef. Venez, mes chers enfants, venez posséder le royaume que je vous ai promis et préparé dès le commencement du monde. »
Tous répondent aussitôt à cette amoureuse invitation ; et chacun fait paraître la vivacité de ses désirs et le contentement de son cœur par son empressement et son air de jubilation… Je vois les Anges élever la croix du Sauveur jusqu’à la moyenne région de l’air, afin de précéder la marche triomphante de tous les bienheureux. Le livre et les balances disparaissent. L’armée victorieuse du peuple de Dieu se range en bon ordre sous les yeux de son Roi… Les Anges s’élèvent jusqu’au firmament. Les prêtres de Jésus-Christ l’environnent comme les gardes de sa personne adorable et sacrée. Les autres remplissent les différents espaces autour de ce Roi de gloire, enfin vainqueur de tous ses ennemis…
Appareils pompeux et magnifique, qui fera le tourment éternel des réprouvés, doublement malheureux, ils en seront encore témoins. Mais, ô moment désastreux, triste et fatal dénouement de toutes les sciences du monde !… Voici la dernière révolution de la nature, le triste adieu, l’éternelle séparation du juste et du pécheur, de la créature et de son Dieu !… Ah ! mon Père, quel désastre !… Je vois qu’au moment du départ, Jésus-Christ se tourne vers eux pour la dernière fois ; jamais, désormais, ils ne verront son visage adorable !… Allez, maudits, leur dit-il d’une voix terrible et la fureur dans les yeux, allez, je vous chasse de ma présence ; je vous livre aux exécuteurs de ma justice pour vous précipiter dans un déluge de maux qui, dès la création du monde, fut préparé pour le démon et tous ceux de son parti ; tourments affreux que vous avez mérités par votre faute, ainsi que tous les complices de vos iniquités… Retirez-vous, allez au feu éternel !… Ou l’enfer et le feu, voilà votre partage et le sort qui vous attend pour me venger éternellement de vos outrages !…
Ô dernière et effrayante convulsion de la nature !…
Au même instant, et à peine a-t-il parlé, que la terre s’ouvre, et l’abîme dilate son vaste sein pour y recevoir le nombre presque infini des coupables… Je les vois tomber confusément dans ce déluge de maux, dans cet abîme sans fond et sans rivage dont la seule idée fait frémir. Ils y tombent avec plus de rapidité que les traits de la foudre qui traversent les airs en déchirant le sein du nuage qui les a formés… Par cette chute violente, ils s’enfoncent jusqu’au plus profond de l’enfer, dont les portes se referment et sont aussitôt scellées et assujetties par des verrous d’une force invincible à toute puissance créée. Jamais désormais elles ne seront ouvertes, et la main du Tout-Puissant y appose le sceau : Eternité… Ainsi, tout sera puni de Dieu, tout sera puni sans égards, tout sera puni sans compassion, tout sera puni sans ressource et sans aucune espérance de retour ni d’aucun changement pour l’avenir…
Quand Jésus-Christ mit sous mes pieds ce spectacle terrible, j’en eus tant de frayeur, que j’en pensai mourir de défaillance ; je désirais au moins pouvoir annoncer aux hommes coupables les motifs de ma frayeur ; Dieu a bien voulu me les dire dans la suite, afin qu’ils y trouvassent un préservatif contre le plus terrible de tous les désastres, le dernier et le plus à craindre de tous les malheurs… Le lieu où le jugement se passa sous mes yeux m’était montré comme sur le penchant d’une vaste montagne, séparée d’une autre, plus élevée encore, par une très profonde vallée qui était au côté gauche du Juge ; le sommet de la montagne était à sa droite…
Il ne resta sur le lieu que la troupe des enfants non baptisés… Je vis la nuée qui soutenait le trône du Juge s’élever vers le firmament par un chemin tapissé de fleurs, et au milieu de l’harmonie des concerts les plus mélodieux par lesquels toute cette armée céleste célébrait la victoire éclatante que le Roi de gloire venait de remporter sur tous ses ennemis. Il a vaincu, s’écriait-on, il a vaincu la mort, le péché et l’enfer… Il a enfin vengé sa cause et celle de tous le siens par la défaite entière de tous ses ennemis et des nôtres… Qu’à lui soit gloire, honneur et louange dans toute l’éternité…
En considérant le bonheur des justes avec un œil d’envie, poursuivit la Sœur, vous frémissez sans doute, mon Père, du sort des malheureux réprouvés. Vous seriez, j’en suis persuadée, comme tenté de les plaindre, et, pour ainsi dire, d’accuser la justice de Dieu d’une rigueur trop sévère et trop inflexible à leur égard ; écoutez donc, je vous prie, ce que Jésus-Christ m’a dit à cette occasion".


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Message par Rémi Dim 31 Oct 2010 - 13:42

Bonté de Dieu.
Sa haine pour le péché.



« Quand je vous ai fait voir, ma fille, que j’avais jugé et apprécié la perversité des réprouvés sur la valeur du prix de mon Sang, et suivant l’offense que Dieu en a reçue, ne croyez pas pourtant que j’aie poussé à leur égard la rigueur de ma justice aussi loin qu’elle pourrait aller, ni que j’ai puni ces infortunés autant qu’ils le pouvaient et devaient être selon cette règle. Les mérites de mon Sang ont été pesés, il est vrai, vis-à-vis de l’énormité de leurs forfaits ; mais ma miséricorde a encore un peu soutenu un des plateaux de la balance, pour ne pas trop les accabler de son poids. Malgré la justice inexorable qui exigeait une réparation entière, je n’ai pu encore m’empêcher de leur accorder quelque chose, en les favorisant autant qu’il m’a été possible, quoique d’ailleurs vous n’ayez vu en tout ceci qu’un très léger échantillon de la rigueur de mes jugements.
Alors, prenant l’air et le ton de la haine qu’il porte au crime, il a ajouté : »Et les ingrats ne me sauront jamais gré de ce que j’ai fait pour eux. Ils ne cesseront, au contraire, de me reprocher, en blasphémant, un excès de rigueur, et me maudiront comme si j’étais un injuste et insupportable tyran… Cependant, a-t-il continué, je tirerai ma gloire de cet excès de condescendance, dont les bienheureux ne cesseront de me bénir pendant l’éternité… Non, je ne suis point un tyran ; mais je hais infiniment le monstre qui m’offense… C’est cette haine mortelle et implacable du péché, qui force ma Justice de poursuivre à outrance et de punir un ennemi acharné des créatures que j’aimais sincèrement, des hommes que je voulais rendre heureux. Ils n’ont point voulu détruire le péché, mon ennemi, qui les a soulevés contre moi. Il sera leur bourreau dans l’éternité. C’est pour les détruire, ou du moins pour les punir sans fin, que je ne cesserai de les frapper eux-mêmes, et qu’ils seront tourmentés sans relâche. Mais quoiqu’ils en disent, les malheureux, j’userai encore de miséricorde à leur égard, et ma bonté s’exercera jusque dans les enfers…
Considérez un peu, ma fille, ce que vous m’avez vu faire pour les âmes qui n’étaient coupables que de la faute originelle ; me suis-je comporté en tyran, Peuvent-elles m’accuser de les haïr et d’avoir voulu leur perte et leur éternel malheur ? N’ont-elles pas, au contraire, lieu de me bénir encore comme un Père qui les a rendues aussi heureuses qu’il était possible à sa Justice ?… Je ne les ai point bénies, et je les ai privées pour toujours de ma vue, il est vrai ; jamais je ne les bénirai, jamais elles ne verront ma présence ; mais aussi, par bonté pour elles, je leur ai ôté la connaissance des biens dont elles sont privées… Ah ! quel malheur pour elles, si elles connaissaient la grandeur de leur perte, si elles savaient n’avoir jamais été bénies de leur Créateur !… Cependant les pauvres enfants m’ont adoré, m’ont béni, m’adoreront et me béniront sans cesse à leur manière ; et cette éternelle occupation fera tout le bonheur de leur séjour…
C’est donc uniquement la haine que je porte au péché, qui, malgré mon cœur, repousse loin de moi mes créatures, qui les arrache à ma bonté pour les immoler à ma justice, et qui me force d’exercer moi-même la fonction de juge sévère, là où je ne voudrais exercer que celle de père et d’ami. Concevez par là combien je dois haïr et détester un pareil monstre, dont la rage, dont la malice détruit et renverse tous mes desseins… »
Disons donc : ô malheureux péché ! ennemi de mon Dieu, assassin des âmes, sanglant meurtrier de Jésus-Christ, que ne puis-je concevoir pour toi toute l’horreur que tu mérites !…
Ne soyons donc pas surpris d’avoir entendu tous les Saints de l’Eglise solliciter la colère de Dieu, en demandant justice et vengeance contre les pécheurs cités à son jugement. Quoi ! dira-t-on, des créatures aussi favorisées de Dieu et auxquelles il a tant fait de miséricordes, demander la perte éternelle de ceux avec qui elles avaient vécu et été si unies sur la terre, à qui elles étaient redevables de mille services, peut-être même de la vie !… Cela est-il compréhensible dans les âmes saintes, que la plus pure charité pour Dieu et le prochain doit animer ?…
Ah ! n’en jugeons pas sur ces règles qui ne sont guère que pour l’ordre des choses présentes. Mais alors la charité n’existera plus qu’entre les membres de Jésus-Christ et de son Eglise ; et les malheureux réprouvés n’en font plus partie. Voilà leur plus grand malheur ; il n’y a plus pour eux ni compassion, ni charité, ni miséricorde à attendre ; plus rien de commun avec les saints et les élus. Pour eux les liens du sang et de l’amitié n’existent plus ; la nature a perdu tous ses droits… Affreuse situation, position accablante !… Tout absorbées en Dieu, les bienheureux n’envisagent plus que ses intérêts, et ne voient plus rien que par rapport à lui… Ils n’ont plus de pères, de mères, de frères ou de sœurs, d’époux, ni d’amis, que parmi les enfants et les amis de Dieu. Ils n’aiment plus que ceux qui l’aiment ; et, épousant son aversion invincible pour le péché, ils haïssent comme lui ceux en qui se trouve le péché ; de sorte que par une disposition toute différente, c’est par un pur effet de la charité qu’ils poursuivent à mort tous les ennemis de leur Dieu.
Mais revenons à la troupe des bienheureux, et quittons ces réflexions déchirantes… »


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Message par Rémi Mar 2 Nov 2010 - 14:09

Triomphe des élus.
Leur entrée dans le Ciel,
et leur bonheur inexprimable


« Au spectacle de terreur que présente le jugement avec ses suites, Dieu veut que je fasse succéder le spectacle le plus sublime à tous égards, le plus majestueux et le plus consolant qu’il soit possible à l’esprit d’imaginer : l’arrivée de la troupe des bienheureux dans le séjour qu’ils doivent habiter éternellement. Je n’en ai été témoin, comme de beaucoup d’autres choses de cette nature, que pour vous en rendre compte. Mais, mon Père, comment vous dire ce qui s’est passé devant moi ? Comment vous parler d’une chose qui n’a point d’expression propre et qui est au-dessus de toute comparaison et même de toute compréhension ; exprimer ce que l’Apôtre ne peut rendre, et ce qui réellement surpasse le langage des Anges et des hommes ? Essayons encore de suivre le fil de mes idées et le sens de la lumière qui me conduit. Je ne dirai rien de moi-même ; mais tous mes efforts pour me faire comprendre ne serviront guère qu’à montrer mon impuissance à cet égard.
Cette armée que nous avons vue s’élever vers le firmament, après la sentence définitive du Juge, Dieu me l’a fait suivre des yeux jusqu’au haut du ciel, et m’a fait remarquer toutes les circonstances de son arrivée. Quelle pompe magnifique ! Quel contraste avec les réprouvés !… J’ai vu le Roi de gloire environné de cette troupe innombrable, entrer glorieux et triomphant dans son royaume éternel… Quel spectacle ! et comment un œil mortel peut-il le soutenir ? comment n’est-il point ébloui et accablé de tant de lumière ? Ah ! mon Père, si ce que j’en ai vu n’est qu’un songe, c’est bien le plus beau songe qu’on puisse avoir ; puissions-nous tous en voir et en éprouver un jour la réalité !…
Jésus-Christ en entrant, s’est avancé vers le trône de son Père ; et s’est assis à sa droite, lui a adressé ces paroles que j’ai entendues très distinctement : » Enfin, mon Père, tout est consommé, tout est accompli, la paix est parfaite et désormais éternelle. La mort est vaincue, le péché est détruit, et jamais à l’avenir votre Majesté adorable votre Majesté adorable n’en sera plus offensée… Nos ennemis sont confondus ; après en avoir triomphé par votre toute puissance, je viens de les enfermer pour toujours dans nos prisons éternelles, pour venger notre amour méprisé…
Maintenant, mon Père saint et adorable, voici les élus que vous m’avez confiés, et dont il ne s’est pas perdu un seul ; voici mon Eglise entière que je vous présente ; c’est le fruit de mes travaux ; c’est le prix de mon Sang, que je vous remets entre les mains ; ce sont enfin vos créatures ; reconnaissez en elles vos enfants et les miens. Ils ont obéi à votre voix ; daignez donc, ô mon Père ! les recevoir suivant vos promesses, et les admettre au bonheur de vous louer et de vous posséder éternellement. C’est, ô Père saint ! ce qu’ils ont droit d’attendre de votre miséricorde, de votre justice et de votre amour… »
Toute la cour céleste étant debout autour de la Majesté divine, de l’adorable et incompréhensible Trinité, pour répondre à la supplique tout puissante de son adorable Fils, le Père céleste se tourne vers tous ses élus, et leur dit d’un air content et satisfait : »Venez tous, mes chers enfants ! je vous ai plus montré d’amour en vous envoyant mon fils, que je ne vous en avais montré en vous créant. Maintenant que puis-je refuser à la prière d’un pareil médiateur, quand il me parle en faveur de créatures qui me sont aussi chères ? Et que ne dois-je pas aux mérites du Sang qu’il a versé pour vous !…
Venez donc, mes biens aimés, car en lui je vous ai tous bénis dès le commencement ; et par lui et à cause de lui je vous bénis tous encore, et ma bénédiction sera sur vous pendant toute l’éternité… Non contents de croire en moi sur sa parole, vous vous êtes conformés à la sainteté de sa morale, vous vous êtes attachés à lui ; vous l’avez pris pour le modèle de votre conduite ; et, quelque chose qu’il vous en ait coûté, vous avez tâché de lui devenir semblables par l’imitation des vertus sublimes dont il vous avait donné le touchant exemple dans sa personne… C’est aussi à ce titre que je vous reconnais pour mes enfants, et que je vous aime de cet amour dont je l’aime lui-même, et c’es à ce titre aussi que vous serez comme lui, les chers objets de mes éternelles complaisances . Vous avez eu beaucoup à souffrir, mes amis ; mais vous allez voir si vos peines seront perdues, et si je suis capable ou non de vous en dédommager…. Enfin, pour vous, l’hiver a disparu ; le temps d’épreuve est passé pour toujours. Entrez tous, mes chers enfants, entrez dans la joie et dans la jouissance de votre Dieu ! Il me tarde autant qu’à vous-même, de vous y voir ; je brûle moi-même du désir de vous posséder. Venez donc promptement partager mon bonheur, et goûter à jamais combien je suis fidèle dans mes promesses et généreux dans les récompenses que j’accorde à ceux qui m’ont aimé et servi comme vous l’avez fait… »
A ces mots consolants, à cette invitation amoureuse, toute l’Eglise se prosterne au pied du trône pour adorer et remercier Celui qui y préside. Chacun des bienheureux y dépose sa couronne devant l’Agneau ; et je vois l’adorable Trinité recevoir avec complaisance les adorations et les hommages de tous les Saints réunis en corps de société. Je vois ensuite ce grand Dieu se communiquer à eux avec une espèce de prodigalité… Il leur ouvre en quelque sorte sa Divinité, et leur dévoile, pour ainsi dire, tous les attributs de sa divine Essence ; ce qui les enivre de ravissements et de transports. Ils se sentent alors pénétrés et enflammés d’un amour absolument dégagé de toute imperfection, et qui ne voit plus en tout que le pur intérêt de Dieu. Chacun de ces bienheureux ressemble à un astre brillant éclairé du Soleil de justice, je veux dire de Celui qui doit régner dans la splendeur des Saints. Leurs yeux et leurs soupirs ne sont que feux et flammes, ce sont de vives étincelles qui partent de la fournaise d’amour pour y retourner et s’y confondre sans cesse. La vue contemplative des divins attributs, ainsi que la jouissance de leur Dieu, fera, comme nous l’avons dit, la source intarissable de leur bonheur… Que de millions de béatitudes je vois renfermées dans ce torrent de voluptés pures !… Dieu ! quel sort !… Et comment une créature pourra-t-elle y suffire pendant une éternité ?…
Qu’on expose un miroir vis-à-vis d’un soleil de midi, on verra, par la réflexion de ses rayons, le soleil lui-même se peindre dans cette glace, de sorte qu’on croira voir deux soleils au lieu d’un, faible comparaison de ce que je vois, par rapport à cette communication que Dieu fait de lui-même à ses élus.
Je vois tous les bienheureux fixer amoureusement leurs regards sur la personne adorable de leur aimable rédempteur. Quelle joie ! quel bonheur pour eux de le contempler dans toutes ses amabilités !… de se nourrir à loisir de ses perfections infinies, et de ne pouvoir un seul instant être séparés ni distraits d’un objet si aimable, de cette source intarissable de leur éternelle félicité !…
De son côté, je vois Jésus-Christ les regarder tous avec amour, et par ce regard qui fait leur bonheur, il peint son image vivante et adorable au fond de leur âme, déjà plus pure et plus brillante que le cristal !… Dieu ! quelle gloire !… quelle splendeur !… quel éclat !… que de millions de soleils !… que de dieux rassemblés !… Mon Père, pardonnez mes expressions ; je n’en trouve point qui conviennent au sujet : je ne sais comment vous rendre mes idées ; je ne vois aucune comparaison qui en approche, et si je veux en chercher qui les élèvent, malgré moi je me perds dans la Divinité ; j’y rentre comme nécessairement, parce que tout le reste est au-dessous d’elle, qu’elle est seule au-dessus des objets dont j’ai à vous parler…
Je vois donc l’immensité des attributs divins répétés dans chaque bienheureux ; et tous ensemble, je le répète, font comme une assemblée de dieux, une assemblée de paradis, une assemblée d’éternités bienheureuses… Chacun d’eux jouira, pour ainsi dire, de l’infinité des attributs de Dieu ; il verra en Dieu, pensera en Dieu, agira en Dieu, et possèdera la béatitude de Dieu même. Loi d’envier le sort des compagnons de son bonheur, il se réjouira de leur félicité, en y contribuant à sa manière, n’aimant plus le prochain qu’en Dieu et pour Dieu ; il fera son bonheur du bonheur des autres, et son paradis de leurs paradis… Enfin que vous dirais-je ? Dans cet heureux séjour, la félicité publique fera la félicité particulière, parce que , dégagées et affranchies pour toujours de tous les défauts de la nature humaine, ne conservant plus rien de ces distinctions odieuses qui mettent ici-bas tant d’obstacles à l’union des cœurs, ni de ces passions malheureuses qui corrompent la vertu même, ces âmes bienheureuses ne connaîtront que le plus parfait amour de Dieu et du prochain ; et cela pendant une durée qui recommencera sans cesse et ne finira jamais… Ah ! mon Père, je les ai entendues ces âmes à jamais bienheureuses, ces créatures chéries de leur Dieu, et tout embrasées du feu de son divin amour ; je les ai entendues entonner « l’alléluia éternel » en l’honneur de ce Dieu trois fois saint ; j’ai entendu les cantiques sublimes, les ravissants concerts dont elles font retentir les voûtes sacrées de la Jérusalem céleste…Ô mon Père ! quelle divine harmonie résulte de leur ensemble !… que nos concerts terrestres sont chétifs, et que toute la musique humaine est peu de chose en comparaison !… Ils chantent d’abord tous ensemble un hymne, et célèbrent le triomphe éclatant du Très-Haut sur toutes les puissances du monde et de l’enfer…
Me croyez-vous, mon Père, si je vous dis que je reconnus certaines strophes du « Te Deum », par lesquelles entre autres choses, je compris parfaitement qu’ils rendaient gloire à Dieu par Jésus-Christ du bienfait inestimable de la création, de la rédemption, de la sanctification des hommes… Ils rendaient gloire au Rédempteur d’avoir su triompher du péché même, jusqu’à s’en servir, si on peut le dire, pour procurer la plus grande gloire de son Père, et le plus grand bonheur des hommes par une surabondance de grâces qu’il a répandues où le péché avait abondé ; de sorte que tous les élus pourront s‘écrier, en parlant de la désobéissance du premier homme : Ô heureuse faute ! qui nous a fait avoir tant de biens en nous procurant un tel Rédempteur !… Quelle gloire donc, quel sujet d’honneur et de louanges pour la personne de Jésus-Christ !…
Voilà, mon Père, continua la Sœur, que j’ai fini de vous rendre compte en substance de ce que Dieu m’a fait voir sur la matière de l’Eglise, depuis son origine jusqu’à son terme. Je vous ai fait écrire bien des choses dont j’avais eu autrefois l’idée confusément ; je les voyais même en Dieu, si vous voulez ; mais mon orgueil y mit alors tant et de si grands obstacles qu’il me fallut les abandonner ; au lieu que quand il s’est agi, cette fois-ci, de vous détailler tous ces renseignements, Dieu a permis qu’ils se soient présentés avec bien plus d’ordre et de netteté à mon esprit…
Figurez-vous, mon Père, le pur cristal d’une eau bien limpide, on y voit bien clairement tout ce qui s’y trouve. Mais si l’eau vient à être troublée, tout est troublé, on n’y aperçoit plus rien que de confus. Voilà l’état de ma conscience et de mon esprit par rapport à tout ce que Dieu m’a fait voir pour vous en donner connaissance. Dans certains moments de trouble et de tentation que le démon me suscite, je ne vois plus rien que de confus ; il ne me reste que le fond des idées, jusqu’à ce que l’obéissance et la soumission à la grâce y aient ramené l’ordre et le calme. Alors toute la suite des choses se présente à mon esprit telles que Dieu me les fait voir ; et je vous dirai, mon Père, que malgré les efforts du démon, j’ai été souvent très surprise de ce qui s’est passé en moi à cet égard, depuis qu’il s’est agi de recommencer à faire écrire. Les choses dont j’avais perdu jusqu’au souvenir se sont représentées comme d’elles-mêmes à ma mémoire, et se sont placées comme naturellement au lieu qu’elles devaient occuper. Et cependant je sens combien mes expressions sont au-dessous de mes idées. Ce ne sera que lorsque nous serons réunis aux Saints dans le ciel pour partager leur bonheur, que nous comprendrons parfaitement ce qu’est ce bonheur indicible ; nous verrons alors sans nuage toutes les vérités sur lesquelles je n’ai fait que bégayer, nous les verront dans leur source même, que nous posséderons nous aussi pendant toute l’éternité. Le ciel nous en fasse la grâce ! »


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Message par Rémi Lun 8 Nov 2010 - 15:55

de l’enfer



Diverses visions de l’enfer.
Tourments horribles des damnés,
surtout le jugement dernier
et la fin du monde.


« Jusqu’ici, mon Père, je ne vous ai presque rien dit de l’enfer. Une répugnance presque invincible m’a toujours fait différer à vous déclarer ce que Dieu m’en a fait connaître, surtout en deux rencontres différentes. Mais enfin, il faut céder sur ce point comme sur le reste ; la voix de Dieu et de ma conscience, plus impérieuse encore que vos ordres, me fait une obligation de vous parler de cette matière, et de vous dépeindre l’horrible séjour des réprouvés, que je n’ai pu faire entrer dans le sujet de l’Eglise, parce que ces malheureux en sont exclus pour jamais ; ce qui fait le plus cruel de leurs tourments et la cause de tous leurs maux. Il faudra que nous considérions l’enfer suivant les deux circonstances où il m’a été montré (avant et après le jugement dernier).
Je vous dirai d’abord, mon Père, qu’il y a plus de trente années, je m’y trouvais transportée par une lumière de la Divinité, et voici ce que cette lumière me fit remarquer ; premièrement un gouffre affreux, rempli d’un feu allumé par la fureur de la toute-puissance divine, feu qui pénètre de part en part les parties les plus intimes et les plus sensibles de l’âme réprouvée. Les damnés sont tout de feu en dedans et au dehors… Dans l’étendue de ce gouffre enflammé, je vis un déluge de maux. Ciel ! qui peut en raconter les horreurs ?… Représentez-vous, mon Père, un torrent qui a rompu ses digues et s’élance de toute sa force et avec un bruit effroyable sur les malheureuses victimes qu’il doit engloutir, submerger et dévorer. J’ai été plus de quinze ans sans bien savoir ce que signifiait ce torrent, et tout ce qu’il a été capable d’épouvanter. Dieu m’en a instruite à plusieurs reprises…
Dans l’étendue de ce gouffre immense, Dieu me fit remarquer une multitude infinie de cavernes ou de précipices profonds et horribles séparés les uns des autres, et remplis d’un feu très ardent. Dans chacune de ces cavernes sont renfermés et tourmentés ceux des damnés qui pendant leur vie se sont rendus complices des mêmes désordres, et se sont réciproquement attirés dans le même abîme, où ils se servent mutuellement de bourreaux les uns aux autres. Coupables des mêmes crimes, ils doivent êtres punis de la même manière, suivant le même degré de malice de chacun d’eux ; et comme ils ont été unis par l’iniquité, ils le seront éternellement par la peine ; ils partageront les mêmes châtiments, comme ils ont partagé les mêmes plaisirs criminels. C’est à ce dessein que Dieu les a placés ensemble dans une espèce d’enfer séparé à part dont ils sont eux-mêmes les démons, si on peut le dire, car ils sont les bourreaux les uns des autres, et ne paraissent appliqués qu’à se tourmenter mutuellement, faisant servir comme d’instruments à leurs supplices les différentes passions dont ils auront été les esclaves pendant la vie. L’endroit du corps ou la faculté de l’âme qui aura servi de sujet immédiat ou d’instrument à chaque péché, en recevra aussi et en sentira plus particulièrement la punition ; mais tout cela, je le répète, en proportion du degré de malice du coupable et du degré d’énormité de chaque péché ; car Dieu n’est pas moins juste dans ses punitions que dans ses récompenses ; et en enfer, comme au ciel, tout se fait, tout se distribue avec poids et mesure, et suivant les règles de la plus rigoureuses équité. La raison elle-même ne nous permet pas de nous former une autre idée de la justice de Dieu…
Je vis donc, mon Père, ces monstres acharnés les uns contre les autres, se déchirer, se dévorer comme des chiens enragés… J’entends leurs imprécations, leurs blasphèmes atroces, et le souvenir me glace encore de terreur. Je vis, en second lieu, les démons joindre leur fureur pour tourmenter ces âmes infortunées, à proportion de ce qu’elles ont donné à leurs passions ; et, pour mieux exécuter la vengeance divine, s’appliquer à chercher les châtiments divers que demandent en particulier chaque passion et chaque crime commis… Juste ciel !…je frissonne !… J’ai vu des millions d’enfer dans un seul enfer ; il est impossible d’en représenter les horreurs…
Ceux qui, sur la terre, ont donné dans tous les excès et dans tous les vices, sans rien refuser à leurs désirs déréglés, eh bien ! mon Père, ce sont pour eux autant d’enfers qu’ils ont nourri de vices et entretenu de passions, autant d’enfers qu’ils ont commis de forfaits…
Les démons s’appliquent avec une malice, et une cruauté inconcevables à abîmer ces pauvres âmes, à les déchirer et mettre en mille et mille pièces, si on peut le dire, sans qu’elles puissent mourir qu’elles puissent mourir une seule fois, ni espérer jamais aucun terme ni aucun soulagement à leurs maux. C’est un déluge qui retombe sans cesse sur leurs têtes coupables pour les accabler de son poids…
Elles sentent au fond de leur conscience un ver rongeur qui les tourmente sans relâche, et dit à chacune d’elles : Où est ton Dieu ?… Tu l’as perdu par ta faute et pour un malheureux plaisir d’un moment, pour un vil intérêt… Renonçant librement au bonheur de jouir de sa présence délicieuse, tu t’es précipitée toi-même dans cet abîme de maux d’où tu ne sortiras jamais…
Succombant à l’excès de leur douleur, ces créatures infortunées s’en prennent au ciel et à la terre pour les accuser des maux qu’elles endurent… Oui, mon Père, les damnés s’abandonnent sans cesse à des imprécations et à des blasphèmes horribles contre Dieu même, auquel ils reprochent de ne leur avoir donné l’être que pour en faire les victimes de sa vengeance, de ses cruautés, de ses tyrannies… Les malheureux désirent pouvoir l’arracher de son trône pour l’anéantir pour toujours. Dans leur désespoir d’y réussir, ils s‘arment en furieux contre eux-mêmes pour détruire au moins leur propre existence ; mais inutilement ils font les derniers efforts ; Dieu la leur conserve malgré eux… Ils crient aux montagnes de leur prêter du secours en les écrasant sous leurs ruines, et les montagnes n’entendent point leur voix… Reproches accablants de la part de Dieu, remords cuisants de la part de leur conscience, furies infernales, affreux désespoir, tourments éternels… tous, comme autant de foudres vengeresses parties de la main du Tout-Puissant, vous vous réunissez pour tourmenter un malheureux réprouvé…
Oui, l’éternité avec ses abîmes effroyables, l’enfer avec ses feux dévorants.. Voilà désormais le partage du damné ; point d’autre à espérer pour lui… Voilà le lit douloureux où il doit être étendu tant que Dieu sera Dieu… Fallait-il naître pour un si grand malheur ?… Ah ! que ne restait-il dans le néant !… Ou plutôt que ne méritait-il d’autre sort !… Désirs inutiles, regrets superflus, et qui ne servent qu’à le tourmenter… Infortuné ! Il verra sans fin la couronne de gloire qu’il a perdue par sa faute, et sentira sans fin les tourments qu’il a mérités… Un mouvement irrésistible le portera continuellement vers le Dieu qu’il a perdu ; mais une rigueur inflexible l’en repoussera impitoyablement ; aussi, par le désir, un damné portera sans cesse son enfer jusqu’au haut du ciel ; mais par une vengeance accablante, il sera forcé de rapporter le désir du ciel jusqu’au fond de l’enfer… »


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Message par Rémi Jeu 11 Nov 2010 - 14:51

Nouvelle description de l’enfer.




« Mon Père, quelque effrayante que soit cette première peinture de l’enfer, Dieu veut encore que j’y ajoute les nouvelles circonstances qu’il me fit voir pendant la prose des morts, le lendemain de la Toussaint dernière. Après votre sermon, j’étais très occupée à prier pour les âmes des défunts, comme vous nous y aviez exhortées. Je pensais à leurs souffrances, et je venais de communier pour les en délivrer, suivant votre conseil. Vous nous aviez mises en purgatoire, mon Père, et Jésus-Christ voulut me mettre en enfer. Il m’apparut donc pendant le chant du « Dies irae », et, me parlant avec son ton et sa douceur ordinaires, il m’invita à la suivre et à descendre plus bas… Je frémis en moi-même et fis résistance ; mais la volonté divine me fit sentir son impression ; il fallut obéir.
Je me trouvai à l’instant enfermé dans l’enfer même ; mais j’avais la consolation de m’y voir avec Jésus-Christ qui s’entretenait avec moi pour m’expliquer ce que je devais vous faire écrire. Voici ce qui me frappa dès l’entrée de cette horrible prison de feu. Je remarquai qu’elle était close et fermée de toutes parts par des murs d’une épaisseur étonnante, et dont les portes incombustibles étaient assujetties en tous les sens par des barres de fer rougies au feu des brasiers éternels, ainsi que par d’énormes verrous invincibles à toute puissance créée…
La première fois que j’y étais descendue, l’enfer ne m’avait point paru fermé si fortement, et j’osai demander à mon guide la raison de cette différence. « Ma fille, me répondit Jésus-Christ, vous aviez d’abord vu l’enfer dans l’état où il est pendant la durée du monde ; ici, vous le voyez dans l’état où doit être après le Jugement, c’est à dire dans l’état fixe, immuable et permanent où il doit demeurer à jamais, sans qu’aucun démon ni damné en puisse jamais sortir, et sans qu’aucune autre créature y puisse entrer… »
Après cette réponse, nous avançons, et le premier objet qui se présente à ma vue, dans l’intérieur de la prison infernale, ce fut le torrent embrasé qui m’avait tant frappé dans la première vision. Je vis donc encore le même torrent de la colère divine ; mais il me parut ici d’une manière bien plus épouvantable encore ; son cours était grossi et son bruit considérablement augmenté. Il s’élançait avec bien plus de fureur sur tous les réprouvés, dont il savait distinguer les plus coupables, ceux entre autres que nous allons bientôt désigner… « Mon Dieu ! m’écriai-je, que signifie ce torrent qui se déborde avec tant de fureur ? » « C’est, me répondit Jésus-Christ, « la fureur de ma justice », que je lance par mon bras puissant, et qui durera toute l’éternité. Vous voyez, continua-t-il, combien il a augmenté depuis le Jugement. C’est que le Jugement général doit terminer toutes les discussions, finir toutes les expectatives. Jusque-là on peut dire, en un sens, que la réprobation n’avait point été parfaite, pour plusieurs raisons : 1° le corps n’y entrait pour rien ; il faut maintenant qu’il reçoive le double de ce que l’âme a souffert sans sa participation ; 2° il fallait que le temps eût fait voir jusqu’où seraient allés parmi les hommes les effets des scandales et de la malice des pécheurs, pour décider au juste jusqu’à quel point un damné sera punissable, afin de fixer irrévocablement son sort sur ce pied, et afin que mes grâces et ma mort méprisées fussent pleinement vengées par son châtiment, puisqu’elles ne l’ont point été par sa pénitence. Ma justice n’a point été satisfaite dans le temps, il faut qu’elle le soit dans l’éternité ; et ma colère attend ici ceux qui auront rejeté les offres de ma bonté… Le Jugement général pouvait seul décider toutes ces questions en dernier ressort et sans appel. Voilà pourquoi, ma fille, ce torrent vous paraît si considérablement augmenté depuis que je vous le fis voir pour la première fois. »
Après cette explication, Jésus-Christ me fit tourner les yeux sur les malheureuses victimes de la vengeance céleste ; et j’observais, dans le détail de leurs tourments, des différences que je n’avais pu apercevoir d’abord, puisque les corps n’étaient pas encore unis aux âmes, au lieu qu’ici les corps et les âmes sont également punis et tourmentés… Je vis donc les réprouvés pressés et entassés dans chaque caverne, comme des briques dans le four qui les cuit. Je fus saisie d’horreur surtout en voyant les gouffres où Dieu punit les crimes qu’il déteste davantage, comme l’homicide, l’empoisonnement, l’apostasie, les pactes avec les démons, les abominations et les crimes contre la nature, l’usage des choses saintes pour les sortilèges et la magie, l’orgueil d’une certaine espèce, les injustices criantes, l’hypocrisie, la noire trahison, la vengeance, l’irréligion, l’ivrognerie et autres excès semblables, qu’il ne voit jamais qu’avec indignation.
Chaque espèce était entassée à part ; et les plus criminels étaient aussi les plus horribles et les plus cruellement tourmentés. Ces épouvantables monstres, bizarrement composés de figures grotesques et hideuses de différents animaux, paraissaient tenir le plus de l’animal dont ils avaient, dans leurs passions dominantes, imité davantage la fureur, la malice ou la brutalité. J’en vis quantité qui, surtout par la tête, avaient quelque chose d’approchant du taureau, animal vindicatif, furieux ; fier et lascif, qui peut être regardé comme l’emblème de l’orgueil et de l’impureté.
Leurs bouches énormes poussaient des cris et des mugissements si épouvantables, que le trouble et la confusion qui règnent dans ce ténébreux séjour en étaient considérablement augmentés… Mon Père, ah ! ce n’est pas sans raisons qu’ils crient et mugissent de la sorte… mais je ne sais où j’en suis, ni quel parti prendre… D’un côté, je sens que mon esprit répugne à la peinture de leurs supplices ; de l’autre côté, Dieu veut que j’obéisse. Eh bien, mon Père, dussé-je passer pour une extravagante, je dirai ce que j’ai vu, et malheur à celui qui n’en tirera qu’un plus grand sujet de condamnations !… qu’il tremble de peur que ce qu’il appellera les folies d’une imagination déréglée ne se trouve un jour que trop réel pour lui…
Figurez-vous, mon Père, ces différents animaux, dont j’ai parlé, abattus et renversés contre terre, autour d’eux des harpies et monstres infernaux, qui s’étudient avec une malice et une cruauté vraiment diaboliques, à inventer les manières les plus sensibles et les plus insupportables de les faire souffrir, surtout par les endroits par lesquels ils ont péché, et proportionnellement au genre et au degré de leurs fautes !…Mon Père… Ah ! mon Père, je n’en puis plus… La nature se refuse, le cœur souffre et défaille… Il me semble les voir encore … Mais pardonnez-moi, j’ai besoin d’un moment pour me remettre un peu de cette frayeur… Pendant cet instant, ajoute Monsieur l’abbé Genet, la Sœur ne se fit entendre que par ses sanglots et ses gémissements ; son cœur était serré, tout chez elle annonçait la douleur et l’effroi… Enfin, après avoir essuyé ses larmes, elle me demanda, avant de poursuivre, si je savais ce que c’était qu’un « vautour ».

« C’est, lui répondis-je, un oiseau de proie très cruel et très vorace. » « Ah ! oui, mon Père, répliqua-t-elle, oui, il est cruel. Je l’ai vu ce monstre infernal, je crois le voir encore déchirer les entrailles de ses victimes avec un bec et des ongles épouvantables. Je n’eusse jamais cru qu’il y eût de pareils monstres parmi les oiseaux ; et, comme je ne savais quel nom lui donner, Jésus-Christ me dit qu’il fallait l’appeler « vautour ».
Enfin, rappelée un peu à elle-même, la Sœur en pleurant et soupirant beaucoup, poursuivit ainsi son effrayante description :
Chacun des démons a son office pour tourmenter sa victime, et ces vautours infernaux s’acharnent à déchirer et à dévorer leur proie. Comme aux victimes qu’on vient d’immoler, je voyais qu’on leur ouvrait le ventre ; on vidait leur corps, comme ceux des animaux, après avoir écorché leurs membres palpitants ; on en tirait les entrailles bouillantes, qu’on déchirait et qu’on traînait sur la place… Après cela, mon Père, je voyais qu’un vautour plus cruel encore que les autres entrait dans le corps de ce malheureux réprouvé, qu’il y prenait sa demeure, et que son occupation, pendant toute l’éternité, devait être de ronger, presser et déchirer le cœur de ce malheureux, qu’on lui laissait exprès, cœur qui ne doit jamais se diminuer, ni sentir un seul instant diminuer sa douleur… C’est là le ver rongeur qui ne mourra point… Jugez un peu, mon Père, s’il est possible de se représenter seulement une situation si horrible sans en être sensiblement affecté !… Mais, s’il faut que Dieu me soutienne pour vous en parler seulement, que serait-ce de la ressentir, et d’en être soi-même le sujet ?…
Ah !… ah ! mon Père, si tous les pécheurs de la terre avaient été comme moi témoins de si terribles supplices, serait-il possible qu’il pu s’en trouver d’assez aveugles pour s’y exposer encore de plein gré, pour un vil intérêt ou une satisfaction légère ! Que n’ai-je assez de force pour me faire entendre d’un bout du monde à l’autre ! Aveugles que vous êtes, leur dirais-je, ô vous tous qui commettez l’iniquité, qui vous livrez à l’offense de votre Dieu, à quoi vous exposez-vous en commettant le mal ? Voyez et méditez ce qu’il en coûtera éternellement aux réprouvés pour avoir péché, comme vous le faites maintenant !… Et vous continuez de tenir la même conduite qui les a perdus !… Vous ne sauriez supporter pendant une heure la vue de leurs tourments, et vous consentez chaque jour à les souffrir pendant l’éternité ! Quel aveuglement !… quelle fureur contre vous-même ! La seule pensée de ces tourments vous accable, et la réalité ne vous étonne pas ! Comprenez, si vous le pouvez, un pareil prodige d’endurcissement !…

"Pendant que ce vautour insatiable se repaissait de ce cœur renaissant et immortel, je voyais les autres démons, sous différentes formes, toutes plus affreuses les unes que les autres, s’appliquer à tourmenter ce réprouvé dans toutes les autres parties de son corps ; les uns lui ouvraient la gueule de force pendant que les autres y faisaient rentrer les entrailles brûlantes que les vautours lui avaient arrachées, après y avoir mêlé des matières dégoûtantes, amères et corrosives, et cela, pour les faire encore sortir de nouveau et rentrer sans interruption.
En tourmentant surtout ceux qui ont fait des pactes, des sortilèges et des profanations, les démons les couvrent de huées et de dérisions accablantes. « Nous vous avons obéi pendant la vie, leur disent-ils, nous avons rempli toutes les conditions des pactes que nous avions conclu avec vous ; nous avons été fidèles à servir vos passions ; mais il est juste que les choses changent, et que chacun ait son tour pour obéir et pour commander. Le nôtre est venu maintenant ; ne vous attendez à avoir aucunement relâche… »
Mon Père, joignez à cela tous les supplices du premier enfer, et dites-moi encore si l’on peut n’être pas accablé du poids énorme d’une éternité si désespérante et si effroyable ! Peut-on seulement y penser sans que le cœur tombe en défaillance ?… Et cependant ce n’est pas tout…
A côté de ces malheureux sont également entassés ceux qui, sans avoir fait de pactes formels avec le démon, ne l’en ont pas moins fidèlement servi par les hypocrisies et les sacrilèges qui ne servaient qu’à couvrir la honte d’une conduite abominable et tout à fait criminelle, leurs haines envenimées, leurs noires trahisons, leur orgueil secret, leurs impuretés cachées, leurs mauvais commerces… Leur langue, leur gosier, leurs entrailles, dans lesquelles ont été reçues les espèces consacrées, seront éternellement déchirés par les vautours insatiables ; et leurs tourments auront autant de rapport avec ceux des réprouvés dont nous venons de parler, qu’il y aura eu de rapport entre leurs crimes et ceux des premiers…
Il en sera ainsi de chaque péché en particulier. L’orgueil, par exemple, surtout cette espèce de superbe dont nous avons parlé, et qui fait comme le caractère distinctif de l’Antéchrist et de tous les impies, eh bien ! mon Père, cet orgueil qui s’en prend à Dieu se trouvera horriblement humilié. Les orgueilleux de cette espèce sont placés au-dessous des autres, et on répand sur leurs têtes superbes les immondices et les ordures les plus puantes, les plus dégoûtantes et les plus sales, pour punir les délicatesses de leur sensualité, en même temps qu’on humilie les hauteurs de leur orgueil…
Voici une circonstance bien remarquable. Je vis ces orgueilleux muets et immobiles comme des statues. Je n’entendais ni plaintes ni soupirs sortir de leur bouche. J’en parus surprise ; et Jésus-Christ m’expliqua la nature et les motifs de ce tourment insupportable pour eux. « Il est dû, me dit-il, à l’orgueil de cette éloquence superbe, par laquelle ils se jouaient autrefois de ma religion et de ma Divinité même, en séduisant les simples par des sophismes et des systèmes d’irréligion et de libertinage. Ils abusaient de la raison pour attaquer la foi, sous prétexte de philosophie. Et, pour les punir des blasphèmes horribles qu’ils ont vomis, Dieu a condamné leur bouche à un éternel silence, qui est pour eux le plus insupportable tourment… La justice divine les tient ainsi pressés et étouffés, comme vous le voyez. Ils sentent la rigueur des peines et des reproches que leur font les démons et ceux qu’ils ont entraînés dans l’abîme ; mais, comme autant d’ours muselés et cadenassés, ils enragent de dépit, sans pouvoir prononcer un seul mot, ni faire aucun geste, ni aucun bruit, pour se justifier ou pour se plaindre. Ils sont comme suffoqués sous le poids de leur impiété : ils en sentent, mais trop tard, toute l’audace envers Dieu, toute l’absurdité, toute l’extravagance, toute la petitesse, sans avoir jamais la liberté de le témoigner d’aucune manière que ce soit. On les nomme plus particulièrement les victimes de la justice de Dieu. » Et Jésus-Christ me dit que c’était la place où l’Antéchrist et ses partisans sont attendus…
Je vis aussi l’enfer de ceux qui n’y sont que pour un seul péché mortel. Il est bien différent des autres ; et ce qu’il faut remarquer, c’est que le feu qui les brûle est doué d’un discernement parfait entre le plus ou le moins de grièveté de leur péché ; ce qui, du reste, est général pour tous les coupables. Il se trouve là des malheureux dont les fautes n’ont été que suffisantes pour les perdre. Je ne puis bien vous dire s’ils souffrent autre chose que la peine du dam. Ce qu’il y a de certain, c’est que les démons ne font pas semblant de les apercevoir, et que les flammes ne semblent les toucher que légèrement. Ce qui n’empêche pas que leur situation ne soit très à plaindre, puisque la seule perte de Dieu, dont il comprennent toute l’étendue et dont ils sentent tout le poids, suffit pour les rendre infiniment malheureux…
Chaque pécheur est donc puni en proportion du nombre et de l’énormité de ses fautes ; ceux qui en ont commis deux mortelles sont, tout étant égal du côté de la grièveté, punis doublement en comparaison de celui qui n’en a commis qu’une. Ceux qui en ont commis dix ou douze, le sont dix ou douze fois plus, et ainsi de suite ; et en tout cela la justice divine s’exerce avec poids et mesure, avec une exactitude rigoureuse et invariable, sans considération quelconque … Ceux qui se sont raidis contre Dieu et sa loi pour satisfaire leurs passions, malgré les remords de leur conscience, reconnaissent et confessent maintenant combien ils avaient tort de s’imaginer qu’il n’en coûtait pas plus d’être tout à fait méchant, impie et scélérat, que de ne l’être qu’à demi, sous le précieux et faux prétexte qu’on n’est pas plus damné pour mille péchés que pour un seul, et que par conséquent il vaut autant satisfaire tout à fait ses passions que de ne les satisfaire qu’à moitié. Quelle funeste illusion !… Il est vrai pourtant que la damnation proprement dite est égale pour tous ; mais quelle différence dans la peine du sens ! Ah ! cette différence de châtiments leur fait bien sentir combien leur jugement était faux, et les force de convenir de l’équité des jugements de Dieu…
Au milieu de tant d’horreurs dont nous étions environnés, parmi des supplices si effrayants et si terribles, et je remarquai la paix profonde, le calme le plus parfait, la plus grande sérénité sur le visage dans toute la contenance du Sauveur. « Comment, ô mon Dieu ! pouvez-vous être si tranquille en enfer, lui demandai-je, vous qui avez le cœur si bon et si sensible au sort de ceux que vous aviez rachetés à si grands frais ?… Comment après tant d’amour, peut-on montrer tant d’indifférence ?… »
« Mon amour pour eux, me répondit Jésus-Christ, était aussi vif et aussi sincère que mon indifférence est maintenant profonde… Outre que ces malheureux ne m’appartiennent plus, ou du moins qu’ils n’appartiennent plus qu’à ma justice, il sera bon d’expliquer la raison d’une conduite incompréhensible, et qui, comme tous les mystères, peut paraître contradictoire, quoiqu’il n’y ait aucune contradiction ».
Sachez donc, ma fille, que par rapport à ma créature, je puis me comporter en homme ou en Dieu, suivant ce que je suis en moi-même, ou suivant ce que je suis devenu pour l’homme ; car j’ai des attributs extérieurs et des attributs intérieurs et qui sont inhérents à ma Divinité et ne s’exercent qu’au dedans de moi-même… »
Sur cela, Notre Seigneur me fit comprendre que quand je vois en lui ces transports d’amour ou de colère, ce n’est autre chose que l’effet sensible de ses attributs extérieurs, par lesquels il se manifeste aux hommes et se met à leur portée, pour leur faire comprendre et suivre sa volonté. « Car, ajoute Jésus-Christ, l’intérieur de ma Divinité n’est point sujet à ces variations ni à ces changements qui tiennent de l’instabilité de la créature et qui auraient l’air d’en partager l’imperfection… L’immutabilité est mon partage, et toutes les opérations de ma substance intérieures sont nécessaires comme moi, immuables comme moi, infinies comme moi, éternelles comme moi ; elles sont moi-même, puisqu’elles sont mes attributs essentiels.
Voilà pourquoi je serai éternellement ce que je suis, sans éprouver jamais ni vicissitude, ni changement, ni altération quelconque. Eternellement je haïrai le crime, éternellement j’aimerai la vertu sans cesse je punirai l’un et récompenserai l’autre…
Ainsi je n’aurai jamais de pitié ni de compassion des réprouvés ; au contraire, je les verrai toujours avec les mêmes sentiments d’indignation, parce que leur état étant fixé dans le mal et dans le péché, il est nécessaire que mon cœur soit inflexible à leur égard ; et si l’on peut ainsi parler, je cesserais plutôt d’être Dieu que de cesser de les haïr et de les punir, et même que de ressentir aucune espèce de compassion pour eux… »
Juste ciel ! quel sort, et qu’il est désespérant !… Quelle accablante perspective !… Quelle affreuse destinée !… Comment en supporter le seul souvenir !… Je n’en puis plus !… Mon Père, finissons, je vous prie, ces réflexions déchirantes et meurtrières !… Quittons le ténébreux et infortuné séjour des réprouvés… Sortons de l’enfer ; et plût au Dieu des miséricordes, qui ne m’y a fait descendre que pour les empêcher d’y tomber, plût à Dieu que nous profitions de ce spectacle effrayant, pour n’y entrer jamais !… Faisons donc tous nos efforts pour cela ; et comptons sur la grâce que Dieu ne refuse à personne pour cet effet… Quel sacrifice assez coûteux, quelle pénitence assez austère, quelle considération peut arrêter une âme frappée de cette vérité terrible, quand il s’agit pour elle d’éviter le plus grand et le dernier des malheurs ?… Ah ! si je connaissais un homme assez insensible, assez abandonné de Dieu pour n’en être pas touché, je le tiendrais pour perdu. Mais s’il n’avait pas encore renoncé à tout sentiment de son bien-être, je lui dirais : Malheureux, écoute-moi ; si tu ne crains pas Dieu, du moins crains l’enfer… Si tu crois que le ciel ne vaut pas la peine qu’on a de le mériter par la fidélité à la loi divine, pense à l’alternative inévitable de la vie éternelle ou de la mort sans fin, pense aux tourments éternels et infinis réservés aux pécheurs ; car il n’y a pas de milieu entre paradis et l’enfer. Réfléchis sur ton sort éternel, tandis qu’il en est encore temps. Arrête-toi un moment sur le bord du précipice avant d’y tomber pour toujours ; et, de grâce, recule devant le pas irrévocable qui doit consommer ta réprobation. »



FIN


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Prophéties de la soeur de la nativité(Jeanne Le Royer) - Page 2 Empty Re: Prophéties de la soeur de la nativité(Jeanne Le Royer)

Message par Francesco Sam 16 Avr 2011 - 23:51

Les révélations de soeur de la Nativité ont été examiné par plus de 100 théologiens ,8 éveques et 23 vicaires généraux .Voici le nom de certaines personnes qui ont appuyé cet ouvrage:mgr l'éveque d'Aix,l'éveque de Tréguier,de Troyes,de Nantes,de Montpellier,de Lescar,mgr Douglas(tome 3 de l'ouvrage des révélations de soeur Nativité par l'abbé Genet).


Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
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Prophéties de la soeur de la nativité(Jeanne Le Royer) - Page 2 Empty Re: Prophéties de la soeur de la nativité(Jeanne Le Royer)

Message par Invité Ven 7 Sep 2012 - 21:14

Dans ce message, je confronte les propos rapportés et le crédo pour tenter de relever des contradictions, voire des hérésies. Je vous livre les fruits de ma réflexion, pour les confronter avec les vôtres, dans un esprit de partage et de charité.

Création de l'âme de J.C.
" Dans le même instant, par un souffle, ou par un acte fécond de sa volonté toute-puissante, la Sainte Trinité tira du néant la plus belle âme et la plus sainte qui eut encore existé, et qui pu jamais exister. Cette belle et sainte âme, à peine créée et sortie des mains de son Auteur, s'unit étroitement au corps qui lui était destiné; et soudain, par un acte simultané, la Divinité du Verbe Éternel, s'unit si étroitement à ces deux substances, qu'elle ne peut plus en être séparée. Cette union est vraiment hypostatique, suivant le terme de l'école, et bien plus étroite encore que celle du corps et de l'âme, puisqu'elle est indivisible, au lieu que cela peuvent se diviser; de manière qu'on ne peut en Jésus-Christ, séparer l'homme d'avec Dieu, ni Dieu d'avec l'homme. C'est ce qu'on appelle le "Verbe incarné", "l'homme-Dieu" pour le "Dieu-homme", le vrai Théandre; en un mot, mon Père, ces deux natures divines et humaine sont si étroitement unies ensemble, qu'elles ne forment qu'une seule et même personne en Jésus-Christ, notre divin Sauveur"
Je ne suis pas grand spécialiste, mais je me demande si ces propos de Sœur de la Nativité ne sont pas hérétiques. Si j'en crois le crédo, symbole de Nicée,
(Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,
lumière, né de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé,
de même nature que le Père ;
et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut,
il descendit du ciel;
Par l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme),

Jésus Christ est Dieu né du vrai Dieu, donc la totalité de l’être de Jésus est engendré et non pas créé. Il n’est pas question dans le crédo d’une partie âme humaine qui aurait été créée, ni de l’union intime du Verbe avec une âme humaine aussi sainte soit-elle.
Il est dit par S de la N qu’une âme (si je comprends bien humaine) a été créée et qu’elle s’est ensuite unie à son corps humain je suppose probablement dans le sein de la Sainte Vierge et qu’au même moment, le Verbe s’est uni à cette âme et à ce corps.
La seule partie créée nous dit le crédo, c’est le corps et encore, par les forces de la nature œuvre de Dieu : Par l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. C’est cela qui le rend homme, le fait qu’Il prenne un corps humain.
De plus l’idée de l’union intime du Verbe avec une âme humaine ne correspond pas avec le respect que Dieu a toujours manifesté pour l’intégrité et le libre arbitre de l’homme.
Je ne prétends pas éclaircir le mystère de la Trinité et de l’incarnation de notre Seigneur mais je trouve les paroles de S de la N très confuses.
Jésus a pris chair de la Vierge Marie, il n’a pas pris âme humaine.

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Message par Rémi Sam 8 Sep 2012 - 0:40

C'est compliqué tout cela, je ne me suis pas vraiment arrêté sur ce sujet.

Est-ce que Dieu a une âme ? Si c'est le cas, ce texte est en erreur mais il me semble que Dieu n'est que pur Esprit, alors quand Dieu s'est fait homme, a-t-Il du créer une âme pour habiter sa chair en formation dans le sein de Marie? C'est une question sur laquelle St Thomas D'Aquin ou St Augustin on peut-être étudiés.


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Message par Rémi Sam 8 Sep 2012 - 1:18

Selon soeur Marie Aimée de Jésus, le Seigneur s'est créé une âme en même temps que son Corps car l'une ne vas pas sans l'autre, un corps sans âme est mort. Voyons ce qu'elle disait dans son livre, consultable sur ce lien : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Cette partie du
temple du Seigneur, cette source des délices du Seigneur, à laquelle
on songe peu, c'est le Saint des saints de l'humanité sacrée de
Jésus, c'est la source de la vie, c'est l'âme de Jésus-Christ... Que
Jésus-Christ ait une âme comme les nôtres, cela est de foi. En
effet, ce n'est pas la divinité qui anime le corps sacré de
Jésus-Christ... Ce qui anime le corps de Jésus, c'est son âme... car
Jésus-Christ est aussi véritablement homme qu'il est véritablement
Dieu; Dieu comme son Père; homme comme nous... Le Verbe, en
s'incarnant, s'est formé un corps, il s'est créé une âme et leur a
donné la vie, car en lui était la vie... Donc, Jésus-Christ est
homme et homme parfait parce qu'il a une âme raisonnable unie à un
corps... Le Verbe a pris, le jour de son incarnation, un corps et
une âme semblables aux nôtres...


De même que le corps
de Jésus-Christ fut fait passible et mortel comme les nôtres, de
même son âme, comme les nôtres, fut créée passible et immortelle...
douée des mêmes puissances: entendement, mémoire, volonté, qui sont
les facultés de penser, de se souvenir, d'aimer et d'agir
librement... Mais la souillure du péché originel ne pouvait
l'atteindre... et cela par droit, et non par privilège comme l'âme
de Marie, en vertu des mérites de Jésus-Christ."


Voici ce qui en est dit dans le catéchisme 1992 de l'Église catholique, il semble que la soeur n'est pas dans l'erreur Pauvre Pécheur, ce questionnement aura eu le mérite de nous instruire un peu plus sur notre foi.

467Les monophysites
affirmaient que la nature humaine avait cessé d’exister comme telle dans le
Christ en étant assumée par sa personne divine de Fils de Dieu. Confronté à
cette hérésie, le quatrième Concile œcuménique, à Chalcédoine, a confessé en
451 :


A la suite des saints Pères, nous enseignons unanimement à confesser un
seul et même Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, le même parfait en divinité et
parfait en humanité, le même vraiment Dieu et vraiment homme, composé d’une âme
rationnelle et d’un corps, consubstantiel au Père selon la divinité,
consubstantiel à nous selon l’humanité, " semblable à nous en tout, à
l’exception du péché " (He 4, 15) ; engendré du Père avant tout
les siècles selon la divinité, et en ces derniers jours, pour nous et pour
notre salut, né de la Vierge Marie, Mère de Dieu, selon l’humanité.


Un seul et même Christ, Seigneur, Fils unique, que nous devons reconnaître
en deux natures, sans confusion, sans changement, sans division, sans
séparation. La différence des natures n’est nullement supprimée par leur union,
mais plutôt les propriétés de chacune sont sauvegardées et réunies en une seule
personne et une seule hypostase (DS 301-302).


468Après le Concile de
Chalcédoine, certains firent de la nature humaine du Christ une sorte de sujet personnel.
Contre eux, le cinquième Concile œcuménique, à Constantinople en 553, a
confessé à propos du Christ : " Il n’y a qu’une seule hypostase
[ou personne], qui est notre Seigneur Jésus-Christ, un de la Trinité "
(DS 424). Tout dans l’humanité du Christ doit donc être attribué à sa personne
divine comme à son sujet propre (cf. déjà Cc. Ephèse : DS 255), non
seulement les miracles mais aussi les souffrances (cf. DS 424) et même la
mort : " Celui qui a été crucifié dans la chair, notre Seigneur
Jésus-Christ, est vrai Dieu, Seigneur de la gloire et Un de la sainte
Trinité " (DS 432).


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Message par Invité Sam 8 Sep 2012 - 7:24

Rémi a écrit:... il semble que la soeur n'est pas dans l'erreur Pauvre Pécheur, ce questionnement aura eu le mérite de nous instruire un peu plus sur notre foi.
C'est vrai. Merci Rémi pour cette réponse très claire et documentée.

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Prophéties de la soeur de la nativité(Jeanne Le Royer) - Page 2 Empty Re: Prophéties de la soeur de la nativité(Jeanne Le Royer)

Message par Annie Sam 8 Sep 2012 - 9:23

La Sainte Hostie contient le Corps et le Sang, l'Ame et la Divinité de notre Seigneur Jésus-Christ.

Le corps, le sang et l'âme sont propres à la nature humaine et ont été créés.

Les visions de Marie d'Agreda sont très intéressantes sur ce sujet, même si les textes sont très longs... Elle voit la création du monde: le monde spirituel et le monde matériel, la chute des mauvais anges par orgueil et jalousie envers les hommes, créés à la ressemblance de Dieu, c'est-à-dire à la ressemblance de Dieu dans son Incarnation: corps et âme...


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Prophéties de la soeur de la nativité(Jeanne Le Royer) - Page 2 Empty Re: Prophéties de la soeur de la nativité(Jeanne Le Royer)

Message par Annie Sam 8 Sep 2012 - 9:41

Pour en revenir à la soeur de la Nativité, elle avait prédit la Révolution française et la mise à mort du roi, mais elle ne voulait pas y croire. Elle pleurait en décrivant ses visions à son confesseur... Peut-être que c'était un gage d'authenticité pour la suite des prophéties... La période de persécution sous le règne de l'Antéchrist correspond à d'autres prophéties, mais je dois avouer qu'il y a des événements qui me laissent perplexe.


Saint Michel conduit dans un désert
le petit nombre de fidèles qui
restent après la persécution
de l’Antéchrist.
Miracles en leur faveur.
Sainteté de l’Eglise
.



"Tout à coup le glorieux saint Michel se présente visiblement aux ministres et aux enfants de l’Eglise, réduits alors à un nombre bien petit en comparaison de ce qu’ils étaient autrefois : »Suivez-moi, mes amis ; fuyons ! C’est l’ordre de Dieu… Allons dans une autre contrée chercher un asile plus assuré contre la fureur de nos persécuteurs… » A ces mots, il marche à leur tête, et toute l’Eglise le suit, comme les enfants d’Israël suivaient Moïse vers la terre promise…

Alors je vois que, par un prodige de son bras tout-puissant, Jésus-Christ rend invisible à ses ennemis son Eglise tout entière, pour la dérober à leur poursuite, comme il avait lui-même disparu, pour s’échapper des mains de ceux qui voulaient le précipiter un jour du haut d’un rocher …

Les armées qui sont à la poursuite des fidèles, n’en voyant plus aucun trace, s’imaginent les avoir tous détruits et s’applaudissent de leur victoire, tandis que l’Archange qui marche à leur tête, en suivant les mouvements de l’Esprit-Saint, les conduit au fond d’un désert, dans une vaste solitude. Là ils auront beaucoup à souffrir de la faim, de la soif et de toutes les misères de la disette et de la pauvreté ; mais les épreuves deviendront, avec la grâce, de vrais moyens de sanctification pour eux. Dieu les soutiendra par de vrais miracles….. Il les nourrira tantôt par un pain miraculeux, tantôt par la divine parole, et le plus souvent par la réception de son propre Corps. Il n’y aura plus alors que la sainte communion pour les sustenter…

Les évènements les plus funestes pour le reste des hommes deviendront favorables au peuple de Dieu ainsi rassemblé dans le désert, et la nature entière semblera se prêter à ses besoins… La terre qui de toutes parts s’entrouvrira sous les pieds des profanes, deviendra stable et s’affermira sous les pieds des enfants de Dieu. Les rochers et les montagnes qui se seront renversés par des secousses violentes, auront ouvert de vastes souterrains dans lesquels les fidèles se mettront à l’abri des injures de l’air et des poursuites des nations ennemies…


Ces retraites favorables seront bientôt changées en temples, où les louanges de Dieu retentiront nuit et jour. On y élèvera des autels à sa gloire, et ses ministres s’y serviront des pierres sacrées, des vases et des ornements qu’ils auront apportés, pour y célébrer tous les jours les divins mystères, à l’édification de l’assemblée sainte des élus du Seigneur.


Ainsi le Tout-Puissant se jouera de la malice de ses ennemis ; il se moquera de ceux qui, comme des insensés parcourront la terre en blasphémant son nom, et se livrant à tous les excès, sans pouvoir découvrir un seul vestige du Christianisme, qu’ils se vanteront d’avoir détruit entièrement… ainsi les deux partis opposés triompheront, comme ils font déjà, chacun à sa manière, jusqu’à ce que la dernière décision, en fixant irrévocablement le sort de l’un et de l’autre, ait fait voir lequel des deux avait lieu de triompher en réalité.

Remarquez, ça explique d'où sortira l'"armée" qui combattra les forces du mal...



Annie

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