Poursuite contre Agnes Mignoni et la famille Ave Maria

Enquête du parquet de Bastia sur une association religieuse et une « messagère »
samedi 1er août 2009, par admin

AJACCIO, 30 juil 2009 (AFP) - Une enquête préliminaire a été ouverte, notamment pour « abus de faiblesse sur une personne vulnérable », sur les agissements d’une association religieuse établie à Vescovato, en Haute-Corse, a indiqué jeudi le procureur général Paul Michel à l’AFP.

« Une enquête préliminaire a été ouverte par le procureur Jean-Jacques Fagni sur cette association religieuse qui se fait appeler +La famille Ave Maria de l’enfant Jésus+ », a-t-il précisé.

« Elle a été ouverte il y a plusieurs semaines à la suite d’un signalement. Nous n’en sommes qu’aux prémices », a précisé le magistrat confirmant une information du quotidien le Parisien.

« Nous passons tout en revue pour voir si nous avons à faire à de doux dingues ou si il y a eu une entourloupe », a déclaré le procureur Fagni à l’AFP en relevant « le caractère a priori assez curieux de cette association ».

L’enquête a été ouverte « pour abus de faiblesse sur une personne vulnérable en liaison avec une entreprise sectaire, abus de confiance et escroquerie », a-t-on indiqué de source judiciaire.

L’association est dirigée par une ancienne-aide soignante, Agnès Mignoni, 46 ans, qui se fait appeler « La messagère ».

Sur son site internet - dont l’évéché d’Ajaccio à vainement demandé la fermeture - « l’association se prévaut de soutiens de l’Eglise de Corse et du Vatican, dont elle ne dispose pas », a précisé jeudi à l’AFP un porte-parole de Mgr Jean-Luc Brunin, évêque d’Ajaccio.

« Cette personne prétend être une messagère de Dieu et fait état de soutiens de personnalités de l’Eglise qu’elle n’a pas, et d’apparitions qui n’ont jamais fait l’objet de la moindre enquête de l’Eglise et, par conséquent, ne sont pas validées », a déclaré le porte-parole.

Agnès Mignoni mise en examen!?

Message par sylvia le Sam 17 Déc - 17:30
La Messagère de la Vierge écrouée pour escroquerie

Accusée d’avoir soutiré d’importantes sommes à ses fidèles, Agnès Malet, qui se fait appeler la Messagère de la Vierge, a été incarcérée mercredi.

MARION GALLAND | Publié le 17.12.2011, 12h12


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Agnès Malet, ici en 2009 (sur les deux photos), ne se déplaçait plus qu’en habit de prière et coiffée d’un voile blanc, « à la demande de la Vierge Marie ». | (DR.)


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Depuis mercredi soir, Agnès Malet dort derrière les barreaux de la prison de Borgo. La responsable de l’association Ave Maria de l’enfant Jésus a été mise en examen pour abus de confiance, abus de faiblesse et escroquerie sur personnes vulnérables. Cette ancienne aide-soignante de 48 ans aurait subtilisé plusieurs dizaines de milliers d’euros à ses fidèles en affirmant recevoir, depuis près de vingt-cinq ans, des messages de la Vierge Marie.

« Ça a commencé le 23 juin 1986, explique Agnès Malet dans une vidéo sur Internet. C’était la première rencontre, inoubliable! Après c’est devenu de plus en plus fréquent. » Originaire du continent, mais installée à Vescovato après son mariage avec un insulaire, celle qui se fait appeler la Messagère a intrigué dès son arrivée en Corse. « Elle a toujours été spéciale, confie une villageoise, à l’église elle se mettait toujours en avant. Elle roulait dans une vieille voiture grise sur laquelle elle avait apposé un énorme autocollant de la Vierge. »

Dans cette commune de 2300 habitants, Agnès Malet ne passe pas inaperçue, son comportement amuse. Mais, à partir de 2001, son attitude change et fait naître une inquiétude croissante. Durant près d’un an elle disparaît en compagnie de son mari et de ses deux enfants, aux prénoms prédestinés, Marie et Joseph. Certains pensent qu’ils ont fui en Sardaigne mais, encore aujourd’hui, le doute subsiste.

A leur retour, les choses s’aggravent. Agnès aurait littéralement dépouillé son époux et essayé d’embrigader ses enfants, arguant que sa fille recevait elle aussi des messages de Marie. Le père, très chrétien, a réussi à protéger ses enfants, dont il a aujourd’hui la garde. Mais d’autres sont tombés sous l’emprise d’Agnès. « Un jour, une croix lumineuse de trois ou quatre mètres de hauteur a été installée dans le jardin d’une dame du village. Agnès et les autres y venaient, déguisées en nonnes et elles chantaient, dansaient autour de la croix. » La Messagère, qui, « à la demande de Marie », se déplace désormais toujours en habit de prière et coiffée d’un voile blanc, n’est plus la bienvenue au village. Dans l’une de ses vidéos, elle évoque, sourire aux lèvres, « des persécutions, des calomnies » dues à son statut de messagère puis, quelques secondes plus tard, « des attaques directes du démon ». L’ancienne aide-soignante affirme que son association est affiliée au Vatican, des faits totalement démentis par l’ancien évêque de Corse.

« Il y a très clairement des dérives sectaires, indique Dominique Alzéari, le procureur de la République de Bastia. Nous avons interrogé les membres de l’association et tous continuent à la défendre alors que certains se sont fait dépouiller. L’enquête est encore en cours mais on parle de sommes très importantes. » L’association ne comptait qu’une vingtaine de membres, mais les détournements remonteraient à plusieurs années et les enquêteurs sont à la recherche d’anciennes victimes qui auraient quitté de leur plein gré cette organisation.

En plus de la Vierge Marie, Agnès disait recevoir des apparitions de Joseph, et cela de manière très ponctuelle, le 19 de chaque mois. La prochaine visite, prévue dans deux jours, se fera sans doute au parloir de la prison de Borgo.

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