Les dessous de la nomination du cardinal Scola

Les dessous de la nomination du cardinal Scola

30 Juin 2011

DEPECHES CATHOBEL - VATICAN

Selon le quotidien italien "Il Foglio" du 29 juin, la nomination du cardinal Angelo Scola comme archevêque de Milan, le 28 juin dernier, marque "un petit tournant" dans le pontificat de Benoît XVI.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la nomination du successeur du cardinal Dionigi Tettamanzi, atteint par la limite d'âge, a passionné l'Italie. En effet, Benoît XVI a voulu qu'elle obéisse à une procédure oubliée depuis près d'un siècle, passant par une ample consultation des prêtres et des laïcs de Milan, et aussi des cardinaux membres de la Congrégation pour les évêques, présidée par le cardinal canadien Marc Ouellet. Pour Paolo Rodari, le vaticaniste du quotidien italien "Il Foglio", cela montre que le pape - qui n'avait qu'un candidat en tête: le cardinal Scola - a acquis une "plus grande autonomie" dans le choix des évêques. Benoît XVI s'est ainsi démarqué de son secrétaire d'Etat, le cardinal Tarcisio Bertone, qui penchait en faveur de l'archevêque d'Alessandria (Italie), Mgr Giuseppe Versaldi, ou de l'Observateur permanent du Saint-Siège auprès du Conseil de l'Europe, Mgr Aldo Giordano.

Des hommes proches du pape

Un point de vue partagé par Jean-Marie Guénois, informateur religieux au "Figaro". Cette nomination, explique-t-il, montre que "Benoît XVI veille de très près aux nominations épiscopales et qu'il s'impose face à la curie - ce qui n'est pas son style - quand l'enjeu lui paraît décisif". "De la même manière, il était allé contre l'avis de beaucoup, en imposant pour le poste de Bruxelles, Mgr Léonard. Sa règle est de choisir, pour tous les postes clés, des hommes proches de lui et de sa vision de l'évangélisation."

Pour Frédéric Mounier, journaliste à "La Croix", la nomination du cardinal Scola "obéit, comme toujours avec Benoît XVI, à un évident critère de proximité personnelle et intellectuelle". En effet, "Ratzinger, Ouellet et Scola ont été des piliers de la revue théologique 'Communio', fondée en 1972, avec Henri de Lubac et Hans Urs von Balthazar". (CtB/Apic/Figaro/LcX/PA)